Histoires de mamans

Renée avait l'impression de brûler littéralement d'impatience, agitée et nerveuse, sautillant presque sur son siège. Voilà un bon mois et demi que la guerre était commencé. Le mois de Décembre avait apporté avec lui vent glacial et un peu de neige. Devenue insensible aux changements de température depuis sa transformation, Renée en profitait pour porter des tenues d'été légères et vives comme elle les aimait. Elle regardait par la fenêtre de la voiture, observant le paysage. Elle n'était pas revenue au Népal depuis le mariage de sa fille aînée.

Athenodora eut un sourire amusée en la voyant se trémousser sur son siège et soupirer d'impatience. Mais Renée avait douloureusement hâte de revoir sa petite fille. Aro avait organisé, pour elle et ses soeurs, ce petit voyage. Elles avaient quittés leur abri sécurisé, en compagnie de Corin et deux autres gardes et étaient parties. Enfin. Enfin, elle allait revoir Lilwen, son bébé, sa petite fille, la chair de sa chair, son enfant, sa petite opale, sa chérie. Enfin. Elle poussa un énième soupir, tirant nerveusement sur sa longue robe bleue turquoise à la mode Italienne, les pieds sanglés dans des sandales blanches à talons. Ses belles-soeurs s'amusaient souvent à l'habiller, déclarant qu'une épouse de l'un des trois frères Volturi se doit d'être toujours très élégante.

Ils arrivèrent enfin au chalet, et Renée sentit un frisson la parcourir toute entière. Elle sauta avec ses sandales dans la neige et le froid de mois de décembre, pas du tout gênée d'être bras nus. Elle prit à peine le temps de s'annoncer, d'autant plus que les Cullen savaient qu'elles arrivaient, et chercha directement sa fille.

Le doux bruit d'un coeur battant et qu'elle reconnaîtrait entre mille. Des bruits de pas précipités. Renée se mit à genoux sur la moquette juste à temps pour recevoir avec bonheur sa petite Lilwen dans les bras. Elle la serra avec amour, aussi fort qu'elle le pût sans toutefois la blesser. Elle soupira de bonheur, les yeux fermés, respirant l'odeur sucrée de son enfant, la berçant contre elle, l'étreignant de tout son amour.

Renée : - Tu m'as manqué, ma petite puce.

Elle l'écarta d'elle pour faire une vérification globale. Elle semblait en bonne santé mais un peu trop maigre à son goût. Il allait falloir qu'elle se nourrisse plus que ça. Carlisle essuya une petite saleté sur la joue de sa fille et ré-ajusta ses vêtements, prenant un peu de temps pour mettre bien ses cheveux.

De son côté, Sulpicia cherchait sa fille, l'air anxieuse. Renée souleva sa petite dans ses bras et la suivit. Sulpicia finit par trouver la jeune garde dans la pièce d'à côté.


[A Sulpicia.]

La guerre durait, encore et encore. Elle prenait de l’ampleur et Sulpicia ne voyait Aro que très peu de fois, durant quelques minutes. Bien sûr, elle était inquiète pour lui, pour les jumeaux, pour les gardes qui se battaient et qui ne reviendraient peut-être jamais. En d’autres mots, elle était morte d’inquiétude mais les laissait combattre pour le bien de tous, comme à chaque guerre. Et puis, elle avait été là lors de la réunion, elle savait parfaitement ce qui était en jeu, de quoi il en retournait et le nombre de vies en jeu par la même occasion. Mais soit ! Aujourd’hui, Sulpicia ne pensait pas à cela. Renée et elle allaient voir leur enfant, leur fille qui leur manquait terriblement. Renée semblait aussi hâtive et impatiente qu’elle, sautillant presque sur place à l’idée de voir Lilwen, sa petite fille. Sulpicia ne pouvait que partager son enthousiasme et être heureuse à son tour. Ils filèrent donc vers le Népal, direction : le Chalet Blanc. Elle-même ne l’avait vu qu’une fois, lors du mariage de Bella et Edward, mais n’y avait plus remis les pieds. Sur le chemin, elle constata qu’il neigeait abondamment, le paysage était tout simplement merveilleux. Bien sûr, elle avait déjà vu la neige, mais… Au Népal, c’était différent, presque féérique. Elle se sentait redevenue enfant, comme lorsqu’elle attendait Noël pendant des heures, veillait même pour être la première à le souhaiter à sa famille.

