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 [Hors Chronologie] Jeune pasteur

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Nouvel Horizon

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MessageSujet: [Hors Chronologie] Jeune pasteur   [Hors Chronologie] Jeune pasteur EmptyJeu 22 Aoû 2013 - 14:32

PNJ William Cullen, père de Carlisle


Le jour était à peine levé, mais le vieux pasteur était déjà à pieds d'œuvres, criant énergiquement sur ses subordonnés pour les motiver à aller plus vite. Il y avait une pendaison prévu à 10 heures, et William tenait à ce que tout soit prêt dans les temps. Le prévôt de la ville pourrait assister au spectacle, pour une fois, il ne fallait pas le décevoir. Il tripotait la petite dague accrochée à sa ceinture mais dissimulée. L'excitation le rongeait de l'intérieur, comme à chaque fois qu'il se préparait à voir une sorcière mourir.

- Activez-vous ! hurla-t-il sur la place.

Il resserra sa cape sur ses épaules, histoire de se protéger de l'humidité coutumière à l'immense ville de Londres. Il tenait ce travail depuis si longtemps, désormais. Il tourna les talons et rentra chez lui récupérer les objets rituels avant l'exécution. Son fils venait de se lever, lui aussi, et avait l'air morne. William savait que son fils rechignait toujours à assister aux exécutions, mais il était plus que temps qu'il s'y fasse ! Lorsque William sera trop vieux, ce sera à lui de reprendre le flambeau, et surtout, de ne pas lui faire honte ! Il fourra ses affaires dans son sac, toujours avec énergie.

- Tu pourrais au moins faire semblant d'être enthousiaste, Carlisle ! Tu sais très bien que tu devras bientôt prendre ma place ! C'est ton devoir ! Tu es mon fils, et j'attends à ce que tu sache remplir ton rôle.

Il jeta le sac sur son épaule, jetant un regard noir à son fils, assis à la table. Ce gosse ne l'avait pratiquement jamais rendu fier. Faible, naïf, éprouvant une compassion indigne pour les êtres qu'ils emprisonnaient ! Il s'approcha et lui attrapa le bras. Le faisant lever, il le regarda droit dans les yeux.

- Carlisle, dit-il d'une voix dure. je sais que tu en as dans la tête, et je veux que tu t'en serve pour reprendre la suite, pour poursuivre le travail que j'ai engagé. Il en va à la fois de ton honneur et du mien. J'espère que tu le comprends !

Il le força à le suivre au-dehors et le mena à la place de l'exécution. Son fils devait apprendre, peu importe les moyens utilisés.
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MessageSujet: Re: [Hors Chronologie] Jeune pasteur   [Hors Chronologie] Jeune pasteur EmptyJeu 22 Aoû 2013 - 16:53

Carlisle se pencha à la fenêtre de la maison, au premier étage, et regarda vers la place. Il entendait la voix douce et mélodieuse de son géniteur qui hurlait ses ordres pour préparer l'échafaud. Il passa une main dans ses cheveux déjà ébouriffés, les yeux encore lourds de sommeil. Il soupira très longuement, le regard triste. Il y avait encore une exécution ce matin. Une de plus.

S'habillant, il observa les toits de Londres qui se dégageaient de la brume matinale. Voilà des années que son père, chef des pasteurs de la ville, s'était engagé avec l'Inquisition. Il avait déjà fait brûler et pendre des centaines de personnes. Tous ces gens morts pour rien, au nom de la religion et de la lutte contre le diable. Cette mascarade le faisait vomir.

Il descendit et s'installa à l'imposante table, l'appétit totalement coupé. Son père rentra, et il se crispa. Jamais cet homme dur et froid n'avait montré une seule once d'affection envers lui, son fils unique, mais Carlisle savait pourquoi. C'était à cause de sa naissance que sa mère était morte, sans doute l'unique personne au monde que William Cullen avait pu prétendre aimer. Toute son enfance, son père l'avait poussé à se durcir l'esprit et le cœur, s'acharner dans la même lutte que lui, tout ça pour qu'il reprenne le flambeau et devienne enfin "utile à quelque chose". Une enfance pleine de joie, autrement dit.


Père - Tu pourrais au moins faire semblant d'être enthousiaste, Carlisle ! Tu sais très bien que tu devras bientôt prendre ma place ! C'est ton devoir ! Tu es mon fils, et j'attends à ce que tu sache remplir ton rôle.

