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 Un air de fête à Ohana

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Leah Clearwater
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MessageSujet: Un air de fête à Ohana   Un air de fête à Ohana EmptySam 17 Mai 2014 - 19:26

Leah hésitait encore, debout non loin de la maison de Sam et Emily, sur l'arme qu'elle pourrait prendre pour éviscérer Jacob. Le poison, non, ça ne lui convenait pas. Trop lent, et la victime ne souffrait pas assez. Une massue, peu efficace contre un loup. Un bon poignard ? Celui qu'elle avait était un peu trop petit, il ne suffira pas à égorger Jacob. Elle pouvait le pousser du haut d'une falaise, mais ça ne le tuera pas. Un pistolet ou une carabine ? Celle de son père était hors d'usage. Il y avait toujours le pistolet de Charlie, mais il ne le laissait jamais traîner assez longtemps pour qu'elle puisse le lui emprunter. Il restait la solution de l'achever à mains nues, aussi, en y mettant assez de cœur, elle pouvait faire pas mal de morceaux.

Un rire creva tout à coup sa petite bulle de calme et elle grimaça, jetant un regard noir vers Sam et le reste de la meute qui préparait un barbecue géant pour ce soir, à la plage. Fête à laquelle elle n'avait pas la moindre envie de participer. Elle aurait préféré prendre une pelle et creuser le trou de sa tombe et se jeter dedans. Elle se laissa tomber sur un gros rocher, préférant ignorer les conversations derrière elle. Paul arriva tout à coup, avec son fils dans ses bras. Son fils qui gazouillait et chantonnait. Leah serra les poings et les dents sans se retourner. Si on lui avait pas volé ainsi sa vie ainsi, elle aussi aurait pu... Elle aurait pu...

Elle resta immobile un long moment, les yeux brûlants, entendant tout avec une parfaite acuité, comme si on avait placé des micros partout pour obtenir le meilleur son possible. Elle entendait les rires de Sam, les baisers que lui faisaient Emily, les chansons de Jared à sa copine, et tous les petits bruits que faisait Ayden en jouant dans l'herbe, sous le regard attendri de son père. Elle avala douloureusement sa salive puis se leva d'un bond et quitta les lieux; Personne n'y prêta attention, ou sembla même remarquer sa présence. Elle rentra presque en courant chez elle, faisant sursauter sa mère qui avait le nez dans les factures.

- Leah ? Qu'est-ce tu fabriques ?

- Je sors, répondit-elle abruptement.

- Et à la fête à la plage, ce soir ? Tu n'y vas pas ?

- Ils peuvent très bien se passer de moi.

Elle s'habilla rapidement, glissa son argent dans la poche serrée de son jean, et ressortit, enfourchant sa moto. Elle ne voulait partir sous sa forme de louve si c'était pour devoir transporter un paquet de vêtements entre ses dents. Elle quitta la Push comme une fusée, ne sachant même pas où elle voulait aller. Elle se dirigea plein Nord, vers la première grande route qu'elle trouva pour quitter Forks. La vitesse lui permit d'évacuer une partie de sa rage et de son chagrin. Elle fila sans se retourner, conduisant avec la même aisance que lorsqu'elle courait et chassait.

Presque trois heures plus tard, elle arriva en vue de Seattle. La nuit était tombée, entre son départ et son arrivée ici, et la grande ville brillait de tous ses feux sous la lueur des étoiles. Elle fila jusqu'à l'océan, et se gara sur un petit parking. Elle tremblait encore, et se demandait ce qu'elle était venue foutre ici. Elle n'y connaissait personne... Et c'était peut-être pour ça, justement. Pour ne voir personne qu'elle connaissait, pour que rien ne lui rappelle tout ce qu'on lui avait arraché. Ne sachant trop que faire, elle entra dans le club Ohana, juste à côté de la promenade, le long de l'océan.

- Un bloody mary, s'il vous plaît, commanda-t-elle en s'installant au bar.

Elle attendit son verre en jetant un œil sur la salle. Pendant que le serveur préparait le cocktail, elle remarqua alors une jeune fille hyper pâle se faire accoster par deux types plus âgés et agressifs. Voyant là, une occasion parfaite de passer ses nerfs, et parce qu'ils commençaient à se monter franchement lourd, elle se leva et fila direct vers le petit groupe.

- Eh, le gros !

Il se retourna, juste au moment où elle lui colla un violent coup de pied dans les parties sensibles. Il cria et l'autre se précipita pour l'aider. Grâce à ses réflexes de louve, elle vit le coup venir et put lui attraper le poignet, le tordant jusqu'à ce qu'il craque. Les deux s'enfuirent en l'injuriant, alors qu'elle avait un rictus de satisfaction. La fille, elle, la regardait avec de gros yeux.

- Heu... Merci. Je crois. Mais ce n'était pas nécessaire, j'ai l'habitude avec ce genre de types.

Elle avait un sacré accent. Pas Américaine, celle-là, même si elle parlait Anglais. Leah haussa les épaules, déclarant qu'elle avait besoin de se défouler de toute façon, puis la poussa à s'asseoir au bar elle aussi, avec un long soupir. Elle attrapa son verre, buvant une longue gorgée, tout de même plus détendue.

- J'adore les gros lourds juste quand ils daignent arriver au moment où on a besoin de se calmer, déclara-t-elle. Mais t'es pas Américaine, toi ? T'as un accent super fort. D'où tu viens ? Et qu'est-ce tu fous dans une ville aussi merdique et pluvieuse ?

- Ah ça... Je connais !

Elle commanda la même boisson, puis la but d'une traite, alors que Leah jouait avec son ombrelle, la grignotant doucement comme elle grignotait parfois ses ongles. Le serveur dû avoir pitié car il fit glisser furtivement entre elle une petite coupelle de cacahuètes.

- Tu veux dire, la première ville ? J'étais à Paris. Puis j'ai aussi passé quelques jours en Italie, à Volterra. Mais je suis Espagnole. Comme tu dis, ville pluvieuse, j'aime pas ça... Mais je suis ici pour mes études.

Leah haussa légèrement les sourcils. Venir ici pour étudier, c'était quasiment une punition, à ses yeux. Paris était bien plus intéressante, et au moins, il y faisait beau ! Quand à Volterra... On lui avait beaucoup parlé de cette ville, et pas en bien. Elle préféra ne pas relever, buvant sa boisson à son tour, puis en commanda un autre.

- Ouais, je connais Paris et Volterra... Mais je n'irais jamais m'enterrer en Italie, perso. Ou à Rome, à la rigueur.

Elle grignota quelques cacahuètes, son second verre en main. Finalement, elle était mieux qu'ici que sur la plage de la Push avec les autres, mieux ici qu'à broyer du noir à la réserve.

- Tu connais encore personne, du coup ? T'es seule à Seattle ?

Elle avala une autre gorgée, rapidement, et reposa son verre. Brusquement, l'idée de traîner avec des humains et des humains absolument ignorant du monde des vampires/loups lui paraissait l'une des meilleure idées qu'elle ait jamais eu. Traîner avec quelqu'un qui ne lui rappellera pas sans cesse qu'elle n'est qu'une fille-loup, un monstre dans tous les sens du terme.

- Moi je vis à la réserve Indienne de la Push. Tu connais un peu les environs ?
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MessageSujet: Re: Un air de fête à Ohana   Un air de fête à Ohana EmptyLun 19 Mai 2014 - 20:45

Vanessa était à Seattle depuis une semaine. Une semaine, les valises défaites et fin prête pour l’échange avec les étudiants anglais. A la base, elle aurait dû continuer son stage en France mais les récents événements avaient quelque peu changé la donne et imposaient une « pause » dans ce stage. Pause obligée et réclamée par son maître de stage, pause que l’Espagnole ne comprenait pas, mais soit. Elle adorait voyager, alors pourquoi s’en priver ? Tout était organisé, il suffisait de suivre et de se taire, rien de plus. Se laissant tomber dans son lit, les bras largement écartés en signe de fatigue, soupirant et soufflant pour reprendre un peu de punch. Tout était fini, elle pouvait enfin respirer !

Vanessa ne sut ce qu’elle avait fait ou dit pour se motiver et avoir un tel regain d’énergie, mais en deux temps trois mouvements, la jeune femme fut debout et avait entrepris d’enfiler une tenue plus aguichante pour sortir. Hors de question de rester enfermée dans une nouvelle ville, dans un nouveau pays, avec plein de nouvelles boîtes de nuit à visiter ! Se maquillant, passant une jupe en jean lui arrivant juste au-dessus des genoux et un top noir surmonté d’une blouse en faux cuir noire, l’Espagnole dévala les escaliers de l’immeuble et parcourut les rues plutôt bien éclairées du quartier.

