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Tensions internes, contrebande, révolte qui gronde... A Amestris, la paix n'est jamais la bienvenue.
 
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 Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]

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MessageSujet: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptyVen 23 Mai 2014 - 16:31

Le commissariat bruissait de son agitation habituelle. Une femme se balançait d'avant en arrière sur sa chaise en attendant qu'on vienne la chercher, pour qu'elle puisse déposer une plainte pour un vol avec effraction. Un adolescent se faisait sermonner pour avoir roulé bien trop vite en scooter et avoir risqué un accident. Un alcoolique chantait quelques chansons grivoises dans la cellule de dégrisement avec des hoquets réguliers qui venaient interrompre son vacarme. Plus loin, une de ses collègues se battait au téléphone avec un avocat qui ne voulait plus venir voir son client tant qu'il ne sera pas disposé à être "plus aimable". Amusé, il l'écouta en coin, jusqu'à ce qu'elle finisse par crier que soit il se ramenait, soit elle le foutait lui-même en cellule pour entrave à la justice, avant de raccrocher furieusement.

Il secoua la tête, puis reprit son propre travail, s'y plongeant. Ce commissariat était devenu son second foyer, sa maison, l'endroit où il passait énormément de temps. ne fois, Sue lui avait même dit en riant qu'il allait devoir choisir entre son travail et elle, mais qu'il en pouvait pas laisser les deux dans le même lit. Il leva le regard vers la petite photo d'elle, scotchée à l'écran d'ordinateur. Auparavant, il y avait une photo de Bella, dans un beau cadre, mais voyant que cela ne lui attirait que des regards de pitié et des murmures compatissants, il avait fini par l'enlever, la photo était maintenant sur sa table de nuit.

- Charlie, tu viens déjeuner ?

- Attends, j'arrive.

- Pas besoin de se presser, marmonna un autre collègue en pinçant le nez, prêt à entrer dans la cuisine à l'arrière du bâtiment. Si c'est James qui nous a fait son espèce de ragoût immonde, on va tous finir à l'hôpital pour empoisonnement.

- T'exagères, c'était pas si mauvais, la semaine dernière.

- Ouais, quand on aime le brûlé !

Charlie esquissa un maigre sourire et les suivit. Il ne participait plus à ce genre de conversations ou aux blagues faites pour se charrier entre collègues. Il avait l'impression de glisser dans le monde sans que plus rien ne l'atteigne. La suite de la journée se fit dans la même veine, et comme prévu ce jour-là, il débaucha un peu plus tôt, quittant le commissariat sous le regard compatissant de ses collègues. Passant chez le fleuriste, il récupéra la grosse gerbe de fleurs qu'il avait commandé deux jours plus tôt, puis se mit ensuite en route vers le cimetière. Se garant derrière, il y entra lentement, les fleurs dans les bras.

- Bonjour minou, murmura-t-il lorsque le chat errant du quartier vint se frotter contre ses jambes au passage.

Il poursuivit sa route, tête baissée pour affronter le vent. Il marchait lorsqu'il aperçut une silhouette, près de la tombe de sa fille, et s'arrêta tout net. C'était une jeune femme de dos, mais qu'il aurait reconnu entre mille. Sa gorges s'assécha brutalement et les larmes lui montèrent aux yeux. Il eut un hoquet étranglé, lâchant la gerbe au sol.

- Tu es un fantôme ? demanda-t-il dans un souffle.

Il n'arrivait pas à y croire C'était impossible, et pourtant, il n'était quand même pas devenu complètement fou ! Il la voyait, elle était là, c'était elle, ça ne pouvait être que elle. Ou il avait des hallucinations ? Il... Il reprit son souffle, tremblant violemment, ayant l'impression qu'on venait de le remplir d'une lave brûlante. Mais c'était elle. C'était sa fille. C'était son bébé ! Plus pâle que jamais, tendue, mais c'était elle. Les larmes coulaient, toujours plus abondantes, toujours plus chaudes.

