Enlèvement et proposition

[PNJ EDL]

Ils avançaient, serrés les uns contre les autres pour dissimuler les odeurs, dispersés en plusieurs groupes. Ils avaient une destination, un seul ordre à respecter coûte que coûte. « Dès que vous les avez, rentrez à White Swan, illico presto ! », d’accord, pas de problème. C’était pas super amusant, ils devaient simplement trimballer deux enfants jusqu’en Angleterre, jusqu’à leur chef. Toutes les précautions prises pour ramener deux enfants… Sincèrement, il hallucinait. D’accord, ils savaient se battre, c’était même assez impressionnant d’après ce qu’il avait vu, mais de là à les emmener avec une équipe complète en plus de deux diversions… C’était de la paranoïa, là ! Enfin soit, ne pas discuter et exécuter les ordres. Il y avait tout de même les récompenses à la clef, et ce n’était pas négligeable.

Ils avançaient donc relativement vite, arrivant assez tôt en Angleterre avec les enfants qui avaient toujours les yeux bandés et les mains attachées dans le dos « pour plus de sécurité ». Il avait littéralement levé les yeux au ciel en voyant cela, en l’entendant, en devant exécuter l’ordre complètement stupide avant de se mettre en route vers White Swan. Une fois sur place, après des heures de trajet, ils leur retirèrent leur bandeau à chacun, à l’entrée du village. La fillette et son frère blêmirent instantanément, se ratatinant sur place, alors que le garçon tentait de rassurer sa sœur. Eh bah ? Qu’avait-il de si spécial, ce village ? Ils n’étaient pas terrifiants, eux, et le village, quoi qu’un peu lugubre, n’était pas plus horrible que le champ de bataille qu’ils venaient de quitter ! Leur chef fit son apparition, se rapprochant du groupe et des enfants. La fille baissa la tête et blêmit un peu plus mais son frère, lui, grogna sur leur chef en l’insultant. Ouhlà, c’est qu’il avait du caractère ! Le chef les ignora promptement, faisant un sourire tout ce qu’il y avait de plus sadique, et vint s’asseoir à côté d’eux.

- Je sais qui vous êtes, je vous connais, dit-il d’une voix tranquille. Je me suis renseigné sur vous.

Il passa sa main griffue sur la joue de Jane, souriant, faisant le geste très lentement en disant qu’il serait amusé de voir leur clan venir les chercher. La garde l’insulta alors de tous les noms et lui hurla de lui foutre la paix.

- Fous-lui la paix, sale type ! renchérit son frère.

Le chef se mit alors à rire d’une voix sonore, indifférente aux provocations de leur prisonnier et se rapprocha de lui, faisant exactement le même geste qu’à sa sœur en y prenant un malin plaisir, apparemment.

- Reste tranquille, sinon je m’en prends à ta sœur, compris ? le menaça-t-il alors.

La réaction du Volturi ne se fit pas attendre, et quelle réaction ! Il mordit la main de leur chef. Il en avait, du culot ! Leur chef réprima un juron de colère, giflant le garçon au passage et lui lançant un regard noir. Il le plaqua alors par terre, tout le monde s’écartant pour ne pas se trouver sur son passage.

- Nous ne sommes pas forcément des ennemis ! Puis, que veux-tu faire avec ta taille ? Nous avons eu l’avantage durant la bataille, tu l’as vu ! dit-il en se moquant. En plus, cet endroit vous affecte au plus haut point, pourquoi crois-tu que nous avons choisi de vous amener ici ? Tu es faible et piégé dans ce corps et ce monde, alors mieux vaut pour toi que tu écoutes ce que j’ai à te dire.

La réaction des enfants ne se fit pas attendre ! La fillette se débattit pour essayer d’aider son frère mais les autres du groupe la tinrent fermement pour l’empêcher de faire quoi que ce soit, au même titre que son frère qui se débattait également en répliquant à leur chef qu’il n’avait rien à faire de lui et qu’il se fichait de ce qu’il avait à dire. Hum. Mauvaise idée, la provocation. Leur chef ricana, ignorant totalement ce qu’avait rétorqué le garçon, et continua sur sa lancée.

- Je vous propose de nous rejoindre. Nous serions bien plus forts, ensemble, et vous n’êtes pas bien dans votre clan. Il suffit de calculer le nombre de fugues que vous avez faites ! Réfléchissez bien. Ce serait l’occasion de venger votre famille. Et vous, par la même occasion. Je vous laisse réfléchir.

Sur ces mots, il s’en alla en les laissant dans une espèce de cave aménagée, sombre, étroitement surveillée. Ils ne pouvaient pas s’enfuir, de toute façon.

Ils étaient débordés, et de loin. Les loups étaient beaucoup trop nombreux, et lorsqu'ils paralysaient un groupe, un autre surgissait de nulle part pour se jeter sur eux. Ils faisaient tout ce qu'ils pouvaient, plus en retrais qu'en attaque. Mais leurs ennemis étaient trop nombreux pour qu'Alec et elle puissent tous les atteindre d'un bloc avec leur don. Elle grogna, repoussant un adversaire d'un coup de coude, lui envoyant son don avant de sauter en arrière pour en éviter un autre. Elle avait une impression étrange, depuis le début du combat. Les loups ne semblaient pas les attaquer aussi férocement, comme s'ils ne voulaient pas les blesser.

Elle se débarrassait d'un adversaire quand elle reçut un brusque choc dans le dos, puis se fit écraser à terre. Elle poussa un petit cri de surprise, et entendit son frère crier son nom. Elle voulut se retourner mais l'un de ses adversaires referma ses crocs sur son bras, la traînant avec lui. Certains reprenaient déjà forme humaine... Cernée de partout, elle se fit entraver et aveuglée, malgré tous ses efforts pour se libérer. Elle entendit son frère crier et grogner, l'appelant. Incapables de se libérer, ils durent se laisser emmener, résignés. Alors là, c'était brillant ! Vraiment brillant ! Pourquoi était-ce toujours EUX qu'on kidnappait ?! Ce n'était pas possible, ça ! Qu'ils leur foutent un peu la paix, ou qu'ils s'en prennent à quelqu'un d'autre ! Même lors de la guerre précédente, c'était eux deux, et Démétri, qu'on avait enlevés...

Le voyage fut très long, et elle commençait à paniquer, se demandant comment Démétri allait pouvoir les retrouver si leur odeur était camouflée par celle des EDL. Enfin, on finit par les re-déposer au sol et leur rendre la vue. Elle cligna des yeux, éblouie un instant, puis se figea totalement, devant tout à fait blême. Une route de terre et de sable. Des maisons anciennes et tombant en ruines. Ils... Elle entendit à peine les mots rassurants de son frère, extrêmement troublée. Il avait fallu qu'on les conduise ICI. Ici, de tous les endroits, il fallait que ce soit ici ! Un autre Enfant de La Lune vint s'asseoir près d'eux, alors qu'elle pâlissait un peu plus. Alec, lui, s'était redressé, au contraire, et insultait celui qui s'approchait en grognant.

EDL - Je sais qui vous êtes, je vous connais, dit-il d’une voix tranquille. Je me suis renseigné sur vous.

Elle ne répondit pas stoïque, tâchant de retrouver son calme. Puis sentit une main brûlante et griffue passer sur sa joue. Elle sursauta puis se mit à hurler, parfaitement outrée. Bas les pattes, le monstre ! Elle l'entendit à peine rire, alors qu'Alec renchérissait. Le sauvage répéta son geste sur lui, comme s'il s'amusait. Ce sale monstre avait clairement un problème !

EDL - Reste tranquille, sinon je m’en prends à ta sœur, compris ?