Ils arrivèrent au Népal, après plusieurs heures de voyage. Renée fut la première à descendre et à courir vers sa fille, qu’elle trouva dissimulée sous un meuble d’après ce que Sulpicia put constater. Quant à elle… Jane. Chercher, trouver Jane, la serrer dans ses bras, s’assurer que tout allait bien. Elle avait besoin de la voir, de l’embrasser. Sulpicia demanda à Carlisle ou était sa fille et se dirigea vers l’endroit renseigné mais croisa Jane avant qu’elle ne bouge. Instinctivement, elle la prit dans ses bras et l’embrassa partout, sur toutes les parties de son visage, couvrant ses cicatrices par la même occasion. Elle s’arrêta deux secondes, la prenant doucement par les bras, l’éloignant légèrement d’elle pour mieux la regarder. La jeune femme la regarda de haut en bas, la couvant du regard et lui dit alors :

Sulpicia – Comment te sens-tu ? Tu bois assez ? Tu as mauvaise mine, tu te sens bien ? Boire du sang animal… Ce n’est pas trop dur ? Ne t’inquiètes pas, quand tout cela sera fini, tu feras une cure de sang humain à la maison ! Ils ne t’ennuient pas trop, j’espère ? Tu t’en sors avec ta cousine ?

Mais, à peine Sulpicia eut-elle terminé de déblatérer toutes ces questions, elle la serra à nouveau dans ses bras et l’embrassa sur les deux joues, sur son front, la gardant dans ses bras encore un peu. Elle ne voulait lâcher Jane pour rien au monde, tant cette dernière lui avait manqué. Et dire qu’elle était là, bien vivante. Malgré sa pâleur, elle semblait en pleine forme. Sulpicia se souvenait encore de Jane, toute petite, à six ans, lorsqu’Aro avait ramené les jumeaux au château. Ce soir-là, elle avait été plus que furieuse. Si on lui avait dit que, des centaines d’années plus tard, cette fillette de six ans vaudrait tout l’or du monde pour elle… Non. Vraiment, non, elle ne l’aurait pas cru. Se tournant soudain vers les Cullen, se remémorant un souvenir qui la faisait craquer, qui lui donnait envie de pleurer si elle l’avait pu. Souriant, d’une voix qui montrait sa fierté et son attendrissement, Sulpicia dit :

Sulpicia – Si vous l’aviez vue, lorsqu’on les a recueillis à six ans… Ils pleuraient, tapaient des pieds ! Leurs parents étaient morts, les pauvres. Et Aro les a retrouvés et les a sauvés parce que les villageois les menaçaient à cause de leurs dons. Nous avons dû veiller sur eux tant ils étaient agités, ils ont même fugué du château parce qu’ils avaient peur de nous. Et pourtant… Des années plus tard, regardez-les ! Ils sont là. Et plus épanouis que jamais, qui plus est. Qui aurait cru que moi, vampire, j’aurais un jour des enfants aussi adorables. Et capricieux. Mais je les aime comme cela.

Sulpicia fit un grand sourire à Jane et lui frotta la tête avant de la serrer à nouveau dans ses bras.

Les combats étaient bien engagés, à présent, et s'étalaient dans le monde entier. Jane brûlait d'y aller, moins pour se battre que pour revoir Alec. Il lui manquait cruellement. Et encore plus depuis que les Cullen s'amusaient à la cuisiner. Présentement, elle était assise dans un coin du salon, suivant très, très distraitement le bulletin d'information. Les humains ne s'étaient encore rendus compte de rien, et il n'y avait aucune perturbation. Preuve que leur camps faisait du bon boulot. Tous les Cullen étaient réunis dans la pièce, à l'exception de Bella et Edward, partis chasser. Renesmée somnolait sur les genoux de sa tante Rose.

Jane se détourna de la télé, fixant plutôt la neige qui tombait doucement, venu de l'Himalaya. C'était aujourd'hui. Aujourd'hui que les trois épouses Volturi arrivaient. Jane était assez soulagée. Renée pourrait s'occuper de Lilwen, la réconforter, la consoler, la câliner, et tout ce qui s'ensuit. C'était son rôle, et uniquement le sien. Elle baissa le regard sur ses mains, les tordant nerveusement, puis se leva, regardant à nouveau par la baie vitrée.

