Nouvel Horizon
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Tensions internes, contrebande, révolte qui gronde... A Amestris, la paix n'est jamais la bienvenue.
 
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 [Forks] Pour un peu de sang...

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Riza Mustang

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MessageSujet: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptyMar 15 Avr 2014 - 23:00

Bella – Je file, je suis en retard !

Bella fit un signe de la main à Charlie et claqua la porte en jurant et en se suçant le pouce – oui, elle avait réussi à se le pincer alors qu’elle n’était réveillée que depuis une heure. Elle descendit les escaliers de la maison en vitesse et grimpa dans sa voiture, plus pressée que d’habitude pour aller en cours. Elle ignorait pourquoi, d’ailleurs, cela faisait des jours que les Cullen n’avaient pas pointé le bout de leur nez, qu’Edward n’avait pas montré sa tête à l’école alors qu’il faisait un temps magnifique. Rêvant dans sa voiture, elle se surprit même à l’imaginer avec un t-shirt sous le soleil, ses cheveux au vent… Heum, stop ! Secouant la tête, Bella se reprit et enclencha le moteur de sa vieille voiture rouge qui démarra après quelques plaintes et insistances. D’accord, au premier abord, on pouvait penser que cette voiture était pourrie. Mais lorsque l’on regarde les autres voitures de la ville, le jugement change directement.

Mais aujourd’hui, il pleuvait. Il pleuvait dru, les grosses gouttes inondaient le pare-brise de la camionnette de Bella, mêlées au vent qui les fouettait inlassablement. Seulement, cela ne plombait pas le moral de « Miss Arizona » comme se plaisaient à la surnommer ses nouveaux camarades. Elle ignorait pourquoi, mais Bella avait l’impression que la journée serait magnifique. Ou du moins, meilleure que ces jours-ci. Elle conduisit jusqu’au lycée local et gara sa voiture en se précipitant jusqu’à l’intérieur du bâtiment. La jeune adolescente ignorait où elle avait cours, elle ignorait même si elle avait cours dans ce bâtiment-ci, mais elle voulait se protéger. De bonne humeur ou non, elle n’avait pas envie d’être mouillée, ses vieilles habitudes de Phoenix ayant migré avec elle.

Eric – Salut Bella ! Belle journée, hein ?

Bella – Heu…

Ce n’est que lorsqu’il se mit à rire que Bella saisit l’ironie. Elle avait encore un peu de mal à cerner la mentalité de la bourgade et, de toute manière, la « nouvelle » n’était pas très sociable. Elle préférait, de loin, lire un bon livre dans son coin que de sortir faire la fête avec des gens de sa classe. D’accord, elle devait s’intégrer, mais ce n’était pas pour cette raison qu’elle allait changer tout son caractère.

Jessica – Eh ! Bella, où tu vas ? On a biologie, c’est par ici !

Bella changea de direction en entendant son prénom et suivit Jessica en marmonnant un « Merci ». Elle s’installa à côté de… Heu… Zut. Bref, à côté d’un garçon de sa classe dont elle n’avait pas retenu le nom, attendant le professeur. Comment il s’appelait, déjà ? Nile ? Mile ? Mike ! Il lui parlait d’elle ne savait trop quoi, ne suivant même pas la discussion et se contentant de lâcher des paroles passe-partout et de sourire en jetant des regards inquiets par-dessus son épaule. Les Cullen n’étaient pas là. Edward n’était pas là. Il n’avait pas changé de cours de biologie, pourtant, elle l’avait entendu ! Alors, où était-il ? Bella guetta la porte sans l’apercevoir jusqu’à ce que le professeur arrive, chargé comme un baudet. Surprise ? Même pas, c’était habituel, ces jours-ci. Tournant la tête vers le professeur, se résignant à l’absence d’Edward à ce cours-ci même si elle refusait d’admettre qu’elle le guettait, elle écouta – sa bonne humeur ayant soudain chuté d’un coup.

M. Banner – Bonjour ! Aujourd’hui, nous allons faire mon expérience préférée ! Vous avez, sur vos bancs, des microscopes et des petites aiguilles. Vous allez utiliser les aiguilles pour vous piquer et vous allez observer votre sang au microscope. Au boulot, par groupe de deux !

Bella étouffa une exclamation, se sentant rougir lorsque les regards se tournèrent vers elle. Le professeur, par chance, n’entendit rien et les élèves, bien trop impatients, se munirent tous d’une aiguille et se piquèrent le doigt. Une minute, ils devaient tous le faire ? Tous ?! Inquiète, paniquant, se sentant peu à peu défaillir, Bella appela le professeur qui vint jusqu’à leur banc :

Bella – Monsieur, est-ce que… On doit tous se piquer ? Vraiment tous ?

M. Banner – Oui, c’est important ! Ne vous en faites pas, vous avez plus de cinq litres de sang dans votre corps, une goutte ne pas vous tuer !

Et il repartit, chantonnant, claironnant, observant ses élèves se triturer les doigts. Bella, elle, devenait de plus en plus livide alors que Mike lui montrait son doigt blessé avec fierté. Une goutte de sang, dégageant une odeur rouillée, comme du métal, laissant un sale goût, perlait au bout de son doigt. Ce fut la goutte de trop. Se sentant franchement défaillir, Bella voulut se raccrocher au pupitre situé juste à côté d’elle tandis que sa respiration se faisait plus difficile. Le sang, partout. Trop de sang. De l’air. De l’air, juste un peu d’air, pitié ! Mais trop tard. Bella bafouilla un mot que personne ne dut comprendre et fut entourée de noir, s’écroulant à terre.

Voix grave – Ecartez-vous ! Je connais la sensibilité au sang, laissez-la respirer ! Monsieur Newton, conduisez votre camarade à l’infirmerie et revenez. Elle reviendra quand elle se sentira mieux.

Bella sentit alors un bras la soulever, passant sous ses aisselles pour l’aider à marcher. A mesure qu’elle s’écartait de la salle de cours, la jeune étudiante reprenait peu à peu ses esprits même si elle était encore loin. Voyant un banc, elle se laissa alors glisser du bras de Mike… pour atterrir sur le sol, visage contre le sol dur et froid. Bon, elle avait raté son coup, mais… le sol n’était pas si inconfortable, finalement.

Mike – Bella ! Bella, ça va ?

Bella allait répondre lorsqu’une voix angélique, aux airs de musique qu’elle ne se lasserait jamais d’écouter, retentit. Il ne lui fallut guère de temps pour comprendre de qui émanait cette magnifique voix. Edward. Il menaçait Mike, d’après ce qu’elle comprenait, lui interdisant de la toucher et de la frapper. Qu’il allait le tuer, autrement. Hein ? La frapper ? Bella voulut marmonner quelque chose, rouvrant péniblement les yeux mais… n’apercevant que les chaussures datant du siècle dernier d’Edward Cullen, et les baskets de Mike.

Mike – Mais je ne l’ai pas frappée ! Je dois la conduire à l’infirmerie, laisse-moi !

Edward – Va jouer ailleurs, Newton, tu fais plus de mal que de bien. Bella, comment te sens-tu ?

Bella ignorait ce qu’avait fait Edward pour convaincre Mike, en plus des paroles qu’elle avait entendues, mais elle l’entendit vaguement s’éloigner en marmonnant dans sa barbe. Il s’était, ensuite, accroupi à côté d’elle en lui posant cette question de sa voix angélique, magnifique, faisant monter du sang directement à ses joues. Répondant d’une voix pâteuse, Bella se redressa en vacillant un peu en réalisant qu’elle devait avoir l’air complètement stupide couchée face contre pierre :

Bella – Parfaitement bien, le sol est confortable.

Edward passa alors une main sur son front, contact froid qui aurait fait frissonner n’importe qui mais qui était agréable vu qu’elle avait l’impression d’être en ébullition intérieurement, et extérieurement. Mais cette fois, le sang du cours de biologie n’y était pour rien… Seulement, comme si Edward avait compris son pouvoir sur Bella, il la prit dans ses bras sans qu’elle n’ait l’occasion de riposter et lui lâcha, alors qu’elle tenta de riposter sans être convaincante :

Edward – Je t'emmène à l'infirmerie, tu vas t'allonger.

Bella – Pas la peine, je vais très bien !

Mais Edward ne sembla pas du même avis, que du contraire, il resserra sa prise comme pour l’empêcher de descendre. Dès lors, toute riposte fut réduite à néant. Son odeur, sa démarche, sa force, son torse… Il était peut-être incroyablement musclé, mais cela ne la dérangeait pas. Se sentant à nouveau nauséeuse, Bella passa ses bras autour du cou d’Edward en fermant les yeux, préférant ne pas regarder autour d’elle. Et puis, elle était bien, là. Incroyablement bien. Edward n’avait peut-être pas été là depuis plusieurs jours, mais si on lui avait dit qu’il la porterait dans ses bras sur une distance de plusieurs mètres… Elle se serait évanouie, tout simplement – même si c’était déjà le cas ici. Ce ne fut que lorsque Bella sentit la chaleur de l’infirmerie et la douceur d’un matelas qu’elle rouvrit les yeux. Elle entendit vaguement l’infirmière pester contre le professeur de biologie en disant qu’elle avait des étudiants comme Bella chaque année à cause de ce cours. Elle reporta alors son attention sur Edward, qui s’était à nouveau intéressé à elle.

Edward – Ça va mieux ? Si tu veux, j'appelle ton père et je te raccompagne chez toi. Tu devrais te reposer un peu.

Bella – Non, non, non ! Surtout pas ! Je, heu… Non, je vais mieux. Retourne en cours, toi. Mais ne préviens pas Charlie, pitié !

Edward – D'accord, d'accord... Mais je persiste à croire que tu serais au mieux au chaud dans un endroit tranquille. Viens chez moi, dans ce cas ? Je n'aurai pas envie non plus que mon père me couve.

Bella ouvrit la bouche, l’air ahuri. Chez lui ? Chez Edward Cullen ? Chez… Hein ? Elle resta un moment sans rien dire, choquée, et rougit de plus belle lorsqu’elle réalisa qu’elle n’avait toujours pas répondu, dévisageant Edward. Se raclant la gorge, Bella répondit :

Bella – Je… Chez… Heu… D’accord, mais ne te sens pas obligé, je n’ai pas besoin de quelqu’un pour me couver. Je vais bien.

Edward – Si tu préfères aller en gym... Mais il n'y aura personne chez moi. Ma mère devait sortir cette après-midi, et mon père sera au travail.

Bella – Je viens.

Bella avait répondu un peu précipitamment mais tant pis, la gymnastique et elle faisaient deux et elle était sûre que ses coéquipiers ne lui en voudraient pas de louper ce cours.
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptyMer 16 Avr 2014 - 14:09

Edward sortit de sa voiture, suivant ses frères et sœurs. Comme d'habitude, les autres élèves leur jetèrent de drôles de regard en passant avant de détourner les yeux très vite. Mais ce matin-là, Edward ne se préoccupa d'aucun d'entre eux. C'était elle qu'il cherchait. Pour tester, encore une fois. Pour essayer de comprendre. Il vit arriver son vieux pick-up rouge des années cinquante. Comment pouvait-elle se sentir à l'aise dans un engin pareil ? Il avait du mal à croire qu'une fille de son âge et de cette époque puisse aimer cette voiture, d'autant plus que, au vu de sa maladresse, il serait préférable qu'elle ait une voiture plus sécurisante. Elle courut jusqu'au bâtiment où elle avait cours, ce qui le fit grimacer. Et si jamais elle se cassait la figure ?! Elle en était parfaitement capable, et il ne voulait pas la voir se casser une cheville sur le bitume après avoir courut alors qu'il pleuvait.

Emmett Toujours pas, Eddie ? Elle pensait quoi ?

Il haussa les épaules et son frère éclata de rire en partant avec son tour avec les trois autres. Edward resta sur-place, étant donné qu'il n'allait pas en biologie, ce matin. Il avait vu dans l'esprit de Banner qu'il comptait faire le cours sur les tests sanguins. Edward n'y allait jamais pour deux raisons : de un, ne pas tuer quelqu'un en sentant d'un coup toutes ces odeurs de sang bien plus fortes que de coutume, de deux car personne ne réussira à lui piquer le doigt, d'autant plus qu'il ne lui restait plus une seule goutte de sang dans les veines.

Il se rassit dans sa voiture, et ses pensées voletèrent de nouveau vers Bella. Il ignorait ce qui l'attirait le plus chez elle. Son sang ou simplement l'envie d'être auprès d'elle ? Il ne comprenait pas l'attraction qu'elle exerçait sur lui, au-delà de son désir de goûter à son sang, et s'en agaçait profondément. La tuer ou la garder près de lui ? Qu'est-ce qui le taraudait ?! Il savait juste que... Il ne pouvait l'imaginer morte ou blessée. Il n'avait pas envie de la voir étendue sur un brancard, blanche et froide, immobile. Il ne voulait pas ! Ses mains se crispèrent sur le volant et il soupira. Que devait-il donc faire ? Il voulait l'approcher, la côtoyer, être ami, et savait parfaitement qu'il la mettrait en danger en agissant ainsi. Aucun d'eux ne pouvait se permettre de se lier de trop près à des humains.

Peut-être devrait-il l'oublier tout à fait et continuer sa vie en ne songeant plus à elle. Et la laisser poursuivre la sienne. Il eut un sourire de dérision en pensant à cela. C'était déjà trop tard... Pour s'être introduit chez elle la nuit, toutes les nuits depuis l'incident, il savait qu'elle rêvait de lui. Il l'entendait murmurer son prénom. Et lui-même ne cessait de penser à elle, déchiré entre sa soif de sang et son besoin de la protéger. Pathétique. Il redressa la tête et sortit à nouveau de sa voiture, la verrouillant, et marchant un peu. Il n'avait pourtant pas le droit de la condamner. Elle était humaine, jeune, avait toute la vie devant elle. Il ne pouvait tout gâcher, lui ôter ses chances d'être heureuse, de grandir, d'être mère, d'avoir une vie sous le soleil avec sa famille et ses amis.

Il marchait vers la bibliothèque lorsqu'il aperçut tout à coup Bella tomber à terre, juste aux pieds de Mike. Edward ne réfléchit pas et se précipita à vitesse vampirique, près d'eux avant que cet abruti de Newton ait pu remarquer sa présence Il le tira sèchement par le bras en arrière avec un regard noir, les dents serrées, se retenant de grogner alors qu'il était furieux.

– Je t'interdis de la toucher ! Essaye encore de la frapper et je te tue.

Il n'y avait aucune trace d'humour dans la voix d'Edward, cela n'avait rien d'une menace en l'air. Mike Newton l'excédait. Son esprit dégoulinait de pensées salaces dès q'il posait les yeux sur Bella, et cela, Edward ne pouvait le supporter. Il s'écria qu'il en l'avait pas frappé et Edward vu toute la scène de la salle de biologie dans son esprit. Il voulait la conduire à l'infirmerie, hein ? Brillant résultat ! Au lieu de l'aider, il n'avait fait que la laisser s'effondrer par terre alors qu'il y avait un banc à un mètre de là. Félicitations, Newton, tu remportes haut la main la palme de l'humain le plus stupide !

– Va jouer ailleurs, Newton, tu fais plus de mal que de bien. Bella, comment te sens-tu ?

Il s'accroupit près d'elle alors que Mike s'éloignait en marmonnant. Bien, au moins, il aura eu l'intelligence d'esprit de ne pas le provoquer plus longtemps. Bella était très pâle, mais lorsqu'il lui parla, une certaine rougeur colora ses joues. Le monstre en lui hurla, se léchant les babines en se passant une grande serviette autour du cou avec un grand sourire plein de crocs du genre "A table !". Edward s'empressa de le museler alors que Bella se redressait péniblement.

Bella Parfaitement bien, le sol est confortable.

Soucieux, il passa une main sur son front pour voir si elle avait de la fièvre. Cependant, la seule fièvre qui la dévorait actuellement était dû à la présence du vampire. Il eut un minuscule sourire, encore stupéfait, même après cents ans, du pouvoir qu'ils exerçaient sur les humains. Enfin, peu importe. La priorité pour l'instant était qu'elle se repose et reprenne ses esprits. Il n'avait pas envie qu'elle tombe malade en restant allongée dehors. Il passa alors un bras dans son dos et l'autre sous ses jambes pour la soulever et l'emmener. Pas question de prendre le risque de la voir s'écrouler en la laissant marcher. Il avait déjà eu si peur en la voyant s'effondrer...

– Je t'emmène à l'infirmerie, tu vas t'allonger.

Bella Pas la peine, je vais très bien !

Bien sûr bien sûr. Il resserra sa prise lorsqu'elle se mit gigoter, prenant la route de l'infirmerie. Ses frères et sœurs n'allaient surement pas le louper en sentant l'odeur de Bella sur lui. Emmett et Jasper allaient le charrier pendant des heures après ça, il les entendait d'ici. Mais comment réagir autrement ? Il râlait déjà lorsqu'un moineau se posait trop près d'elle, alors la laisser évanouie par terre, inutile de rêver ! Il entra à l'infirmerie, expliquant rapidement ce qui s'était passé, et déposa Bella sur le lit, une moue protectrice aux lèvres. Il serait très curieux de découvrir par quel miracle elle était arrivée vivante jusqu'à ses dix-sept ans. Il observait son visage, écoutant son cœur reprendre un rythme plus normal. S'évanouir dès son premier cours de la journée... avait-elle bien mangé, ce matin ?

– Ça va mieux ? Si tu veux, j'appelle ton père et je te raccompagne chez toi. Tu devrais te reposer un peu.

Bella Non, non, non ! Surtout pas ! Je, heu… Non, je vais mieux. Retourne en cours, toi. Mais ne préviens pas Charlie, pitié !

Il se retint de rire franchement. Là, il pouvait comprendre, prévenir ses parents de ce genre de choses n'était jamais très amusant. Il se rapprocha du lit, se demandant s'il pourrait l'emmener chez lui. Il n'y aura personne à la maison, et il voulait s'assurer qu'elle se repose et mange bien ce midi. Aujourd'hui, elle avait gym ce matin, anglais, et deux heures de maths cette après-midi. Rien de bien terrible, donc, il pouvait la faire se reposer. Ses profs comprendront qu'elle en ait besoin.

– D'accord, d'accord... Mais je persiste à croire que tu serais au mieux au chaud dans un endroit tranquille. Viens chez moi, dans ce cas ? Je n'aurai pas envie non plus que mon père me couve.

Elle ouvrit la bouche, ahurie, alors que lui lui offrait un sourire rassurant. A la villa, cerné par les odeurs de sa famille, il sera moins sensible à celle que dégageait Bella. Et tant pis pour les moqueries de ses frères ou les sous-entendus d'Alice. Il n'avait pas envie de la larguer chez elle comme un vulgaire paquet et ne plus s'en occuper. Il préférait veiller sur elle, prendre soin d'elle, la protéger.

Bella Je… Chez… Heu… D’accord, mais ne te sens pas obligé, je n’ai pas besoin de quelqu’un pour me couver. Je vais bien.

– Si tu préfères aller en gym... Mais il n'y aura personne chez moi. Ma mère devait sortir cette après-midi, et mon père sera au travail.

Bella Je viens.

Le mot gym était décidément magique. Il lui sourit et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Il n'eut aucune difficulté à convaincre que Bella était trop malade pour rester et qu'il valait mieux la raccompagner. Retournant dehors, il la guida vers sa propre voiture, lui promettant que Alice pourra ramener son vieux tank rouge d'après-guerre, même s'il ne le dit pas comme tel. Il était bizarrement heureux de l'emmener chez lui et pouvoir passer un long moment avec elle, sans être dérangé par quoi que ce soit, et surtout pas par des parasites du type Mike Newton, la pire des espèces.

– Tu aimes la musique classique ? demanda-t-il en enclenchant le lecteur CD avant de démarrer.

Il quitta le parking du bon lycée de Forks et s'engagea sur la route. Lui et sa famille habitaient à l'écart de la ville, dans une grande villa qu'ils avaient achetés deux ans plus tôt, en débarquant d'Alaska. On pouvait facilement louper le chemin lorsqu'on ne connaissait pas. Ils parlèrent de banalité le long du chemin, jusqu'à se garer devant la villa. Tout était très calme, et Edward vint ouvrir la porte à Bella pour la laisser sortir de la voiture.

– Et voilà, c'est ici que j'habite avec ma famille.

Il lui ouvrit galamment la porte et prit sa veste pour l'accrocher, avant de l'emmener au salon. Tout ici faisait parfaitement humain. Assez grand, lumineux, et avec beaucoup de photos exposées. Des photos représentant sa famille. Il fit signe à Bella de s'installer sur le canapé. Le dessus de la table de salon était une grande plaque de verre, qui protégeait leurs photos de mariage, Emmett et Rose, Jasper et Alice, Carlisle et Esmée. Tout en versant un verre de jus d'orange à Bella et un pour lui - pour les apparences - il eut un sourire un peu gêné. Il était vrai que dans cette époque, se marier aussi jeune paraissait très spécial. Et il était impossible de louper les photos.

– Jessica a déjà dû te dire qu'on était très proches, sourit-il en posant un paquet de casses-croûtes prit dans le placard. Beaucoup trouvent ça un pue étrange, mais bon.

Il porta un regard affectueux sur ses frères et sœurs puis regarda à nouveau Bella.

– Tu as des frères ou des sœurs ?
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptyVen 18 Avr 2014 - 20:58

Edward tendit la main à Bella qu’elle hésita avant de saisir. Bah, un peu plus ou un peu moins, elle avait déjà été dans ses bras… Et puis, pour être sincère, la jeune fille ignorait si elle était capable de marcher sans aide. Elle se sentait encore nauséeuse et le simple fait de penser au cours de biologie la rendait malade. Sans oublier qu’en cours de gym, tout le monde aurait un petit point au bout du doigt et, qui sait ? Peut-être la blessure se rouvrirait-elle. Parano, oui, surtout quand il s’agit de sang. Donc, à choisir, Edward ! Etre une journée seule avec lui… Si on lui avait dit qu’elle aurait ce privilège dans moins d’une semaine, jamais Bella n’y aurait cru.