Et un beau regard noir en prime. Carlisle ne répondit même pas, sachant que c'était inutile. Et s'il n'en voulait pas, lui, de ce devoir ? Mais le fait était que son père se faisait vieux, et qui le pressait de plus en plus à participer activement à la chasse aux sorcières. Son père s'approcha tout à coup et le prit par le bras, le forçant à se lever. Il croisa son regard dur et sentit un frisson de père le parcourir. Il l'avait toujours craint, et pourtant, aurait voulu qu'il soit fier de lui, ne serait-ce qu'une fois. Il ne baissa cependant pas le regard, sachant que le vieux pasteur haïssait cela.

William - Carlisle, dit-il d'une voix dure. Je sais que tu en as dans la tête, et je veux que tu t'en serve pour reprendre la suite, pour poursuivre le travail que j'ai engagé. Il en va à la fois de ton honneur et du mien. J'espère que tu le comprends !

Il l'entraîna au-dehors, vers la place publique. il se dégagea un peu sèchement, malade à la vue de l'échafaud, comme s'il allait y monter lui-même. Il suivit son père pour les derniers préparatifs, un goût amer dans la bouche. Tout cela, c'était pour voir une femme mourir. Une femme accusée de sorcellerie, mais le jeune homme aurait parié sa vie qu'elle n'avait jamais usé de magie de sa vie entière.

La pendaison attira du monde, et Carlisle se refusa à suivre ce qui suivit. Son cœur se serra lorsqu'il entendit le craquement net du cou de la victime. Il blêmit, ne pouvant s'empêcher de regarder le corps qui se balançait dans le vide. Il avala difficilement sa salive, le cœur battant à tout rompre, les rires du groupe de pasteurs résonnant dans ses oreilles. Comment supporter ça ? Comment FAIRE ça ?! Une main se posa tout à coup sur son épaule et il sursauta. Mais ce n'était qu'Amélie, la fille des boulangers. Une de ses amies, avec quelques autres.


Amélie - Tu te sens bien ? Tu es tout pâle...

- Je... Oui, ça va.

Elle lui serra la main une minute avec un doux sourire. Cette jeune femme était une perle, très douce, et sa grossesse la rendit quasiment lumineuse. Avec son mari, ils s'apprêtaient à reprendre la boulangerie des parents d'Amélie. Un métier bien plus honorable que celui auquel Carlisle était destiné.

- Excuse-moi, murmura-t-il.

Il la quitta, tremblant encore un peu, lorsque le groupe de pasteurs s'agita encore plus. Il tourna la tête, et eut la gorge sèche en voyant deux autres prisonniers qu'on emmenaient vers la Tour de Londres. Deux prisonniers, oui... Une femme et un adolescent. Sans doute une mère et son fils. Lorsqu'ils passèrent à sa hauteur, il resta saisi plusieurs secondes. Le jeune garçon avait des yeux verts très profonds, un air si vulnérable ! Quand à sa mère... Elle était... Était si...

Il regarda le convoi s'éloigner, alors que la foule se dispersait peu à peu. Il était très troublé, alors même qu'il n'avait vu le duo qu'une minute. Puis, sans même réfléchir, il prit la direction de la Tour de Londres. Il s'y rendait très souvent pour les procès, interroger les prisonniers, et ce genre de choses. Enfin, lui voulait surtout apporter réconfort et compassion aux condamnés à mort. Il passa les contrôles sans souci, tous les gardes le connaissaient depuis qu'il était petit garçon.

Il finit par retrouver la cellule où étaient enfermée cette femme, avec son fils. Il s'approcha des lourds barreaux, les regardant tous les deux. Il n'avait pas seulement pitié, c'était également...


- Pourquoi avez-vous été arrêté ? murmura-t-il.
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MessageSujet: Re: [Hors Chronologie] Jeune pasteur   [Hors Chronologie] Jeune pasteur EmptyJeu 22 Aoû 2013 - 23:29

Esmée serra son fils contre elle, inquiètes et soucieuse quand on les embarqua alors qu’Edward, avait simplement… Enfin, Esmée n’avait pas vraiment compris tout ce qui venait de se produire… Tout ce qui lui importait, c’était de protéger son fils.

On les emmena dans un convoi, qu’avaient-ils fait de mal ? Elle posa ses yeux marron sur les bâtisses qui défilaient, pensive. Son cœur battant à plein régime, elle regardait le paysage défilé. Lentement, rendant l’atmosphère beaucoup plus lourde, beaucoup plus inquiétante.