- Pap... Un fantôme ? Heu... Oui. Je voulais venir plus tôt mais je n'ai pas pu...

Son bébé ! Un immense sourire perça à travers ses larmes et il s'approcha ne titubant, vint près d'elle. Et la serra dans ses bras. Il toucha un corps gelé, plus dur que dans ses souvenirs. Oui, oui, évidemment qu'elle était froide, puis qu'elle n'appartenait plus à ce monde. Mais elle était là. Elle était descendue sur terre pour le voir. Son bébé, sa petite fille. Il la serra aussi fort que possible, pleurant toujours, tremblant.

- Je t'aime, dit-il dans un chuchotement étranglé.

Il avait l'impression d'être plongé dans une illusion, ou dans un rêve. Mais elle était là, elle était prêt de lui. Elle s'éloigna tout à coup un tout petit peu, alors que lui décidait que si c'était un rêve, il voulait y rester plongé jusqu'à la fin de ses jours.

- Je... Je t'aime aussi. Ecoute, je... Désolée de t'avoir abandonné, mais je ne t'oublie pas, jamais.

Elle mit la gerbe sur sa tombe, alors qu'il la contemplait. Elle était plus belle que de son vivant, mais c'est normal, à présent, sa fille est devenue un ange ! Il savait qu'elle gagnerait une place au paradis, elle avait toujours été si douce et attentive, elle le méritait. Il la reprit à nouveau dans ses bras, plus doucement, la berçant comme lorsqu'elle était toute petite et avait fait un cauchemar. Il l'embrassa sur le front, longuement, caressant son visage du bout des doigts. Bien que le froid glacial de la mort ne la tienne, elle restait sa petite fille, son enfant.

- Je savais que tu allais devenir un ange, mon trésor ! Tu es si belle. Et tu es revenue, ici... Tu es là... Tu n'imagines pas à quel point cela me rend heureux ! Combien de temps peux-tu rester avant de devoir remonter au ciel, ma chérie ? Puis-je te parler ?

- Combien de temps ? Je... Je l'ignore, je risque d'être rappelée à n'importe quel moment. Mais... Je... Je t'écoute.

Était-il le seul à la voir ? Était-ce une hallucination où il s'inventait les paroles de sa fille ? Il avait plutôt envie de croire qu'elle était un ange. Un bel ange descendue sur terre. Il sourit de plus belle et la serra à nouveau contre lui, fou de joie de la revoir. Il devait profiter de ce temps merveilleux pour lui parler, la câliner, l'embrasser, la serrer dans ses bras, lui montrer enfin tout son amour paternel, tout ce qu'il n'avait pu lui dire alors qu'elle vivait.

- Il faut que je sache, ma puce. Lors de... Lors de cet accident, qui t'a tu.. Qui t'a emmenée là-haut. As-tu souffert ? Dis-moi ? Était-ce un coup choc ou as -tu souffert ? Je dois le savoir, cette question me hante depuis des mois ! Tu n'as pas eu mal, j'espère ?

Il s'éloigna un tout petit peu et prit son visage en coupe pour la regarder, la dévorant des yeux.

- Pourquoi as-tu encore voulu le suivre ? Comment c'est passé l'accident ? u n'avais pas à terminer ta vie ainsi... Tu étais si jeune...
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MessageSujet: Re: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptyMar 27 Mai 2014 - 21:33

Bella posa son regard sur la photo de Charlie et elle qui ornait sa table de nuit. Etre si proche de lui et ne pas pouvoir le rassurer, le voir, lui dire qu’elle allait bien et qu’elle était toujours en vie la rendait malade. Elle l’avait accepté, oui, elle avait compris que cela mettrait en danger la vie de son père car il risquerait de tout apprendre. Mais de là à ne plus y penser du tout, il y avait de la marge. Les choses s’étaient compliquées et l’ambiance était tendue en permanence, Bella avait l’impression d’avoir une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête, une épée risquant de s’abattre et de tout anéantir en une seconde.