Il la conduisit jusqu’à sa voiture, lui promettant qu’Alice, sa sœur, ramènerait elle-même sa voiture chez Charlie après les cours. Heu… Mais elle savait conduire une voiture dans ce style ? Bella hésita, mais ne se fit pas prier. Partir, et vite, avant le début du cours de gym. Elle ignorait ce qu’Edward avait dit à l’infirmière, mais elle la laissa sortir de l’école – sans doute l’apparence blafarde de Bella avait-elle aidé à convaincre l’infirmière de la laisser rentrer chez elle. Ou plutôt, chez Edward. Elle allait chez Edward… Chez Edward ! La « nouvelle » s’installa dans la voiture de son coéquipier de biologie, ôtant maladroitement son sac à dos qu’elle laissa tomber sur ses genoux et attachant sa ceinture. Elle se sentait mal à l’aise, mais la présence d’Edward l’hypnotisait littéralement et la rassurait. Bella ignorait pourquoi, mais c’était comme ça.

Et puis, une autre raison l’avait poussée à accepter d’aller chez lui. Elle espérait avoir enfin des réponses, savoir comment il avait pu l’aider aussi vite, comment il s’était déplacé si rapidement dans le parking. Il l’avait remballée à l’hôpital, il était venu lui parler dans sa chambre, mais Bella était têtue et refusait de s’avouer vaincue. Edward ne lui avait rien répondu du tout et, après avoir disparu quelques jours, il venait lui dire qu’il préférait la voir sur un lit d’hôpital plutôt que dans un cimetière. Ses réactions la perturbaient, elle ignorait ce qu’elle devait penser, à quoi elle devait s’en tenir, et Bella voulait des réponses.

Edward – Tu aimes la musique classique ?

Bella – Heu…

Perdue dans ses pensées, Bella avait à moitié sursauté en entendant la question d’Edward. Une question basique, simple, une question… normale, en somme. Il voulait la connaitre ? Qu’il se décide, enfin ! Depuis qu’il lui avait sauvé la vie, il agissait de manière étrange, tantôt comme un être irréel qui avait tous les malheurs du monde sur ses épaules, tantôt comme un homme on ne peut plus banal qui ne l’était absolument pas.

Bella rougit, gênée de ne pas avoir répondu à cette première question. Il faisait un effort, elle pouvait bien en faire un aussi… Elle enchaîna donc, à son tour, avec d’autres questions pour poursuivre la conversation. Des banalités, mais cela occupait et l’empêchait de suffoquer à l’idée d’être si proche d’Edward, à l’idée qu’elle allait voir sa maison dans très peu de temps. Ils s’éloignèrent de Forks, roulant un moment. Bella ignora la durée exacte du trajet, mais il y avait bien plus de dix kilomètres – quoi que, il roulait étonnamment vite… - entre Forks et sa maison. Sa villa, plutôt. Lorsqu’ils arrivèrent enfin, la jeune fille resta bouche-bée devant la grandeur de la maison. Blanche, vitrée, énorme. Elle était… éblouissante. Jamais Bella n’aurait imaginé que les Cullen habitaient dans une telle maison.

Edward – Et voilà, c'est ici que j'habite avec ma famille.

Edward lui ouvrit la porte, tel un gentleman. Bella fondait, s’extasiant un peu plus à chaque minute passée à ses côtés. Il avait tout de l’homme parfait, si ce n’est son caractère plus lunatique que jamais. Elle ne le comprenait pas mais comptait bien percer le « mystère Edward » durant ces quelques heures, ou approcher de la vérité du moins. Elle ne voulait pas anéantir les quelques heures qu’elle allait passer avec lui, les plomber et devoir rentrer chez elle puis expliquer à Charlie que sa fille chérie s’était évanouie en cours de biologie à cause de quelques gouttes de sang. Pff, c’était stupide. Heureusement qu’Edward n’avait pas assisté à la scène, Bella serait devenue aussi rouge qu’une pivoine s’il avait été là. D’accord, il l’avait récupérée juste après, mais c’était quand même moins gênant. Enfin, presque.

Bella suivit Edward jusqu’à l’intérieur de la Villa, restant tout de même en arrière au cas où il s’était trompé et que sa famille était là. Que penseraient ses parents, s’ils la voyaient ici ? Les Cullen ne devaient pas avoir l’habitude de ramener des amis très souvent chez eux… Et pour cause ! En voyant l’intérieur de la maison, elle comprenait bien mieux la raison de cette attitude secrète. Cette Villa était magnifique, immense, tout était propre. Si propre qu’on avait presque peur d’entrer, de peur de salir le sol et les murs. Seulement, Bella persistait à croire qu’une fête dans cet endroit permettrait aux Cullen de paraître plus accessible et de faire taire les rumeurs.

S’exécutant lorsqu’Edward lui fit signe de s’asseoir, la jeune intruse – elle se sentait comme telle, du moins – s’installa sur le canapé moelleux et regarda autour d’elle, voulant graver chaque détail de cette villa dans sa mémoire. Bella était persuadée qu’elle ne reviendrait plus jamais ici, qu’Edward allait devenir mystérieux dès le lendemain, ou dès la fin de la journée, et qu’il agirait avec elle comme un étranger. Alors, autant en profiter tant qu’on le peut. Un peu partout dans la pièce étaient posées des photos représentant les Cullen. Mais, à chaque fois, par couple. Fronçant les sourcils, Bella allait poser une question à son hôte temporaire avant de se raviser à la dernière seconde. Ne pas poser de question. Pas maintenant.

Edward lui remplit un verre de jus d’orange et s’en remplit un lui-même, posant les verres sur une table de salon en verre à l’intérieur de laquelle figuraient de nombreuses photographies. Des Cullen. Ils étaient… Mais non, pas à cet âge. Si ? Elle hésitait à demander, le sourire que lui avait fait Edward l’ayant passablement achevée. Un sourire gêné, mais magnifique. Si doux, si… Raaaah, reprends-toi ! Au diable l’attente requise avant de poser une question, Bella ne comprenait plus. Elle allait demander confirmation lorsqu’Edward la devança, posant également des casse-croûtes sur la table après les avoir pris dans un placard :

Edward – Jessica a déjà dû te dire qu'on était très proches. Beaucoup trouvent ça un peu étrange, mais bon.

En effet. Jessica le lui avait dit. Edward était donc au courant des rumeurs qui couraient sur eux ? Alors, pourquoi avoir dit qu’elles étaient toutes fausses ? Non, vraiment, c’était à ne plus comprendre ! Il agissait comme un ami, une personne normale qui voulait être social durant quelques heures et passait au pire des asocial l’heure suivante. Méfiante, Bella but une gorgée du verre de jus d’orange qu’Edward lui avait servi tandis que lui s’attardait sur les photos. Lorsqu’il reporta son regard sur elle, la jeune adolescente sentit le rouge lui monter aux joues mais elle se concentra délibérément sur les photos pour l’éviter. Pourquoi avait-il cet effet sur elle ? C’était injuste ! Et il le savait. Elle en était sûre.

Edward – Tu as des frères ou des sœurs ?

Avalant une grosse gorgée de jus d’orange et faisant un bruit affreux à ses oreilles – que seule Bella avait dû entendre, mais la paranoïa jouait beaucoup –, elle répondit :

Bella – Non, je suis fille unique. C’est pour ça que je suis ici… Ma mère et son compagnon devaient bouger et je ne voulais pas les déranger.

Bella fit un sourire qui ressemblait plus à une grimace qu’à un sourire. Une question lui brûlait les lèvres, mais avait-elle le droit de la poser ? Elle voulait comprendre… Pourquoi avaient-ils menti ? Pourquoi n’organisaient-ils jamais de fête dans cet endroit ? Pourquoi ne faisaient-ils rien pour faire taire les rumeurs qui les faisaient passer pour des gens bizarres alors qu’ils avaient l’air tout à fait normaux – vu la Villa qu’ils habitaient ? Se raclant la gorge, Bella se lança sans oser regarder Edward dans les yeux. En plus, elle savait que si elle le regardait, elle perdrait toute détermination.

Bella – Edward, je… Désolée, je sais que tu vas me prendre pour une fille hyper grossière, mais je…

Bella s’interrompit, se mordant les lèvres. Allez, un peu de courage !

Bella – Pourquoi ne pas avoir dit qu’ils étaient mariés ? Et pourquoi êtes-vous si… Enfin… Désolée. J’essaie de comprendre, vu la maison que vous habitez, vous n’avez rien de bizarres ! Si tu entendais les rumeurs qui circulent sur vous… Elles sont complètement erronées quand on voit où vous habitez ! Vous pourriez même faire une fête pour montrer que vous n’êtes pas bizarres. Cet endroit est…

Elle se tut, réalisant qu’elle venait peut-être de détruire toutes ses chances de signer le traité de paix avec Edward, ses joues devenant de plus en plus rouges.
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptySam 19 Avr 2014 - 17:57

[Fait avec Bella comme c'est une discuss']

– Non, je suis fille unique. C’est pour ça que je suis ici… Ma mère et son compagnon devaient bouger et je ne voulais pas les déranger.

Très altruiste de sa part. Edward ne cessait de la fixer, fasciné par ses expressions et son ton de paroles. Pour lui, c'était le seul moyen de la comprendre, dé détailler ce qui se passait dans son esprit, de découvrir ce qu'elle ressentait vraiment. C'était tellement plus difficile que d'habitude... Et pourquoi ne pouvait-il pas s'en empêcher ? Pourquoi ce besoin d'en savoir plus ? Pourquoi ne pouvait-il pas la laisser en paix ? Et elle l'oublier ? Pourquoi ce désir de se rapprocher d'elle ? Il la mettait en danger, il se mettait en danger, et non seulement lui mais aussi toute sa famille. Si jamais cette histoire s'apprenait... Certaines histoires ne devaient pas arriver aux oreilles de certains clans, certaines personnes. C'était dangereux.

Et pourtant, il ne pouvait s'arrêter. L'odeur de son sang était comme une drogue pour lui. Maintenant qu'il y avait goûté, il ne pouvait plus s'en passer. Et c'était égoïste. Il l'entraînait de la façon la plus égoïste possible, petit à petit, dans son propre monde. Il la damnait peu à peu, sans même lui demander son avis. Il l'entravait, juste par désir et envie, alors qu'elle n'avait rien demandé. Elle était innocente, et lui était là, véritable monstre, à la faire tomber dans un monde dont elle ignorait tout, à creuser le gouffre sous ses pieds, par égoïsme. Elle se racla la gorge, alors qu'il observait attentivement la couleur de ses yeux. Ceux des humains étaient si changeants, et si beaux. Marrons, chocolats, noirs, verts... Tant de variantes, tant de couleurs.

– Edward, je… Désolée, je sais que tu vas me prendre pour une fille hyper grossière, mais je…

Elle ? Il restait très droit, parfaitement concentré pour résister à la brûlure de sa gorge. La tuer lui serait si facile. Elle était seule, dans sa maison, loin de toute aide humaine ou autre. Il lui suffirait d'une seconde. Une seule seconde. Elle ne souffrirait même pas s'il s'y prenait bien, il pouvait l'achever avant de boire son sang? Elle ne se rendait pas compte... Elle ne se rendait absolument pas compte de ce qu'elle risquait. Mais risquait-elle vraiment tant de choses ? Il ne voulait pas la tuer, cette idée lui était insoutenable. Alors que voulait-il ? L'idée l'effleura, un instant, de la transformer, mais il la rejeta très vite, horrifié. Oser la perdre ainsi ? lui voler son âme ? Hors de question ! Il ne lui volera pas sa vie, que ce soit en la mordant ou en la tuant.

– Pourquoi ne pas avoir dit qu’ils étaient mariés ? Et pourquoi êtes-vous si… Enfin… Désolée. J’essaie de comprendre, vu la maison que vous habitez, vous n’avez rien de bizarres ! Si tu entendais les rumeurs qui circulent sur vous… Elles sont complètement erronées quand on voit où vous habitez ! Vous pourriez même faire une fête pour montrer que vous n’êtes pas bizarres. Cet endroit est…

Edward eut un très faible sourire. Les rumeurs... Il était difficile d'y échapper. Partout où ils allaient, dans tous les lycées, on colportait des choses sur leur famille. Les humains n'étaient pas idiots ou inattentifs au point de voir qu'ils étaient différents. Leur démarche, leur apparence, leur façon de parler, tout cela était autant d'indices qui permettait de voir leur appartenance à un autre monde. A Forks, comme partout ailleurs, cela allait bon train. On les prenait pour des loups-garous, des vampires, des sorciers. On les imaginait jeter des sorts ou hypnotiser les professeurs. Les plus imaginatifs les voyaient comme des habitants de Mars ou de Jupiter, venus tout droit en soucoupe volante afin de préparer l'invasion de la terre. Pas mal.

Il se redressa et but une gorgée de jus d'orange, restant parfaitement naturel et décontracté. C'était plus facile lorsqu'il était chez lui. Cet environnement plus que familier le détendait, l'aidait à se concentrer sur ce qu'il devait faire. Il offrit un casse-croûte à Bella et en prit un pour lui.

– Je connais certaines des rumeurs qui circulent, dit-il en grignotant le biscuit qui avait un affreux goût de terre humide. C'est bien pour ça que nous n'avons jamais précisé que Jasper et Alice étaient mariés, comme Rose et Emmett. Imagine ce que le bon peuple de Forks en dirait, sinon ?

Lui imaginait parfaitement les réactions. De quoi les classer de suite dans la catégorie des pervers associables et immatures, qui se marient à dix-huit ans et se fichent des conventions sociales. mais d'un autre côté, cela expliquerait pourquoi ils ne s'amusent pas à reluquer les autres, comme tous les adolescents de leur âge. En même temps, devoir expliquer cela... Ils avaient tous été élevés avec des principes d'une autre époque. Rose en était le bon exemple. A dix-huit ans, elle était prête pour être mère. Aujourd'hui, c'était loin d'être le cas, pour les filles de cette âge. Bella grimaça, puis grignota, très prudemment.

– Ils diraient tous qu'elles sont enceintes...

– Je ne te le fais pas dire. Après, pour le reste, c'est plutôt une façon de vivre. J'ose dire qu'on a été bien élevés. On déménage assez souvent, et Carlisle tient à ce qu'on comporte bien.

Et pour cause. Edward portait un profond respect à son père adoptif pour cela, au soin qu'il mettait à mener ce genre de vie et à les entraîner avec lui. Il faisait tout pour qu'ils puissent s'intégrer aux humains, qu'ils puissent vivre sans tuer, sans devoir se comporter comme les autres vampires. Sans devoir assassiner. Et même si on voyait leurs différences, c'était une très belle vie. Paisible, sans colère ni haine, ni ennui ni tristesse. Ou presque pas. Rosalie... Elle, plus que eux tous, ne supportait pas cette vie, malgré qu'elle soit plus douce et différente. Car elle avait tout perdu.

– Si vous êtes normaux... Pourquoi ne pas vous mêler aux autres ? Certains vous trouvent hautains et coincés...

Il sourit franchement cette fois et secoua la tête, retenant un éclat de rire. Ils voudraient bien se mêler aux autres, mais... C'était assez dangereux. On pouvait vivre parmi les humains, mais ne pas se mêler à eux. Cela paraissait contradictoire, mais ils devaient jouer avec ça. Tout était une affaire de dosage, et il fallait faire au mieux, tous les jours, à chaque instant.

– Il y a une sorte de... malaise. On n'ose jamais aller vraiment vers les autres, car on ne saurait pas de quoi leur parler. La différence reste, même si on voudrait l'effacer. On vient tous d'horizons très différents, et notre manière de vivre nous écarte des adolescents plus... Normaux, allons-nous dire. Toi non plus tu n'es pas très à l'aise dans ton groupe d'amis.

Elle rougit, puis toussa, brusquement mal à l'aise. Touché. Depuis le temps qu'il l'observait, il avait pu détecter cela. Même si elle était nouvelle, elle gardait d'elle-même une distance, car ses amis faisaient tout pour l'intégrer et la mettre à l'aise.

– Si, je suis parfaitement à l'aise avec eux. Je dois juste m'habituer à Forks.

Elle mentait mal... Il se remit de façon plus confortable sur le canapé, buvant un peu de jus d'orange et grignotant son biscuit. C'était tout à fait infect... Comment les humains faisaient-ils pour manger ce truc ? Il ne souvenait même plus du goût qu'avait eu pour lui la nourriture humaine, à son époque... Ils oubliaient des choses, des saveurs, avec le temps. La mémoire humaines disparaissait lentement, s'estompant si on ne faisait pas l'effort de s'en rappeler régulièrement. Comme s'ils n'avaient jamais été humains.

– Et au fait, si tu as aussi entendu ça, je peux te garantir que Jasper n'est pas un dangereux évadé de prison, sourit-il en lui lançant un clin d'œil.

Sans doute la rumeur la plus drôle qui circulait, celle-ci. Les humains avaient tellement d'imagination, pour coller des étiquettes sur ce qu'ils ne comprenaient pas. Pauvre Jasper, il s'en prenait plein la figure. Bella était cramoisie, à présent, plus rouge que jamais.

– Tu... Tu as entendu ça aussi ? Et... Jasper ? Je... Non, je n'y ai pas cru une seule seconde.

– Jasper le sait aussi, je pense. Entre ça et autre chose, je crois bien que c'est lui qui se ramasse le plus de rumeurs.

C'était normal, en un sens, mais Edward espérait que son frère ne prenne pas tout cela trop à cœur. Déjà qu'il avait du mal à avoir confiance en lui... Il était le plus "jeune" niveau régime, et le plus vieux après Carlisle. Son don, son manque de confiance, sa sensibilité au sang humain... Autant de paramètres qui ne l'aidaient pas à se détendre. Heureusement que Alice était là.

– Alice organisera sûrement une fête ici, sans doute pour la remise des diplômes. Elle adore plus que tout organiser des fêtes, on ne parvient pas à l'arrêter. Mais je suis sûr que tu t'entendrais bien avec elle. Elle est la seule qui soit contente et détendue quand je te parle. Bon, Emmett aussi, mais c'est un grand gamin.

– La seule avec Emmett ? Mais... J'ai fait quelque chose qui a... J'ai fait une bêtise ? Je veux dire, depuis... Je n'ai parlé de tout ça à personne.

Il secoua la tête, lui tendant un biscuit.

– Ce n'est pas ça. Tu n'as rien fait, mais Jasper et Rose sont un peu tendus quand l'un de nous se lie à quelqu'un d'autre. Cela pourrait gêner le cours de ton existence, et bon. Rose est un peu jalouse.

Bella lui fit de gros yeux, comme stupéfaite. Qu'avait-il dit de mal ? Rien n'était choquant, là-dedans, si ? Il réfléchit très vite à ses derniers mots, alors qu'elle elle fixait, oubliant de prendre le biscuit.

– Jalouse ? Mais... Je n'ai rien fait ! Tu ne m'as pas dit qu'elle était avec Emmett ?

Il sourit doucement, lui mettant le biscuit dans les mains, et sourit de plus belle.

– Elle a rencontré Emmett il y a trois ans. Avant cela, on... Disons qu'on aurait pu être ensemble, mais je n'étais pas intéressé. Je la vois comme une sœur, plus que tout autre chose.

Il savait déjà que Bella rêvait de lui la nuit, et maintenant, elle venait d'avouer. Elle avait aussitôt pensé que rosalie était jalouse d'elle car elle aurait pu être avec lui plutôt qu'avec Emmett.

– Cela te rassure, au moins ? Ne t'inquiètes pas, je n'ai jamais été en couple avec elle. C'est sans doute pour cela qu'elle te garde une petite rancune, même avec Emmett...
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptyMar 22 Avr 2014 - 18:33

Edward – Je connais certaines des rumeurs qui circulent. C'est bien pour ça que nous n'avons jamais précisé que Jasper et Alice étaient mariés, comme Rose et Emmett. Imagine ce que le bon peuple de Forks en dirait, sinon ?

Heum… Oui, bon, là, Edward n’avait pas tort. Lorsque l’on se mariait aussi jeune, c’était souvent à cause d’un accident ou alors, parce que le mariage était un mariage arrangé. Et encore, les mariages arrangés n’existaient plus que dans les familles riches ou un peu « coincées », ce qui n’avait pas l’air d’être le cas avec les Cullen. Du moins, à voir la maison et le Docteur Cullen, ce n’était pas le cas. Il dégageait une impression de confiance, il était gentil, savait ce qu’il devait faire et ne semblait pas imposer ses lois à ses enfants. Par conséquent, dire qu’ils étaient simplement en couple était compréhensible… Ils paraissaient déjà tous si bizarres, comme « venus d’une autre planète », inutile d’en rajouter une couche. Le dévisageant bêtement alors qu’il s’était redressé et avait mordu dans le casse-croûte, Bella se reprit. Pardonnez-la, mais voir Edward faire des gestes si communs était étrange !

Bella – Ils diraient tous qu'elles sont enceintes...

Edward – Je ne te le fais pas dire. Après, pour le reste, c'est plutôt une façon de vivre. J'ose dire qu'on a été bien élevés. On déménage assez souvent, et Carlisle tient à ce qu'on se comporte bien.

Ils… Ils déménageaient assez souvent ? Donc, si ça se trouve, ils allaient bientôt partir ? Pour Bella, « souvent » signifie une fois tous les deux ans maximum. Et ici, d’après ce que les autres lui avaient dit, les Cullen étaient là depuis trois ans. Non ? Moins ? Trop de pression, pas assez d’oxygène, impossible de réfléchir ou de se remémorer ce que lui avaient dit les gens de sa classe à son arrivée. En tout cas, ils étaient là depuis un moment. Mais il faut dire que, dans une ville aussi petite que Forks, tout semble durer une éternité, même la chute d’une simple goutte de pluie sur le bitume.

