(Italie) Une amitié naissant par le sang d'une humaine...

L’ennuie… Voilà bien un mot important dans le petit monde de Lilwen Volturi… L’ennuie… Fléau définissant assez bien la monotonie de la vie de la petite Volturi… L’ennuie… Fléau qui ne la quittait plus depuis que la fille de Marcus avait dû quitter la petite Renesmée Cullen… L’ennuie… Le mot imprononçable qui résumait pourtant bien cette situation.

Les jours passaient, les nuits s’enfilaient comme dans un collier de perles et la monotonie de la vie de la petite Lilwen Volturi ne changeait pas. Certes, elle avait des parents en Or qui n’hésitait pas à sacrifier leur temps pour leur enfant. Elle avait bien Jane, Alec, Orlin… Trois enfants des trois frères Volturis… Jane n’avait pas de temps pour la petite, Alec de même et Orlin était source de traumatisme pour l’enfant…

Orlin… Traumatisme… Traumatisme… Orlin… Ce duo de mot était presque synonyme dans l’esprit de l’enfant. Ce dernier avait, après tout, tenté de la manger, de la dévorer toute crue. Un peu comme un Lyon en train de sauter sur sa proie de manière inhumaine, juste de manière bestiale. Oser essayer de la manger elle . Quel acte farfelue qui avait valu au jeune vampire qu’était Orlin une punition à la hauteur de l’infamie de son acte.

-Miss Lilwen… Miss Lilwen…

C’était la voix d’une des domestiques humaines de la maison. Ces dernières étaient chargées de veiller sur l’enfant et de passer du temps avec elle… Cette voix sortie Lilwen de ses pensées… Elle leva alors la tête et s’approcha de la domestique… Elle lui prit alors la main et sortit de sa chambre en direction du salon privé de Marcus et de Renée.

Lilwen: - Je m’ennuie… Trouvez-moi quelque chose à faire… Invitez Renesmée… Je veux jouer avec quelqu’un…

La domestique ne releva même pas les propos de l’enfant. Cette dernière était comme habitué à cette litanie de plainte émanant de cette petite sainte n'y touche qu’était la fille de Marcus. Personne n’avait le droit de lui reprocher quoi que ce soit mise à part ses parents ou l’un des autres frères… Cette petite princesse qu’était devenue Lilwen donnait plutôt envie de vomir aux esclaves humains qui la côtoyaient…

L’enfant s’approcha de l’humaine et en la poussant comme pour jouer à cache-cache la fit tomber sur le sol… Cette dernière s’égratigna le poignait et un filait de sang s’écoula du bras de la nourrice humaine… L’odeur du sang réveilla la partie vampire qui sommeillait chez Lilwen… La petite s’approcha de la source du sang et y posa ses lèvres. Le goût de ce dernier était agréable et c’était la première fois que Lilwen en absorbait de cette manière… Subjugué par la saveur de ce repas, l’enfant n’entendit pas les cris stridents de l’humaine qui lui demandait d’arrêter cela…

Une main arracha doucement l'enfant de la domestique... Une main bienveillante... Une main venue éviter l'acte impardonnable qu'allait commettre la fille de Marcus.

Hum qu'est-ce qu'on était bien dans les bras de maman. Athenodora faisait une très bonne mère de substitution ! Orlin l’aimait beaucoup et adorait ces moments privilégiés avec elle. Elle était aimante, très câlin et Dieu sait qu'Orlin avait besoin de toutes ces choses là, lui qui en avait tant manqué depuis douze ans, enfermé dans cet internat catholique, lui qui avait perdu toute foi depuis le suicide de sa mère. Bien entendu, Dora ne remplacera jamais sa vraie maman, mais elle pouvait combler un peu le vide.

Orlin pensait également à sa jeune cousine Lilwen. Elle avait l'air malheureuse et ça le tracassait beaucoup. Il savait que Lilwen avait peur de lui, mais ce n'était qu'une gamine quoi ! La pauvre, elle n'avait pas d'amie et elle était condamnée à rester enfermé ici, ce n'était pas une vie pour un enfant. C'était aussi un peu de leur faute à eux : les jumeaux l'ignoraient purement et simplement et quant à lui, Lilwen le fuyait. Il s'en voulait un peu quand même, même si l'enfant avait sa part de responsabilité dans cette situation.

Puis des cris se firent entendre, une humaine apparemment, ça venait de la chambre de Lilwen mais ce n'était pas elle qui criait. Puis une forte odeur de sang se propagea dans toute la pièce. Était-elle blessée, ou pire ! L'odeur était insoutenable pour Orlin elle était comme de l'acide vaporiser qui s'insinuait malgré lui par le nez et qui lui brulait tout l'appareil respiratoire, des narines aux bronches. Il bloqua sa respiration et alla voir sa cousine. Il la trouva penchée sur le bras d'une domestique à lui sucer le sang. Orlin faillit perdre le contrôle lui aussi. Il s'approcha rapidement de Lilwen en tournant le dos à la domestique pour ne pas voir une seule goutte de sang, ce qui lui ferait perdre le contrôle et le ferait entrer dans une frénésie dévastatrice.

