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Tensions internes, contrebande, révolte qui gronde... A Amestris, la paix n'est jamais la bienvenue.
 
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 Traque d'un meurtrier

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MessageSujet: Traque d'un meurtrier   Traque d'un meurtrier EmptySam 29 Aoû 2015 - 22:53

L'armée devrait quand même mieux veiller à ses informations, ça arrivait trop vite dans des mains peu innocentes. Chris relut le rapport qu'on venait de lui remettre, sa pipe longue en bouche, dans un coin du bar. Hum... Elle observa les photos, pensive, avec lenteur. Des ruines. Des enfants baignant dans leur propre sang. Des tireurs embusqués. Des militaires. Des Ishbal. Des femmes fuyant les obus avec leurs bébés. Des soldats s'écroulant. Des alchimistes d'état, debout dans les ruines. Elle vit un cliché de Roy, prit à la hâte, où il fixait une colonelle de flammes avec un air très dur. La guerre dans toute sa splendeur. Elle passa à d'autres photos, plus récentes, puis à un portrait-robot. Voilà qui allait beaucoup intéresser son gamin. Et dire qu'il avait refusé qu'elle s'en mêle ! Pauvre chou, il savait pourtant parfaitement bien ce qu'elle pouvait obtenir, lorsqu'elle s'en donnait les moyens. Elle pouvait être bien plus efficace que les espions militaires, il suffisait de quelques relations.

– Donc un Ishbal, marmonna-t-elle en rangeant le dossier dans son sac.

Elle prit sa veste puis sortit de chez elle, se rendant à pieds à l'hôpital. C'était dimanche, la petite ville était plutôt calme, beaucoup de commerces étaient fermés, aujourd'hui. Il était très tôt, à peine six heures du matin, elle ne voyait personne dans les rues. Elle marchait à une allure modérée, repensant à ce que lui avait dit ces contacts et à ses propres recherches. Elle en s'étonnait plus que Roy soit devenue une telle cible, avec la réputation qu'il traînait. Elle soupira en arrivant à l'hôpital, se présentant à l'accueil, où une toute jeune secrétaire, très joli, lui indiqua le numéro de la chambre. Bien. Elle prit les escaliers, se doutant que la petite Riza allait être là aussi. Penser à elle lui fit repenser à la vieille poubelle et elle lui adressa mentalement une insulte gratinée. Arrivant à la chambre, elle ouvrit la porte puis vit Riza et son fils tous les deux profondément endormis. Elle posa une main sur l'épaule de la gamine blonde, la secouant doucement.

– Tu vas avoir mal au dos, à dormir dans un fauteuil.

Chris se redressa puis enleva sa veste d'un geste souple, avant de prendre l'autre fauteuil et de le poser près de celui de Riza, à côté du lit d'hôpital. La petite se réveilla en sursaut, portant aussitôt une main à sa ceinture, comme pour saisir son arme. Nerveuse ? Les hormones sans doute. Elle bafouilla des excuses puis se frotta le visage. Chris ne releva pas, se contentant de s'asseoir, son sac contre elle, alors que la petite lui demandait l'heure.

– Six heures du matin, répondit-elle d'un ton neutre en jetant un coup d'œil à son fils. J'ai terminé le travail cette nuit, désolée d'avoir mis plusieurs jours.

Elle était plus rapide que ça, d'habitude, mais ici, la cible était difficile à atteindre. Enfin, elle avait commis sa première erreur, au Nord. Riza eut tout à coup un air perdu, comme si elle ne voyait pas de quoi elle parlait. Enfin, c'était pourtant clair ! Oui, elle avait mis longtemps, cette fois... Sa fierté en était bafouée, d'ailleurs, alors inutile de trop appuyer là-dessus.

– D'avoir mis plusieurs jours... ? Désolée, je ne comprends pas.

Elle retint un sifflement agacé puis sortit l'épais dossier de son sac, laissant retombe ce dernier par terre. Alors, voyons voir ça ! Roy avait d'autres renseignements, internes à l'armée, qui pourront être utiles aussi. Elle marmonna entre ses dents en remettant dans le dossier les photos qui venaient d'en glisser, gardant juste celle, mal cadrée, où on voyait Roy et le feu immense. Ce ne fut qu'à ce moment qu'elle réalisa que, peut-être, Riza n'était pas encore au courant. Oh... Elle leva les yeux au ciel puis se tourna vers elle, haussant les sourcils.

– Tu ne t'es jamais demandé comment il obtenait certaines informations sensibles ? lui demanda-t-elle en désignant son fils du pouce.

Visiblement pas, étant donné sa réaction... Elle regarda alternativement Roy, le dossier puis Chris, semblant vraiment perdue. Bon, soit, il ne lui avait rien dit. Pas eu le temps ou pas eu l'envie ? Elle pouvait comprendre qu'un colonel d'armée évite de crier à tout le monde que sa mère adoptive faisait partie du réseau noir et de la contrebande. C'était... mieux d'éviter.

– C'est... C'est vous qui lui donnez toutes ces informations ? Mais vous... Il m'a seulement dit que vous teniez un bar...

– Oui, entre autres. Je suis aussi espionne, contrebandière, chef d'une partie du marché noir... C'est assez drôle, finalement, mon propre fils devrait m'arrêter, si ça ne lui servait pas à lui aussi. On peut récupérer facilement des informations sur les terroristes quand on connaît certaines personnes.

Elle eut un petit rire cynique, pas gênée le moins du monde d'être, aux yeux d'Amestris, ce qu'on appelait communément une criminelle. Si Roy l'arrêtait, elle serait aussitôt traînée au tribunal puis jetée en prison, voire exécutée bien proprement par pendaison. C'était la vie. Chris savait très bien qu'elle pouvait être arrêtée à n'importe quel moment, c'était les risques du métier, amis il n'était pas question de tout abandonner. Le marché noir servait pour des activités peu recommandables mais aussi pour des causes beaucoup plus nobles. En ce moment, elle détournait des vivres et du matériel pour les expédier dans les bidonvilles des différentes régions. Riza n'avait toujours pas répondu, fixant Roy sans bouger. Choquée ? Tendue ? Elle s'habituera.

– Il ne m'avait rien dit.

– C'est normal. Il serait exécuté avec moi, pour m'avoir couverte, si ça s'apprend. Il n'a pas des façons de faire très orthodoxes, ce garçon. Bref, parlons travail.

Elle sortit les photos, les donnant en vrac à Riza. D'abord celles concernant la guerre d'Ishbal, puis celles montrant les différents alchimistes en pleine action, durant la guerre. Basque Gran, Colonel à l'époque. Le vieux Commanche, avec ses chaînes d'acier. Ce serpent cinglé de Kimblee, l'Alchimiste Écarlate, en train d'exploser et détruire des rues entières. Puis Roy, au milieu de gerbes de flammes. Elle tira ensuite des photos de moines guerriers Ishbal.

– Ces hommes sont entraînés, ils savent se défendre, tuer. Après enquête, ils 'avère que l'un d'entre eux avait la possibilité d'acquérir des connaissances liées à l'alchimie, grâce à sa famille. On ignore son nom mais on a sa signalisation. Quelques personnes ont peu voir son visage. Il garde des lunettes noires pour camoufler ses yeux mais il a une grande cicatrice en forme de crois sur la visage.

Elle lui tendit le portrait du type, qu'elle avait pu récupérer. Un homme aux traits durs, serrés, avec une cicatrice bien visible et impressionnante.

– Le nom de Victor Madless te parle ? C'est un Alchimiste d'Etat, affecté à la région Nord. Il a été kidnappé hier, par ce même type. On ignore encore pourquoi il ne l'a pas tué comme les autres, pour le moment. Tu sais quelque chose sur lui ? Il est le premier que ce moine Ishbal enlève au lieu de tuer, il y a sûrement moyen de comprendre pourquoi si on en apprend plus sur l'alchimiste.
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MessageSujet: Re: Traque d'un meurtrier   Traque d'un meurtrier EmptyJeu 10 Sep 2015 - 19:54

Riza était épuisée. Voilà maintenant plusieurs heures qu’elle était postée ici, derrière ces ruines, à observer les habitants qui couraient partout à travers la lunette de son viseur. Sa mission était simple depuis des semaines, maintenant, mais son esprit était fatigué. Ses muscles étaient meurtris, elle avait des courbatures et, plus que jamais, elle détestait ce qu’elle faisait. Elle détestait l’alchimie, elle haïssait ses facultés de sniper qui l’avaient poussée à être réquisitionnée pour cette guerre. Personne ne comprenait pourquoi il fallait tuer et se battre, mais tout le monde le faisait. On vise, on tire. Et on touche la cible à chaque fois… Des femmes, des enfants, des hommes, des personnes de son âge étaient mortes sous ses yeux, que ce soit à cause d’elle ou à cause des autres.

Et pourtant, ils continuaient. Ils étaient là pour cela. Nouveau tir. Nouvelle mort. Nouveau cri. Riza ne bougea pas, allongée à plat ventre parmi les ruines et la poussière, aussi immobile que possible, ignorant ses émotions et sensations comme à chaque fois. L’automatisme avait remplacé la réflexion, les gestes s’enchaînaient les uns aux autres dans une mécanique rôdée par les heures d’entraînement et de terrain.