Seulement, un truc clochait. S’ils étaient normaux, s’ils n’avaient rien à cacher, pourquoi ne pas se mêler aux autres ? Ce n’est pas comme si les gens d’ici avaient tendance à rejeter les nouveaux, ou à ne pas remarquer leur arrivée. Loin de là, ils étaient accueillants. Très accueillants. Trop accueillants. Moui. Peut-être était-ce à cause de cela, aussi… Cependant, ils n’avaient pas pu les éviter dès le début. Si ? Ou alors, il s’était passé quelque chose que Bella avait loupé, que personne n’avait pensé à lui raconter ? Comment ce clivage s’était-il produit ? Comment cet écart entre les Cullen et les habitants de Forks s’était-il creusé ? A cause de ça, les rumeurs allaient bon train et on les considérait mal. Or, jusqu’ici, Bella n’avait pas à se plaindre. Loin de là.

Bella – Si vous êtes normaux... Pourquoi ne pas vous mêler aux autres ? Certains vous trouvent hautains et coincés...

Edward – Il y a une sorte de... malaise. On n'ose jamais aller vraiment vers les autres, car on ne saurait pas de quoi leur parler. La différence reste, même si on voudrait l'effacer. On vient tous d'horizons très différents, et notre manière de vivre nous écarte des adolescents plus... Normaux, allons-nous dire. Toi non plus tu n'es pas très à l'aise dans ton groupe d'amis.

Heum. Bella toussa, mal à l’aise, et sentit ses joues devenir brusquement plus rouges. Edward, lui, avait simplement souri en secouant la tête, d’un sourire magnifique, avec des dents blanches, parfaites. Stop ! Ne pas se déconcentrer ! Elle ne comptait pas le laisser penser qu’elle était mal à l’aise, Bella avait seulement besoin de temps pour s’acclimater à la ville, et rien d’autre. Mais elle était parfaitement à l’aise ici. D’accord, elle détestait le climat, d’accord, Phoenix lui manquait plus que jamais, mais tout cela était secondaire depuis quelques temps. Répondant avec la ferme intention de convaincre, Bella lâcha d’une voix plus aigue que d’habitude :

Bella – Si, je suis parfaitement à l'aise avec eux. Je dois juste m'habituer à Forks.

Ca sonnait faux. Affreusement faux. Bella avait presque honte d’avoir parlé. A côté de la voix d’Edward, la sienne était horrible, beaucoup moins mélodique – voire, pas mélodique du tout – et c’était encore pire lorsqu’elle essayait de mentir. Ici, du moins. Edward s’était remis dans le canapé, mangeant et buvant. L’adolescente, quant à elle, était plus occupée à observer son verre de jus d’orange qu’autre chose pour tenter de cacher un minimum son malaise. Intérieurement, elle mourait d’envie de passer son temps à regarder et écouter son hôte, mais elle se faisait violence pour ne pas le regarder plus que de coutume. Seulement, cette situation lui semblait tellement irréelle que tenir cette résolution était difficile…

Edward – Et au fait, si tu as aussi entendu ça, je peux te garantir que Jasper n'est pas un dangereux évadé de prison.

Bella – Tu... Tu as entendu ça aussi ? Et... Jasper ? Je... Non, je n'y ai pas cru une seule seconde.

Edward – Jasper le sait aussi, je pense. Entre ça et autre chose, je crois bien que c'est lui qui se ramasse le plus de rumeurs.

Bella était devenue plus rouge que jamais, cherchant délibérément un endroit où se cacher. Il avait entendu les rumeurs… Ils avaient entendu les rumeurs. Peut-être qu’elle-même n’y croyait pas, mais elle se sentait horriblement coupable en cet instant précis. Ils étaient débiles de faire courir ce genre de rumeurs ! Et si Jasper le prenait mal, hein ? D’accord, les autres s’en fichaient peut-être, mais Bella compatissait – même si elle ignorait pourquoi. Jamais elle ne pourrait le regarder en face, après ce tête-à-tête avec Edward. C’était impossible.

Il avait tout entendu… Mais tout, quoi ! Oui, c’était une rumeur qui courait sur Jasper, à cause de son allure, de son regard fuyant, de son comportement. Mais c’était odieux… Bella se jura de le défendre, à l’avenir. Enfin, si elle en avait le courage. Elle n’osait rien dire, ne savait même pas si elle devait s’excuser ou non. Ce n’était pas sa faute, mais elle voulait s’excuser pour les autres. Seulement, est-ce que cela se faisait ? Pas sûr. Dans le doute, Bella se tut.

Edward – Alice organisera sûrement une fête ici, sans doute pour la remise des diplômes. Elle adore plus que tout organiser des fêtes, on ne parvient pas à l'arrêter. Mais je suis sûr que tu t'entendrais bien avec elle. Elle est la seule qui soit contente et détendue quand je te parle. Bon, Emmett aussi, mais c'est un grand gamin.

Bella – La seule avec Emmett ? Mais... J'ai fait quelque chose qui a... J'ai fait une bêtise ? Je veux dire, depuis... Je n'ai parlé de tout ça à personne.

Et cela, Bella tenait à ce qu’il le sache. Elle n’avait rien dit de ce qu’il lui avait dit à l’hôpital, toutes les paroles étaient restées dans cette chambre et dans sa mémoire. Personne n’en avait plus reparlé, d’ailleurs, si ce n’est Tyler qui continuait à s’excuser et regardait dix fois autour de lui avant de s’engager dans le parking du lycée. De son côté, bien que Bella dorme moins bien depuis cet épisode, bien qu’elle cherche une explication plausible à la distance et à la force incroyable d’Edward, elle n’en avait rien dit. Elle évitait même le sujet avec le principal concerné, ce qui expliquait cette sensation étrange qu’elle ressentait en cet instant précis.

Elle n’osait plus le regarder dans les yeux. Cependant, lorsqu’il secoua la tête en lui tendant un biscuit, Bella sentit la pression descendre d’un coup – même si elle n’avait pas encore sa réponse. Qu’avait-elle fait ?!

Edward – Ce n'est pas ça. Tu n'as rien fait, mais Jasper et Rose sont un peu tendus quand l'un de nous se lie à quelqu'un d'autre. Cela pourrait gêner le cours de ton existence, et bon. Rose est un peu jalouse.

Bella – Jalouse ? Mais... Je n'ai rien fait ! Tu ne m'as pas dit qu'elle était avec Emmett ?

Bella avait fait de gros yeux, plus étonnée et choquée que jamais. Comment Rosalie, blonde, belle, magnifique, grande, mince, une femme parfaite a priori, pouvait-elle être jalouse d’une adolescente commune, mal coiffée, avec de gros cernes sous les yeux en permanence et en train de broyer du noir parce qu’elle est dans une ville pluvieuse et déprimante ? Cette fois, Bella fixait Edward en oubliant de prendre le biscuit qu’il lui tendait. Elle était choquée. Mais vraiment ! En plus, qu’avait-elle à faire d’une fille comme Bella ? Edward lui avait bien dit que Rose était mariée à Emmett… Alors, qu’avait-elle fait ?!

Edward sourit, lui mit le biscuit dans les mains, laissant son sourire s’étirer davantage. Bella, elle, regardait le biscuit comme une imbécile, comme si Edward lui avait donné un objet dont elle ignorait l’existence jusqu’ici. Elle reporta son regard sur son coéquipier de laboratoire, attendant – et fondant devant son sourire, en même temps, mais c’est un détail.

Edward – Elle a rencontré Emmett il y a trois ans. Avant cela, on... Disons qu'on aurait pu être ensemble, mais je n'étais pas intéressé. Je la vois comme une sœur, plus que tout autre chose.

Bella sentit une pointe de jalousie croître en elle, jalousie qu’elle essayait de faire taire. Elle se faisait des illusions, elle et Edward… Non, c’était impossible. Et elle le savait. Alors, pourquoi était-elle jalouse ? Même si Rosalie avait été avec Edward, cela aurait été on ne peut plus normal. Ils sont tous les deux beaux, intelligents, ils vont bien ensemble. Alors, pourquoi cette jalousie ? Bella avait déjà rêvé d’Edward pendant la nuit, oui, mais elle s’était flagellée au réveil en réalisant cela. Elle. Ne. Pouvait. Pas.

Edward – Cela te rassure, au moins ? Ne t'inquiètes pas, je n'ai jamais été en couple avec elle. C'est sans doute pour cela qu'elle te garde une petite rancune, même avec Emmett...

Q… Quoi ? La rassurer ? Mais de… Oh… Me*** ! Mais quelle imbécile ! Bella remarqua le sous-entendu qu’elle avait fait, mais bien trop tard. Ayant pris une gorgée de jus d’orange juste avant la réflexion d’Edward, elle recracha tout d’un coup en devenant plus écarlate que jamais. Maladroite ! Imbécile ! Se répandant en excuses, Bella répondit précipitamment :

Bella – Je suis désolée ! Pardon, pardon, pardon ! Je… Je vais nettoyer ça, où est la cuisine ? Ou la salle de bains ? Retire ta chemise et je m’occupe de ça, je… Désolée. Désolée, je sais vraiment pas ce qui m’a pris…

Elle s’était levée et était rouge de la racine des cheveux jusqu’à la pointe, s’obligeant à se concentrer sur autre chose pour retrouver une couleur normale. Instinctivement, Bella avait pris un paquet de mouchoirs dans son sac et était occupée à éponger le jus d’orange, bien que cela se révèle bien inefficace. Bravo ! Après cela, plus jamais Edward ne voudrait se retrouver en tête à tête avec elle… Plus JAMAIS ! Bravo, mais vraiment ! Bella se maudit intérieurement et réalisa, ensuite, qu’elle venait de demander à Edward de retirer sa chemise. Heu… Tâchant de parler d’une voix normale, elle reprit :

Bella – Heu… Je veux dire… Je peux nettoyer ça sur toi, mais ce sera moins pratique et je, heu… Tu n’as pas un peignoir ou une serviette pour te couvrir le temps de nettoyer ? J’y tiens, si tu savais à quel point je suis désolée. C’est que… Désolée, désolée, désolée ! Je ne m’attendais pas à ce que tu dises ça, c’est faux et je…

Stop ! Chut ! Plus un mot ! Revenir sur le sujet de la cuisine était la seule échappatoire, désormais, alors chut ! Faisant une pause, prenant une profonde inspiration, Bella reprit :

Bella – Tu me laisses nettoyer, pour m'excuser ?
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptyVen 25 Avr 2014 - 18:00

Si Esmée avait été là, elle lui aurait sûrement reproché de jouer avec les nerfs de Bella et d'en profiter, que c'était injuste pour elle et qu'il devrait en avoir honte. Mais pour le moment, Edward se retenait surtout pour ne pas rire. Elle avait réagi d'une façon tellement humaine, tellement... Il ne saurait qualifier cela, à peine consciente qu'elle ait craché son jus d'orange partout, juste amusé par sa gêne et sa réaction. Il aimait ça. Beaucoup trouvaient les humains énervants, lui était fasciné. Ils se laissaient si facilement conduire par leurs émotions et leurs sentiments, si facilement emmener par leurs projets, leurs souvenirs, si facilement conduire par des proches ou des ennemis, si facilement emportés par leur environnement, par tout ce qui se passait dans le monde. Ils vivaient, plus fiers et forts que jamais.

Bella s'était levée et cherchait à éponger le jus d'orange sur la table avec ses mouchoirs. Edward retint un sourire. Bien sûr qu'elle ne pouvait comprendre pourquoi Rose était jalouse d'elle. La raison qu'il lui avait donné n'était qu'une infime partie de la vérité. Bella avait tout ce que Rose avait perdu : une vie humaine, un cœur qui bat, des amis avec qui elle pouvait être sincère et se permettre d'être elle-même, un endroit fixe où vivre, une identité complète sans chagrin ni peine, la possibilité de vieillir, le pouvoir de porter la vie, et la mort, si accessible, la vieillesse. Il savait que Rose serait prête à tout sacrifier pour obtenir tout cela. Pour redevenir humaine, elle abandonnerait tout. Elle accepterait même d'être séparée de Emmett.

– Je suis désolée ! Pardon, pardon, pardon ! Je… Je vais nettoyer ça, où est la cuisine ? Ou la salle de bains ? Retire ta chemise et je m’occupe de ça, je… Désolée. Désolée, je sais vraiment pas ce qui m’a pris…

Il la regardait bouger et évoluer sans trop réagir. La voir ainsi lui rappelait également ce qu'il avait perdu. Il aimait cette vie, et il aimait profondément sa nouvelle famille, mais la perte de son humanité avait damné son âme et privé de certaines choses. La vieillesse, qui effrayait tant d'humains, était pour eux un cadeau refusé, inaccessible. Ils ne pouvaient plus rougir ni pleurer. Ils ne pouvaient plus dormir ni rêver. Ils ne pouvaient plus se lier durablement à une personne qui ne soit pas de la même espèce qu'eux. Ils évoluaient dans le même monde que les humains et étaient pourtant séparés d'eux, comme mis derrière une épaisse vitre incassable. Comme s'il regardait Bella, en ce moment-là, en se tenant de l'autre côté du miroir. Et cela l'angoissait. Il avait d'être auprès d'elle. De rester près d'elle. Il n'y avait pas trente-six solutions pour cela... Il ne pouvait redevenir humain, mais comment accepter de la damner à son tour ?

– Heu… Je veux dire… Je peux nettoyer ça sur toi, mais ce sera moins pratique et je, heu… Tu n’as pas un peignoir ou une serviette pour te couvrir le temps de nettoyer ? J’y tiens, si tu savais à quel point je suis désolée. C’est que… Désolée, désolée, désolée ! Je ne m’attendais pas à ce que tu dises ça, c’est faux et je…

Hum. Il se leva en dissimulant son sourire. Non, ce n'était pas faux. Edward pouvait sentir la jalousie. Elle faisait battre le cœur plus vite et produire une odeur très particulière. Et le visage se pinçait imperceptiblement, comme un vieil instinct protecteur, où l'on veut garder à soi certaines choses. C'était une émotion très commune, et si familière. Elle pouvait autant faire souffrir que pousser des personnes à se dévoiler et vivre pleinement leurs désirs.

– Tu me laisses nettoyer, pour m'excuser ?

Il s'en voulait de désirer être auprès d'elle. De vouloir se l'approprier. De ne pas être capable de la repousser, pour son propre bien.

– Ne t'en fais pas, après un passage en machine, ça ne se verra plus.

Du moins, si Alice le laissait porter cette chemise une seconde fois, ce qui n'avait absolument rien de sûr. Elle leur faisait déjà la tête lorsqu'ils osaient seulement y penser et tenait à tous les habiller, tous les jours, comme s'ils n'étaient capables de choisir leurs vêtements eux-mêmes. Ceci dit, il devait reconnaître qu'elle était dotée d'un goût très sûr pour la mode. Il fila rapidement se changer dans sa chambre et revint vers Bella avec une chemise propre, qu'il termina de boutonner.

– Respire, tu es toute rouge.

Il eut un petit rire et lui fit un bisou rapide sur la joue, comme si cela allait l'aider à se calmer. Ouiii, c'était parfaitement déloyal, et alors ? Après tout, ce n'était qu'un minuscule baiser, cela n'allait pas la tuer. Et il n'allait pas non plus lui sauter dessus pour la violer. Et quitte à rester près d'elle... Il éprouvait un curieux besoin de la protéger, la rendre heureuse. Elle devint encore plus cramoisie et vacilla, cherchant à se rattraper. Il l'attrapa par les bras pour l'empêcher de tomber, très amusé par sa réaction.

– Oui je... On peut sortir juste deux minutes ? Je meurs de chaud, ici.

Il sourit de plus belle et l'aida à sortir, sur la véranda derrière la maison. Il faisait encore plus chaud dehors, un orage s'annonçait. Il fit asseoir Bella sur les marches et s'installa à côté d'elle. L'odeur de la pluie proche montait à ses narines, de même que le bruissement de dizaines d'animaux qui s'agitaient pour regagner leurs abris.

– Tu t'évanouis souvent comme ça ?

– Je ne m'évanouis jamais, j'ai juste mes... points faibles. Comme le sang...

Beaucoup d'humains ne supportaient pas la vue du sang, en effet. Il ramassa un petit caillou et joua avec un moment en silence, lui laissant le temps de récupérer. C'était en effet plus facile d'être lui-même lorsqu'il se trouvait dans un environnement familier et rassurant.

– On a tous nos point faibles, ne t'en fais pas. J'ai aussi du mal avec l'odeur du sang.

Il lança le caillou dans l'herbe plus loin, comme s'il voulait faire des ricochets. Tout était si tranquille... Et l'odeur du sang. Oui, il avait du mal avec, mais pas dans le même sens que Bella. Il lui jeta un coup d'œil malicieux, toujours souriant.

– Ça t'a gêné, que je t'embrasse ?
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptyLun 28 Avr 2014 - 21:09

Edward – Ne t'en fais pas, après un passage en machine, ça ne se verra plus.

Heum, oui, il y avait cette option, aussi. Bella regarda Edward s’éloigner pour changer de chemise, tentant de reprendre sa respiration. Du caaaalme ! Ce n’était qu’Edward. Il n’allait pas la manger, il était normal, un garçon normal et rien d’autre. Edward, juste Edward. Pourquoi était-elle comme ça ? Ce n’était pas dans ses habitudes de se mettre dans un état pareil avec un garçon, il était normal. Très cultivé, différent des autres et mature, mais c’est tout. Alors, pourquoi ses joues devenaient-elles aussi rouges ? Pourquoi avait-elle si chaud ? Pourquoi paniquer pour une tache sur une chemise ? Une tache ! Rien d’autre, une simple tache… Pourquoi réagir comme cela ? Bella essayait de respirer, mourant littéralement de chaud. Elle savait qu’elle était toute rouge, mais ne parvenait pas à récupérer une couleur normale. Elle entendait déjà Edward redescendre, finissant de déboutonner sa chemise en revenant vers elle.

Edward – Respire, tu es toute rouge.

Il eut un rire, un rire mélodieux, magnifique, et lui… L’embrassa sur la joue. Il. L’avait. Embrassée. Bella devint cramoisie en sentant le contact des lèvres d’Edward sur sa joue. Ses lèvres fines, douces, son parfum l’envahissant entièrement alors qu’il était si proche d’elle. C’était la première fois qu’il faisait un tel geste, qu’il montrait un tel élan de tendresse – aussi minime soit-il. Ses lèvres si douces… C’était trop. Trop d’un coup. Il lui fallait de l’air. Sans comprendre ce qui se passait, Bella se sentit défaillir et se raccrocha à la première chose qu’elle avait à sa portée. Du moins, elle essaya, mais ce fut Edward qui la réceptionna. Son odeur l’envahit davantage, un parfum qu’elle adorait. Il lui fallait de l’air. Absolument. Et se retrouver un petit peu plus loin d’Edward, aussi, mais l’adolescente ne voulait pas se l’avouer.

Bella – Oui je... On peut sortir juste deux minutes ? Je meurs de chaud, ici.

Edward lui sourit et la conduisit jusqu’à la sortie. Il la tenait toujours, ce qui n’aidait pas Bella à se calmer, mais soit, il y avait au moins l’air. Il la poussa à s’asseoir sur les marches, s’installant à côté d’elle. Il y avait un peu de vent, mais l’air était chargé et annonçait un gros orage. Des animaux semblaient s’agiter, dans les environs, comme paniqués par l’orage. Le ciel était d’un noir d’encre, mais il y avait au moins d’autres choses sur lesquelles se focaliser. Pas seulement Edward. Il y avait l’herbe, le paysage, le vent, l’odeur de l’orage… Respirant de grandes bouffées d’air, Bella essayait de se détendre. Elle aimait cette odeur, curieusement. Peut-être l’adolescente ne supportait-elle pas la pluie, mais cette odeur était devenue coutumière. Et puis, il faut bien l’avouer, celle-ci ne la faisait pas rougir abusivement. Ne disant rien, se concentrant sur ses respirations pour reprendre son esprit, ce fut Edward qui brisa le silence le premier.

Edward – Tu t'évanouis souvent comme ça ?

Souvent, souvent… Bella ne s’était évanouie que deux fois ! Bon, d’accord, deux fois en un jour… Mais la première fois, c’était à cause du sang et elle ne supportait pas cette odeur. La deuxième fois… Heu… Bref. Elle ne pouvait pas expliquer cela à Edward, elle se voyait mal lui dire « Je me suis évanouie parce que c’est toi ». En plus, il la trouverait débile et trop sensible… Qui s’évanouit à cause d’un garçon ? Il n’avait fait que se trouver à côté d’elle ! C’était stupide. Complètement stupide. Bella ne comprenait définitivement pas pourquoi elle réagissait comme ça, même en admettant qu’elle en pinçait un peu pour le Cullen.

Bella – Je ne m'évanouis jamais, j'ai juste mes... points faibles. Comme le sang...

… Et Edward. Mais hors de question qu’elle le lui dise. Bella se tut, se retenant de faire une gaffe encore plus grosse. Pas question de se ridiculiser, elle avait assez fait aujourd’hui et pour toute sa vie. Elle regarda donc Edward prendre un caillou et l’envoyer au loin, comme absorbée par son geste. Ca allait mieux. Elle respirait. C’était bon, plus de risque de s’évanouir. Du moins, c’est ce que Bella croyait. Lorsqu’Edward se tourna à nouveau vers elle avec un regard malicieux, elle le sentit mal. Pourquoi ? Oh, peut-être parce qu’il multipliait les gestes et questions qui la faisaient rougir de plus belle depuis qu’ils étaient ensemble. A croire qu’il avait décidé de la faire craquer…

Edward – Ça t'a gêné, que je t'embrasse ?

Bella resta interdite, fuyant son regard et rougissant à nouveau. Il le faisait exprès ! C’est dingue ça ! Comment faisait-il pour lui poser toutes les questions auxquelles elle voulait absolument échapper ? Pour éviter de lui répondre précipitamment sans réfléchir, elle avait préféré regarder ailleurs. Elle n’avait pas envie de le blesser, pas lui. Donc répondre précipitamment était une mauvaise idée. Bien sûr que non, son baiser ne l’avait pas dérangée, loin de là. Mais Edward était la dernière personne à qui elle oserait l’avouer. Se mordant les lèvres, réfléchissant, Bella lui répondit après un bref instant, tachant de feindre une aisance qui n’en était pas une :

Bella – J’ai été… surprise, c’est tout.