En fermant les yeux, il dégagea Lilwen de sa nourrice doucement, délicatement, précautionneusement pour ne pas la blesser. Il la prit ensuite délicatement dans ses bras et le berça longtemps. Des gardes emmenèrent la nourrice plus loin et s'occupèrent d'elle.

Orlin
Lilwen, qu'est-ce que tu as fait ?

Elle le regarda dans les yeux puis baissa le regard et se mit à sangloter.

Lilwen
Je ne voulais pas lui faire de mal... Je... J'ai fait une bêtise ?

Il la berça encore plus longuement. Elle n'avait pas réellement fait de bêtise car ce n'était qu'une humaine. Cependant, comment lui faire comprendre qu'elle devait éviter de faire ça.

Orlin
Là, elle a très mal. Il faut juste que tu te mettes à sa place : qu'aurait-elle dit à ses enfants s'ils avaient vu leur maman chérie dans cet état ?

Lilwen
Qu'elle c'était blessé ?

Beuh...Elle ne comprenait rien à rien ma parole. Bon changement de tactique.

Orlin
Et toi ? Qu'aurais-tu dis si ta maman était revenue comme ça ?

Lilwen
Mais ma maman peut pas revenir comme ça... C'est ma maman après tout, papa la protègera.

Bon là, Orlin abandonnait carrément. Il laisserait Renée et Marcus s'occuper de ça, après tout c'était leur responsabilité. Tout en continuant de bercer Lilwen, il se mit à rire.

Orlin
Tu sais que tu m'énerves d'avoir réponse à tout toi, dit-il sur un ton blagueur

Lilwen ne comprenait pas vraiment en quoi elle venait de faire quelque chose de mal, de mauvais. Mais son cousin Orlin venait apparemment de lui éviter une dispute de la part de son papa. Enfin passons. Maintenant ce dernier tentait de lui expliquer pourquoi elle avait mal fait. Un truc compliqué de maman, d’enfant et d’autre trucs incompréhensible.

Une remarque d’Orlin fut encore moins compréhensible que les autres. Pourquoi elle l’énervait donc en ayant réponse à tout ? Sa maman lui avait pourtant dit que c’était bien d’avoir réponse à tout. Mais pourquoi donc son cousin lui avait dit cela.

Lilwen: - mais pourquoi tu dis que je t’énerve alors que tu rigoles ? et ce n'est pas bien d’avoir réponse à tout ? et sinon toi tu m’en veux ou Nan ?

La petite attendit patiemment la réponse de son cousin en s’amusant avec les cheveux de ce dernier. Puis, sans prévenir, l’enfant lui fit un bisou pour le remercier d’être venue l’empêcher de faire une bêtise… Cependant ce qui venait de se passer posait beaucoup de questions à l’enfant. Elle avait trouvé du plaisir à boire le sang de cette manière-là. Ce dernier avait d’ailleurs meilleur gout de cette façon plutôt que dans un biberon comme elle avait l’habitude de le consommer habituellement.

Lilwen: - Orlin, dis, tu veux bien me dire pourquoi j’ai aimé prendre le sang de cette manière-là ? Je savais pas que j’aimerais cela… Et puis, ma nourrice, elle va s’en sortir . Je la reverrais demain hein . Elle va bien aller . J’espère ne pas lui avoir fait trop de mal hein. Tu crois que papa m’en voudra .

Quarante mille questions traversaient encore l’esprit de l’enfant. Cependant elle devait bien en garder quelque s'une à sa portée pour pouvoir passer une bonne après midi avec Orlin. Ce dernier n’avait pas l’air aussi méchant que l’enfant ne le pensait. Lilwen se surprit à se sentir bien dans les bras de ce dernier. Cette posture était aussi rassurante que lorsque l’enfant était dans les bras de Jane…

Lilwen: - Orlin. Tu crois que papa et maman vont mourir un jour . Et moi ? Et toi ? On va rester une famille unie ou nan ?

Lilwen
mais pourquoi tu dis que je t’énerve alors que tu rigoles ? et ce n'est pas bien d’avoir réponse à tout ? et sinon toi tu m’en veux ou Nan ?

Orlin commençait à en avoir assez de toutes ces questions. Les gamins n'arrêtaient-ils donc jamais de poser mille et une questions, surtout pour des broutilles pareilles ? C'était épuisant, agaçant. Puis il fallait toujours tout expliquer calmement, sans s'énerver. Brrr, parfois il comprenait que son père ait envie de mettre un bon coup dans le mur pour "évacuer". Bon on se calme. Pas la peine de s’énerver pour si peu, surtout contre elle. Après tout, ce n'est qu'une enfant. Lilwen attendait surement une réponse de sa part, ou pas. Elle s'amusait avec les cheveux d'Orlin ce qui attendrit un peu ce dernier. Puis sa jeune cousine lui fit un gros bisou sur la joue, ce qui eut pour effet de déclencher un immense sourire en réaction. Il allait lui répondre quand la jeune fille se remit à parler à toute vitesse.