Belltown. Endroit plutôt vivant avec pas mal de bars, de boîtes de nuit, de cafés… On y trouvait de tout pour passer la nuit dehors et c’était exactement ce qu’il fallait à Vanessa. Passant les noms en revue, elle tomba sur une boîte de nuit nommée Ohana. Pourquoi pas ? Ca sonnait un peu latino, hawaïen, ça conviendrait. Poussant les portes du lieu public, la jeune femme se dirigea vers le bar pour commander un Brooklyn après avoir brièvement consulté la carte. C’était fort, ça avait l’air bon, ça suffisait. Un premier. Puis deuxième. Vanessa dégustait son deuxième cocktail lorsque des hommes vinrent l’aborder alors qu’elle était accoudée à une table à pied, plus loin. Roh, pas encore, pitié, une soirée tranquille ! C’était la première, ils pouvaient bien revenir plus tard, non ? Vanessa s’adressa à eux d’un ton las, ne leur prêtant aucune attention :

Vanessa – Revenez un autre jour, vous voulez ? Fichez-le-camp, promis, je me battrai avec vous plus tard. Disons demain, même heure, même bar ? Sauf si vous avez une autre suggestion, moi, ça me va.

Lourd n°1 – T’es une rigolote, toi, en plus. Je veux en profiter maintenant ! Qu’est-ce ‘t’en dis ?

Cette fois, l’homme le plus baraqué des deux s’était adressé à son « compagnon » avec un sourire salace aux lèvres. Oups ? Peut-être Vanessa n’aurait-elle pas dû leur parler comme ça. Oh puis si ! Sinon, c’est pas amusant. Daignant enfin se tourner pour faire face aux deux hommes, vidant son verre cul sec, Vanessa se mit en position pour frapper tandis qu’ils se rapprochaient dangereusement d’elle, mais… fut coupée dans son élan par une autre adulte qui donna un coup bien placé à l’un des gros lourds. Hein ? Heu… Qu’est-ce qui s’était passé, là, au juste ? Ouvrant de gros yeux en voyant qui avait frappé cet homme à la carrure d’une armoire à glace, l’Espagnole fixait toujours son interlocutrice. Elle était jeune ! Et petite, en plus ! Bon, d’accord, elle était mal placée pour parler mais… Tout de même ! Réalisant qu’elle devait peut-être parler, cependant, Vanessa dit :

Vanessa – Heu... Merci. Je crois. Mais ce n'était pas nécessaire, j'ai l'habitude avec ce genre de types.

Elles revinrent ensemble vers le bar alors que l’étrangère expliqua qu’elle avait besoin de se défouler. Vanessa s’installa à côté de « sa sauveuse » qui était occupée à boire son verre comme si rien ne s’était passé. Heu… D’accord. Enfin quelqu’un qui agissait comme elle ? Une bataille, soucis réglés et on n’en parle plus ?

Inconnue – J'adore les gros lourds juste quand ils daignent arriver au moment où on a besoin de se calmer. Mais t'es pas Américaine, toi ? T'as un accent super fort. D'où tu viens ? Et qu'est-ce tu fous dans une ville aussi merdique et pluvieuse ?

Vanessa – Ah ça... Je connais !

Vanessa commanda la même boisson que l’étrangère d’un signe de la main, vida son verre d’une traite et remercia le serveur d’un clin d’œil lorsqu’il fit glisser un bol de cacahuètes vers elles. D’où elle venait ? Vaste question ! A la base, elle était Espagnole. Ensuite, elle avait vécu en France pendant quelques semaines mais était, à présent, en échange international avec Seattle pour en apprendre davantage – et aussi car son maître de stage avait autre chose à faire, Vanessa en était certaine. Puis, il y avait eu l’Italie aussi, Volterra, où elle n’avait pas eu réellement l’occasion de visiter… Dommage, alors que la jeune étudiante partageait une langue si proche de la leur.

Vanessa – Tu veux dire, la première ville ? J'étais à Paris. Puis j'ai aussi passé quelques jours en Italie, à Volterra. Mais je suis Espagnole. Comme tu dis, ville pluvieuse, j'aime pas ça... Mais je suis ici pour mes études.

Inconnue – Ouais, je connais Paris et Volterra... Mais je n'irais jamais m'enterrer en Italie, perso. Ou à Rome, à la rigueur.

Son interlocutrice avait commandé une autre boisson après avoir vidé son verre. Elle commença ensuite à grignoter des cacahuètes alors que Vanessa faisait pencher son verre dans un sens, puis dans l’autre, pensive et souriante. Volterra… Pourquoi ne pas aimer cette ville ? D’accord, l’Espagnole n’aurait jamais pensé visiter cette ville en premier lieu en Italie, mais elle n’était pas moche pour autant. Donc, elle reprochait quoi, à cette ville ? Enfin, ne pas demander, ce n’était pas ses affaires. Rire, plaisanter, mais ne pas poser de questions indiscrètes.

Inconnue – Tu connais encore personne, du coup ? T'es seule à Seattle ?

Vanessa hocha la tête en signe d’affirmation. Oui, elle était toute seule, mais ce n’était pas spécialement négatif. Cette ville disposait de nombreux endroits où faire la fête, où s’amuser et où rencontrer des gens. Alors, sa vie sociale, ce n’était pas ce qui la préoccupait le plus, elle savait que les choses allaient vite s’arranger !

Inconnue – Moi je vis à la réserve Indienne de la Push. Tu connais un peu les environs ?

La… quoi ? Une réserve ? Une réserve, comme une citerne, comme un genre de grande grotte où vivaient plusieurs indiens ? Ca y est, Vanessa avait l’image en tête, maintenant, elle imaginait son interlocutrice dormant dans une grotte et courant en agitant une hache autour d’un feu. Réprimant un sourire un peu gêné, l’Espagnole répondit :

Vanessa – Je suis ici depuis une semaine, donc je ne connais rien des environs, sinon ce quartier-ci parce qu’il y a plein d’endroits où faire la fête. Je connais Port Angeles de nom, mais autrement, je dois t’avouer que je débarque. T’as pas des conseils à donner à une étrangère comme moi ? Des endroits à éviter ? De bons endroits où manger ? Même si c’est pas tout près, j’aime voyager, donc aucun problème !

Vanessa fit un sourire éclatant, regardant l’inconnue. Inconnue… Mais oui, elles ne s’étaient même pas présentées ! Se levant pour se tourner vers l’inconnue-pour-plus-très-longtemps, la jeune femme lui tendit la main en disant :

Vanessa – Au fait ! Je m’appelle Vanessa, Vanessa Olivarez, j’ai 24 ans et je suis étudiante-stagiaire en droit. Et toi ?
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Leah Clearwater
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MessageSujet: Re: Un air de fête à Ohana   Un air de fête à Ohana EmptyMar 20 Mai 2014 - 15:14

Souvent, la nuit, Leah rêvait de ce qu'aurait été sa vie si elle n'avait pas muté. Pour commencer, elle n'aurait plus à côtoyer Sam quotidiennement, que ce soit en étant à côté de lui ou par la pensé, ce qui l'aurait aidé à l'oublier plus vite. Elle aurait pu se reconstruire, continuer sa vie, poursuivre ses études au lycée normalement, vieillir, grandir. Elle aurait été à la fac, aurait étudié, flirté, peut-être rencontré un autre copain. Elle aurait peut-être étudié la biologie, c'était un secteur qui lui plaisait beaucoup. Sa vie aurait passé, libre de tous soucis majeurs ! Elle aurait été libre et heureuse. Elle se serait sans doute mariée, elle aurait eu des enfants. Un bébé, rien qu'à elle, qu'elle aurait élevé avec attention et amour.

Toutes ces images se brisaient net lorsqu'elle se réveillait, ne servant qu'à lui faire encore plus mal. Des études ? Elle ne pouvait pas. Pas si elle devait tout plaquer pour courir chasser des sangsues tous les matins, pas si elle devait se transformer par mégarde. Elle avait pu trouver un emploi, qu'avait auparavant exercer son père, seul emploi qui lui permettait de gagner sa vie tout en répondant aux appels réguliers de la meute. Et elle était là, bouillante de colère, de peine et de regrets, seule, bloquée, plus monstre que femme. Qu'était-elle ? Toujours humaine ? Mi-humaine, mi-louve ? Un mélange ? Une bâtarde ? Et qu'allait-elle faire de son existence ? Courir sa vie entière contre les sangsues ? La déprime n'était décidément plus très loin.

- Je suis ici depuis une semaine, donc je ne connais rien des environs, sinon ce quartier-ci parce qu’il y a plein d’endroits où faire la fête. Je connais Port Angeles de nom, mais autrement, je dois t’avouer que je débarque. T’as pas des conseils à donner à une étrangère comme moi ? Des endroits à éviter ? De bons endroits où manger ? Même si c’est pas tout près, j’aime voyager, donc aucun problème !