Bella fit une pause, cherchant ses mots. Comment expliquer sans le blesser ou rougir encore plus ? Bien sûr, qu’elle était surprise. Pendant tout un moment, Edward l’avait évitée, il avait même voulu changer de cours de biologie puis avait disparu quelques jours. Ensuite, il la sauve dans cet accident alors qu’elle aurait dû mourir. Et maintenant, il se comporte en parfait gentleman avec elle et l’embrasse même sur la joue… Reportant son regard vers Edward, Bella reprit :

Bella – Toutes les filles du lycée te regardent. Elles sont toutes en train de craquer pour toi et tu es de marbre avec elles. C’est pareil avec moi, tu m’évites, tu disparais, tu me sauves d’un accident qui aurait dû me tuer, et maintenant, tu… Je sais, tu ne pouvais pas m’imaginer morte, tu me l’as dit. Mais de là à passer à des gestes aussi… tendres… C’est surprenant. Pas que ça me déplaise, hein ! Mais c’est surprenant.

Bella avait la nette impression de s’enfoncer, qu’elle allait le regretter, mais elle devait poser la question. Après tout, ils étaient seuls, personne n’allait les déranger. Elle voulait savoir. Se mordant les lèvres, elle reprit sans le quitter des yeux :

Bella – Pourquoi moi ? Si tu ne veux pas répondre, je comprendrai… Mais j’aimerais savoir. Il y a des centaines de filles dans ce lycée, et tu t’es intéressé à la seule fille qui n’est pas fichue de marcher sans se blesser ou supporter la vue du sang.


[HJ : A Edward d'abord, pas d'intrus après cette question !]
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptySam 3 Mai 2014 - 16:06

Elle redevint aussitôt cramoisie, suite à sa question. Pour Edward, c'était à la fois un plaisir et une torture. Un plaisir car il aimait la couleur qu'elle prenait, qu'il aimait voir son teint si pâle se colorer, d'autant plus qu'il s'agissait d'un indicateur supplémentaire pour qu'il puisse deviner ce qu'elle pense. Ne pas percer ses pensées, son esprit, était frustrant, et d'autant plus gênant du fait de leur situation actuelle. Son don, comme celui de Alice, aidaient leur famille à savoir quand il était temps de quitter un endroit, quand ils devaient faire plus attention, quand ils devaient détourner les regards. Mais avec Bella, il devait user d'autres moyens. D'accord, aujourd'hui, ce n'était pas exactement pour protéger sa famille qu'il tentait de percer son esprit, il devait bien l'avouer, mais plutôt parce qu'il était fasciné et voulait en apprendre le plus possible sur elle.

Cependant, c'était également une torture. Il entendait son sang courir dans ses veines. Il devinait juste à l'odeur le tracé qu'il prenait dans tout son corps. Il le sentait, si puissamment que le fait qu'il ne l'ait pas déjà tuée était un véritable miracle. Tous ses muscles étaient tendus, sous l'effort qu'il devait faire pour ne pas la serrer dans ses bras et lui planter les crocs dans la gorge. Pour ne pas aspirer le précieux liquide vermeil qui coulait dans ses veines. Un liquide si chaud et rouge, si riche pour eux.

– J’ai été… surprise, c’est tout.

Il sourit légèrement, en coin. Cela, c'était normal. Il savait qu'il commettait une erreur en se rapprochant d'elle ainsi. Qu'il pourrait la tuer si aisément au lieu de l'embrasser. Et il en rêvait, il ne pouvait le nier. Il rêvait de découvrir sis ses lèvres avaient le goût qu'il devinait. Plaisir égoïste. Et si elle ne voulait pas de lui, en plus ? Après tout, peut-être craquait-elle plus pour les types de l'espèce "Mike newton". Non, impossible d'avoir mauvais goût à ce point ! A l'exception de Jessica, qui avait le QI d'une huître en décomposition, aucune fille ne pouvait décemment aimer cet espèce de... Mais restons poli. Il était tellement humain qu'il en devenait pathétique. Edward l'imaginait très bien, dans dix ans, aller tous les matins au bureau dans une petite voiture, revenir chez lui en banlieue avec sa femme et leurs gosses qui l'attendront. Aller en vacances au même endroit tous les ans. Une vie si ennuyeuse que n'importe qui voudrait y échapper en se jetant par la fenêtre. Pour un peu, il le plaindrait.

– Toutes les filles du lycée te regardent. Elles sont toutes en train de craquer pour toi et tu es de marbre avec elles. C’est pareil avec moi, tu m’évites, tu disparais, tu me sauves d’un accident qui aurait dû me tuer, et maintenant, tu… Je sais, tu ne pouvais pas m’imaginer morte, tu me l’as dit. Mais de là à passer à des gestes aussi… tendres… C’est surprenant. Pas que ça me déplaise, hein ! Mais c’est surprenant.

Edward aurait pu rougir à son tour s'il le pouvait. Elle le trouvait tendre, et ça ne lui déplaisait pas. Hé, finalement, il n'était pas si nul que ça avec les filles ! Et dire que sa famille et leurs amis avaient passé des dizaines d'années à sous-entendre plus ou moins lourdement que s'il n'avait pas de copine, c'est peut-être parce qu'il était tourné vers autre chose, ou des remarques plus salaces. Seuls ses parents prenaient cela au sérieux et craignaient qu'il n'ait été mordu trop jeune.... Comme s'il n'y avait aucun vampire dans le monde qui avait été mordu plus jeune que lui, mais ce n'était pas non plus un exemple.

– Pourquoi moi ? Si tu ne veux pas répondre, je comprendrai… Mais j’aimerais savoir. Il y a des centaines de filles dans ce lycée, et tu t’es intéressé à la seule fille qui n’est pas fichue de marcher sans se blesser ou supporter la vue du sang.

Il tourna la tête vers elle pour croiser son regard, souriant. Oui, il y avait des centaines de filles dans le lycée. Oui, il aurait pu s'intéresser à n'importe qui, ce n'était pas comme sil manquait de choix. Alors pourquoi elle ? Il l'avait d'abord regardé parce qu'il ne pouvait lire ses pensées. Puis parce qu'il avait été plus qu'attiré par l'odeur de son sang. Et aujourd'hui, parce qu'il éprouvait le curieux besoin de la protéger. Il aurait aimé qu'elle soit déjà vampire en la rencontrant, ainsi, il n'aurait pas eu besoin de se poser des questions. Mais elle était humaine, très humaine, et il ne pouvait changer cela.

– Peut-être parce que j'aime bien tout ce qui est fragile ?

Ce n'était pas très aimable, au fond, de lui dire ça, mais il fallait aussi exposer la vérité. Comparé à lui, elle était on ne peut plus délicate. Si facile à briser, comme on brise une allumette entre ses doigts. C'était bien pour cela qu'il avait si peur de lui faire du mal.

– Fragile, fragile... Tu ne vas pas t'y mettre aussi ? Charlie me le répète tous les jours.

Il sourit d'autant plus et poursuivit d'un ton très calme et dégagé.

– Tu t'es évanouie juste parce que je t'ai embrassé.

– C'est différent ! Tu es... Je ne m'évanouis pas à chaque fois qu'on m'embrasse !

Elle ne le regardait plus, fixant la pelouse devant elle, les joues écarlates. Il ne dit rien durant un petit moment, se retenant de rire, puis passa une main dans ses cheveux, décontracté. D'accord, c'était bas, de a triche, et tout ce qu'on veut, mais très amusant malgré tout. Pourquoi ne pas profiter de temps en temps de tous ces petits plaisirs que vous offrait la vie de vampire ?

– Donc c'était bien à cause de moi. Je me disais bien, aussi, le chauffage n'est pas si fort dans cette maison.

– Ce n'était pas à cause de toi ! Je suis juste plus heu... Bon d'accord, c'était à cause de toi. Mais pas dans le mauvais sens du terme, hein !

Il lui sourit de plus belle et hocha la tête. Ce n'était pas très élégant de sa part de jouer ainsi avec elle, mais c'était plus fort que lui. Un coup de tonnerre lointain éclata tout à coup, et l'air se fit plus lourd. Edward leva la tête pour jeter un coup d'œil aux nuages qui s’amoncelaient puis se leva souplement.

– Viens, il vaut mieux rentrer.

Il la fit repasser dans le salon et referma les portes-fenêtres. La pluie très forte se mit à retomber au même moment, comme si elle avait attendu un signal. Voyant l'heure qui tournait, il alla dans la cuisine et fit signe à Bella de s'installer en attendant qu'il prépare quelque chose. Il avait commencé à sortir des œufs lorsqu'il entendit la porte d'entrée et sa mère arriver. Il retourna la tête lorsqu'elle entra dans la cuisine.

– Maman, je te présente Bella. Bella Swan.

– Enchantée, Bella. Je suis Esmée, la mère d'Edward.

Bella se leva en titubant pour lui serrer la main. Edward, quand à lui, évita délibérément le regard de sa mère adoptive mais ne put éviter ses pensées. Il se retint de lui tirer la langue comme un gamin de cinq ans, même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Il se re-concentra sur ce qu'il préparait, à savoir une omelette aux lardons, et de la salade. Cuisiner était très étrange, c'était un geste presque oublié. Ils discutèrent de banalités, et Edward mit le couvert. Il faudra aussi qu'ils pensent à aller chercher les autres, à moins qu'ils ne reviennent avec la voiture de Bella.

– Tu as faim ?

Il posa la poêle sur la table et s'assit à son tour avec sa mère. Manger était toujours délicat, pour eux, la nourriture avait un goût de terre molle.
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptyVen 9 Mai 2014 - 18:17

Edward – Peut-être parce que j'aime bien tout ce qui est fragile ?

Ah non hein, pas lui aussi ! D’abord Charlie, ensuite le Docteur Cullen qui avait voulu la garder pour de légers étourdissements, puis l’infirmière qui avait accepté qu’Edward la raccompagne à cause d’un évanouissement… Non mais oh, et elle ne pouvait rien dire ?! Marmonnant dans sa barbe puis lâchant sa question à voix haute, Bella répondit dans le but de calmer de suite le « surprotectionisme » de son interlocuteur – en perdant toute crédibilité à cause du sourire d’Edward qui l’avait fait fondre :

Bella – Fragile, fragile... Tu ne vas pas t'y mettre aussi ? Charlie me le répète tous les jours.

Edward – Tu t'es évanouie juste parce que je t'ai embrassé.

Mpfh… Touché. Bella fixait au loin, évitant délibérément le regard d’Edward qui devait jubiler intérieurement. Même s’ils étaient dehors, l’adolescente avait l’impression de mourir à nouveau de chaud et savait qu’elle était devenue écarlate. Elle le sentait. De loin, à force de passer du rouge au blanc, on pouvait sans doute la comparer à une guirlande de Noël ayant un disfonctionnement. Tentant vainement une défense pour se justifier, Bella enchaîna directement :

Bella – C'est différent ! Tu es... Je ne m'évanouis pas à chaque fois qu'on m'embrasse !

Edward – Donc c'était bien à cause de moi. Je me disais bien, aussi, le chauffage n'est pas si fort dans cette maison.

Bella – Ce n'était pas à cause de toi ! Je suis juste plus heu... Bon d'accord, c'était à cause de toi. Mais pas dans le mauvais sens du terme, hein !

Hein ? Elle avait vraiment dit ça ? Bella jeta un coup d’œil à Edward qui souriait. Un énorme sourire signifiant « je t’ai eu », du moins, c’était son interprétation. Son hochement de tête confirma ce qu’elle craignait : elle avait vraiment dit ce qu’elle pensait avoir dit. Elle venait d’avouer à Edward que… Mais non. Non, non, non. Elle devenait paranoïaque, rester trop longtemps près d’Edward l’empêchait de réfléchir correctement, l’empêchait d’avoir les idées claires et de dire des choses censées. Pire, elle se grillait deux fois plus vite lorsqu’il était près d’elle, et elle ignorait pourquoi. On ne réagit pas comme cela avec un garçon, normalement. Encore faut-il que le Cullen soit un garçon normal… Ce qui n’était pas le cas. Un coup de tonnerre résonna. Il faisait vraiment lourd, une pesanteur rendant la respiration sensiblement plus difficile.

Edward – Viens, il vaut mieux rentrer.

Bella hocha la tête et le suivit, se relevant péniblement. Elle avait plus honte qu’autre chose, mais elle ignorait combien de temps durerait ce moment « rien qu’à deux » et ne voulait rien perdre, comme si cet instant était précieux. Il était précieux, d’ailleurs. En temps normal, Edward l’évitait, restait le plus loin possible d’elle… Ici, il l’avait embrassée. Lui qui évitait de la toucher, il avait touché sa joue, avait fait preuve d’une douceur incroyable et avait l’air de s’inquiéter réellement pour elle. L’apparence hostile qu’il dégageait depuis des semaines semblaient n’avoir jamais existé. Mais pendant combien de temps ?

Bella s’exécuta lorsqu’Edward la conduisit jusqu’à la cuisine, s’attelant à préparer quelque chose plus pour elle que pour lui. Elle ignorait pourquoi, mais depuis qu’Edward l’avait ramenée ici, elle avait l’impression qu’il voulait absolument qu’elle mange pour deux. Il mangeait, oui, mais moins par rapport à elle, notamment les biscuits de tout à l’heure qu’il lui avait tendus dès qu’elle en avait fini un. Cependant, les pensées de Bella furent interrompues lorsqu’une personne inattendue arriva dans la cuisine. Une femme aux cheveux longs, brun-roux, très belle et à l’apparence douce. Comme Edward et les Cullen en général, elle avait une peau très pâle. Bella ne l’avait jamais vue.

Edward – Maman, je te présente Bella. Bella Swan.

Esmée – Enchantée, Bella. Je suis Esmée, la mère d'Edward.

Sa… Il avait dit « Maman » ? La mère d’Edward ? La… Eh mais c’était pas prévu au programme, ça ! Bella n’avait pas envie de se retrouver entourée des Cullen, mais pas envie du tout ! Ils étaient si… Et elle si… Non, non, non ! Et comment devait-elle faire, au juste ? Que devait-elle dire ? Comment réagir ? La maladresse parlant pour elle, Bella se leva en titubant pour serrer la main d’Esmée et se rasseoir aussitôt afin d’éviter de casser quelque chose. Si la mère d’Edward était là, autant rester discrète et polie et ne pas faire mauvaise impression… Elle avait l’impression de faire tache dans ce décor, surtout avec la tête qu’elle devait tirer à cause de ses légers malaises. Regardant attentivement Edward, littéralement hypnotisée par ses gestes si précis et justes alors qu’il faisait la cuisine, Bella discuta avec lui et Esmée pendant toute la préparation du repas. Voir quelqu’un cuisiner pour soi lorsqu’on est habitué à cuisiner pour quelqu’un est très étrange.

Edward – Tu as faim ?

Bella – Heu… Un peu.

Bella n’était même pas sûre que cette question en était réellement une, mais soit. Il s’était déjà installé avec sa mère à la table, la poêle posée au centre. C’est à ce moment précis qu’on entendit un crissement de pneus sur le gravier, faisant pâlir Bella instantanément. Cette Villa était une auberge, ou quoi ? Des pas se rapprochaient, ainsi que le murmure de discussions assez vives. Peut-être devait-elle rentrer ?

Bella – Edward, je… Je vais peut-être rentrer, finalement. Je n’ai pas envie de m’imposer et puis, si vous avez ramené ma voiture… Je ne veux pas déranger.

Mais Bella eut à peine le temps de terminer sa phrase que le reste des Cullen débarqua dans la cuisine, la plus petite dénommée Alice en première - d'après ses souvenirs, c'était ça. Celle-ci lui sauta littéralement dessus en enchaînant :

Alice – Bonjour ! Moi c'est Alice ! Comment tu vas ? Edward t'a nourrie ? Tu te sens mieux ? Tu restes dormir ce soir ?

Bella se sentit rougir, évitant le regard d'Edward pour ne pas repenser à la discussion qu'ils avaient eue. Rester ? Sûrement pas ! Ce n'était qu'une journée ensemble, une journée et rien de plus !

Bella – Heu, je... Non, non, enfin si, je vais bien, mais je ne reste pas. Et Charlie ne sait même pas que je suis là, il faut que je rentre, vous avez sûrement plein de choses à vous dire.
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptySam 10 Mai 2014 - 12:52

"Bella était affalée par terre de tout son long et Edward était penchée sur elle. Il posait une main sur son dos, l'air inquiet torturé. Bella ne bougeait pas, jusqu'au moment où elle releva la tête et lui dit de la laisser sur-place."

Alice cligna des yeux et serra très fort la main de Jasper, assis à côté d'elle durant un cours d'histoire. Autant l'avouer, elle avait eu peur. Elle craignait que ce ne soit une autre vision lui montrant la mort de Bella, tuée par Edward, après qu'il ait craqué et bu son sang. Mais ici, ce n'était rien Bella avait simplement fait un malaise, rien de grave, tout allait bien. Soulagée, elle sourit même au prof qui en eut l'air un peu perturbé sur le coup. Elle ferma brièvement les yeux, se concentrant plus précisément sur l'avenir de Bella. Elle la voyait monter dans la voiture d'Edward et... Mais il l'emmenait chez eux ? Un sourire se dessina sur ses lèvres. Il s'était décidé ! Il allait enfin se mettre en couple avec elle ! Tant mieux, car dernièrement, elle en avait assez de voir l'avenir de son frère sauter d'un extrême à l'autre à mesure qu'il changeait d'avis sur Bella, c'était agaçant !

Mais tout n'était pas encore fixé... L'avenir de Bella cessait d'osciller très vite, mais il n'était pas stable. Elle la voyait souvent morte, pâle et froide, allongée au sol, alors que Edward était assis près d'elle, l'expression indéchiffrable, comme s'il était à la fois honteux et soulagé, le regard vermeil. Une autre vision la montrait vampire, belle et forte, aux côtés d'Edward. Transformée, habitant avec eux, au bras de leur télépathe de frère, souriante, sereine, enfin heureuse. Une autre la montrait vieille, parfois près d'eux, parfois non. Frustrant. Laquelle allait se réaliser ? Oubliant le cours, elle se mit à surveiller très étroitement Bella et Edward. Ils allaient à la villa, c'était certain. Elle les voyait discuter, et Bella rougir. Ah non, tomber. Renverser quelque chose, ou le recracher.

Pour Alice, ne pas pouvoir être sûr de l'avenir était pire que frustrant. Elle s'en agaçait, remuant sur sa chaise, jusqu'au moment où une vague d'apaisement l'enveloppa. Elle jeta un coup reconnaissant à son mari et lui attrapa la main sous leurs bureaux, entrelaçant leurs doigts. Elle attendait impatiemment la fin des cours, voulant absolument parler à Bella. Si Edward se décidait ENFIN, alors l'une des ses visons allait se réaliser ! Elle avait vu que Bella allait devenir sa meilleure amie, c'est qui allait se faire, et à force de la voir, Alice la connaissait bien. Mieux qu'elle-même ne s'en doutait.

Lorsque la cloche sonna, Alice fila sur la vieille voiture pourrie toute rouge de Bella et se jeta à l'intérieur, usant de "ses talents" pour la faire démarrer sans les clés. Laissant les autres rentrer, elle rangea d'abord le vieux pick-up devant la maison des Swan puis rentra chez elle en courant, arrivant au moment où ils garaient la voiture derrière celle d'Edward. Rentrant à la maison, elle se précipita tout droit dans la cuisine sans attendre personne et sauta sur Bella pour lui dire bonjour avec un enthousiasme débordant. Elle la voyait déjà comme sa meilleure amie et peu importe qu'elle en soit pas au courant.

– Bonjour ! Moi c'est Alice ! Comment tu vas ? Edward t'a nourrie ? Tu te sens mieux ? Tu restes dormir ce soir ?

Elle devint cramoisie, alors que Alice sautillait quasiment sur-place, ignorant le regard effaré d'Edward qui ne s'attendait pas à ça. Et bah crotte, hein ! Il avait qu'à se décider plus tôt, comme ça, Alice n'aurait pas eu le temps de s'énerver en attendant qu'il se bouge !

– Heu, je... Non, non, enfin si, je vais bien, mais je ne reste pas. Et Charlie ne sait même pas que je suis là, il faut que je rentre, vous avez sûrement plein de choses à vous dire.

Alice se jeta sur le siège à côté d'elle et lui fit une moue à fendre le cœur le plus dur. Edward leva les yeux au ciel mais sourit néanmoins. La petite voyante prit les deux mains de Bella, avec une expression qui indiquait clairement "Pitiiééé, me fais pas de peine !".

– Mais ton père sera sûrement d'accord, il suffit de le prévenir ? S'il te plaît ? S'il te plaît ? S'il te plaît ? J'ai jamais l'occasion d'inviter des amies à la maison !

*Et toi, tu te tais ! Je veux une soirée fille, moi aussi !* pensa-t-elle quasiment en hurlant pour son frère, bien qu'elle se retrouve à une vingtaine de centimètres de lui. Bella regarda leurs mains, les autres, puis elle, comme perdue, alors que Alice continuait à lui offrir une moue suppliante.

– Je... Mais il n'y a pas assez de place, et j'ai du boulot pour lundi, il faut que je me remette en ordre vu que j'ai loupé beaucoup de cours. Puis, je... Je veux pas m'imposer ni vous déranger.

Alice lui jeta un regard incrédule et promena son regard autour d'elle, avant qu'un nouveau sourire n'éclaire ses lèvres. Elle lui répondit que vu la taille de la maison, ils pourraient inviter cinq personnes de plus, qu'elle lui ferait très plaisir, qu'elle avait tout le reste du week-end pour travailler, et qu'elle voulait une soirée entre filles, pour s'amuser, qu'entre nouvelles, Bella pouvait comprendre que Alice aussi avait besoin d'être avec une amie de temps en temps, etc, qu'elle pouvait appeler son père, et que ce serait extra si elle acceptait, qu'elle ne dérangeait pas du tout.

– Mais, toi, tu veux que je reste, mais on ne sait même pas si ça dérange l'un d'entre vous, je suis déjà restée ici plusieurs heures alors que ce n'était pas prévu.

– J'ai le droit d'inviter des amis à la maison, moi aussi ! Et puis, de toute façon, suffit de demander. Viens !

