Un courrier d'Italie

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Ils étaient dans le bureau d'un notaire avec qui ils étaient en relation pour mener leurs affaires. Ils allaient devoir passer du temps en Amérique du Nord le temps de tout régler et d'étouffer "L'affaire Ludwig". Quel bel abruti celui-là, il était bien content qu'il soit mort. Un gêneur de moins sur cette terre. Et comme il avait eu la bonne grâce de se suicider dans sa "démonstration", plus besoin de s'en occuper. Un humain toqua quelques coups à la porte et entra. Il salua, tendit un dossier, et repartit tout aussi vite. Aro s'empara des documents et les examina, un mince sourire aux lèvres. Plus quelques signatures, et tout serait parfait. Officiel, libellé, réglé. Il était plutôt pratique de disposer de certaines relations... Les autorités Italiennes avaient réglés ça en à peine quelques jours et lui avait tout renvoyé ici. C'était si simple que cela en perdait un peu de son charme. Il compulsa rapidement les papiers puis appela Démétri.

Son garde avait une tête de déterré, alors qu'il regardait le dossier. Aro tapota impatiemment sur le bureau, attendant qu'il se décide à signer les papiers manquants. Oui, son traqueur n'approuvait pas, mais alors pas du tout, ce plan. Cependant, ce n'était pas comme s'il avait son mot à dire dans cette histoire.

- Vas-tu te décider, Démétri ?

Il lui tendit un stylo que son garde attrapa comme un automate, les yeux fixés sur la feuille qu'il devait signer. Impatient, il le regarda tout relire puis apposer la pointe du stylo au bas des feuilles, la mort dans l'âme. allez, mon petit, on se dépêche, il n'avait pas toute la journée !

Il avait beaucoup discuté de ce plan avec Caïus et fignolé les détails avec lui. Son frère approuvait ce plan avec force. Marcus, en revanche... Il ne l'avait pas insulté de monstre à haute voix mais l'avait pensé si fort qu'Aro n'aurait même pas eu besoin de son don pour le savoir. Décidément, son plus jeune frère ne savait pas apprécier les bonnes idées. Démétri termina enfin et poussa un peu le dossier. Il le récupéra d'un geste vif et vérifia que tout était en ordre. Tout cela était parfait. Il fourra le tout dans une grande enveloppe, y inscrit le nom de la destinataire, et la redonna à Démétri.

- Va donc porter ça à Jane, à présent. Et ne traîne pas !

Il sortit lui-même du bureau et regarda Démétri partir. C'était le coup final pour Jane. Il eut un mauvais sourire et partit retrouver ses frères. Il était temps de se remettre en route et de poursuivre le travail.

Sujet: Re: Un courrier d'Italie Sam 19 Jan 2013 - 0:40

Démétri était en de briser soigneusement en plusieurs morceaux un grand stylo, sans même prendre garde à l'air ahuri de l'humain qui le regardait faire sans aucune gêne. Tant pis pour la discrétion. Tant pis pour tout ! Il jeta les morceaux à la poubelle et jeta un regard mauvais à l'humain qui retourna aussitôt à son travail, les joues rouges. Bras croisés, il jeta un regard morne devant lui, sans se fixer nulle part. Il n'arrivait pas y croire ! Comment... Comment Aro pouvait-il l'obliger à... Lorsqu'il le lui avait annoncé, et si Chelsea n'avait pas été là, il se serait bien enfui aussi sec ! Il prit un autre crayon, rageur, et le brisa en deux en une petite pression. L'humain à son bureau sursauta mais eut la bonne grâce de ne pas se retourner cette fois. Félix lui posa une main sur le poignet, secouant légèrement la tête pour lui dire d'arrêter. Félix n'appréciait pas Jane, et c'était un euphémisme, mais il était tout de même désolé pour lui. Ils étaient amis après tout. La gorge serrée, le traqueur jeta aussi le crayon. Au même moment, un coursier entra et toqua au bureau où était installé Aro.

Il échangea un long regard avec Félix puis baissa les yeux sur son alliance. Il l'enleva et la fit tourner entre ses doigts. Était-il possible qu'il se soit passé aussi peu de temps depuis son mariage ? Même pas une année... Alors qu'il aurait pu durer des siècles ! Il aurait fini par retrouver enfin Jane, malgré tout cela. Et aujourd'hui... Il glissa l'alliance au fond de sa poche, au bord de la dépression nerveuse. C'était injuste ! Renata lui dit à ce moment qu'Aro voulait le voir. La mort dans l'âme, il rentra dans le bureau. Le dossier était là. Il devait... Hésitant, il ne pouvait en détacher ses yeux, incapable d'affronter la réalité en face.

