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Tensions internes, contrebande, révolte qui gronde... A Amestris, la paix n'est jamais la bienvenue.
 
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 Tentative d'intimidation

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MessageSujet: Tentative d'intimidation   Tentative d'intimidation EmptyDim 4 Oct 2015 - 23:37

Même si la tempête s'était calmée, le froid n'en restait pas moins insoutenable pour un être humain ordinaire. S'il avait été humain, nul doute qu'il serait déjà à moitié mort de froid, ne rêvant que de rentrer à l'abri ou au moins d'être plus couvert, d'être près d'un bon feu de cheminée, sous une couverture, blotti contre une autre personne. Mais e cet instant, Selim, le gentil petit garçon du Président, toujours souriant et poli, était bien loin. Seul Pride était là, premier des homonculus, debout dans la neige et entouré d'ombres affreuses, prêtes à attaquer. La nuit tombait mais les étoiles et les lunes lui donnaient assez de lumière. Il gardait les poings serrés en observant les rails, couverts d'un gel spécial qui leur évitait de se fendre en hiver. Elle devait comprendre que même dans le Nord, elle n'était pas en sécurité. Même dans le Nord, ils pouvaient la harceler, la poursuivre. Il se tenait très droit, le regard viré sur l'horizon, le vent agitant ses cheveux et vêtements sans qu'il ne bouge d'un pouce. A côté de lui, Gluttony était assis dans la neige, jouant avec ses doigts.

– Le train va arriver, répétait-il en boucle en se balançant d'avant en arrière. Pride, on part en chasse de l'Ishbal, après ? Pride ?

– Après, oui, sois patient.

Un seul problème à la fois. Son frère était trop simplet, il ne réfléchissait jamais, il fallait toujours veiller sur lui. Lust s'en chargeait avec plaisir mais Pride et les autres trouvaient cela agaçant. Il était très raide, les yeux flamboyants, quand enfin, il aperçut de la fumée à l'horizon. C'était un convoi militaire. Un convoi en partance pour le QG Nord, transportant des marchandises, des armes, des médicaments, du matériel, et quelques passagers, en provenance de Central City. Ils entendirent le train siffler faiblement, encore loin, allant très vite sur ces rails pourtant gelés. Les ombres de Pride grossirent, prirent de l'ampleur, ouvrant des yeux fins brûlant et des crocs prêts à détruire. La mort était en marche. Le train se rapprochait, de plus en plus, vite, trop vite peut-être, crachant une fumée noire et un sifflement strident. Il approchait. Les ombres de Pride prient la forme de lances acérées et redoutables, pointées vers leur objectif, plus noires que l'enfer lui-même. Le vent avait redoublé, le froid était mordant. Le train filait vers eux. Il lança ses ombres, droit sur la locomotive. Ombres qui transpercèrent brutalement le wagon de tête avec un crissement incroyable, dans un fracas à peine atténué par le hurlement du vent, faisant secouer avec une grande violence tout le convoi.

Ses ombres firent dérailler le train et le jeter dans la neige avec fracas, écrasant certains wagons sous le choc, faisant glisser la longue machine sur plusieurs mètres dans la neige et les roches. Il sourit, alors que son frère sautait sur ses pieds, de la bave aux lèvres, très souriant en criant "à table !". Oui, à table, il avait tout à fait raison. Enveloppé par ses ombres, il se lança de nouveau à l'attaque, arrachant une partie du wagon jeté à l'écart, découvrant quelques militaires, avec les uniformes du Nord, secoués et blessés par l'attaque. C'est sûr que ce genre "d'accident" était plutôt brutal. Il repéra sa proie principale, envoyant ses ombres sur elle et l'enserrant à la taille et au cou, l'étouffant à moitié avant de la projeter quelques mètres plus loin, ravi de se rappeler à son bon souvenir. Elle se rappelait bien de lui, non ? Des coups de feu fusèrent vers lui mais ce n'était pas ça qui allait l'arrêter. Les trois hommes se relevaient, l'un d'eux, celui qui avait déjà interrompu Pride la dernière fois, avait couru vers sa générale et l'aidait à se relever.

– Et celui-là ? s'écria Gluttony en récupérant le machiniste mort. Je peux le manger ?

– Régale-toi.

Ses ombres se ramassèrent puis bondirent, tombant sur les deux autres soldats du Nord. Une des ombres transperça le premier en plein cœur, le jetant ensuite vers Gluttony qui sauta dessus pour le dévorer. L'autre réussit à esquiver, tirant son arme pour la vider sur lui, sans aucun succès. Pathétique humain. Qu'espérait-il pouvoir faire contre lui ? Pride put le frapper et il se cogna avec brutalité contre un wagon détruit, s'écroulant ensuite. Assommé ou mort ? Peu importe. Il se tourna vers la générale et son subordonné, toujours entouré de ses ombres noires. Il sourit en la voyant prendre son arme à son tour et lui tirer dessus. Comme si cela pouvait avoir le moindre effet ! Ses ombres grandirent encore, tout comme son sourire carnassier. De son point de vue, elle devait voir d'immenses ombres aux crocs luisant avec des yeux de fauves, une gigantesque masse noire en mouvement. Il s'approcha, repassant aussitôt à l'attaque. L'ombre détruisit le sol sur presque un mètre au point d'impact mais les deux militaires s'étaient jetés sur le côté, tirant encore. Jolis réflexes.