Cette impression lui nouait la gorge, lui tordait le vendre, et lui donnait envie de vomir. Comment faire pour arranger tout cela ? La jeune vampire ignorait ce qu’ils devaient faire, ce qu’elle devait faire pour les aider. Elle voulait, ça oui, mais comment ? Attendre que le temps fasse passer les choses… Non. Elle avait fait son possible avec Carlisle, lui avouant même qu’elle lui faisait confiance, allant jusqu’à le tutoyer alors qu’elle n’avait jamais fait cela depuis qu’elle vivait avec les Cullen.

Mais, pour l’instant, ce n’était pas ce qui la préoccupait le plus. Bella avait eu des échos de l’état de Charlie par les autres, par les rumeurs, elle avait déjà observé les alentours de Forks sans jamais se faire voir. Bien sûr, les autres l’ignoraient, pas question de se faire engueuler, elle ne faisait pas de mal… Personne la voyait, et elle ne voyait personne – ou presque. Alors, où était le mal ? Seulement, après avoir remarqué une inscription particulière au mur de son ancien lycée, Bella ne cessait de se demander à quoi devait ressembler sa tombe. C’était peut-être malsain, oui, mais mettez-vous à sa place. Vous devez vous faire passer pour mort, la curiosité ne vous piquerait donc jamais ? A défaut de pouvoir clamer haut et fort que non, on n’est pas mort…

Décidant sur un coup de tête d’aller sur sa tombe, Bella laissa un mot à Edward en disant qu’elle était allée chasser. Au moins, il ne s’inquiéterait pas et la décision était assez soudaine – du moins, elle l’espérait – pour que la jeune mère puisse aller au cimetière sans être rattrapée par quelqu’un d’autre. Il pleuvait des cordes et Charlie n’y était pas, elle en était sûre. Juste deux minutes, pas une de plus. Deux minutes pour voir, et elle s’en irait.

Ne prenant pas la voiture pour disparaitre facilement, au cas où, Bella se dirigea donc vers le cimetière de Forks, dissimulée à l’abri des regards. Une fois sur place, elle trouva rapidement sa tombe… Sa tombe. Ce mot sonnait étrangement à ses oreilles. Comme pour être sûre d’être toujours vivante, Bella se sentit obligée de se toucher les bras, les mains, même le visage, avant de reporter à nouveau un regard déchiré sur sa propre tombe. S’agenouillant devant, elle murmura :

Bella – Je suis désolée, Papa… Je n’avais pas le choix…

Et c’était cela, le plus horrible. Tout avait été très vite, trop vite. Ce complot contre les Cullen, Edward l’attrapant au coin d’un bâtiment et lui annonçant qu’ils devaient partir, mais qu’il ne voulait pas l’abandonner. La Villa complètement vide en l’espace de quelques minutes, les documents brûlés, les meubles aussi. Ses valises. Tout avait été si vite… Elle n’aurait jamais dû venir ici. C’était une mauvaise idée. Les souvenirs la frappaient de plein fouet, aussi fort que la culpabilité l’étouffait en cet instant précis.

Charlie – Tu es un fantôme ?



… Charlie ? Me***. Erreur. Grossière erreur. Paniquant, Bella réfléchit à toute vitesse, se relevant le plus lentement possible et essayant de paraitre la plus normale possible. Se remémorant tout ce que lui avait dit Carlisle sur le comportement à avoir en étant face à des humains, elle modéra sa respiration, cligna des yeux une fois, deux fois, sans aller trop vite. Ses yeux… Ils allaient être dorés. Tant pis. Elle était plus pâle que jamais, figée, ne remarquant qu’après que son père – son père… - avait laissé tomber des fleurs par terre. Qu’est-ce qu’elle devait dire, au juste ? « Excuse-moi, je ne suis pas morte et je suis un vampire, tu dois d’ailleurs le devenir maintenant » ? C’est alors qu’elle réfléchit aux paroles qu’il avait prononcées. Un fantôme. Non… Elle pouvait ? C’était, à présent, sa seule chance de survie… Leur seule chance de survie… Se reprenant, alors que son père pleurait comme jamais, Bella répondit :

Bella – Pap... Un fantôme ? Heu... Oui. Je voulais venir plus tôt mais je n'ai pas pu...