Voix – Tu vas avoir mal au dos, à dormir dans un fauteuil.

Le lieutenant se réveilla en sursaut, portant immédiatement la main à sa ceinture… avant de voir qu’il s’agissait de la mère de Roy. Oups. Elle n’avait pas fait exprès, c’était automatique ! Elle se redressa un peu, bafouillant des excuses tout en reprenant ses esprits. Les battements de son cœur reprenaient, eux aussi, un rythme normal petit à petit même si le réveil avait été brutal. Riza se redressa complètement, un peu rouge d’avoir failli braquer sa future belle-mère, et se frotta le visage pour se réveiller un peu. Quelle heure était-il ? Elle avait dormi longtemps ? Il ne fallait pas, ils devaient retrouver ce tueur d’alchimistes, ils n’avaient presque rien sur lui. Etouffant un bâillement, la jeune femme demanda quelle heure il était, émergeant très difficilement.

Mme Mustang – Six heures du matin, répondit-elle d'un ton neutre en jetant un coup d'œil à son fils. J'ai terminé le travail cette nuit, désolée d'avoir mis plusieurs jours.

Six heures… Une minute, de quoi parlait-elle ? « désolée d’avoir mis plusieurs jours » ? Riza leva un regard perdu vers la mère de Roy, cherchant à comprendre sans y parvenir. Elle était fatiguée, oui, mais pas au point d’en avoir oublié un travail qu’ils avaient donné à madame Mustang. En plus, que pouvait-elle bien faire pour eux ? Elle tenait un bar… Quant au mariage, ils n’avaient pas encore fixé de date ni rien. Alors, non, vraiment, Riza ne voyait pas ce qu’elle avait mis plusieurs jours à faire…

Riza – D'avoir mis plusieurs jours... ? Désolée, je ne comprends pas.

Madame Mustang ne répondit rien, sortant un gros dossier de son sac sans que le lieutenant n’en comprenne plus. Qu’est-ce que c’était ? Elle fronça les sourcils, cherchant à comprendre, regardant toujours son interlocutrice qui était occupée à ramasser des photos. Mais encore ? Maintenant qu’elle avait parlé, autant qu’elle termine et dise tout, sinon elles n’allaient pas se comprendre. En plus, visiblement, elle pensait que Riza était au courant… Mais de quoi ? Elle se tourna enfin vers elle, haussant les sourcils, alors qu’elle-même attendait des réponses et éclaircissements.

Mme Mustang – Tu ne t'es jamais demandé comment il obtenait certaines informations sensibles ? lui demanda-t-elle en désignant son fils du pouce.

… Pardon ? Riza fit de gros yeux, regardant alternativement Roy, sa mère et le dossier qu’elle venait de sortir. Une minute. C’était elle qui lui fournissait toutes ses informations ? Bien sûr, elle s’était souvent posé la question, mais jamais elle n’aurait imaginé que c’était sa mère qui les lui fournissait… D’ailleurs, elle ne le lui avait jamais demandé, cela ne la regardait pas. Riza le suivait, le secondait, exécutait les missions qu’il lui donnait en plus de jouer à être sa nounou, mais les choses s’arrêtaient là. Enfin… Jusqu’ici. Par conséquent, non, elle n’avait pas posé la question, jamais, et ne l’aurait sans doute pas fait avant un moment. Ils partageaient des choses, oui, vivaient ensemble et allaient se marier mais leurs habitudes de soldats célibataires étaient toujours présentes, même si elles s’atténuaient.

Riza – C'est... C'est vous qui lui donnez toutes ces informations ? Mais vous... Il m'a seulement dit que vous teniez un bar...

Mme Mustang – Oui, entre autres. Je suis aussi espionne, contrebandière, chef d'une partie du marché noir... C'est assez drôle, finalement, mon propre fils devrait m'arrêter, si ça ne lui servait pas à lui aussi. On peut récupérer facilement des informations sur les terroristes quand on connaît certaines personnes.

De. Mieux. En. Mieux. Riza resta choquée, incapable de parler, fixant Roy sans bouger d’un millimètre. Il aurait pu la prévenir, au moins ! Mais non, il l’avait laissée tout découvrir après avoir failli braquer sa mère… C’est tout naturel, voyons, pourquoi lui en aurait-il parlé ? C’était sa future belle-mère dont il s’agissait ! Si ce n’était qu’un élément sans importance, d’accord, elle pouvait comprendre. Mais là, découvrir que madame Mustang était espionne, contrebandière et chef du marché noir à six heures du matin, dans un hôpital, alors que lui dormait paisiblement… Elle espérait, au moins, qu’il faisait des cauchemars. Oui, c’était affreusement bas, mais il connaissait sa mère et aurait dû se douter qu’elle l’apprendrait un jour ou l’autre dès le moment où il l’avait demandée en mariage ! Roy et elle allaient avoir une petite discussion sur les choses qu’elle devait savoir avant de les découvrir dans de telles circonstances. Elle était prête à le suivre, lui faisait confiance… A présent, lui devait lui faire confiance.

Riza – Il ne m’avait rien dit.

Mme Mustang – C'est normal. Il serait exécuté avec moi, pour m'avoir couverte, si ça s'apprend. Il n'a pas des façons de faire très orthodoxes, ce garçon. Bref, parlons travail.

Riza regardait toujours Roy, portant, sans s’en rendre compte, une main à son ventre en entendant ces paroles. Justement, il aurait dû lui en parler… Elle acceptait la vérité, elle lui faisait confiance et savait qu’il agissait au mieux. Du moins, elle voulait le croire. S’il n’avait pas arrêté sa mère, c’était qu’il y avait une raison, peu importe qu’elle fasse de la contrebande ou non. Le fait est qu’il s’agissait d’une information à prendre en compte pour ne pas se faire avoir, même s’il s’était débrouillé depuis des années. Cependant, avec la surveillance rapprochée de Bradley, il devait faire nettement plus attention.

Essayant de se concentrer sur ce que lui montrait madame Mustang, Riza regarda les photos qu’elle avait dans les mains, les ayant prises sans même y faire attention, dans un geste purement automatique. Et ce qu’elle vit sur les premières la fit pâlir… Des photos de la guerre contre Ishbal, donnant une idée assez vague, à ses yeux, de ce qui se passait sur place. Puis d’autres photos montrant des alchimistes en action, toujours durant la guerre, dont ceux qui avaient été tué par le tueur d’alchimistes… Elle ne tremblait pas, regardant les photos en vrac les unes après les autres, mais elle avait l’impression d’être à nouveau plongé dans le cauchemar dont la mère de Roy l’avait tirée en la réveillant.

Elle ne comprenait pas pourquoi cette dernière lui montrait tout cela… Si elle voulait des informations sur la guerre, tous les soldats d’Amestris étaient capables d’en donner. Ces photos représentaient une réalité bien pâle par rapport à ce qui s’était passé, par rapport aux bruits, aux cris et aux coups de feu. Cependant, lorsque Riza reçut les dernières photos, elle fronça les sourcils en voyant des Ishbals en tenue étrange, en train de se battre. Ils n’étaient pas comme les autres… Entraînés pour la guerre ? C’était possible, vu la situation à ce moment-là, mais Riza n’avait jamais fait attention à eux. Pas autant qu’aux autres, du moins. Et ce constat lui serrait la gorge…

Mme Mustang – Ces hommes sont entraînés, ils savent se défendre, tuer. Après enquête, il s'avère que l'un d'entre eux avait la possibilité d'acquérir des connaissances liées à l'alchimie, grâce à sa famille. On ignore son nom mais on a sa signalisation. Quelques personnes ont pu voir son visage. Il garde des lunettes noires pour camoufler ses yeux mais il a une grande cicatrice en forme de croix sur le visage.

Riza prit la photo que lui tendait madame Mustang, découvrant un homme assez âgé aux traits durs avec une cicatrice lui barrant la moitié du visage. Son regard montrait la haine qu’il ressentait et suffit à la faire frissonner alors qu’elle rendait la photo à son interlocutrice. C’était lui qui avait fait cela à Roy ? Difficile de juger de sa taille sur une photo, mais il pouvait correspondre à la description qu’il lui en avait faite, c’était possible.

Mme Mustang – Le nom de Victor Madless te parle ? C'est un Alchimiste d'Etat, affecté à la région Nord. Il a été kidnappé hier, par ce même type. On ignore encore pourquoi il ne l'a pas tué comme les autres, pour le moment. Tu sais quelque chose sur lui ? Il est le premier que ce moine Ishbal enlève au lieu de tuer, il y a sûrement moyen de comprendre pourquoi si on en apprend plus sur l'alchimiste.

Riza – Il l’a enlevé ?! Mais cet homme est complètement fou, sa réputation le précède et on l’a vu essayer de ressusciter un petit garçon par alchimie, à Ishbal. Comme les frères Elric… Mais lui n’a pas perdu de membre, « seulement » son esprit. Il a congédié dans le Nord avant la fin de la guerre contre Ishbal.

