Inattendu

Jasper entrait rarement dans un magasin de son plein gré. En général, c'était toujours pour accompagner Alice faire du shopping ou ce genre de sorties, ou pour des occasions spéciales. Ici, s'en était une de taille. Il cherchait un cadeau pour sa femme, pour l'anniversaire de leur mariage. Il contempla un moment les articles entreposés, et l'étal des bijoux. Il connaissait bien sûr les goûts de sa femme aussi bien que les siens, mais il restait indécis.

Vendeur - Besoin d'un conseil ?

- Je cherche un bijou pour notre anniversaire de mariage.

Vendeur - Déjà marié, le jeune monsieur ? Et bien, voyons voir...

"Le jeune monsieur"... Il oubliait toujours que pour les humains, il paraissait avoir la vingtaine. C'était parfois très, très pénible... Il passa dans divers magasins, et finit par atterrir dans des trucs de vêtements.. Sa femme avait déjà tout ce qu'il lui fallait, mais il savait qu'elle était une accro à la mode, et qu'un habit lui ferait plaisir, ou une robe de soirée. Il passait les tenues d'un œil critique lorsqu'il sentit une odeur différente des autres... Un, non, plusieurs vampires !

Il se retourna sèchement, tous les sens en alerte, et vit soudain Maria, tout près de lui. Totalement choqué, il ne put réagir, et se retrouva la seconde d'après plaqué contre le mur, Maria lui enserrant le poignet et l'embrassant langoureusement. Plusieurs humains observèrent la scène, ce qui l'empêcha de lui donner un coup de pied dans l'estomac pour se dégager. Elle finit enfin par se détacher de lui, sans toutefois le relâcher. Il lui jeta un regard assassin, néanmoins choqué de la voir.

- Qu'est-ce que... Que veux-tu ?! chuchota-t-il, furieux. Et qu'est-ce que tu fous là ?

"Maria devrait être habitué aux trahisons, mais... Se relevant, elle regarda sa sœur s'éloigner. Nettie ! Elle cracha de dégoût, écœurée. Elles qui s'étaient battues côte à côte des années ! Battues ensemble, soufferts ensemble, travaillés ensemble... Maria la regarda partir, ses yeux brillants de haine et d'envie de voir souffrir. Elle se vengera. Elle jurait jusqu'au plus profond de son âme."

Maria rajusta son capuchon pour cacher ses yeux rouges carmins. Voilà plusieurs mois qu'elle préparait sa vengeance. Des mois qu'elle montait ses plans, préparait son "équipe". Mais il restait une chose à accomplir pour mettre toutes les chances de son côté. Considérée comme une femme intelligente, elle était prudente, et savait comment se battre. Elle marcha d'un pas vif, concentrée, jusqu'à repérer sa proie...

Jasper n'avait pas changé, bien sûr... Elle le suivit alors qu'il entrait dans divers magasins, à la recherche d'elle ne savait quoi. Ses yeux dorés la perturbait tout de même un tantinet, lui qu'elle avait si longtemps connu avec le regard carmin et un air dur. Il avait une démarche plus souple et plus posée. Et paraissait plus serein. Qu'avait-il fait, depuis toutes ces années ? Qu'avait-il vécu, qu'était-il devenu ? Le revoir était si étrange. Elle voulait toujours qu'il soit à elle, sentir ses lèvres, ses mains contre sa peau... Elle avait eu des amants, mais aucun n'avait été comme Jasper.

Elle le suivit dans un magasin de vêtements, suivie de ses alliés. elle sourit, puis rejoignit Jasper en quelques instants, le plaquant par surprise contre le mur et s'empara de sa bouche, l'empêchant de bouger. Et elle n'avait pas besoin d'avoir son don pour sentir sa stupeur et sa colère. Elle le sentait tendu, sur elle, et ça ne l'excitait qu'encore plus. Elle finit par daigner le relâcher, restant quasiment collée à lui, tout à fois. Elle savait qu'il ne pouvait pas l'attaquer en public.

Jasper - Qu'est-ce que... Que veux-tu ?! chuchota-t-il, furieux. Et qu'est-ce que tu fous là ?

- Détends-toi un peu, sourit-elle. Je te trouve bien froid pour nos retrouvailles, mon amour.

Elle l'embrassa à nouveau, lui serrant les poignets. C'était tout de même très bon de le revoir de le toucher, de sentir son odeur. Ce petit jeu dura quelques minutes, puis elle cessa. Elle avait assez joué avec ses nerfs comme cela. Elle se pencha à son oreille, sans oublier de lui faire profiter de son décolleté au passage.