Alec ne tarda pas à réagir, et mordit aussi fort qu'il le put dans la main du sauvage. Elle eut un rire de fierté, souriant à son jumeau. il avait bien fait ! Voilà ce qui arrivait lorsqu'on laissait traîner ses doigts à portée des crocs d'un vampire ! Elle grimaça cependant lorsque son frère se fit violemment giflé puis plaqué au sol. D'autres la tirèrent brusquement en arrière lorsqu'elle voulut l'aider. Sale ** !! Elle était folle de rage, et aurait voulu étriper ce monstre elle-même dès que possible. Elle se débattit, luttant contre ses liens qui lui brûlaient la peau. Se retrouver ici lui sapait le moral et ses forces. Comme si le village lui-même pesait sur eux, les obligeait à replonger dans leur passé.

Sauvage - Nous ne sommes pas forcément des ennemis ! Puis, que veux-tu faire avec ta taille ? Nous avons eu l’avantage durant la bataille, tu l’as vu ! En plus, cet endroit vous affecte au plus haut point, pourquoi crois-tu que nous avons choisi de vous amener ici ? Tu es faible et piégé dans ce corps et ce monde, alors mieux vaut pour toi que tu écoutes ce que j’ai à te dire.

Ils n'en avaient rien à foutre, de ce qu'il avait à dire ! Pas forcément des ennemis, hein ? Il se fourrait le doigt dans l'œil ! Loups-garous et vampires étaient des ennemis héréditaires, depuis la nuit des temps, et les jumeaux n'échappaient pas à la règle. Leur "taille" n'allait pas être un problème très longtemps ! Que croyait-il, ce sale type ?! Alec était loin des faible ! D'eux deux, c'était lui le plus puissant et le plus acharné. Il était plus fort qu'elle, c'était connu.

Monstre - Je vous propose de nous rejoindre. Nous serions bien plus forts, ensemble, et vous n’êtes pas bien dans votre clan. Il suffit de calculer le nombre de fugues que vous avez faites ! Réfléchissez bien. Ce serait l’occasion de venger votre famille. Et vous, par la même occasion. Je vous laisse réfléchir.

La gorge de Jane s'assécha. On les traîna dans la cave d'une des maisons, das le noir, et sous surveillance. Là, Jane laissa s'échapper un grognement étouffé. Loin des EDL, seuls dans le noir, elle ne pouvait s'empêcher de rester focalisée sur l'endroit où ils se trouvaient. Cette maison était située très près du petit château où ils avaient été enfermés. A côté de la place où ils avaient vu mourir leurs parents. Où les Volturi avaient massacrés tout le monde, puis les avait emmenés avec eux. Elle entendit le soupir de son frère, puis se retrouva blottie dans ses bras.

Elle s'accrocha à lui en fermant les yeux. L'enfant de la lune avait raconté n'importe quoi. Il n'était pas question qu'ils le rejoignent, ni maintenant ni jamais. Il s'était très bien renseigné, oui, mais il ne savait pas tout. S'associer à des loups pour venger leur famille ? Non. Non, non, et non ! Surtout que c'était impossible. Et elle tenait bien trop ces bêtes en horreur pour s'associer avec elles.

- Il rêve, ce sale type, grogna-t-elle. Combattre avec des bêtes sauvages ?! Il n'a pas dû saisir la différence entre trahir les Volturi ou trahir notre espèce toute entière !

Elle se serra un peu plus contre son frère en tremblant. Elle essayait d'occulter le fait qu'ils étaient à White Swan, mais c'était extrêmement dur. La dernière fois qu'elle était venue ici, elle avait été longuement torturée par son propre clan. Elle frémit, blottie contre son frère. Il devait sûrement repenser à cet épisode, lui aussi. Elle referma les yeux, sa voix faiblissant.

- Tu crois qu'ils vont venir nous chercher ?

Alec aimerait bien que tous les ennemis des Volturi sur cette planète comprennent qu'il n'y avait pas que Jane et lui qui pouvaient être gênants lors d'un combat. Zut, hein, qu'ils s'en prennent à quelqu'un d'autre ! Il y avait aussi Démétri, qui était particulièrement chieur ! Il ne se débattit pratiquement pas durant le trajet, mi-résigné, mi-désespéré. Il ne savait pas pourquoi on les avait encore enlevés, mais peu importe, au final. C'était la guerre, c'était tombé sur eux, encore, et il imaginait déjà Aro s'étouffer gaiement. Il ferma les yeux sous son bandeau, se contentant d'écouter ce qui se passait autour d'eux.

Ils finirent enfin par s'arrêter, et ils furent déposés au sol. Lorsqu'on lui retira son bandeau, Alec se figea instantanément. Son regard glissa sur les maisons vieilles et délabrées, la forme noircie sur la place, l'abandon, la misère, le vieux château... Il blêmissait au fur et à mesure, un souvenir le percutant en plein estomac. La vidéo qu'il avait reçu, de sa sœur, agonisant dans ce même village, sous les coups de leur propre clan. Il tenta de la rassurer, mais son regard vira au noir lorsqu'un homme s'approcha d'eux. Il le traita de tous les noms, devinant qu'il s'agissait du chef de ces sales clébards.

EDL - Je sais qui vous êtes, je vous connais, dit-il d’une voix tranquille. Je me suis renseigné sur vous.

Il s'assit en face d'eux, puis posa sa main griffue sur la joue de Jane. Scandalisé et outré, Alec lui hurla de lui foutre la paix. Qu'il n'essaye même pas de la toucher, ce sale type ! Bas les pattes, de l'air ! Pas question qu'un monstre s'approche ainsi de sa sœur, c'était hors de question. Le sauvage se tourna tout à coup vers lui et posa sa main sur son visage. Le jeune garde fut tout à fait révulsé par son contact et s'en raidit d'autant plus.

Monstre - Reste tranquille, sinon je m’en prends à ta sœur, compris ?

Ah oui ? Qu'il essaye ! Révolté, Alec lui mordit la main, aussi fort que possible, histoire de lui injecter un maximum de venin. Son sang avait un goût horrible, infect, et il le cracha aussitôt, néanmoins satisfait. Une gifle lui mordit la joue, puis il se fit plaquer au sol. Il se débattit en grognant. Pourquoi était-ce toujours des gifles, eux, qu'ils se prenaient ? A cause de leur apparence ? Car ça devenait franchement pénible, là, il aurait préféré recevoir un coup de poing. Ils avaient maîtrisés Jane aussi, bien entendu. Il grogna à nouveau, les dents serrés.

Sauvage - Nous ne sommes pas forcément des ennemis ! Puis, que veux-tu faire avec ta taille ? Nous avons eu l’avantage durant la bataille, tu l’as vu ! En plus, cet endroit vous affecte au plus haut point, pourquoi crois-tu que nous avons choisi de vous amener ici ? Tu es faible et piégé dans ce corps et ce monde, alors mieux vaut pour toi que tu écoutes ce que j’ai à te dire.

L'écouter ? Mais qu'il aille se faire foutre ! Peut-être qu'Alec était mal à l'aise, peut-être que cet endroit le rendait malade, mais il ne comptait pas se laisser faire pour autant, il ne fallait pas trop rêver ! Et ne se gêna pas pour le cracher au sauvage, de ce sale type. Faible... Piégé dans ce corps, oui, mais il ne se résignera pas pour autant. Seuls les crétins se résignaient, et mouraient. Il s'efforça de se calmer, mais haïssait de plus en plus ce sale type et ses manières répugnantes. Piégé dans ce corps, dans ce monde. Peut-être. Et ce n'était pas une raison pour se laisser faire.