Il se retourna, jouant de ses ombres pour harceler les deux soldats, frappant, s'amusant de les voir esquiver et tenter de tirer. Il parvint à les frapper, les blessant parfois, jubilant de les voir s'agiter ainsi alors qu'ils n'avaient strictement aucune chance. Il pourrait les tuer, s'il le voulait ! Il enroula une autre autour de la jambe du lieutenant puis tira sèchement pour le faire basculer, le serrant ensuite à la taille, au torse, s'amusant de le voir tirer avec force sur les liens noirs. Il resserra encore sa prise, tournant la tête lorsque la blondasse para une autre ombre avec son épée puis vint aider son collègue, tirant son tour pour le libérer. Idiote. Il l'attrapa par le poignet, la jetant contre son subordonné en l'enserrant au cou. Quel dommage qu'il ne puisse pas la tuer, vraiment. Elle fourra tout à coup la main dans sa poche, alors qu'il se rapprochait. Un autre flingue ? Ça ne servait à rien. Il s'arrêtait lorsqu'elle parvint tout à coup à se redresser et jeta quelque chose vers lui, pendant que Gluttony se rapprocha. Il recula d'un bond en reconnaissant une grenade, qui explosa dès qu'elle toucha ses ombres.

Il fut propulsé avec violence contre les rails, sous le souffle de l'explosion, Gluttony criant lorsqu'il fut touché. Ses deux victimes avaient été projetés bien plus loin, elles aussi, par le souffle de l'explosion. Même une partie du train avait été détruite, épargnant de justesse le soldat encore vivant, qui avait été protégé par le wagon en miettes. Il se releva avec un peu de peine, comme Gluttony, les yeux écarquillés. Elle était complètement dingue ! Lancer une grenade comme ça ! Il frotta la neige et la terre de ses vêtements, lèvres pincées. Les soldats de Briggs étaient de purs cinglés, c'était un fait établi, à présent. Il regarda la scène, le soldat évanoui, sous le couvert des débris, qui le préservaient un peu. Les deux autres militaires bien plus loin, allongés dans neige, dont il ignorait l'état. Le train hors des rails, allongé de tout son long, détruit, brisé, en miettes. La neige renversée, tassée, écrasée. Les rails détruits en partie par l'explosion. Brillant. Il avait voulu montrer son pouvoir, et bien c'était réussi, avec une telle scène, tout le pays allait parler de cette attaque pendant des jours, voire des semaines.

– On s'en va, Gluttony. En route pour retrouver Scar, maintenant.

Il repartit avec lui, après un dernier regard sur le champ de bataille. Il voyait le lieutenant remuer, au loin, mais s'en désintéressa. Il avait son travail. Maintenant, en route, ils devaient chercher la piste de Scar et du candidat au sacrifice.
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MessageSujet: Re: Tentative d'intimidation   Tentative d'intimidation EmptyMer 7 Oct 2015 - 11:24

Miles se pencha pour regarder le ciel qui s’assombrissait, alors que le vent et la neige ne faiblissaient pas. Encore une bonne heure de train avant d’arriver à Central City, selon lui. Il consulta la montre qu’il gardait dans sa poche puis se rendit dans le petit espace où se trouvait la radio. S’asseyant, il mit le casque sur ses oreilles, prenant le micro en main, avant de prendre contact avec Briggs. Il y eu une série de grésillements puis une voix indistincte. Il rappela, appuyant le casque sur ses oreilles pour mieux entendre et cru percevoir un juron. Il patienta, puis après d’autres grésillements de la ligne, il obtint enfin son contact. Miles tira la feuille de route vers lui, après un rapide regard sur la carte. Ils étaient partis de Central par le premier train pour le Nord, après la réunion des généraux, dans un convoi militaire blindé qui apportait du matériel et des fournitures au QG de Central City, dont une partie sera ensuite acheminée au fort de Briggs. Il indiqua leur position actuelle, consultant en même temps la carte ferroviaire.

– Nous repartirons avec le convoi vers Briggs, en voiture. Donc arrivée dans deux heures trente, prévue.

Il coupa la radio après que l’officier ait salué puis revint dans le wagon. Henseil semblait soulagé de rentrer, lui aussi, couvant les extérieurs d’un air tranquille. Harry, lui, était plongé dans un dossier qui avait dû prendre du retard, se mordillant les lèvres en griffonnant sur une feuille de notes, avec régulièrement des soupires désespérés. Miles se retint de rire, pour ne pas le vexer, se rasseyant et ôtant ses lunettes. La générale lisait un rapport, le visage impassible, assise non loin de Harry et de sa montagnes de papiers. Un peu de repos en arrivant au fort puis retour au boulot. Il était vraiment content de revenir au Nord, cette escapade à Central avait été particulièrement usante, surtout avec ce charmant dîner dans les beaux quartiers. Il discuta un moment avec Henseil d’une affaire sur laquelle ils devront travailler demain matin dès la première heure, puis un peu de l’affaire Scar. Miles espérait qu’il y aura des nouvelles fraîches à l’arrivée, le haut commandement mettait une pression solide pour retrouver le commandant au plus vite. Il s’interrogeait avec Henseil sur cette urgence de retrouver un fou au plus vite lorsque le train freina très brutalement, les envoyant tous à terre sous le choc, se soulevant un peu dans un crissement à vous exploser les tympans. Il poussa un cri de surprise en s’écrasant au sol, sonné, cherchant du regard ce qui avait pu provoquer ça.