Du bruit au-dehors. Une voiture. Carlisle partit pour aller accueillir leurs invitées. Jane ne bougea pas, entendant juste Renée entrer presque en courant et appeler sa fille. Elle vit de loin les retrouvailles, entre la mère et sa fille. Très touchant. Puis entendit Carlisle indiquer où elle se trouvait elle. Sulpicia arriva aussitôt, et avant que Jane ne puisse faire quoi que que ce soit, la prit dans ses bras, l'embrassant sur le visage comme si on venait de lui accorder la plus grande joie au monde. Et devant tout le monde ! Plus que gênée, Jane aurait rougi comme ce n'était pas permis si elle avait pu. Sulpicia s'écarta légèrement puis l'observa comme pour s'assurer qu'elle n'était pas blessée ni rien.

Sulpicia – Comment te sens-tu ? Tu bois assez ? Tu as mauvaise mine, tu te sens bien ? Boire du sang animal… Ce n’est pas trop dur ? Ne t’inquiètes pas, quand tout cela sera fini, tu feras une cure de sang humain à la maison ! Ils ne t’ennuient pas trop, j’espère ? Tu t’en sors avec ta cousine ?

Toutes ces questions avaient été posées très vite, et Jane n'eut même pas le temps de répondre. L'épouse d'Aro la serra à nouveau contre elle, l'embrassant sur les joues et le front. Jane trouvait incroyable un tel débordement d'affection. Sulpicia ne s'était tout de même pas attachée à elle à ce point, non ? Elle lui répondit d'un sourire maladroit, gênée. Et Alice qui semblait toute guillerette, et semblait sur le point de hurler "C'est mignon !". Carlisle était revenu, rejoignant sa famille. Elle évita de les regarder, tous. Surtout Alice ! Pas alors qu'elle avait une preuve sous les yeux du peu que Jane avait osé lui confier. Pas alors que tous les Cullen voyaient de leurs propres yeux que oui, elle avait une mère. Pitié, que personne ne se permette le moindre commentaire ! Sulpicia releva la tête.

Sulpicia – Si vous l’aviez vue, lorsqu’on les a recueillis à six ans… Ils pleuraient, tapaient des pieds ! Leurs parents étaient morts, les pauvres. Et Aro les a retrouvés et les a sauvés parce que les villageois les menaçaient à cause de leurs dons. Nous avons dû veiller sur eux tant ils étaient agités, ils ont même fugué du château parce qu’ils avaient peur de nous. Et pourtant… Des années plus tard, regardez-les ! Ils sont là. Et plus épanouis que jamais, qui plus est. Qui aurait cru que moi, vampire, j’aurais un jour des enfants aussi adorables. Et capricieux. Mais je les aime comme cela.

Sulpicia lui offrit un grand sourire, auquel elle répondit par une grimace consternée. "Sauvés" ? Elle lui ébouriffa les cheveux et la serra à nouveau dans ses bras. "Sauvés" ? Elle avait bien faillit hurler lorsque Sulpicia avait dit cela. "Sauvés" ?! Il les avait kidnappés, purement et simplement ! Alors qu'ils n'avaient que six ans. Elle se redressa très doucement, et secoua la tête.

- Sauvés... Kidnappés, plutôt... Mais c'est vrai que la fugue était stupide, on ne peut pas s'enfuir quand Démétri est dans le coin.

Sulpicia – Mais vous auriez sûrement été tués sans lui, alors cela reste un sauvetage, pour moi.

- Il fallait nous laisser mourir...

Sulpicia – Vous laisser mourir ? Cela aurait été une erreur monumentale ! Je suis contente qu'il vous ait sauvé, regarde-toi, aujourd'hui.

Jane se mordilla les lèvres, reprise par son envie de pleurer. Elle se leva d'un bond puis s'enfuit brusquement de la pièce, claquant la porte par mégarde. Elle retourna dans sa chambre, s'assit par terre sous la fenêtre, et entoura ses jambes de ses bras. Alec... Elle poussa un profond soupir, tête baissée. Alec... Pourquoi n'était-il pas là, avec elle ? On toqua doucement à la porte laissée entrouverte, puis Sulpicia entra doucement.