Imbécile - Je vous propose de nous rejoindre. Nous serions bien plus forts, ensemble, et vous n’êtes pas bien dans votre clan. Il suffit de calculer le nombre de fugues que vous avez faites ! Réfléchissez bien. Ce serait l’occasion de venger votre famille. Et vous, par la même occasion. Je vous laisse réfléchir.

Il n'eut pas le temps de lui répondre, ni de l'envoyer balader. Ils se firent traîner dans une cave noire, sous surveillance. Il s'aperçut que les nerfs de Jane commençaient à craquer, à cause de l'endroit où ils se trouvaient. Il poussa un léger soupir et la prit dans ses bras, la serrant contre lui. L'embrassant sur le front, il la berça un long moment. Il était soulagé d'être avec elle. Vu tout ce qui s'était passé dans le village, elle n'aurait pas supporté d'être seule. Lui aussi en était malade, mais il se devait de rester droit. Pour s'en sortir. Et soutenir sa sœur jumelle. C'était la seule chose qui comptait pour lui.

Jane - Il rêve, ce sale type, grogna-t-elle. Combattre avec des bêtes sauvages ?! Il n'a pas dû saisir la différence entre trahir les Volturi ou trahir notre espèce toute entière !

Il l'approuva doucement. Trahir les Volturi ne lui poseraient guère de problèmes de conscience, pour être honnête, mais de là à s'allier avec des monstres... Non, il ne pouvait pas faire ça. Il les avait suffisamment combattu pour ne pas vouloir les rejoindre. Il resserra son étreinte sur Jane, comme pour lui montrer qu'il était là, la rassurer, la protéger.

Qu'avait pensé leur clan de cette nouvelle disparition ? Démétri devait sûrement s'en mordre les doigts, lui qui était censé les "surveiller" durant les combats. Aro avait dû râler. Et Caïus ? Il était sans doute enchanté... Et Alec aimerait bien ne plus le revoir de sa vie, si c'était possible. Il eut un sourire amer.

Jane - Tu crois qu'ils vont venir nous chercher ?

- Evidemment...

Il lui frotta doucement le dos en soupirant.

- Ils ne vont jamais nous lâcher, marmonna-t-il, même si on disparaissait des mois.

Il jeta un œil derrière lui. Il en avait assez d'être ici, assez de ce village, assez de ces monstres puants, assez de tout ! Il relâcha doucement sa jumelle, puis prit une petite inspiration. Ils n'allaient pas non plus mijoter ici des heures non plus. Quelques EDL étaient à côté, au fond de la pièce près de la porte. Il faisait trop sombre pour qu'il puisse utiliser son don... Mais il lui restait ses poings. Il fut près d'eux et en un geste et frappa violemment le plus gros, l'envoyant valser à travers la vieille porte en bois qui explosa en petits morceaux sous l'impact.

Il put en frapper deux autres avant qu'on ne lui tombe dessus. Il grogna, les bras bloqué, poussé contre un mur et immobilisé. Il se débattit comme il le put, grognant.

- Vous pouvez dire à votre crétin de chef que c'est tout réfléchit ! Il peut se aller se faire foutre, on ne le rejoindra pas !

PNJ Chef des EDL

Le chef des loups caressa doucement la mappemonde du bout des doigts, souriant d'un air doux et satisfait. Cette terre et ses secrets... Qui, parmi les humains, croiraient qu'elle décelait tant de mystères ? que sa nature regorgeait de tant de richesse, de trésors, et d'espoir ? Les loups-garous étaient fils de la nature. Fils de la Lune, surtout, fils de cet astre puissant et mystérieux, capable de bouleverser leur métabolisme. Ils était attachés à cette Terre, et nul ne pouvait les en chasser. Oh, on pouvait les repousser encore et encore. On pouvait les traquer, les chasser, les assassiner, les combattre comme les bêtes qu'ils étaient. Mais pas les faire disparaître. Oh que non. La malédiction était inscrite dans leurs gênes, personne ne pouvait l'éradiquer.

Il replia soigneusement la carte, la couvant d'un regard attendri. Il possédait toutes les clés en main. C'était lui, le maître de cette guerre. C'était lui qui décidais, lui qui mettais en place les bonnes actions, qui contrôlais tout. Il était puissant. Il avait réussit là où tous ses semblables avaient échoués : Rassembler les Enfants de la Lune, sous une seule et unique bannière, les unir pour le combat. C'était lui qui avait accompli cela. Il avait cherché tous les Enfants de la Lune, et les avait fédérés. Il était au même niveau que ses ennemis, et se battait à armes égales, pas comme la dernière guerre. Leurs ancêtres n'avaient pas su combattre ensembles, et s'étaient fait massacrer pour cela. Lui n'était pas si idiot.

Il sortit de la pièce, puis de la maison, faisant quelques pas dans la rue. Quel village accueillant, quoi qu'un peu lugubre ! Il avait mis longtemps avant de les retrouver, mais il ne manquait pas d'allure. Un peu décrépi, peut-être, mais il était sans doute le seul village au monde, ou presque, il y avait Roncola, à être si lié avec l'Histoire des Volturi. Et celle de leurs chers gamins. Il repensait à la guerre avec amusement lorsqu'un de ses condisciples courut vers lui en hurlant que l'un des deux gosses avait défoncé le torse d'un jeune garde et en avait assommé deux autres.

Il suivit son camarade sans se presser, pour trouver dans la cave le petit garde Volturi, immobilisé par trois de ses sujets. Hum, sacré caractère, ce gamin, il n'y allait vraiment pas de main morte ! Amusé, il le considéra un long moment, puis fit allumer la lumière, avant d'ordonner qu'on bande les yeux de la fillette et l'amener devant lui. Il se plaça devant le garde et lui releva légèrement le menton avec deux doigts, souriant d'un air doux.

- Une telle force, alors que tu as l'air si jeune, c'est amusant, murmura-t-il. Mais je suis étonné d'un tel rejet. Tiens-tu donc tant à rejoindre ton clan ? Après ce qui s'est passé, ici même ?

Il fit signe aux autres d'approcher la gamine. Arnold déboutonna les deux premiers boutons de sa chemise pour dévoiler son cou gracile, et lui remonta les manches, alors qu'elle se débattait. Le chef passa son bras autour des épaules d'Alec et lui indiqua sa charmante sœur d'un signe de la tête. C'est vrai qu'elle était mignonne. Elle avait le visage d'un ange pur et innocent, comme on en voyait sur les tableaux des grands maîtres. Personne, ne la connaissant pas, n'irait imaginer qu'une si charmante fillette pouvait se révéler si dangereuse.

- Les cicatrices qu'elle porte sont dû à votre clan, mon petit. Vos souffrances, vos peurs, votre vie... Vous devez votre situation aux Volturi. Et vous tenez là une possibilité de les combattre.

Il se pencha un peu plus, pour être à la hauteur du jeune garçon, et approcha ses lèvres de son oreille.

- Et crois-moi, morveux, mieux vaut les combattre avec nous que de rester nos ennemis, souffla-t-il doucement d'une voix menaçante. Tu n'as pas le choix. Tu es faible, piégé dans le corps de tes douze ans. Que peux-tu faire ? Que peux-tu faire si je décide de faire ça ?

Il fit un geste, pour que les autres frappent violemment la petite vampire en plein visage, juste devant son frère.

Alec était immobilisé contre le mur, bloqué par trois gros balourd qui n'avaient sûrement pas plus de cervelle qu'un oisillon tout juste sortie de l'œuf. Il leur grogna dessus, ce qui n'eut aucun effet. Cessant de se débattre, il poussa un soupir exaspéré. Bon, et maintenant ? Ils allaient le rattacher et lui bander les yeux ? Et voilà ? Ou allaient-ils le tuer ? C'est peut-être la fin. La vraie. Etrange, lui qui avait toujours cru que ce serait leur propre clan qui allait en finir avec eux. Le chef arriva à son tour, l'air très tranquille, et Alec lui jeta un regard noir.