Un sourire éclaira les traits de son père, apaisant quelque peu la douleur que ressentait Bella. Il se rapprocha d’elle, titubant, et… la serra dans ses bras. Ce contact était inattendu, inhabituel. D’accord, Renesmée était humaine, mais son père… Son père ! Curieusement, l’odeur du sang ne la dérangeait même pas, tant elle était choquée. Son père. Elle se trouvait face à son père, dans ses bras. Le visage qu’elle avait contemplé sur une photo depuis plus d’un an était à quelques centimètres d’elle. Pour l’instant, Bella bénissait le fait de ne plus pouvoir pleurer. Il pleurait toujours, tremblait plus que jamais, sans la lâcher. Et finit par lui chuchoter des mots qu’ils se disaient rarement, bien trop rarement, lorsqu’ils vivaient ensemble…

Charlie – Je t’aime.

Bella devait halluciner. C’était possible ? Elle savait qu’un vampire le pouvait, depuis qu’elle avait vu Jane, mais la situation était différente. C’était son père. Son père était là, elle était dans ses bras… Tâchant de se reprendre et de maîtriser sa voix – sûrement devenue rauque, d’ailleurs –, Bella s’éloigna de quelques centimètres pour ramasser les fleurs et la déposer elle-même sur sa propre tombe. Était-elle en train de rêver ?

Bella – Je... Je t'aime aussi. Ecoute, je... Désolée de t'avoir abandonné, mais je ne t'oublie pas, jamais.

Telles étaient les paroles qu’elle avait toujours voulu lui dire. Quitte à devoir se faire passer pour un fantôme, autant dire ce qu’elle avait toujours regretté. Ce moment, Bella l’avait imaginé, avait joué la scène des heures durant sans y croire une seule seconde. D’accord, ce n’était pas tout à fait ce à quoi elle avait pensé… D’accord, elle devait apparaitre en tant que fantôme, pour son propre père. Mais si cela lui permettait, à lui, de tourner la page, où était le mal ? Si cela lui permettait d’atténuer la douleur qu’engendrait une telle perte, encore une fois, où était le mal ? La seule chose à laquelle Bella devait veiller, à présent, était de ne pas se griller et de ne pas mentionner de faits ayant eu lieu après sa mort. C’était tout. Oui, elle risquait gros, mais au point où elle en était…

Charlie la prit alors dans ses bras, à nouveau, la berçant comme lorsqu’elle était petite. Bella ne dit rien, profitant simplement de ce contact qu’elle ne connaitrait plus avant un moment, elle en était sûre. Son père… Elle voulait apaiser sa peine, le convaincre de tourner la page, lui prouver qu’elle allait bien, « là-haut », et qu’elle était en sécurité. Que tout allait parfaitement bien, qu’il devait laisser les Cullen tranquilles et qu’ils n’y étaient pour rien. Et, surtout, qu’il ne cherche pas de réponses. Lorsqu’il l’embrassa sur le front, tenant son visage, Bella sentit son cœur se serrer tant la peine qu’elle y lisait semblait grande. Tout cela, c’était à cause d’elle…

Charlie – Je savais que tu allais devenir un ange, mon trésor ! Tu es si belle. Et tu es revenue, ici... Tu es là... Tu n'imagines pas à quel point cela me rend heureux ! Combien de temps peux-tu rester avant de devoir remonter au ciel, ma chérie ? Puis-je te parler ?

Bella – Combien de temps ? Je... Je l'ignore, je risque d'être rappelée à n'importe quel moment. Mais... Je... Je t'écoute.