Elle lui attrapa la man et la tira avec elle, tirant la langue à Edward au passage, puis lui fourra son manteau dans les bras avant de la pousser dehors avec elle et la faire s'engouffrer dans leur voiture et s'installer au volant. Elle démarra aussitôt que Bella fut assise avec un immense sourire. Elle s'engagea directement dans le long chemin de terre en appuyant sur l'accélérateur. Bella ne cessa de se retourner vers la villa jusqu'à ce qu'elle disparaisse entre les arbres, semblant terrifiée. Bah quoi ? Alice ne roulait pas siiii vite que ça ! Et puis, les vampires aiment bien la vitesse !

Elle retourna à Forks en deux fois moins de temps qu'il n'en faut d'ordinaire et fila jusqu'à l'hôpital, s'arrêtant dans un crissement de pneus. Elle se gara juste à côté de la mercedes noire de Carlisle, et détacha sa ceinture avec un grand sourire. Voyant que Bella hésitait à la suivre, Alice lui prit à nouveau la main pour l'entraîner.

– Allez, vieeens ! Il ne va pas te mordre ! Tu as peur ?

– Non ! J'ai pas peur, je... Mais c'est pas une bonne idée, on va le déranger, c'est un hôpital, il est occupé.

Protestations qui n'eurent absolument aucun effet sur Alice. Elle avait pris soin avant de vérifier si leur père allait être occupé avec une opération ou avec ses patients. Hors, là, il était bel et bien dans son bureau à travailler ! Elle pouvait donc aller le voir sans risque. Elle tira toujours Bella, s'engouffrant avec elle dans l’ascenseur, sautillant presque sur place. Elle courut ensuite dans le couloir avec Bella et s'arrêta dans une glissade devant le bureau de son père. Elle y entra après avoir frappé, le trouvant debout près d'une armoire, à lire des dossiers assez épais. Elle alla vers lui, toujours sans lâcher Bella.

– Papa, tu veux bien que Bella reste dormir à la maison ce soir ou pas ? Elle a fait un malaise aujourd'hui et il faut qu'elle se repose, pas qu'elle travaille.

Elle rajouta à voix trop basse pour que Bella puisse l'entendre que Edward s'était enfin décidé à être en couple avec elle. Bella, elle, sembla indignée.

– C'était un tout petit malaise de rien du tout ! Je peux rentrer travailler, je ne veux pas déranger. Désolée, elle m'a attrapée et... J'ai pas pu la freiner.

– Si t'as pu me freiner, c'est que t'es encore affaiblie !

Pur coup bas, car affaiblie ou non, Bella n'aurait de toute façon pas pu la freiner, mais c'était un détail qu'elle ignorait. Elle lui opposa une pure moue innocente, sa moue numéro trois, celle qu'elle montrait lorsqu'elle avait en face quelqu'un qui refusait de lui faire plaisir. La jeune humaine lui lança un énorme regard noir, et Alice en frétilla presque, heureuse de son coup.

– Je ne suis PAS affaiblie ! Mais tu allais tellement vite, et puis tu es plus forte que moi et... C'est pas équitable, tu débordes d'énergie et je suis maladroite !

Alice lui tira la langue et se retourna vers son père.

– Elle peut rester ? Dis ?
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptyDim 11 Mai 2014 - 20:07

Le directeur de l'hôpital se retourna pour noter les dernières observations sur le tableau sur pied. Carlisle joua avec son stylo, devant son bloc couvertes de notes serrées. Ils étaient en réunion depuis une bonne heure, et il sentait que nombre de ses collègues commençaient à en avoir assez. Après tout, ils avaient tous du travail, et ce genre de réunion n'apportait quasiment rien, au vu du temps perdu. Il s'agissait plus de problèmes mineurs à régler, de soucis administratifs ou de projets futurs. En résumé, tout ce que la bienséance imposait de réfléchir en groupe, mais qui les retardait dans le travail au quotidien. Il ne dit rien pendant que le directeur passa au prochain sujet, alors que son voisin poussait un soupir exaspéré.

Directeur – Concernant les aménagements, je vous montre le plan, une image vaut mieux qu'un long discours.

Et une matinée de travail valait encore mieux que des images avec un long discours. Carlisle se retint de lever les yeux au ciel et consulta sa montre. Onze heures passés. Il adorerait se passer de ces réunions assommantes pour des choses insignifiantes à ses eux. Peu lui importait les prochains travaux sur le parking à partir du moment où on ne l'empêchait pas de faire son travail. Avis visiblement partagé par le docteur Endrey, à sa gauche, car il avait sortit son portable sous la table pour répondre à une question urgente d'une infirmière au sujet d'un patient.

Lorsque la réunion se termina enfin, il était quasiment treize heures. Il déclina l'invitation de ses collègues à déjeuner et fila plutôt dans son bureau, avec un grand soupir. Et voilà, comment gâcher une demie-journée entière ! Alors qu'il y avait beaucoup de choses à faire. Il put enfin se remettre au travail, essayant de combler le retard accumulé. Franchement, Carlisle aimait beaucoup les humains, mais certaines fois, il voudrait quand même en étrangler deux ou trois. Il cherchait des dossiers dont il avait besoin lorsqu'une odeur familière lui arrive. Alice. Et elle n'était pas seule, il reconnaissait l'odeur de Bella. Il se tendit d'un bloc, persuadé qu'elle avait tout découvert. Elles entrèrent, alors qu'il jeta un regard tendu et inquiet à sa fille.

Alice – Papa, tu veux bien que Bella reste dormir à la maison ce soir ou pas ? Elle a fait un malaise aujourd'hui et il faut qu'elle se repose, pas qu'elle travaille.

Bon sang... Alice rajouta que Edward s'était enfin décidé, ce qui ne fit qu'accroître son inquiétude. Son fils comptait donc tout lui révéler ? Il acceptait ce que ça impliquait ? Il referma lentement le dossier, cherchant que dire. Il voulait tout lui révéler ce soir ? Hum. Il se tendit un peu plus, se demandant à quoi jouait Alice et Edward. S'ils comptaient vraiment tout lui dire, ça ne devait pas se passer comme ça !

Bella – C'était un tout petit malaise de rien du tout ! Je peux rentrer travailler, je ne veux pas déranger. Désolée, elle m'a attrapée et... J'ai pas pu la freiner.

Alice – Si t'as pu me freiner, c'est que t'es encore affaiblie !

Alice ! Il se retint de lever les yeux au ciel, se promettant de régler tout cela avec elle et en privé. Elle savait pourtant ce qu'il pensait de ce genre de comportement. On ne pouvait pas, avec leur mode de vie, se moquer des humains ou s'amuser à les manipuler, les utiliser, les faire tourner en bourrique. Ce n'était pas comme ça qu'ils vivaient, et sa fille ferait bien de se rappeler. Ce n'était certainement pas drôle, et les règles qu'ils avaient posé pour vivre en paix avec les humains devaient être appliquées. Ce n'était pas là pour faire joli !

Bella – Je ne suis PAS affaiblie ! Mais tu allais tellement vite, et puis tu es plus forte que moi et... C'est pas équitable, tu débordes d'énergie et je suis maladroite !

Et c'était surtout honteux. Carlisle resta parfaitement impassible, et même un peu souriant pour donner le change. Il se promit intérieurement d'en discuter avec sa fille, seul à seule, pour remettre les points sur les i. Il avait horreur lorsqu'un membre de sa famille se conduisait ainsi.

Alice – Elle peut rester ? Dis ?

Il retint un très long soupir, parvenant à rester impassible. Refermant complètement le dossier, il le rangea soigneusement dans le carton et récupéra seulement celui qui l'intéressait. Il adorait être mis devant le fait accompli, c'était dingue. Mais bon, c'était fait, et si Edward se décidait vraiment, ce n'était plus le moment de reculer. Il espérait simplement que son fils sache ce qu'il faisait ! Et surtout, qu'il s'y prenne de façon à ce que ça ne cause aucun problème par la suite.

– Bien sûr. Mais elle dort dans ta chambre, pas dans celle d'Edward. Je ne veux pas faire mourir Charlie d'une crise cardiaque.

Il reposa ses documents sur son bureau, toujours un peu inquiet. Edward avait intérêt à être tout à fait certain de ce qu'il faisait. Bella avait considérablement rougit, si fort qu'il crut un instant qu'elle allait s'évanouir. Elle s'étrangla à moitié, alors que lui se demandait comment allait réagir Jasper et Rosalie.

– Et je n'ai pas non plus de tests de grossesse à la maison, alors restez calmes. Compris ?

Bella – Il n'y a rien entre nous ! Il m'a juste ramenée pour que je puisse éviter Charlie, c'est tout, je ne l'aime pas ! Enfin, pas que je déteste votre fils, mais je... Pas comme ça.

Elle était encore très rouge, avec une voix aiguë. Il sourit doucement et hocha la tête, avec l'air peu convaincu de celui qui n'y croit pas une seule seconde.

– Oui, bien entendu. A ce soir alors.

Il regarda sa fille et Bella sortir, en se rasseyant à son bureau. Bon, maintenant, autant se remettre à leur destin. Edward était assez mature pour éviter tout débordement, mais il fallait rester très prudents, tous. Il espérait que tout allait bien se passer, maintenant.
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptyJeu 22 Mai 2014 - 22:37

Alice – Mais ton père sera sûrement d'accord, il suffit de le prévenir ? S'il te plaît ? S'il te plaît ? S'il te plaît ? J'ai jamais l'occasion d'inviter des amies à la maison !

Bella était horriblement gênée, entre les mains d’Alice qui tenait les siennes, froides mais agréables, les regards des autres, celui d’Alice qui se faisait de plus en plus insistant et suppliant… C’était un réel supplice ! Elle n’allait pas dormir ici, passer une soirée chez les Cullen. Non mais eh, les Cullen, ceux qui n’étaient jamais approchés de PERSONNE ! Et ils voulaient… Alice venait… Elle voulait l’inviter à dormir chez eux ?

Bella – Je... Mais il n'y a pas assez de place, et j'ai du boulot pour lundi, il faut que je me remette en ordre vu que j'ai loupé beaucoup de cours. Puis, je... Je veux pas m'imposer ni vous déranger.

Excuse qui ne fonctionna pas, inutile de le mentionner. Alice lui sortit tous ses arguments capables de démonter les siens, disant qu’elle allait prévenir Charlie et qu’elle avait encore largement le temps de travailler, le reste du week-end. Puis encore d’autres arguments du même genre… Bon, d’accord, inutile de riposter avec elle d’après ce que Bella pouvait constater. Mais les autres ? Ils n’avaient rien dit et n’étaient sûrement pas d’accord avec leur sœur pour qu’elle invite des gens chez eux, comme ça. Et s’ils avaient préparé quelque chose d’autre, hein ? S’ils avaient des projets pour la soirée et qu’elle venait tout détruire en s’incrustant de la sorte ?

Bella – Mais, toi, tu veux que je reste, mais on ne sait même pas si ça dérange l'un d'entre vous, je suis déjà restée ici plusieurs heures alors que ce n'était pas prévu.

Alice – J'ai le droit d'inviter des amis à la maison, moi aussi ! Et puis, de toute façon, suffit de demander. Viens !

Hein ?! Quoi ? Maintenant ? Non, non, non, non ! Elle ne pouvait pas être sérieuse ! Mais si… Avant même que Bella n’ait le temps de riposter une nouvelle fois, Alice la tira par le bras et lui refourgua sa veste qu’elle ne put enfiler, étant entrainée derrière la Cullen. Elle jeta un regard désespéré à Edward alors qu’elles s’éloignèrent de la Villa et grimpa dans la voiture d’Alice sans quitter la maison des Cullen des yeux. Elle l’emmenait bien voir Charlie, n’est-ce pas ? Mais elle ne le connaissait même pas ! Ils n’allaient pas s’incruster comme cela, sans même appeler, prévenir à l’avance ou… N’importe quoi. Bella aurait même pu appeler sans problème, mais Alice l’avait immédiatement entraînée à sa suite. Cela supposait donc qu’elles n’allaient pas voir Charlie…

Alice retournait vers Forks super rapidement, trop rapidement. A combien roulait-elle ? Le paysage défilait si vite devant ses yeux que Bella ne voyait que des lignes horizontales à la place des arbres, incapable de se situer et de voir où elles allaient, où Alice la conduisait. Elle ne remarqua qu’elles étaient à l’hôpital que lorsque la voiture de la Cullen se gara derrière une Mercedes noire. Non… Non, non, non. L’hôpital… Carlisle Cullen, le père des Cullen qu’elle venait de quitter, travaillait ici, non ? Alice n’allait pas faire une telle chose. Elle en était incapable, n’est-ce pas ? Bella était dix fois plus hésitante, d’un coup, regardant tout autour d’elle sans bouger d’un pouce. Non. Elle. Ne. Voulait. Pas. Mais Alice ne lui laissa pas le choix, à nouveau, et lui prit la main pour l’entraîner derrière elle.

Alice – Allez, vieeens ! Il ne va pas te mordre ! Tu as peur ?

Bella – Non ! J'ai pas peur, je... Mais c'est pas une bonne idée, on va le déranger, c'est un hôpital, il est occupé.

Bella se trouva attirée dans une course effrénée vers elle ne savait quel étage de l’hôpital. Seule certitude : elles allaient voir le Docteur Cullen. Malheureusement. Pas qu’il était laid, loin de là, mais il était franchement intimidant, surtout avec son regard de médecin, son air sérieux et consciencieux… Très doux, mains froides comme les autres – ce que Bella trouvait de plus en plus étrange – mais dont le contact était agréable. Bref, tout était intimidant chez le médecin et la jeune adolescente n’était pas spécialement rassurée à l’idée de devoir aller le trouver lui pour lui demander de dormir chez eux… Même si ce n’est qu’une nuit.

Cependant, Alice ne semblait pas être du même avis. Elle continuait à traîner Bella derrière elle, la tirant dans l’ascenseur, dans les couloirs, partout, puis finit par s’arrêter devant la porte d’un bureau alors que sa prisonnière – si si – s’arrêtait en manquant de s’écraser contre le mur. Elle ne put même pas reprendre sa respiration que la Cullen frappa à la porte et entra, s’avançant vers son père sans lâcher Bella qui essayait de se défaire de son étreinte. Mais eh ! Elle pouvait le demander toute seule, pas besoin d’embarquer son « amie » là-dedans !

Alice – Papa, tu veux bien que Bella reste dormir à la maison ce soir ou pas ? Elle a fait un malaise aujourd'hui et il faut qu'elle se repose, pas qu'elle travaille.

Non mais eeeeeh ! Pas besoin de le crier sur tous les toits, ça ! Bella la regarda, choquée et indignée. C’était privé, elle n’avait pas besoin de le dire à son père, elle ne voyait pas ce que ce détail-là venait faire dans la conversation !

Bella – C'était un tout petit malaise de rien du tout ! Je peux rentrer travailler, je ne veux pas déranger. Désolée, elle m'a attrapée et... J'ai pas pu la freiner.

Alice – Si t'as pu me freiner, c'est que t'es encore affaiblie !

Bella – Je ne suis PAS affaiblie ! Mais tu allais tellement vite, et puis tu es plus forte que moi et... C'est pas équitable, tu débordes d'énergie et je suis maladroite !

Et ça, c’était vrai. Bella lança un regard courroucé à Alice, furieuse qu’elle dise tout cela à son père. Ce n’était qu’un petit malaise de rien du tout, pas la peine d’en faire toute une histoire ! Peut-être pouvait-elle encore s’esquiver ? Prétexter qu’elle devait chercher des affaires, un pyjama, une brosse à dents ? Ou, au moins, de quoi se laver et se changer ? Peut-être n’était-ce qu’une nuit, mais quitte à rester avec une famille si… enfin… Elle n’avait pas envie de faire tache dans le décor, voilà tout.

Alice – Elle peut rester ? Dis ?

Bella croisait les doigts pour que le Docteur Cullen dise non. Elle priait intérieurement, hurlait des « dites non » en boucle pour pouvoir rentrer chez elle prendre une douche bien froide afin de se réveiller. Il fallait qu’elle s’éloigne d’Edward le temps d’une soirée pour reprendre ses esprits et penser librement, ce n’était pas normal que les Cullen aient autant de points communs. Bon, les yeux, passe encore, peut-être était-ce une anomalie dans la famille. Les mains… Tous des mains gelées comme ça ? Il y avait anguille sous roche. Et puis, ils étaient tous si… beaux… Heum, bref, chut. Respiiiire ! Ne pas perdre son sang froid ! Le Docteur Cullen rangea son dossier dans un carton, prenant autre chose dans les mains. Il prenait son temps. C’était bon signe pour elle, non ? Il ne voulait pas et allait la laisser rentrer chez elle, n’est-ce pas ?

Docteur Cullen – Bien sûr. Mais elle dort dans ta chambre, pas dans celle d'Edward. Je ne veux pas faire mourir Charlie d'une crise cardiaque.

… Il… Bella rougit d’un coup, cherchant un trou dans lequel se cacher pour éviter une telle gêne. Elle s’était étranglée sous le coup de la surprise, ne s’attendant pas à une telle réponse du médecin. Elle… Mais non, pas Edward et elle ! Ils se connaissaient à peine et en plus, elle n’était pas… Mais de toute façon, la question ne se posait pas, elle n’était pas amoureuse d’Edward et lui se fichait éperdument d’elle. Alors hein…

Docteur Cullen – Et je n'ai pas non plus de tests de grossesse à la maison, alors restez calmes. Compris ?

Bella – Il n'y a rien entre nous ! Il m'a juste ramenée pour que je puisse éviter Charlie, c'est tout, je ne l'aime pas ! Enfin, pas que je déteste votre fils, mais je... Pas comme ça.

Comment s’enfoncer en une leçon. Bella était plus rouge que jamais et avait l’impression d’avoir les joues en feu, voulant juste s’enfuir le plus loin possible et éviter le Docteur Cullen jusqu’à la fin de sa vie. Que lui dise une chose pareille… Elle avait l’impression de vaciller, qu’elle allait s’évanouir là, devant les deux Cullen, mais se retint. Bella ne voulait pas donner raison à Alice, certainement pas. Et puis, il n’y avait strictement rien entre Edward et elle, alors inutile d’être mal à l’aise. Si elle rougissait, c’était à cause du médecin et du sujet, voilà tout. Il hocha la tête et sourit, comme s’il n’était pas convaincu une seule seconde de ce que Bella venait de dire. Plus qu’à l’éviter, maintenant…

Docteur Cullen – Oui, bien entendu. A ce soir alors.

Mpfh… Bella suivit Alice à contrecœur puis grimpa dans la voiture à ses côtés, retournant vers la Villa sans plus faire attention à la vitesse à laquelle roulait la Cullen. Une nuit. Ce n’était qu’une nuit. Après tout, peut-être cela pouvait-il être amusant ? Elle n’allait pas rester avec Edward, c’était Alice qui allait la monopoliser… Non ? Bella en était de moins en moins sûre, étant simplement frappée par la tension qui régnait lorsqu’elles arrivèrent à la Villa. Que s’était-il donc passé ? La jeune adolescente était de plus en plus mal à l’aise, ne sachant ce qu’elle devait faire ou dire. Evitant le regard des autres, elle s’adressa directement à Edward pour être sûre de pouvoir rester – et tenter le tout pour le tout, par la même occasion.

Bella – Tu es sûr que je peux rester ? Si l’un d’entre vous ne le veut vraiment pas, je m’en vais… Je n’ai pas besoin de nounous pour veiller sur moi, et je peux très bien dire à Charlie que mes cours se sont terminés plus tôt.

A vrai dire, cette question se posait aussi bien à Edward qu’aux autres Cullen, mais vu qu’elle ne connaissait vraiment que lui, ici… Elle voyait bien qu’elle dérangeait, un sixième sens était inutile vu la tension qui régnait dans la pièce.


[Qu’Edward ou le prochain décrive la suite, j’ignorais simplement ce que vous aviez prévu, donc ^^’]
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptySam 31 Mai 2014 - 17:37

– Heu… Un peu.

Edward lui sourit et installa la poêle au milieu, la servant. Il la trouvait encore assez pâle, mais cela était peut-être son teint habituel. Elle n'avait pas l'air d'être le genre de fille à prendre des couleurs facilement, et vivre dans la commune pluvieuse et maussade de Forks ne risquait pas d'améliorer son bronzage. Il ne cessait de la détailler, toujours dans l'optique d'en apprendre un peu plus sur elle. Il se demandait à quoi ressemblait exactement sa mère. Il l'imaginait à peine plus grande que sa fille, les cheveux bruns-roux, et des yeux exactement comme les avait Bella. Mais elle tenait beaucoup de son père, également. Edward avait toujours senti une certaine résistance chez le shérif Swan, lorsqu'il lisait cette pensée. Chez sa fille, la résistance était pure et parfaite. Elle possédait peut-être un don, qui sait ? Cela expliquerait qu'il ne puisse lire ses pensées.

Il entendit tout à coup le crissement de roues de voiture sur le gravier, devant la maison. Le reste de la famille rentrait également, et il sentit sa gorge se serrer légèrement. Comment allaient-ils réagir en voyant Bella ici ? Jasper allait sûrement vouloir assassiner son frère, et ne parlons même pas de la réaction de Rosalie. Emmett rira sûrement en lui criant qu'il avait mit le temps. Quand à Alice... C'était Alice. Bella avait aussi entendu, au vu de l'élan de panique qui s'emparait à présent d'elle. Et encore, elle n'avait pas le droit aux dizaines de commentaires et réactions qui s'entrechoquaient dans les pensées de ses frères et sœurs alors qu'ils sentaient l'odeur de la jeune humaine. Les aurait-elle eut qu'elle aurait sans doute déjà fuit, et le plus loin possible. Lui-même éprouva tout à coup une curieuse envie de fuir en entendant les pensées assassines de Rosalie.

– Edward, je… Je vais peut-être rentrer, finalement. Je n’ai pas envie de m’imposer et puis, si vous avez ramené ma voiture… Je ne veux pas déranger.

