"Ne meurs pas..."

Une nuit sans étoile avait lieu en ce moment même dans la réserve des Quileutes. Une nuit comme le loup n’aimait pas en voir. Ténèbres et noirceur, froid et silence étaient des éléments caractéristiques de ses soirées, de ses nuits où les astres du ciel disparaissaient. Superstition pour certains, élément de discernement pour les autres. Oui, les Indiens faisaient partie de ses êtres humains ou les superstitions et les croyances mythologiques étaient un peu à l’image des dogmes pour les catholiques.

Cette nuit-là, c’était au tour de Jake de patrouiller dans la réserve. Une immense angoisse lui traversait l’esprit. Tout avait tellement changé depuis cette maladie, tout avait tellement évolué. Les Cullens avaient fait le choix de redevenir humain. Le pacte n’avait donc plus aucune raison d’exister. Jacob aurait quant à lui pouvoir quitter son rôle de protecteur, de Loup. Il n’avait cependant pas voulu. La menace sangsue était toujours d’actualité et Nessie avait toujours autant besoin de protection, d’aide, de soutien…

Nuit noire, nuit de folie… La superstition Quileute était tel qu’elle habitait Jacob jusqu’au plus profond de son être. Le loup était habité de la même certitude depuis le début de la soirée. La mort habitait cette nuit. L’esprit de la mort se baladait dans la réserve et dans les environs de Forks pour prendre la vie d’un ou d’une innocente…

*Pourquoi penser cela ? Personne ne court de danger. Ce ne sont qu’histoire de grand-mère pour effrayer les enfants avant de dormir*

Enfin du moins, c’était ce qu’essayait de croire le loup. La mythologie n’avait rien à voir avec les disparitions et mort réguliers de l’histoire de ses nuits sans clarté. Pourquoi donc une peur si irraisonnable habitait le garçon ? Pourquoi donc lui qui n’avait jamais été effrayer par la mort en avait-il aujourd’hui une peur bleue ? Plus il réfléchissait à cette question, plus la réponse lui sautait aux yeux. Nessie… Depuis sa transformation en humaine, la mort pouvait le frappé à n'importe quel moment. Jake pouvait perdre sa raison de vivre à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit… Et cela, le garçon n’arrivait pas à l’accepter.

*Jacob… Arrêtes de nous traumatiser avec des idées si sombres… N’oublie pas que nous côtoyons tes pensées lorsque nous sommes aussi transformés…*

Cette voix, celle de Seth venait de tirer le loup de ses pensées. Son binôme de garde avait dû subir la mélancolie et la peur qui tenaillait le jeune Quileute. Jake s’efforça alors de ne plus penser à cela. Il tenta de tourner son esprit sur autre chose. Mais cela était-il encore possible ? L’idée que Nessie puisse mourir un jour l’obnubilait quotidiennement. Le jeune Black en venait même à faire des cauchemars où il voyait Nessie se faire tuer par un être au sang-froid.

Fermant son esprit à toute autre pensée que celle de la garde, Jacob remarqua alors que ses pattes l’avaient amené tout près de la maison des Cullens. Arrivé sur place, il entendit alors un cri strident, il entendit la voix de Nessie hurlé…

Sans vraiment réfléchir Jacob se précipita dans la direction d’où provenait la voix de la petite. Rejoignant rapidement la chambre de Renesmée, Jake vit alors Jane Volturi prendre la fille de Bella et d’Edward par le cou et la mordre violemment. Le regard de la sorcière se tourna alors vers le Quileute qui commença à ressentir une immense douleur. C’était comme si un feu dévorant le brulait de l’intérieur.

Impossible… Le loup ne pouvait défendre sa protégée. Une colère immense l’habitait à ce moment précis. Comment pouvait-il être aussi impuissant face à cette créature du démon ? Comment pouvait-il laisser Nessie mourir de cette manière. Comment ?

Ce fut ce moment-là que choisit le corps du garçon pour sécréter l’adrénaline qui le tira violemment du sommeil. Levant le poing, le loup explosa le mur qui était à côté de lui… Une sueur froide lui coulait alors dans le dos…

-NOOOOOOON ! NESSIE...