Il ouvrait la bouche pour demander si tout le monde allait bien lorsqu’il vit, les yeux écarquillés, des ombres noires gigantesques et acérés percer le toit puis le train se souleva, avant d’être littéralement jeté sur el côté. Il ne put s’empêcher de hurler, perdant toute notion du haut ou du bas, secoué avec une extrême violence, dans un choc qui manqua de l’assommer. L’arrêt fut si brutal qu’il s’en brisa quelques côtes, écrasé sous un amas de fer et de métal. Il gémit, essayant de se dégager, la vue bouchée, mais avant d’avoir pu bouger, la ferraille fut littéralement arrachée par ces ombres, révélant le ciel, la neige et le vent. Ils se relevèrent tous, en vitesse, tant bien que mal, tombant dans la neige, cherchant qui les attaquait. Les ombres… Plusieurs d’entre elles surgirent de la nuit puis s’en prirent à la générale, l’étouffant avant de la projeter plus loin dans la neige. Miles grogna un peu sous la douleur, puis enjamba les débris, courant vers elle, son arme en main. Il vit une énorme masse noire avec des ombres mouvantes, plus loin, glacé en revoyant ce foutu monstre qui avait déjà attaqué à East City. Il aida sa supérieure à se relever, terrifié à l’idée qu’elle soit morte, mais non. Henseil et Harry avaient tous les deux pris leurs armes, tirant sur ce monstre.

– Vous pouvez courir ? demanda-t-il d’un ton pressant.

Il fixa les ombres, cherchant l’auteur, le créateur de ces trucs. Il ramassa un fusil chargé, tombé d’une des caisses du convoi, en lançant un à sa supérieure. Il visait lorsqu’il vit Harry se faire tout à coup transpercé par une ombre, en plein torse, il vit ses yeux écarquillés, son visage livide, il le vit s’effondrer. Henseil avait crié et tiré de plus belle, avant d’être frappé avec violence et projeté contre le train. Le lieutenant vida à son tour son arme sur le centre de ces ombres, cherchant à atteindre leur créateur, même s’il avait l’horrible impression que lui tirer dessus ne servait strictement à rien. Il essaya de viser les yeux des ces ombres puis à nouveau son cœur, refusant d’abandonner. Il jeta le chargeur vide dans la neige pour en mettre un autre, prêt de sa supérieure qui tirait aussi, déterminé. Une ombre fusa vers eux d’un seul coup et il se jeta sur le côté pour esquiver, voyant que la force de l’impact de ce truc avait laissé un trou assez profond. Merde, un seul coup et ils étaient morts. Il trébucha à moitié dans la neige en se relevant, un bras serré contre lui, ses côtes brisées se rappelant à son bon souvenir. Bordel.

Le monstre frappa à nouveau, se jouant sans doute d’eux. Il ne pouvait pas courir aussi vite qu’à son habitude, sentant le sang couler après qu’une des ombres l’air touché au bras. Il parvint à se rapprocher de la générale, essayant de voir si elle était blessée aussi, voulant la couvrir au moins un peu, c’était sa chef et il avait peur de la voir mourir, comme cette nuit où il l’avait retrouvée aux prises avec ce monstre. Un lien noir s’enroula tout à coup autour de sa jambe et le fit s‘écraser dans la neige, montant ensuite au torse. Il eut un hoquet de douleur, tirant dessus pour s’en défaire, les dents serrées. Allez, bon sang ! La générale arriva tout à coup près de lui, essayant à son tour de le libérer. Non, elle devait fuir ! Les ombres fusèrent sur elle et la furent s’écrouler contre lui. Il tira de plus belle, sentant que la fin approchait, lorsqu’elle dégagea un bras et tira tout à coup une grenade de sa poche, le faisant sourire. Parfait ! Elle arracha la goupille avec ses dents puis la jeta sur le monstre. Le souffle de l’explosion les projeta tous les deux à plusieurs mètres de là, dans la neige et le roc. Miles en fut presque assommé, pantelant, n’entendant plus rien à cause de l’explosion. Il resta ainsi sans bouger, s’attendant tout de même à revoir ces ombres, mais rien ne vint. Comment allait la générale ? Où était-elle ?

Le vent glacial lui arracha un frisson et il se força à rouvrir les yeux, un peu de sang coulant de son oreille. Rester ici allongé dans la neige et le froid signifiait mourir, il le savait. Il lui fallut plusieurs minutes avant de réussir à se mettre à quatre pattes, sans plus voir de traces du monstre. La générale n’était pas très loin, allongée aussi, peut-être assommée. Il la rejoignit avec peine, soulagé qu’elle respire encore, la secouant pour la réveiller. Dès qu’elle rouvrit les yeux, il la prit par les bras en balbutiant qu’ils devaient se mettre à l’abri. Le vent… Le froid… Ils se traînèrent vers un des wagons arrachés, vérifiant au passage qu’Henseil était lui aussi protégé du vent, bien qu’il soit évanoui. Ils e mirent contre une paroi du wagon, protégés du vent mais pas du froid. Le monstre était parti, ils devaient attendre les secours… Cette attaque n’avait dû passer inaperçue, le vent portait les sons, North City allait envoyer des secours. Mais le froid pouvait être mortel. Il entoura la générale de ses bras et elle fit de même. Accrochés l’un à l’autre, ils pouvaient se réchauffer mutuellement, ils n’avaient que ça, la chaleur du corps humain. Il fit de son mieux pour ne plus se focaliser sur la douleur, serrant sa supérieure contre lui.