Cela ne tenait pas la route… Riza reporta son regard sur Roy d’un air absent, toujours bien droite, les photos posées sur ses genoux. Ce tueur s’en prenait aux Alchimistes d’Etat qui avaient tué des habitants Ishbal, alors pourquoi enlever un alchimiste qui, justement, n’avait « presque » rien fait ? Au contraire, il avait même essayé de ramener un Ishbal à la vie ! C’était… Non, il n’y avait pas d’explication possible à ce comportement. Etaient-ils seulement sûrs que Victor Madless n’était pas mort et son corps abandonné quelque part ? Après tout, s’il n’avait plus toute sa tête, il était tout à fait probable qu’il se soit éloigné et que le tueur l’ait trouvé de cette manière. Ou peut-être s’était-il perdu ?

Riza – Je ne comprends pas…, avoua-t-elle en tournant la tête vers la mère de Roy. Ce n’est pas logique. Cet homme est un des seuls soldats à avoir voulu vraiment sauver un Ishbal, l’un des siens, alors pourquoi s’attaquerait-il à lui ? Cela ne tient pas la route. J’ai beau rechercher dans mes souvenirs, je suis sûre de ce que j’avance : Victor Madless a perdu l’esprit dans la guerre contre Ishbal et, maintenant, tout le monde se demande pourquoi il est toujours Alchimiste d’Etat. Pour renouveler le titre, il faut passer un examen et ce n’est qu’à cette seule condition que l’on garde ce statut. Mais il faut être sain d’esprit pour passer cet examen.

Riza fit une pause, baissant la tête sur les clichés posés sur ses genoux. Elle les parcourut distraitement, comme si elle pouvait y trouver des réponses, mais n’en trouvait aucune. En revanche, elle tomba sur une photo de Victor Madless parmi d’autres alchimistes, puis une où il n’y était plus, et une autre où il se faisait « escorter » avant d’être expulsé au Nord. Elle regarda le cliché en réfléchissant, le tenant entre ses mains. Pourquoi l’avoir enlevé… ? Cet homme avait-il d’autres plans ou voulait-il rallier Victor à sa cause comme il avait sauvé l’un des siens ? C’était possible mais cette idée l’effrayait encore plus. S’il était resté dans l’armée, il devait bien y avoir une raison et, quelle qu’elle soit, il était bien trop dangereux de le savoir avec cet homme qu’avec eux.

Riza – Vous pensez que cet homme pourrait avoir un plan, autre que celui de tuer tous les Alchimistes d’Etat ? Roy l’a vu et lui a résisté, il pourrait avoir eu peur. Sauf si… Est-on sûrs de l’enlèvement de Victor Madless, ne s’est-il pas simplement perdu ? Est-il possible que son corps n’ait pas encore été retrouvé ? Je ne doute pas de vos sources, loin de là, mais je ne comprends pas pourquoi il l’a enlevé. Il pourrait vouloir le rallier à sa cause mais, s’il fait cela, j’ai peur de ce qu’il pourrait se passer… Si cet alchimiste a toujours son statut dans l’armée, ce n’est pas pour ses capacités. Il doit y avoir une autre raison, quelque chose qui pousse les généraux et le Président à le garder. Peut-être détient-il une information importante ou fait-il partie d’un grand programme ou… Je ne sais pas.
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MessageSujet: Re: Traque d'un meurtrier   Traque d'un meurtrier EmptyJeu 17 Sep 2015 - 23:20

– Il l’a enlevé ?! Mais cet homme est complètement fou, sa réputation le précède et on l’a vu essayer de ressusciter un petit garçon par alchimie, à Ishbal. Comme les frères Elric… Mais lui n’a pas perdu de membre, « seulement » son esprit. Il a congédié dans le Nord avant la fin de la guerre contre Ishbal.

Pour le moment, Chris se demandait surtout comment il avait pu passer, année après année, les tests psychologiques, qui faisaient aussi parti de l'examen annuel pour les alchimistes ayant la licence d'état. Elle avait interrogé Roy là-dessus, une fois, c'était assez conséquent comme truc. Un psychiatre formé par l'armée commençait par interroger les candidats, puis on leur posait toute une série de questions afin de cerner leurs réactions, leur personnalités, leurs émotions, comparer avec l'année précédente si c'était un renouvellement de licence, vérifier que tout allait bien puis noter ce qui clochait. Si une trop grosse modification de la personnalité était détectée, même avec des très bonnes excuses, d'autres tests suivaient, plus poussés. Alors comment, avec un système pareil, ce type avait-il pu conserver sa licence ? Les alchimistes d'état étaient surveillés comme le lait sur le feu mais lui... Cet homme... C'était franchement louche. Elle regarda une photo de lui, datant d'il y a quelques années, pensive. Il ressemblait à monsieur-tout-le-monde, rien ne laissait voir la folie qui le rongeait.

– Je ne comprends pas…, avoua-t-elle en tournant la tête vers la mère de Roy. Ce n’est pas logique. Cet homme est un des seuls soldats à avoir voulu vraiment sauver un Ishbal, l’un des siens, alors pourquoi s’attaquerait-il à lui ? Cela ne tient pas la route. J’ai beau rechercher dans mes souvenirs, je suis sûre de ce que j’avance : Victor Madless a perdu l’esprit dans la guerre contre Ishbal et, maintenant, tout le monde se demande pourquoi il est toujours Alchimiste d’Etat. Pour renouveler le titre, il faut passer un examen et ce n’est qu’à cette seule condition que l’on garde ce statut. Mais il faut être sain d’esprit pour passer cet examen.

Ouais, c'est bien ce qu'elle se disait à l'instant. Un test physique, un test d'alchimie, un test psychologique, passer les trois avec succès vous offrait la licence et le charmant statut de petite chien de l'armée. Elle retint un soupir, esquissant un geste pour prendre sa pipe puis se ravisa en se rappelant qu'ils étaient dans un hôpital. Elle ne comprenait pas. Pourquoi s'attaquer à ce type ? Roy était une cible toute désignée, mais ce fou du Nord ? Elle tapota le dossier de son fauteuil en se mordillant les lèvres, pendant que Riza regardait les autres photos. Ça ne tenait pas debout. Rah, elle détestait ne pas comprendre ! Elle devra recontacter ses collègues très vite, afin d'essayer d'en savoir plus. Les soldats de North City, et peut-être même ceux de Briggs, devaient déjà être en train d'écumer les montagnes. Il y avait moyen de gratter pour obtenir deux ou trois informations supplémentaires, elle en était persuadée. Elle jeta un regard à Roy, qui dormait toujours, soulagée qu'il n'ait pas passé l'arme à gauche. Elle n'avait envie de le retrouver allongé dans un de ces sacs à cadavres, couvert de sang et le teint blême, les yeux fermés.

– Vous pensez que cet homme pourrait avoir un plan, autre que celui de tuer tous les Alchimistes d’Etat ? Roy l’a vu et lui a résisté, il pourrait avoir eu peur. Sauf si… Est-on sûrs de l’enlèvement de Victor Madless, ne s’est-il pas simplement perdu ? Est-il possible que son corps n’ait pas encore été retrouvé ? Je ne doute pas de vos sources, loin de là, mais je ne comprends pas pourquoi il l’a enlevé. Il pourrait vouloir le rallier à sa cause mais, s’il fait cela, j’ai peur de ce qu’il pourrait se passer… Si cet alchimiste a toujours son statut dans l’armée, ce n’est pas pour ses capacités. Il doit y avoir une autre raison, quelque chose qui pousse les généraux et le Président à le garder. Peut-être détient-il une information importante ou fait-il partie d’un grand programme ou… Je ne sais pas.

– On a retrouvé les traces du combat mais pas de sang ni de corps, donc oui, il a été enlevé, soupira-t-elle. Pour le reste, je n'en sais rien du tout, pour le moment. La seule chose certaine, c'est qu'il a une valeur quelconque aux yeux du haut commandement. Quelque chose qui les pousse à le garder dans l'armée. Les alchimistes d'état sont étroitement surveillés. Madless n'aurait pas pu se perdre si facilement, il doit être repérable.

Elle fit un vague signe de la main, avec un air perplexe. Pourquoi un moine combattant Ishbal, parti en quête de vengeance, agirait ainsi avec ce type alors qu'il était le seul à s'être dressé contre le génocide ? Enfin, lui et le commandant Armstrong, qui avait aussi été révoqué. Elle se leva, enlevant son écharpe pour la poser sur le dossier du fauteuil puis vint près du lit. Elle posa doucement une main sur le front de Roy pour écarter ses mèches puis sur sa joue, l'appelant pour le réveiller. Amusant, il avait toujours ce même air très vulnérable lorsqu'il émergeait du sommeil. Il gémit un peu puis ouvrit lentement les yeux, avec un air perdu.

– T'es tout pâle, commenta-t-elle d'un ton parfaitement naturel en se penchant un peu, toujours la main sur sa joue. Et t'as un peu trop de cernes pour quelqu'un qui est censé passer son temps dans un lit sans bouger.

– Maman... balbutia-t-il d'un ton perdu lui aussi en posant sa main contre la sienne.