Sulpicia – Jane ?

Elle leva la tête puis la baissa aussitôt, crispée. Sulpicia vint s'asseoir près d'elle, puis l'entoura de ses bras, sans un mot de plus, simplement en la berçant. Jane s'accrocha doucement à elle, les yeux fermés, en étouffant mal un gémissement. Elle voulait partir d'ici, ne plus se rappeler, retrouver son frère. Son frère qui était le seul à la comprendre, à véritablement la comprendre, car il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Elle voulait le revoir.

Cela faisait déjà quelques jours qu'on lui avait annoncé la nouvelle. Sa maman passait la voir, sa maman quittait le grand lieu secret où son papa l'avait emmené pour la protéger pour venir voir Lilwen. Autant dire que la petite qui était fermé depuis plusieurs jours changea entièrement d'attitude et de comportement. C'était comme si on lui avait redonné gout à la vie, redonné gout à faire des bétises, redonné gout à tout. Sa maman venait et elle venait rien que pour elle. C'était vraiment super chouette.

Le jour de la visite de Renée, Lilwen avait tenu à ce que Jane lui coiffe bien les cheveux et qu'Alice lui choisisse une super belle petit robe pour que sa maman la trouve jolie. Lilwen entendit le bruit du moteur de la voiture qui débarquait celle qui était devenu la personne la plus importante de sa vie, celle qui lui avait donné la vie, qui était prêt à tout pour l'écouter et la rendre heureuse. Cette dernière, Renée pour les uns, maman pour deux personnes dans cette maison, n'eut d'ailleurs pas le temps de vraiment se posé que sa fille lui sauta dessus et la noya d'un de parole vite coupé par toute l'affection qu'une mère pouvait donner à ses enfants.

Après cela, ce fut au tour de Jane de retrouvé sa maman à elle. Mais là, Lys ne comprit pas bien ce qui se passait. Sa cousine n'avait pas vraiment l'air heureuse de revoir celle qui l'avait adopté. Lilwen ne comprit d'ailleurs pas grand chose à l'histoire que la maman de Jane raconta. La petite étant trop occupé à jouer avec les cheveux de Renée. La petite profita du départ précipité de Jane et de Sulpicia pour raconté tout ce qu'elle avait vécu ici: son malaise, ses jeux avec Nessie, son malaise, ses jeux avec Jane, son malaise, la présence de Jane et encore son malaise...

Lys: - Et puis maman, je sais pas pourquoi mais d'abord Isabella elle m'aime pas du tout... Tu m'avais dit qu'elle m'aimerait bien mais en faite, c'est pas vrai. Elle ne m'a jamais adressé la parole... Elle ne m'a jamais fait confiance en me laissant joué seul avec Nessie. Et puis elle me regarde toujours comme si j'était une monstre pas belle et pas gentille... Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Je lui ai rien fait de mal pourtant ? Suis-je un monstre maman ? Est-ce de ma faute ? Hein répond moi ? S'il te plaiiiit.

La petite venait de se mettre à pleurer en évoquant cette situation qui la rongeait depuis pas mal de temps. Elle ne comprenait vraiment pas du tout l'attitude de sa soeur avec elle.

Renée tenait sa fille dans ses bras, serrée contre son coeur. Sa petite fille si mignonne ! Elle avait l'air en bonne santé, et Renée était pleinement heureuse de la voir bien vivace, en bonne santé, les joues roses et pleine d'énergie. Elle lui manquait tellement, mais c'était pour sa sécurité. Lorsque la guerre sera finie, elles renteront toutes les deux à la maison auprès de Marcus. et sa fille n'aura plus jamais rien à craindre, elle ne sera plus jamais séparée d'elle.

Elle aurait bien voulu que les retrouvailles se passent aussi bien entre Sulpicia et Jane, mais c'était loin d'être le cas. Elle ne comprenait pas du tout ce que pouvait ressentir les jumeaux, ne les connaissant pas assez pour cela. Ils étaient toujours sur leurs gardes et nerveux, ne se détendant qu'en de rares occasion. Renée les aimait bien, mais avait bien du mal à les cerner. Tout à coup, Jane s'enfuit, aussitôt suivie par Sulpicia. Que... Elle jeta un regard interrogatif à Carlisle, qui lui rendit un coup d'oeil navré. Renée se promit d'interroger Marcus à ce propos, désireuse de comprendre.