– Henseil ? dit-elle tout à coup. Et Harry ?

– Henseil est évanoui, dit-il en tremblant sous le froid. Mais à l’abri du vent. Harry est… Il est mort.

Elle eut un frisson et il resserra sa prise, sans plus rien dire. Il luttait pour ne pas fermer les yeux ni s’endormir, car il savait qu’il ne se réveillerait pas. Il veillait aussi à ce que la générale ne somnole pas non plus, bien qu’elle sache très bien qu’elle ne le devait pas. Cette attaque avait été très violente et inattendue, mais il était soulagé de la voir en vie, bien qu’il veuille pleurer pour Harry. Il baissa la tête, ses mains un peu crispées. Il ne voulait pas qu’elle mure, elle comptait pour elle. Depuis le jour où avait épargné sa vie et lui avait fait confiance, entièrement, depuis ces mois où il avait appris à la connaître et lui vouer un profond respect. C’était même plus que de la loyauté, il tenait vraiment à elle, malgré son caractère un peu fort.

– Il faut parler pour ne pas s’endormir à cause du froid, dit-il après un moment. Parler de… Je ne sais pas… Pourquoi êtes-vous venue dans le nord, par exemple ? Pourquoi à Briggs ?
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MessageSujet: Re: Tentative d'intimidation   Tentative d'intimidation EmptyLun 19 Oct 2015 - 18:53

La mine avait bien failli s’écrouler toute entière sur la patrouille… Juste au moment où ils couraient derrière le tueur, bien sûr, ça ne pouvait pas être une coïncidence. Elle lut attentivement la description de l’attaque, tapée à la machine, sur le rapport. Cette mine appartenait à un ancien village, non loin de Briggs, à un kilomètre seulement de la frontière avec Drachma. Mais le type n’avait pas cherché à quitter Amestris avec son prisonnier, il était revenu vers la patrouille et avait frappé, usant de son alchimie destructrice pour faire s’effondrer tout le tunnel et tenter d’ensevelir les hommes. Il ne tardera pas à mettre le nez dehors pour quitter les montagnes, rester trop longtemps dans les hauteurs allait l’affaiblir, rien de plus. Le froid terrible, la neige, tant d’éléments qui le forceront à quitter son trou. Elle tourna une page, alors que Miles venait se rasseoir dans le wagon, regardant la carte où on avait tracé le parcours du type, à venir jusqu’ici, les différents endroits où il avait été repéré. Il se déplaçait plus vite que prévu, à ce rythme, ils avaient peu de chances de lui mettre la main dessus. Elle emprunta un crayon à Harry pour griffonner ses notes dans les marges du rapport, relevant certains détails, sous la lumière un peu pâle du wagon.

Le train filait à vive allure vers North City, sous une nuit glaciale et une légère tempête de neige, qui allait en grossissant. Ils étaient peu à l’aise pour travailler mais peu importe, du moment qu’ils revenaient enfin à la forteresse. Henseil regardait les montagnes défiler par les fenêtres du train, les bras croisés, tranquille. Harry travaillait lui aussi sur un dossier en retard, mordillant son crayon avant de couvrir des feuilles entières de notes. Olivier croisa les jambes, lisant le reste du rapport, notant mentalement de faire préparer le transfert d’autres villages des montagnes si Scar continuait vers l’Ouest ainsi, étant donné qu’on ignorait s’il comptait s’en prendre à la population civile. Elle griffonna les noms des refuges pour les villageois dans la marge du rapport, déjà couverte d’une écriture serrée. Elle reposait le rapport, écoutant vaguement ce dont Henseil et Miles discutaient, lorsque le train eut tout à coup un soubresaut très brutal, freinant d’un seul coup en les envoyant tous à terre, crissant affreusement sur les rails. Ils se cognèrent au sol dans un déluge de papiers, et d’affaires, sonnés, secoués. Quelque chose avait percuté le train ?! Train qui se souleva d’un coup, dans un grincement de tonnerre et elle ouvrit la bouche en voyant des ombres noires transpercer le toit, ces ombres noires, de nouveau.

Le train fut tout à coup saisi et jeté. Ils furent propulsés contre le mur et sol, se cognant avec violence sans plus rien distinguer, avant que tout ne s’arrête avec brutalité en leur coupant le souffle. Olivier respira un grand coup pour ne pas s’évanouir, un long filet de sang coulant de sa tempe puis sur sa joue, se battant pour se dégager et saisir son arme. Le fer grinça à nouveau, soulevé, les laissant être frappés aussitôt par le vent et la neige et elle cria en sentant la serrer à la taille et au coup, avant de la projeter comme un rien. Elle s’écrasa plus loin, le choc amorti par la neige, à demi-assommée. Elle se redressa avec les coudes, une douleur l’informant qu’elle était aussi blessée au genou gauche et au flanc. Des coups de feu retentirent, étouffés par le bruit du vent et elle vit Miles se précipiter vers elle, l’aidant à se relever. Elle s’accrocha à lui pour se remettre debout, les yeux rivés sur l’amas noir dont jaillissaient ces ombres affreuses. Cette fois, il ne s’en sortira pas indemne ! Au moins avait-il le courage d’attaquer de face, cette fois-là. Elle essuya très vite le sang qui coulait près de son œil pour ne pas être aveuglée, campant les deux pieds dans la neige, prête à se battre.