Oh, il l'avait appelée maman ! Il ne le faisait jamais, se cantonnant toujours à "Mère", maman étant une appellation qu'il avait toujours réservée à sa mère biologique, décédée. Elle lui fit un très grand sourire, attendrie, voyant du coin de l'œil Riza qui parut assez choquée puis attendrie à son tour. Elle l'embrassa sur le front puis se redressa, alors qu'il clignait des yeux, très peu réveillé. Il était encore tôt, à sa décharge, mais tout de même, si on voulait l'avoir, il fallait le faire juste après son réveil. Même si son hospitalisation devait beaucoup jouer aussi, elle l'admettait. Elle frotta doucement la tête de Roy en lui serrant la main, attendant qu'il émerge assez avant de lui récapituler ce qu'elle avait déjà dit avec Riza. Lorsqu'elle mentionna l'enfant Ishbal que Madless avait essayé de faire revivre, le rendant fou, Roy secoua la tête avec un soupir.

– Il était fou avant, murmura-t-il. Avant même de devenir alchimiste d'Etat. Il avait tenté une transmutation humaine quand il était jeune, ça lui a déchiré l'esprit.

Chris eut un temps d'arrêt, serrant un peu plus fort la main de son fils sans s'en rendre compte. L'armée avait dû le voir, avait du comprendre ! Alors pourquoi n'avait-il pas été arrêté ? Que possédait-il, une technique, un secret, une information ? Elle retournait toutes les possibilités dans ses pensées, même si l'hypothèse la plus probable restait une information dont avait besoin l'armée. Ou bien une technique d'alchimie, à l'instar de l'alchimie de flammes, qu'il était le seul à maîtriser. Peut-être le tueur savait-il ce que ce type cachait et voulait lui faire cracher le morceau... Elle eut un petit frisson en songeant à cela.

– Mais qu'est-ce qu'il fait dans l'armée ? Même à Ishbal, il a prouvé qu'il ne pouvait pas les aider...

Sa voix avait faiblit à la fin de sa phrase, tandis que Roy fermait les yeux, en se mordant les lèvres. Il répondit qu'il n'en savait rien, ajoutant que Madless avait l'esprit si torturé qu'il n'était plus conscient, véritablement, de ses actes. Peut-être n'avait-il même pas réalisé la gravité de son geste, tenter une transmutation humaine pour la seconde fois.

– Récapitulons, on a un Ishbal avide de sang et de vengeance dans la nature, des monstres non-identifiés qui se baladent dans le pays, et un alchimiste d'état qui se fait enlever et qui semble bien précieux pour le haut commandement, pour une raison qu'on ignore, soupira-t-elle longuement. Ça fait bien de trop de trucs inconnus, j'ai horreur de ça.

Elle leva les yeux au ciel avec un petit marmonnement rageur puis reporta le regard sur Roy. Il couvait Riza du regard avec un air un peu coupable et elle lui donna une petite tape sur le front, excédée, alors qu'il sursautait.

– Dis-donc, toi, je t'interdis de t'en vouloir ! Riza est assez grande pour se défendre.

Elle croisa les bras, lèvres pincées, outrée qu'il ose seulement penser que les ennuis qui arrivaient présentement et qui touchaient aussi Riza puissent être de sa faute. De toute façon, elle avait choisi de le suivre et savait très bien ce qui pouvait arriver ! Elle lui jeta un regard choqué, alors que Chris reniflait, puis lança un regard équivoque à Roy. Il n'arrivait pas à lui cacher grand-chose, elle l'avait élevé, ce gamin, elle le connaissait pat cœur.

– Je n'arrête pas de le lui répéter, surtout que je veille sur lui depuis des années.

– Exactement, siffla Chris avant de soupirer. Tu n'es pas obligé de tout garder pour toi, Roy, je sais très bien que ce statut t'affecte plus que tu ne veux bien l'avouer. Surtout depuis la fin de la guerre. Mais cette femme a choisi de te suivre donc n'ai pas peur.

Elle soupira encore, secouant la tête. Il était désespérant, parfois ! Il refusait de parler de ce qu'il ressentait, vraiment, soit, mais il pourrait au moins essayer de changer et ne plus songer à de telles bêtises, pas après toutes ces années. Il n'avait rien répondu, lèvres serrées, avec un regard où elle pouvait lire un mélange de regret, de peur, de colère. On en revenait à l'éternel problème des alchimistes d'état, accepter de faire subir la haine et la peur à un conjoint et des enfants pour être plus heureux ou se forcer à couper tous liens et rester seul ? Elle eut un petit sourire triste puis remit sa main sur sa joue pour le pousser à les regarder, appuyée sur le rebord du lit.

– Et comment peux-tu avoir si peur de devenir père alors que tu affronte des champs de bataille sans sourciller ?

Il marmonna que ça n'avait rien à voir et lui fit un sourire attendri. Elle glissa sa main derrière sa nuque, le massant distraitement, comme lorsqu'il était petit et qu'il venait près d'elle, dans son lit le soir, pour qu'elle lui lise une histoire. Elle savait que ça le détendait et il en avait besoin, là, elle le trouvait bien fatigué, plus qu'il ne devrait l'être ici. Il l'inquiétait, elle devra veiller à ce qu'il se repose bien et ne tente pas de trop en faire, ou de vouloir quitter l'hôpital trop tôt.

– Enfin, Riza, j'imagine que tu es au même point, sur le sujet, ajouta-t-elle en tournant la tête vers elle, sans relâcher son fils. Quand tu commenceras à prendre du poids, tu auras des montées d'hormones et les petites crises qui vont avec. Crier, rire ou pleurer pour un rien, passer des journées très éveillée ou complètement endormie, etc. Quand ton ventre sera plus gros, couche-toi sur le côté pour dormir, tu te sentiras mieux. Fais-toi suivre par un médecin, il te donnera aussi des cours des respiration, pour l'accouchement.

Elle ne lui dit pas à quel point c'était douloureux, elle devait déjà s'en douter, mais son air était équivoque. Roy avait tendu la main pour attraper celle de sa future femme, les yeux à demi-fermé. Là, il l'inquiétait encore plus... Elle le couva du regard un très long moment, avec une moue peu rassurée, revenant ensuite vers Riza. Roy s'endormait à nouveau, dans un sommeil qui semblait plus proche du coma que d'une sieste pure. Elle baissa la voix, tendue pour son fils.

– Il ne parlera jamais de lui-même de ce qu'il pense et ressent vraiment, dit-elle doucement. Donc si tu veux le piéger et le forcer à se confier à toi, c'est soit par surprise, soit le matin quand il vient juste de se réveiller. Là, je suis sûre qu'il cache encore autre chose... Tu veux que je vous laisse seuls pour vérifier ?
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MessageSujet: Re: Traque d'un meurtrier   Traque d'un meurtrier EmptyJeu 24 Sep 2015 - 21:01

Mme Mustang – On a retrouvé les traces du combat mais pas de sang ni de corps, donc oui, il a été enlevé, soupira-t-elle. Pour le reste, je n'en sais rien du tout, pour le moment. La seule chose certaine, c'est qu'il a une valeur quelconque aux yeux du haut commandement. Quelque chose qui les pousse à le garder dans l'armée. Les alchimistes d'état sont étroitement surveillés. Madless n'aurait pas pu se perdre si facilement, il doit être repérable.

Oui... Mais quoi ? La mère de Roy fit un vague signe de la main et se leva en posant son écharpe. Riza, elle, gardait les yeux posés sur Roy, pensive. Qu’est-ce que le Président ou les autres avaient en tête, quel intérêt avaient-ils à garder Madless en vie alors que tous, ici, savaient qu’il avait perdu l’esprit ? Madame Mustang se rapprocha de son fils, écartant doucement les mèches qui lui tombaient devant les yeux. Il avait toujours eu cet air innocent, lorsqu’il dormait, qui l’attendrissait depuis le début même si ce n’était qu’aujourd’hui qu’elle le réalisait. Endormi, il avait l’air vulnérable, fragile, comme s’il échappait au destin qu’il s’était fixé... Roy gémit alors, ouvrant lentement les yeux alors qu’il peinait à se réveiller, apparemment. Il avait l’air incroyablement fatigué, épuisé, complètement vidé de ses forces.

Mme Mustang – T'es tout pâle, commenta-t-elle d'un ton parfaitement naturel en se penchant un peu, toujours la main sur sa joue. Et t'as un peu trop de cernes pour quelqu'un qui est censé passer son temps dans un lit sans bouger.

Roy – Maman... balbutia-t-il d'un ton perdu lui aussi en posant sa main contre la sienne.

Ma... Riza regarda Roy, choquée pendant un moment de l’entendre dire cela, puis sourit faiblement tandis que le choc laissait place à l’attendrissement. Elle ne l’avait jamais entendu appeler sa mère « Maman », même lorsqu’ils étaient ensemble au dîner, et vu la réaction de sa mère, ce n’était pas habituel pour elle non plus. Elle ne savait pas pourquoi et ne se l’était jamais demandé tant cela lui semblait naturel, n’ayant jamais appelé son propre père « papa » à cause de la relation particulière qu’elle entretenait avec lui. Pas spécialement de douceur, pas de vrais moments comme avec d’autres enfants... Riza resta silencieuse pendant que la mère de Roy lui rapporta tout ce qu’ils avaient dit, assise dans son siège un peu plus loin pour laisser madame Mustang lui parler sans s’incruster et paraître impolie. Elle baissa même le regard mais fronça les sourcils lorsque Roy secoua la tête juste après la mention de la folie de Victor Madless. Oh, elle s’était trompée ?