Elle avait peur, aussi. Mais pas pour elle, pour son fils. Tout en avançant, elle entendit tout le monde dire :


-Gens-« Sorcières ! Sorcier ! »

Ils n’étaient pas des sorciers… Ô grand Dieu non ! Ils étaient… Normaux. Elle se souvenait d’avoir été accostée le matin même. On les accusait d’être des sorciers… Mais pas du tout ! Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Rien que de s’imaginer ce qui allait se produire… Elle pensait à son fils. Il ne méritait pas de mourir si tôt ! Il avait encore une belle et longue vie devant lui, prometteuse… Elle se moquait de mourir… Mais pas son fils… Pas si tôt. Elle aperçut au loin la Tour de Londre. On les y emmenait, visiblement. Elle se mordit la lèvre, soucieuse. Il y avait du mouvement dans les environs…

Elle tourna la tête et aperçut ensuite quelqu’un qu’on… Qu’on… Elle dégluti, veillant à cacher la scène à son fils. Après tout, c’est tout ce qui lui importait, à présent. Plus rien d’autre que la survie de son fils n’avait de sens. Elle savait ce qu’il arrivait aux gens qu’on accusait de sorcellerie… Elle le savait, et… N’allait jamais voir ces meurtres. Jamais. Elle trouvait cela inhumain, atroce, improbable… Plus ils avançaient, moins elle était rassurée. Elle savait ce qu’ils allaient advenir d’eux… Son cœur battait dans ses tempes, la nervosité s’affichait parfaitement dans son regard. Elle fixa son fils, ne sachant que faire, perdue.


Ils arrivèrent à ladite Tour et deux gardes les prirent sans ménagement, on voyait très nettement le dégoût dans leurs yeux –Où était-ce du simple mépris ?-. Elle fixait encore son fils quand on les enferma.
Esmée retint ses larmes, elle devait se montrer forte. Ne pas craquer, pas devant son fils… Mais ils risquaient de mourir. Non, ils allaient
mourir

Elle perçut des bruits, quelqu’un venait ? Qui ? Et pourquoi ? De la pitié ? Elle aperçut un jeune homme, à peine plus jeune qu’elle, s’approcher des barreaux, plus que solide, de leur prison. Cet homme avait des cheveux courts et blonds, un visage assez… Enfin, elle le trouvait assez beau, il fallait l’avouer.


-Homme- « Pourquoi avez-vous été arrêté ? »

Il avait dit ça en murmurant. Elle soupira, ayant un mélange d’amertume, de tristesse et de peur elle lui répondit malgré tout.

-« Sorcellerie… »

Un seul mot, un seul murmure, qui voulait tout dire. Absurde, mais… Pourtant bien réel. Elle ne voulait pas de compassion. Cela n’allait pas les aider, en aucun point. Mais… Comment refuser de répondre à cet homme ? Comment cela se faisait qu’elle… Lui faisait, étrangement confiance . Elle se leva, pour s’approcher des barreaux. Pas trop près non plus, mais suffisamment pour pouvoir parler à cet homme. Homme qu’elle ne connaissait pas, mais… Rien que les traits de son visage lui inspiraient confiance. Devrait-elle être méfiante ? Oui. L’était-elle ? Oui, aussi… Mais pas autant qu’elle le devrait.

-« Aidez mon fils, je vous en conjure… Aidez-le… Sauvez Edward… »

Esmée l'avait murmurer, très bas...Elle se rendit compte de ce qu’elle venait de dire, et ne pu empêcher de pleurer silencieusement, elle détourna le regard, ne regardant plus cet homme, ni Edward… Effrayée ? Oui. Inquiète ? Oui, aussi.
Un goût amer restait dans sa bouche. Et un sentiment de colère, d’amertume s’empara d’elle. Esmée serait prête à tout ce qui était en son pouvoir pour le sauver. À tout. Mais… Elle savait que c’était perdu. Que même si elle convainquait cet homme, tout était perdu. Tout. Son cœur se serra, douloureusement.