Le chef le regarda un long moment, puis fit amener Jane, lui obstruant la vue. Alec se tendit d'un bloc, blêmissant. qu'ils le frappent lui, mais qu'ils touchent pas à sa sœur ! Il sentit deux doigts lui relever le menton, et croisa le regard dédaigneux du loup-garou en chef. Il ne l'avait même pas vu approché, tant il était concentré sur sa force. Il resta impassible, même si ses yeux flamboyaient de haine.

Abruti - Une telle force, alors que tu as l'air si jeune, c'est amusant, murmura-t-il. Mais je suis étonné d'un tel rejet. Tiens-tu donc tant à rejoindre ton clan ? Après ce qui s'est passé, ici même ?

Alec se raidit un peu plus. Et se débattit brusquement en voyant ces sales monstres dévoiler les bras et la gorge de sa jumelle. Que voulaient-ils lui faire, ces salauds ?! On le ramena de force contre le mur, alors qu'il aurait voulu hurler, tellement tendu que s'il avait été humain, son cœur aurait sûrement lâché sous la pression. Il commençait à se sentir bizarre. Comme un trop-plein d'émotions. Comme si quelque chose se débattait en lui pour sortir. Qu'est-ce qui se passait... ? Le loup passa son bras autour de ses épaules. Alec commença à trembler, sans pouvoir s'en empêcher, les yeux fixés sur Jane, la bouche entrouverte, plus pâle que jamais.

Monstre - Les cicatrices qu'elle porte sont dû à votre clan, mon petit. Vos souffrances, vos peurs, votre vie... Vous devez votre situation aux Volturi. Et vous tenez là une possibilité de les combattre.

Il serra les dents, se sentant de plus en plus mal. Quelque chose. Quelque chose qui se mouvait. Bougeait. Évoluait. Il se sentait envahi, soumis à une pression féroce qui risquait de le broyer s'il ne la relâchait. Et la peur qu'il ressentait pour sa sœur ne faisait que nourrir cette force, la rendant encore plus oppressante. Enfin, la soif brûlante de sa gorge venait ajouter la dernière touche. L'EDL se pencha, venant souffler dans son oreille. Alec avait l'impression qu'un tourbillon se formait en lui, pulsant violemment dans ses veines asséchées, ne demandant qu'à sortir. Sortir et frapper.

EDL - Et crois-moi, morveux, mieux vaut les combattre avec nous que de rester nos ennemis, souffla-t-il doucement d'une voix menaçante. Tu n'as pas le choix. Tu es faible, piégé dans le corps de tes douze ans. Que peux-tu faire ? Que peux-tu faire si je décide de faire ça ?

Il fit alors frapper sa sœur en plein visage. Ce fut la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Et ce fut comme la force qui l'étouffait trouva enfin son déclencheur. Son se déclencha bien malgré lui, sous la forme de cette fumée si caractéristique. Mais pas la fumée habituelle. Celle-ci était encore plus sombre, plus épaisse. Et surtout, beaucoup plus rapide que d'ordinaire. Elle enveloppa tous ceux qui se trouvaient dans la pièce à part Jane, les écrasant, et Alec était si heureux de les voir ainsi qu'il ne pensait qu'à augmenter son don, qu'ils ne réveillent jamais.

Tremblant, à moitié malade de rage, il ne bougea pas, alors que Jane enlevait son bandeau. Voir ses ennemis à terre était jouissif, et l'emplissait d'une joie malsaine et sauvage. La fumée se dissipa d'un seul coup, sans qu'il la contrôle, et il sursauta. Mais les EDL ne bougèrent pas pour autant. Bouche bée, il les regarda, la stupeur remplaçant la haine. Ils respiraient - quel dommage... - mais ils semblaient dormir. Il se pencha sur l'un d'eux, lui flanqua un coup de pied, mais il ne réagit pas. Bon, il se posera des questions plus tard. Il fila vers Jane et la souleva d'un geste, la serrant contre lui, et sortit de la maison. Il courut pour s'enfuir du village, tenant Jane, s'enfuyant aussi vite que possible. Une fois qu'ils furent suffisamment éloignés, il la re-déposa sur ses pieds, et ils coururent ensemble main dans la main.


Ils voyagèrent longtemps, ne s'arrêtant qu'une fois, très rapidement, pour se nourrir. Ils couraient vers le Nord, pour échapper aux EDL qui étaient sûrement à leur trousses. Une fois à l'abri, ils pourront se poser un peu, essayer de comprendre ce qui s'était passé, et trouver un moyen de rejoindre le clan sans se faire capturer au passage par leurs ennemis. Alec ne se sentait pas très bien, avec ça, souvent soutenu par Jane. Ils se forcèrent néanmoins à continuer, toujours plus avant.

Ils finirent par débarquer en Ecosse. Alec ne faisait plus du tout enfant. Les yeux noirs de rage, pâle comme un cadavre, tendu comme un arc. Ils n'étaient pas très loin d'un village humain, qu'ils évitèrent. Entendant tout à coup des bruits, Alec activa brusquement son don, avec sa manifestation si différente, puis s'arrêta net en reconnaissant l'odeur des Cullen, Bella et Edward, accompagnés par leur fille et par un humain baraqué et qui puait. Le jeune garde fit disparaître la fumée, et il jeta un regard noir à Bella, qui était bien la dernière personne au monde qu'il avait envie de voir en cet instant précis.

Les Cullen qu'il n'avait plus revu, d'ailleurs, depuis ce fameux jour où Bella Cullen avait fait preuve de son tact légendaire... Il poussa un soupir exaspéré. En cet instant précis, il paraissait bel et bien dangereux, sur les nerfs, et il avait exactement le même regard que Jane lorsqu'elle avait torturé Orlin.

- Mais qu'est-ce que vous fichez ici, vous ? finit-il par lâcher, d'une voix aussi glaciale que la mort.

Bella, Edward, Renesmée et Jacob étaient sortis du village pour se balader. Ils en avaient marre de rester enfermés comme des animaux en cage, sans autre raison de sortir que les sorties habituelles du genre marché pour leur fille, achat de babioles en tout genre, chasse, etc. Donc, aujourd’hui, sortie ! A la base, ce n’était qu’une sortie à trois mais Jacob s’était joint à eux pour « veiller » sur leur fille. Ils pouvaient très bien le faire eux-mêmes sans l’avoir avec eux. Mais soit, ne rien dire, pas aujourd’hui. Bella savait qu’elle était légèrement sur les nerfs depuis un moment, sans avoir énormément de nouvelles de Carlisle, Alice et Jasper, alors il fallait qu’elle reste zen et qu’elle ne perde pas son sang froid pour rien.

La guerre durait maintenant depuis un bon moment et l’impression constante de se « lever », d’attendre une mauvaise nouvelle, de recevoir quelque chose de négatif… Rien ne la quittait. Même s’ils n’étaient pas débutants, ils comptaient pour Bella, faisaient partie de sa vie et elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour eux. De plus, l’atmosphère était tendue à la villa, tout le monde attendant un « On revient », une annonce comme quoi tout s’était arrangé, comme quoi tous les Enfants de la Lune avaient été éliminés ou, au moins calmés. Quelque chose, quoi ! Sans oublier qu’ils étaient partout, donc Forks n’y échappait sûrement pas et Charlie… Charlie, lui, n’était pas en sécurité. Les Quileute savaient-ils ce qu’étaient les Enfants de la Lune ? Vu leur âge, Bella en doutait fortement et ne cessait de criser pour un oui et pour un non. Sur les nerfs, vous avez dit ? Oui. Juste un peu.