Roy – Il était fou avant, murmura-t-il. Avant même de devenir alchimiste d'Etat. Il avait tenté une transmutation humaine quand il était jeune, ça lui a déchiré l'esprit.

... Pardon ? Il était fou avant et avait été nommé Alchimiste d’Etat ? Comment avait-il fait ?! C’était impossible, il y avait forcément une raison, une explication qui justifiait tout cela, quelque chose qu’ils ne voyaient pas, un détail qui leur avait échappé... Elle ne voyait pas quoi, actuellement, mais il fallait qu’elle réfléchisse à tête reposée à ce qui s’était passé et à ce qui avait poussé l’armée à lui donner le statut d’Alchimiste d’Etat. Surtout que, pour réussir l’examen... Non, il n’avait pas pu. Il fallait posséder toutes ses facultés mentales pour le réussir, tout le monde ne le pouvait pas. Encore moins un fou au sens propre.

Riza – Mais qu'est-ce qu'il fait dans l'armée ? Même à Ishbal, il a prouvé qu'il ne pouvait pas les aider...

Le ton de sa voix avait faibli sur la fin de sa phrase malgré elle tant le concept de « aider » pendant la guerre d’Ishbal aujourd’hui semblait faux et hypocrite. Non, ils n’aidaient pas, ils tuaient, ils avaient commis un massacre face à des gens qui n’avaient presque aucun moyen de se défendre. Ce n’était pas « aider », elle ne pouvait admettre cette idée. Roy répondit qu’il n’en savait rien, que Madless n’était plus conscient de ses actes. Peut-être était-ce pour cela qu’il avait commis une deuxième transmutation, oui... Mais justement, pourquoi l’engager en tant qu’alchimiste s’il ne se maîtrisait plus ? C’était insensé. Il n’y avait aucune explication possible. Elle commençait sérieusement à avoir mal à la tête, là, il n’y avait aucune logique là-dedans et elle ne comprenait rien.

Mme Mustang – Récapitulons, on a un Ishbal avide de sang et de vengeance dans la nature, des monstres non-identifiés qui se baladent dans le pays, et un alchimiste d'état qui se fait enlever et qui semble bien précieux pour le haut commandement, pour une raison qu'on ignore, soupira-t-elle longuement. Ça fait bien de trop de trucs inconnus, j'ai horreur de ça.

Riza se rencogna dans son fauteuil, regardant dans le vide pendant quelques secondes. Elle réfléchissait mais son cerveau fonctionnait à vide, il était trop tôt. Le soleil n’était même pas levé, l’étage dans lequel ils étaient était encore endormi. Seul le bruit de certains passages se faisait entendre au-dehors, rompant un peu le silence qui venait de s’installer. Ce n’est que lorsqu’elle entendit le bruit d’une tape et le sursaut de Roy qu’elle leva la tête, ouvrant de gros yeux. Sa mère l’avait frappé ?! Mais pourquoi ? Il n’avait rien dit, là !

Mme Mustang – Dis-donc, toi, je t'interdis de t'en vouloir ! Riza est assez grande pour se défendre.

... Elle l’aidait ? Riza ne put camoufler son étonnement, choquée d’entendre quelqu’un la soutenir et approuver ce qu’elle répétait à Roy depuis un bon bout de temps. Elle lui lança un regard sous-entend clairement qu’elle l’avait prévenu, qu’il devait l’écouter plutôt que de douter et d’avoir peur comme cela. Leur relation ne devait pas les affaiblir, ils devaient être plus forts, au contraire ! En plus, en tant que lieutenant et assistante, c’était elle qui veillait sur lui depuis des années, elle qui surveillait ses arrières en plus de protéger les siens. Pourquoi les choses changeraient-elles maintenant ? Ils se comportaient exactement de la même manière à la caserne, cela n’avait rien changé.

Riza – Je n'arrête pas de le lui répéter, surtout que je veille sur lui depuis des années.

Mme Mustang – Exactement, siffla Chris avant de soupirer. Tu n'es pas obligé de tout garder pour toi, Roy, je sais très bien que ce statut t'affecte plus que tu ne veux bien l'avouer. Surtout depuis la fin de la guerre. Mais cette femme a choisi de te suivre donc n'ai pas peur.

Madame Mustang soupira en secouant la tête alors que Riza couvait Roy du regard. Elle savait qu’il avait peur, qu’il s’en voulait de lui faire subir tout cela, qu’il avait peur pour leur enfant... Mais elle lui avait déjà dit ce qu’elle en pensait, elle lui avait déjà assuré qu’elle n’avait pas peur et qu’elle était parfaitement capable de supporter tout cela. Ne le côtoyait-elle pas tous les jours depuis toutes ces années sans faillir une seule fois ? C’était même lui qui avait parlé d’emménager ensemble, elle avait accepté sans hésiter une seconde et ne regrettait pas son choix. Riza aimait Roy depuis des années et ne comptait pas l’abandonner maintenant, certainement pas. Sa mère posa alors sa main sur sa joue, le poussant à tourner la tête pour les regarder sans qu’elle-même n’intervienne, désespérée. Elle voulait vraiment le rassurer, qu’il accepte de la croire... Mais elle ne voyait pas comment.

Mme Mustang – Et comment peux-tu avoir si peur de devenir père alors que tu affronte des champs de bataille sans sourciller ?

Comment est-ce qu’elle... Riza baissa la tête, cette fois, se mordillant les lèvres. Elle aussi était effrayée même si devenir mère avec Roy la rassurait. Elle savait qu’il l’aiderait, ils y arriveront ensemble mais devaient s’y préparer. Seulement, ils étaient habitués à ne gérer que leur vie, ou la sienne et celle de son supérieur dans son cas... Ils étaient habitués à écouter, exécuter les ordres. Mais pas à éduquer un enfant, donner la vie, même si c’était horrible à dire et à penser. Elle avait peur, oui, mais ne pouvait l’expliquer à quelqu’un qui avait eu un enfant, qui avait recueilli un orphelin pour l’élever et lui inculquer ses valeurs et l’éduquer correctement. Elle avait peur de mal faire et de détruire une vie en même temps. Riza porta une main à son ventre, fermant les yeux. Elle ignorait tout, ou presque, mais ce n’était peut-être pas si compliqué que cela...

Mme Mustang – Enfin, Riza, j'imagine que tu es au même point, sur le sujet, ajouta-t-elle en tournant la tête vers elle, sans relâcher son fils. Quand tu commenceras à prendre du poids, tu auras des montées d'hormones et les petites crises qui vont avec. Crier, rire ou pleurer pour un rien, passer des journées très éveillée ou complètement endormie, etc. Quand ton ventre sera plus gros, couche-toi sur le côté pour dormir, tu te sentiras mieux. Fais-toi suivre par un médecin, il te donnera aussi des cours des respiration, pour l'accouchement.

Riza se retint de grimacer en voyant l’air de la mère de Roy lorsqu’elle avait évoqué l’accouchement. L’idée de la douleur qu’elle allait ressentir lui faisait peur mais pas autant que l’éducation de leur enfant, elle était formée à endurer la douleur depuis un moment, maintenant. Roy tendit alors sa main vers elle pour l’attraper et elle la lui donna, le couvant d’un regard inquiet comme madame Mustang. Elle lui fit un mince sourire pour le rassurer mais cela ne suffisait pas... Il n’allait pas bien et cela dépassait la douleur qu’il ressentait. Qu’avait-il ? Riza lui avait assuré que cela ne la dérangeait pas, qu’elle le suivait en connaissance de cause, alors pourquoi avait-il encore peur ? Elle voulait lui parler, essayer de le rassurer, mais avec sa mère dans la chambre... Il sombrait à nouveau dans le sommeil sous leurs yeux sans qu’elles ne rompent le silence tout de suite. Ce n’est qu’à ce moment que madame Mustang lui parla à nouveau d’une voix plus basse et tendue.

Mme Mustang – Il ne parlera jamais de lui-même de ce qu'il pense et ressent vraiment, dit-elle doucement. Donc si tu veux le piéger et le forcer à se confier à toi, c'est soit par surprise, soit le matin quand il vient juste de se réveiller. Là, je suis sûre qu'il cache encore autre chose... Tu veux que je vous laisse seuls pour vérifier ?

Riza – Heu... Si... Oui, merci, dit-elle en essayant de se reprendre, déroutée par cette proposition.

Riza regarda à nouveau Roy, un peu plus inquiète, attendant que sa mère sorte de la chambre. Elle se rapprocha ensuite de lui avec son siège, prenant sa main dans les siennes pour l’embrasser, toujours sans rien dire. Elle resta silencieuse un long moment, le couvant du regard. Elle voulait qu’il parle, qu’il la croie et qu’il arrête d’avoir peur comme cela pour elle. Elle se redressa un peu pour l’embrasser, collant son front contre le sien avant de s’asseoir à côté de lui, sur le bord du lit.