- Vas-tu te décider, Démétri ?

Il lui donna un stylo, qu'il prit sans même s'en rendre compte. Démétri ferma les yeux une seconde, puis signa les derniers papiers, avec l'étrange impression de creuser sa propre tombe. Au bout d'un temps qui lui parut infini, il en avait terminé. Tout était bouclé, et officiel. Aro rangea le tout dans une enveloppe et la lui tendit.

- Va donc porter ça à Jane, à présent. Et ne traîne pas !

Il partit comme un automate en direction de l'aéroport, évitant Félix au passage et la pitié qu'on lisait dans son regard. Il avait très envie de pleurer, mais la transformation en vampire rendait cet acte impossible. Pour la première fois depuis sa "renaissance", il maudit le sort qui l'avait placé sur la route de ses "parents", de ses créateurs, puis, plus tard, sur celle des Volturi. Il ne vit même pas passer le trajet en avion tant il était anxieux. Il arriva à Seattle, et de là, décida de courir. Pour gagner du temps, se préparer, il ne savait pas. Néanmoins, il arriva tout de même assez vite à Forks. Il avança lentement vers la villa. On avait dû le voir arriver ou il ne savait quoi car Jane sortie à sa rencontre. Il la serra contre lui puis recula d'un pas.

- Je suis désolé... Je n'avais pas le choix.

Il lui tendit le dossier. Puis lui donna aussi son alliance. Il l'embrassa sur le front puis s'enfuit.

Sujet: Re: Un courrier d'Italie Sam 19 Jan 2013 - 0:41

Une forte pluie inondait la région, mais c'était si habituel qu'elle n'y prêtait même plus garde. Au début, le soleil lui avait beaucoup manqué, puis elle avait appris à ne plus y faire attention. Elle était assise en tailleur dans un fauteuil, regardant Carmen qui traduisait un livre ancien pour le compte de la bibliothèque Nationale. Dans la même pièce, Tanya regardait les informations, Marie-Emmanuelle installée à côté d'elle. Elle ne savait trop quoi penser d'elle. Alec, lui, l'aimait bien, elle le savait. Quand à elle... Elle ignorait comment se comporter. Tenter une approche lui semblait irréalisable, et ce n'était pas non plus son genre de tenter de se faire des amis. Elle détourna le regard, observant de nouveau la pluie. Elle songeait à son frère, à leur futur. Et se demandait ce qu'ils allaient faire au cas où, par pur miracle, ils arriveraient à tenir les deux ans. Où iraient-ils ? Leur apparence enfantine risquerait de poser un problème. Ils ne pourraient s'installer nulle part, et vivre nomades ne lui plaisait guère. Et il y avait Démétri. Il lui manquait, plus qu'elle ne voulait bien se l'avouer.

Elle se leva, enfila ses chaussures, et fit quelques pas avant de s'adosser contre une fenêtre. Peu de temps après, Alec descendit et s'installa avec eux. Il dessinait encore, et elle lui sourit doucement. Il n'en avait toujours rien montré aux autres, mais allait sans doute finir par le faire un jour, c'était clair. Il lui avait avoué se sentir mieux ici qu'à Volterra. D'eux deux, il était celui qui s'en était le moins facilement accordé. Reportant son regard au-dehors, elle décela tout à coup du mouvement, alors que la pluie avait cessé depuis peu. Leur visiteur sortit des ombres, et elle se précipita dehors. Démétri ! Sautant du perron, elle vint dans ses bras, heureuse de le retrouver. Il la garda un court instant contre lui puis la relâcha.

- Je suis désolé... Je n'avais pas le choix.

Son sourire se fana. Elle s'était attendue à un peu mieux pour leurs retrouvailles ! Il lui tendit une grosse enveloppe, puis... Son alliance. Elle s'apprêtait à lui demander pourquoi, qu'est-ce qui se passait, lorsqu'il vint sur elle, l'embrassa sur le front puis partit en courant. Bouche bée, elle resta figée quelques secondes. Qu'est-ce que... Elle mit l'alliance dans sa poche puis ouvrit l'enveloppe. Elle contenait un gros dossier dont la première page portait en gros, écrit en Italien : Acte de divorce. Elle blêmit et releva la tête, prête à crier, mais Démétri avait déjà disparu. Elle sortit le dossier et le consulta en diagonale, osant à peine y croire. Il n'avait pas... Pourquoi ?! Tremblante, elle rentra, et sans se préoccuper de qui que soit, jeta violemment le dossier au feu avant de gravir les escaliers et de s'enfermer dans la chambre qu'elle partageait avec Alec, claquant la porte.

