Nouvel Horizon
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Tensions internes, contrebande, révolte qui gronde... A Amestris, la paix n'est jamais la bienvenue.
 
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 Une nounou pour la future petite sœur

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MessageSujet: Une nounou pour la future petite sœur   Une nounou pour la future petite sœur EmptySam 8 Mar 2014 - 13:45

Emmett se tenait penché par dessus la balustrade, observant ce qui se passait au rez-de-chaussée. Les fameux jumeaux en sorcellerie ! Le géant était aussi excité qu'une fangirl de quinze ans hystérique devant sa superstar préférée ! Mais les jumeaux, quoi ! Ils étaient là ! Chez eux ! En chair et en os ! Avec tout ce qui courait sur eux, leur réputation, tout, il était fascinant de les voir enfin en vrai ! Bon, là, ils n'avaient pas l'air tout à fait en bon état, mais peu importe, c'était bien eux. Petits, très pâles, les yeux noirs, et plus renfermés que des huîtres. Difficile d'imaginer qu'ils étaient dangereux... En tout cas, Emmett les trouvait plutôt mignons. Ils avaient une bouille adorable, à faire craquer les pierres ! Il ne put s'empêcher de sourire d'un air tout à fait attendri alors que derrière lui, Edward se préparait en maugréant.

Edward - Et prends bien soin de Bella.

- T'inquiètes, frangin.

Edward - Comme elle est seule chez elle, j'aurais voulu qu'elle dorme ici, mais avec les jumeaux...

- Roooh, ils sont adorables, pourtant !

Edward - Tu ne dirais pas ça si tu avais déjà goûté au don de Jane.

Emmett haussa les épaules. Si les deux gamins étaient ici, c'est qu'ils voulaient changer, donc qu'ils étaient moins dangereux, donc qu'ils s'éloignaient des Volturi, donc qu'ils pouvaient avoir un autre mode de vie, donc qu'ils étaient sociables, donc qu'on pouvait leur parler, donc que Bella ne risquait rien ! CQFD. Surtout qu'ils avaient pas l'air de vouloir rire, là. Ah là là, fallait trouver un trucs pour les décoincer !

Il sortit à son tour, sautant dans sa voiture pour aller chez Bella. En route ! Tss, franchement, qu'il y ait les jumeaux ou pas, elle ne risquait rieeen, leur future frangine ! Il arriva assez vite chez elle et sauta à terre, se garant à côté de son vieux pick-up rouge pourri. Qu'elle profite de ce machin, Edward était en train de monter une bonne centaine de plans pour qu'elle s'en débarrasse. Il jugeait cette camionnette trop "dangereuse" pour la sécurité de sa chérie. Plus parano que lui, tu meurs. Il frappa chez Bella, puis, lorsqu'elle vint lui ouvrir, il la serra dans ses bras en lui collant deux bisous sur chaque joue.

- Salut sœurette ! s'exclama-t-il bien que Bella n'ait pas officiellement le titre de sœur, même s'il la considérait comme telle. Je suis ton nouveau garde du corps, comme Edward est persuadé qu'une météorite va s'écraser sur ta tête si jamais il s'éloigne trop de toi.

Il lui fit un clin d'œil amical en refermant la porte. Pauvre Edward, il était toujouuurs sur les nerfs. Incapable de s'amuser, respirer, se détendre, péter un bon coup. Il regarda un peu autour de lui, curieux, n'étant jamais venu ici. Les odeurs de Bella et de son père se mêlaient, imprégnant chaque centimètre carré.

- C'est quand même débile qu'il t'empêche de venir à la villa. Les jumeaux sont super mignons, ça me fait trop craquer ! Je comprends pas qu'Edward soit si tendu. t'y piges quelque chose, toi ?
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MessageSujet: Re: Une nounou pour la future petite sœur   Une nounou pour la future petite sœur EmptyDim 9 Mar 2014 - 15:55

Une nounou… Non mais une nounou, quoi ! D’accord, Bella l’admettait, les jumeaux étaient dangereux. Elle l’avait déjà vu lors de leur « voyage » en Italie pour sauver Edward, lorsque Jane avait usé de son don sur lui par accident… Ou presque. Mais tout de même, ce n’était pas une raison pour lui coller un Cullen sur le dos. Il était un peu trop protecteur, ce coup-ci. La jeune humaine n’avait rien fait qui puisse justifier une telle prudence, si ? Elle s’était juste blessée quelques fois, rien de plus. Puis bon, les traqueurs ou les deux ou trois vampires à sa poursuite n’étaient qu’un détail. Alors pas la peine d’avoir une nounou ! Bella savait qu’elle devait rester chez elle, ne pas bouger sauf pour aller en cours, et rien d’autre. De toute manière, elle n’avait pas d’amis en dehors du Lycée et ils la trouvaient bizarre. Enfin… Pas tous. Mais elle n’avait pas envie de sortir, trop inquiète à l’idée de savoir les Cullen à la merci des jumeaux.

Secouant la tête, Bella balança sans ménagement une côte de bœuf dans la poêle pour la faire griller. Cette pauvre côte n’avait rien fait, mais la massacrer et la trouer avec sa fourchette apaisait l’étudiante d’une étrange façon. Imaginer quelqu’un ou quelque chose que l’on déteste, l’origine de sa colère, et la déchiqueter, la réduire en bouillie. Progressivement, la colère disparaissait… Magique, non ?

Charlie – Heu… Bella ? Je ne suis plus un bébé, tu sais, pas besoin de découper ma viande.

Bella – Hein ?

Bella regarda l’état de la côte de bœuf, complètement hachée et réduite à néant alors qu’elle n’avait rien demandé. Elle sortit la côte – ou ce qu’il en restait – de la poêle, la mit dans la seconde assiette et installa vite fait le tout sur la table en lâchant un « Désolée ». Trop honteuse, elle échangea les assiettes et prit celle avec la côte de bœuf abîmée. Oui, bon, il faut bien trouver un autre moyen pour se dépenser quand notre petit ami est un vampire que l’on ne peut pas frapper…

Charlie – Tu es sûre que ça ira, toute seule ? Si quelque chose te préoccupe…

Bella – Ca ira, t’inquiètes pas. Je suis une grande fille, je peux me gérer toute seule !

Bella * Quoi qu’en disent certains…

Ils finirent le repas en silence, sans trop parler. Pas besoin de mots entre eux, c’était superflu. Charlie alla finir son sac lorsqu’on sonna à la porte, un de ses collègues. Il partait pour quelques jours à la pêche avec eux, un voyage « offert pour services rendus », qui tombait étrangement maintenant et qui ne pouvait pas être décalé. L’origine de cette offre était connue pour Bella, mais eux pensaient que c’était simplement un cadeau ou un prix. Elle lui souhaita un bon séjour et le regarda s’éloigner, fermant la porte dès qu’elle ne put plus le voir. Enfin seule. Ou presque. A peine eut-elle refermé la porte que quelqu’un sonna. Elle ouvrit… et tomba sur Emmett qui la serra dans ses bras en l’embrassant sur les deux joues. Mais c’était pas possible, ça ! Il la surveillait ou quoi ? Elle venait simplement de quitter son père !

Emmett – Salut sœurette ! Je suis ton nouveau garde du corps, comme Edward est persuadé qu'une météorite va s'écraser sur ta tête si jamais il s'éloigne trop de toi.

Pff… Merci, elle savait. Ce n’était pas une nouvelle, tout le monde le savait ici, même Charlie. Bon, il ignorait la raison pour laquelle Bella n’allait pas dormir chez les Cullen, mais il bénissait le fait que sa « petite fille chérie soit loin de l’homme qui l’a blessée ». Pauvre Charlie, s’il savait… Mais Bella avait abandonné l’idée de tout lui expliquer, en plus, c’était trop dangereux pour lui. Elle l’avait bien compris depuis sa rencontre avec les Volturi. Aucun humain au courant. Et aucune discussion possible…

Emmett – C'est quand même débile qu'il t'empêche de venir à la villa. Les jumeaux sont super mignons, ça me fait trop craquer ! Je comprends pas qu'Edward soit si tendu. T’y piges quelque chose, toi ?

Hein ? A quoi ? Heu, oups. Bella n’avait pas vraiment tout écouté, plus préoccupée par le fait que tout le monde, ici, la considère comme une personne fragile qu’il faut protéger. Elle n’était pas en suuuucre ! Bella avait réussi à survivre jusqu’ici sans avoir de nounou, alors pourquoi les choses changeraient maintenant ? Hein ? Elle pouvait se débrouiller, zut quoi ! Bon, bref. Emmett. Le pauvre n’avait rien fait, inutile qu’il se farcisse le boulot de nounou à cause d’Edward. Il avait parlé des jumeaux. Mais heu… Mignons ? Eux ? Il n’avait sans doute jamais croisé Jane, ou jamais vu à l’œuvre. Ouais, c’était possible.

Bella – Heu… Bah, il a raison quand même. Enfin, je sais pas, je l’ai vue lui faire mal sans le toucher, quand même. Sans le toucher ! Je le comprends, moi. Même s’il pouvait éviter de te coller sur mon dos, désolée.