Riza – Je peux savoir de quoi tu as peur ? Je t’assure que je ne risque rien, je sais me défendre... J’aimerais vraiment que tu arrives à me croire, que tu cesses de t’en vouloir pour tout cela. Je te couvre depuis des années en plus de me protéger, pourquoi ce serait différent maintenant ?

Roy – Je sais que tu es capable de te protéger, je ne m'inquiète pas pour ça. Tout va bien.

Non, là, il mentait. D’accord, il la croyait, donc ce n’était pas cela... Mais il n’allait pas bien. Elle le voyait dans son regard, dans l’air qu’il avait, dans son comportement. Il n’était pas bien et elle voulait vraiment l’aider, l’épauler, être là pour lui. Ils étaient deux, maintenant, et ne devaient plus vivre seuls chacun de leur côté. Elle secoua la tête en le regardant, cherchant les mots qui le pousseraient à parler et à se confier, à ne plus tout garder pour lui.

Riza – Non, c’est faux. Si ce n’est pas pour ma sécurité que tu t’inquiètes, que t’arrive-t-il ? Dis-le-moi... S’il te plaît. Pourquoi hésites-tu ? Je suis là, à tes côtés, j’ai accepté de te suivre au travail comme dans la vie privée. Alors pourquoi gardes-tu tout pour toi alors que nous sommes deux ?

Roy – J'ai l'habitude de garder secret certaines choses mais ça ne doit pas te toucher.

Il était resté silencieux un moment, ce qui prouvait qu’elle avait touché juste. Cependant, elle n’était pas d’accord avec lui. Ils avaient eu la preuve, récemment, que tout pouvait les toucher. Ce qui arrivait à l’un affectait l’autre, quoi qu’ils pensent, et il valait mieux ouvrir les yeux assez tôt pour ne pas se faire avoir. Elle soupira, le regardant, avant de s’allonger comme elle le put à côté de lui en prenant garde à ne pas lui faire mal. Riza nicha ensuite sa tête dans le cou de Roy, toujours silencieuse, attrapant la main de Roy pour la poser sur sa poitrine, à l’endroit où se trouvait son cœur. Cœur qu’il devait sans doute sentir battre sous son chemisier sans problème.

Riza – Tu le sens ? souffla-t-elle. Comment veux-tu que cela ne me touche pas ? Tu n’es plus tout seul, Roy... Je suis là, notre enfant aussi et, même si nous avons été habitués à vivre en gardant tout pour nous, ce n’est pas pour cette raison qu’il faut continuer. Nous avons eu la preuve il y a quelques jours que ce qui arrivait à l’un affectait immédiatement l’autre. Je ne vais pas te fuir, t’abandonner ou changer d’avis à cause de ce que tu vas dire. Je veux seulement t’aider... Que se passe-t-il ?

Roy – A la base, je pensais que je ne me marierai jamais, mais... Promets-moi de ne pas hurler, déjà.

Riza vit que Roy avait rougi à la fin de sa phrase en levant la tête pour regarder sa réaction mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui réponde cela... De quoi avait-il si peur ? Elle hésita un moment, pesant le pour et le contre avant de finir par le lui promettre en hochant de la tête. De toute manière, si c’était vraiment grave, elle n’allait pas hurler. Il y avait des centaines de manières de parler sans hurler et ce n’était pas spécialement mieux. Elle attendit qu’il se décide à parler, le regardant toujours, un peu plus nerveuse en voyant son état.

Roy – Quand notre bébé sera né, qu'il grandira... J'ai peur que tu finisses par vouloir partir loin avec lui, pour le protéger, parce que je ne pourrai pas le faire.

...

Riza fit les yeux ronds en regardant Roy, croyant halluciner. Il croyait qu’elle allait l’abandonner ?! Mais c’était complètement grotesque ! Il... Il... Du calme. Ne pas hurler, elle avait promis. Elle resta silencieuse, choquée, serrant un peu plus fort sa main libre malgré elle  pour se calmer. Comment pouvait-il penser une telle chose... ? Le lieutenant pinça ses lèvres, partagée entre la colère, le choc et la vexation. Elle n’aurait jamais pensé qu’il puisse envisager cette situation. Jamais. Et pourtant, il le croyait. Il le croyait vraiment, surtout pour lui avoir demandé de promettre de ne pas hurler.

Riza – C’est vraiment ce que tu crois ? parvint-elle à dire au bout d’un moment, la gorge serrée.

Riza se redressa doucement puis poussa un soupir, s’asseyant au bord du lit. Elle regarda dans le vide pendant un moment, cherchant ses mots, tâchant de se calmer en se mordant un peu les lèvres. Comment avait-il pu penser qu’elle allait le laisser tomber à cause de leur enfant ? Avec la mère de Roy, avec son grand-père et eux deux, il serait en sécurité et ne risquerait rien. Elle avait accepté de porter cet enfant et de le mettre au monde avec Roy et n’avait pas fait un choix entre eux deux lorsqu’il lui avait demandé si elle voulait le garder ou non. Elle reprit au bout d’un moment, d’un ton plus bas pour commencer, tournant la tête vers son supérieur et futur mari.

Riza – Lorsque tu m’as demandé si je voulais garder cet enfant, je t’ai dit que oui. Mais je n’ai pas fait de choix entre lui et toi. Jamais je ne te quitterai pour ça, Roy, jamais, tu m’entends ? Je ne pourrais pas, ce serait comme une trahison à mes yeux et j’avais déjà conscience de tout cela lorsque tu as su que j’étais enceinte. Nous arriverons à le protéger à deux, sans oublier que mon grand-père est dans l’armée et ta mère est... Enfin, il sera protégé. Je t’interdis de penser que je vais te quitter pour une telle raison. Je t’ai dit que je te suivrai jusqu’au bout, non ? Que je sois enceinte ne change rien, au contraire. Je veux te suivre, je veux voir ton « monde idéal » se réaliser et que les gens arrêtent de te prendre pour quelqu’un de trop idéaliste. Et je suis sûre que lui ou elle est du même avis que moi. Alors arrête de penser une telle chose... S'il te plaît.
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MessageSujet: Re: Traque d'un meurtrier   Traque d'un meurtrier EmptyMar 29 Sep 2015 - 10:58

Il pouvait sentir la chaleur brûlante des flammes qui tourbillonnaient autour de lui. Une chaleur à vous faire étouffer, suffoquer, dangereuse, étouffante. Le feu volait avec violence autour de lui sans aucun contrôle. Il était debout au milieu de cet enfer, tenant un bébé au creux de ses bras. Des silhouettes noirs marchaient autour, dans les flammes, avec de longs ricanements, pointant du doigt le bébé en le traitant de petit chien. Roy recula encore essayant de couvrir le petit de ses bras, le cacher à la vue de tous, mais les ricanements pleuvaient toujours, ainsi que les moqueries, la haine. Les reproches fusaient. Ils n'avaient pas à être avec cet enfant, il devait le laisser à d'autres, il n'avait pas le droit de lui infliger ça, pas le droit d'être auprès de lui. Il allait lui attirer la haine. Il baissa le regard sur lui, le voyant sans soudain disparaître. Il cria, se redressant, le cherchant, mais tout avait disparu, il en restait plus que le feu. Il était seul.

Roy battit des paupières, tremblant un peu, sentant un contact sur son front. Il eut d'abord de la peine à se souvenir où il était et ce qu'il y faisait, les images du cauchemar s'estompant avec peine dans son esprit. Il gémit, reconnaissant sa mère au bout d'un long moment, penchée au-dessus de lui. Il avait l'impression de sentir encore les flammes autour de lui, avec un long frisson. Elle posa sa main sur sa joue alors qu'il éprouvait toutes les peines du monde à se réveiller, l'esprit embrumé par le sommeil et la fatigue. Il arrivait régulièrement qu'il ait des périodes où il faisait beaucoup plus de cauchemars, des périodes ou un événement particulier ou la fatigue jouaient sur son moral, comme en ce moment, et il se sentait encore plus épuisé, dans ces moments. Il reprit son souffle, chassant les images du rêve. Là, tout allait bien.

– T'es tout pâle, commenta-t-elle d'un ton parfaitement naturel en se penchant un peu, toujours la main sur sa joue. Et t'as un peu trop de cernes pour quelqu'un qui est censé passer son temps dans un lit sans bouger.

– Maman... balbutia-t-il d'un ton perdu lui aussi en posant sa main contre la sienne.

Il cligna des yeux pour essayer de se réveiller mieux que ça, la couverture montant jusqu'au torse. Il serra un peu le poing sur elle, voyant qu'il faisait à peine jour. Quelle heure était-il ? Il fit un effort pour se concentrer, alors que sa mère lui rapportait ce qu'elle venait de raconter à Riza. Victor Madless... Oui, il le connaissait, très bien, même, il l'avait croisé bien des fois et était parti avec lui à Ishbal, lors de leur mobilisation. Sa mère poursuivit mais il secoua la tête lorsqu'elle lui répéta ce que pensait Riza, sur la folie du commandant. C'était là où le bât blessait, justement. Madless avait vu sa folie s'aggraver lors de la guerre mais Ishbal n'était pas la source, il avait déjà des problèmes bien avant. C'était une histoire qui circulait depuis longtemps et revenait toujours aux évaluations annuelles, le fait que ce type soit dispensé chaque année des tests mentaux, car le haut commandement savait qu'il échouerait, de toute façon.