Elle se laissa glisser le long du mur, tremblante comme une feuille. Elle n'avait pas envie d'y croire. Et pourquoi avoir fait ça ?! Cela ne faisait même pas un an...

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Concentré sur son cahier, il tâchait de reproduire, une fois de plus, ses parents et sa famille. Une fois de plus sans y parvenir avec exactitude. La plupart de ses souvenirs étaient brouillés, et il avait du mal à les représenter bien vivants et heureux. En revanche, il avait dessiné une bonne centaine de fois sur le bûcher... Froissant la feuille, il la déchira en morceaux et jeta le tout à la poubelle. Il se souvenait toujours de ce que l'autre psychopathe en puissance lui avait dit, et ne cessait de se demander si c'était vrai ou non. se levant, il descendit au rez-de-chaussée, où était installé une partie des Denali et sa soeur jumelle. Appuyée contre la fenêtre, elle lui dédia un sourire lorsqu'il s'assit avec ce petit monde.

Il la regarda un instant, puis retourna à son occupation. Il se sentait mieux maintenant que sa soeur était près de lui. D'ailleurs, il se sentait mieux en général. Cette vie était si différente de celle qu'ils avaient connu à Volterra, mais cela ne lui déplaisait pas. C'était... plutôt calme, en comparaison, mais ils n'avaient pas besoin de toujours rester méfiants et sur leurs gardes. Evidemment, ce n'était pas facile, avec leur gorge qui leur brûlait en permanence, mais bon. En revanche, l'avenir l'inquiétait. S'ils échouaient, ce sera retour à Volterra, avec Eléazar et Carmen. Perspective qui ne l'enchantait guère, il devait l'avouer... il se voyait très mal vivre de nouveau à Volterra, surtout après tout ce qui s'était passé. Mais s'ils réussissaient, et dans l'optique qu'Aro leur fiche en paix, que feraient-ils ensuite ? Où iraient-ils ? Cette question le tourmenta un bon moment, jusqu'au moment où Jane courut tout à coup dehors. Il se leva, juste à temps pour la voir sauter dans les bras de Démétri. Que faisait-il ici ? Éberlué, il n'arrivait pas à croire que Aro l'ait laissé venir rendre visite à Jane.

- Je suis désolé... Je n'avais pas le choix.

... Sympa comme retrouvailles... Il s'était attendu à un peu mieux ! Et de quoi parlait-il ? Il donna quelque chose à Jane, l'embrassa au front, puis partit tout à coup, comme un voleur ! Bouche bée, il regarda son beau-frère disparaître au loin. Eh, là ! Il n'allait quand même pas planter sa soeur comme ça après seulement trois mots ! Indigné, il insulta mentalement le traqueur de tous les noms. Dehors, Jane regardait le contenu d'une grosse enveloppe. Il sentit confusément que quelque chose n'allait pas. Il s'apprêtait à sortir lorsqu'elle rentra très vite, jeta avec violence l'enveloppe au feu et monta en courant s'enfermer dans leur chambre.

Carmen sauta sur ses pieds pour sortir les papiers du feu avant qu'ils ne soient entièrement brûlés. Lui-même monta les escaliers à la suite de sa soeur et frappa.

- Jany ? C'est moi, je peux entrer ?

Elle ne répondit pas. Il ouvrit et entra doucement. Elle était blottie contre le mur, le visage dans les mains, les épaules secouées de tremblements. il se précipita sur elle et l'enlaça, la serrant contre lui.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? murmura-t-il.

Sujet: Re: Un courrier d'Italie Sam 19 Jan 2013 - 0:43

Recroquevillée sur elle-même, elle cherchait vainement à répondre à la question qui la hantait. Pourquoi avoir fait ça ?! Le divorce... Pourquoi ? Il ne l'aimait plus ? Il ne voulait plus d'elle ? Il était dégoûté parce qu'elle essayait de faire, avec Alec ? Ou... Elle ne savait pas. Et en était malade. Elle se cacha le visage dans ses mains, les dents serrées, les yeux fermés. Divorce. Ce mot tournait dans son esprit, brûlant tout sur son passage. POURQUOI avait-il fait ça ?! Et il l'avait quitté sans un mot, à part cette ridicule phrase ! Comment ça, il n'avait pas eu le choix ?! Il était parti comme un lâche, sans une seule explication !