Bella désigna à Emmett le salon pour le pousser à s’installer sur le canapé. Quoi que… Il était franchement grand, et heu… Imposant. Le canapé ne risquait pas de craquer ? C’était la première fois qu’elle voyait un Cullen chez elle, en dehors d’Alice et Edward. Mais eux n’étaient pas aussi grands ! En plus, comment elle pouvait occuper un vampire ? Il ne mangeait pas, ne dormait pas, n’avait pas besoin de se reposer… Elle devait faire quoi ? C’était débile, mais, pour le coup, elle ignorait totalement ce qu’elle devait faire. Bella n’allait pas oser… Demander à Emmett ce qu’il faisait pour s’occuper ? C’était vraiment prudent ? Non. Non, non, non. Il y avait d’autres questions, d’abord. Par exemple, comment Emmett ne connaissait pas les jumeaux, comment ne les avait-il jamais vus ? Tous les vampires passaient chez eux, non ?

Bella – Mais, comment ça se fait que tu ne les aies jamais vus ? Je veux dire, les Volturi… Ils ont l’air de vouloir contrôler tout le monde. Il n’y a pas un recensement, chez vous ? Ils doivent bien connaitre les vampires, vu qu’ils veulent tout savoir et qu’ils étaient au courant de mon existence, apparemment…

Hum, elle parlait trop. Mais Bella avait une excuse, elle ignorait tout des vampires, Edward voulait surtout en apprendre beaucoup sur elle et elle-même n’osait jamais lui poser de questions. En plus, il avait peur de l’effrayer et la jugeait fragile… Au moins, avec Emmett, elle était sûre d’avoir toutes les réponses sans tabou. Seulement, poser autant de questions d’un coup était impoli. Sentant ses joues s’empourprer, Bella reprit de plus en plus gênée :

Bella – Désolée, c’est que je sais pas comment vous vous occupez. Je veux dire… Pour une fois que quelqu’un répondra à mes questions ! Et puis, je n’ai rien d’intéressant ici, et je ne veux pas t’ennuyer. Tu peux rentrer chez toi, je peux me débrouiller seule.
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MessageSujet: Re: Une nounou pour la future petite sœur   Une nounou pour la future petite sœur EmptyLun 10 Mar 2014 - 11:46

Emmett vit sa future petite-sœur-adorée-maladroite-et-attachante sursauter légèrement, ce qui le fit rire. Toujours impressionnable ! C'était dingue, ça, les humains se laissaient toujours distraire par pleins de trucs tout le temps, ils ne savaient pas profiter de leur vie, les pauvres. Emmett, lui, s'était fixé son credo dès l'âge de quatre ans : on n'est pas sur terre pour déprimer, il faut profiter de chaque minute ! Et il s'en tenait à cette ligne de conduite sans faillir. Après, se laisser aller était idiot, il y avait tellement de choses à faire ! Par exemple, admirer Rosalie lorsqu'elle se coiffait était un spectacle qu'il adorait par-dessus tout. Son ange blond, la perle de sa vie, l'étoile lumineuse de ses nuits, comment pourrait-il se lasser de la regarder ? Si la vie de vampire était un enfer, il payait sa réservation sans problème pour rester avec sa Rose.

Bella – Heu… Bah, il a raison quand même. Enfin, je sais pas, je l’ai vue lui faire mal sans le toucher, quand même. Sans le toucher ! Je le comprends, moi. Même s’il pouvait éviter de te coller sur mon dos, désolée.

Emmett haussa les épaules, tout sourire. Sans le toucher, ouais, mais c'était son don ! En plus, Edward n'avait pas été spécialement malin en se rendant chez les Volturi pour les provoquer ! Car, quand même, aller chez eux, sur leur territoire, dans leur propre ville, pour se mettre en plein soleil, il n'en fallait pas plus pour énerver Aro, et s'attirer les foudres de Jane en même temps. Rah là là, sacré Edward. Bella lui indiqua le salon et il s'installa sur le petit canapé avec un large sourire, les yeux brillants de curiosité. Ça lui faisait bizarre d'être ici, et en même temps, il était ravi de pouvoir tenir compagnie à sa petite sœur. Il voulait qu'elle rejoigne leur famille, lui, aucun problème là-dessus ! Maintenant qu'Edward avait enfin une copine, pas question de la lâcher. Et puis, et puis, il avait envie d'avoir une nouvelle sœur. Il aimait les grandes familles, et adorait s'occuper des plus jeunes.

Bella – Mais, comment ça se fait que tu ne les aies jamais vus ? Je veux dire, les Volturi… Ils ont l’air de vouloir contrôler tout le monde. Il n’y a pas un recensement, chez vous ? Ils doivent bien connaitre les vampires, vu qu’ils veulent tout savoir et qu’ils étaient au courant de mon existence, apparemment…

Hein ? Bah si, il les avait déjà vu ! Il faillit éclater de rire en l'entendant parler de recensement. Un tel acte serait un tantinet difficile chez eux. Il était impossible, même si Aro devait quand même en avoir une idée, de savoir combien de vampires il y avait sur Terre, la façon dont ils étaient répartis, où ils vivaient, en clans de combien de personnes, de quelle façon, qui était détruit, qui était transformé... Mais, ouais, les Volturi avaient sûrement plus d'informations sur tout cela que n'importe qui d'autre. Emmett en savait pas mal grâce à Carlisle, qui avait vécu un temps chez eux, et aussi grâce à Eléazar, qui avait été garde un bon moment. Bon, il y avait les jumeaux, actuellement, mais ce n'est pas eux qui allaient raconter la vie à Volterra, ça, c'était clair.

Bella – Désolée, c’est que je sais pas comment vous vous occupez. Je veux dire… Pour une fois que quelqu’un répondra à mes questions ! Et puis, je n’ai rien d’intéressant ici, et je ne veux pas t’ennuyer. Tu peux rentrer chez toi, je peux me débrouiller seule.

– Roh, arrête de t'excuser ! Je suis vachement content de venir ici, moi ! T'es déjà ma petite sœur, tu sais !

Il lui dédia un très large sourire en s'installant un peu plus confortablement dans le canapé.

– Et je les avais déjà vu, tu sais. Lors du mariage, touuuut le clan était là ! Ils sont super nombreux, bien plus que nous, et je te garanti que notre clan est déjà hors du commun à cause de notre nombre, pourtant. Eux, ils sont... Peut-être quarante en tout, si tout compte les chefs. Et sinon, on m'avait déjà parlé d'eux. Carlisle a séjourné à Volterra, au début de sa vie, je crois qu'Eddie te l'avait déjà dit. Il y aussi Eléazar Denali, notre cousin du Nord. Il a été garde Volturi quelques centaines d'années !

Il fit une pause de deux micros-secondes pour lancer un clin d'œil à sa frangine. Ce brave Ely. Il était très sérieux et très coincé, mais il avait la main sur le cœur. Pas étonnant que ce soit lui qui s'occupe des jumeaux, il les connaissait bien. Enfin, aussi bien qu'ils se laissent connaître. C'est à dire, pas beaucoup d'informations. Mais c'est un clan qui avait toujours fasciné Emmett, par leur nombre, leur organisation, ce qu'ils faisaient, tout ! On en savait si peu que Emmett mourrait forcément de curiosité.

– Pas de recensement, non, c'est carrément impossible, et la majorité des vampires sont nomades. Par contre, les Volturi en savent plus, ça, c'est clair. Ils se déplacent pas mal, et surtout, ils ont un très, très grand réseau de relations, même chez les humains. Pour étouffer certaines affaires, ils doivent être en lien avec pas mal de monde. Je sais pas du tout comment ils s'y prennent, par contre. Ce qui est sûr, c'est que c'est pas le même mode de vie que nous. Ils ne sont pas là pour rire.

Il sortit de son sac une barre chocolatée qu'il avait pris à la maison pour Bella, la lui lança avec un sourire, puis passa une main dans ses cheveux, les ébouriffant un peu plus, parfaitement décontracté.

– Je suis bouffé par la curiosité, t'imagine même pas ! Pour les dons des jumeaux, par exemple. n don vient de ce que tu as vécu humain, en particulier vers la fin de ton existence. Alors pourquoi ils peuvent faire ça ? Jane, c'est la torture mentale à distance, t'as l'impression de brûler vif. Et son frère, tu connais son don ? Je sais pas si tu l'as déjà vu.

Il tourna la tête quelques secondes pour vérifier, vit son expression, puis reprit.

– Lui, il a un don un peu "inverse", on va dire. Il produit une sorte de vapeur noire qui peut paralyser ses victimes, les empêcher de bouger, et leur couper tous leurs sens. En gros, une sorte de coma. Et il peut toucher plusieurs personnes à la fois. J'aimerais trop savoir ce qu'ils ont vécu humains pour pouvoir faire ça. Et pourquoi Aro les a transformés si jeunes...

Il resta pensif un instant, puis soupira.

– Bref, tu aurais pas risqué grand-chose à la villa. Puis, ce sont des gamins ! Dangereux, ok, mais pas chez nous.
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MessageSujet: Re: Une nounou pour la future petite sœur   Une nounou pour la future petite sœur EmptyMar 11 Mar 2014 - 19:37

Emmett – Roh, arrête de t'excuser ! Je suis vachement content de venir ici, moi ! T'es déjà ma petite sœur, tu sais !