Des endroits où aller pour faire la fête ou bien manger ? Leah fronça légèrement les sourcils, réfléchissant. De bons endroits où aller et manger... A Seattle, c'était bien possible de trouver, les quartier regorgeaient de bars et de restaurants, de boîtes de nuits, de salles de spectacles, de cinémas, tout ce qu'il fallait pour passer la nuit dehors et s'amuser ! Donc, dans cette ville, aucun problème. mais dans les environs, elle en voyait vraiment pas. Tacoma n'était pas mal, Portland également, mais c'est tout. Il fallait pousser plus, à Phoenix, ou autre chose. 'il n'y avait pas la meute, s'il n'y avait pas ces satanés vampires, elle aurait voulu s'installer plus loin, au soleil, à Phoenix ou ailleurs. La fille se leva tout à coup et lui tendit la main.

- Au fait ! Je m’appelle Vanessa, Vanessa Olivarez, j’ai 24 ans et je suis étudiante-stagiaire en droit. Et toi ?

Leah lui serra la main par réflexe et lui sourit.

- Leah Clearwater, 21 ans, et je suis garde forestière, à Forks. C'est un petit patelin à côté de la réserve, à trois heures d'ici.

Petit, c'était le cas de le dire ! On pouvait aussi ajouter pourri, paumé, maussade, pluvieux, déprimant, ringard, étriqué, étroit d'esprit... Les rumeurs et les rancunes y pourrissaient durant des années et des années, avant d'éclater au nez des gens. On vous jetait comme une merde sans plus se soucier de vous, les sangsues pullulaient, et la vie était infernale ! Vanessa manqua de recracher ce q'elle avait dans la bouche, comme surprise de l'information.

- Trois heures ?! Et pourquoi partir si loin pour s'amuser ?

Elle haussa les épaules dans un mouvement qui n'engageait à rien. Pas envie d'expliquer pourquoi elle était partie, pas besoin de dire qu'elle avait voulu fuir son ex petit ami, fuir la vie, fuir sa condition, fuir le reste de la meute et le bonheur écœurant dont la plupart transpiraient. Elle finit son verre et le reposa sur le bar, avec un grand geste.

- Il y a rien à Forks, je m'emmerdais, et Port Angeles n'est vraiment pas mieux ! Au moins, ici, je peux espérer voir de nouvelles têtes. Je passe déjà mes journées en pleine nature pour le boulot, j'avais besoin de voir du monde.

Et aussi besoin d'être suffisamment loin pour ne plus entendre que de très vagues échos de la meute. Tout faire pour se sentir libre, ne serait-ce qu'une fois. Juste durant quelques heures, au moins un peu. Elle en avait de plus en plus besoin, de plus en plus souvent, ces derniers temps. Tellement besoin de respirer. Et avec une humaine, c'était très agréable. Aucune conversation sur des sujets pesants. Aucune allusion à sa condition ni quoi que ce soit du même genre ! Personne pour lui parler de l'imprégnation ou lui montrer ce que c'était en direct.

- Curieux, je pensais qu'un garde forestier adorait la solitude, les coins paumés... Pas qu'il puisse réclamer de la vie comme ici.

- Oh, crois-moi, je voudrais pouvoir être seule, quand je travaille ! Ce n'est pas de bosser seul qui est bien, c'est de bosser avec la bonne personne. Et prendre l'air. D'ailleurs, on étouffe ici, tu veux pas qu'on aille ailleurs ? Ou se baigner ?

Désormais insensible au fois depuis sa mutation, Leah se voyait déjà très bien plonger dans des vagues glaciales qui lui rafraîchiraient les idées. Elle savait nager et adorait ça, contrairement à beaucoup de membres de la meute qui évitaient d'approcher l'eau, à part quand ils devaient se laver le matin. Ils devaient considérer qu'ils se baignaient déjà perpétuellement avec toute la pluie.

- Allons-y ! Heu... Mais... Où ?

- On est juste à côté des quais, tu sais.

Elle se leva, paya ses consommations, récupéra ses affaires, et sortit. La nuit bruissait des échos de fête, de rires et de chansons. Elle marcha jusqu'à l'océan, sur les quais, qui laissaient place à un moment à une très grande plage de coquillage et de salles. Leah examina l'eau, les faibles vagues, le ressac. La lune et les étoiles les éclairaient comme en plein jour. Elle sentit l'odeur de sel, délicate, et sourit.

Elles filèrent sur la plage, s'éloignant des rues animées de la ville, pour arriver à une combe très tranquille, où elles étaient complètement seules. Leah toucha l'eau, la trouvant assez chaudes pour elle, et sourit de plus belle. Elle posa ses affaires sur le sable et commença à se déshabiller sans aucune gêne. Après tout, depuis le temps qu'elle explosait dans ses vêtements, elle avait dû tirer une croix sur sa pudeur. La meute entière l'avait vu nue, y compris son frère, après tout. Et elle n'avait pas honte de son corps, désormais plus musclée par ses longues courses dans la forêt. Elle enleva tous ses vêtements et entra dans l'eau jusqu'à la taille, avant d'y plonger complètement un instant et de ressortir.

- Alors, Miss Espagne, tu viens ?
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MessageSujet: Re: Un air de fête à Ohana   Un air de fête à Ohana EmptyLun 26 Mai 2014 - 22:15

Leah – Leah Clearwater, 21 ans, et je suis garde forestière, à Forks. C'est un petit patelin à côté de la réserve, à trois heures d'ici.

Trois heures de Seattle ?! Sous le coup de la surprise, la jeune Espagnole faillit recracher ce qu’elle venait de boire, dévisageant Leah. Mais pourquoi partir si loin de son village pour faire la fête ? Besoin de dépaysement, la petite ? D’accord, petite n’était peut-être pas le mot qui convenait venant de Vanessa vu ses origines espagnoles, mais bref. Le fait est que Leah était partie de chez elle, avait fait des centaines de kilomètres, et tout ça pour quoi ? Boire un verre dans un bar à Seattle et discuter avec quelqu’un qu’elle ne connaissait pas et ne reverrait sans doute jamais. Donc, désolée, mais oui, Vanessa trouvait ça bizarre. Se déplacer pour une telle chose ! Les Américains étaient étranges…

Vanessa – Trois heures ?! Et pourquoi partir si loin pour s'amuser ?

Leah haussa les épaules sans répondre à la question de Vanessa, dans un premier temps du moins. Bon, peut-être avait-elle un peu trop curieuse sans le vouloir. Peut-être cette fille était-elle une tueuse en série qui voulait fuir cette ville, Forks, pour éviter de se faire prendre par la police. Ou, pire encore, peut-être cette fille avait-elle fait tant de victimes là-bas que le village était décimé et que, du coup, il n’y avait plus personne pour s’amuser… Ouuuhlà, du calme ! Qu’y avait-il dans son verre, déjà ? Vanessa le regarda, le regard perdu comme si elle essayait d’en analyser les ingrédients. C’était fort, ce machin. Ce ne fut que lorsque Leah reposa son verre sur le bar que la jeune femme reporta son regard sur elle :

Leah – Il y a rien à Forks, je m'emmerdais, et Port Angeles n'est vraiment pas mieux ! Au moins, ici, je peux espérer voir de nouvelles têtes. Je passe déjà mes journées en pleine nature pour le boulot, j'avais besoin de voir du monde.

Besoin de voir du monde ? Mais un garde forestier, alors, ça ne vit pas tout seul tout le temps, en ermite dans sa forêt en agressant toute personne qui vient lui parler ? En tout cas, c’était comme cela que Vanessa les voyait depuis la nuit des temps. Jamais il ne lui serait venu à l’idée qu’un garde forestier puisse vouloir voir des gens… Pire encore, qu’un garde forestier puisse être une femme ! Après tout, porter des arbres ou surveiller et agir dans la précipitation réclamait une certaine force, non ?

Vanessa – Curieux, je pensais qu'un garde forestier adorait la solitude, les coins paumés... Pas qu'il puisse réclamer de la vie comme ici.

Leah – Oh, crois-moi, je voudrais pouvoir être seule, quand je travaille ! Ce n'est pas de bosser seul qui est bien, c'est de bosser avec la bonne personne. Et prendre l'air. D'ailleurs, on étouffe ici, tu veux pas qu'on aille ailleurs ? Ou se baigner ?

Aller se baigner ? Proposition curieuse, mais pourquoi pas ! Avec le taux d’alcool qu’elles avaient dans le sang, se rafraîchir n’était pas une mauvaise idée. Vanessa sentait ses joues rouges à cause de l’alcool et ses pensées elles-mêmes n’étaient plus aussi logiques qu’il y a une heure ou deux. Autant dire que la mettre devant un texte de loi maintenant équivaudrait à la placer devant un journal chinois alors que le cerveau ne fonctionne qu’à moitié. Donc, oui, va pour la baignade !

Vanessa – Allons-y ! Heu... Mais... Où ?

Leah – On est juste à côté des quais, tu sais.

Ah. Heu, oui, c’est juste. Vanessa imita Leah en payant ses propres consommations et sortit du bar, suivant la garde forestière. Le ciel était d’un noir d’encre et on voyait parfaitement les étoiles, étrangement. La musique, les rires, les danses retentissaient à chaque coin de rue et l’odeur de fête était partout, la vie nocturne battait son plein et continuerait de le faire jusqu’à l’aube. Voilà ce que Vanessa adorait, ce qui lui avait cruellement manqué à Paris. Là-bas, c’était trop sérieux, elle n’avait pas encore trouvé de compagnon de fête et l’Espagne lui avait manqué. Mais ici, une soirée, et hop ! Parfait, le timing !