Lilwen reprit toute son attention en lui racontant ce qu'elle avait fait durant son séjour ici. Tous ses jeux avec Renesmée, la fille de Bella et Edward, ses occupations, la façon dont Jane s'était occupée d'elle, puis elle apprit que sa petit avait fait un malaise. Renée la ramena aussitôt contre son son, apeurée. Et re-vérifia aussitôt l'état de santé général de sa fille.

Lys: - Et puis maman, je sais pas pourquoi mais d'abord Isabella elle m'aime pas du tout... Tu m'avais dit qu'elle m'aimerait bien mais en fait, c'est pas vrai. Elle ne m'a jamais adressé la parole... Elle ne m'a jamais fait confiance en me laissant joué seule avec Nessie. Et puis elle me regarde toujours comme si j'étais une monstre pas belle et pas gentille... Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Je lui ai rien fait de mal pourtant ? Suis-je un monstre maman ? Est-ce de ma faute ? Hein répond moi ? S'il te plaiiiit.

Renée fronça les sourcils, alors que Lilwen s'était mise à pleurer dans ses bras. Elle la serra contre elle en la berçant. Qu'est-ce que c'était encore que cette histoire ? Pourquoi Bella rejetterait-elle Lilwen ? Renée connaissait sa fille aînée et savait que ce n'était pas son comportement habituel. Pourquoi agirait-elle ainsi ? Et cela blessait sa petite, en plus ! Renée n'avait certainement pas élevée Bella comme cela. Était-ce la transformation qui l'avait changé ?

Renée : - Bien sûr que non, tu n'es pas un monstre, ma chérie ! Ecoute, tu vas rester ici et jouer avec Renesmée. Je reviens.

Elle lui essuya ses larmes, l'embrassa tendrement sur le front puis la déposa au sol. Bella n'était pas là, mais peu importe. elle se dirigea à grands pas vers l'extérieur, puis arrêta net le mouvement D'Edward lorsqu'il se leva, visiblement dans le but de la suivre.

Renée : - Toi, mon cher beau-fils, tu restes ici ! Je ne t'ai pas demandé de venir !

Elle sortit dans l'air frais, sa robe légère claquant de le vent glacial et sur ses bras nus. Elle était furieuse. Et surtout n'en revenait pas qu'une telle situation puisse se produire. Elle marcha longtemps, trop choquée pour courir, puis trouva finalement son aînée, qui revenait sans doute de la chasse. Les yeux noirs, renée fila droit sur elle. son bras vola et elle colla une gifle magistrale à sa fille.

Renée : - C'est comme ça que je t'ai élevée ? cria-t-elle. C'est comme cela que tu te comportes maintenant ?! Bon sang, Bella ! Tu peux me rejeter, me haïr, ou tu ce que tu veux, mais je ne te permettrais pas de blesser Lilwen ainsi ! Pourquoi te comportes-tu comme ça ?! Tu me fais terriblement honte ! Que dirais-tu, toi, si je m'amusais à blesser Renesmée de la même façon que tu blesses Lilwen ?!

Carlisle avait annoncé à Bella, la veille, que sa mère et Sulpicia venaient leur rendre visite pour voir leurs filles le lendemain. Et… Très peu pour elle. Non, elle ne détestait pas sa mère, loin de là, mais Lilwen n’allait sûrement pas louper l’occasion d’enfoncer sa demi-sœur face à leur mère. Et… Pour le coup, elle craignait pour sa peau et sentait qu’elle risquait d’avoir droit à un beau sermon si elle restait dans les parages. La seule idée qu’elle avait eue, pour échapper à sa mère, était de partir à la chasse toute seule durant quelques heures pour ne revenir que bien tard. Après tout, si Renesmée était fatiguée, Renée n’allait jamais prendre le risque d’engueuler Bella alors que la petite dormait. Et elle n’aurait qu’à refuser de se retrouver seule à seule avec sa mère. Le tour serait joué, elle éviterait les sermons, les baffes, et la culpabilité. Que demander de mieux ? Cela pouvait marcher, elle en était sûre. Peu importe les sous-entendus d’Edward, il pouvait essayer de la faire culpabiliser, il n’y arriverait pas. Bella n’avait pas envie de s’expliquer et ne le ferait pas. Les raisons qui la poussaient à ne pas apprécier particulièrement Lilwen ne regardaient qu’elle, inutile de mêler les autres à cette histoire.