Lilwen
Orlin, dis, tu veux bien me dire pourquoi j’ai aimé prendre le sang de cette manière-là ? Je savais pas que j’aimerais cela… Et puis, ma nourrice, elle va s’en sortir . Je la reverrais demain hein . Elle va bien aller . J’espère ne pas lui avoir fait trop de mal hein. Tu crois que papa m’en voudra .

Orlin. Tu crois que papa et maman vont mourir un jour . Et moi ? Et toi ? On va rester une famille unie ou nan ?


Décidément, elle avait l'esprit vif ! La fraicheur, la vie, voila ce qu'elle dégageait ! Mais aussi, une bonne dose de tristesse, des nuages noirs qui viennent du nord... qui assombrissaient son cœur, que seuls tante Renée et oncle Marcus pouvaient maintenir éloigné d'elle. Ils ignorait ce qui se passerait si un jour, le temps devait changer dans son cœur. À vrai dire, il préférait ne pas le savoir car ça lui faisait peur. Lilwen était très fragile : une fragilité attendrissante.

Écoute, ma grande, ton papa et ta maman sont très forts, il ne leur arrivera rien. De plus tonton Aro et tonton Caïus veillent sur eux, comme moi.

Il fit une petite pause, réfléchissant en un éclair comment il allait tourner la suite. Il voulait montrer à Lilwen qu'elle était, malgré tout, très aimé et que quoi qu'il arrive, il y aurait du monde pour elle.

Et puis toi, tu as de la chance : avant que Caïus ne m'adopte, mon vrai papa et ma vraie maman ne m'aimaient pas, dit-il en tournant la tête, pensif, vers l’extérieur. Moi, avant je n'avais pas de famille, rien, personne qui m'aimait. Toi, tu as tous tes oncles et tantes, et puis tes cousins-cousines, et ta demie sœur...

Ce que lui racontait son cousin Orlin était plutôt rassurant. Ses parents vivraient longtemps. Enfin c’était comme ça que la fille de Marcus interprétait les paroles d’Orlin. Ce dernier lui expliqua alors qu’elle avait de la chance d’avoir des parents qui l’aimaient plus que tout. Lui n’avait apparemment pas connu ça. Comment cela était-il possible ? Lilwen ne comprenait pas vraiment. Comment des parents ne pouvaient-ils pas aimer leur enfant ? Les enfants étaient ce qu’il y avait de plus beau. C’est ce que maman avait dit à la petite hybride. Les enfants étaient le plus beau cadeau que la vie pouvait faire à des parents. Il était incompréhensible à la fille de Renée et de Marcus que quelqu’un ne puisse pas aimer un enfant. Cela la rendit triste. Elle serra alors Orlin dans ses bras comme pour le réconforter.

Lilwen: - si toi tu n’avais pas de famille. Je pourrais être ta famille . Tu veux pas devenir mon grand frère de coeur . Comme ça j’aurais quelqu’un d’autre pour me protéger et toi tu auras une soeur qui t’aime beaucoup nan ? Je veux pas que tu sois triste. Tu es gentil Orlin.

La petite avait presque dit ces mots d’une manière si naturelle que cela en était presque déconcertant. L’innocence d’un enfant lui faisait parfois dire des choses qui le dépassaient complètement. Si on les écoutait vraiment, les petits êtres qu’était la progéniture des humains seraient capables de vous décrocher la lune, d’aller vous ramasser dans un pot de la lave en fusion et même, chose impossible, ils seraient capables de rendre Caius aussi doux qu’un agneau.

Lilwen: - Orlin… Est-ce que tu m’aimes ? Ou tu es juste là pour me rassurer . Moi je t’aime bien. tu es un chouette cousin.

La petite regarda le garçon dans les yeux. Elle descendit et se dirigea d’un pas rapide vers sa chambre. D’un geste simple, Lilwen fit comprendre à Orlin qu’il devait la rejoindre dans cette pièce si spéciale pour l’enfant. Lorsque cette dernière se trouvait dans la chambre que ses parents lui avaient aménagée, elle se sentait protégé, libre, heureuse. Les murs violets qui entouraient un lit de la même couleur étaient plutôt rassurant et changeait du rouge effrayant des yeux des vampires affamés que la petite croisait régulièrement à Volterra.

L’enfant sortit alors une photo de ses parents la tenant dans leurs bras alors qu’elle était toute petite. Cette photo était son trésor le plus précieux. Personne ne devait venir lui ravir. La montrer à Orlin était une preuve d’amour et de confiance inestimable de la part de la petite Lilwen. Ah l’innocence d’un enfant, leur faisait souvent faire ce genre de geste désuet pour des adultes mais si important pour eux. Le monde gagnerait peut-être beaucoup à redécouvrir le coeur des enfants et cette scène en était une preuve flagrante. L’innocence d’un enfant était comme une perle rare qu’un propriétaire découvrirait dans un champ. Ce dernier se précipiterait pour racheter le champ et conserver cette perle à l’abri des regards indiscrets. L’innocence d’un enfant…