Elles marchèrent sur les quais sans quitter des yeux l’étendue d’eau à perte de vue, s’éloignant des rues où la fête continuait. C’était plus calme et reposant, d’un côté, après deux heures sinon plus passées dans un bar diffusant de la musique incroyablement fort. Bon, le volume était normal pour une boîte de nuit, mais se retrouver dans le calme l’espace de deux minutes était bien. Le secret, dans les soirées, c’est de savoir profiter du moindre instant de répit pour pouvoir continuer à s’amuser plus tard sans rien perdre. Profiter des silences pour repartir de plus belle quelques instants après. Ce que faisait Vanessa en cet instant précis.

Une fois sur la place, l’Espagnole resta plantée là à regarder l’océan qui semblait noir sans bouger pendant un instant. C’était beau. Simplement. La Lune les éclairait toutes les deux et son reflet sur l’océan donnait un air irréel à l’instant présent. Instant qui la ramena immédiatement à la réalité lorsque Vanessa vit Leah entrer dans l’eau, complètement dénudée, et en ressortir à moitié en la regardant. Eh bien, pas pudique du tout, celle-là ! Elle resta à la regarder avec de gros yeux, constatant qu’elle était vachement musclée pour son âge.

Leah – Alors, Miss Espagne, tu viens ?

C’était un défi ? Très bien, aucun problème, elle le relevait ! Acquiesçant, Vanessa ôta ses vêtements un à un sans pudeur aucune à son tour et rejoignit Leah après deux minutes, frissonnant brièvement lorsque sa peau entra en contact avec l’eau. Elle était plus froide que ce qu’elle ne l’aurait cru… Faisant quelques brasses pour se réchauffer, Vanessa s’éloigna de la plage en invitant l’Américaine à la suivre. Cette situation était bizarre, incroyable. Deux femmes ne se connaissant pas se rencontraient dans une simple soirée et se retrouvaient dans l’océan au beau milieu de la nuit à nager dans une eau aussi noire que de l’encre de chine.

Seulement, Vanessa n’eut guère le temps de se poser plus de questions sur la bizarrerie de la situation. Au loin, elle vit quatre garçons âgés de seize ou dix-sept ans tout au plus se rapprocher de la plage et… piquer leurs vêtements. Juste leurs vêtements. Ils étaient, visiblement, complètement bourrés et très contents de leur blague car ils filèrent en sifflant alors que Vanessa sortit de l’eau en les traitant de toutes les insultes qu’elle connaissait – espagnol, français, anglais… Tout y passait. Se tournant vers Leah, désignant l’endroit d’où les autres imbéciles venaient de partir, elle lâcha après avoir passé une main dans ses cheveux :

Vanessa – Qu’est-ce qu’on fait ? On leur court après ? Je ne tiens pas à rentrer chez moi toute nue, pire encore pour toi, t’as trois heures de route ! Et si on se balade comme ça, on va se faire agresser, tu peux en être sûre.

Vanessa shoota dans un caillou, furieuse. Elle attrapa son sac, constatant qu'effectivement, ils n'avaient fait que prendre leurs vêtements. Là, les effets de l’alcool avaient cessé d’un coup… C’était un bon moyen pour dessaouler, faudrait qu’elle rajoute ça à sa liste « post-soirée-anti-gueule-de-bois ».

Vanessa – Je te préviens, je ne suis pas pudique, mais je tiens quand même à rentrer entière… J’ai deux solutions. Soit on les cherche maintenant mais à toi de trouver le comment on les retrouve, soit on va chez moi et je te donne des vêtements, parce que je doute que tu reviennes ici un jour après ça.
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Leah Clearwater
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MessageSujet: Re: Un air de fête à Ohana   Un air de fête à Ohana EmptyJeu 19 Juin 2014 - 8:52

L'eau aurait pu être aussi glaciale que l'Arctique ou au contraire aussi chaude que sous les tropiques, Leah avait du mal à le déterminer. Depuis sa mutation, son corps brûlait de chaleur en permanence, comme un radiateur mal réglé, la protégeant du froid et des contraintes de l'humidité. Elle sortait en tee-shirt dans la neige et pouvait courir pieds nus dans la forêt sans en être gênée le moins du monde. Cette nuit, cette nature si particulière lui permettait de braver, cette nuit, les eaux si noires de l'océan pour y plonger. Elle faillit rire en songeant à la tête que tireraient les autres membres de la meute en la voyant ainsi, nager toute nue en compagnie d'une quasi-inconnue, les idées un peu brouillées par l'alcool, sur les plages de Seattle. Ils penseraient sûrement qu'elle était folle, ou si pleine de rancune qu'elle était prête à faire n'importe quoi. Son petit frère voudrait lui faire la morale. Et tant d'autres... C'était si stupide. Et si horrible de se rendre compte, chaque jour un peu plus, que d'autres ont droit de regard et de critique sur votre existence.

Elle tourna la tête, l'eau jusqu'à la poitrine, ses pieds frôlant un sable très fin et doux, ainsi que galets et coquillages qui tapissaient le fond de l'océan. Vanessa n'hésita pas longtemps avant de se déshabiller à son tour et d'entrer dans l'eau. Pour une humaine, elle était sans doute plus froide, mais Leah l'enviait. Elle l'enviait d'être parfaitement humaine et normale, de ne pas être bloquée dans son âge, d'avoir une vie pleine et entière devant elle, libre de tout tracas telle que "grosse sangsue droit devant !", de pouvoir faire ce qu'elle voulait sans qu'on vienne lui dicter sa conduite ou lui reprocher de vouloir être elle-même, de pouvoir porter la vie, de pouvoir tomber amoureuse sans qu'un jour, un choix lui soit brutalement imposé, en la rendant aussi niaise et heureuse que possible, et en la rendant inapte à se rendre compte que sans l'imprégnation, elle n'aurait jamais choisi cette personne.

Leah plongea puis ressortit, savourant le contact de l'eau vive et fraîche. Était-ce stupide d'aller nager nue avec une fille que l'on venait de rencontrer ? Peut-être... Elle avait déjà fait des choses bien plus stupides sous l'effet de l’alcool. Elle avait même couché avec un vampire, une fois. Quelle histoire ! La meute lui en avait voulu à mort, elle n'avait jamais revu le vampire en question, mais il était inutile de nier que cela lui avait beaucoup plu. Ennemis ou pas, ils s'étaient bien amusés cette nuit-là. Elle s'apprêtait à replonger lorsqu'une troupe de garçons avinés arrivèrent en riant comme des porcs, et leurs piquèrent leurs vêtements. Leur piquèrent. Leurs. Vêtements ! Elle poussa un juron alors que Vanessa sortait de l'eau, balançant une bordée de jurons dans toutes les langues qu'elle connaissait.

- Génial... soupira Leah en se rapprochant de la rive.

Elle ne pouvait donc pas passer un seul jour sans devoir se battre ? Quand ce n'était pas des sangsues, c'était des humains ! Ah non, elle oubliait aussi ces fameux loups... Elle ignorait comment les nommer, mais les premières apparitions qu'ils avaient faites avaient bouleversés tout le monde, sans compter l'attaque de Paris. Les Quileutes, qui pensaient jusqu'ici être des loups-garous, avaient dû reconsidérer leur nature, car des loups-garous, il y en avait, et ils ne leur ressemblaient pas. Elle se souvenait...

La première fois qu'ils avaient vu de tels loups, c'était une nuit de pleine lune. Ils étaient deux, et avaient une odeur de fer, de rouille et de sang. Plus gros qu'eux, même Sam, avec des crocs démesurés qui leur sortaient de la bouche, des grognements de rage monstrueux ! Impossible de les confondre avec de nouveaux transformés de la meute, ou même avec d'autres personnes qui pourraient elles aussi changer de nature. Les Quileutes avaient des allures de loups normaux. Mais ces bêtes-là tenaient à la fois du loup et de l'ours, et avaient un air bien plus dangereux. Ils avaient tous frémi en les voyant, ne comprenant pas tout de suite qu'il s'agissait d'humains transformés. Et ils avaient attaqué.

Chasser un loup-garou, un vrai, n'a rien à voir avec chasser un vampire. Plus féroces, plus cruels, ces loups attaquaient sans se soucier de leur propre sécurité, et avaient blessé plusieurs membres de la meute. L'un des deux avait réussi à s'enfuir, mais ils avaient acculé l'autre. Et c'est une fois mort que les Indiens avaient vu le corps de la bête se ratatiner, rétrécir, puis enfin, redevenir le corps d'un jeune homme, les vêtements en lambeaux, le corps couvert de marques de morsure et de sang, les yeux fermés. Ils en étaient tous restés choqués, regardant longtemps le corps sans vie, incapable d'accepter ce qui venaient de se passer.