Le matin, Bella avertit donc Edward de l’endroit où elle comptait chasser pour qu’il soit au courant, rassuré, et surtout, qu’il arrête de la harceler. S’il était au courant de l’endroit, il ne serait pas inquiet et la laisserait partir pour éviter sa mère. Peut-être n’approuvait-il pas son comportement, son envie d’esquiver comme cela la situation, mais peu importe. Bella n’avait pas envie de rester là pour se faire sermonner… Elle n’était pas suicidaire à ce point-là. Prenant donc son téléphone pour rester joignable, seule condition d’Edward pour qu’elle parte seule pour chasser, la nouvelle-née sortit du Chalet pour se diriger vers les nombreuses forêts du coin. Elles recelaient d’animaux et ils pouvaient donc chasser sans risque d’extinction de l’espèce, d’autant plus que les humains ne s’aventuraient pas trop dans les montagnes pour l’instant. Ce qui les arrangeait parfaitement – surtout Bella. Aucun risque de « sentir » le sang d’un humain et de le mettre en danger en ayant envie d’y goûter.

Courant entre les arbres, se remémorant les techniques enseignées par Edward pour chasser, tendant l’oreille pour ne rien laisser au hasard et attraper la première proie qui passerait. La brûlure dans sa gorge était toujours là, ne se calmant jamais, encore plus présente lorsqu’elle avait soif. Naturellement, elle veillait à ne pas la laisser prendre trop d’ampleur pour préserver Renesmée. Certes, Edward lui avait dit qu’au bout d’un moment, elle serait capable de supporter l’odeur de son sang comme lui en avait été capable avec elle à force de la côtoyer. Oui, mais lui était plus vieux qu’elle, il avait plus d’expérience et des années, des années d’entraînement. Il avait goûté au sang, suivi un régime de sang humain, oui… Mais il avait eu la volonté de s’en sortir lui-même et pas seulement parce que « ce n’était pas bien ». Il s’en voulait et avait toujours détesté sa condition de vampire… Alors que Bella l’avait toujours souhaitée.

Cela faisait maintenant deux bonnes heures qu’elle était en train de chasser. Elle avait amplement apaisé la brûlure de sa gorge, ne la ressentant que brièvement comme d’habitude, mais il était hors de question qu’elle rentre maintenant. Bella ne voulait pas croiser sa mère… Pas tout de suite. Et puis, elle pouvait bien prendre un peu l’air, non ? Ils savaient tous qu’elle était partie pour un moment, voulant éviter au maximum l’arrivée de Renée et son sermon qui allait d’office suivre vu les dires de sa chère demi-sœur. Aucun doute à avoir, cette dernière allait en profiter pour enfoncer Bella, alors elle n’allait certainement pas rentrer maintenant. Seulement, comment savoir s’il n’y avait plus aucun risque ? Edward ne la laisserait pas des heures sans prendre de ses nouvelles. Elle lui envoya donc un message pour le rassurer et, en même temps, pour prendre la température. Normalement, dans la montagne, on capte très mal mais grâce à un réseau spécial ou elle ne savait quoi, son message passa sans problème. Marchant sans savoir trop que faire pour l’instant, Bella entendit un bruit, un souffle. Puis… Elle vit une silhouette familière, ressemblant à une vraie furie. Cheveux légèrement roux, traits ressemblant aux siens… Aouch. Renée. Seulement, le temps qu’elle ne le réalise, sa mère lui fonçait déjà dessus et… Lui colla une gifle magistrale. Bella fit un pas en arrière et tenta de se reprendre tandis que sa mère lui hurlait dessus.