Bella répondit par un sourire gêné, s’empourprant de plus belle en réalisant ce que cette considération signifiait. Sa petite sœur… Non, mais heu, entre Edward et elle, il ne fallait rien précipiter, hein. Il s’avançait un tout petit peu trop, il le savait ? Et puis, petite, petite… Elle n’était pas si petite que ça, c’était lui qui était géant !

Emmett – Et je les avais déjà vu, tu sais. Lors du mariage, touuuut le clan était là ! Ils sont super nombreux, bien plus que nous, et je te garanti que notre clan est déjà hors du commun à cause de notre nombre, pourtant. Eux, ils sont... Peut-être quarante en tout, si on compte les chefs. Et sinon, on m'avait déjà parlé d'eux. Carlisle a séjourné à Volterra, au début de sa vie, je crois qu'Eddie te l'avait déjà dit. Il y aussi Eléazar Denali, notre cousin du Nord. Il a été garde Volturi quelques centaines d'années !

Oui, Edward lui avait brièvement raconté. Bella n’en savait que très peu, mais suffisamment pour être terrorisée par les Volturi et suffisamment pour réaliser l’ampleur de leur puissance et de leur clan. Cependant, imaginer Carlisle chez les Volturi, à leurs côtés, entouré de ces vampires avec des yeux rouges alors que lui avait des yeux dorés… Avait-il seulement aidé les Volturi ? Pourquoi était-il resté avec eux ? Bella n’avait jamais osé poser la question à Edward, encore moins à Carlisle, et préférait ne pas le faire à vrai dire. Elle appréciait beaucoup le docteur Cullen, même si elle ne le connaissait que très peu au final. Il était un peu comme un second père, sage et réfléchi, celui vers qui elle se tournerait pour poser des questions stupides. Enfin, presque. Il était Carlisle, et donc très intimidant. Surtout vu leur première rencontre…

Quant à Eléazar Denali, Bella ne le connaissait pas. Elle avait entendu les Cullen le citer, de temps à autres, elle avait entendu Edward parler de lui lorsqu’il était venu chez elle depuis le début de leur séjour. Mais autrement, ce nom restait flou et restait un nom.

Emmett – Pas de recensement, non, c'est carrément impossible, et la majorité des vampires sont nomades. Par contre, les Volturi en savent plus, ça, c'est clair. Ils se déplacent pas mal, et surtout, ils ont un très, très grand réseau de relations, même chez les humains. Pour étouffer certaines affaires, ils doivent être en lien avec pas mal de monde. Je sais pas du tout comment ils s'y prennent, par contre. Ce qui est sûr, c'est que c'est pas le même mode de vie que nous. Ils ne sont pas là pour rire.

Brr… Bella réprima un frisson en attrapant la barre chocolatée que lui avait lancé Emmett. Elle sursauta à moitié, d’ailleurs, tant elle était perdue dans ses pensées, et se recoiffa presque automatiquement lorsque « sa nounou » lui ébouriffa les cheveux. Riposter ? Bof, non, Bella était habituée, et plus apeurée qu’autre chose pour l’instant. Elle garda barre en main sans la déballer, la regardant sans la regarder, semblant la détailler sous toutes ses coutures. Les Volturi contrôlaient tout… Donc en fait, si un vampire voulait simplement vivre seul, à sa guise, il ne pouvait pas ? Tous ses faits et gestes seraient automatiquement transmis ? Bella leva la tête vers Emmett lorsqu’il recommença à parler, l’écoutant attentivement. Tout ça était terrifiant, oui, mais hors de question qu’elle l’arrête. Pour une fois qu’on lui répondait !

Emmett – Je suis bouffé par la curiosité, t'imagine même pas ! Pour les dons des jumeaux, par exemple. Un don vient de ce que tu as vécu humain, en particulier vers la fin de ton existence. Alors pourquoi ils peuvent faire ça ? Jane, c'est la torture mentale à distance, t'as l'impression de brûler vif. Et son frère, tu connais son don ? Je sais pas si tu l'as déjà vu.

L’impression de… brûler vif ? Et Edward… avait… supporté cela ? Juste pour la protéger ? Bella était complètement perdue, pour le coup. En plus, elle n’avait rien ressenti lorsque Jane avait dirigé son don contre elle, elle n’avait rien eu du tout, pas le soupçon d’une douleur. Alors qu’Edward avait eu l’impression de brûler vif… C’était horrible. Inhumain. Terrifiant. Quel mot pouvait-il le mieux convenir à une telle douleur ? Bella ne l’avait jamais connue, mais savoir qu’Edward était à leur merci, à sa merci en cet instant précis…

Quant à son frère, Alec, non. Bella ne connaissait pas son don, et le signala à Emmett par un simple « Non » de la tête. Mais si Jane avait ce don-là, si le don dépendait souvent de la vie vécue par la personne, d’une aptitude particulière lorsque l’on était vivant, elle avait peur. Très peur. Mais non, un peu d’optimisme, cela ne pouvait pas être pire que pour Jane. Elle était juste pessimiste, c’est tout.

Emmett – Lui, il a un don un peu "inverse", on va dire. Il produit une sorte de vapeur noire qui peut paralyser ses victimes, les empêcher de bouger, et leur couper tous leurs sens. En gros, une sorte de coma. Et il peut toucher plusieurs personnes à la fois. J'aimerais trop savoir ce qu'ils ont vécu humains pour pouvoir faire ça. Et pourquoi Aro les a transformés si jeunes…

Hein ? Il voulait savoir ce qu’ils avaient vécu ? Il était sérieux, là ? Bella tourna la tête vers lui, complètement choquée. Non. Non, elle n’avait pas envie de connaitre leur histoire, de savoir ce qui déclenche un tel don, ce qu’ils avaient vécu ou connu comme souffrance. Elle ressentait presque de la pitié pour eux, cependant, ce qu’ils avaient fait depuis leur transformation ôtait toute compassion que l’on pouvait ressentir. Elle n’était pas sûre qu’ils puissent changer. Même si Emmett semblait penser le contraire… Il soupira, ce qui la fit se retourner pour écouter.

Emmett – Bref, tu aurais pas risqué grand-chose à la villa. Puis, ce sont des gamins ! Dangereux, ok, mais pas chez nous.

Pas chez eux ? Mais c’était ancré en eux. Les jumeaux avaient grandi dans un environnement violent, où la loi était la priorité, où on leur enseignait comment se battre et comment torturer. Ils avaient… Elle ne savait combien d’années, mais ils avaient plus de cent ans. Et un comportement ne se change pas comme cela, d’un claquement de doigts. Bella fixait la barre chocolatée, toujours sans l’avoir ouverte, pensive. Elle leva la tête vers Emmett, lui répondant :

Bella – Désolée, mais je suis pas d’accord pour ça. Ce sont des gamins en apparence. Mais en vrai, ils ont quel âge ? Parce que, ouais, d’accord, tu dis qu’ils sont inoffensifs chez vous… Mais ils ont grandi et ont appris à torturer toute leur vie, tu vas pas les changer comme ça. Donc, désolée, mais moi, j’ai peur. J’ignore ce qui me retient d’aller les trouver, juste pour vérifier ou… Je sais pas, m’intercaler au cas où vu que je leur résiste.

Bella fit une pause, se mordant les lèvres et réfléchissant. Elle leur résistait… Oui. Et cette « faculté », elle ne la comprenait définitivement pas. Elle était bizarre, cela, elle le savait. Mais elle ignorait d’où lui venait ce « truc ». Pourquoi résistait-elle à Edward et pas les autres ? Elle était la première humaine, à être comme ça, apparemment. Ou pas ? Reportant son regard sur Emmett, Bella lança timidement :

Bella – D’ailleurs, tu… Est-ce que vous avez déjà croisé des humains bizarres comme moi ? Je veux dire, qui vous… résistaient ? Edward m’a dit que j’étais la première à lui résister, mais vu comme il me surprotège, j’ignore si je dois le croire.

Non. Non, mauvaise idée. Bella fit un grand mouvement des bras l’air de dire « Laisse tomber » et frappa des deux mains sur le canapé pour se relever et attraper la télécommande, ainsi qu’une grosse caisse remplie de DVD et de jeux. Tous à Charlie, évidemment. Des cadeaux de ses amis pour qu’il ne reste pas sans rien faire, pour qu’il ne s’ennuie pas lorsqu’il est tout seul. Elle ignorait ce qu’ils valaient, mais Emmett adorait tout ça, alors… Fourrant la petite caisse dans les bras du géant, Bella reprit :

Bella – Oublie ma dernière question, c’est stupide. Je me demande juste ce qu’il peut me trouver. Après tout, je suis maladroite, je m’attire tous les problèmes qui se trouvent sur mon chemin ou dans un périmètre de trois kilomètres et je sens… bon pour vous. Donc oui, je me pose des questions.