Se levant alors rapidement, le Quileute s’habilla et partit en direction de la villa Blanche pour s’assurer de la bonne santé de la petite Nessie Masen. Une fois arrivé sur place, le jeune Black s’approcha de la porte d’entrée et appuya comme un malade sur la sonnette.

Qui aurait cru que s'endormir soit si difficile... Carlisle était encore allongé, bien que tout le reste de la famille soit debout, plus ou moins en forme, ou en tout cas, capable de se déplacer correctement. Lui aussi pouvait lorsqu'il le devait, mais il était encore très fatigué. Aro lui avait assuré mille fois que oui c'était normal, que tout allait bien se passer, qu'il ne fallait pas s'en faire, et qu'il était plus épuisé juste parce qu'il était plus vieux. Vieux... S'entendre dire ça de la part d'un vampire de 3 514 ans était assez ironique. Aro et ses frères faisaient parti des personnes les plus âgées au monde, ils avaient traversés les siècles, les millénaires, et ils osaient dire que les autres étaient "très vieux". Bah voyons. De toute manière, même si Carlisle ne faisait pas son âge, il n'avait que vingt-trois ans. A peine plus âgé que ses enfants adoptifs, somme toute.

Il se leva avec un grand soupir, se massant les épaules. Il n'avait toujours pas digéré le fait d'être redevenu humain. Le passage était douloureux, pour ainsi dire... Ce n'était pas la souffrance physique qui le taraudait, plutôt la souffrance mentale. Accepter le fait d'avoir été responsable d'une pandémie. D'avoir tué un humain, même si ce n'était qu'un vulgaire pédophile que Caïus s'était fait une joie de "sélectionner", à sa façon. Il était harcelé par les cauchemars de sa "première humanité", de ses premières années. Il avait même rêvé de son père, la nuit dernière, ce qui l'avait assez choqué. Humain. Humain de nouveau... On avait beau savoir comment cela allait se dérouler, savoir ce qui allait vous arriver, rien ne préparait vraiment à cela. Rien n'aurait pu le préparer à ça...

Il resta un moment devant le miroir sur pied, près de la porte de sa chambre. Humain... Il toucha d'une main tremblante sa joue chaude et élastique. Sentit son souffle. Combien de temps faudra-t-il avant de s'habituer à cela ? La pâleur mortelle avait disparu. le doré des yeux également. Ils étaient redevenus gris-vert, d'une couleur rappelant la couleur des yeux d'Edward. Il passa une main dans ses cheveux, le cœur battant. C'était un peu trop d'un seul coup. Il avait été médecin suffisamment longtemps, néanmoins, pour reconnaître les symptômes précédant un évanouissement et retourna s'asseoir aussi sec. Pour se relever aussitôt en entendant quelqu'un sonner furieusement à la porte. Quoi, il y avait eu un nouveau drame ?! Il se précipita hors de la chambre, filant aussi vite qu'il le pouvait, et tomba nez à nez sur Jacob, qu'il n'avait pas revu depuis sa seconde transformation.

- Jacob, souffla-t-il. Ça t'amuse de nous faire peur ? Après la guerre et la pandémie, j'osais espérer un peu de calme.

- Ou est Nessie... Comment va-t-elle ?

Il tordait le cou, essayant d'entrer, ou d'apercevoir Renesmée. Carlisle leva les yeux au ciel et le fit passer, refermant la porte derrière lui. Nessie devait sûrement se reposer, comme tous les autres d'ailleurs. Ou essayer de se reposer. Avec un vacarme pareil, la tâche ne devait pas être aisée, très loin de là. Il aimerait bien que Jacob, pour le bien de tout le monde puisse comprendre qu'en tant qu'ex-vampires, avaient un peu plus à faire pour se remettre de tout ça. De toute une vie, pour la plupart d'entre eux ! Réapprendre à manger, dormir, respirer. Différencier le jour et la nuit. Se remettre. Réapprendre à vivre.

- Pourquoi es-tu aussi paniqué ?

- Je veux m'assurer qu'elle est bien vivante...