Renée – C'est comme ça que je t'ai élevée ? C'est comme cela que tu te comportes maintenant ?! Bon sang, Bella ! Tu peux me rejeter, me haïr, ou tu ce que tu veux, mais je ne te permettrais pas de blesser Lilwen ainsi ! Pourquoi te comportes-tu comme ça ?! Tu me fais terriblement honte ! Que dirais-tu, toi, si je m'amusais à blesser Renesmée de la même façon que tu blesses Lilwen ?!

Parce qu’elle ne l’avait pas blessée, peut-être ?! Le jour de la réunion, se montrant transformée et mère à nouveau, Bella n’avait pas été blessée ?! Mais non, Lilwen était la seule qui comptait et la demi-sœur devait absolument mettre son ressentiment de côté pour la préserver. Mais… Même pas en rêve ! Elle n’avait rien contre Renée, ne la haïssait pas, ne la rejetait pas. Non, rien de tout cela. Mais accepter Lilwen aussi vite et agir avec elle comme avec une sœur, c’était trop lui demander. Elle lui faisait honte ? Mais, zut ! Elle avait le droit de ne pas aimer Lilwen, non ?! Et les raisons… Non. Bella ne comptait pas les balancer comme cela, personne ne devait s’en mêler. Si Renée voulait que Bella ne blesse plus sa fille, très bien. Elle ne réagirait plus comme elle l’avait fait, mais ne la traiterait pas comme une petite sœur pour autant. Elle ne savait pas quoi dire, passant par plusieurs émotions en même temps. La nouvelle-née était furieuse, choquée, blessée à son tour. Que sa mère ne comprenne pas, cette fois… Les choses avaient beaucoup changé, en fin de compte. Et tout cela à cause de Lilwen et des Volturi, en grande partie. Se tenant droite, faisant face à sa mère même si Bella n’avait qu’une seule envie, celle de courir et de partir loin d’ici, elle répondit :

Bella – Je ne te hais pas ! Et je ne t’ai pas rejetée, que je sache ! Ca n’a rien à voir, je...

Bella se tut, ne sachant comment poursuivre, tant elle était furieuse et blessée à la fois. Se mordant les lèvres, visiblement mal à l’aise et essayant de se contenir tant bien que mal. Comment parler à sa mère sans la blesser ? Sans l’inquiéter ? Sans reproduire la même scène que lors de la réunion ? C’était… Non. Bella ne pouvait définitivement rien dire. Partir ? S’éloigner de sa mère ? Pour aller où ? De toute manière, cette dernière la rattraperait bien assez vite ou l’empêcherait de faire ne serait-ce qu’un pas. Elle n’avait jamais vu sa mère aussi furieuse contre elle, ne s’était jamais pris une gifle aussi grosse et le regard noir qu’avait Renée suffisait à montrer à quel point sa colère était grande. Ces détails prouvaient bien que Bella n’irait pas loin s’il lui venait l’idée de s’enfuir. Mais quoi, elle n’allait pas rester là, sans rien dire. Si ? Elle n’avait pas envie d’une discussion mère-fille autour de ce sujet. Elles n’avaient pas parlé « sérieusement » depuis le mariage, même avant et Bella avait, d’ailleurs, cherché à éviter une possible discussion. Mais il fallait qu’elle marche. Qu’elle fasse quelque chose, qu’elle ne reste pas immobile, elle ne pouvait pas rester sans rien faire. Oui, Renée la suivrait, elle le savait. Sa mère n’allait sûrement pas la laisser s’esquiver comme cela, mais tant pis.

Bella – Laisse tomber, maman. Je...

Tandis qu’elle prononçait ces mots, Bella fit un geste de la main, la laissant retomber le long de son corps, soupirant ensuite. Elle fit demi-tour, revenant de l’endroit d’où elle venait, marchant à allure humaine. Marcher, pour au moins se calmer et ne pas élever la voix contre sa mère. Elle s’attendait à avoir une main l’agrippant ou la retenant alors qu’elle n’aurait pas fait dix pas, mais sa mère savait – logiquement – que Bella avait besoin de marcher dans des situations telles que celle-ci. Elle espérait, simplement, qu’elle la laisserait tranquille et n’insisterait pas. Enfin… Il s’agissait de Renée, donc c’était peine perdue, mais elle ne cherchait pas à l’éviter. De toute façon, à quoi bon ? Elle ne s’était juste pas attendue pas à une telle réaction de sa mère. Oh non, pas du tout…