Bon, ça ne va pas du tout, là

Par souci de discrétion, Orlin s'était installé à Port Angles. C'était une ville portuaire au nord de l'état de Washington, à la limite de la frontière avec la Canada, dans laquelle il pouvait chasser sans trop de problèmes. Port Angeles était située à environ 75 km de Forks, à une demie-heure de route pour un vampire. Les humains ne penseraient pas à regarder si loin si jamais ils devaient chercher un meurtrier. Il était installé dans une friche industrielle, un vieil entrepôt désaffecté. Le confort était rudimentaire mais c'était amplement suffisant pour le temps qu'il allait rester.

Alec lui manquait déjà. Savoir que sa mission pourrait potentiellement durer des mois ne l'enchantait pas vraiment. Il était sur qu'Alec aurait aimé l'accompagner, un temps, rien que pour se changer les idées, et rester loin du château un moment. Ça n'aurait pas été pour déplaire à Orlin. Il se demandait ce qu'il pensait, lui. Vivement que tout ça se termine, vivement qu'il puisse le revoir.

Il se rendit à Forks, tôt dans la mâtiné, vers 5h du matin, après avoir chassé. Le trajet se passa sans encombres particulières et il arriva à Forks vers 6h00. Il était particulièrement sur ses gardes car il savait que les loups Quileute rodaient dans les parages et que les vampires n'étaient pas les bienvenus. De plus, il ne voulait surtout pas tomber sur son père biologique, Woodrow, qui l'avait déjà suffisamment fait souffrir comme ça. Il préférait l'oublier.

Il se rendit directement à l'hôtel où résidait Elena. Il voulait en savoir un peu plus sur ce qu'elle avait fait, sur ce qu'elle avait dit, sur ce qui s'était passé, en somme. Il frappa à la porte de la chambre. Quand Elena ouvrit, il la salua et se présenta.

- Bonjour, je m'appelle Orlin. J'ai été envoyé suite à votre appel pour régler les problèmes.

Il lui prit la main et appliqua son don pour la faire parler. Il devait régler ça rapidement, pas la peine de perdre du temps au jeu du chat et de la souris, des questions réponses. Faire simple, directe. Sans la lâcher, il commença.

- Bien, avant tout, j'ai plusieurs questions. Que c'est-il passé exactement ? Avez-vous révélez votre véritable identité ? Avez-vous bien repris tous les documents? Et êtes vous sur, au plus profond de vous même, que personne ne soupçonne rien ? Ça sera déjà pas mal. N’omettez aucun détails.

J'avais passé une sale nuit, je me demandais ce qui allait se passer, vu que l'apprentie m'avait jetée dehors. J'avais un mauvais pressentiment !

Je me levais et m'habillais, d'habitude, je ne me levais pas aussitôt, mais là je n'arrivais plus à dormir.

Tout à coup, on frappa à ma porte, tient qui cela pouvait-il être ? J'ouvris et je vis un jeune homme, il était plus jeune que moi, mais quand je vis ses yeux, je compris aussitôt qui c'était. Il me salua et décida de se présenter :

- Bonjour, je m'appelle Orlin. J'ai été envoyé suite à votre appel pour régler les problèmes.

Aie, ça ne présageait rien de bon ! Je lui fis signe d'entrer, je commençais à stresser, qu'allait-il m'arriver ?

Il prit ma main ce qui me surpris, j'avais l'impression qu'il avait le même don qu'Aro ! Puis il me parla :

- Bien, avant tout, j'ai plusieurs questions. Que c'est-il passé exactement ? Avez-vous révélez votre véritable identité ? Avez-vous bien repris tous les documents? Et êtes-vous sûr, au plus profond de vous-même, que personne ne soupçonne rien ? Ça sera déjà pas mal. N'omettez aucun détails.

Bon, je pense que j'étais vraiment dans les ennuis comme à chaque fois ! Je soupirais et lui répondis :

- Ce qu'il s'est passée, c'est que je suis allée au laboratoire en dessous de l'hôpital, je n'avais pas prévue qu'on m'avait suivi. Une certaine Jalyn Anew m'a suivis, elle m'a demandée ce que je faisais là, elle était sur le point d'appeler la police !

Il fallait que je me défende, je ne voulais pas en subir les conséquences, c'est-à-dire être torturée, transformer ou même pire, mourir !

Je continuais donc :

- Comprenez-moi, elle allait appeler la police, j'ai paniquée ! Donc oui, je lui ai révélée ma véritable identité, mais je ne savais pas quoi faire, je n'ai pas de don comme vous moi ! Pour ce qui est des documents, oui ils sont bien tous dans mon sac !

Je lui désignai de la tête mon sac, s'il voulait fouiller, après tout, au point où j'en suis, qu'il ne se gêne pas !

- Sinon à part cette jeune apprentie, personne n'est au courant, mais je me suis fait jeter dehors, je ne savais pas quoi faire ! Elle me menaçait d'aller à la police, qu'aurais-je pu dire ? Et si j'avais été au commissariat, qu'aurais-je dit ? Il faut me comprendre !

Je le suppliai, vu le ton qu'il m'avait parlé, j'avais peur de la suite, vraiment très peur !

- S'il vous plait, ne me faites pas de mal, j'ai essayé de faire ce que je pouvais !

J'espérais qu'il écoutait ce que je lui disais, je n'avais pas envie de mourir !

Elena
- Ce qu'il s'est passée, c'est que je suis allée au laboratoire en dessous de l'hôpital, je n'avais pas prévue qu'on m'avait suivi. Une certaine Jalyn Anew m'a suivis, elle m'a demandée ce que je faisais là, elle était sur le point d'appeler la police !