Voir les Volturi à la télé, après l'attaque de Paris, les avait aidé à comprendre bien des choses. Leah ne les avait rencontré qu'une seule fois, il y a plus d'un an, mais elle avait compris qu'ils ne sortaient que pour certains problèmes un peu gratinés. Les attaques de ces loups étaient à présent innombrables, tout le monde était inquiet. Elle sortit de l'eau, rejoignant Vanessa. Autrefois, elle serait dans une rage folle, mais aujourd'hui, cela lui apparaissait comme un souci bien basique.

- Qu’est-ce qu’on fait ? On leur court après ? Je ne tiens pas à rentrer chez moi toute nue, pire encore pour toi, t’as trois heures de route ! Et si on se balade comme ça, on va se faire agresser, tu peux en être sûre.

Oooh, oui, si seulement un petit imbécile essayait de l'agresser, elle pourrait passer ses nerfs dessus ! Ce qui est sûr, c'est qu'ils ne recommencerait pas de sitôt. Elle pouvait très bien se transformer et rentrer en courant, mais il faudrait qu'elle revienne chercher sa moto ensuite, ce qui l'ennuyait. L'agacement commençait déjà à revenir. D'autant plus que Vanessa, elle, était plus fragile, et ne s'en sortirait pas si facilement si on les agressait. Hum...

- Je te préviens, je ne suis pas pudique, mais je tiens quand même à rentrer entière… J’ai deux solutions. Soit on les cherche maintenant mais à toi de trouver le comment on les retrouve, soit on va chez moi et je te donne des vêtements, parce que je doute que tu reviennes ici un jour après ça.

Elle haussa doucement les épaules et retint un bâillement. Il fallait toujours que quelqu'un ou quelque chose trouve le moyen de lui gâcher la fête... Mais soit ! Ces abrutis l'auront cherché, ils ne pourront pas se plaindre de l'avoir trouvé. Elle avait vu la rue qu'ils avaient prise, et vu leur état, ils ne pourront pas courir très loin. De toute façon, elle pouvait se transformer sans aucun problème. Elle était rapide, courant plus vite que n'importe qui d'autre dans la meute. Elle les rejoindra en moins d'une minute.

- J'ai vu pire que ça, déclara-t-elle le plus honnêtement du monde. Reste ici, je vais chercher nos fringues et je reviens. Je me débrouille un peu en traque...

Elle fit craquer ses doigts, puis s'élança en courant. Même sous forme humaine, elle sentait mieux les odeurs. Sans doute pas au point des vampires, mais cela suffisait. Une fois dans l'ombre d'une rue, elle s'assura que Vanessa était bien restée sur la plage et qu'il n'y avait personne d'autre dans les environs. Puis elle se transforma.

Retrouver les fêtards soûls fut un jeu d'enfant. Ne voulant pas se montrer, elle s'ingénia juste à leur faire peur en poussant des grognements sourds, de plus en plus proches d'eux. Ils finirent par fuir en courant, jetant toutes leurs affaires pour aller plus vite, y compris leurs sacs et les fringues des deux filles. Elle les récupéra et retourna se cacher pour redevenir humaine. parfait. Se rhabillant, elle retourna ensuite vers l'endroit où elle avait laissé Vanessa et lui tendit ses vêtements pour qu'elle se rhabille.

- Un dernier verre ou un café ?
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MessageSujet: Re: Un air de fête à Ohana   Un air de fête à Ohana EmptyDim 22 Juin 2014 - 19:01

Leah – J'ai vu pire que ça. Reste ici, je vais chercher nos fringues et je reviens. Je me débrouille un peu en traque...

Vanessa lança un regard étonnée à sa connaissance du soir, se disant qu’elle avait l’air de savoir ce qu’elle faisait, après tout. Cependant, une certaine nervosité s’empara petit à petit de l’Espagnole. Peut-être l’alcool coulait-il encore dans ses veines, mais il n’empêchait que Leah était plus jeune que Vanessa, ce qui faisait de cette dernière la plus « responsable ». Enfin… La jeune américaine savait ce qu’elle faisait, non ? Elle devait avoir l’habitude de ce genre de situations, d’après ce qu’elle lui avait dit. Donc, pas d’inquiétude ! La question, à présent, restait de savoir que faire en attendant le retour de Leah. La poursuite allait sûrement lui prendre une petite heure, alors…

Tss, si Vanessa tenait ces types ! Il est où, hein, l’intérêt de voler des vêtements ? Très drôle, en effet. Ah, ah, ah ! En plus, ce sont de petits joueurs. C’est vrai, ils n’en ont même pas profité pour se rincer l’œil. Lorsqu’elle sortait avec ses amis, en Espagne, ils s’arrangeaient toujours pour s’amuser sans manquer de respect aux victimes de leur blague. Jouer, s’amuser, oui. Manquer de respect, faire quelque chose que l’on ne voudrait pas que l’on nous fasse, non. Des limites sont imposées, il faut les respecter, point.

Regardant Leah s’éloigner petit à petit de la plage, Vanessa se laissa tomber dans le sable et commença à faire un genre d’ange de sable. Bon, vu son état physique provoqué par le taux d’alcoolémie dans son sang, l’ange de sable ne ressemblait pas à grand-chose. En plus, faire un ange dans le sable… Hum. Mais, allez savoir pourquoi, Vanessa trouvait ça génial ! Et puis, ça passait le temps et ça calmait petit à petit. Le sable passant et repassant sur sa peau, la réchauffant également, lui rappelant les plages espagnoles sur lesquelles elle passait le plus clair de ses journées lorsqu’elle était adolescente. Elle imaginait le soleil sur sa peau, l’odeur de l’Espagne, les cocktails et les festivals… Mine de rien, tout cela lui manquait, parfois.

Ce n’est que lorsque Vanessa entendit des pas lointains qu’elle se redressa. Pas question que quelqu’un lui vole autre chose ! Fort heureusement, c’était Leah qui revenait… Habillée, et avec ses propres vêtements ! Elle était trop forte ! Bon, l’Espagnole n’allait pas lui dire une telle chose, mais son visage arborait un grand sourire ravi lorsqu’elle récupéra ses vêtements. Les enfilant rapidement, ayant beaucoup plus chaud habillée, Vanessa remis son sac en bandoulière sur son épaule.

Leah – Un dernier verre ou un café ?

Vanessa – Un café, en ce qui me concerne, il vaut mieux. Je t’en offre un aussi, tu as trois heures de route devant toi, faut que tu tiennes jusque Forks ! Et puis, tu m’as évitée de me balader en tenue d’Eve dans les rues de Seattle, alors…

Ouvrant la marche, assurant qu’elle connaissait l’endroit idéal pour cela. Bon, pour le café, c’était plus l’étudiante en droit qui parlait que l’Espagnole qui faisait la fête depuis le début de la soirée, mais c’est un détail. Remontant la plage, elles s’engouffrèrent dans les rues qu’elles avaient empruntées deux ou trois heures plus tôt – impossible de savoir, Vanessa perdait quelque peu la notion du temps lorsqu’elle avait « un peu » bu. Après un moment à marcher dans ce dédale de rues, à regarder le ciel s’éclaircir progressivement, elles arrivèrent dans un autre bar que Vanessa appréciait particulièrement.

Ce bar ouvrait lorsque les autres fermaient et était, ainsi, celui vers lequel se tournaient tous ceux qui voulaient se remettre un peu de leur soirée avant d’aller travailler. L’intérieur du bar était confortable, de petits fauteuils disposés çà et là, prouvant que le propriétaire s’y connaissait en « état catastrophique de fin de soirée ». A l’entrée, on pouvait même lire que les serveurs étaient autorisés à apporter des seaux juste au cas où. Pas question de tout salir ! Il y avait des sièges plus traditionnels et des tables, petites comme grandes pour les jeunes qui sortaient en groupe. Les couleurs étaient sobres sans plomber le moral et la lumière « pas trop vive ». C’était cela qu’elle aimait bien, ici. Ils prenaient conscience des conséquences de l’alcool et, en tant qu’étudiante en droit, Vanessa aimait cette attention. S’installant à une table sous le regard attentif de serveurs qui jugeaient leur état, elle dit à Leah sans prêter la moindre attention au serveur assis plus loin :

Vanessa – Ils sont « spécialisés » là-dedans. C’est pour ça que j’aime cet endroit. Tiens, regarde, il y a même des « remèdes anti-gueule de bois » ! Génial, hein ? Vas-y, je te laisse choisir, je sais déjà ce que je vais prendre.