– Il était fou avant, murmura-t-il. Avant même de devenir alchimiste d'Etat. Il avait tenté une transmutation humaine quand il était jeune, ça lui a déchiré l'esprit.

Sa mère lui serra un peu plus fort la main, alors qu'il tournait la tête pour regarder Riza. Il avait esquissé un geste pour se relever mais avait le corps complètement engourdi, laissant tomber. Il savait très bien qu'il n'avait pas le droit de bouger pour le moment, même s'il ne supportait pas cette inactivité. Riza, elle, allait bientôt partir dans l'Ouest pour la contrebande, demain ou après-demain, il ne savait plus. L'armée devait avoir les esprits bien échauffés, en ce moment.

– Mais qu'est-ce qu'il fait dans l'armée ? Même à Ishbal, il a prouvé qu'il ne pouvait pas les aider...

Les aider, non, en effet. Madless était sans doute l'arme humaine la moins utile de toute l'armée. Il avait des personnalités multiples qui le rendaient incohérent et imprévisible. Il avait perdu toute logique, effectuant des actions parfois inutiles, parfois dangereuses. Il souffrait de gros troubles de la mémoire et passait d'une humeur à l'autre en un rien de temps, avec son esprit troublé. Il ferma les yeux un moment, incapable de comprendre pourquoi il était tout de même maintenu à un tel poste. Pourquoi l'armée le gardait dans ses rangs alors qu'il avait sa place dans un hôpital psychiatrique. Il ne pouvait même pas être un toutou efficace de l'armée. Il ne pouvait pas obéir ou même se souvenir durablement d'un ordre. En un sens, il n'avait pas la pression d'être mal considéré, la folie le plaçait au-dessus de ça. Il repensa à son rêve, au bébé qu'on montrait du doigt, puis retint une grimace.

– Récapitulons, on a un Ishbal avide de sang et de vengeance dans la nature, des monstres non-identifiés qui se baladent dans le pays, et un alchimiste d'état qui se fait enlever et qui semble bien précieux pour le haut commandement, pour une raison qu'on ignore, soupira-t-elle longuement. Ça fait bien de trop de trucs inconnus, j'ai horreur de ça.

Peut-être que Riza... Dans quelques années... Il la couva du regard, avec un air coupable, se demandant si... Sa mère lui donna tout à coup une tape sur le front et il eut un sursaut de surprise. Eh, il n'avait rien dit !

– Dis-donc, toi, je t'interdis de t'en vouloir ! Riza est assez grande pour se défendre.

Mais ça, il le savait ! Il savait très bien qu'elle était parfaitement apte à se défendre et protéger ses arrières, ainsi que les siens, il lui faisait une entière confiance et n'hésiterait pas à lui confier sa vie sans hésiter. Ce n'est pas pour cela qu'il s'inquiétait mais pour autre chose. Et il était parfaitement en droit de le penser ! A partir du moment où il songeait à passer sa vie avec une femme, il devait bien se demander quelles en seront les conséquences. Il reporta le regard sur sa mère, puis sur Riza, retenant un très long soupir. Devoir rester allongé lui pesait aussi, il aurait voulu se lever pour pouvoir parler à sa future femme bien en face, s'il trouvait le courage.

– Je n'arrête pas de le lui répéter, surtout que je veille sur lui depuis des années.

– Exactement, siffla Chris avant de soupirer. Tu n'es pas obligé de tout garder pour toi, Roy, je sais très bien que ce statut t'affecte plus que tu ne veux bien l'avouer. Surtout depuis la fin de la guerre. Mais cette femme a choisi de te suivre donc n'ai pas peur.

Il ne pouvait pas cesser de s'inquiéter sur certains sujets... Lorsqu'il était entré à l'académie militaire, il avait à l'époque tenu pour acquis qu'il ne pourra jamais se marier ni avoir d'enfants. C'était une chose dont il ne parlait pas, car il savait qu'une femme ne pourra pas supporter bien longtemps d'être l'épouse d'un petit chien de l'armée, qu'il y avait trop de pression, que c'était trop dégradant. Mais il s'était pourtant laissé prendre, se retrouvant en couple et futur père sans même le réaliser, et il avait peur. Peur que Riza se lasse, peur pour leur bébé, peur qu'elle ne le quitte pour le protéger. S'il avait été seul à l'élever, Roy aurait sans doute quitté l'arme, renonçant du même coup à ses ambitions et tous ses projets, mais s'assurant qu'il pourrait offrir une vie stable à son fils ou sa fille. Il pinça les lèvres, le regard fixé sur le plafond, au moment où sa mère posa la main sur sa joue pour lui faire tourner la tête. Il croisa son regard, la voyant plus attendrie, ou amusée. Un ménage des deux, peut-être. Il y a des jours où il détestait son incapacité à lui cacher quoi que ce soit. Elle devinait toujours tout.

– Et comment peux-tu avoir si peur de devenir père alors que tu affronte des champs de bataille sans sourciller ?

Mais... Il lui marmonna que ça n'avait rien à voir, alors qu'elle lui souriait doucement. Sur un champ de bataille, il ne risquait que sa propre vie ! Là, il aura en charge la vie d'un enfant, il sera responsable de lui, de son éducation, il devra le guider pour qu'il prenne la bonne voie dans l'existence, il devra le protéger. C'était une très grosse responsabilité, donc oui, il avait peur, très peur, il ne voulait pas gâcher la vie de cet enfant. Sa mère glissa tout à coup sa main derrière sa nuque et le massa doucement, sans même y prendre garde. Contact qui eut le don de l'apaiser presque instantanément, bien qu'il ne puisse pas expliquer pourquoi. C'était juste un geste, mais c'était intime, un geste qu'elle avait toujours eu pour lui, quand il était enfant. Il referma les yeux, la bouche entrouverte, flottant de nouveau vers le sommeil. Il était épuisé, bien plus qu'il ne devrait l'être alors qu'il passait ses journées au lit depuis une semaine. Il se força à se détendre un peu plus, sentant à quel point son corps était crispé. Il repensait au tueur, à la guerre, à Ishbal, à Madless qui avait disparu. Cet homme était un mystère à lui seul, fou mais Alchimiste d'Etat, inutile à l'armée mais toujours commandant. Il eut un petit frisson, entendant vaguement des personnes passer dans le couloir, sans y faire attention.

– Enfin, Riza, j'imagine que tu es au même point, sur le sujet, ajouta-t-elle en tournant la tête vers elle, sans relâcher son fils. Quand tu commenceras à prendre du poids, tu auras des montées d'hormones et les petites crises qui vont avec. Crier, rire ou pleurer pour un rien, passer des journées très éveillée ou complètement endormie, etc. Quand ton ventre sera plus gros, couche-toi sur le côté pour dormir, tu te sentiras mieux. Fais-toi suivre par un médecin, il te donnera aussi des cours des respiration, pour l'accouchement.

Mais si elle devait partir pour leur fils... Il tendit un peu la main pour attraper celle de Riza, la serrant un peu. Il gardait les yeux fermés, sentant l'épuisement le submerger à nouveau. Il n'entendit même pas ce que répondit sa future femme, ni ce que dit sa mère ensuite, flottant dans un état légèrement comateux. Ce n'est qu'au bout d'un moment qu'il entendit la porte se refermer et réalisa que sa mère était sortie. Elle avait dû aller chercher un café ou quelque chose du genre. Riza s'assit près du lit, leurs mains entrelacées, puis l'embrassa. Il fit un effort pour ouvrir les yeux, s'en voulant d'être dans cet état. Il aurait dû se défendre mieux que ça, face au tueur, c'était lamentable. Un silence s'était installé, seulement rompu de temps en temps par des bruits de pas ou la voix d'un docteur ou d'une infirmière accompagnant un patient. Il était très tôt. Il rouvrit les yeux pour regarder le lieutenant, la trouvant elle aussi bien pâle. Elle devait se reposer, au lieu de venir ici dès la fin du travail. Il chercha une façon de lui dire sans la braquer, ne voulant pas provoquer une autre dispute, surtout maintenant.

Riza se redressa tout à coup et l'embrassa de nouveau, son front contre le sien. Il répondit à peine, très mal réveillé et à moitié dans les vapes, pour le moment. On lui donnait des médicaments plus forts contre la douleur, en ce moment, qui l'endormaient plus. Elle s'assit au bord du lit, alors qu'il jetait un bref regard à sa perfusion. Et dire que ça ne faisait qu'une semaine... Il en avait assez de cette chambre d'hôpital, même s'il savait qu'il n'était pas encore en état de sortir. Il pensait à Riza et leurs coéquipiers, se demandant si tout se passait bien, si Hakuro n'était pas trop pénible avec tout le monde, comment se passait la recherche du tueur. Il voudrait tant être au bureau plutôt que coincé ici ! Il retint un soupir en reportant son attention sur Riza, jetant un regard à son ventre. Rien n'indiquait sa grossesse, pour le moment, et pourtant.