– Vous pouvez courir ? demanda-t-il d’un ton pressant.

Evidemment ! Pour qui la prenait-il ? Miles lui lança un des fusils que transportait le convoi à l’origine et visa aussitôt, tirant sur ce truc noir. Un cri déchira l’air et elle sentit la colère l’envahir en voyant Harry tomber, transpercé, s’écrouler et noyer la neige de son sang. Elle tira encore, vidant son chargeur sur ce truc, fourrant d’autres munitions au fur et à mesure, qu’elles trouvaient dans les boîtes déchiquetées, au sol. Henseil fut frappé d’un coup au torse et propulsé contre le train, retombant inconscient. Elle jeta le fusil lorsqu’elle n’eut plus de munitions, tirant ensuite au pistolet. Une ombre fusa vers eux et elle se jeta sur le côté, voyant d’un coup d’œil la profondeur laissée par l’impact dans la neige et la terre. Le monstre continua de frapper et même si Miles était blessé comme elle, rester sans bouger signifiait la mort. Le vent avait encore augmenté en force, ils devaient rééquilibrer chacun de leurs mouvements mais aussi de leur tir, car le vient déviait les balles. Elle fourra un autre chargeur, avec l’horrible impression que tirer ne servait à rien. Ils devaient s’approcher et y aller au corps-à-corps, il n’y avait que ça.

Une ombre parvint tout à coup à percer leur garde et atteindre Miles, s’enroulant autour de lui et l’écrasant dans la neige. Elle revint aussitôt vers lui, saisissant ces trucs à deux mains pour qu’il ne se fasse pas étranglé, pas tué comme le sous-lieutenant Harry, qui gisait à quelques mètres d’eux. Elle eut un petit hoquet lorsque l’ombre s’enroula de nouveau atour d’elle, la faisant chuter contre son subordonné. Bordel de… Elle dégagea un bras puis chercha à tâtons sa ceinture et l’étui derrière elle, l’ouvrant d’un geste avant d’en tirer une grenade. Elle arracha la goupille avec les dents puis la jeta avec le plus de force possible contre la masse noir plus loin. La grenade explosa en secouant tous les alentours, son souffle les projetant tous les deux à plusieurs mètres de là en quelques roulés-boulés dans la neige. Elle lâcha une expiration, la chaleur de son propre sang sur son visage contrastant avec le froid mordant. Elle ferma les yeux, sans pouvoir s’en empêcher, le noir l’envahissant, assommée. Ce ne fut que quelques minutes plus tard qu’elle revint à elle, clignant des yeux en voyant Miles. Bien vivant. Il la prit dans ses bras pour la relever et ils s’appuyèrent l’un sur l’autre pour aller se réfugier contre des wagons déchiquetés, à l’abri du vent.

Le monstre semblait être parti, ou mort, anéanti, mais il restait un autre ennemi non moins mortel et dangereux, le froid. Ils n’avaient rien pour faire du vent, juste un abri sommaire contre le vent, ils ne pouvaient pas rejoindre North City à pieds dans cet état et avec un tel vent, sans équipement. Miles l’entoura de nouveau de ses bras et elle s’accrocha à lui, revoyant Harry se faire tuer. Ce monstre allait payer, la prochaine fois, il recevra plus qu’une grenade ! Une quinte de toux l’a pris et elle inspira profondément, les muscles noués par l’attaque. Elle devait avoir une belle collection d’hématomes, des coupures profonde à la tempe, au front, aux jambes, peut-être une côte cassée, mais ça pourrait être bien pire. La nuit et le vent l’empêchait de distinguer ce qu’il y avait atour d’eux à plus de deux mètres, la neige les aveuglait. Elle espérait qu’Harry soit toujours en vie, qu’il se soit évanoui, que le monstre n’ait pas touché un organe vital.

– Henseil ? dit-elle tout à coup. Et Harry ?

– Henseil est évanoui, dit-il en tremblant sous le froid. Mais à l’abri du vent. Harry est… Il est mort.

Olivier frissonna un peu, sentant son subordonné resserrer sa prise. Ils devaient attendre les secours et se réchauffer comme ils le pouvaient, c’était une question de vie ou de mort. Lutter pour ne pas s‘endormir ni somnoler, également. Beau retour au Nord, franchement, même si elle ne comprenait pourquoi, de nouveau, ce truc avait joué avec eux au lieu de les tuer directement. Voulait-il juste les intimider ? Si c’était le cas, c’était raté, personne ne comptait abandonner, quoi qu’il arrive ! Aucun soldat de Briggs ne laissera tomber la protection de ce pays, ce truc noir avec ces ombres pouvait bien rêver tant qu’il voulait.

– Il faut parler pour ne pas s’endormir à cause du froid, dit-il après un moment. Parler de… Je ne sais pas… Pourquoi êtes-vous venue dans le nord, par exemple ? Pourquoi à Briggs ?