Tiens, elle devait sentir le malaise elle aussi. Il s'apprêtait à lui répondre lorsque Alice débarqua comme une flèche dans la cuisine et se jeta directement sur Bella, venant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit pour la retenir. Halte-là, doucement ! Il savait que sa lutine de sœur se contrôlait bien, mais tout de même... Il retira la main qu'il avait failli poser sur Bella pour l'arracher à Alice, avant qu'elle... Enfin, bref. Un rapide tour dans l'esprit de la petite brune lui prouva que Bella n'avait rien à craindre d'elle. Du moins, rien à craindre en ce qui concerne sa nature vampirique, la soif qui la dévore, sa force extraordinaire ou la plus petite des capacités que lui avaient offert sa condition. En revanche, pour tout ce qui concernait son tempérament... un peu... excessif... Là, Edward ne pouvait strictement rien faire, désolé.

– Bonjour ! Moi c'est Alice ! Comment tu vas ? Edward t'a nourrie ? Tu te sens mieux ? Tu restes dormir ce soir ?

Edward lui jeta un regard effaré. Non mais qu'avait-elle vu, exactement ? Quelle vision l'avait habitée, avant d'arriver ici ? Elle n'y pensait plus et c'était bien dommage, car Edward était plus que jamais sur ses gardes. Il se rassit lentement, se demandant comment aider Bella, ce qui revenait à se demander comment combattre efficacement Alice. Il en voulait pas être pessimiste, mais leurs chances avoisinaient le zéro.

– Heu, je... Non, non, enfin si, je vais bien, mais je ne reste pas. Et Charlie ne sait même pas que je suis là, il faut que je rentre, vous avez sûrement plein de choses à vous dire.

Ah bah ça... Il ne réagit même pas lorsque sa sœur se jeta sur le siège et s'empara des mains de Bella, ne revenant à la réalité que lorsqu'elle lui hurla en pensées de se taire. Il tressaillit sous la puissance de l'assaut et plaqua ses mains sur ses tempes. C'était bas ! Il lui jeta un regard noir qu'elle se contenta d'ignorer superbement. Humph. Là, il la retenait, c'était un coup parfaitement déloyal, comme s'ils s'amusaient tous à changer rapidement d'humeur pour rendre Jasper à moitié dingue.

Mais Bella se défendait, ce qui arracha un sourire de satisfaction à Edward. Enfin, elle essayait de se défendre, comme elle pouvait, et devait sans doute comprendre peu à peu qu'essayer de résister à Alice Cullen n'était pas si simple que prévu. Il compatissait, et regrettait de ne pas voir prévu ça, il aurait peut-être pu lui éviter de tomber entre les mains d'Alice. Ou non ? Essayer ? Comment faisait-on pour échapper à Alice ? Même Jasper n'y arrivait pas, et c'était son mari ! Il faillit pousser un long, très long soupir, mais se retint. Il reposa les deux mains sur la table et se contenta donc d'écouter les deux filles, silencieux. Jusqu'au moment où l'image de Carlisle jaillit très clairement dans l'esprit de sa sœur qui entraîna aussitôt Bella avec elle en la tirant littéralement. Il en resta un instant bouche-bée. D'accord... Alice, 1, Bella, 0, c'était prévisible.

– Avant que quelqu'un ne se mette à hurler, signala-t-il en se levant et en rangeant la cuisine, je tiens à signaler que je sais ce que je fais.

Ou à peu près. Nerveux, il faillit casser les assiettes en les remettant à leur place. Il savait ce qu'il pourrait faire, mais en aurait-il le courage ? Ce serait pourtant mieux pour tout le monde, sauf pour Bella. Et elle risquait plutôt de fuir en hurlant s'il lui disait tout... Rah, il ne savait pas ! Il détourna le regard pour ne pas croiser celui de Rosalie. Elle était sûrement blessée, mais que voulait-elle qu'il lui dise ? Jamais il ne mordra Bella, de toute façon, et certainement pas sans son accord. Il n'allait pas lui infliger ça, et ils savait que Rose en était consciente. Mais il sentait sa tension, de plus en plus forte, et il grimaça.

– Je ne vais pas la mordre.

Il regarda enfin sa sœur, presque impassible, les mains crispées sur le torchon à vaisselle. Il passa le temps restant où ils étaient en famille pour réfléchir, seul, très vite. Depuis le temps qu'on lui répétait de se trouver une copine, quel mal il y avait-il à le laisser approcher une humaine ? Bon, en excluant qu'il condamnerait l'humaine en question à la damnation éternelle, qu'il l'arracherait à sa famille, l'empêcherait d'avoir des enfants, lui volerait tout, l'obligerait à vivre en se nourrissant de sang, et risquait de la faire tuer pour de bon en cas de "soucis" un peu trop visible. Vu comme ça... Il se mordit les lèvres, puis se redressa en entendant Alice et Bella revenir.

Il hésitait toujours lorsque Bella entra et revint vers lui. Elle était encore plus rouge, qu'avait bien pu dire Carlisle ? Il se retint de la serrer dans ses bras, brusquement pris par l'envie de l'éloigner du reste de la famille et de la protéger. Il soupçonnait très fortement Alice d'en avoir assez de ses hésitations et de vouloir donner un coup de pouce au destin, elle en était bien capable.

– Tu es sûr que je peux rester ? Si l’un d’entre vous ne le veut vraiment pas, je m’en vais… Je n’ai pas besoin de nounous pour veiller sur moi, et je peux très bien dire à Charlie que mes cours se sont terminés plus tôt.

Oui, bon... Il secoua la tête en lui souriant, même s'il devait sembler crispé, puis lui désigna les étages, lui disant qu'il devait lui parler en privé. Et puis, si cela pouvait l'éloigner un peu d'Alice... Il l'emmena au second étage, dans un petit salon très confortable où il s'installait toujours pour lire et lorsqu'il voulait un peu de tranquillité. Il la fit asseoir près de la cheminée, refermant la porte et s'asseyant dans le fauteuil juste en face d'elle. Comment commencer ? Il ne voulait pas la terroriser, encore moins la faire fuir. Il ne voulait pas non plus la blesser ou quoi que ce soit du genre. En résumé, il était perdu, même s'il ne le montrait pas.

– Il y a beaucoup de rumeurs qui circulent sur nous, comme tu le sais déjà. Mais même si on essaye de rester discrets, n'importe qui peut voir notre, disons, différence. On ne peut pas l'atténuer autant qu'on le voudrait, même si on s'y efforce. Il y a trop de détails, trop d'impressions, trop... C'est assez difficile. Tu sais qu'on ne vient pas d'ici, déjà.

Elle hocha la tête pour marquer son accord. C'était le début, et sans doute plus facile. C'était ensuite que les choses se corsaient un tantinet. Ils étaient tous Américains, sauf Carlisle, mais pas vraiment nés à une époque que le bon sens jugerait "normale". Après tout, les êtres immortels n,'existaient pas aux du monde, les Volturi y avaient veillé. Au moins un point que Edward ne leur reprochait pas.

– Vous êtes nouveaux, oui, je sais... Mais je... Je ne sais pas grand-chose, et je n'ai parlé à personne de ce que j'ai vu.

Elle avait parlé plus vite sur la fin de la phrase, mais Edward n'y fit pas attention. Elle était nerveuse, elle le sentait. Bon, allez, s'il ne se lançait, il n'allait jamais y arriver. Il fit une brève pause puis soupira et reprit.

– Je le sais. Et nous ne sommas pas nouveaux... Pas vraiment. Nous avons déjà vécus à Forks, il y a des années. Nous n'avons fait que revenir ici, et nous inscrire tous au lycée. On se déplace très souvent. En général, dès qu'il arrive quelque chose du genre de ton accident de voiture.

Et encore, cet accident s'était somme toute très bien terminé. Personne n'était mort, ni Bella ni qui que ce soit d'autres, rien n'était encore découvert, et l'attention qui en avait résulté s'était déjà dissipée. Autrement dit, ce n'était pas si grave. Il y avait d'autres incidents, plus lourds de conséquences, et qui avaient causé la mort d'êtres humains. Personne n'est parfait... Lutter contre leur nature était on ne peut plus difficile, et les accidents arrivaient. Ils pouvaient le regretter durant des siècles, mais le fait était là.

– Tu... Je comprends, maintenant. Pourquoi tu as été si gentil avec moi, pourquoi Alice s'est comportée comme ça alors qu'elle ne m'avait jamais approchée. Mais pourquoi m'en parler ? Vous auriez pu partir sans me dire quoi que ce soit, je n'aurais rien dit...

Il eut un faible sourire. Pourquoi lui en parlait-il à elle ? Il y avait deux raisons. La première, des plus évidentes, est qu'ils ne pouvaient simplement partir en l'ignorant, au risque d'un incident grave qui ferait risquer leur secret. Ils seraient tous, alors, en danger, elle et leur famille au complet. L'autre raison, qu'il refusait encore de s'avouer, était moins pragmatique et beaucoup plus personnelle. Bella ne dit plus rien durant un bref instant, alors que lui digérait tout ce qu'impliquait de lui révéler tout cela.

– Une minute. Vous avez déjà vécu à Forks ? Mais au lycée... On m'avait dit que vous étiez nouveaux. Personne ne vous connait, ici.

– Certains se souviennent de nous, reprit-il en la regardant droit dans les yeux.

Ceux avec qui ils avaient signé un traité. Ceux qu'ils n'avaient finalement jamais combattu. eux avec qui ils s'étaient arrangés, dans un accord, alors que leur famille était moins nombreuse qu'elle ne l'était aujourd'hui. Les Quileutes ont une bonne mémoire, et certaines choses ne doivent de toute façon pas se perdre. Bella fronçait les sourcils, réfléchissant. Bien entendu que les jeunes humains de Fors ne les connaissent pas. Se faire oublier n'est pas difficile à parti d'un certain nombre d'années, et les esprits se calment vite dans des villes aussi petites.

– Certains ? Pas les jeunes, en tout cas. Vous êtes une attraction pour toutes les personnes du lycée et leurs parents. D'accord, je ne sors pas beaucoup, mais je suis très attentive à ce que les gens disent.

Il ramena ses mains sur ses genoux, les serrant, jouant un moment avec, puis la regarda à nouveau.

– Je ne te parle pas des habitants de Forks, reprit-il. Peu après ton arrivée, tu es allée à une sortie à la Push avec tes amis, non ? Tu m'as demandé si je voulais venir, et je t'ai dit non.

Il lui laissa une minute pour qu'elle puisse se remémorer ce moment. Cela faisait déjà un temps, mais il lui semblait que c'était hier. Juste hier qu'il avait dû refuser de l'accompagner quelque part, malgré son envie de la surveiller et la protéger. Il s'était rongé les sangs comme il n'était pas permis de le faire jusqu'à ce qu'il la revoit saine et sauve. A ce moment-là, il avait été si soulagé qu'il l'aurait bien embrassé.

– Ce sont les Indiens Quileutes qui se souviennent de nous. A l'époque, nous avions passé un accord avec eux. Nous n'entrions pas sur leurs terres, et eux nous fichaient la paix.

– Sur leurs terres... D'accord, tu peux ne pas aimer les Quileute, mais de là à vous disputer après quelques années... S'ils détestaient votre famille, pourquoi vous détesteraient-ils maintenant aussi ? Je veux dire, garder rancœur contre eux... J'ai l'impression de me retrouver au milieu des Capulet et Montaigu, là.

Il faillit rire et se renfonça dans son fauteuil, tant cette réponse était inattendue. Elle n'avait pas compris, mais ce n'est pas avec le peu d'éléments qu'il donnait qu'il allait l'aider. Il se calma puis prit une grande inspiration, malgré sa gorge qui le brûlait toujours férocement.

– Ce n'est pas de la rancœur, c'est de la haine. Allons, le petit Jacob a dû te raconter leurs légendes. Tu sais comment ils nous considèrent... Comment ils nous voient. Ce qu'ils sont eux-même, et ce que nous sommes nous. Un garçon normal ne peut pas arrêter une voiture en pleine course avec un coup d'épaule.

Il fit une brève pause puis se pencha très légèrement vers elle et enchaîna, sans lui laisser le temps de répliquer ou de dire quoi que ce soit, de faire un seul geste.

– Je ne voulais juste pas que tu meures. Même si je t'ai tout de même condamnée, au final.
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptySam 7 Juin 2014 - 19:49

[HJ : Désolée pour la longueur, j'ai essayé de te donner de quoi répondre et j'ai essayé de développer et d'amener ça mieux que dans le "livre" ^^]

Edward semblait plus que nerveux. Plus encore qu’elle-même. Alors, que devait faire Bella, au juste ? Paniquer ? Prendre ses jambes à son cou et sortir d’ici pour les laisser discuter entre eux ? Elle ignorait dans quoi elle venait de s’embarquer mais avait l’impression que tout lui échappait. Au début, ce n’était qu’un simple malaise. Un malaise qu’elle avait eu en face d’Edward Cullen. A présent, elle était chez lui et sa famille et allait rester plus de deux heures avec eux, chose inconcevable en dehors des cours. Sa propre nervosité ne cessait de croître tandis qu’Edward lui dit qu’il voulait lui parler en privé. En privé…

Bella * Dans quoi t’es-tu encore fourrée…

Montant les escaliers qu’il venait de lui désigner, le suivant de près pour éviter de rester seule une seconde de plus avec les autres, Bella fut emmenée dans un salon simple, mais tranquille et confortable. Entre autre, deux fauteuils, une bibliothèque, une énorme baie vitrée donnant sur la forêt entourant la Villa… Les couleurs n’étaient, certes, pas très chaudes, mais l’endroit avait l’air paisible. Bella considéra Edward un long moment, se disant qu’il était très étrange de le voir dans un autre endroit que le Lycée. C’était ici qu’il passait ses journées ? A lire ? Il était donc aussi « solitaire » qu’il avait l’air à l’école ? S’installant dans un des fauteuils sans cesser de regarder autour d’elle, Bella patienta en regardant Edward la rejoindre – le stress montant petit à petit, cependant. Que s’était-il passé ? Il venait lui dire que, finalement, ils ne devaient plus se revoir, que c’était une mauvaise idée, comme à chaque fois ? Si c’était cela, pas la peine d’être si mystérieux, elle avait fini par s’y faire.

Edward – Il y a beaucoup de rumeurs qui circulent sur nous, comme tu le sais déjà. Mais même si on essaye de rester discrets, n'importe qui peut voir notre, disons, différence. On ne peut pas l'atténuer autant qu'on le voudrait, même si on s'y efforce. Il y a trop de détails, trop d'impressions, trop... C'est assez difficile. Tu sais qu'on ne vient pas d'ici, déjà.

Il… Mais Bella n’avait rien dit ! Oui, elle savait qu’ils ne venaient pas d’ici. Et ce n’était pas seulement un détail géographique, selon elle, mais inutile de le préciser. Elle avait effectué des recherches, depuis le fameux accident, mais n’avait pas dit un seul mot sur ce qu’elle avait vu. Elle l’avait promis à Edward à l’hôpital, même s’il était resté borné et avait refusé de lui expliquer le pourquoi du comment. Le savait-il ? Non… Du calme. Autant jouer la carte de l’innocence, il ne savait rien. Hochant la tête, Bella répondit d’un débit un peu trop rapide :

Bella – Vous êtes nouveaux, oui, je sais... Mais je... Je ne sais pas grand-chose, et je n'ai parlé à personne de ce que j'ai vu.

Si elle voulait masquer sa nervosité, c’était raté… Bella était une piètre menteuse en temps normal et c’était pire face à Edward. Elle ignorait pourquoi exactement, mais il exerçait une influence incroyable sur elle, même si elle refusait de l’admettre. Il n’était pas un garçon normal. Seulement, la situation dans laquelle ils étaient actuellement était incroyablement commune et le rendait un peu plus… Moins… Il avait l’air dans le même état qu’elle, sentiment confirmé lorsqu’il poussa un soupir.

Edward – Je le sais. Et nous ne sommes pas nouveaux... Pas vraiment. Nous avons déjà vécu à Forks, il y a des années. Nous n'avons fait que revenir ici, et nous inscrire tous au lycée. On se déplace très souvent. En général, dès qu'il arrive quelque chose du genre de ton accident de voiture.

D’accord. Voilà. On y était. Il lui disait qu’ils allaient partir, cette fois, qu’ils ne pouvaient même pas être amis et qu’elle ne le reverrait pas. Voilà pourquoi il était gentil, voilà pourquoi il avait osé faire plus que simplement lui parler, voilà pourquoi il avait été si attentionné que cela. Sans oublier ce bref baiser sur sa joue, geste qu’il n’avait jamais eu à son égard. Tout s’éclairait, à présent. Et, étrangement, son cœur se serrait petit à petit dans sa poitrine tandis que les liens se faisaient dans son esprit. Peut-être était-ce mieux ainsi, après tout ? Seulement, une question ne trouvait pas encore de réponse. Pourquoi lui annoncer ce départ ? Pourquoi ne pas être parti, tout simplement ?

Bella – Tu... Je comprends, maintenant. Pourquoi tu as été si gentil avec moi, pourquoi Alice s'est comportée comme ça alors qu'elle ne m'avait jamais approchée. Mais pourquoi m'en parler ? Vous auriez pu partir sans me dire quoi que ce soit, je n'aurais rien dit...

Bella fit une pause, notant un détail que lui avait dit Edward. Nous avons déjà vécu à Forks, il y a des années. Comment était-ce possible ? Pourquoi lui avait-on dit qu’ils étaient nouveaux, dans ce cas ? Et que voulait dire Edward par « nous ne sommes pas d’ici » s’ils avaient déjà vécu à Forks ? Il y a des années… Donc, ils étaient nés ici. Il y avait un détail qui clochait. A moins que…

Bella – Une minute. Vous avez déjà vécu à Forks ? Mais au lycée... On m'avait dit que vous étiez nouveaux. Personne ne vous connait, ici.

Edward – Certains se souviennent de nous.

Réponse plus énigmatique, encore ? Bella fronça les sourcils, réfléchissant, essayant de faire des liens avec ce qu’elle avait trouvé, ce qu’elle avait vu, ce qu’elle avait entendu. Les rumeurs, les paroles d’Edward. « se souviennent de nous »… Les jeunes du Lycée, certainement pas, en tout cas. Ils les considéraient comme des bêtes de foire, ne les connaissaient pas et ne les avaient jamais vus dans cette ville. Ou alors, ils cachaient très bien leur jeu. Mais qui se souvenait des Cullen ?

Bella – Certains ? Pas les jeunes, en tout cas. Vous êtes une attraction pour toutes les personnes du lycée et leurs parents. D'accord, je ne sors pas beaucoup, mais je suis très attentive à ce que les gens disent.

Edward joua avec ses mains, les ramenant sur ses genoux, s’agitant plus que de coutume. Il était nerveux, c’était une évidence. Et le voir nerveux à ce point n’était pas rassurant. Pas du tout. Ce qu’il avait à dire était compliqué, semble-t-il, assez pour qu’il ne trouve pas les mots – scène à laquelle Bella n’aurait jamais cru pouvoir assister. Elle se tut, le laissant le temps de se « calmer » ou de trouver les mots.

Edward – Je ne te parle pas des habitants de Forks. Peu après ton arrivée, tu es allée à une sortie à la Push avec tes amis, non ? Tu m'as demandé si je voulais venir, et je t'ai dit non.

Une sortie à la Push… Oui, elle s’en rappelait. Cette sortie avait été particulièrement intéressante et productive, d’ailleurs. Elle n’allait pas le dire à Edward, bien sûr, mais maintenant qu’il lui rappelait cet épisode… En effet, Bella avait beaucoup appris et, bien qu’elle ait été déçue de l’absence d’Edward au tout début, elle l’avait bénie par la suite. Cette absence lui avait permis de discuter avec Jacob qui lui avait raconté certaines légendes. Cependant, un point d’ombre restait à éclaircir dans le tableau. Jamais Bella n’avait compris pourquoi Edward avait refusé son invitation... C’était cela, qu’il voulait lui expliquer ?

Edward – Ce sont les Indiens Quileute qui se souviennent de nous. A l'époque, nous avions passé un accord avec eux. Nous n'entrions pas sur leurs terres, et eux nous fichaient la paix.

Sur leurs terres… Alors, il avait refusé pour une simple dispute ? Mais bon sang, passer l’éponge n’existait pas, chez eux ? Ils étaient tous rancuniers au point de ne pouvoir tourner la page, même après des dizaines d’années ? Parce que, pour qu’Edward dise « à l’époque », cela concernait ses ancêtres – ce qui signifierait donc une centaine d’années – ou lui et sa famille – ce qui signifierait maximum une dizaine d’années vu leurs âges. Non, mais vraiment, il est temps de tourner la page, là ! Bella avait l’impression d’être dans une cour de récréation, à devoir séparer deux gamins qui n’arrêtent pas de se disputer depuis des lustres. Ou, non, mieux, elle avait l’impression d’être devant un vieux film bourré de clichés basé sur deux familles qui se disputent pour une raison qu’elles ignorent, tant le conflit est ancien.

Bella – Sur leurs terres... D'accord, tu peux ne pas aimer les Quileute, mais de là à vous disputer après quelques années... S'ils détestaient votre famille, pourquoi vous détesteraient-ils maintenant aussi ? Je veux dire, garder rancœur contre eux... J'ai l'impression de me retrouver au milieu des Capulet et Montaigu, là.

Edward sembla se dérider un peu mais se rencogna dans son fauteuil. Bah quoi ? Elle avait raison, non ? Se disputer pour un truc aussi stupide était… débile ! Ils pouvaient tourner la page, tout simplement. Elle ne voyait pas vraiment le lien avec le reste de la discussion. D’accord, les Quileute se souvenaient des Cullen, d’accord, cela expliquait que personne, à Forks, ne les connaissait. Mais pourquoi lui disait-il cela ? Il prit une énième inspiration, signe que la discussion était réellement difficile pour lui. Devait-elle paniquer, ou… ?

Edward – Ce n'est pas de la rancœur, c'est de la haine. Allons, le petit Jacob a dû te raconter leurs légendes. Tu sais comment ils nous considèrent... Comment ils nous voient. Ce qu'ils sont eux-mêmes, et ce que nous sommes nous. Un garçon normal ne peut pas arrêter une voiture en pleine course avec un coup d'épaule.