Et pas seulement qu’au sens figuré… Bella savait qu’elle allait se prendre l’engueulade du siècle en rentrant, mais elle savait aussi que tant qu’elle restait ici, elle ne risquait rien. Les Cullen ne pouvaient venir au cimetière. Si quelqu’un débarquait ? Elle disparaitrait, confirmant à Charlie qu’il avait eue « une hallucination » ou qu’il avait vu un fantôme. Disparue comme elle était venue. Elle planifiait tout, restant aux aguets, prête à fuir si elle entendait des bruits de pas. Prudence est mère de sûreté, dit-on…

Charlie – Il faut que je sache, ma puce. Lors de... Lors de cet accident, qui t'a tu... Qui t'a emmenée là-haut. As-tu souffert ? Dis-moi ? Était-ce un coup choc ou as-tu souffert ? Je dois le savoir, cette question me hante depuis des mois ! Tu n'as pas eu mal, j'espère ?

Un… Coup choc ? Si elle avait souffert ? Ah oui… L’accident de voiture. Sa gorge se serra davantage, elle eut presque envie de se laisser tomber dans les bras de son père en disant qu’elle était toujours envie, qu’elle n’était pas un fantôme, mais se ravisa. Pas de bêtise. Il s’éloigna un peu, lui prenant le visage en coupe sans la quitter des yeux. Elle soutint son regard, feignant l’aisance alors qu’elle était plus que sur ses gardes en réalité. Pas de bêtise. Pas de bêtise. Pas de bêtise. Il en allait de la vie de son père. Elle-même s’en fichait, mais celle de son père… Elle fuirait si elle voyait la moindre personne rôder dans le coin, disparaissant comme elle était venue, et s’arrangerait pour lui laisser un message s’il le fallait. Il croyait à son fantôme… Était-il si malheureux que cela, au point de croire à une telle chose ?

Charlie – Pourquoi as-tu encore voulu le suivre ? Comment s'est passé l'accident ? Tu n'avais pas à terminer ta vie ainsi... Tu étais si jeune...

Bella resta silencieuse un bref instant, cherchant la manière la plus adéquate et la plus prudente de répondre aux questions de son père. Elle se doutait qu’elles étaient importantes, qu’il voulait une réponse claire qui lui permettrait de dormir sur ses deux oreilles, à nouveau. Mais comment expliquer qu’elle aimait Edward ? Comment dire à Charlie qu’elle l’aimait, en dépit de tout ce qu’il lui avait fait subir ? Elle ne pouvait lui dire la vérité, mais peut-être pouvait-elle tenter de disculper les Cullen. Peut-être…

Regardant son père un long moment, mémorisant ses traits tant qu’elle le pouvait, Bella poussa un soupir en se mordant les lèvres. Par quoi devait-elle commencer ? Comment répondre à une telle question ? Déjà, la première. Si elle avait souffert… Techniquement, oui, mais pas à cause de l’accident. Mais inutile de le lui dire, cela. Le regardant dans les yeux pour lui assurer sa franchise, Bella répondit doucement :

Bella – Déjà, je sais que tu ne me croiras pas, mais je te demande de me faire confiance et d’avoir l’esprit ouvert. D’accord ?

Autant mettre les choses à plat. Toute personne censée sait que la personne décédée, si elle le pouvait, ne dirait jamais avoir souffert en mourant. Elle chercherait à rassurer, à dire qu’elle est bien là où elle est, que tout va bien. Charlie ne faisait sûrement pas exception à la règle, raison pour laquelle Bella voulait le prévenir directement. Qu’il lui fasse confiance, c’était tout ce qu’elle voulait. Elle reprit, regardant toujours Charlie dans les yeux :

Bella – Je n’ai pas souffert. Pas une seule seconde, tout a été… Très rapide. C’était un carambolage, la camionnette ne nous a pas vus et… Enfin, voilà. Mais je n’ai pas souffert. Ensuite…

Bella marqua une brève pause, réfléchissant. Comment expliquer qu’elle avait suivi Edward parce qu’elle l’aimait ? Comment expliquer que tout cela n’était qu’un coup monté, et rien d’autre ? Du calme. Réfléchir.