– Le Nord est loin de Central, répondit-il en haussant légèrement les épaules. Quand j’ai été promue, j’ai vu qu’il y avait un poste à Briggs et j’avais besoin d’une équipe solide autour de moi. Dont toi.

Rejeter un soldat compétent à cause de la couleur de ses yeux était vraiment une connerie monumentale, cette armée était tombée bien bas ! Elle ne supportait pas la discrimination, ça ne faisait qu’affaiblir toute une communauté, un peuple, diviser et être perdant, au final. Ridicules. Il la remercia, d’une voix plus tendue, alors qu’elle se mordait un peu les lèvres pour rester parfaitement éveillée et consciente. Le vent était assourdissant, faisant s’envoler la neige dans un tourbillon aveuglant et incessant. Le froid était terrible, la nuit en plein hiver, ils n’étaient pas assez abrités, même en étant blottis l’un contre l’autre comme ça. Il ouvrit tout à coup son manteau, puis écartant les pans pour la pousser venir plus près de lui, les rabattant ensuite sur elle. Elle lui murmura qu’il allait avoir encore plus froid mais il répondit qu’elle le réchauffait aussi, comme ça. Pas sûr que la chaleur humaine suffise, cette fois. Elle pouvait sentir son cœur battre assez vite, sous son uniforme, les mains dans son dos, sous le manteau, à présent. Elle redressa la tête pour l’air de Miles, vérifier s’il ne s’endormait pas.

– Les secours vont bientôt arriver, souffla-t-elle. Il faudra rechercher ce monstre, le traquer, le retrouver cette fois. Il pourrait bien se faufiler à l’intérieur même de Briggs si l’envie lui en prenait... Tu te sens mal ? Ton cœur bat beaucoup plus vite.
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MessageSujet: Re: Tentative d'intimidation   Tentative d'intimidation EmptyLun 26 Oct 2015 - 19:14

– Le Nord est loin de Central, répondit-il en haussant légèrement les épaules. Quand j’ai été promue, j’ai vu qu’il y avait un poste à Briggs et j’avais besoin d’une équipe solide autour de moi. Dont toi.

Il eut un faible sourire, la remerciant d'une voix un peu plus tendue, toujours aussi honoré de cette confiance qu'elle lui accordait depuis le début. Tous lui vouaient une confiance aveugle car elle-même avait une grande confiance en eux, c'était très simple, très fort, suffisant pour tenir le fort d'une main de fer, un chef se doit d'être près de ses hommes. Les officiers qui n'allaient pas sur le terrain se battre avec leurs hommes étaient juste méprisables, ils perdaient la valeur réelle du mot souffrance et se contentaient d'observer le monde depuis leurs bureaux, ignorant de la véritable vie et de la douleur, fermant les yeux sur tout ce qui rendait l'existence valable. Silencieux à présent, luttant contre l'engourdissement qui les saisissait peu à peu, il jeta un regard autour d'eux, ne distinguant presque rien, espérant que les secours allaient arriver très vite. Le vent avait dû porter les sons du combat jusqu'à la capitale, tout pouvait aller très vite, ils devaient tenir, lutter, combattre contre le froid, qui était un ennemi bien plus mortel que ce monstre aux ombres ou n'importe quel soldat de Drachma. Baissant la tête sur la générale, cherchant un moyen supplémentaire pour l'aider à se réchauffer, il eut tout à coup une idée, passant une main entre eux pour ouvrir les pans de son manteau. Elle put ainsi venir plus près et il rabattit les pans sur elle, refermant les bras, alors qu'elle murmurait qu'il allait avoir plus froid. Il secoua la tête, répondant d'une voix plus raque qu'elle aussi pouvait le réchauffer, ainsi.

Il l'entendait à peine respirer, tant le vent était fort, mais pouvait sentir son cœur battre. Repliant un peu les jambes, il prit une courte inspiration pour s'éclaircir les idées, essayant de ne pas trop bouger pour conserver au maximum la chaleur. Il songeait à un peu tout et n'importe quoi pour ne pas se focaliser sur le froid, comme les soirées au dortoir avec ses camarades, la beauté absolue des montagnes au levée du jour alors qu'elles étaient gorgées de lumière, se reflétant sur la neige, aux entraînements physiques ou inspections, à tous ces moments au travail ou en congé, dans ces montagnes dangereuses mais belles, mortelles mais écrasantes de fascination et de beauté. Les hommes de Briggs étaient sa famille, la générale était la chef qui savait combler tous les moments de doute et éclairer le chemin à suivre. Bien sûr, qu'elle soit présente ou absente ne changerait pas leur manière de combattre. Ils continueront de se battre comme un seul homme, défendre le fort ou foncer sur leur cible, elle les avait toujours entraînés comme cela, pour l'autonomie, la force de frappe, la lutte ensemble. Cependant, même si sa mort ne changerait rien au fonctionnement du fort, cela laisserait assurément un creux. Elle avait marqué cette forteresse, très fortement, elle était une reine pour eux tous. Il ne voulait pas qu'elle soit prise par le froid, cette nuit, cette seule idée accélérant sa respiration et son cœur. L'idée de la perdre alors qu'elle lui avait sauvé la vie et guidé depuis des années lui était insupportable.