- Il n'y aucune raison qu'elle ne le soit pas, elle ne risque rien, ici. Essaye de comprendre que Nessie comme nous avons besoin de plus de temps que les humains pour... Enfin, tu vois. Donc commence par te calmer !

Jacob se laissa tomber dans le fauteuil le plus proche, alors que le médecin s'appuyait contre le mur, pour supporter la fatigue. Là, pour le moment, il avait un peu de mal à gérer et comprendre les troubles d'un adolescent un peu névrosé qui avait grandit trop vite. Il s'excusa en balbutiant, alors que l'ancien vampire restait silencieux. Il était las, et ne voulait pas d'une dispute ou de quoi que ce soit du genre.

- Vous avez sûrement raison... Puis-je la voir quand même ?

Carlisle fit un geste vague en direction de la porte de l'escalier, qui menait à la chambre de Marylou et à celle de Nessie. Qu'il y aille donc.

- Ne la réveille pas si elle dort, murmura-t-il.

Il le regarda filer, les yeux dans le vague, puis retourna lui-même s'asseoir tranquillement. Encore un peu de repos et ça ira mieux. Juste un peu.

Personne ne lui ouvrait encore la porte… Pourquoi cela durait-il aussi longtemps ? Les secondes semblaient durer des minutes, non des heures. À cette vitesse-là, Nessie serait peut-être déjà morte lorsqu’il arriverait à côté d’elle. Jacob n’avait jamais envisagé cette perspective. Cependant, depuis la transformation de sa protégée. Cette hypothèse l’effrayait au plus haut point. Vivre sans elle était aujourd’hui impossible à ses yeux. Elle était ce qui le faisait vivre, lui donnait envie de continuer à avancer malgré la malédiction lupine de son clan.

Dix secondes venaient de s’écouler depuis que le jeune Quileute appuyait désespérément sur la sonnette. Étaient-ils tous morts ? Bella, Edward, Carlisle… Jane les avaient-elles tous massacrés ? Devait-il enfoncer la porte ? Jake se sentait terriblement impuissant. Plus les secondes défilaient et plus l’envie d’enfoncer l’entrée de la maison semblait la plus raisonnable aux yeux du Quileute. Au moment même où Jake s’apprêtait à mettre son plan à exécution la porte s’ouvrit sur Carlisle.

-Jacob ! Ça t'amuse de nous faire peur . Après la guerre et la pandémie, j'osais espérer un peu de calme.

Jake n’entendit même pas la question du chef de famille qu’était Carlisle. Une seule et même pensée lui traversait l’esprit: *Nessie était-elle encore en vie ?* Cherchant du regard l’enfant dans le salon, le loup ne la voyait pas. Qu’était-elle devenue ? Que se passait-il donc ici ? Jane avait-elle déjà terminé son massacre ?

-Où est Nessie... Comment va-t-elle ?

Cette phrase avait fusé de l’esprit du Quileute sans même que ce dernier ne remarque qu’il l’avait vocalisé. Surprotecteur… Voilà bien ce qui pouvait qualifier le mieux l’instinct de Loup, l’imprégnation. Ce phénomène lupin obligeait les Quileutes qui le contractait à s’oublier, à ne plus penser à eux mais à leur protégé. La peur de perdre ce dernier était aussi une caractéristique de l’imprégnation qui pouvait permettre de comprendre le comportement du jeune Jacob Black.

Carlisle ne comprenant pas le comportement de Jacob tenta d’en savoir un peu plus sur l’état de panique du garçon.

-Je veux m'assurer qu'elle est bien vivante…

Ne cherchant ni à s’expliquer, ni à se calmer, Jacob était toujours là sur le seuil de la maison à chercher des yeux celle dont il avait rêvé la mort des dizaines de fois. L’état du garçon, quasi névrotique, n’aidait pas le docteur qu’était Carlisle à comprendre le pourquoi de cette panique quasi viscérale que vivait le garçon. Le grand-père de Nessie tenta quand même de rassurer le loup.

-Il n'y a aucune raison qu'elle ne le soit pas, elle ne risque rien, ici. Essaye de comprendre que Nessie comme nous avons besoin de plus de temps que les humains pour... Enfin, tu vois. Donc commence par te calmer !