Bella fit une courte pause, et, désignant la caisse de la tête, elle précisa :

Bella – J’ignore ce que vaut le contenu de cette caisse, mais tu es coincé ici, alors… Choisis ! Par contre, je te préviens, rien n’est à moi. Ce sont des cadeaux pour Charlie, d’après ce que j’ai compris… Il doit y avoir des ancêtres, vu la poussière.
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MessageSujet: Re: Une nounou pour la future petite sœur   Une nounou pour la future petite sœur EmptyMar 11 Mar 2014 - 23:50

Ah là là, Emmett vivait décidément au milieu d'une famille paranoïaque. Bon, Carlisle, peut-être un peu moins, mais quand même ! Ils savaient vraiment pas profiter de la vie, c'était dingue ça ! Alors qu'ils étaient immortels, qu'ils pouvaient faire tout ce qui leur passait la tête pour s'amuser, et bien non, il fallait rester tout sérieux, tout raide, tout coincé. Mais raaaaah ! Souriez, les gens, vous êtes filmés ! Pas croyable. Mais Emmett arrivera un jour à les faire rire, il se l'était juré !

Bella – Désolée, mais je suis pas d’accord pour ça. Ce sont des gamins en apparence. Mais en vrai, ils ont quel âge ? Parce que, ouais, d’accord, tu dis qu’ils sont inoffensifs chez vous… Mais ils ont grandi et ont appris à torturer toute leur vie, tu vas pas les changer comme ça. Donc, désolée, mais moi, j’ai peur. J’ignore ce qui me retient d’aller les trouver, juste pour vérifier ou… Je sais pas, m’intercaler au cas où vu que je leur résiste.

Si Emmett était toujours humain, il se serait sûrement étouffé en se retenant de rire. Il le sentait, monter en puissance dans sa poitrine, et prêt à exploser. Du caaaaalme, respire ! Bella risquait de se vexer, mais ce qu'elle venait de sortir, très naturellement en plus, c'était le comble ! Il bloqua sa respiration pour repousser la crise qui menaçait de le submerger et le jeter par terre, hurlant de rire à en faire trembler toute la maison. Elle voulait s'interposer ?! Ok, elle résistait à leurs dons, mais en combat physique... Même si elle était vampire, elle ne ferait pas le poids. Les jumeaux étaient petits, mais ouais, elle avait raison de souligner chez qui ils avaient grandis ! Et puis, c'est vrai, ça, quel âge avaient-ils ?

Bella – D’ailleurs, tu… Est-ce que vous avez déjà croisé des humains bizarres comme moi ? Je veux dire, qui vous… résistaient ? Edward m’a dit que j’étais la première à lui résister, mais vu comme il me surprotège, j’ignore si je dois le croire.

Bonne question, ça aussi. Emmett fronça légèrement les sourcils, réfléchissant à ce qu'on lui avait dit, ce qu'il deviné, ce qu'il savait, ce que les autres savaient mais dont ils ne parlaient pas, et chercha à faire coordonner le tout. Jusqu'ici, il ne s'était jamais demandé pourquoi on n'arrivait pas à lire les pensées de Bella. Elle était là, elle était drôle, elle était attachante, et Edward l'aimait. Le reste, il s'en fichait royalement ! Elle aurait pu avoir la peau verte à pois roses que ça n'aurait pas posé le moindre souci au géant du clan. Elle se leva tout à coup, l'arrachant à ses pensées. Bah quoi ? Il n'avait rien dit ! Edward allait le tuer si jamais il blessait sa copine, en plus.

Bella – Oublie ma dernière question, c’est stupide. Je me demande juste ce qu’il peut me trouver. Après tout, je suis maladroite, je m’attire tous les problèmes qui se trouvent sur mon chemin ou dans un périmètre de trois kilomètres et je sens… bon pour vous. Donc oui, je me pose des questions.

Ouaiiiis, qu'elle s'attire tous les problèmes, Ça, c'était drôle ! Au moins, avec elle, dans les parages, on avait la garantie de ne pas s'ennuyer ! Il jeta un œil à la caisse qu'elle venait de lui donner, curieux. C'était triste que les humains aient si peu de confiance en eux. A moins que Bella, comme Edward, ne soit tout simplement névrosée. Ah ! Ils s'étaient bien trouvés, ces deux-là ! Il retint un nouvel éclat de rire, se contentant de pouffer discrètement.

Bella – J’ignore ce que vaut le contenu de cette caisse, mais tu es coincé ici, alors… Choisis ! Par contre, je te préviens, rien n’est à moi. Ce sont des cadeaux pour Charlie, d’après ce que j’ai compris… Il doit y avoir des ancêtres, vu la poussière.

Emmett reposa la caisse par terre et parcourut lentement jeux et films, gardant son éternel bonne humeur.

– Tu devrais pas t'en faire, des "humains bizarres", il y en a plein ! C'est pour ça que je te dis que tu seras tout à fait géniale une fois transformée ! Les humains bizarres sont ceux qui font les meilleurs vampires, c'est une règle absolue. On est fait ou pas pour l'immortalité, et le truc, c'est d'en profiter.

Son regard s'illumina lorsqu'il tomba sur l'édition limité de Max Driver, un jeu de dernière génération, qui avait été vendu à des millions d'exemplaires ! Il ignorait que le père de Bella aimait ce genre de truc, et il montait d'un seul coup au sommet de son estime. Un homme pouvant jouer à ça était forcément un type bien selon les critères d'Emmett. Il reposa le jeu avec un soin tout particulier, sifflotant en regardant les descriptifs.

– Et le vrai âge des jumeaux, heu... Très exactement, je sais plus. Mais je pense qu'ils doivent pas être très loin de l'âge de Carlisle. Il m'avait dit qu'il était à Volterra depuis quelques années lorsque Aro les a ramenés tous les deux. Donc, autour de trois cents ans, je dirais !

Il poussa un sifflement d'inspiration en tombant sur un film très ancien qui avait fait son bonheur lorsqu'il était adolescent. Un chef d'œuvre de l'art du cinéma, l'un des tous premiers films tournés, une histoire à couper le souffle ! C'était géant de retrouver ça, en DVD, dans la maison de sa future petite sœur. Il sourit encore plus, ravi, pleins de bons souvenirs remontant dans sa mémoire.

– Bon, c'est génial, mais on va pas rester enfermés non plus ! Il pleut pas, Edward est pas là, je vais te montrer qu'il y a rien à craindre ! Suis-moi !

Il l'attrapa par la main et l'entraîna avec lui, dehors, puis dans la forêt. Une fois à l'abri, il la mis sur son dos et sauta dans les arbres. Il faisait en sorte de lui éviter toute branche ou le mal de l'air, pour ne pas la rendre malade. Il sautait souplement d'arbre en arbre en portant sa frangine, se déplaçant avec une souplesse étonnante pour quelqu'un de sa taille. Il finit par s'arrêter lorsqu'ils arrivèrent à la villa. Emmett rejoignit le sol et fit descendre Bella de son dos.

– Regarde, chuchota-t-il. Tout est super calme ! Edward est vraiment parano comme c'est pas permis.

Il lui reprit la main en riant et ils firent le tour comme des voleurs. Emmett s'amusait comme un gosse le matin de Noël, découvrant ses cadeaux au pied du sapin. Ils s'arrêtèrent derrière la maison, et on pouvait entendre Esmée chantonner, par une fenêtre laissée ouverte. Ils s'approchaient de la véranda lorsqu'il vit tout Alec assis sur les marches de bois, seul, comme perdu dans ses pensées. Vu de près, ainsi, il avait véritablement l'allure d'un enfant. L'air pensif, presque triste, avec le vent qui agitait légèrement ses mèches. Emmett adressa un clin d'œil à Bella puis la tira à nouveau avec lui, marchant sans se cacher.

– Salut ! lança-t-il joyeusement au garde Volturi.

Un enfant, oui. Mais même Emmett devait admettre que son regard était celui d'un adulte. Un adulte blasé, froid et distant. Il était était impossible de lire sur le visage de Alec ce qu'il ressentait. Il y avait juste son regard, troublant.

– On se demandait, t'as quel âge exactement ? C'est pas de la curiosité mal placée, hein ! Mais comme vous êtes chez nous, ce serait idiot de pas faire connaissance, surtout si vous devez devenir végétariens.

Il tenait toujours la main de Bella, afin de la rassurer, lui montrer qu'il était là et qu'elle ne risquait absolument rien. Bon, il valait mieux qu'Edward ne sache jamais rien de tout ça, par contre, mais c'était parfaitement jouable !

– Et puis, ton don, il te vient de quoi ?
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MessageSujet: Re: Une nounou pour la future petite sœur   Une nounou pour la future petite sœur EmptyMer 12 Mar 2014 - 20:55

Le temps était maussade, ici, un peu comme l'humeur des jumeaux. Alec était resté près de sa sœur toute la nuit, dans leur coin, et même si personne n'était venu les déranger, nul doute qu'on les surveillait. Jane parlait peu, même à lui, et il savait qu'elle était toujours choqué de ce qui s'était passé à Bethel. Quel dommage que l'autre malade soit mort... Il aurait tellement voulu l'anéantir lui-même, le massacrer, lui jeter toute sa haine à la figure ! Il poussa un très long soupir puis embrassa sa jumelle sur la joue avant de se relever, cherchant quelque chose pour se changer les idées.