Cependant, la suite de la journée ne s’annonçait pas bien du tout. Mais vraiment pas. Au loin, ils aperçurent deux silhouettes, des silhouettes de jeunes adolescents qui provoquèrent un net arrêt chez Bella. Ces silhouettes, elle les connaissait. Elle ne les connaissait que trop bien, même si elles étaient encore éloignées et qu’ils ne pouvaient pas les distinguer très nettement. La jeune mère ne les avait plus vus depuis l’annonce de la guerre, comme quoi les enfants de la Lune étaient au Népal, qu’ils devaient partir s’ils ne voulaient pas risquer leur propre vie. Et ce fut la dernière fois qu’ils les virent, ainsi que Carlisle, Alice et Jasper. Lorsqu’ils se rapprochèrent, ses doutes se confirmèrent : il s’agissait bien de Jane et d’Alec. Mais ils ne paraissaient plus aussi… jeunes. Alec avait l’air d’un adulte dans un corps d’enfant, ses yeux étaient d’un noir d’encre. Par réflexe, Bella poussa Renesmée derrière elle et se plaça devant Jake qui avait eu la même réaction. Hum, lui sous forme humaine, il n’allait pas faire long feu… Alors, stop, derrière et pas bouger. Elle se concentra alors pour « activer » son don et protéger au moins Edward qui pourrait l’aider, juste au cas où.

Alec – Mais qu'est-ce que vous fichez ici, vous ?

Ce que EUX fichaient ici ?! Mais il était sérieux, là ?! C’était plutôt à eux de poser cette question, ils étaient chez eux, quoi ! Peut-être Bella avait-elle encore peur d’Alec, peut-être leur dernière entrevue lui avait-elle laissé un goût amer, mais ce n’était pas pour cela qu’elle allait se laisser parler sur un tel ton. Non mais, oh ! Aussi froide qu’Alec, plus ou moins malgré elle à cause de la peur et de la colère, Bella dit en étant plus tendue que jamais :

Bella – Nous sommes chez nous, nous. Nous vivons à Beith, qui est le village que vous voyez là-bas. C’est plutôt à nous de vous poser cette question. Où sont les autres ?

Alec – Aucune idée, figure-toi, on a fait un tour forcé chez les EDL récemment. Et appris certaines choses...

Jane – Calme-toi, tu ne va pas les mettre dans le coma eux aussi...

Certaines choses ? Hein ? Tour forcé chez les EDL ? Bella regarda Edward, ahurie, alors que Jane prenait la main d’Alec pour le calmer, d’après ses paroles. Les mettre dans le coma ? Hein ? Ouhlà, une chose à la fois, ne pas tout mélanger. D’abord, il y avait l’histoire du « tour forcé », ensuite, ils avaient appris certaines choses, et maintenant, Jane parlait du coma provoqué par Alec. Mais son don ne pouvait pas faire cela ! Si ? Mais non… Reportant son regard sur eux alors qu’il répondait à sa sœur, Bella se rapprochant de Renesmée et d’Edward inconsciemment tant elle avait peur d’un dérapage incontrôlé ici encore, elle écouta :

Alec – Peu importe... Maintenant, ça va être plus facile, puisque mon don a fait comme le tien. Est-ce que Carlisle est déjà rentré ?

Evolué comme celui de Jane ?! Hein ? Mais ils étaient des fous à enfermer, et plus vite que cela ! Et s’ils faisaient du mal à quelqu’un ? Et s’ils tuaient des humains alors que ceux-ci n’avaient rien fait ? Bella eut un haut-le-cœur, imaginant cette hypothèse. Elle avait l’impression d’avoir des monstres en face d’elle, comme si les jumeaux qu’elle avait vus la dernière fois n’étaient plus que de lointains souvenirs. Se raclant la gorge, Bella répondit :

Bella – Pas encore, non. Mais on ferait mieux de l’appeler, vu que vous êtes ici et… D’après ce que tu as dit, vous avez disparus pour eux. Donc, il faut les appeler. Sauf si vous préférez ne pas rentrer chez « vous ».

En plus, elle préférait ne pas rester seule avec eux. Surtout maintenant. Pas que Bella n’avait pas confiance, mais elle ne voulait pas les héberger et que cela finisse en engueulade comme la dernière fois. Se faire remonter les bretelles par Carlisle… Non merci, elle avait donné, là. Alec lui fit un sourire horrible et répondit :

Alec – Mais ne t'en fais pas, on va rentrer. J'ai un compte à régler avec les loups.

Jane lui sourit à son tour et lui demanda – faisant frissonner Bella au passage :

Jane – Tu veux faire les mêmes expériences que moi ?

Alec – C'est vrai que tu en as tué un sans le toucher. Je vais voir combien de temps le coma peut durer... Et avec l'autre clébard, ça peut être drôle. On aurait dû les brûler avant de partir.

Jane – On y retourne alors ?

Alec hocha de la tête. Tous les deux avaient l’air plus sadique que jamais, fichant littéralement la trouille à Bella. Et Renesmée qui entendait tout cela… La jeune mère eut presque envie de prendre ses jambes à son cou et de rentrer à la villa, éloigner leur fille pour la mettre en sécurité. Mais elle ne pouvait pas, pas maintenant, pas sans risquer quelque chose, pas sans mettre la vie des autres en danger.

Alec – Vous auriez un moyen de contacter notre clan, qu'on reparte faire notre boulot ?

Faire leur boulot… Bon, au moins, ils allaient repartir, encore plus vite qu’ils n’étaient venus. Parfait. Plus loin ils étaient, mieux Bella se portait. Elle hocha de la tête après un long moment, encore choquée, et tendit son téléphone aux jumeaux. Alec la remercia avec un sourire noir.

[HJ : Rp écrit à six personnes, moi, Aro, Carlilse, Jane, Edward, Bella]


La petite nouvelle-née des Cullen semblait en rogne. Furieuse de les voir ici, sans doute ? Qu'elle se rassure, ce sentiment était parfaitement réciproque ! Il n'avait pas envie de la voir, ni elle ni les autres. Et surtout pas après ce qui venait de se passer ! Heureusement que Jane était près de lui, ça l'aidait à s'apaiser. Il lui jeta un regard à la fois impatient et mauvais. Allez, on se dépêche.

Bella – Nous sommes chez nous, nous. Nous vivons à Beith, qui est le village que vous voyez là-bas. C’est plutôt à nous de vous poser cette question. Où sont les autres ?

Ah, ils vivaient ici ? Première nouvelle ! Ils savaient que les Cullen avaient quittés le Népal, mais pourquoi fallait-il qu'ils tombent sur eux, en pleine guerre ?! Quant aux autres, ils pouvaient se trouver n'importe où à cette heure, et c'était bien le dernier souci d'Alec. Il haussa donc les épaules.

– Aucune idée, figure-toi, on a fait un tour forcé chez les EDL récemment. Et appris certaines choses...

Jane – Calme-toi, tu ne va pas les mettre dans le coma eux aussi...

Elle avait glissé sa main dans la sienne. il retint un petit soupir et lui sourit. Il serra sa main, savourant toujours autant le contact familier, même après des siècles passés côte à côte. Les Cullen semblaient indécis, voir troublés. Et bien, qu'est-ce qu'ils avaient encore ? Ils avaient la trouille ou quoi ? Ce serait totalement stupide, ils ne leur avait rien fait, alors qu'ils se détendent aussi. Ils n'avaient pas participés à la guerre, eux. Il fit un sourire rassurant à sa sœur.

– Peu importe... Maintenant, ça va être plus facile, puisque mon don a fait comme le tien. Est-ce que Carlisle est déjà rentré ?