Vanessa poussa la carte vers Leah, le regard pétillant pour un truc banal, en y réfléchissant bien. C’était débile, après tout, mais l’enthousiasme de la jeune espagnole ne lui avait jamais porté préjudice jusqu’ici. Peu importe ce qu’en pensent les autres, elle n’était plus à cela près aujourd’hui ! Reprenant après un bref instant, songeuse, Vanessa demanda :

Vanessa – Au fait… Comment tu as fait pour tout récupérer ? C’est un « truc de garde forestière » ? J’ignorais que vous deviez traquer les gens… Ca ressemble à quoi, une de tes journées ? Tu es la première que je rencontre. Je ne savais même pas que des femmes pouvaient exercer ce métier… Sans vouloir te vexer.
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Leah Clearwater
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MessageSujet: Re: Un air de fête à Ohana   Un air de fête à Ohana EmptySam 28 Juin 2014 - 11:40

- Un café, en ce qui me concerne, il vaut mieux. Je t’en offre un aussi, tu as trois heures de route devant toi, faut que tu tiennes jusque Forks ! Et puis, tu m’as évitée de me balader en tenue d’Eve dans les rues de Seattle, alors…

Sympa, mas l'effort n'avait pas été grand. Elle la suivit, tout en imaginant ce qui allait se passer lorsque le reste de la meute allait voir cette petite scène dans son esprit. Cela lui prit quelques secondes, de visualiser leurs têtes, puis elle laissa couler en retenant un soupir de lassitude. Elle voulait être indépendante, et finalement, elle ne cessait d'imaginer ce qu'ils pourraient faire, ou penser d'elle ! Elle était pathétique... Rêvant d'être libre, et ne songeant qu'à Sam et aux autres. Seth, Paul, même Jacob. Ils occupaient toutes ses pensées, jours et nuits, et elle ne savait rien faire d'autre que rager de cette situation, s'y enfonçant elle-même comme une imbécile. Pourquoi pensait-elle toujours à leurs réactions ? Était-elle définitivement incapable de vivre détachée d'eux ? Il était possible que oui...

Qu'est-ce que ça allait donner ? Allait-elle passer sa vie entière à se battre pour rester loin alors que son esprit était lié aux leurs ? Plus louve que femme, enchaînée à la meute, forcée de répondre à la moindre alerte comme un parfait toutou, devant courber l'échine devant son "maître", l'alpha, craignant le jour où cette malédiction d'imprégnation la liera encore plus, lui ôtant toute liberté d'aimer celui qu'elle voulait librement. Peu importe que les autres en ait l'air heureux ! Ce n'était qu'une façon de plus de les brimer et de les enchaîner. Elle devait être le parfait petit soldat, vivre sa vie entière à Forks pour protéger la ville, soumise à ses transformations et aux bouleversements subis par son corps.

Elle ne se rendit que quelques secondes plus tard qu'ils étaient entrés dans un café. Leah s'assit presque sans  s'en rendre compte, ayant maintenant envie de pleurer. Elle ne voyait aucun échappatoire. Elle ne voyait rien qui lui permettrait de se couper à jamais de la meute. Elle n'avait pas assez d'argent pour filer dans un autre état, et pour exercer quel métier ? Sans compter que cela ne la coupera pas des autres, que son esprit restera malgré tout attaché aux leurs. Elle sera toujours une louve. Un monstre autrement dit. Elle se sentait prête à exploser, alors que son amie d'un soir regardait la carte en souriant, très loin de toutes ces considérations.

- Ils sont « spécialisés » là-dedans. C’est pour ça que j’aime cet endroit. Tiens, regarde, il y a même des « remèdes anti-gueule de bois » ! Génial, hein ? Vas-y, je te laisse choisir, je sais déjà ce que je vais prendre.

Elle prit machinalement la carte et y jeta un coup d'œil, regardant ce qui était servi sans rien comprendre, l'esprit anesthésié. Il n'y avait rien pour qu'elle soit humaine ? Enfin... Elle voulait bien rester louve si on lui rendait sa liberté. Elle adorait courir sous forme lupine, et la force que cela lui procurait. Elle haïssait juste le fait de devoir obéir à la meute, être stérile, condamnée rester à Forks. Peut-être était-elle déjà morte, finalement. Sa vie n'était plus à elle, elle était un vulgaire pantin dont on agitait les fils sans lui demander son avis. Il lui vint très vaguement à l'idée qu'elle plongeait dans une dépression, ce qui lui fit hausser un sourcil blasé.

- Au fait… Comment tu as fait pour tout récupérer ? C’est un « truc de garde forestière » ? J’ignorais que vous deviez traquer les gens… Ça ressemble à quoi, une de tes journées ? Tu es la première que je rencontre. Je ne savais même pas que des femmes pouvaient exercer ce métier… Sans vouloir te vexer.

Oh, son métier, c'était traquer des vampires nomades qui s'approchaient trop près de Forks et les mettre en pièces avant de les brûler, puis surveiller les traces de loups-garous, leur courir au derrière, les vaincre, et espérer qu'il n'en vienne plus d'autres alors que c'était toujours le cas, puis patrouiller durant des heures, être humain ou loup en alternance, vivre en promiscuité complète avec la meute, nuits et jours, à tel point que même des activités comme manger, dormir et s'amuser étaient faites tous ensemble. Puis il y avait des affaires plus normales, comme faisait son père autrefois. Elle reposa la carte, après avoir choisit un truc au hasard, les yeux brillants de larmes contenus, qu'elle pu faire repartir dans les profondeurs. Pas envie de pleurer.

- Ce n'est pas vraiment une "traque". Parfois, des randonneurs ou alpinistes s'égarent, et il faut aller les chercher. J'ai appris à reconnaître certains signes et à suivre leurs traces pour les retrouver. On s'aide parfois de chiens.

Il n'y avait pas une seule trace d'ironie dans sa voix, bien qu'elle s'amuse intérieurement à se voir flairer toute la forêt sous forme de loup pour retrouver un promeneur inconscient. La méthode avait le mérite d'être très efficace, le seul truc gênant est qu'ils devaient transporter des vêtements entre leurs dents.

- Pour les andouilles de toute à l'heure, ils avaient juste jeté nos affaires plus loin, c'est tout, c'était très simple. Sinon, je me serais battue.

Le serveur arriva au même moment et prit leurs commandes. Leah dit ce qu'elle voulait, faisant tourner sa montre entre ses doigts. D'un seul coup, elle se sentit épuisée. Elle pourrait aussi se poser à Seattle pour le reste de la nuit et repartir demain matin. Pas envie de retourner si vite à la Push, pas envie de recevoir les regards accusateurs de Seth ou de qui que ce soit. Envie de rien, sauf celle de vomir et de pleurer dans son coin. Envie de se sentir vivante, comme avant sa première mutation.

- Une journée de boulot, c'est surveiller les forêts pour voir si aucun incendie ne se déclare, prévenir les déplacements de certains animaux, afin de baliser les sentiers des randonneurs, pour leur éviter de croiser des ours ou des pumas. Je fais de la prévention pour eux, souvent. Sinon, il faut patrouiller, surveiller, donner des indications aux forestiers, retrouver les inconscients qui ne font pas gaffe aux règles... On chasse certaines bêtes dangereuses, parfois.

out cela était vrai, après tout, mais ce n'était que la partie "douce" du travail. Voilà autre chose qu'elle haïssait. Devoir mentir sans cesse. Ne jamais pouvoir être elle-même. Tout cacher, même à sa propre mère, mentir, dissimuler, trahir... Si l'enfer existait, elle y avait gagné sa place depuis longtemps.

- Au fait, tu fais des études de quoi ? Puis j'espère qu'on pourra encore s'amuser, t'es une des rares que je connaisse qui se prenne pas trop la tête. Et ça fait du bien de voir des gens comme ça de temps en temps.
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MessageSujet: Re: Un air de fête à Ohana   Un air de fête à Ohana EmptyDim 29 Juin 2014 - 17:49

[N'hésite pas si t'as besoin de réacs après, j'ai essayé de te donner de quoi répondre mais pour la suite, ça dépend de toi :p]

Leah – Ce n'est pas vraiment une "traque". Parfois, des randonneurs ou alpinistes s'égarent, et il faut aller les chercher. J'ai appris à reconnaître certains signes et à suivre leurs traces pour les retrouver. On s'aide parfois de chiens.

Oh. D’accord, vu comme ça, les choses étaient plus claires. Vanessa écoutait attentivement ce que lui disait Leah même si cette dernière semblait… triste. Quelque chose, dans sa voix, sa façon de se tenir, ou peu importe ce que c’était, mais quelque chose dégageait une tristesse. Ou était-ce de la lassitude ? L’Espagnole était incapable de le dire et ne comptait, d’ailleurs, pas faire la remarque à son amie du soir. Elles étaient ici pour se changer les idées, non ? Pour s’amuser ? Si Leah était mélancolique, ou triste, ou un quelconque sentiment de ce genre, Vanessa l’aiderait à bien terminer sa soirée.

Leah – Pour les andouilles de toute à l'heure, ils avaient juste jeté nos affaires plus loin, c'est tout, c'était très simple. Sinon, je me serais battue.