Il esquiva à la fois les Cullen et les Denali, n'ayant pas envie qu'on lui demande une fois de plus ce qui s'était passé. Non, il n'avait pas envie de parler, pas lus que Jane. Oui, il savait que ça n'allait pas les aider. Oui, il pouvait comprendre ça. Non, ça ne les aiderait pas de se confier. Non, il ne voulait pas juste parler à l'un d'eux en privé. Oui, il allait très bien merci. La compassion des Cullen était franchement inquiétante, pour quelqu'un qui n'était pas habitué. Ni Jane ni lui n'avaient l'habitude qu'on se soucie d'eux. Bien au contraire, leur entourage les fuyait. Alors être, du jour au lendemain, chez des gens qui paraissaient se soucier de vous, cela mettait sur les nerfs. Il finit par s'asseoir dehors, sur les marches de la véranda.

Il tritura ses mains, pensif. Réaliser ce pari en deux ans... C'était juste impossible. Ils avaient sûrement faits une énorme connerie... Et pourtant, Alec ne parvenait pas à regretter. Il détestait tout ce qui pouvait le priver de sa liberté, et le regard de Aro lui en avait dit long. out comme la gifle magistrale qu'il s'était prise à Volterra. Il repensa à leur vie, tout ce qu'ils avaient faits.

- Tout ça pour ça, murmura-t-il.

Il observa vaguement les alentours, les yeux dans le vague. Aro, l'Italie, leurs dons, la situation, tout se confondait en lui. Il aurait voulu ne plus penser à rien, tout oublier. Rester près de sa sœur et mourir à ses côtés. Qu'on leur fiche la paix, somme toute. Et il savait très bien que c'était impossible.

– Salut !

Il tourna la tête. Emmett Cullen venait de débarquer, avec un large sourire, tenant leur humaine par la main. Il mit une bonne minute à se souvenir de son prénom. Il chercha mécaniquement à qui Emmett pouvait s'adresser, mais il n'y avait personne d'autre. Qu'est-ce qu'il lui voulait ? Méfiant, Alec répondit à peine à son salut. Bella se cachait derrière le géant, comme terrifiée, regardant partout autour d'elle.

– On se demandait, t'as quel âge exactement ? C'est pas de la curiosité mal placée, hein ! Mais comme vous êtes chez nous, ce serait idiot de pas faire connaissance, surtout si vous devez devenir végétariens.

Alec le fixa un instant, incrédule. Il voulait... quoi ? Faire connaissance ? Il tâcha de cacher sa stupeur, même si la requête était si inédite qu'il peinait à l'intégrer. En plus, pourquoi voulait-il savoir son âge ? Quel intérêt ? Alec ne voyait vraiment pas pourquoi il lui posait une telle question, ni pourquoi Bella semblait avoir si peur. Il se mordilla les lèvres, se demandant quel coup fourré se préparait encore.

- Et puis, ton don, il te vient de quoi ?

Alec se leva lentement, jetant un regard incrédule à Emmett. Cette famille était bizarre, mais vraiment ! Et pas seulement Carlisle, mais aussi tous ses enfants. Il chercha si le géant se fichait de lui ou s'il attendait vraiment une réponse. Personne n'avait jamais osé leur demander si directement d'où leur venait leurs dons. Emmett lui faisait un peu penser à Félix, ils se ressemblaient, tous les deux.

- J'ai 303 ans, finit-il par dire lentement.

Il n'ajouta rien de plus pour le moment, se demandant juste où était l'intérêt d'une telle question. Il était sans doute un peu trop sur les nerfs. Il finit par soupirer, passant machinalement une main dans ses cheveux. Il regarda à nouveau le végétarien et l'humaine peu après, essayant de rester à peu près ouvert à ce qui l'entourait, même s'il n'avait qu'une seule envie, disparaître dans la nuit.

- Et mon don, c'est comme pour tout le monde. Il vient de ma vie humaine. Peut-être un peu plus de ma mort.

Il eut un rictus glacial en repensant à ceux qui les avait condamné, des centaines d'années plus tôt. Le feu. Jane avait voulu rejeter cette souffrance sur les autres. Lui aurait voulu l’annihiler, ne plus rien ressentir. L'un dans l'autre, ils se complétaient très bien. Bella avait passé la tête pour regarder, toujours planquée derrière Emmett.

- Je voulais faire disparaître la douleur, la mienne et celle de Jane. Lors de notre mort.

On pouvait parler de mort sans aucune difficulté, puisqu'il s'agissait bien de ça. Sulpicia pouvait parler d'une renaissance, mais on ne pouvait pas nier l'arrêt du cœur, le corps figé à jamais, le temps qui ne vous touchait plus. Son regard s'assombrit un peu plus.

- Tu as fini ? Je ne vois vraiment pas pourquoi ça t'intéresse. Personne ne nous a jamais demandé ça, seul Aro a tous les détails.
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MessageSujet: Re: Une nounou pour la future petite sœur   Une nounou pour la future petite sœur EmptyMar 18 Mar 2014 - 23:26

Le petit s'était levé lentement, alors que Bella s'était planquée dans on dos. Roooh, il allait pas les frapper, hein ! Qu'est-ce qu'elle pouvait être paranoïaque. Il avait envie de la tirer à côté de lui, lui monter qu'elle ne risquait rien, que ce n'était pas le peine de paniquer ! Respire et pète un coup frangine, no stress, cool, calme, reposer, tout va bien ! Et Alec, qui semblait totalement incrédule. Heu, on ne lui avait jamais posé la question ou quoi ? C'était important, de le savoir ! En plus, il était chez eux, alors Emmett avait le droit de chercher à en savoir un peu plus ! En plus, ça les poussera à se détendre, à parler, à s'intégrer !

- J'ai 303 ans.

Roh, il était pas tombé loin ! Ils étaient à peine plus jeunes que Carlisle, finalement, c'était drôle ! Et il pourrait développer un peu plus, on était pas à Volterra, ici ! Il pouvait se permettre de se lâcher, de discuter tranquillement, de s'ouvrir Et pas de rester aussi coincé qu'une huître à la saison des pêches. Même Bella était moins raide, c'est dire. Il ne cessait d'observer le visage du garde, y cherchant des traces de détente, ou un sourire. Mais peine perdue. Tss, si c'était pas malheureux ça, ne pas savoir s'amuser. Être élevé par Aro était officiellement mauvais pour la santé. Il en pensait quoi, lui, d'avoir un père pareil ? C'était bien ou pas bien ? Il l'appelait papa ou père ? Comment ça se passait, la vie privée et familiale chez eux ? C'était sûrement super différent.

- Et mon don, c'est comme pour tout le monde. Il vient de ma vie humaine. Peut-être un peu plus de ma mort.

Et aprèèèèèèèès ? Il s'était passé quoi ? Il voulait savoir, lui ! Comment il était mort ? Et pourquoi aussi jeune ? D'où lui venait son don exactement ? Et celui de Jane ? Comment Aro avait-il su qu'il les possédait alors qu'ils étaient si jeunes ? Comment ils avaient rencontrés les Volturi ? Comment Aro les avait récupérés ? Emmett mourait à moitié de curiosité. Il voyait les jumeaux comme deux mystères sur patte, qu'il rêvait d'élucider. Il en trépignait presque d'impatience, excité comme un gamin.

- Tu as fini ? Je ne vois vraiment pas pourquoi ça t'intéresse. Personne ne nous a jamais demandé ça, seul Aro a tous les détails.

Emmett ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Mais non, fallait pas réagir comme ça ! Fallait positiver, rester zen, sourire, lancer des fleurs ! Il poussa un soupir exagéré, un large sourire aux lèvres.

- Ça m'intéresse car vous êtes chez nous, et que c'est normal de s'intéresser à notre entourage ! En plus, je voudrais bien savoir ce que vous avez fait humains, pour vos dons, et tout ça ! Pas vrai, Bella ?

Il tourna la tête vers elle, alors qu'elle se cachait toujours, seule la tête qui sortait, ce qui était tout à fait hilarant comme spectacle. Elle s'accrocha à son bras, comme timide. Et bah ? Il avait dit quelque chose de mal ? Ou elle se sentait pas bien ? Parle, Bella, le Seigneur est à ton écoute.

- Heu... Mais s'il n'a pas envie, inutile de le forcer.

Roooh ! Il leva à nouveau les yeux au ciel, désespéré. Avant de se tourner à nouveau vers Alec.

- Mais c'est pas se forcer, que de parler aux autres ! Car, quand même, Alec... Ce qui est bizarre, c'est que vous ayez été mordus si jeunes ! Ça s'est passé comment ? Comment vous avez rencontrés les Volturi ? Vous êtes morts de quoi ?

Sa voix s'était faite plus pensive au fur et à mesure. Des dons comme les leurs, il n'en avait jamais vu. C'était déjà si rare, mais la souffrance et le coma ? Qui pouvait posséder cela ? Il eut soudain un déclic, se souvenait du propre parcours de Carlisle, et revoyant le don de Jane. Elle faisait brûler ses victimes ! Brûler, à leur époque... Au 18ème siècle, ça ne pouvait signifier qu'une seule chose. Et on les surnommait les jumeaux en sorcellerie ! Ça se tenait très bien, finalement.

