Black Hayate [Validé]

❝ On peut sentir le danger ❞

Pourquoi les humains couraient toujours partout comme ça ? Le jeune chiot bailla longuement, très longuement, couché au sol près du carton où était son frère. Deux chiens d'une même portée qui a avaient été abandonnés par leur mère à la naissance. Il reposa sa tête sur ses pattes avant, sans comprendre pourquoi les humains couraient dans tous les sens avec des manteaux et des armes à feu. Ils étaient compliqués, c'était bien plus simple de dormir, manger, puis aller lécher les femelles. Mais eux, non, ils se mettaient des problèmes là où il n'y en avait pas. Il gémit doucement, mourant de faim, blotti sur le trottoir. Pourquoi leur maman n'était plus là ? Il releva tout à coup la tête en sentant une odeur de viande, une petite fille le lui tendait avec un sourire. Il attrapa le morceau pour manger, avant de lécher la main de la petite fille. Son frère aussi avait mangé, mais la petite fille dû partir rejoindre sa maman. Il se recoucha les oreilles basses.

- On devrait pas bouger de là ?

- Je peux pas... Vas-y, toi.

- Eh, tu vas pas rester là !

- Si.

Le jeune chien se leva, secouant la tête, puis partit en trottinant sur le trottoir, jetant régulièrement des regards en arrière. Son frère était parti d'un autre côté, finalement, la tête basse. Il se mit à courir, passant entre les jambes des habitants, sur ses petites pattes. Il voyait toujours des humains en bleu, depuis sa naissance, des humains avec des armes qui faisaient beaucoup de bruit. Il s'arrêta près d'un endroit avec beaucoup d'humains tout en bleu et certains en blanc ou noir. Il renifla le sol pour chercher une piste de nourriture, toujours affamé. Par ici, ça sentait bon ! Il se faufila entre les tentes et les grands humains, courant, pour arriver près d'une autre tente. Il tomba alors sur un humain avec des lunettes, en bleu aussi, qui le vit et lui sourit, lui tendant une main. Il s'approcha pour la renifler, curieux.

- Tu sors d'où, toi ? sourit-il. N'ai pas peur...

Il rabattit les oreilles, effrayé quand il approcha sa main, mais l'humain lui donna une caresse. Il ferma les yeux avec bonheur, sans plus bouger, puis vint frotter son museau contre l'humain. Il glapit lorsqu'il le prit dans ses bras et se leva, étonné de voir le monde de là-haut. L'humain l'emmena avec lui et il vit encore d'autres humains tous bleus pas très loin. Il s'agitait dans les bras de monsieur-lunettes, cherchant toujours une main secourable qui lui donnera à manger. Il avait faim ! Faim, très soif, il avait faim... Il leva la tête vers un homme très grand avec les cheveux gris qui se pencha sur lui. A manger ?

- Fuery, d'où tu sors ce chien ?

Il aboya un peu pour réclamer à manger, avec un petit gémissement. Faiiim... Il y avait à manger, ici ? Il renifla autour de lui, puis se redressa, léchant la figure de son humain-porteur. A manger, faim, manger ? Il s'agita un peu plus, finissant par réussir à sauter des bras de l'humain pour aller laper un peu d'eau qui gouttait d'une gourde, plus loin. Une fois fait, il retourna se fourrer dans les jambes des humains en bleu, se plantant aux pieds de chacun pour voir s'ils avaient quelque chose pour lui. A manger ? Il gratta la jambe de l'humaine en glapissant, la gueule ouverte, assise à ses pieds. Faim ! Les humains ne mangeaient plus, eux ? Désespéré, il se pencha pour mordiller le bas de son pantalon, remuant faiblement. Elle lui donna tout à coup de la nourriture tant attendue. Il glapit de joie puis mangea, grignotant en remuant la queue. Une fois qu'il eut mangé, il lécha la main de l'humaine avec joie. Il retourna boire l'eau qui coulait puis revint vers les humains bleus, se couchant près de la table.

Il se sentait mieux maintenant qu'il avait bu et mangé. Tous ses besoins comblés, il s'endormit assez vite, rêvant d'os qui voulaient autour de lui, d'un bon tapis au coin du feu un soir d'hiver et d'eau fraîche. Il ne se réveilla que bien plus tard, s'étirant, puis courut vers humain-à-lunettes pour avoir une caresse. Il ferma les yeux lorsqu'il lui frotta la tête avec un petit rire. Finalement, la vie était bien, il voudrait vivre avec un humain gentil.