– Je peux savoir de quoi tu as peur ? Je t’assure que je ne risque rien, je sais me défendre... J’aimerais vraiment que tu arrives à me croire, que tu cesses de t’en vouloir pour tout cela. Je te couvre depuis des années en plus de me protéger, pourquoi ce serait différent maintenant ?

– Je sais que tu es capable de te protéger, je ne m'inquiète pas pour ça. Tout va bien.

– Non, c’est faux. Si ce n’est pas pour ma sécurité que tu t’inquiètes, que t’arrive-t-il ? Dis-le-moi... S’il te plaît. Pourquoi hésites-tu ? Je suis là, à tes côtés, j’ai accepté de te suivre au travail comme dans la vie privée. Alors pourquoi gardes-tu tout pour toi alors que nous sommes deux ?

Il resta silencieux un moment, cherchant comment lui dire, comment avouer ce genre de choses. C'était la première fois qu'on le poussait à confier ça ! Il était déjà sorti avec plusieurs femmes, mais étant donné qu'il n'en était jamais rien ressorti de sérieux, il n'avait jamais pensé au mariage ou à la venue d'un bébé dans sa vie. Et il ignorait comment en parler, comme si c'était un sujet tabou. Avec ça, il ne voyait aucune raison de charger Riza de ce genre de problèmes, elle avait déjà beaucoup souffert à cause de l'alchimie et il s'en voulait de lui rajouter des soucis, eux aussi dus à l'alchimie. Elle avait déjà subi plus que sa part. Elle pouvait tout oublier, il pouvait gérer seul, ne pas la mêler à ça.

– J'ai l'habitude de garder secret certaines choses mais ça ne doit pas te toucher.

Ça ne devait plus la toucher, s'il pouvait l'éviter. Il s'en voulait, oui, mais il voulait éviter autant que possible qu'elle ait de nouveau à souffrir à cause de l'alchimie. Même si son raisonnement pouvait lui apparaître stupide, il n'en voyait pas d'autres. Elle soupira tout à coup, alors qu'il regardait par la fenêtre, voyant le jour se lever lentement. Il commençait à croire que sa mère les avait laissés seuls exprès, pour qu'elle puisse le cuisiner, ce serait bien son genre. Riza s'allongea tout à coup sur le lit à côté de lui, avec un peu de difficulté. Il tendit aussitôt le bras pour l'empêcher de tomber, sachant que le lit n'était pas si large. Elle lui prit la main, une fois installée, pour la lui faire poser contre son cœur. Il croisa son regard, sourcils légèrement froncés. S'il lui avouait ça... Il ne voulait pas qu'elle doive faire un choix, c'est tout, il n'avait pas envie de la voir confrontée à ça, tôt ou tard. Il devait être prudent, maintenant qu'il lui avait demandé sa main, maintenant qu'ils vivaient ensemble, pour qu'elle n'ait pas à trop en subir.

– Tu le sens ? souffla-t-elle. Comment veux-tu que cela ne me touche pas ? Tu n’es plus tout seul, Roy... Je suis là, notre enfant aussi et, même si nous avons été habitués à vivre en gardant tout pour nous, ce n’est pas pour cette raison qu’il faut continuer. Nous avons eu la preuve il y a quelques jours que ce qui arrivait à l’un affectait immédiatement l’autre. Je ne vais pas te fuir, t’abandonner ou changer d’avis à cause de ce que tu vas dire. Je veux seulement t’aider... Que se passe-t-il ?

Il ne put s'empêcher de rougir un peu, son cœur battant soudain un peu plus vite. S'il le lui disait... Dans un sens, oui, elle avait parfaitement raison, mais... Il avala douloureusement sa salive, réfléchissant très vite. Le dire doucement, lentement, ou d'un bloc, comme un pansement qu'on arrache ? Il savait qu'il ne pourra pas le cacher très longtemps, surtout s'ils vivaient ensemble, mais tout de même. Il retint une grimace, les joues toujours un peu rouges.

– A la base, je pensais que je ne me marierai jamais, mais... Promets-moi de ne pas hurler, déjà.

Elle hésita tout d'abord puis finit par hocher la tête pour approuver. Bon... Il baissa un instant les yeux sur leurs mains entrelacées, cherchant ses mots, la façon de de lui dire cela. Il ne voulait pas la perdre ni ne plus voir leur enfant mais craignait aussi qu'à cause de lui, ils connaissent une vie assez dure. Riza savait se défendre, mais un enfant ? Comment fera-t-il à l'école, face aux autres petits, avec un père pareil ?

– Quand notre bébé sera né, qu'il grandira... J'ai peur que tu finisses par vouloir partir loin avec lui, pour le protéger, parce que je ne pourrai pas le faire.

Il releva brièvement le regard, voyant aussitôt l'air choqué et furieux qu'affichait Riza. Elle pinçait les lèvres, se retenant visiblement de ne pas crier. Il rebaissa aussitôt la tête, toujours allongé dans le lit, avec l'impression d'être pris au piège. Un long silence s'installa, qu'il ne fit rien pour rompre. Elle avait voulu savoir, il l'avait dit, mais elle pouvait oublier maintenant. Ils en revenaient toujours l'alchimie. En temps normal, Roy ne se souciait pas tant de tout ça, il avait autre chose à penser, un poste à tenir, il était très facile d'oublier la considération des autres. Mais en ce moment, blessé, Riza enceinte, il n'avait plus que ça à songer, que ce poste ne le touchait plus que lui mais pourra déteindre sur la vie d'un enfant qui n'avait jamais rien demandé à personne.

– C’est vraiment ce que tu crois ? parvint-elle à dire au bout d’un moment, la gorge serrée.

Elle le relâcha puis se redressa, s'asseyant au bord du lit. A nouveau, le silence. Il eut un petit soupir en portant une main à son front, regardant le plafond, qui commençait à être teinté par la lumière du jour. Il n'aurait jamais cru devoir parler de tout ça à cœur ouvert un jour. Il pensa au commandant Armstrong, qui songeait régulièrement à prendre femme, poussé par sa famille, mais qui n'avait jamais franchi le pas, car il refusait qu'une femme puisse être touchée par les moqueries et les insultes, même si lui-même s'en moquait bien. Il y avait aussi le docteur Marcoh qu'il avait connu, il y a déjà longtemps, et qui était mort à la guerre. Lui aussi était toujours resté seul. Et d'autres encore, des camarades de guerre, tombés à Ishbal ou partis après la guerre. Peut-être certains d'entre eux s'étaient-ils enfin mis en couple, après avoir quitté l'armée. Il entrouvrit la bouche, les yeux dans le vague, sa main sur le front, bras replié. Il remarqua avec un temps de retard que le lieutenant avait de nouveau tourné la tête vers lui. Il devait sûrement lui rappeler de mauvais souvenirs, avec son père et l'alchimie.

– Lorsque tu m’as demandé si je voulais garder cet enfant, je t’ai dit que oui. Mais je n’ai pas fait de choix entre lui et toi. Jamais je ne te quitterai pour ça, Roy, jamais, tu m’entends ? Je ne pourrais pas, ce serait comme une trahison à mes yeux et j’avais déjà conscience de tout cela lorsque tu as su que j’étais enceinte. Nous arriverons à le protéger à deux, sans oublier que mon grand-père est dans l’armée et ta mère est... Enfin, il sera protégé. Je t’interdis de penser que je vais te quitter pour une telle raison. Je t’ai dit que je te suivrai jusqu’au bout, non ? Que je sois enceinte ne change rien, au contraire. Je veux te suivre, je veux voir ton « monde idéal » se réaliser et que les gens arrêtent de te prendre pour quelqu’un de trop idéaliste. Et je suis sûre que lui ou elle est du même avis que moi. Alors arrête de penser une telle chose... S'il te plaît.

Il ne répondit pas tout de suite, continuant à fixer les jeux de lumière sur le plafond. Il allait falloir du temps avant qu'il ne se débarrasse de ses vieilles habitudes, qu'il accepte certains états de fait. La fatigue le poussait à songer au plus noir très vite mais il devait faire un effort. Se mordant les lèvres, il referma les yeux, sans pouvoir s'en empêcher, épuisé. Il voulait la croire, imaginer un avenir plus sûr, mais là, pour le moment, c'était un peu difficile. Il y avait une très nette différence entre être capable de se battre pour arriver à son but et changer ce pays et être responsable de l'avenir d'un enfant. Le premier objectif lui semblait plus beaucoup plus facile et simple que l'autre, d'un seul coup. Riza avait sans doute raison, oui.

– Donne-moi juste un peu de temps pour admettre que ça se passera bien, murmura-t-il d'un seul coup. J'ai pensé toute ma vie que je ne pouvais ni me marier ni avoir des enfants un jour.

Il avait serré sa main libre sur la couverture, s'appliquant à respirer doucement pour s'apaiser. C'était peut-être stupide de penser comme ça, quand on y songeait bien, mais c'était ainsi, il n'y pouvait rien. Ça ira mieux lorsqu'il sera enfin sorti de l'hôpital et qu'il pourra reprendre le cours de sa vie et parler calmement avec Riza. Ils pourront enfin voir l'avenir plus sereinement.
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