- C'est le bûcher, c'est ça... ?

- Le bûcher ?

- Bah, l'Inquisition, quoi ! Au 18ème siècle ! Carlisle a vécu à la même époque. Et puis, comme on vous appelle les jumeaux en sorcellerie, et tout ça. C'est possible.

Parfaitement possible, probable, imaginable, et tout ce qu'on veut. Inquisition égale sorcellerie égale bûcher égale procès égale meurtre égale transformation jeune, CQFD ! Pour lui, cela paraissait logique. Bella frissonna contre lui et ne bougea plus.

- C'est ça, Alec ? Vous êtes morts comme ça ? Pour ça que vous avez ces dons ?
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MessageSujet: Re: Une nounou pour la future petite sœur   Une nounou pour la future petite sœur EmptyVen 21 Mar 2014 - 21:10

Emmett - Ça m'intéresse car vous êtes chez nous, et que c'est normal de s'intéresser à notre entourage ! En plus, je voudrais bien savoir ce que vous avez fait humains, pour vos dons, et tout ça ! Pas vrai, Bella ?

C'est pas vrai... Lui pourrir la vie, c'était devenu son nouveau jeu ?! Alec le fixa d'un regard bien noir. Non, non, et non, il ne comprenait PAS pourquoi ça l'intéressait ! Et quelle importance ? Il pouvait assommer les vampires, sa jumelle les brûlait vif, un don venait de la vie humaine. Oui, et après ? Qu'est-ce que ça allait changer dans son existence de vampire végétarien ? Le passé, c'est le passé, mon pauvre Emmett, ça parasite le présent. Il était donc inutile d'en faire une affaire d'Etat, d'en parler, et de remuer le couteau dans la plaie. Alec aimerait oublier les Volturi, les oublier ! Il n'avait certainement pas besoin qu'un géant dans le même style que Félix vienne tout lui balancer en pleine figure, l'air très joyeux et inoffensif. Dieu merci, la jeune humaine semblait comprendre que son futur frère jouait aux idiots. Au moins une de censée dans la famille, les miracles existent.

Emmett - Mais c'est pas se forcer, que de parler aux autres ! Car, quand même, Alec... Ce qui est bizarre, c'est que vous ayez été mordus si jeunes ! Ça s'est passé comment ? Comment vous avez rencontrés les Volturi ? Vous êtes morts de quoi ?

...

Il ne se rendait pas compte. Si Alec lui déballait l'histoire, il allait sûrement très vite le regretter. Il voulait vraiment le savoir ? Il voulait vraiment que Alec lui raconter comment on arrêtait et torturait des gens ? Comment on devait installer un bûcher et avec quel bois pour qu'il brûle comme il se doit une personne ? Comment on cassait tous les os des enfants ? Il voulait qu'il lui raconte aussi, vu l'époque, la guerre contre les enfants de la Lune ? La massacre ? Il voulait savoir comment était la vie avec des épidémies tous les ans, voire des pandémies ? Il voulait quel effet ça faisait, de brûler vif ? Il voulait vraiment qu'on lui raconte les procès arbitraire, les cachots, les rats, le froid, la faim, les mauvais traitements, la maladie ?

Emmett - C'est le bûcher, c'est ça... ?

Le regard du jeune garde se durcit encore. Le géant était donc moins idiot qu'il n'en avait l'air.

Bella - Le bûcher ?

Emmett - Bah, l'Inquisition, quoi ! Au 18ème siècle ! Carlisle a vécu à la même époque. Et puis, comme on vous appelle les jumeaux en sorcellerie, et tout ça. C'est possible.

L'humaine eut un long frisson et ne bougea pas. Lui resta silencieux. l était vrai que Carlisle avait vécu ça, mais de l'autre côté de la barrière, raison pour laquelle Alec avait mis bien plus de temps que Jane avant de lui faire confiance. Les "jumeaux en sorcellerie"... Ce surnom était plus vieux que le géant ne croyait. ils avaient trois ans lorsqu'on les avait affublés de ça. Lorsque leurs dons s'étaient manifestés pour la première fois, par pur accident.

Emmett - C'est ça, Alec ? Vous êtes morts comme ça ? Pour ça que vous avez ces dons ?

Il mit ses mains dans ses poches, regardant le végétarien et l'humaine un bon moment. Tant d'années s'étaient écoulées depuis. Qu'auraient dits les Inquisiteurs, à l'époque, s'ils avaient su que les deux gamins de l'enfer avaient survécus ? Il les aurait sûrement traqués jusqu'à Volterra, où ils auraient affronté la colère de Aro. Lui qui avait déjà massacré tout White Swan avec ses frères...

- Bien deviné, dit-il d'un ton tranquille. C'est bien comme ça que nous sommes morts. On avait déjà ces dons, mais notre mort les a amplifiés.

Bella ouvrit la bouche en le fixant, mais ne dit finalement rien. Alec soupira légèrement, fermant les yeux une seconde. Quand on avait un truc à dire, on le disait, ça ne servait à rien de le ravaler.

- Aro est venu nous récupérer sur le bûcher, on était déjà quasiment morts. Jane voulait rejeter la douleur sur nos geôliers. Et moi, je voulais la faire disparaître, l’annihiler.

Il eut un sourire noir, alors qu'il revivait certains de ses souvenirs. Au bout d'un moment, l'énergie qu'on mettait à insulter ses bureaux passait dans la volonté de mourir le plus vite possible. Bella semblait prête à tourner de l'œil, et il haussa les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il ya ? marmonna-t-il. Tu n'as jamais entendu parler de l'Inquisition en cours d'Histoire ?
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MessageSujet: Re: Une nounou pour la future petite sœur   Une nounou pour la future petite sœur EmptyDim 23 Mar 2014 - 21:20

Emmett – Tu devrais pas t'en faire, des "humains bizarres", il y en a plein ! C'est pour ça que je te dis que tu seras tout à fait géniale une fois transformée ! Les humains bizarres sont ceux qui font les meilleurs vampires, c'est une règle absolue. On est fait ou pas pour l'immortalité, et le truc, c'est d'en profiter.

Elle, géniale ? Moui. Bella n’était pas convaincue, mais la bonne humeur d’Emmett l’empêchait de douter ou de penser le contraire. Il était si plein d’entrain que ne pas le suivre était tout bonnement impossible ! Emmett regardait le carton que lui avait passé la jeune humaine, ayant l’air d’un véritable enfant découvrant ses cadeaux de Noël. Le voir comme cela était attendrissant. Un géant comme lui avec un air si enfantin et émerveillé… C’était bizarre, mais drôle.

Emmett – Et le vrai âge des jumeaux, heu... Très exactement, je sais plus. Mais je pense qu'ils doivent pas être très loin de l'âge de Carlisle. Il m'avait dit qu'il était à Volterra depuis quelques années lorsqu’Aro les a ramenés tous les deux. Donc, autour de trois cents ans, je dirais !

Trois cents ans ?! Ils… Les jumeaux avaient trois cents ans ? Cette réalité choqua Bella qui était loin d’imaginer que les jumeaux étaient si vieux. Non mais trois cents ans, quoi ! Ils étaient vieux, elle n’osait même pas imaginer à quoi ils ressembleraient s’ils avaient pu vieillir. Ce qui était sûr, c’est que leurs petites bouilles toutes mignonnes auraient été loin. Trèèèès loin…

Emmett – Bon, c'est génial, mais on va pas rester enfermés non plus ! Il pleut pas, Edward est pas là, je vais te montrer qu'il y a rien à craindre ! Suis-moi !

Hein ?! Le suivre où ? Bella n’eut pas le temps de demander plus d’informations qu’Emmett lui avait attrapé la main en l’entraînant dehors. Il la mit alors sur son dos, comme si elle n’avait été guère plus lourde qu’une plume, et s’envola littéralement, courant à une vitesse telle que Bella ne pouvait plus rien distinguer. Par habitude, elle ferma les yeux pour ne pas avoir la nausée en arrivant. Elle avait eu sa dose avec Edward, pas besoin de renouveler l’expérience avec les yeux ouverts. Elle ne les rouvrit que lorsqu’ils furent arrivés pour voir où ils étaient. Et fut clouée sur place… La Villa. La VILLA ! Il était fou ?! Non mais la Villa, quoi, et Edward ?!

Emmett – Regarde. Tout est super calme ! Edward est vraiment parano comme c'est pas permis.

Mais il était fou ! Bella voulut lui hurler de faire demi-tour pendant qu’il en était encore temps, mais il l’avait déjà attirée par la main, faisant le tour de la maison. Ils étaient, à présent, derrière la Villa, non loin de la véranda. On pouvait voir un garçon assis sur des marches. Alec. Emmett fit un clin d’œil à Bella dès qu’il aperçut le Volturi. Non… Non, non, et non ! Il n’allait pas faire ça, n’est-ce pas ? Il était fou ! Mais fou ! Et si Edward débarquait ? Hein ? Il y pensait, ou pas ? Bella ne cessait de regarder autour d’elle, s’attendant à voir Edward débarquer à tout moment, plus furieux que jamais. Du caaalme, tout allait bien se passer.