– Les secours vont bientôt arriver, souffla-t-elle. Il faudra rechercher ce monstre, le traquer, le retrouver cette fois. Il pourrait bien se faufiler à l’intérieur même de Briggs si l’envie lui en prenait... Tu te sens mal ? Ton cœur bat beaucoup plus vite.

– Non, je pensais à Briggs pour ne pas m'endormir. Vous pensez que ce truc pourrait s'infiltrer à l'intérieur du fort, malgré la garde ?

Elle hocha la tête avec un petit grognement. S'il en avait le pouvoir... Ses pensées revinrent se focaliser sur ces ombres, cette masse noire horrible et immense d'où jaillissaient ces ombres avec leurs yeux de carnassiers et ces dents tranchantes. Quelle alchimie pouvait faire ça ? Pouvait-il vraiment s'agir d'un homonculus ? Et si oui, qui dans ce pays avait assez de pouvoir et de moyen pour en créer ? Et pour quoi faire ? Qui avait pu créer un homonculus et en perdre ainsi le contrôle ensuite, le lâcher dans la nature ? A moins que son créateur ne veuille détruire Amestris de l'intérieur par ces attentats ? Et pourquoi viser spécifiquement la générale ? Briggs ne tombera pas si elle mourrait... Miles ne comprenait pas, il ne parvenait pas à voir les motivations de cette attaque. Peut-être une intimidation ? Leur faire comprendre qu'elle n'était à l'abri nul part, que ce soit dans l'Est, près de North City, ou même au fort, vraiment nul part. Hum... Il faudra vraiment augmenter la sécurité du fort, dans ce cas-là. Organiser des rondes plus fréquentes, avertir les hommes de toujours garder leurs armes à portée de main, même dans les chambres, les dortoirs, le réfectoire ou dans les salles de douche. Être en vigilance constante, d'autant plus qu'ils ignoraient encore la nature exacte de ce monstre. Il pourrait être capable de changer d'apparence, tout était encore possible, à ce stade. En plus de cela, le comportement de Bradley et des généraux de Central n'incitaient pas à la confiance.

– Les problèmes s'enchaînent, mais j'ai l'étrange impression qu'ils sont liés, ajouta-t-il au bout d'un moment. Qu'il y a un lien entre ce meurtrier qui court dans la nature, l'enlèvement du commandant et ce monstre aux ombres. C'est juste une intuition, je n'ai aucune preuve, mais que tout arrive en même temps est étrange, comment cela pourrait-il être un hasard ? Il y a trop de zones d'ombres ! Entre le comportement suspect de Bradley et ses généraux, le fait qu'on mette autant de moyens pour retrouver le tueur alors que rien n'est fait contre ce monstre, cet homonculus, je ne vois pas où le hasard pourrait trouver sa place.

Il bougea un peu, grimaçant sous l'élancement de ses côtes brisées et de la blessure ouverte à son bras, dont le sang coulait avec lenteur, le froid ralentissant son débit, ce qui était au moins une bonne nouvelle, même s'il était si intense qu'il lui en brûlait la plaie déjà à vif. Bah, il en sera quitte pour une cicatrice de plus, ce n'était pas comme s'il en avait déjà une fameuse collection.

– Ce serait plus prudent que vous ne restiez plus jamais seule, même à Briggs, reprit-il ensuite, d'une voix plus faible. Ce truc attaquera certainement une troisième fois. Il faut assurer une garde près de vous, y compris la nuit. D'ailleurs, avez-vous pu trouver des informations, à Central, sur les chimères et les homonculus ? S'il le faut, nous devons demander de l'aide, discrètement, à un alchimiste d'état.
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MessageSujet: Re: Tentative d'intimidation   Tentative d'intimidation EmptyDim 15 Nov 2015 - 11:06

– Non, je pensais à Briggs pour ne pas m'endormir. Vous pensez que ce truc pourrait s'infiltrer à l'intérieur du fort, malgré la garde ?

Evidemment. Elle hocha la tête, lâchant un petit grognement de fureur. Il en avait le pouvoir, c'était certain ! Restait seulement à savoir par où viendra l'attaque et quand... L'idée qu'on puisse s'introduire dans le fort comme ça la faisait bondir, il fallait absolument vérifier très vite l'état actuel de leurs défenses, ainsi que renforcer tous les points faibles de la forteresse, augmenter le nombre de rondes, dire à leurs hommes de ne plus se balader sans leurs armes, même pour un simple trajet entre deux bureaux, rester en état de vigilance maximum. Olivier n'était qu'à un pas d'accuser Bradley de cette attaque, d'e, être le commanditaire, à vrai dire. Son comportement trop louche, ce qu'avait lancé le général Raven, le regard de certains à la réunion, tout cela était bien trop louche. Ils avaient créé des monstres et étaient incapables de les arrêter... Ou bien savaient très bien les maîtriser et faisait croire à une erreur de contrôle afin d'attaquer comme bon leur semblait, sous couvert d'un "Navré, ils nous ont échappés". Hypothèse bien plus probable, à l'heure actuelle, que tout ce qu'elle avait pu imaginer d'autre.