Il jeta un œil vers les Cullen et leur loup de compagnie. Bella avait l'ait terrifiée, comme s'il y avait de quoi ! Cette fille l'agaçait profondément, surtout avec cette manie de pousser tout le monde derrière elle, comme si elle avait déjà la capacité de tous les protéger. Ridicule, sachant qu'il ne lui avait fallu qu'un geste pour la réduire à l'impuissance la plus totale, son don ne la protégeant pas des attaques physiques. Il attendit qu'elle lui réponde, souhaitant voir Carlisle. Il était sûrement rentré, déjà, et au moins, avec lui, Alec arrivait à parler calmement.

Bella – Pas encore, non. Mais on ferait mieux de l’appeler, vu que vous êtes ici et… D’après ce que tu as dit, vous avez disparus pour eux. Donc, il faut les appeler. Sauf si vous préférez ne pas rentrer chez « vous ».

Ne pas rentrer ? Alec eut un sourire particulièrement horrible. Dans d'autres circonstances, cette option l'aurait tenté, mais pas ici. Non, surtout pas ici... Là, il voulait retourner à la guerre, et faire payer à ces salles clébards puants et poilus l'humiliation de leur enlèvement, et ce que leur crétin de chef avait dit. Ils allaient payer, Alec se le jurait, et personne ne devrait se faire de doutes là-dessus.

– Mais ne t'en fais pas, on va rentrer. J'ai un compte à régler avec les loups.

Jane lui sourit, d'un de ces sourires sadiques et qui, pourtant, lui réchauffait le cœur. Car il savait qu'elle était sur la même longueur d'ondes que lui, qu'elle songeait à la même chose, au moment, comme s'ils communiquaient par télépathie. C'était dans ces moments-là qu'il se sentait encore plus proche d'elle, car ils ne formaient qu'un.

Jane – Tu veux faire les mêmes expériences que moi ?

– C'est vrai que tu en as tué un sans le toucher. Je vais voir combien de temps le coma peut durer... Et avec l'autre clébard, ça peut être drôle. On aurait dû les brûler avant de partir.

Jane – On y retourne alors ?

Il hocha la tête en souriant. Oui, il voulait y retourner, tout autant qu'elle ! Cette guerre avait au moins l'avantage de leur permettre de se défouler... C'était leur vie entière qui se menait là. Ils avaient appris à se battre et torturer a tuer sans se poser la moindre question, sans remords ni regrets. Ils étaient nés pour ça, sans aucun doute, à bien y réfléchir. Ces dons ne leur avaient pas été octroyés par hasard. En attendant, il fallait d'abord contacter leur clan, pour savoir où ils se trouvaient et signaler qu'ils n'étaient pas morts, ni disparus pour de bon. Il mit la main dans sa poche, mais n'y trouva que les miettes de son téléphone portable. Génial, il avait subi le même sort que celui de Jane, quelques jours plus tôt. Frustré, il se tourna vers les Cullen.

– Vous auriez un moyen de contacter notre clan, qu'on reparte faire notre boulot ?

Il ne doutait pas que les Cullen et les loups ne rêvaient que de les voir filer, le plus loin possible. Il y eut un moment de silence, puis Bella lui tendit enfin son téléphone. Il la remercia avec un sourire sadique et composa le numéro d'Aro. Il détestait l'appeler, mais il ne se souvenait plus du numéro de Démétri. Quant à Félix, il ne prenait jamais la peine d'emmener son téléphone lorsqu'il sortait. a se demander pourquoi il en avait un... Il attendit deux bonnes minutes avant qu'on ne décroche, et il poussa un petit soupir de soulagement. Mais au lieu de la voix du chef des Volturi, ce fut celle du chef des Cullen qui se fit entendre.

– Carlisle ? Je pensais avoir appelé Aro.

Du coin de l'œil, il vit Edward faire un pas en avant en entendant le nom de son père. Bella semblait aussi étonnée, mais il l'ignora.

Carlisle – C'est le cas, il me l'a donné pour que je réponde. Il est... Occupé, disons-nous. Mais peu importe. Où êtes-vous ? Que s'est-il passé ? Vous allez bien ?

– Très bien, soupira Alec, un peu agacé. On a été à White Swan, mais on s'est échappés. Là, on est en Ecosse, à Beith.

Carlisle – Oh... D'accord, je vois. Comment vous êtes-vous échappés ? Vu la situation, cela paraît compliqué.

– Mon don a évolué... Ecoute, coupa-t-il ensuite alors que le médecin allait faire une remarque. Peu importe comment. Tu peux me passer Aro, maintenant ?

Carlisle – Attendez un peu, là. Car je suppose que Jane est près de toi. Tu as emprunté le portable d'un des enfants ?

– Ta fille...

Bella fit un bond soudain, faisant se retourner Alec en haussant les sourcils. Et bah quoi ?

Bella – TA FILLE ?! hurla-t-elle.

Alec la regarda, mi-ébahi, mi-amusé, sans bouger, la fixant comme si elle était totalement folle. Carlisle aussi ne disait plus rien, et on pouvait facilement l'imaginer ébahi et à moitié choqué. Il eut soudain une long soupir, arrachant un très léger sourire à Alec. Edward avait levé les yeux au ciel, soupirant aussi, et jetant un regard étrange à Bella. Il y eut quelques minutes de silence, puis le médecin reprit.

Carlisle – Ravi de voir la considération... Ma propre famille...

Bella se fit toute petite, puis se planqua derrière Edward. Littéralement. Carlisle lui dit d'attendre un peu, qu'il allait essayer de parler à Aro. Il y eut un long moment de silence, où Alec patienta presque tranquillement. Il avait passé un bras derrière le dos de sa sœur, la serrant contre lui. Edward, lui, essayait de convaincre sa femme de sortir de sa cachette, lui assurant que ça allait aller. Elle continua néanmoins à se cacher derrière lui, refuser de bouger. Renesmée regardait sa maman, puis son père, faisant la navette entre les deux, sourcils légèrement froncés. Puis s'accrocha au bras de Jake. Carlisle finit par revenir au téléphone.

Carlisle – Il y a un autre problème.

– Sans blague...

Carlisle – Vu comment se sont déployés les EDL, non seulement ils vont vous repérer si vous tentez de passer, et les attirer en Ecosse. Même chose pour nous, de notre côté, si on veut rentrer. Donc, pour l'instant, personne ne bouge, il faut tenter de contenir le front.

– Quoi ? s'étrangla Alec. On ne va pas rester ici !

Jane eut l'air choquée, elle aussi. Il lui serra la main, fermant les yeux quelques secondes, en retenant un soupir. Edward marmonna que oui, il préférait que les EDL ne viennent pas dans le coin. Bella pâlit encore plus, puis prit Renesmée dans ses bras.

Carlisle – Ce n'est pas si grave, Alec ! Ce n'est que le temps de faire tourner la bataille en faveur de notre camps. Profites-en pour trouver quelques animaux pour t'entraîner ?

– M'entraîner... Je peux aussi m'entraîner sur nos ennemis.

Carlisle – Ça va bien se passer. Évite juste de trop te prendre la tête avec ma fille. Promis ?

– Hein ? Parce que tu crois quand même pas qu'on va aller chez toi ?!

Carlisle – Tu veux aller à l'hôtel ? Vous allez l'air d'enfants, Alec...

– Merci de me le rappeler...

Carlisle – Et si vous devez vous mettre au sang animal le temps que vous êtes à Beith, je préfère que vous ne soyez pas seuls. Avec ça, ça rassurera Marcus de savoir que Lilwen n'est pas seule.

Edward – Là, il a pas tord.

Alec leva les yeux au ciel. Non mais, puis quoi encore ? Il marmonna que c'était impossible, que ça s'était trop mal passé la dernière fois. Ce à quoi Carlisle répondit par un sifflement agacé.