Alec - Jany ? C'est moi, je peux entrer ?

Elle n'eut pas la force d'ouvrir la bouche pour lui répondre. Elle voulait rester seule, pour essayer de se remettre, de comprendre. Mais il entra tout de même. Elle ne bougea pas, ne dit pas un mot. Elle sentit juste qu'il s'agenouilla près d'elle et la prit dans ses bras. Gardant les yeux fermés, elle se laissa aller contre lui, tout de même rassurée par sa présence. Bon, elle s'était peut-être un peu trahie en montant comme ça... Il devait sûrement s'inquiéter à présent.

Alec - Qu'est-ce qui s'est passé ? murmura-t-il.

Voilà, elle le savait. Elle aurait dû mieux se contrôler, pour ne pas qu'il s'inquiète. Elle garda le silence un moment, les mots refusant de sortir de sa bouche. Elle tremblait un peu moins maintenant qu'elle se trouvait dans les bras de son jumeau. A voix basse, si basse que même Alec avait sûrement du mal à l'entendre, elle lui raconta ce qui venait de se produire. Elle le sentit nettement se tendre et baissa la tête.

- S'il te plaît, ne dis rien, chuchota-t-elle.

Elle n'avait pas la moindre envie de l'entendre fulminer contre Démétri, ni même entendre des mots de réconfort. En revanche, elle voulait comprendre. COMPRENDRE ! Et prit soudainement conscience qu'elle perdait du temps. Si elle courrait assez vite... Elle se détacha de son frère et elle le regarda droit dans les yeux.

- Alec, s'il te plaît... J'aimerais être seule. Reste ici, ou va rejoindre les autres, enfin, laisse-moi un peu. D'accord ?

Elle se leva et lui fit un sourire rassurant. Elle monta sur une terrasse et s'assit dans un coin. Son frère vérifia où elle était et lui adressa un petit signe pour lui montrer que tout allait bien avant de détourner le regard. Une fois qu'elle fut à nouveau seule, elle se leva et contempla la nuit qui était à présent bien installée. Elle jeta un regard vers la villa et pria mentalement pour que son frère reste bien avec les Denali et ne la suive pas. C'était une histoire personnelle, pour le coup, et personne n'avait besoin d'y être mêlé, que ce soit son frère, les Denali, ou même les Cullen. Enfin, seul son frère risquait de vouloir la suivre, selon elle.

Elle enjamba la balustrade et sauta dans le vide. Atterrissant quelques mètres plus bas, elle se mit à courir dans la direction prise par son ex-mari. Il lui devait au moins des explications. Lui dire en face pourquoi il cassait leur union ! Elle ne serait pas en paix sans ça. Elle fila à travers la nuit, sans s'arrêter une seule fois, se dirigeant presque instinctivement. Elle avait la bizarre impression que son coeur battait, même si c'était totalement impossible. Au bout d'un très long moment, elle finit par arriver à Seattle. Seattle... Seattle... Son regard tomba sur l'aéroport et elle s'y dirigea comme une automate. Sur son chemin, on lui jetait parfois de drôles de regards. Une gamine seule, dehors, dans la nuit, en plein hiver, sans manteau, cela soulevait des questions. Elle entra dans l'aéroport, fouillant anxieusement le hall d’accueil du regard. Pourvu qu'il soit encore là, qu'il ne soit pas encore parti... Elle ne saurait pas comment elle réagirait sinon.

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Voilà déjà quelques semaines que la fugue de la nouvelle Denali avait trouvé un dénouement positif. Marie-Emmanuelle avait finalement accepté de revenir et de vivre dans la famille de Tanya ! Elle était cependant toujours assez distante de tous, mise à part sa mère et Alec ... Une journée comme les autres étaient en train de se dérouler, Miss Dénali était avec sa nouvelle maman devant la télé lorsqu'elle repéra Jane en train de prendre le large à l'extérieur. La petite se tourna alors vers sa mère et lui dit qu'elle allait rejoindre les jumeaux. Tanya ne s'y opposa pas. Après tout, elle devait penser qu'un rapprochement entre ces enfants étaient surement une bonne chose.