Bella blêmit instantanément, mais ce n’était pas à cause de la peur. Non, c’était plutôt dû au fait qu’Edward savait qu’elle avait parlé à Jacob. Il savait, depuis tout ce temps, qu’elle en savait bien plus que ce qu’elle ne disait. Il le savait depuis le début, depuis cet accident. Il la surveillait ? Oui, Bella avait rassemblé des indices, des informations. Oui, elle s’en doutait, oui, elle se posait des questions. Mais entre « soupçons » et « confirmation », il y a une marge. Un fossé. Un gouffre. Et là, Edward venait de lui confirmer que ce qu’avait dit Jacob était vrai. Volontairement.

Bella ne pouvait nier l’évidence tout simplement parce qu’Edward se défilait à chaque fois qu’elle avait osé aborder le sujet, il avait toujours évité de répondre à ses questions, il l’avait toujours évitée elle jusqu’à présent. Et maintenant, il lui balançait cela, il lui annonçait, non seulement qu’il l’avait surveillée ou, tout du moins, qu’il avait su dès le début qu’elle avait posé des questions à Jacob, mais en plus, que les légendes étaient vraies. Ce qu'ils sont eux-mêmes, et ce que nous sommes nous. Un garçon normal ne peut pas arrêter une voiture en pleine course avec un coup d'épaule. Une erreur de langage ? Non, c’était impossible. Venant d’Edward, c’était inconcevable. Il pesait chaque mot qu’il prononçait, il les choisissait à chaque fois avec beaucoup de soin à une vitesse incroyable. Ce qu’il avait dit était ce qu’il avait voulu dire.

Bella réfléchissait, essayait d’assimiler tout ce que disait Edward, les liens se tissant peu à peu dans son esprit. Partant de ce principe, admettant cette idée saugrenue et délirante, beaucoup de choses s’expliquaient. Notamment cet accident, ce sauvetage in extremis d’Edward, le fait qu’il ne se montre jamais certains jours, son absence au cours de biologie aujourd’hui, sa peau, ses yeux… Il se pencha vers elle et enchaîna avant que Bella n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit :

Edward – Je ne voulais juste pas que tu meures. Même si je t'ai tout de même condamnée, au final.

Bella ne répondit pas tout de suite, étant plus pâle que jamais. Elle ne voulait pas pâlir, elle ne voulait pas défaillir et elle se retenait, elle s’accrochait littéralement à ce qui était à sa portée – à savoir, les bras du fauteuil – tandis qu’Edward achevait de parler. Bella faisait des liens, toujours plus de liens. Son agression, ce jour-là, à Seattle. Il avait été là « par hasard »… En fin de compte, il la surveillait ? Sa force, son corps froid et dur, sa vitesse. Ce dernier point, il l’avait longtemps contesté mais il se révélait être vrai à présent. L’état de la voiture, comparée à Edward qui n’avait pas eu une seule égratignure. Il ne mangeait jamais. Ne buvait jamais. Parlait comme s’il avait vécu à une autre époque. L’époque… Nous avons déjà vécu à Forks, il y a des années. Les ancêtres… Tu parles, c’étaient eux. Eux, depuis le début. Eux qui avaient fait ce pacte avec les Quileute, eux qui étaient là depuis toujours. Les nouveaux, à Forks, ce n’étaient pas les Cullen. Non, c’étaient les habitants. Les Cullen étaient des sang-froid. Des vampires… Edward était…

Bella – Un vampire…

Bella avait lâché cette phrase dans un souffle, un murmure tant sa gorge était serrée. Inconsciemment, elle s'était renfoncée dans son fauteuil, tentant de reprendre ses esprits. Son teint était plus blanc que jamais, vitreux. Inutile d’essayer de se lever dans cet état, mais elle ne voulait pas qu’il pense qu’elle avait peur. Parce que non. Bella n’avait pas peur, curieusement. Elle savait depuis un moment ce qu’était Edward, au fond d’elle, même si elle refusait de l’admettre. Ce qui la mettait dans cet état était de tout apprendre, de l’entendre dire par quelqu’un d’autre, d’entendre quelqu’un le confirmer.

Et puis, il y avait sa dernière phrase. Elle était condamnée. Ils comptaient la tuer ? Alors que lui-même avait dit qu’il ne voulait pas sa mort ? S’il l’avait invitée, c’était uniquement pour cette raison ? Voilà pourquoi Alice était si heureuse… Bella n’était que leur repas, au final. C’était pire que tout. Ils allaient la tuer. Eliminer la seule personne qui était au courant de leur secret. La seule personne qui pouvait leur causer des ennuis. En fin de compte, si, elle était légèrement terrorisée. Condamnée. Se raclant la gorge, Bella reprit avec énormément de peine :

Bella – Je… Si vous comptez me… Que comptez-vous me faire ? Je te demande seulement d’épargner Charlie. Il n’y est pour rien, il ne sait rien. Ce que Jacob m’a dit, je… Je ne l’ai répété à personne. Je suis la seule au courant, alors si… Si vous voulez me…

Un peu de courage ! Si telle était sa dernière heure, si elle devait mourir dès maintenant, elle l’acceptait. Du moment que Charlie ne succombe pas avec elle. Il n’avait rien fait. Il ignorait tout. Peut-être même ne l’avaient-ils pas prévenu ? Sa mort passerait pour un accident, ferait la Une du journal pendant quelques temps et elle serait rapidement oubliée. Seulement, elle ne comprenait pas pourquoi Edward l’avait sauvée s’il comptait la… S’il voulait se débarrasser d’elle aujourd’hui. Avait-elle causé trop de soucis, par la suite ? C’était donc ça, son avertissement à l’hôpital ? Avalant difficilement sa salive, Bella reprit, toujours enfoncée dans son fauteuil et incroyablement crispée :

Bella – Je… Je veux seulement te poser une question, avant. Pourquoi… Pourquoi m’as-tu sauvée si tu veux… ? Et pourquoi m’avoir évitée, le premier jour ? Que t’avais-je donc fait ? Et est-ce que c’est… douloureux ? Je ne peux physiquement pas m'enfuir, je te demande simplement des réponses. Enfin.
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptySam 28 Juin 2014 - 23:05

Edward entendait diverses réactions de la part de sa famille suite à ce qu'il venait de dire. Non, il ne voulait pas que Bella meure, et pourtant, il refusait de la mordre une bonne fois pour toute afin qu'elle les rejoigne, lui conférant l'immortalité. Deux désirs qui s'opposaient, qui s'entrechoquaient, et qui se repoussaient l'un l'autre. Lequel allait l'emporter sur l'autre ? Que désirait-il le plus ? La voir vivre, vieillir, mener une vie normale, avoir sa propre famille, ou la voir figée, glacée, belle et immortelle à ses côtés ? Il mourrait d'envie de faire d'elle sa compagne, et se traitait de monstre chaque fois qu'il s'imaginait la mordre. Il n'avait pas le droit de tout lui voler, mais il avait tellement envie de suivre son désir égoïste et de lui demander d'être avec lui. L'envie qu'elle accepte. Mais il ne pouvait pas, non, jamais. Elle était humaine, il ne pouvait lui prendre cela. Aurait-elle déjà été vampire qu'il ne serait pas posé la question, mais elle était humaine.

Il ne pouvait suivre ses pensées, mais il pouvait suivre les battements effrénés de son cœur, voir son teint pâlir, ses tremblements diminuer ou augmenter, lire ses expressions et tout ce qui passait dans ses yeux. il pouvait sentir l'odeur de la peur. Elle avait compris ? Elle avait compris ce qu'ils étaient ? Il l'espérait autant qu'ils le craignaient, n'ayant jamais imaginé se retrouver dans cette situation un jour, à révéler leur secret à un humain. Il ne savait que trop bien ce que cela engendrait, amis c'était plus fort que lui. Après tout, L'Italie était loin, et sa famille, presque toute sa famille, respectait son choix. Ils avaient du temps devant eux, des mois, des années même ! Il avait tout le temps d'être avec elle et de lui laisser le temps de vivre encore en tant qu'humaine, et peut-être de la convaincre de rester ainsi. Après tout, qui faisait attention, parmi les vampires, à leur petite famille ? Cette histoire restera entre eux, personne d'autre ne pouvait savoir.

– Un vampire…

Il se sentit... Non pas heureux, mais soulagé. Soulagé qu'elle ait compris par elle-même, soulagé qu'elle ait découvert cette réalité. Soulagé qu'il apparaisse enfin devant elle sans mensonge ni cachotteries, mais pour ce qu'il était. Pour le jeune homme qu'il était depuis maintenant un peu plus d'un siècle, depuis que son père adoptif l'avait trouvé et mordu, l'arrachant aux griffes de la Mort qui avait déjà emporté ses deux parents. Elle avait compris et il ne fit rien pour démentir. Oui, il était un vampire. Coincé dans un corps d'adolescent depuis un siècle, se nourrissant de sang, damné pour l'éternité.

Bien, maintenant que Bella savait, il allait devoir la rassurer. Car là, elle était un tantinet terrorisée... Il ne pouvait en être autrement, et il se demandait ce qu'elle comptait faire... Fuir en hurlant, sauter par la fenêtre, lui balancer une chaise dessus ? Les gens ont parfois des réactions très surprenantes sous l'effet de la terreur, humains comme vampires, et il se crispa un peu. Une chaise en pleine figure ne lui ferait bien sûr aucun, en revanche, il aimerait éviter que quelqu'un s'en mêle, ce qui ne ferait q'empirer la situation. Ni Alice, ni personne, même s'il admettait que l'aide de Jasper serait bienvenue.

– Je… Si vous comptez me… Que comptez-vous me faire ? Je te demande seulement d’épargner Charlie. Il n’y est pour rien, il ne sait rien. Ce que Jacob m’a dit, je… Je ne l’ai répété à personne. Je suis la seule au courant, alors si… Si vous voulez me…

Elle avait déjà compris qu'il faudra la transformer, fatalement, tôt ou tard ? Là, il était ébahi. Et elle prenait ça mieux qu'il n'avait osé l'espérer. Mais qu'elle se rassure, il était évident qu'ils ne feront jamais rien à Charlie ! Ils ne touchaient pas aux humains, ne les tuaient pas. En cela, ils se démarquaient de leurs semblables, et pas seulement grâce à la taille de leur famille. Edward ferma les yeux une seconde, cherchant comment poursuivre. Il voulait lui faire comprendre que tous les vampires ne se ressemblaient pas, et que certains étaient plus respectueux que d'autres de la vie humaine. C'était essentiel, vital même. S'il voulait la côtoyer, ce n'était pas pour la terrifier jour après jour ! Rendre malade de peur sa compagne n'était pas la meilleure manière de débuter dans un couple.

– Je… Je veux seulement te poser une question, avant. Pourquoi… Pourquoi m’as-tu sauvée si tu veux… ? Et pourquoi m’avoir évitée, le premier jour ? Que t’avais-je donc fait ? Et est-ce que c’est… douloureux ? Je ne peux physiquement pas m'enfuir, je te demande simplement des réponses. Enfin.

Il ouvrit la bouche pour répondre, puis la referma, sourcils légèrement froncés. Un instant. Au final, il n'était pas vraiment sûr qu'elle ait bien compris. Pensait-elle qu'il allait la transformer dans la minute suivante ? Il lui posa la question, d'un ton calme, en l'observant. Car non, il n'avait aucunement l'intention de la presser ! Lui voulait qu'elle reste humaine et heureuse. Qu'elle puisse vivre, vieillir, avoir des enfants ! Loin de lui l'envie de la mordre sur-le-champs, que du contraire. Elle sembla choquée, le dévisageant sans rien dire avec des yeux ronds. Là, c'était lui qui ne comprenait plus sa réaction. Il attendit néanmoins qu'elle parle de nouveau, lui rendant son regard.

– Me... Vous ne comptiez pas me tuer ? Mais enfin, je pensais que c'était logique, vu que tu viens de tout me révéler ! Pourquoi avoir agi comme ça, si vous faites tant d'efforts pour vous cacher ?

– Te tuer ? répéta-t-il, ébahi. Alors que je viens de te dire que je t'avais sauvé de l'accident car je ne voulais pas que tu meures ? Pourquoi l'aurais-je fait, alors ? Tu serais morte que je n'aurais rien eu besoin de te dire.

Hum, c'était un argument un peu brutal, mais il avait le mérite d'être clair. Il se remit comme il faut dans son fauteuil et soupira, les mains sur les yeux durant un bref instant. Bon, on se calme, s'énerver n'allait pas l'aider à tout lui expliquer calmement. Il remit ses mains sur ses genoux, remettant ses idées en place. Il imaginait déjà ses frères rire comme des malades en écoutant ce qui se passait à l'étage. Parler en privé, parler en privé... Tu parles ! Rien n'était privé dans cette maison, c'était impossible. Il y avait leurs capacités plus puissantes, son don, les visions d'Alice, et la faculté incroyable de Carlisle à repérer celui qui ne va pas bien. Autrement dit, l'intimité, ils pouvaient faire une croix dessus.

– Et tu ne m'as rien fait ! Ce jour-là, en classe, tu ne m'avais rien fait du tout. C'est à cause de moi, c'est tout... Bella, déjà, il existe des vampires qui ne tuent pas d'humains. Nous-même, et une autre famille en Alaska.

S'il était parti pour tout expliquer, il espérait que sa future compagne, telle qu'il la considérait, avait les nerfs solides. Il allait tout dire en douceur, bien évidemment, mais cela restait un choc. Et que personne ne vienne les interrompre, c'était déjà bien suffisamment délicat pour qu'on en rajoute une couche.

– Vous... Mais de quoi... de qui... Enfin, vous mangez quoi, alors ? Ou buvez... Comment faites-vous ?

Il eut un maigre sourire puis désigna la forêt d'un geste, vers la fenêtre derrière eux.

– On chasse des animaux. Des ours, des pumas, des... Des animaux carnivores lorsqu'on peut. Mais c'est un pis-aller. Contre-nature, si tu veux, et c'est pour cela que nous sommes si peu nombreux à suivre ce régime, il est très ardu à garder. C'est un peu comme si toi tu te contentais de pain sec et d'eau. Tu ne mourrais pas de faim, mais tu en souffrirais, et tu ne serais jamais au comble de tes forces.

Il fit une nouvelle pause pour lui laisser le temps d'assimiler le contexte. Cette partie là était simple à comprendre, et pas encore trop choquante. Il croisa lentement les bras, dans un geste automatique, et soupira, remettant ses mains devant lui à nouveau.

– L'odeur du sang, et son goût plus encore, exerce sur nous une attraction quasiment irrésistible. Notre gorge brûle sous l'effet de la soif lorsque nous en manquons. Et ce jour-là, toi... Ton sang a une odeur si inouïe pour moi que je ne sais pas comment j'ai pu ne pas te tuer. J'aurai pu détruire en une seconde toute la vie et le travail de Carlisle si je ne m'étais pas retenu.

C'était pour les siens qu'il s'était d'ailleurs accroché. Décevoir son père ainsi était inconcevable, à ses yeux, et il ne voulait pas forcer sa famille à déménager à nouveau, alors qu'ils n'étaient revenus à Forks que depuis deux ans. Même maintenant, dans cette petite pièce, alors qu'elle était si près de lui, sa gorge le brûlait encore, et le monstre en lui réclamait qu'il plante ses crocs dans cette gorge si blanche et si délicate, qu'il goûte au précieux liquide vital qui courait dans ses veines.

– C'est pour ça que tu étais si distant... Je suis désolée...

– Désolée de quoi ? marmonna-t-il un peu sèchement en fermant un instant les yeux. Je t'avoue que j'ai voulu te tuer et c'est toi qui t'excuse ?

Il rouvrit les yeux, trouvant incroyable que ce soit elle qui s'excuse alors que c'était lui qui avait voulu lui boire son sang ! Elle s'excusait de sentir bon ou d'être attirante ? C'était inimaginable ! Elle aurait dû plutôt fuir, hurler, le traiter de monstre, ou il ne savait quoi. Mais demander pardon... On nageait en plein délire. Et elle haussa les épaules, comme si c'était parfaitement naturel !

– Bah oui, à cause de moi, tu as failli détruire le travail de Carlisle et tout ce que tu as fait. Donc oui, je suis désolée.

Il la regarda un instant, cherchant à savoir si elle était bel et bien folle, ou si c'est lui qui délirait. Il sursauta tout à coup en entendant le rire énorme d'Emmett qui secoua toute la maison. Il riait tellement fort qu'on devait l'entendre à des kilomètres à la ronde, puis il s'écria "Maintenant, la victime s'excuse d'attirer l'attention de l'assassin ! Excellent !" Merci mon frère, pour cette intervention brillante. Et il continuait de rire, à s'en démembrer les côtes. Imbécile ! Bon, oui, il n'avait pas tord, mais il pourrait modérer ses réactions ! Bella devint encore plus pâle, puis aussitôt, très rouge, comme si on l'avait remplie d'eau bouillante, regardant la porte.

– Ils... Ils nous entendent ?

– Heu, oui. Avoir de l'intimité ici est délicat et... Emmett aime bien s'amuser. Il t'aime bien, donc tes réactions le font rire.

Dommage qu'il en pouvait pas assommer le géant de la famille, ne serait-ce que pour une heure ou deux ! Elle rougit encore plus fort, exploit, et se ratatina dans son fauteuil.

– Tu le savais et tu ne m'avais rien dit ?!

– Je suis trop habitué pour y faire attention, et après ce qu'a dit mon père toute à l'heure...

S'il pouvait rougir, il ne s'en priverait pas. Alice ne s'était pas gênée pour lui repasser toute la scène en pensées, et avec les détails. Ce n'était pas le genre de Carlisle de réagir ainsi, mais il avait des excuses. Bella fronça les sourcils, et Emmett arrêta de rire, attendant visiblement la suite avec impatience et une curiosité grandissante.

– Ce qu'a dit ton père tout à l'heure ? Ne me dis pas que tu as entendu ce qu'il m'a dit à l'hôpital, Edward ? Tu n'as pas entendu, hein ?

– Il ne veut pas que tu dormes dans ma chambre et il n'a pas de tests de grossesse à la maison, je sais.

Emmett recommença aussitôt à rire à s'en étouffer, et cette fois, d'autres se joignirent à lui, même le rire mélodieux d'Alice. Lui-même ne put s'empêcher de sourire. C'était drôle, dans un sens, oui Les vampires ne dormaient pas, et ils étaient stériles. Bella semblait tenter de sa cacher, comme morte de gêne. Lui redressa la tête et la couva d'un regard attendri.

– C'est très rare qu'il réagisse ainsi, tu sais... On a dû un peu le choquer avec cette histoire. Il passe sa vie à faire attention et à nous couver, alors une situation comme celle-ci a de quoi être stressante, même pour lui. Il est le chef de notre famille, il nous a tous transformés - à part Alice et Jasper - et élevés. Il nous a initiés à son mode de vie.

Il avait une voix très tendre et respectueuse lorsqu'il parlait de son père adoptif. Il tenait Carlisle en très haute estime, cela allait de soit pour lui. Et il aimerait bien que les autres arrêtent de rire ! S'ils s'étouffaient, ce sera de sa faute en plus. Ils entendirent tout à coup des pas dans l'escalier et la porte s'ouvrit à la volée, dévoilant un Emmett avec un sourire jusqu'aux oreilles. Edward se leva d'un coup et son frère se précipita sur lui, avant de le serrer dans ses bras.

– Bravo ! T'as enfin réussi à te déclarer à une fille sans trop bafouiller !

Il le relâcha et se tourna vers Bella mais Edward les bras en hurlant :

– STOOOP ! Elle est plus fragile que toi !

– Même pas un petit câlin pour lui dire bonjour ?

– Pas touche !

Il s'était placé sans s'en rendre compte devant Bella pour la protéger, jetant un regard méfiant à son frère. Il éclata à nouveau de rire et les laissa enfin seuls. Edward soupira et se laissa tomber dans son fauteuil. Il passa une main dans ses cheveux déjà emmêlés et sourit maladroitement à Bella. Sauf qu'elle se leva tout à coup très vite, l'air paniqué.

– Je vais rentrer, je crois que heu... Je... Tu as plein de trucs à dire à ta famille donc heu... Je vais y aller.

Elle se dirigea vers la porte, moitié courant, moitié marchant, et il eut peur qu'elle ne se casse la figure, étant donné son état. Il la rattrapa très vite sur le palier et l'enlaça, la serrant contre lui. Il ne voulait pas qu'elle se blesse à cause de lui et de la panique, c'était hors de question. Il la berça doucement pour la rassurer et la calmer, tout en vouant son frère aux gémonies. Il lui avait fait peur !

– Bella, dit-il d'un ton raisonnable. Ta voiture est chez toi, tu ne peux pas aller courir dans la forêt alors que la nuit va tomber, tu pourrais te blesser.

Il eut un sourire en la regardant. Elle était très mignonne, ainsi, et il était très bien comme ça, la voir blottie dans ses bras. Il baissa la tête puis lui fit un bisous sur la joue avant de glisser, et de lui en donner un plus long sur la bouche. L'embrassant très tendrement et doucement, les yeux fermés, tout en cressant sa nuque de ses longs doigts.
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[Forks] Pour un peu de sang... Empty
MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptyMar 1 Juil 2014 - 19:56

[HJ : Na ! Vengeance !]

Bella s’était trompée sur toute la ligne. Edward venait de lui demander si elle pensait qu’il allait la transformer, calmement, sans cesser de la regarder. La transformer… Il ne voulait pas la tuer, alors ? Il ne comptait pas la faire taire pour de bon ? Choquée, ne sachant que répondre à une telle question, Bella dévisagea Edward avec des yeux ronds sans ajouter quoi que ce soit. Pour le coup, elle était perdue… Et lui semblait aussi désarçonné qu’elle. Pourquoi lui avait-il tout dit s’il ne pouvait pas lui dire la vérité ? Pourquoi l’avoir évitée durant tout ce temps alors qu’il lui suffisait de lui parler ? Pourquoi avoir esquivé la discussion et, maintenant, accepté de lui parler ? Qu’est-ce qui avait changé ?