- Je veux que tu m'aides, murmura-t-elle. J'ai besoin de toi pour régler une petite affaire. Et je te conseille d'accepter... Il serait dommage qu'il arrive quelque chose à ta famille, n'est-ce pas ?

Maria - Détends-toi un peu, sourit-elle. Je te trouve bien froid pour nos retrouvailles, mon amour.

Elle lui bloquait les poignets, l'empêchant de se dégager. Et l'embrassa à nouveau, langoureusement, longuement. Une foule de sensations et de souvenirs refoulés jaillirent en lui. Il était envahi par son odeur, sa proximité, le simple fait que ce soit elle. Maria. Il l'avait véritablement aimé, bien qu'il n'ait été qu'un pion entre ses mains. il l'avait aimé du Feu de Dieu, aimé deux siècles, sans interruption. Elle s'était servie de lui si longtemps sans qu'il ne voit rien, car il lui avait été entièrement dévoué. Et c'était bien en cela qu'elle était dangereuse.

Sensuelle, désirable... Il avait mis du temps à se détacher d'elle. D'abord grâce à l'aide de ses deux amis, Peter et Charlotte, puis grâce à Alice. Il se concentra sur elle, pour oublier ces lèvres douces pressées contre les siennes. Il sentait que ce petit jeu l'amusait beaucoup. Que faisait-elle ici ?! Il ne s'était pas du tout à la revoir un jour, et surtout pas en de telles circonstances. Elle finit par se détacher de lui et se pencher à son oreille. Il ferma les yeux, les dents serrés.

Maria - Je veux que tu m'aides, murmura-t-elle. J'ai besoin de toi pour régler une petite affaire. Et je te conseille d'accepter... Il serait dommage qu'il arrive quelque chose à ta famille, n'est-ce pas ?

Un frisson le parcourut. Combien de complices avait-elle aujourd'hui ? Combien ? Étaient-ils suffisamment nombreux pour s'en prendre à sa famille ? Il ne pouvait pas se permettre de faire déclencher des hostilités sans le savoir. Il y avait Renesmée... Et puis, pourquoi demander SON aide à lui ? Il n'était certainement pas le meilleur combattant qu'on puisse trouver, même s'il avait longtemps entraîné des nouveaux-nés et s'était battu à leurs côtés contre d'autres armées. Il regarda dans le magasin, repéra tous les vampires présents, évaluant la façon dont Maria le tenait, et analysant ses chances de s'échapper. Chances qui lui parurent affreusement minces, voire inexistantes.

- Bon, dit-il à voix très basse en se forçant à se détendre. De quelle "affaire" parles-tu ?

Plus vite il réglera ça, plus vite Maria disparaîtra de sa vie, et plus vite il pourra retrouver Alice. Sa seule véritable femme, son seul véritable amour. Il se contraint à rester stoïque, suivant le groupe hors du magasin.

Comme à son habitude, aujourd’hui c’était journée détente. Elle fit quelques magasins, sans vraiment s'y intéresser. Elle avait un mauvais pressentiment. Elle acheta tout de même une robe blanche, légèrement cintrée, dans un style grec. Elle lui allait à la perfection. Elle l’enfila de suite après l'avoir payé. Le blanc de la robe pouvait presque se confondre avec la peau d'Alice.

Soudain, elle eut une vision. C'était Jasper. Dans un magasin de vêtements. Avec... Une femme. Elle était de dos, elle avait une magnifique chevelure brune et ondulée. Mais qui était-ce ? Et... Un baiser ? Non ! Un hoquet de stupeur la sortie de cette vision. Alice reconnut la décoration du magasin, c'était un de ses préférés, et non loin d'ici.

Elle prit ses affaires et fila à grande vitesse. Quand elle fut devant le supposer magasin, une pincée de colère surgit en voyant qu'ils étaient bien là. Alice se rua vers eux sans se faire voir car ils sortaient du magasin, se posta derrière la femme, lui choppa sa crinière et fit taper sa tête contre le mur a coté d'elle.

Alice - Je peux savoir ce qui t'a permis d'embrasser mon mari, connasse ?!

Elle n'attendait même pas de réponse, mais elle resta sur ses gardes et se tourna vers Jasper pour lui faire voir qu'elle était blessée de ce qu'elle avait vu.

Alice - Qu'est-ce qu'il t'a pris?! Pourquoi tu t'es laissé embrasser par cette salope ?!

Elle était de nature calme, ce n'était pas son genre de réagir comme cela mais là c'était plus fort qu'elle. C'était l'ex de son mari, qui revient et qui l'embrasse. Et lui qui s'était laissé faire ! Alice soupira, Maria avait gagné. Peut-être ce qu'elle voulait après tout c'était de la mètre dans cet état-là.