Carlisle – Vous êtes assez grand pour ne pas vous disputer, que je sache... Bon, passe-moi Bella, maintenant.

Alec marmonna un truc inintelligible puis tendit le portable à Bella.

Carlisle – Bella ? C'est moi. Pourquoi as-tu hurlé ça toute à l'heure ?

Alec – Carlisle ? Je pensais avoir appelé Aro.

Carlisle ? Edward s’était rapproché en entendant ce prénom, de même que Bella qui fut étonnée. Alec ne voulait pas appeler Aro ? D’accord, il était jeune, mais de là à ne pas se servir d’un téléphone… Non, il y avait sûrement eu une erreur, c’était tout. Et si jamais il y avait eu un problème, là-bas ? Si jamais Alice ou Jasper était blessé ? Si quelque chose ne s’était pas passé comme prévu, hormis l’enlèvement des jumeaux ? Ne pas paniquer, Carlisle semblait calme, sinon Alec aurait répondu d’une autre manière. Et la voix de Carlisle ne s’était pas faite pressante et paniquée, loin de là.

Carlisle – C'est le cas, il me l'a donné pour que je réponde. Il est... Occupé, disons-nous. Mais peu importe. Où êtes-vous ? Que s'est-il passé ? Vous allez bien ?

Alec – Très bien. On a été à White Swan, mais on s'est échappés. Là, on est en Ecosse, à Beith.

Carlisle – Oh... D'accord, je vois. Comment vous êtes-vous échappés ? Vu la situation, cela paraît compliqué.

Alec – Mon don a évolué... Ecoute. Peu importe comment. Tu peux me passer Aro, maintenant ?

L’évolution de son don… En effet. Et pas qu’un peu. Bella avait senti que Carlisle allait réagir, mais ce dernier s’était fait interrompre directement. Seulement, un autre détail attira la jeune femme. White Swan… C’était en Angleterre, non ? Ce nom lui disait vaguement quelque chose. Elle se souvenait de discussions, d’un endroit où les jumeaux… Mais oui ! C’était l’endroit où ils avaient grandi, avant de se faire enlever par les Volturi. L’endroit où ils avaient perdu leurs parents, l’endroit où tout le drame avait commencé pour eux. Pourquoi les Enfants de la Lune les avaient-ils emmenés là-bas ? Pour les toucher ? Ils avaient quelque chose contre eux ?

Carlisle – Attendez un peu, là. Car je suppose que Jane est près de toi. Tu as emprunté le portable d'un des enfants ?

Alec – Ta fille...

Bella – TA FILLE ?!

Oups.  Bella avait sorti cela sans réfléchir tant cela l’avait choquée. Qu’un des jumeaux la considère de cette manière était étrange et choquant, à vrai dire. Alec s’était retourné en haussant les sourcils et la regardait maintenant d’un air ébahi et amusé, comme si elle avait été complètement folle. De l’autre côté du téléphone, Carlisle ne dit plus rien, visiblement choqué par la réaction de « sa fille ». Edward avait levé les yeux au ciel en lui jetant un regard étrange, soupirant en même temps. Oui, bon, ce n’était pas si grave que ça… Elle l’avait dit comme cela, sans réfléchir, pas la peine d’en faire tout un fromage ! Seulement, le silence qui suivit fut long, pesant, lourd. Incroyablement lourd. Carlisle finit par répondre, mais Bella se sentait de plus en plus honteuse. Heureusement qu’elle ne pouvait plus rougir…

Carlisle – Ravi de voir la considération... Ma propre famille...

Ce coup-ci, Bella se sentit très mal à l’aise et voulut se cacher dans un trou, se faisant toute petite. A défaut de trouver un trou dans le coin, elle se cacha derrière Edward pour ne plus subir le regard des autres. Même si Carlisle était à des kilomètres d’elle, elle avait l’impression qu’il était juste à côté d’elle, à la regarder avec l’air le plus blessé du monde, un air désapprobateur sur le visage. Et après, on s’étonne qu’elle en avait peur et qu’elle le trouve intimidant… Pendant ce temps, Carlisle avait dit à Alec d’attendre, comme quoi il allait se renseigner.

Edward, lui, tentait de la convaincre de sortir de sa cachette, lui disant que cela allait aller. Hum, ou pas. Bella avait fait une énorme bourde et s’attendait à ce qu’Alec lui passe le téléphone à tout moment, Carlisle au bout du fil. Et là, elle dirait quoi, au juste ? Non, non, non. Ca n’allait PAS aller, elle n’en démordait pas ! Refusant, elle resta derrière Edward alors que Renesmée faisait la navette entre eux deux, les sourcils froncés. Elle s’accrocha ensuite au bras de Jake. Oups. Oui, bon, avoir cette réaction devant sa fille, ce n’est pas vraiment le bon plan, dira-t-on…

Carlisle – Il y a un autre problème.

Alec – Sans blague…

Carlisle – Vu comment se sont déployés les EDL, non seulement ils vont vous repérer si vous tentez de passer, et les attirer en Ecosse. Même chose pour nous, de notre côté, si on veut rentrer. Donc, pour l'instant, personne ne bouge, il faut tenter de contenir le front.

Alec – Quoi ? On ne va pas rester ici !

Hors. De. Question ! Non mais, oh ! Non, non, non ! Les jumeaux n’allaient certainement pas rester avec eux ! Ils voulaient qu’eux et Bella s’entretuent, ou quoi ? En plus, il n’y avait même pas Jasper pour les calmer, cette fois, personne qui pouvait être capable d’attaquer ou de se défendre ! Non, non, non ! Jane fut aussi choquée qu’elle alors qu'Edward marmonna qu’il préférait ne pas voir débarquer les EDL dans le coin. A cette idée, la jeune mère prit sa fille dans ses bras, comme si elle avait l’impression que le simple fait de parler d’eux allait les faire débarquer. Oui, bon, c’était complètement stupide, mais c’était une réaction normale. Donc, zut.

Carlisle – Ce n'est pas si grave, Alec ! Ce n'est que le temps de faire tourner la bataille en faveur de notre camp. Profites-en pour trouver quelques animaux pour t'entraîner ?

Alec – M'entraîner... Je peux aussi m'entraîner sur nos ennemis.

Carlisle – Ça va bien se passer. Évite juste de trop te prendre la tête avec ma fille. Promis ?

Bella sentit sa gorge se serrer en entendant les derniers mots prononcés par Carlisle. Il avait pris soin d’appuyer sur les derniers mots, laissant une gêne s’insinuer immanquablement chez elle. C’était… Pourquoi n’avait-elle pas été capable de ne rien dire ?! Du papier collant sur sa bouche, une fermeture éclair qui détectait à chaque fois que l’on allait dire une bêtise, blesser quelqu’un ou autre, voilà ce qu’il fallait à Bella. Mais non, elle s’était enfoncée, s’était grillée, et avait blessé son beau-père en un seul mot. Qui dit mieux ? Même Alec ne faisait pas pire. Elle ne fit même pas le lien avec ce que venait de dire Carlisle et l’endroit où iraient les jumeaux avant qu’Alec ne réagisse, choqué apparemment.

Alec – Hein ? Parce que tu crois quand même pas qu'on va aller chez toi ?!

Carlisle – Tu veux aller à l'hôtel ? Vous allez l'air d'enfants, Alec...

Alec – Merci de me le rappeler…

Carlisle – Et si vous devez vous mettre au sang animal le temps que vous êtes à Beith, je préfère que vous ne soyez pas seuls. Avec ça, ça rassurera Marcus de savoir que Lilwen n'est pas seule.

Edward – Là, il a pas tord.