Elle s’éloigna, touchant le mur glacé de la prison, elle s’assit sur le sol, dos contre mur, ramenant ses jambes contre elle.
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MessageSujet: Re: [Hors Chronologie] Jeune pasteur   [Hors Chronologie] Jeune pasteur EmptySam 24 Aoû 2013 - 10:25

-« Sorcellerie… »

Un mot lâché dans un murmure. Un murmure inquiet, désespéré, et pourtant si lourd. Un mot qui ne signifiait qu'une seule chose à leur époque. Cette femme et son enfant étaient déjà condamnés. Qu'il y ait un procès ou non, à partir du moment où ils étaient accusés de cela, plus aucune défense ne pourra compter. Ils allaient mourir. La femme se leva. elle était plus petite que lui, avec de beaux yeux en amande, très expressifs. même s'il n'y lisait que peine, colère et méfiance, il les trouva particulièrement beau. Elle se rapprocha un peu. Il ignorait quoi dire, cette fois, pour la rassurer.

-« Aidez mon fils, je vous en conjure… Aidez-le… Sauvez Edward… »

Il sentit son cœur se serrer, alors que les yeux de cette femme se remplirent de larmes. Il aurait tant voulu, à cet instant, l'aider, la sauver, l'emmener, elle et son enfant, le plus loin possible d'ici. Il attrapa un barreau, s'y accrochant presque désespérément, et se força à réfléchir, tête baissée. Convaincre son père de les libérer ? Impossible... Il avait encore en mémoire leurs rires lorsque la femme de ce matin avait rendu son âme à Dieu. Il se voyait déjà se présenter à son père en lui demandant de laisser la vie sauve à deux personnes soupçonnées de sorcellerie. Dans le meilleur des cas, il se heurterait à des rires moqueurs. Et au pire, il aura droit à quelques coups, peut-être même à un exorcisme si son père croyait que la femme l'avait envoûté, et s'il était de bonne humeur.

Tenter de les faire évader ? Il observa la lourde grille de la prison. Ce n'est pas avec ses petits bras qu'il réussira à ébranler ça... Quand à crocheter la serrure, il en était incapable. Mais... Voler les clés ? Les faire disparaître à la faveur de la nuit ? Un plan commença doucement à se former dans son esprit. Il voulait tant aider cette femme et son fils, alors qu'il ne les connaissait même pas. Et s'il se faisait prendre, il mourra avec eux, sans le moindre doute. Mais c'était plus fort que lui. Il regarda de nouveau la jeune mère.


- Cette nuit, murmura-t-il. Attendez-moi, je reviendrais.

Il s'enfuit ensuite comme un voleur et retourna en courant jusque chez lui. Son père était absent, sûrement aux procès de ses victimes. Il avait un peu de temps. Il monta dans sa chambre, sortant ses livres et les feuilletant fiévreusement. Depuis qu'il était petit garçon, il se passionnait pour la médecine, l'anatomie, les simples... il avait déjà soigné des gens, dans le dos de son père. Aujourd'hui...

Il trouva ce qu'il cherchait, puis partit aussitôt en quête des plantes qu'il lui fallait. Il était pressé, même s'il savait que les prisonniers restaient bouclés plusieurs jours, parfois plus de deux semaines, avant d'avoir un simulacre de procès et être condamnés. Son père se plaisait à répéter que les proies étaient plus tendres à écraser après un peu de temps passé à croupir dans un cachot.

Le soir, il revint à la Tour de Londres et s'y glissa, connaissant certains passages enfouis, découverts lors de son enfance. Il posa un paquet d'herbes, enveloppés dans un petit tissu, dans un conduit d'aération, et y projeta quelques étincelles. Il commença à brûler lentement, déclenchant une fumée blanche. Ceux qui la respirait tombaient rapidement endormis, et pour plusieurs heures. De quoi assommer les gardes et surveillants.

Lui-même plaqua un mouchoir sur son nez et sa bouche pour traverser la zone infestée de fumée. Il se dirigeait vers les cachots lorsque soudain, un bras dur et glacé le saisit au torse, alors qu'une main tout aussi glaciale se posait sur sa bouche. Il ne put hurler, se débattant comme il le put. Mais celui qui le tenait était bien plus fort que lui.


- Ça ne sert à rien, murmura une voix rauque.

Presque aussitôt, il sentit des crocs s'enfoncer dans gorge. Et un feu brûlant, terrible, abominable s'insinuer dans ses veines. Lorsque son agresseur le relâcha, il hurla de toute la force de ses poumons, tant la douleur était dure et violente. Il sentit à peine qu'on le soulevait et l'emmenait, entraîné dans un océan de souffrance sans nom.
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