Emmett – Salut !

Il est fou. Il est fou. Il est fou. Il est fou. Mais il est fouuuu ! Elle avait envie de partir, de prendre ses jambes à son cou et de s’en aller loin, très loin. Mais Emmett lui tenait la main, l’empêchant de fuir.

Emmett – On se demandait, t'as quel âge exactement ? C'est pas de la curiosité mal placée, hein ! Mais comme vous êtes chez nous, ce serait idiot de pas faire connaissance, surtout si vous devez devenir végétariens.

Végétariens… Bella se surprit à essayer d’imaginer Alec avec des yeux dorés, comme ceux des Cullen. Et c’était bizarre. Très bizarre.

Emmett – Et puis, ton don, il te vient de quoi ?

Alec se leva lentement, faisant peur à Bella par la même occasion. Elle s’était directement cachée derrière Emmett, étant sûre d’être complètement dissimulée vu la taille du Cullen. C’était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. Une trop mauvaise idée. Ils devaient partir et ne pas déranger les jumeaux, les laisser tranquilles et entre eux. Mais, contre toute attente, Alec répondit à Emmett. Miracle ?

Alec – J'ai 303 ans.

Pas un mot de plus. Bella continuait de penser que c’était une mauvaise idée et qu’ils devaient s’en aller avant de l’énerver. Emmett oubliait un tout petit peu ils étaient, qui était là et à qui ils parlaient.

Alec – Et mon don, c'est comme pour tout le monde. Il vient de ma vie humaine. Peut-être un peu plus de ma mort.

Bella sentait qu’Emmett était de plus en plus impatient, comme si Alec allait révéler quelque chose de vital pour lui, une information dont il ne pouvait se passer dans l’immédiat. Alors que ce n’était strictement rien, c’est pas pour un don, quoi ! Elle avait plus envie de partir qu’autre chose et de s’éloigner d’Alec, et surtout de la Villa, le plus vite possible. Avant qu’Edward ne débarque.

Alec – Tu as fini ? Je ne vois vraiment pas pourquoi ça t'intéresse. Personne ne nous a jamais demandé ça, seul Aro a tous les détails.

Emmett – Ça m'intéresse car vous êtes chez nous, et que c'est normal de s'intéresser à notre entourage ! En plus, je voudrais bien savoir ce que vous avez fait humains, pour vos dons, et tout ça ! Pas vrai, Bella ?

Hein ? Heu, mais non, elle ne voulait pas être mêlée à toute cette histoire. Elle n’était là que parce qu’il l’avait obligée à venir ! Sinon, Bella ne serait même pas venue et serait restée tranquillement chez elle, enfermée à double-tour, sans nounou ou qui que ce soit pour la protéger. Elle était suffisamment grande pour se débrouiller toute seule. Elle était toujours cachée derrière Emmett, actuellement, n’ayant sorti que la tête pour regarder Alec, accrochée au bras du Cullen.

Bella – Heu... Mais s'il n'a pas envie, inutile de le forcer.

Emmett – Mais c'est pas se forcer, que de parler aux autres ! Car, quand même, Alec... Ce qui est bizarre, c'est que vous ayez été mordus si jeunes ! Ça s'est passé comment ? Comment vous avez rencontrés les Volturi ? Vous êtes morts de quoi ?

Emmett avait levé les yeux au ciel avant de se retourner vers Alec, l’air plus désespéré que jamais. Bah quoi ? Elle n’avait dit que la vérité, elle n’avait pas envie de se mêler à tout cela. Discrétion était son maître-mot pour l’instant, surtout qu’elle n’avait rien à faire ici. Et si Edward débarquait ? Cette peur la tiraillait littéralement depuis qu’ils étaient arrivés.

Emmett – C'est le bûcher, c'est ça... ?

Bella – Le bûcher ?

Emmett – Bah, l'Inquisition, quoi ! Au 18ème siècle ! Carlisle a vécu à la même époque. Et puis, comme on vous appelle les jumeaux en sorcellerie, et tout ça. C'est possible.

Hum, juste. Bella se sentit rougir en réalisant la stupidité de la question qu’elle avait osé poser. C’était complètement débile, mais c’était sorti tout seul, elle n’avait pas réfléchi. Et elle s’en voulait de plus en plus, n’ayant pas du tout envie de pousser Alec à revivre tout cela car une telle période avait, nécessairement, été horrible à vivre. Elle frissonna en imaginant deux enfants comme eux à cette époque, pourchassés par l’Inquisition qu’elle ne connaissait que de nom. Des enfants. Ils étaient des enfants, quoi !

Emmett – C'est ça, Alec ? Vous êtes morts comme ça ? Pour ça que vous avez ces dons ?

Mais chuuuut ! Remue pas le couteau dans la plaie, toi ! Bella faillit lui plaquer ses mains sur son visage mais ne fit rien, bien trop petite de toute manière. Elle se crispa, n’osant plus faire un seul mouvement même si un soupçon de curiosité l’envahissait. Cependant, elle n’avait pas envie de faire souffrir les jumeaux. Dieu sait ce qu’ils feraient s’ils étaient mal, ici… Et si cette pensée ou cette question déclenchait son don, hein ? Mais Alec n’avait pas l’air énervé, il avait simplement mis les mains dans ses poches. Bon, c’était déjà rassurant, non ?

Alec – Bien deviné. C'est bien comme ça que nous sommes morts. On avait déjà ces dons, mais notre mort les a amplifiés.

Ils… Bella ouvrit la bouche sans s’en rendre compte, choquée, allant rajouter quelque chose mais préférant s’abstenir. Ils avaient déjà ces dons et étaient morts sur le bûcher ? Mais c’était… Mais des enfants ! Eh, oh, ils avaient douze ans ! Comment pouvait-on faire souffrir des enfants aussi jeunes ? Bella ne parvenait pas à comprendre une telle mentalité, de telles coutumes. Dons ou pas, ils n’avaient pas le droit de faire cela. C’était horrible. Purement et simplement. Alec soupira et ferma les yeux. Eh bah ? Elle n’avait rien dit !

Alec – Aro est venu nous récupérer sur le bûcher, on était déjà quasiment morts. Jane voulait rejeter la douleur sur nos geôliers. Et moi, je voulais la faire disparaître, l’annihiler.

Mon. Dieu. Bella se sentait défaillir à mesure qu’Alec parlait, décrivant leurs dons et leur volonté lors de leur mort. Elle imaginait la scène : deux enfants sur un bûcher, au bord de la mort, voulant tellement arrêter tout cela qu’ils avaient emporté leur volonté après la mort. Des enfants… Des enfants avec une telle volonté, sur un bûcher, et des gens qui n’avaient même pas bougé le petit doigt pour leur venir en aide. Alec s’adressa alors à elle, la faisant sursauter au passage tant Bella était loin dans ses pensées. Sa voix n’était qu’un murmure vu son état, mais elle l’avait entendue. Par habitude, sans doute.

Alec – Qu'est-ce qu'il ya ? Tu n'as jamais entendu parler de l'Inquisition en cours d'Histoire ?

Bella – S… Si, j’en ai entendu parler. Je n’imaginais juste pas les choses comme ça, vous êtes des enfants, ils auraient dû vous protéger au lieu de vous mettre au bûcher comme ça. Personne n’a bougé le petit doigt pour vous aider ? Je comprends pas… Qu’aviez-vous fait pour qu’ils vous condamnent ? Et vos parents ?

S’ils avaient été condamnés, ils avaient nécessairement fait du mal à quelqu’un, non ? Et leurs parents, dans tout ça, ils avaient laissé ces gens leur faire du mal ? Bella était outrée de voir des parents abandonner leurs enfants, sans faire quoi que ce soit pour les sauver. A leur place, elle aurait couru et se serait sacrifiée pour qu’ils aient la vie sauve.

Bella – Désolée, c’est que ça me semble bizarre. Puis, pourquoi Aro vous a-t-il sauvé et pas vos parents ? Ils étaient là, c’était plus facile pour eux. Il aurait suffi qu’ils vous cachent. Je veux dire, si vous avez été condamné et que vous étiez… Heu… Dangereux. Comment a-t-il pu vous trouver ? Et s’il vous a sauvé… Pourquoi ne pas rester avec lui ? Il ne vous veut pas de mal, d’après ce que tu as dit…
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MessageSujet: Re: Une nounou pour la future petite sœur   Une nounou pour la future petite sœur EmptyDim 23 Mar 2014 - 22:44

Bella – S… Si, j’en ai entendu parler. Je n’imaginais juste pas les choses comme ça, vous êtes des enfants, ils auraient dû vous protéger au lieu de vous mettre au bûcher comme ça. Personne n’a bougé le petit doigt pour vous aider ? Je comprends pas… Qu’aviez-vous fait pour qu’ils vous condamnent ? Et vos parents ?