Lilwen. Vu comme cela, il n’avait pas tort, en effet, mais tout de même. Il s’agissait des jumeaux, quoi ! Il fallait vraiment qu’ils leur rappellent la catastrophe de la dernière fois ? Non, merci ! Bella avait donné, elle ne voulait pas que cela éclate en pugilat une nouvelle fois. Elle en avait assez de blesser des gens et les jumeaux lui faisaient franchement peur, ce coup-ci. En plus, être aussi près de Renesmée… Avec leur regard de psychopathe, leur don horrible et plus puissant à présent. Ils voulaient leur mort, ou quoi ?! Alec riposta ce que pensait Bella qui, pour une fois, était d’accord avec lui même si elle se sentait encore plus mal à l’aise. Un trou, s’il vous plait ? Même un trou de souris ferait l’affaire, mais un petit trou. Un trou pour s’y enfoncer et ne plus en ressortir avant l’été prochain.

Carlisle – Vous êtes assez grand pour ne pas vous disputer, que je sache... Bon, passe-moi Bella, maintenant.

Hein ?! Quoi ?! Ah non, non, non ! Bella ne voulait pas lui parler, pas maintenant ! Elle faillit refuser mais se ravisa en pensant aux conséquences. En plus, tout le monde était là… Non mais, non, quoi. C’était la gêne, et rien de plus. Une horrible gêne, elle aurait voulu s’enfuir à toute allure pour éviter cette discussion. Sentant un énorme nœud se former dans son estomac, Bella prit le téléphone, tremblante, sa gorge plus sèche que jamais. Elle n’eut pas besoin de dire qu’elle était là, Carlisle l’avait entendu et embraya directement sur le sujet « délicat ». Elle ne savait pas du tout comment répondre, tant la honte était immense, pour le coup.

Carlisle – Bella ? C'est moi. Pourquoi as-tu hurlé ça toute à l'heure ?

Bella – Je… C’est sur le coup de la surprise, qu’Alec dise ça comme ça, bah heu… C’était inattendu.

Carlisle – Inattendu, hein ? Comme si je ne te l'avais jamais fait comprendre... C'est assez blessant.

Bella – Je suis désolée, je ne voulais pas vous blesser. C’est juste différent avec vous… Pour le dire simplement.

Très simplement, même. Bella s’était raclé la gorge, comme pour s’éclaircir la voix, se sentant devenir de plus en plus petite à mesure que Carlisle parlait. Pourquoi n’avait-elle pas su se taire, rien qu’une fois ? Une toute petite fois…

Carlisle – Différent ? Je pensais que tu avais dépassé ça, personnellement. En quoi suis-je différent ?

Bella – C’est pas uniquement vous, mais tout le monde. Je veux dire, vous ne m’avez pas connue… avant. Je suis commune, alors que vous… Je n’ai même pas terminé mes études. Vous, vous avez une famille, un métier, vous avez tous des projets.

Carlisle – Donc, tu te sens encore différente de nous... Je ne connaissais aucun membre de ma famille "avant", comme tu dis. Nous étions tous très communs... Encore mieux, aucun de nous, humains, n'avaient fait des études, dans le sens où tu l'entends. Mon métier, ma famille... Je me suis battu pour ça des années. C'est pour ça que voir que ça ne sert à rien...

Quoi ?! Mais non, Bella n’avait jamais dit que ce qu’il avait fait n’avait servi à rien, loin de là ! Elle bénissait le ciel jour et nuit d’avoir croisé les Cullen, de les avoir rencontrés, d’avoir rencontré Edward, Carlisle, Alice, Esmée, Jasper, Rosalie, Emmett. Sans oublier Renesmée. Alors, non, certainement pas, tout cela n’avait pas « servi à rien », comme il disait. Cependant, Bella ne pouvait pas contester le début de sa réponse… Ce détail lui était complètement sorti de la tête.

Bella – Je… Je n’avais pas pensé à ça. Et ça ne sert pas à rien, vu tout ce que vous avez bâti, vous avez fait un travail… incroyable, et formidable ! Alors que je ne fais que détruire ce que vous avez fait jusqu’ici, avec ma capacité à m’attirer tous les problèmes qui se trouvent sur ma route.

Carlisle – C'est pour ça que tu ne te considères pas comme de notre famille ? C'est stupide... Tu as épousé Edward, eu un enfant. Personnellement, je t'ai soigné de multiples fois, conduite à l'autel, et même transformée. Qu'est-ce qu'il te faut de plus ? Et que penses-tu avoir détruit, chez nous ? J'ai du mal à voir.

Bella – J’ai failli provoquer votre perte plusieurs fois, avec les Volturi, ma présence, votre déménagement de Forks, James, Mya… Si je n’avais pas été là, vous auriez été tranquilles à de multiples reprises. Et en plus, à cause de moi, les jumeaux vous détestent plus que tout.

Carlisle – Tranquilles ? Oui, sûrement, si on exclut les nombreux problèmes que posent le mode de vie que nous avons choisi... Sans toi, j'aurais sûrement dû empêcher Edward de se suicider. Tu n'appelles pas ça un progrès ? Si tu n'avais pas été là, Alice n'aurait pas eu une telle amie, Emmett une petite sœur, Edward une femme. J'ai déjà essayé de te faire changer la façon dont tu te considères, tu m'avais dit que tu te sentais mieux après. Passons sur le fait que ce soit un mensonge, mais voir ça est... Bella, sais-tu pourquoi nous t'avons adopté ?

Hein ? Le pourquoi ils l’avaient adoptée ? Heu… Sincèrement, Bella s’était toujours posé la question, et voilà qu’elle devait répondre. Mais elle allait d’office s’enfoncer, ici ! C’était… Non mais oh, un peu de cœur, aussi !

Bella – Je… Eh bien, parce que je suis mariée à Edward et qu’il faut préserver les apparences. Je crois…

Suite à cette réponse, Carlisle s’étrangla complètement choqué et… raccrocha brusquement. Une vague de culpabilité se répandit instantanément dans le corps de Bella, l’empêchant de faire le moindre geste pendant quelques secondes. Elle mit un certain temps avant de décoller le téléphone de son oreille, ne réagissant pas à la tête que faisaient les autres, complètement déconnectée. Une énorme boule s’était formée à l’intérieur de son estomac. Ce fut Jane qui brisa la première le silence gênant qui s’était installé, disant d’un ton désespéré :

Jane – Incroyable, même avec ton beau-père, tu parviens à être blessante.

Bella – Fous-moi la paix, Jane. Je ne t’ai rien demandé.

Jane eut un simple rire comme réponse, restant dans les bras d’Alec. Pff, et dire qu’ils allaient devoir se coltiner les jumeaux. Il ne manquait vraiment plus que cela. Bella commença à avancer pour rentrer à la villa, les autres faisant de même. Tous ensemble, à la villa. Cette idée était… horrible. Comme s’ils étaient revenus quelques mois en arrière, avant que cette guerre n’éclate, avant que cette dispute n’apparaisse entre les jumeaux et elle-même. Mais tout cela était bien loin.

Bella ne décrocha pas un seul mot sur le chemin du retour et ne fit pas attention aux différents endroits où allaient les autres, montant directement dans la chambre qu’elle partageait avec Edward. Bon, ce dernier allait sûrement monter, mais tant pis, elle ne chercherait pas à le fuir cette fois. Bella ne cessait de penser à sa discussion avec Carlisle, le ton avec lequel il lui avait parlé, l’étranglement qu’il avait eu avant de raccrocher. Elle s’installa sur leur lit, fixant les photos de famille qu’elle avait posées sur la table de nuit, rapprochant ses genoux de son menton. Finalement, s’isoler était encore le mieux à faire, elle faisait moins de mal lorsqu’elle était loin des autres.