Entrant enfin dans la maison, le garçon se laissa tomber sur un fauteuil se tenant la tête dans les bras. Jacob ne comprenait pas vraiment ce qu’il lui arrivait. La dernière fois qu’il avait eu aussi peur pour quelqu’un était à l’époque où Bella allait faire son choix, non réfléchie, de devenir un vampire. Et même à cette époque, le Quileute n’en avait pas fait autant de cauchemar.

-Vous avez sûrement raison... Puis-je la voir quand même ?

Carlisle ne chercha pas à discuter avec le Quileute ou à le raisonner. Son état de fatigue l’empêchait de jouer le rôle de papa-poule qu’il appréciait de jouer avec Jacob et les membres de son clan. Indiquant la direction de la chambre, le Cullen demanda simplement au garçon de ne pas réveiller Nessie…

-Merci Carlisle…

Le Quileute se leva doucement et partit en direction de la chambre de sa protégée. Tout au long de sa marche, le garçon imaginait les pires choses. Avançant d’un pas silencieux mais rapide, Jake ne tarda pas à se retrouver dans la chambre de Nessie. Cette dernière dormait profondément dans son lit. Le loup s’approcha doucement du lit, la contempla dans son sommeil. Resnesmée n’avait donc rien…

Cette peur irrationnelle qu’avait saisie Jacob ne se décidait pas à le quitter. La petite était pourtant saine et sauve devant lui. Elle était d’ailleurs paisible dans son sommeil. Le jeune homme s’approcha un peu plus de l’enfant et lui prit doucement la main sans la réveiller. Nessie était magnifique, sa lente respiration réussit à calmer son protecteur.

*Pourquoi ai-je si peur ? Je ne veux pas te perdre Nessie…*

Le loup resta là doucement à la regarder. La porte de la chambre entre ouverte envoyait un petit rayon de lumière sur le visage de la petite et lui donnait un air angélique. Jake sourit deux secondes avant de fermer les yeux. Contempler Nessie commençait à lui rappeler le cauchemar qu’il venait d’avoir. Pourquoi donc cette peur était-elle aussi présente chez lui ? L’imprégnation développait-elle toujours ce côté surprotecteur chez les loups Quileutes ?

-Nessie…

Non, vivre constamment dans la peur de perdre cette enfant était le prix à payer pour la protéger, pour lui assurer un avenir… Jake ferma doucement son esprit à toutes ses pensées obscures et embrassa tendrement Nessie sur le front. Puis, gardant toujours la petite main de l’enfant, il resta à côté passant son temps à la contempler, à se rassurer de la voir vivante…

Tante Rose et oncle Emmett faisaient leurs préparatifs de départ. Eux deux et Ashley cherchaient un appartement ou une maison où ils pourront s'installer, et avoir une vie normale. Ils partaient. Ils allaient travailler, se faire à une nouvelle vie, avoir de nouveaux amis, bref, avoir ce dont ils rêvaient depuis si longtemps. Ashley, libérée de la maladie, pourrait aller au collège et reprendre ses études. Terminée, sa vie d'orpheline malade, de vampire qui avait peur du sang. Elle avait désormais tout ce dont elle avait toujours rêvé. Une vie loin des docteurs, une vie au soleil, avec un papa, une maman, bientôt un petit frère ou une petite sœur. Une vie où elle suivra d'autres enfants au parc après les cours, et où ses plus gros ennuis seront le prochain devoir de maths ou trouver une idée pour l'anniversaire de sa mère. Une vie si humaine, normale, et heureuse. Nessie savait que tante Rose fera une très bonne mère. Elle ira leur rendre visite dès qu'elle le pourra. Elle ira peut-être aussi passer des vacances avec eux, qui sait ? Ce serait bien.