Et ça, Vanessa n’en doutait pas une seconde. Elle lui sourit franchement tandis que le serveur prit note de leurs commandes, les surveillant toujours du coin de l’œil. Eh oh, de l’air, elles allaient parfaitement bien ! L’étudiante dit ce qu’elle voulait en lui jetant un regard noir qui voulait tout dire. Pas question qu’il vienne les plomber, elles voulaient profiter de ce qui restait de leur soirée et être tranquilles. Alors, un peu d’air, les deux jeunes femmes étaient responsables, vaccinées, savaient se défendre et n’avaient pas volé de vêtements ou fait de conneries, elles. Sauf si l’on considère que prendre un bain de minuit est, en soi, une connerie, sachant qu’il n’y avait personne dans les environs sinon elles et cette bande de gamins voleur de vêtements.

Leah – Une journée de boulot, c'est surveiller les forêts pour voir si aucun incendie ne se déclare, prévenir les déplacements de certains animaux, afin de baliser les sentiers des randonneurs, pour leur éviter de croiser des ours ou des pumas. Je fais de la prévention pour eux, souvent. Sinon, il faut patrouiller, surveiller, donner des indications aux forestiers, retrouver les inconscients qui ne font pas gaffe aux règles... On chasse certaines bêtes dangereuses, parfois.

« On chasse certaines bêtes dangereuses »… Ceci expliquait cela. Leah avait cette carrure et cette force grâce à son métier, c’était plus clair que jamais. Face à elle, Vanessa faisait pâle figure avec ses études qui la destinaient à siéger derrière un bureau toute la journée, à chercher la petite bête dans chaque dossier, le moindre petit défaut. A côté de la jeune garde forestière, il s’agissait d’une vie au calme, un « métier pépire » comme ils disaient. C’était bien ça, l’expression ? Ou pipère… Mipère… Bref, un métier tranquille.

Quant à ce qui avait poussé Leah à exercer ce métier, Vanessa ne jugeait pas utile de lui demander. Généralement, du moins c’est ce qu’elle pensait, ce genre de métier se passe de génération en génération. Si elle vivait à la Push Indienne, Leah devait être une Indienne, n’est-ce pas ? Peut-être était-ce un cliché, mais l’Espagnole voyait les Indiens comme étant fort tournés vers la nature, à tout écouter, tout protéger, tout préserver. Par conséquent, son lien avec son métier était plus qu’évident. Seulement, ce qui l’était également était que Leah n’avait pas l’air très enthousiaste à exercer un tel métier…

Leah – Au fait, tu fais des études de quoi ? Puis j'espère qu'on pourra encore s'amuser, t'es une des rares que je connaisse qui se prenne pas trop la tête. Et ça fait du bien de voir des gens comme ça de temps en temps.

Vanessa sourit à nouveau à Leah, hochant la tête. Bien sûr, elle sera toujours disponible pour sortir ! L’Espagnole ne refusait jamais de faire la fête, ne loupant jamais une occasion de s’amuser. Après tout, le travail pompait déjà beaucoup d’énergie, les études aussi. Alors, pourquoi rester coincée chez soi en refusant de prendre du bon temps ? Peu importe sa réputation tant qu’elle vivait sa vie à fond ! Elle répondit donc à Leah d’un air enjoué :

Vanessa – Bien sûr, compte sur moi pour sortir si jamais l’envie t’en prend un jour ! J’étudie le droit, j’ai commencé en Espagne et continué en France. Complètement à l’opposé de toi, en somme… Mon maître de stage m’avait bien dit que j’allais devoir courir, mais c’est loin d’être le genre de course que, toi, tu fais.

Le serveur les interrompit, leur apportant les boissons qu’elles avaient commandées. Bon, au moins, il était rapide. Cependant, Vanessa ne put s’empêcher de remarquer qu’il évitait promptement son regard, comme si elle lui faisait peur. Roh, c’est bon, pour un petit regard noir ? Elle l’avait vexé, le pauvre petit ? Prenant son café, humant l’odeur amère qui en émanait, Vanessa fit une grimace et décida de ne pas le boire tout de suite. Elle détestait cela, mais il fallait admettre que ce mélange dégueulasse avait au moins le mérite de bien réveiller lorsqu’il était bien fait. Et, dans ce « bar », c’était le cas.

Faisant tourner distraitement sa cuillère dans la tasse, Vanessa jeta un coup d’œil à Leah. Elle ne pouvait pas la laisser rentrer aussi tard, dans cet état… Seulement, comment le lui dire sans passer pour une femme avec des élans surprotecteurs ? En plus, avec les études qu’elle faisait, bonjour le cliché que risquait d’avoir Leah. Bon, allez, autant de lancer ! A vrai dire, l’Espagnole n’avait pas l’habitude de réfléchir avant de proposer de telles choses, et cela lui avait joué des tours à maintes reprises. Mais, avec Leah, aucun risque. Non ?

Vanessa – Dis, pourquoi tu ne resterais pas chez moi cette nuit ? En toute amitié, hein ! Mais tu n’as pas l’air très en forme. En vérité, je te trouve complètement… comment vous dites… aplatie ? Je t’assure que ça ne me dérange pas.

Vanessa eut un nouveau sourire avant qu’un énorme fracas retentit à l’entrée du bar. Une bande était en train de se battre, renversant tout sur son passage, répandant des débris de verre çà et là. L’Espagnole ne put s’empêcher de sourire en voyant la réaction des responsables du bar, devant dissimuler sa bouche de sa main pour ne pas paraître impolie. La « bande » était, en fait, deux filles qui se disputaient, se hurlaient dessus, s’arrachaient d’énormes touffes de cheveux. Ouch, ça devait faire mal, ça.

Fille n°1 – Tu me l’as volé ! Rends-le-moi !

Fille n°2 – Pas question, JE l’ai payé, JE le garde ! C’est MON rouge à lèvres !

Fille n°1 – Il est plus beau sur moi, t’as de grosses lèvres immondes qui ne te servent qu’à te payer ta nourriture !

Fille n°2 – C’est ça, t’es jalouse parce que c’est moi que ce type a abordée !

Vanessa fit les gros yeux en entendant cela, reportant son regard vers Leah pour vérifier qu’elle avait bien entendu, qu’elle n’hallucinait pas. Elles… se battaient… pour du rouge à lèvres ? Du. Rouge. A lèvres ? Un garçon qui avait abordé l’une et pas l’autre ? Du rouge à lèvres… Et elles comparaient les garçons à de la nourriture ? Les filles étaient, à présent, lancée dans une roulade qui renversait les tables sur son passage, faisant reculer les quelques clients déjà installés dans le bar. Vanessa, elle, ne bougea pas d’un pouce car elle savait que les filles n’auraient pas le temps d’arriver jusqu’à leur table. Et l’Espagnole avait raison. A peine quelques instants après cette pensée, deux gros costauds du bar vinrent séparer les filles qui continuaient à agiter leurs jambes et leurs bras tels des fauves, les sortant de l’endroit aussi vite qu’elles y étaient entrées. Désignant l’endroit par lequel les deux folles venaient de sortir d’un geste de la main – son coude appuyé sur la table –, Vanessa reprit, sur le ton de la conversation avec un sourire amusé :

Vanessa – C’est toi qui parlais d’amusement ? Promis, je ne te volerai pas ton rouge à lèvres, je crois que tu l’emporterais largement sur moi. Alors, t’en dis quoi ?
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Leah Clearwater
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MessageSujet: Re: Un air de fête à Ohana   Un air de fête à Ohana EmptySam 5 Juil 2014 - 17:59

Vanessa affirma son accord pour des éventuelles sorties futures, ce qui la sortit un peu de sa morosité. En effet, trouver quelqu'un qui voulait bien de vous pour des nuits délurées sans aucune prise de tête et loin de tout était exactement ce dont elle avait besoin. Une amie qui ira faire la fête avec elle, boire jusqu'à en être malade, danser jusqu'à oublier tout le reste, et ne parler que de choses tout à fait normales. Plus de loups, de vampires, de loups-garous, et de monstres hurlant à la Lune. Juste une fête, la nuit, du flirt, à boire, à manger, et aucun souci devant soi ni derrière. Elle ne put s'empêcher de sourire en s'imaginant filer régulièrement loin de la Push, sans dire où elle se rendait, se vidant la tête sur sa moto ou courant sous forme de loup. Arriver à Seattle et devenir une autre, l'espace d'une soirée.

- Bien sûr, compte sur moi pour sortir si jamais l’envie t’en prend un jour ! J’étudie le droit, j’ai commencé en Espagne et continué en France. Complètement à l’opposé de toi, en somme… Mon maître de stage m’avait bien dit que j’allais devoir courir, mais c’est loin d’être le genre de course que, toi, tu fais.

Le droit. Voilà bien une matière que Leah n'étudiera jamais. Elle était trop agitée pour tenir longtemps assise sur une chaise sans bouger, même pour travailler. Sa nature exigeait qu'elle se dépense, qu'elle coure au grand air dans des terrains souvent inaccessibles pour un être humain ordinaire. Vivre. Elle voulait juste vivre ! Était-ce trop demandé ? Maintenant qu'on lui avait tout pris, tout volé, maintenant qu'on avait piétiné celle qu'elle était avant, maintenant qu'il ne lui restait plus rien, pourquoi ne pourrait-elle pas tout faire pour garder la tête hors de l'eau ? Elle ne réagit même pas lorsque le serveur déposa sa tasse de café devant elle, les yeux dans le vague.