Cependant, elle ne comprenait pas l'intérêt de Central à attaquer Briggs. Si elle les gênait, ils pourraient la tuer, la remplacer à la tête du fort pour en prendre le contrôle, pas seulement les provoquer et ainsi jeter de l'huile sur le feu. Avec cette manière d'agir, ils pensaient les intimider, les effrayer. A moins qu'ils ne cherchent délibérément à déstabiliser la forteresse, par ces attaques, et donc à les affaiblir. Etant donné la politique de Bradley, cela avait du sens, ils avaient déjà fait de même au Sud, sapant eux même leurs propres défenses pour renforcer la guerre. La situation était sous contrôle lorsque Central avait envoyé ses propres troupes, renvoyé des généraux compétents pour les remplacer par d'autres, sans se soucier des tensions et conflits que cela avait généré au sein de l'état-major puis parmi les troupes. Le Sud s'était enflammé durant des années, baignant dans son propre sang, voyant ses villages et villes être massacrés. Aujourd'hui, Bradley s'en prenait à eux, au fort, à leurs propres défenses. Il restait à comprendre pourquoi il agissait ainsi, en quoi avait-il intérêt à affaiblir les défenses du pays. Il y avait sûrement un rapport avec les homonculus, on ne créait pas ce genre de monstres dans le seul but d'aller troubler les différentes divisions, il y avait obligatoirement un autre but par derrière. Un lien profond avec l'alchimie, peut-être avec les alchimistes d'Etat. Madless... Il devait savoir quelques chose. Pourquoi, sinon, serait-il le seul que Scar ait enlevé ?

– Les problèmes s'enchaînent, mais j'ai l'étrange impression qu'ils sont liés, ajouta-t-il au bout d'un moment. Qu'il y a un lien entre ce meurtrier qui court dans la nature, l'enlèvement du commandant et ce monstre aux ombres. C'est juste une intuition, je n'ai aucune preuve, mais que tout arrive en même temps est étrange, comment cela pourrait-il être un hasard ? Il y a trop de zones d'ombres ! Entre le comportement suspect de Bradley et ses généraux, le fait qu'on mette autant de moyens pour retrouver le tueur alors que rien n'est fait contre ce monstre, cet homonculus, je ne vois pas où le hasard pourrait trouver sa place.

En effet. Elle retint un soupir, sans plus bouger, le regard posé sur la neige qui tourbillonnait avec violence tout autour d'eux. Se concentrer aidait à rester éveillé et elle en pouvait de toute façon pas avoir l'esprit en paix. Cette question la taraudait, pourquoi le Président voulait affaiblir sciemment les défenses de son propre pays ? Dans quel but ? Et quel était le rapport exact avec l'alchimie et les petits chiens de l'armée, quel rôle jouaient-ils dans tout cela ?

– Ce serait plus prudent que vous ne restiez plus jamais seule, même à Briggs, reprit-il ensuite, d'une voix plus faible. Ce truc attaquera certainement une troisième fois. Il faut assurer une garde près de vous, y compris la nuit. D'ailleurs, avez-vous pu trouver des informations, à Central, sur les chimères et les homonculus ? S'il le faut, nous devons demander de l'aide, discrètement, à un alchimiste d'état.

– Madless est sans doute le seul qui pourrait être un tantinet utile, pour une fois. Si seulement cet imbécile n'avait pas été kidnappé !

Secouant la tête, elle expliqua plutôt à Miles tout ce à quoi elle avait pensé, lui détaillant avec soin la charmante conversation avec Bradley, aux manœuvres, ce qu'avait dit l'homonculus, puis enfin, le général Raven revenant ensuite sur ce qu'elle avait pu comprendre et les liens possibles dans tout cela. Le Sud était en quelque sorte l'exemple de ce qui pourrait arriver s'ils ne restaient pas sur leurs gardes ou se laissaient manipuler et intimider. Durant des années, ils avaient eu le regard rivé vers Drachma, surveillant inlassablement, protégeant les frontières, sans se douter que leur véritable ennemi allait leur donner un coup de poignard dans le dos. Central usait de méthode si lâches et fourbes que cela lui donnait envie de vomir. Réprimant un soupir de colère, elle rajouta ce qu'elle avait pu trouver sur les homonculus, à la capitale, ce qui représentait peu de chose. Si maintenant ils devaient surveiller la capitale autant que Drachma ! En plus de cela, ils ignoraient quelles divisions étaient aussi dans le coup. A quel point chacune d'entre elles avaient été infiltrées ? Comment étaient-elles véritablement contrôlées ? L'Est, par exemple, ne pouvait plus prendre aucune décision, Grumman était juste un pantin, toutes les opérations sur sa division étaient gérées, de près ou de loin, par la capitale. Le Sud, n'en parlons pas. Pour L'Ouest, ils lui avaient toujours paru assez naïfs.

– Tant qu'on ignore quels sont les Alchimistes d'Etat travaillant sr ce genre de projet, pas question d'en contacter un. Méfiez-vous d'eux tous, même Mustang, on ne sait pas qui sont nos ennemis, précisément.

Elle s'interrompit en entendant du bruit, par-delà la tempête. Les secours ? Ils n'avaient pas traînés. Échangeant un regard avec Miles, elle lui répéta de rien dire sur le sujet tant qu'ils ne seront pas revenus à Briggs et alerteront leurs hommes. D'ici, la forteresse devait se tenir sur ses gardes. Le bruit se rapprocha de plus en plus, elle entendit une voix raque appeler des brancards et un médecin. Au travail, la guerre continuait.
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