Bon, soit. Cette infirmière allait disparaître dans des circonstances mystérieuses et tous le monde aura oublié l'histoire d'ici quelques jours. Rien de bien méchant en perspective. Cette mission allait sûrement être très facile. Il s'adossa un peu mieux dans son fauteuil en prenant une position décontractée. Il croisa les bras et attendit la suite des explications en espérant que rien ne vienne ternir le tableau.

Elena
Comprenez-moi, elle allait appeler la police, j'ai paniquée ! Donc oui, je lui ai révélée ma véritable identité, mais je ne savais pas quoi faire, je n'ai pas de don comme vous moi ! Pour ce qui est des documents, oui ils sont bien tous dans mon sac !

Orlin ferma les yeux et soupira un long moment. Elle avait révélé sa véritable identité...Est-ce qu'elle se rendait réellement compte de ce que ça impliquait ? Il en doutait. Elle venait de tous les exposer là. Il suffisait que Jalyn aille parler au Sherif Swan pour que tout leur monde soit découvert, que les vampires soient exposés et vulnérables. C'était réellement la pire des boulettes à faire...*Mais qu'elle est conne !* se répéta-t-il dans sa tête ! Bon ses chances de survie venaient de grandement se réduire.

Elena
Sinon à part cette jeune apprentie, personne n'est au courant, mais je me suis fait jeter dehors, je ne savais pas quoi faire ! Elle me menaçait d'aller à la police, qu'aurais-je pu dire ? Et si j'avais été au commissariat, qu'aurais-je dit ? Il faut me comprendre !

S'il vous plaît, ne me faites pas de mal, j'ai essayé de faire ce que je pouvais !

Il soupira longuement de manière parfaitement audible pour Elena. Il avait, en un quart de seconde, pensé à mille et une astuces et excuses pour s'en sortir en limitant la casse. Tout d'abord, ne pas donné son vrai nom. Ça, c'était la base. Ensuite, ne pas s'enfuir comme une voleuse et se montrer insistant en prétextant une erreur et au pire partir sans éveiller les soupçons. Manifestement, les options qui se présentaient au jeune vampire étaient réduite au nombre de un : cette humaine entravait considérablement les plans d'Aro et elle allait sûrement y passer sous peu.

- Vous êtes au courant, que là, vous venez de cumuler à peu près toutes les erreurs possibles et imaginables ? Je vous laisse méditer pour trouver lesquelles, bien que je doute que cela ne vous resserve un jour...Par votre faute, je ne peux même pas la tuer ou la faire disparaître purement et simplement. C'est le genre de détail qui peut s'avérer déterminant quand on a une sœur prisonnière au château...

Il se leva de son siège et sorti son smartphone de la poche. Il composa le numéro de la ligne qu'Aro lui avait donné pour qu'il le joigne en cas de problèmes.

Je vais appeler Aro pour lui exposer la situation. Si vous voulez mon avis, je doute que votre sœur ne passe la prochaine heure. Vous avez quelque chose à rajouter avant que je n’appuie sur valider ?

Le vampire soupira, plus je parlais avec lui, plus j'avais peur de mon avenir ! Il me dit :

- Vous êtes au courant, que là, vous venez de cumuler à peu près toutes les erreurs possibles et imaginables ? Je vous laisse méditer pour trouver lesquelles, bien que je doute que cela ne vous resserve un jour...Par votre faute, je ne peux même pas la tuer ou la faire disparaître purement et simplement. C'est le genre de détail qui peut s'avérer déterminant quand on a une sœur prisonnière au château...

Quoi ? Il n'allait pas s'en prendre à ma sœur, elle n'y était pour rien elle ! C'était moi et seulement moi qui était fautive !

Orlin se leva et sortit son téléphone de sa poche, il composa un numéro et dit :

-Je vais appeler Aro pour lui exposer la situation. Si vous voulez mon avis, je doute que votre sœur ne passe la prochaine heure. Vous avez quelque chose à rajouter avant que je n'appuie sur valider ?

Je réfléchis à toute vitesse, Aro ne pouvait pas me faire ça ! Je me levais à mon tour, je paniquais, Bonnie ne devait pas en subir les conséquences ! J'arpentais la chambre, il fallait que je trouve une solution, mais laquelle ?

Au bout d'un moment, je me tournais vers Orlin :

- Ecoutez-moi s'il vous plait, si vous avez un peu d'humanité, laisser ma sœur vivre, elle n'y est pour rien dans tout ça, c'est moi et moi seule qui ai fait une erreur, mais laisser Bonnie tranquille, s'il vous plait ! Je sais que j’ai fait beaucoup d’erreurs, mais elle n’a rien fait !

Mon ton était suppliant, je savais que ça ne marcherait peut-être pas, mais il fallait que j'essaye.

- S'il vous plait, vous avez bien eu quelqu'un qui vous est cher, moi c'est pareil, laisser vivre ma sœur et tuez-moi à la place ! Ayez un peu de pitié pour une humaine qui ne sait rien de vous !

Je savais que j'allais mourir, je savais que j'en payais les conséquences, mais je ne voulais pas que Bonnie soit tuée par ma faute. Je me rassis sur mon lit et mis mes mains sur ma tête, qu'est-ce qu'il allait faire ? Je repensais à cette Jalyn, si elle n’était pas venue dans mes pattes, rien de tout cela ne serait arrivé ! Je ne voulais pas mourir, j’avais encore tant de chose à découvrir, à faire ! Je n’exercerais même plus mon métier d’infirmière ! J’espérais qu’il avait compris ce que je lui ai dit, mais je ne pense pas que ça lui aura fait changer d’avis.