Elle se sentait plus vivante lorsqu'elle courait, en louve, dans la forêt. La vitesse, la vitesse qu'elle adorait. La vitesse qui lui permettait de se vider la tête, remplissant ses poumons d'air brûlant, la propulsant plus vite que jamais. Et il y avait eu cette fameuse histoire... Elle évitait d'y repenser, en règle générale, car cela replongeait Seth et toute la meute dans des rages folles qui pouvait durer des jours. Il y avait eu ce vampire. Elle avait trop bu, oui, au moins trois fois plus que ce soir, avec Vanessa. Et elle s'était donnée à l'ennemi, sans aucune honte. La joie féroce de goûter à un plaisir interdit, la satisfaction d'envoyer au diable toutes les règles qui ont brisé son existence, le désir charnel... Ce jour-là, elle s'était sentie libre et heureuse, vivante, plus vivante que tout.

Où était-il passé ? Elle ne l'avait jamais revu après cela, et s'étonnait d'ailleurs qu'ils ne soient pas entre-tués au lieu de faire l'amour. Leurs odeurs respectives avaient dû les dégoûter tous les deux d'essayer de mordre l'autre pour le vaincre. Mais elle avait dû tomber sur un original, malgré tout. Il avait su la faire frissonner, lui faisant découvrir des sensations totalement inconnues pour elle. Au final, c'était assez ironique. C'était un ennemi mortel qui lui avait pris sa virginité, et elle y avait pris du plaisir. Un vampire. Quel âge avait-il ? De toute façon, maintenant qu'elle y songeait bien, avoir couché avec un homme qui était peut-être assez vieux pour être un de ses ancêtres n'était pas si gênant.

- Dis, pourquoi tu ne resterais pas chez moi cette nuit ? En toute amitié, hein ! Mais tu n’as pas l’air très en forme. En vérité, je te trouve complètement… comment vous dites… aplatie ? Je t’assure que ça ne me dérange pas.

Oh, cette fille était très sympa. Elle fut touchée de l'attention. Par contre, ça se voyait tant que ça qu'elle était "aplatie" ? Elle n'avait pourtant absolument rien dit, et n'était même plus soûl. Enfin soit, ça n'avait aucune importance. Elle ne se considérait pas comme vraiment déprimée, même si beaucoup diraient le contraire. Enfin, le principal était de pouvoir prolonger cette sortie, et de retarder le moment où elle devra voir la tête des autres. Elle était assez âgée pour que sa mère ne s'inquiète pas si elle ne rentrait que demain, et elle n'avait pas envie de prévenir qui que ce soit d'autres, pas même Seth qui serait bien capable d'essayer de lui faire la morale.

Elle allait répondre lorsqu'il y eut du grabuge à l'entrée du bar. Deux filles qui se criaient dessus et s'étripaient... Divertissant, mais elle était tout de même un peu blasée. Quand on passait ses journées à chercher des traces de loups-garous et à combattre la nuit venue, une banale dispute ou bagarre humaine ne parvenait plus à vous tirer de votre torpeur. Elle but plutôt une longue gorgée de café, les yeux fermés, laissant les filles hurler tout à leur aise. Le spectacle ne dura guère longtemps car deux gorilles vinrent séparer et jeter dehors les furies. Bon débarras, leurs cris auraient finis par la fatiguer, et Leah, très colérique, pourrait faire très mal à deux fragiles petites humaines si elle s'y mettait avec de la bonne volonté. Elle reposa sa tasse, alors que Vanessa s'accoudait à la table.

- C’est toi qui parlais d’amusement ? Promis, je ne te volerai pas ton rouge à lèvres, je crois que tu l’emporterais largement sur moi. Alors, t’en dis quoi ?

Leah parvint à lui sourire sincèrement, tout en jouant avec son papier de sucre, le faisant tourner entre ses doigts très fins.

- Je n'ai pas de rouge à lèvre, mais je serais ravie tout de même d'une pause avant de rentrer chez moi.

Elle termina son café, échangeant des banalités avec Vanessa. Elle n'était pas épuisée, loin de la là, mais se poser un peu lui ferait tout de même du bien. Elle était toujours sur les nerfs, toujours stressée, toujours "aplatie", limite déprimée. Elle avait besoin de se baigner de temps en temps dans un environnement normal. Alors qu'elles terminaient leurs consommations, elle parla plus en détail de la réserve où elle vivait, décrivant un peu l'endroit et la façon d'y vivre. Elle n'avait pas honte d'avouer qu'elle était Indienne, après tout.

Un peu plus tard, elles ressortirent du café, leurs sacs sur l'épaule, dans la nuit totale. Il devait être tard... Leah leva la tête pour regarder le ciel rempli d'étoiles, et plissa les yeux pour déterminer l'heure, selon leur position. Presque quatre heures du matin. Heureusement qu'elles étaient en week-end, Leah s'en serait voulue de rendre Vanessa malade pour ses cours. Elles marchèrent pour se rendre à son appartement, dans la rue encore illuminée et très animée.

- Tu as des frères et sœurs ?

- Oui, un frère et une sœur, tous les deux plus jeunes que moi. Mais nous ne sommes pas vraiment en... bon terme depuis que je suis partie. C'est un peu particulier, on va dire. Et toi ?

- J'ai un petit frère. On s'entend bien, mais on ne se comprend plus.

Elle n'ajouta rien de plus. La famille était un sujet sensible chez toutes les deux. Elle s'effaça pour laisser Vanessa déverrouiller la porte de son appartement, une fois arrivées à destination. Un appartement classique, comme Leah aurait voulu y habiter si elle avait eu une vie ordinaire. Un appartement bien entretenu, où traînait des affaires ça et là. Elles discutèrent peu avant de se mettre à dormir. Vanessa lui arrangea un lit dans le canapé, et éteignit vite la lumière. Leah eut un peu de mal à s'endormir, mais sombra finalement. Et rêva longuement de ce beau vampire qui avait su la faire vivre, durant quelques heures.

Ce fut sa montre qui la réveilla, en bipant lorsque sonna neuf heures du matin. Elle gémit, encore très endormie, avec une légère nausée. Se redressant, elle s'étira doucement, et mit cinq bonnes minutes avant de reconnaître l'endroit où elle se trouvait. Ah oui, Seattle, fête, soirée, Vanessa, baignade, café, nuit... Se penchant, elle remarqua alors son portable qui clignotait. Et gémit à nouveau en voyant une bonne trentaine de messages, de son frère et de la meute. Juste un de sa mère qui lui recommandait de ne pas boire avant de reprendre sa moto et conduire. Les autres messages n'étaient que harcèlement pour savoir où elle était et ce qu'elle foutait.

Elle entendit Vanessa se lever à son tour. Reprise par l'agacement et la colère, Leah lui fit signe pour lui dire bonjour et tapota furieusement un numéro, celui de la maison de sa cousine Emily. Ce fut Paul qui répondit le premier, mais Sam lui prit très vite le combiné. Elle ne lui laissa pas le temps d'en placer une et lança directement.

- Ouais, c'est moi. Considérez-tous que je suis partie sur la Lune et oubliez-moi ! On peut pas avoir la paix, juste dix minutes ?

Elle raccrocha aussi sec et se leva pour de bon en soupirant. Pas possible d'être autant surveillé, ils voulaient tous l'achever ? Démolir les morceaux qui restaient ? Écrabouiller ce qui n'était pas encore détruit ? Vanessa la rejoignit avec une tasse, dégageant une odeur suspecte. Elle la prit et la remercia, se frottant le dos pour en chasser les courbatures.

- Ta famille ?

- Ouais, au sens large. C'est quoi ce truc ?

- Contre la gueule de bois. C'est un remontant, je me suis dit que tu en aurais besoin. T'inquiètes pas, le mien chauffe aussi, mais en voyant ta réaction... J'ai préparé une deuxième tasse.

Elle sourit légèrement, puis prit son petit-déjeuner avec elle, se remontant peu à peu. Elle prenait tout son temps, n'ayant aucune envie de goûter à l'accueil qu'on lui réservait. Elle avait bien le droit de vivre, elle aussi ! Et elle les emmerdait tous. Après le petit-déjeuner, elle rassembla et rangea ses affaires, jetant son sac sur son dos.

- Je t'ai laissé mon numéro de portable, on se reverra bientôt j'espère.

- Je ne compte pas te laisser toute seule avec eux ! Si tu as besoin d'un peu d'air, n'hésite pas.

Elle sourit et fit la bises à sa nouvelle amie avant de partir. L'air pur acheva d'éclaircir les idées de la jeune louve. Cette sortie lui avait fait un bien fou, mais toute bonne chose à une fin. Elle grimpa sur sa moto et repartit, filant de nouveau vers son monde de monstre et de légendes.
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