Bella – Me... Vous ne comptiez pas me tuer ? Mais enfin, je pensais que c'était logique, vu que tu viens de tout me révéler ! Pourquoi avoir agi comme ça, si vous faites tant d'efforts pour vous cacher ?

Edward – Te tuer ? Alors que je viens de te dire que je t'avais sauvé de l'accident car je ne voulais pas que tu meures ? Pourquoi l'aurais-je fait, alors ? Tu serais morte que je n'aurais rien eu besoin de te dire.

Bella blêmit en entendant cette réponse. D’accord, Edward avait raison, mais entendre les choses comme cela était un peu… Non mais eh, elle avait tout appris d’une traite, découvert – pour de bon – que le « lycéen » sur lequel elle craquait depuis des mois était un vampire, qu’il l’avait évitée pour son sang et qu’il avait envie de la tuer depuis le début. Il aurait pu, par ailleurs. Alors, oui, désolée, mais le coup était dur à encaisser.

Edward – Et tu ne m'as rien fait ! Ce jour-là, en classe, tu ne m'avais rien fait du tout. C'est à cause de moi, c'est tout... Bella, déjà, il existe des vampires qui ne tuent pas d'humains. Nous-mêmes, et une autre famille en Alaska.

Ah bon ? Des vampires qui ne buvaient pas de sang humain ? C’était possible, ça ? Mais alors, ils n’étaient pas méchants ? Et pourquoi devaient-ils se cacher s’ils ne faisaient de mal à personne ? Pourquoi ces légendes avaient-elles été créées ? Et, plus important, de quoi se nourrissaient-ils ? Ou alors n’avaient-ils pas besoin de se nourrir ?

Bella – Vous... Mais de quoi... de qui... Enfin, vous mangez quoi, alors ? Ou buvez... Comment faites-vous ?

Dans le genre « questions stupides », celle-ci surpassait toutes les autres, et de loin. Qui s’intéressait à ce genre de détail, après tout ? Il lui annonçait qu’il avait voulu la tuer, que tout était à cause de lui, et Bella lui demandait ce qu’il mangeait. Enfin, buvait. Toute personne normalement constituée aurait demandé ce qui lui avait fait changer d’avis, ce qui lui avait permis de garder la vie sauve et de ne pas mourir, tuée par un vampire. Cependant, sa question n’avait pas semblé si stupide que ça à Edward. Il eut un maigre sourire en lui montrant la forêt d’un geste vague. Heu, oui, la forêt. Et ? Ils mangeaient des feuilles ?

Edward – On chasse des animaux. Des ours, des pumas, des... Des animaux carnivores lorsqu'on peut. Mais c'est un pis-aller. Contre-nature, si tu veux, et c'est pour cela que nous sommes si peu nombreux à suivre ce régime, il est très ardu à garder. C'est un peu comme si toi tu te contentais de pain sec et d'eau. Tu ne mourrais pas de faim, mais tu en souffrirais, et tu ne serais jamais au comble de tes forces.

… Heureusement qu’il ne pouvait pas lire dans les pensées. Se nourrir de feuilles. Mais quelle imbécile ! Une chose est sûre, si Edward avait entendu tout ce que Bella avait pensé jusqu’ici, il ne l’aurait pas… appréciée, si tel était le cas, comme maintenant. Elle était incapable de détacher son regard de lui, comme si quelque chose l’y obligeait. Ou peut-être était-ce le contrecoup de tout ce qu’elle avait appris jusqu’ici ? Elle le regarda croiser les bras et soupirer, chacun de ses gestes étant calculé et juste. Il était d’une précision, d’une douceur… Son ton, sa voix. Mais du caaalme ! Ne pas céder, pas maintenant. La fatigue, ce n’était que la fatigue. Elle était assise face à un vampire, dans une maison de vampires, et tout ce qui la préoccupait étaient les pensées qu’Edward aurait pu entendre ? Quelque chose ne tournait pas rond, là.

Edward – L'odeur du sang, et son goût plus encore, exerce sur nous une attraction quasiment irrésistible. Notre gorge brûle sous l'effet de la soif lorsque nous en manquons. Et ce jour-là, toi... Ton sang a une odeur si inouïe pour moi que je ne sais pas comment j'ai pu ne pas te tuer. J'aurai pu détruire en une seconde toute la vie et le travail de Carlisle si je ne m'étais pas retenu.

Son odeur ? Bella se retint de justesse de se sentir pour vérifier ce que « son odeur » avait. Elle se sentit très, très discrètement, sans bouger, mais ne sentit rien. Il n’y avait pas d’odeur particulière dans cette pièce, sauf l’odeur si caractéristique d’Edward qui emplissait chaque centimètre de cette maison. Mais éviter de penser à cela serait judicieux, il fallait qu’elle garde les idées claires pour réfléchir.

Une autre parole vint percuter son esprit de plein fouet. Edward avait failli craquer à cause d’elle… Uniquement parce qu’elle s’était trouvée dans le même cours que lui, uniquement parce qu’elle avait été assez stupide pour insister auprès d’Edward, pour savoir ce qu’elle avait fait, ce qui s’était passé. Toute personne rationnelle aurait laissé tomber cette histoire, surtout que Bella savait que les Cullen n’étaient intéressés par personne. Mais non, elle avait insisté. Plus encore lorsque la voiture avait failli l’écraser. Et à cause d’elle, Edward avait failli tout perdre…

Bella – C'est pour ça que tu étais si distant... Je suis désolée...

Edward – Désolée de quoi ? Je t'avoue que j'ai voulu te tuer et c'est toi qui t'excuse ?

Bah bien sûr ! Qu’y avait-il de si étonnant à cela ? C’était à cause d’elle. Après tout, les vampires « normaux » buvaient du sang humain et y résistaient mieux qu’eux, si Bella avait bien compris. A cause d’elle, Edward avait failli décevoir son propre père. « Pour une fille », techniquement parlant… Donc, oui, elle s’excusait. Haussant les épaules, Bella répondit d’un air pleinement convaincu et naturel :

Bella – Bah oui, à cause de moi, tu as failli détruire le travail de Carlisle et tout ce que tu as fait. Donc oui, je suis désolée.

Edward la regarda sans rien dire, comme s’il était choqué par ses paroles et ne la comprenait pas. Bah quoi ? Elle n’avait rien fait ! Et ses paroles étaient tout à fait justifiées, il n’avait pas à être étonné par ce qu’elle avait dit. Bella allait lui demander ce qu’il avait à la regarder comme cela lorsque l’on entendit un énorme rire émanant de l’étage inférieur. Ils… Ils les entendaient ? Ils entendaient tout depuis le début ? Ils avaient vraiment entendu toute leur discussion ? C’est ça « parler en privé », pour Edward ?! Bella, qui était devenue plus pâle que du linge, rougit en dix secondes en réalisant cela alors qu’elle fixait la porte par lequel on entendait le rire. Ils. Avaient. Tout. Entendu.

Bella – Ils... Ils nous entendent ?

Edward – Heu, oui. Avoir de l'intimité ici est délicat et... Emmett aime bien s'amuser. Il t'aime bien, donc tes réactions le font rire.

Et Edward ne lui avait rien dit ?! Il le savait et n’avait même pas prévenu Bella ! Pourquoi ne pas l’emmener ailleurs, s’il savait que toute sa famille entendrait le moindre de ses mots ?! L’adolescente rougit davantage en s’enfonçant dans son fauteuil à la recherche d’un trou, comme s’il allait pouvoir l’engloutir toute entière et la dissimuler de la vue d’Edward et des autres Cullen. Elle était furieuse, à vrai dire, horriblement gênée, voulant partir plus que toute autre chose mais n’osant pas bouger. Elle n’avait pas envie de croiser le reste de la famille tout de suite…

Bella – Tu le savais et tu ne m'avais rien dit ?!

Edward – Je suis trop habitué pour y faire attention, et après ce qu'a dit mon père toute à l'heure...

Bella fronça les sourcils, sa colère s’envolant d’un seul coup pour laisser place à la gêne. Ce que son père avait dit tout à l’heure… Non. Non, non, non. Non, elle s’emportait trop vite, Carlisle n’avait rien raconté à son fils. Ce n’était pas possible, elles venaient tout juste de rentrer ! En bas, le rire s’était complètement arrêté, on devinait sans mal que les autres attendaient avec impatience ce qu’Edward avait entendu. Bella, elle, avait peur de comprendre le sous-entendu… Edward ne pouvait pas entendre des paroles prononcées à une vingtaine de kilomètres de là, c’était impossible. Non ? Hésitant mais devant savoir ce que Carlisle lui avait dit, la lycéenne lui demanda :

Bella – Ce qu'a dit ton père tout à l'heure ? Ne me dis pas que tu as entendu ce qu'il m'a dit à l'hôpital, Edward ? Tu n'as pas entendu, hein ?

Edward – Il ne veut pas que tu dormes dans ma chambre et il n'a pas de tests de grossesse à la maison, je sais.





Il. Avait. Tout. Entendu. Se ratatinant plus que jamais dans son fauteuil alors qu’un rire tonitruant avait éclaté à l’étage du dessous, accompagné d’autres rires que Bella préférait ignorer, elle devint plus rouge que jamais, morte de honte. Edward savait tout. Depuis qu’elle avait quitté la Villa, il n’avait pas cessé de la surveiller et avait tout entendu. Le regard du Cullen ne l’aida pas à se sentir moins gênée, que du contraire. Elle cherchait n’importe quelle autre chose à regarder, le sol, ses mains… Mais jamais Edward. A vrai dire, Bella réfléchissait à un prétexte pour partir, pour s’enfuir. En combien de temps pourrait-elle rejoindre sa voiture avant d’être rattrapée par les Cullen ? Ils couraient vite, elle le savait, mais ils n’utiliseraient pas leurs facultés pour l’empêcher de partir, n’est-ce pas ?

Edward – C'est très rare qu'il réagisse ainsi, tu sais... On a dû un peu le choquer avec cette histoire. Il passe sa vie à faire attention et à nous couver, alors une situation comme celle-ci a de quoi être stressante, même pour lui. Il est le chef de notre famille, il nous a tous transformés - à part Alice et Jasper - et élevés. Il nous a initiés à son mode de vie.

Bella ne répondit rien, trop honteuse pour dire quoi que ce soit. Cependant, elle ne put s’empêcher de noter la voix qu’avait prise Edward en parlant de Carlisle. Il était doux, respectueux, comme s’il montrait un véritable attachement à son père, plus que n’importe quel autre enfant de leur âge en temps normal. Bella, attendrie, se calmait petit à petit et allait rajouter quelque chose lorsqu’Emmett, le plus grand des Cullen, déboula dans la chambre en serrant Edward dans ses bras.

Emmett – Bravo ! T'as enfin réussi à te déclarer à une fille sans trop bafouiller !

Emmett se tourna alors vers elle comme s’il comptait lui faire la même chose mais, réflexe qui toucha Bella malgré elle, Edward s’interposa en écartant les bras pour la « protéger », hurlant :

Edward – STOOOP ! Elle est plus fragile que toi !

Emmett – Même pas un petit câlin pour lui dire bonjour ?

Edward – Pas touche !

Emmett eut un nouveau rire et sortit de la pièce en refermant la porte derrière lui. Pour ce que ça servait… Ils entendaient tout, porte fermée ou ouverte, alors à quoi servait-il de jouer la comédie maintenant qu’elle savait ? Edward se rassit dans son fauteuil en passant une main dans ses cheveux, souriant maladroitement. Heu, oui, bon… Et maintenant ? Bella n’avait pas envie de rester, c’était trop, trop d’un coup, trop pour elle. Elle n’était pas en état de marcher, de rentrer chez elle, mais ne voulait pas non plus rester ici et affronter le reste de la famille d’Edward. Pas après tout ce qu’ils avaient entendu. Prise de panique à cette idée, Bella se leva précipitamment pour sortir de la pièce.

Bella – Je vais rentrer, je crois que heu... Je... Tu as plein de trucs à dire à ta famille donc heu... Je vais y aller.

Sans surprise, Edward la rattrapa très vite et elle sentit des bras froids et durs l’enlacer, se retrouvant ainsi contre le torse du Cullen inaccessible selon toutes les filles du Lycée. Son odeur l’envahit complètement, Bella sentait qu’elle se calmait, que la panique se dissipait. Cependant, un tel contact, l’odeur d’Edward… Tout était si irréel et faisait frissonner la jeune humaine sans qu’elle ne sache pourquoi. Elle était dans ses bras… Dans ses bras ! Et il la berçait, doucement, calmement. Il était si doux, si tendre, si…

Edward – Bella. Ta voiture est chez toi, tu ne peux pas aller courir dans la forêt alors que la nuit va tomber, tu pourrais te blesser.

Moui… De toute manière, depuis qu’Edward l’avait prise dans ses bras, Bella trouvait beaucoup moins de raisons la poussant à fuir. Elle était bien, là, même si son cœur semblait s’affoler à chaque fois que le Cullen la frôlait. Il était si près et ne l’avait toujours pas lâchée. Son regard, son sourire… Le fait qu’il soit un vampire, que ce soit devenu un fait vérifié, ne l’effrayait pas le moins du monde. Bella ne saurait dire pourquoi, mais elle se sentait plus protégée que jamais. Elle n’eut pas le temps de répondre avant de voir Edward se pencher sur elle et poser ses lèvres sur sa joue. Comme la première fois, vu qu’elle ne s’y attendait pas, Bella sentit son cœur s’emballer et sa vue se brouiller légèrement. Son corps fut parcouru de frissons mais ce n’était rien comparé à ce qui suivit.

Pour la première fois depuis leur rencontre, ce fut bien plus qu’un simple baiser sur la joue qu’Edward lui donna. Il l’embrassa sur les lèvres, tendrement, doucement, alors que Bella sentit le contact de ses doigts dans sa nuque. Elle n’interrompit pas le baiser, fermant les yeux, sachant pertinemment que son cœur n’était pas satisfait de toutes ces sensations décuplées. Toute sa colère s’était envolée, sa détermination à fuir la Villa et à éviter les Cullen était réduite à néant. Ses idées n’étaient pas claires, Bella ne savait même plus pourquoi elle était venue à la base et pourquoi elle râlait sur Edward quelques secondes auparavant. Rouvrant les yeux lorsque le baiser s’interrompit, la lycéenne constata qu’elle voyait flou et s’accrocha à Edward, se sentant vaciller dangereusement… puis le trou noir, dans ses bras.
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MessageSujet: Re: [Forks] Pour un peu de sang...   [Forks] Pour un peu de sang... EmptyLun 14 Juil 2014 - 18:27

Carlisle déposa ce qu'il tenait et alla à la fenêtre de son bureau, regardant le parking. Alice et Bella repartaient, aussi vite qu'elles étaient arrivées, rentrant dans la voiture et filant à nouveau. Il resta immobile et silencieux un très long moment, regardant pensivement l'endroit où elles étaient repartis. Il ne le sentait étrangement pas. Il avait peur d'un dérapage, que quelque chose se passe mal, qu'un de enfants craque et morde Bella par accident, qu'il rentre chez lui pour la découvrir allongée sur un lit à hurler de douleur et d'agonie. Ou morte... Il aurait voulu qu'Alice ne s'en, mêle pas, que Bella rentre tranquillement chez elle ce soir. Il ne voulait ni d'un meurtre ni d'une transformation aujourd'hui, et craignait ce qui allait se passer si Edward lui révélait vraiment tout ce soir.

Il sortit de son bureau plus que troublé et indécis. Il était très tenté de tout laisser tomber ici et de rentrer aussitôt. Il ne voulait pas d'un drame, ce n'était pas si compliqué à comprendre, non ? Déconcentré, il fit peu attention à ce qu'il faisait par la suite, s'attendant à tout moment à ce qu'on l'appelle pour lui dire que Bella était morte, ou transformée, ou qu'elle s'était enfuie et perdue dans la forêt, ou il ne savait quoi. Edward était encore fragile, face à elle, il pouvait arriver n'importe quoi ! Ses collègues finirent par remarquer que ça n'allait pas, et le lui firent remarquer. Il eut un sourire crispé, aux aguets, et malade d'inquiétude. S'il fallait déménager une autre fois ? Et Charlie ? Qu'allait-il devenir si sa fille disparaissait ?

- Oui, tout vas bien.

Collègue - Tu devrais prendre l'air, quand même. Demande à sortir plus vite, aujourd'hui ? Avec les heures que tu fais, ça va passer.

- Je vais voir...

Ce n'était pas une si mauvaise idée, au final... Il devait rentrer chez lui et voir comment évoluer les choses. et éviter un drame, si possible ! Il termina le travail qu'il avait en cours, puis fila demander pour rentrer plus tôt chez lui, arguant qu'il ne sentait pas bien. Avec son teint très pâle et ses cernes, cela passa très bien. Il se hâta ensuite de ranger ses affaires et de filer dans sa voiture. Personne ne l'avait appelé, bon ou mauvais signe ? Peut-être que Edward n'avait rien dit, au final... Il roula un peu vite et se gara chez lui, rentrant aussitôt. Pour retrouver tous ses enfants pliés de rire dans le salon.

- Je peux savoir ce qui se passe ? demanda-t-il d'un ton bien plus tendu et froid qu'il ne l'aurait voulu.

Il posa sa coche et sa veste, et entendit au même moment un cœur humain rater un battement, suivit d'une petite expiration. Il monta aussitôt, pour trouver Bella s'écroulant dans les bras d'Edward sur le palier, devant la petite bibliothèque. Il la récupéra et alla l'allonger à l'intérieur de la pièce sur le canapé, posant une main sur son front pour vérifier si elle avait de la fièvre. Il soupira longuement et s'assit près d'elle, alors qu'Edward s'asseyait à son tour, l'air penaud.

- Tu lui as tout dit ?

Edward - Bah... Oui. Mais elle ne s'est pas évanouie à cause de ça.

Il lui expliqua à vois basse, ce qui arracha un nouveau soupir à Carlisle. Bravo. Vraiment bravo ! Il mouilla une petite serviette et la posa sur le front de Bella, pour lui donner un peu de fraîcheur. Il ne dit plus rien pendant long moment, surveillant la respiration de la jeune humaine, prenant son pouls pour contrôler. Elle respirait correctement, ce qui était déjà ça. Après quelques minutes, il reprit sans tourner la tête.

- Tu sais ce qui va se passer maintenant ?

Pas de réponse, mais il sentait qu'Edward était mal à l'aise. Carlisle gardait toujours le poignet de Bella dans sa main, sans même y penser. Elle était aussi pâle qu'eux en ce moment.

- Si tu avais cédé... Edward, je t'ai connu plus prudent que ça ! Je suis heureux que tu aimes quelqu'un, mais ce n'est pas une raison pour aller trop vite et ne pas réfléchir. Nous devons faire attention, nous tous, et tu le sais ! C'est très différent, ici.

Il reposa le bras de Bella, remettant encore un peu d'eau sur son front, puis se tourna face à son fils, l'air sérieux. il devait comprendre certaines choses, être conscient de tout, ou tout allait empirer.

- Elle est en excellente santé, elle a toute sa vie devant elle. Que comptes-tu faire ? Je ne peux agir pour elle de la même façon que pour vous.

En bas, tout le monde s'était calmé, et les activités habituelles avaient repris. Bien, ce n'était pas le moment de laisser traîner des oreilles indiscrètes, d'autant plus que le médecin avait horreur de ça.

Edward - Je sais que c'est différent, elle...

- Elle est vivante, voilà tout. Toi, Rose, Emmett... Vous étiez mourants. Pas elle. Tu comptes attendre ? Attendre combien de temps, et comment ? Veux-tu vraiment vivre avec elle ? Tu sais ce que ça implique pour elle, et tu dois être sûr de toi.

Edward - Oui, je veux vivre avec elle ! Je sais que c'est égoïste, mais... Je... On n'est pas obligés d'agir tout de suite.

- Réponds-moi clairement. Comment veux-tu t'y prendre avec elle ? Et es-tu conscient de ce que ça veut dire ?

Edward - Je sais qu'elle devra tout abandonner, et c'est pour ça que je veux attendre, lui laisser une chance, ou la laisser vivre en paix, la laisser changer d'avis quand elle voudra.

- Mais as-tu l'intention de la transformer ?

Edward - Pas si je peux l'éviter.

- Edward...

Il désespérait franchement en entendant son fils parler ainsi. Il n'avait pas conscience de tous les problèmes qui pourrait se poser... Ou il ne voulait pas en prendre conscience. Et c'est ça qui faisait peur à son père, qu'il refuse d'ouvrir les yeux sur certains sujets pourtant important ! Il soupira de nouveau, reprenant le poignet de Bella pour prendre son pouls.

- Tu as beau avoir un corps d'adolescent, avec les années, tu as dû devenir adulte. Et tu devrais te comporter en tant que tel de temps en temps.

Edward - Si tu parles de L'Italie...

- Je parle que Bella, tant qu'elle sera humaine, sera en danger si elle se rapproche de notre famille. Toi et Jasper ne resterez pas insensibles face à son odeur.

Il y eut un long silence. Edward ne rajouta rien, et Carlisle se contenta de remouiller la serviette pour Bella. Il la replia, pinçant les lèvres.

- Tu as le droit d'ouvrir les yeux, Bella.

Edward sursauta puis blêmit. Avant de reculer dans son fauteuil en se ratatinant sur-place, comme s'il voulait y disparaître. Carlisle garda un air impassible, alors qu'elle ouvrait les yeux en rougissant, puis il eut un léger sourire pour la rassurer.

Bella - Vous... Vous saviez ?

- Je suis médecin, sourit-il.

Il écouta attentivement les battements de son cœur pour vérifier qu'elle allait mieux. Bon, cela devrait aller, maintenant. Elle allait manger quelque chose, se reposer, et ira mieux demain. Edward avait intérêt à s'occuper d'elle, de toute façon. Il s'était engagé, alors qu'il assume. Mais Carlisle savait qu'il fera tout pour la protéger et la préserver.

- Repose-toi, dit-il en se levant. Tu mangeras toute à l'heure.

Il laissa les deux enfants, retournant en bas pour souffler un peu, tendu.
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