Une fois arrivée en haut, elle sortit par la fenêtre après avoir laissé un nouveau mot à Tanya : « Je me suis mise à la poursuite de Jane, suivez mon odeur pour nous retrouver, ta Marie-Emmanuelle ». L'enfant savait très bien qu'au-delà de cinq minutes d'absence de Marie auprès de Tanya cette dernière monterait voir ce qu'elle faisait. La petite se dirigeât en suivant l'odeur laissée par Jane. Ce n'était pas facile pour la nouvelle vampire de résister aux fumets dégagés par les humains, mais le fait d'avoir chassé il y a peu de temps et la détermination à retrouver Jane lui procurait assez de force pour poursuivre son but. Traversé seule en pleine nuit avait quelque chose de non rassurant pour l'enfant, si jamais cette dernière croisait un violeur ou autre ... Marie-Em appréhendait ce genre de situation, elle ne savait pas très bien comment elle réagirait, tuerait-elle l'inconnu ou réussirait-elle à poursuivre sa route ...

La poursuite de Jane amena l'enfant jusqu'à l'aéroport de Seattle. Marie-Em repéra alors rapidement son ainée en terme de durée de vie de vampire et la força à rentrer dans les sanitaires ... Marie-Emmanuelle savait très bien qu'elle devrait subir le don de Jane, mais c'était peut-être le prix à payer pour éviter de la perdre ... La nouvelle transformée vérifia que personne n'était présent dans les toilettes et verrouilla la porte d'entrée.

Marie-Em : - Tu nous fais quoi là ? Pourquoi tu te sauves comme cela en pleine nuit ? Tu trouves cela normal ? Les Denalis ont déjà bien assez de soucis avec moi, n'en rajoute pas ! Fait moi subir ta force si tu veux, elle entendait par la le don de Jane, Je m'en fiche, où que tu iras je te suivrais ! Je ne veux pas te perdre ! Tu es un peu comme un modèle pour moi, comme ma sœur !

Pourquoi ces mots avaient traversé la gorge de Marie-Em, elle ne le savait pas elle-même, c'était d'ailleurs la première fois qu'elle adressait la parole à Jane. Mais cela allait-il vraiment servir à quelque chose ...

Sujet: Re: Un courrier d'Italie Sam 19 Jan 2013 - 0:45

Les humains se pressaient se bousculaient dans tous les sens, chargés de sacs et de bagages, tirant leurs enfants par la main. Elle ne bougeait pas, cherchant toujours Démétri. Puis finit par faire quelques pas, espérant au moins l'apercevoir. S'il était déjà parti... Elle évoluait entre les humains, ne s'occupant même plus de la soif tant elle était concentrée sur son mari, enfin, son ex-mari... Sa gorge se serra un peu plus. De toute manière, après des semaines de sevrage, elle avait un meilleur contrôle qu'au début. Cependant, l'aéroport était grand, et elle n'avait toujours pas déniché Démétri. Elle commençait à avoir peur qu'il prenne l'avion avant qu'elle ne puisse le voir et lui parler.

Une odeur familière lui chatouilla le nez et elle se retourna sèchement. Marie-Emmanuelle... Mais que fichait-elle ici ?! Et seule. Elle l'avait suivie ? Mais bon sang, pourquoi ?! La nouvelle-née l'attrapa par le poignet et la tira vers les toilettes. Elle se serait débattue et l'aurait envoyé bouler s'il n'y avait pas autant d'humains autour d'elles. Elle la poussa à l'intérieur, vérifia qu'elles étaient seules, puis bloqua la porte. Jane lui jeta un regard plus que glacial.

Marie-Em : - Tu nous fais quoi là ? Pourquoi tu te sauves comme cela en pleine nuit ? Tu trouves cela normal ? Les Denali ont déjà bien assez de soucis avec moi, n'en rajoute pas ! Fait moi subir ta force si tu veux. Je m'en fiche, où que tu iras je te suivrais ! Je ne veux pas te perdre ! Tu es un peu comme un modèle pour moi, comme ma sœur !

D'accord... Elle n'avait jamais adressé la parole à la fille adoptive de Tanya depuis sa renaissance, et cette nuit, elle lui balançait ça comme ça ! Un modèle. Pire, une soeur... Elle cligna des yeux, se demandant si elle avait bien entendu. Elle recommençait à trembler.

- Je me suis enfuie parce que je dois parler à Démétri, murmura-t-elle. Et non, je ne vais pas te torturer ! Tu es une Denali, et je ne leur ferais pas ça.

Elle posait la main sur la poignée lorsqu'un souvenir lui revint en pleine face. Elle gémit et tressaillit. Puis se retourna brutalement vers Marie-Emmanuelle, la dévisageant comme si elle ne l'avait jamais vu auparavant. Elle éprouvait une très forte envie de pleurer, mais elle devait... absolument lui dire... Pour qu'elle comprenne. Au moins. Qu'elle sache ça.