Puis il y avait Jasper et Alice... Les seuls de la famille à être restés vampires. Ils avaient déjà quitté la maison, pour aller s'entraîner à Volterra, et ils manquaient terriblement à tout le monde. Pour la petite, c'était un choc, un choc de ne plus les voir au quotidien, et surtout de les voir rester dans ce monde qu'elle avait fuit sans hésiter, à la manière de Rosalie. Eux y étaient restés. Délibérément. Et pourquoi ? Elle ne comprenait pas leur choix, pourquoi ils étaient partis. Et le reste de la famille ? Reviendront-ils un jour ? Pourquoi vouloir rester dans les ténèbres ? Pourquoi vouloir continuer à courir le monde sans jamais se poser nulle part ? Pourquoi être partis ? Pourquoi ne pas rejoindre l'humanité ? Elle cherchait une réponse à cette question, à ce départ qui la bouleversait.

Et ce n'était pas terminé. Les départs n'étaient pas que ceux-là. Marylou et Nahuel partaient eux aussi, et elle ignorait encore s'ils resteront au moins à Forks, ou s'ils s'en iront bien plus loin, tout là-bas, dans le pays d'où était issu Nahuel. Une immense forêt vierge et tropicale, au cœur du Brésil, où ils côtoieront des tribus comme celle de Jake. Une vie dans un environnement très chaud et humide, sous un soleil brûlant, entre des plantes grimpantes, de très hauts arbres, des insectes partout, une chaleur suffocante, un mode de vie si différent. Nessie avait si peur de ne jamais les revoir, tous les deux ! Marylou était une grande sœur. Nahuel un grand frère. Elle les aimait, elle les aimait tous les deux, et refusait qu'ils disparaissent comme ça de sa vie.

Préoccupée, elle mit beaucoup de temps à s'endormir. Et ce fut pour un sommeil peuplé de lourds cauchemars où elle perdait peu à peu de vue tous ceux qu'elle aimait, où son monde se réduisait en miettes. Elle avait tant rêvé d'être humaine, mais ces multiples départs la déstabilisait. Elle était très perturbée, depuis quelques jours, même si elle s'efforçait de le cacher à sa famille et à Jacob. Elle cherchait ses marques, dans un univers qui venait de voler en éclat, et en était troublée. Elle n'avait qu'un an, après tout.

- Nessie…

Elle crut entendre une voix, puis sentir un léger contact. Elle garda les yeux fermés, trop lasse pour les ouvrir tout de suite. Elle resta ainsi un long moment avant de se résigner, ouvrir les yeux, et voir Jacob assis sur le lit, à son chevet. Pourquoi attendait-il ici ? Qu'avait-elle fait ? Elle retint un soupir, sans bouger. La réalité la rattrapait à nouveau, l'enveloppait comme un gros cocon qui chercherait à l'étouffer. Elle remua comme elle put sous sa couette pour aller se blottir dans les bras de Jacob. Mais la chaleur qu'il dégageait l'incita bien vite à s'extirper de la couette en question pour rester simplement en pyjama. Elle passa les bars autour de son cou, le regard dans le vide. Son petit chat, roulé en boule sur la table de chevet, miaula légèrement puis se rendormit aussi sec.

- T'es pas obligé de toujours rester à côté de moi pour voir si je vais bien, souffla-t-elle. Car ça va, moi. Je vais bien maintenant.

Elle avait appris à mentir, depuis le temps, et ne le regrettait pas. Très utile lorsqu'on veut cacher ses états d'âmes ! Bon, ça ne fonctionnait absolument pas avec son père, mais il trichait avec son don, lui. Quand à celui de Nessie, il ne lui avait absolument jamais servit, et cela ne l'inquiétait pas plus que cela de l'avoir perdu, par ailleurs. En tout cas, peu importe ce qu'elle ressentait, Jacob n'avait pas besoin de souffrir avec elle. Il n'avait pas besoin de savoir qu'elle avait l'impression qu'on lui avait volé son enfance, qu'elle était mal d'avoir grandit bien trop vite, et devoir faire face à des choses dont elle n'aurait jamais dû entendre parler, ni comprendre, avant des années.

- Qu'est-ce tu vas faire, maintenant, Jake ? Tu vas rester un loup ? Et après ? tu veux faire quoi comme études supérieures ? Comme métier ? Qu'est-ce que tu veux faire de ta vie ?