Alec avait pâli sensiblement, au fur et à mesure qu'elle parlait. Les mettre sur le bûcher. Elle osait penser que leurs parents les avaient eux-mêmes mis sur le bûcher... Elle pensait vraiment qu'ils n'avaient pas tenté de les protéger ?! Qu'il les avait laissé mourir comme ça, sans bouger le petit doigt ? Elle était dingue ! Et elle ne comprenait décidément rien, ne connaissait absolument rien de cette époque. On ne pouvait plus vraiment s'enfuir lorsqu'on vous mettait un couteau sous la gorge et qu'on vous emmenait. Et si l'Eglise était moribonde aujourd'hui, ce n'était pas le cas il y a trois cents ans. La parole de l'Eglise avait force de Loi. L'Inquisition pouvait tout se permettre, tout accomplir, condamner et tuer ceux qu'elle voulait. Ils pouvaient tout faire. L'âge minimum pour condamner une personne à mort était dix ans. Et si on évitait d'ordinaire de tuer les enfants, personne ne s'était posée la question pour eux deux.

Ce qu'ils avaient fait pour être condamnés... Être jumeaux suffisait, à l'époque, tout comme être rouquin ou on ne sait quoi d'autre. Il suffisait d'être différent. Et il y avait leurs dons. Leurs dons si effrayants et si inhabituels. Ils avaient été désignés comme sorcière et sorcier dès l'âge de trois ans. Condamnés à six ans. En sursis jusqu'à douze. Et morts pour de bon ensuite. Personne ne pouvait vous protéger de cela. Ils étaient nés ainsi, par hérédité, et leurs dons était donc plus une malédiction. Et pourtant, jamais Alec n'avait été si heureux que ces pouvoirs frappent leurs geôliers et bourreaux.

Bella – Désolée, c’est que ça me semble bizarre. Puis, pourquoi Aro vous a-t-il sauvé et pas vos parents ? Ils étaient là, c’était plus facile pour eux. Il aurait suffi qu’ils vous cachent. Je veux dire, si vous avez été condamné et que vous étiez… Heu… Dangereux. Comment a-t-il pu vous trouver ? Et s’il vous a sauvé… Pourquoi ne pas rester avec lui ? Il ne vous veut pas de mal, d’après ce que tu as dit…

Alec eut une grimace de mépris. Elle ne savait rien de cette période de l'Histoire, et elle ne savait rien de Aro non plus, visiblement. Pourtant, pour quelqu'un qui voulait devenir vampire, elle ferait mieux de se renseigner un minimum avant de faire quoi que ce soit.

– Réfléchis un peu, avant d'insulter nos parents, dit-il d'une voix sourde et lourde de colère. Tu t'imagines vraiment qu'ils n'ont rien faits ? S'ils ne nous ont pas sauvés, c'est qu'il y a une raison très simple à cela : ils sont morts brûlés vifs, avant nous, sous nos yeux.

Elle blêmit quelque peu, alors que le jeune garde la couvait d'un regard noir. Fallait-il être stupide pour balancer des trucs pareils, comme ça, sans y réfléchir ! Il revoyait encore l'Inquisiteur condamner leurs parents dans un simulacre de procès, les jeter au feu, et eux assister à la scène, dans l'horreur la plus totale.

Bella – Pardon, je ne faisais que des suppositions... D'après ce que je sais. Je ne savais pas qu'ils étaient morts aussi.

– Tu ne sais décidément rien de cette époque... Ce sont des familles toutes entières qui étaient condamnés. Aro nous avait déjà à l'œil. Il avait découverts ce qu'on faisait, et on était surveillés. La première fois, ils ont empêchés que l'on nous tue avec nos parents. La seconde fois, on avait douze ans. Il est arrivé légèrement trop tard... C'est pour ça qu'il nous a mordus si jeunes.

Quel dommage, quand on y repense bien, qu'il soit arrivé tout court. Il aurait suffit de deux ou trois minutes de plus à peine pour qu'ils rendent l'âme tous les deux, et ça en aurait été fini. Ils auraient pu mourir cette nuit-là, à la fin du sursis de six années qui leur avait été accordé. On les aurait très vite oubliés, juste deux victimes de plus sur la très longue liste de l'Inquisition. Juste deux noms de plus dans les archives du Vatican. C'était méprisable.

Bella – Alors pourquoi le fuir ? Il vous a sauvé deux fois...

– Tu appelles ça sauvé, toi ?

Il avait un air incrédule, et ne le cachait pas. Il finit par lever les yeux au ciel puis tourna le regard vers les jardins. Un petit animal jouait dans les feuilles un peu plus loin, innocent et tranquille. Un sourire étira lentement les lèvres d'Alec.

– Ce n'est pas par bonté d'âme qu'il nous a intégré à son clan. C'est pour ça.

Retirant une main de ses poches, il la leva, et fit jaillir son don de sa paume. La bestiole s'effondrant dans un nuage de vapeur noire, comme tombé dans une sorte de coma. Alec retira lentement son don, et l'animal se releva en tremblant comme une feuille, mettant un moment avant de réussir à s'enfuir. Il remit sa main dans sa poche, lentement. Bella était devenue toute blanche, comme prête à s'évanouir. Elle fixait la bestiole qui fuyait le jardin tant bien que mal, tremblante sur ses petites pattes. Avec le temps, c'était devenu si facile et naturel, après qu'il ait cru ne jamais pouvoir maîtriser son don.

Bella – Je sais, c'est un collectionneur, on m'a déjà dit. – Elle avait un air blasé, comme si elle se remémorait sa rencontre avec Aro, bien qu'elle eut une sacrée veine ce jour-là. – N'empêche que vous venez de le provoquer... Pourquoi ne pas avoir fui avant, s'il est si horrible que ça ? Vous risquez rien, à Volterra...

Il sourcilla, lui jetant un regard un peu désespéré. Les Cullen devraient peut-être songer à lui donner un peu plus de leçons sur le type de vampires que l'on pouvait trouver dans leur monde, ça ne lui ferait aucun mal.

– Tu n'as jamais eu affaire à un traqueur ?

Elle recula tout à coup, évitant le regard d'Emmett. Touché. Il eut un sourire noir, puis reprit très tranquillement, toujours les mains dans les poches, face à elle et son frère.

Bella – Heu... Si... enfin... Une fois. Mais heu... Je vois pas le rapport.

– Tu as déjà vu Démétri, non ? C'est lui qui est venu vous chercher, toi et Edward.

Elle dû réfléchir un moment, comme pour se rappeler de qui il s'agissait. Il aurait dû la marquer, pourtant, il était le premier Volturi qu'elle avait dû voir. Mais lui ne leur avait rien fait, ce jour-là. Démétri était plus discret que les autres, et pour déclencher une bataille, mieux valait compter sur Félix.

Bella – Heu... Oui, je crois. Vaguement.

– Bon. J'ignore contre quel traqueur tu t'es battue, mais il ne devait pas être doué, si tu es toujours vivante. Démétri est un peu différent. Outre qu'il est âgé de plus d'un millénaire, la traque n'est pas un simple passe-temps pour lui. Il s'agit de son don et il sait s'en servir. Il a pu retrouver une personne disparue depuis dix ans alors qu'il était humain. Tu peux facilement penser qu'avec un mec comme lui dans le clan, fuir est inenvisageable.

Elle frissonna, puis lui demanda pourquoi il ne partirait pas avec eux. Alec ne put s'empêcher d'éclater de rire, tant il trouvait cette situation ridicule. Il rit pendant un bon moment, incapable de s'en empêcher, puis parvint à se reprendre. Démétri quitter le clan ? Impossible. Il était là depuis le début, et y restera jusqu'à la fin.

– Tu ne le connais pas, souffla-t-il en essayant de se calmer. Il est le seul à pouvoir quitter le clan s'il le veut et sans problèmes. Il est le seul qui ne le fera jamais.

Bella – Oublie ma question, alors. C'est juste que, comme j'ai pu y échapper, moi, bah...

– Tu étais juste tombée sur un minable, dit-il d'un ton lourd de mépris pour le traqueur dont elle lui parlait. Essaye de faire la course avec Démétri et on verra le résultat. Il n'est pas entré dans le clan pour rien.

Il avait un ton morne et blasé. Ce qu'il disait ici, c'était finalement le cas pour presque tous les gardes. Aro y veillait depuis des siècles, avec une attention maniaque et croissante. Ce n'était sans doute pas plus mal, pour l'image du clan et sa force, mais c'était parfois fatiguant. Alec avait l'impression d'être un jouet, un simple objet entre les mains du chef du clan.

– Bref... Je ne sais pas si on peut vraiment échapper à Aro.

Il retourna s'asseoir sur les marches en bois de la véranda, en retenant un long soupir. Cette conversation n'amenait à rien. C'était un débat stérile, incompréhensible pour qui ne savait rien du fonctionnement interne du clan Volturi. Les "décisions" prises entres frères, c'était une comédie, de la poudre aux yeux. Seul Aro dirigeait, lui seul prenait toutes les décisions, lui seul avait pouvoir de vie ou de mort sur eux tous. Bella se remit tout à coup derrière Emmett, au moment où Jane venait le rejoindre. Il tendit la main pour qu'elle attrape la sienne et l'invita à s'asseoir près de lui, l'enlaçant par la taille, la serrant dans ses bras. Il se pencha pour l'embrasser doucement sur la joue.

– Tu vas bien, murmura-t-il. Oublie le reste.
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