- Ne dis pas que je suis un modèle... Une seule fois, une petite fille m'a prise pour "modèle", pour mère. Et ça s'est très mal terminé... Nous ne sommes pas de la même famille...

Elle rouvrit la porte et ressortit. Elle avait perdu du temps. Elle serra les dents, chassant Alix de son esprit. Penser à elle était encore trop douloureux, et lui ramenait en mémoire tout ce qui s'était découlé de cette rencontre. Marie-Emmanuelle la suivait. Tout à coup, elle aperçut enfin Démétri !

Qui montait dans un avion...

Elle s'arrêta net, comme pétrifiée. Non... Trop tard. Elle resta figée le tant que l'avion quitte le tarmac. Puis se laissa tomber sur une des chaises où les passages patientaient, comme anéantie. Marie-Emmanuelle était toujours à côté d'elle. Elle lui jeta un regard puis détourna la tête. Elle lui avait fait perdre du temps, mais elle n'avait même plus la force de se mettre en colère. Elle se leva, son regard oscillant entre la piste de l'aéroport et la sortie. Que faire ? Prendre l'avion à son tour ? Rentrer ? La nouvelle-née la pressa tout à coup de revenir avec elle, ajoutant qu'elle ne dira rien aux Denali si elles rentraient maintenant, ensemble... Jane hésita encore un moment, puis se décida. La mort dans l'âme, elle repartit à Forks. Elles rentrèrent discrètement, puis Marie-Em détruisit le mot qu'elle avait laissé pour Tanya. Jane posa les deux alliances sur une petite table, puis retira sa bague de fiançailles. Elle ne pouvait même pas pleurer. Mais la douleur était là, omniprésente.

- Désolée, Alix.

Elle soupira puis se massa les tempes. Elle devait absolument se reprendre. pas seulement pour elle mais aussi pour Alec. Elle se retourna vers Marie-Emmanuelle, tâchant de cacher sa tristesse.

- On descend ?

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[hide="Hrp"] Désolé de la petite taille[/hide]

Bon tout c'était de manière plutôt correcte et rapide. Jane avait accepté d'écouter Marie-Emmanuelle, elle s'était même confiée à elle. Ce ne serait jamais une grande histoire d'amour entre les deux filles, mais au moins, elle s'était adressée quelques mots. Les deux filles sortirent alors des toilettes, Jane cherchant toujours le dénommé Démétri des yeux ... Elle ne dut pas le trouver, car elle accepte de suivre Marie-Em vers la maison des Cullen.

Une fois rentrée, la nouvelle transformée détruisit le mot qu'elle avait laissé à l'attention de Tanya et sourit rapidement. Elle éviterait le courroux de sa mère adoptive étant donné qu'elle avait accepté de ne pas parler de cette sortie improvisée avec les Denalis. Cette dernière lui proposa alors de descendre. Mais avant cela, Marie-Emmanuelle lui coupa le chemin.

Marie-Emmanuelle : - Au sujet de ce que tu m'as dit là-bas ! Je sais que tu n'es pas parfaites, je ne le suis pas moi non plus ! Je sais que nous ne sommes pas de la même famille ! Cependant, je ne peux que m'appuyer sur ta combativité pour réussir ce sevrage ! Alors, juste pour ça, tu es comme une soeur pour moi. Au cours de ma vie mortelle, je n'ai jamais pu m'appuyer sur personne, s'il te plait, ne me le retire pas. J'ai besoin de cet appuie !

Marie embrassa alors le front de Jane et descendit comme si rien ne c'était passé. Elle venait de parler avec son coeur. Et la soeur d'Alec avait, on ne sait comment, réussit à percer la carapace de l'ancienne aristo. Une fois arrivée en bas, les deux filles se mirent devant la télé pour passer le temps d'une de ces nombreuses longues journées que pouvait vivre les immortelles. Tanya demanda à Marie-Em ce qu'elle avait fait en haut et l'enfant lui répondit avec un aplomb exceptionnel qu'elle avait simplement appris à faire connaissance ! La mère adoptive de l'ancienne de Mont ne saurait jamais rien de cette sortie nocturne à Seattle ... C'était un secret qui resterait gravé entre Jane et Marie-Emmanuelle. Cette dernière, après sa réponse, posa sa tête sur l'épaule de sa mère et ferma les yeux, comme si elle voulait dormir, chose qu'il lui était impossible depuis sa transformation.