Bella – Je l’ai suivi parce que je l’aimais… Je sais que tu as du mal à le croire, mais je le croyais innocent, je le savais innocent. Toute cette histoire, cette… c’était un coup monté. Edward est venu me trouver en me le disant et tout s’est très vite enchaîné. Je les croyais, Papa. Toi aussi, au fond de toi, tu dois les croire. Tu connais le père d’Edward, tu sais qu’il est bon médecin. D’accord, tu n’aimes pas Edward mais… Entre nous, quel père aime l’homme qui sort avec sa fille ?
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MessageSujet: Re: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptySam 28 Juin 2014 - 18:00

Combien allait-on lui offrir avant de rappeler Bella là-haut ? Charlie, qui n'avait jamais cru à un seul truc de religion, ne serait-ce qu'une seule fois dans sa vie, se rendait à présent compte ) quel point il s'était trompé ! Dieu lui avait accordé de revoir sa fille, elle était devenue un ange, un très bel ange, et était venue le voir, ici, dans ce cimetière, devant cette tombe sur laquelle il avait tant pleuré. Elle était là, et son cœur battait si vite que cela en était douloureux. Il avait tant imaginé que cela arrive, s'était tant répété les mots qu'il pourrait lui murmurer, lui dire encore et encore à quel point il l'aimait, combien il aurait voulu être un meilleur père pour elle ! Il avait fait des erreurs, comme tout un chacun, mais tout ce q'il désirait, plus que tout, c'était son bonheur. Son unique enfant, son bébé. Il la chérissait plus que tout, depuis le jour où il l'avait prise pour la première fois dans ses bras, à la maternité, minuscule mais vivace, s'agitant contre lui dans sa petite couverture bleue ciel. Le bleu l'avait toujours mise en valeur.

Elle releva ses magnifiques yeux chocolats, aussi beaux que les avait Renée. Renée... Disparue, décédée comme leur fille, avec Phil et leur enfant. La mort les avait touché durement, plus fort qu'il n'aurait pu le croire. Renée était-elle devenue un ange, elle aussi ? Était-elle devenue si froid et si belle ? Elle avait dû être dévastée de voir sa fille là-haut, mais Charlie espérait plus que tout que dorénavant, elles aient une vie de paix, longue et heureuse. Pas de souffrance ni de maladie. Elles devaient être heureuse ! Sa pauvre petite, son bébé, disparue à dix-huit ans... Elle n'avait encore rien connu, rien vécu ! Elle n'avait pas connu l'université, ni le mariage et les enfants, ni rien. Trop jeune, beaucoup trop jeune. Il renifla doucement, le cœur en miettes.

– Déjà, je sais que tu ne me croiras pas, mais je te demande de me faire confiance et d’avoir l’esprit ouvert. D’accord ?

Donc elle avait souffert... Elle ne le lui dira pas, elle ne l'avouera pas, mais il avait compris. Il retint un frisson, ne pouvant s'empêcher d'imaginer son corps coincé dans la ferraille d'une voiture, ensanglanté, tordu, le visage exprimant la souffrance et la peur. Ses yeux s'écarquillèrent durant une seconde. Son bébé ! Le monde était cruel, plus que tout, et s'il tenait le conducteur qui lui avait ôté la vie... Qu'il roule comme un fou s'il le veut mais qu'il se tue seul ! Seul ! Et pas sa fille... Qu'il ait épargné sa fille. Elle était trop jeune ! Il aurait voulu que cette scène soit rejouée et que lui meure à sa place. En tant que père, il le fallait. Mais c'était trop tard. Elle avait disparu, et il restait là, avec ses souvenirs.

– Je n’ai pas souffert. Pas une seule seconde, tout a été… Très rapide. C’était un carambolage, la camionnette ne nous a pas vus et… Enfin, voilà. Mais je n’ai pas souffert. Ensuite…

Nous ? Oh... Il baissa la tête, meurtri et honteux d'un seul coup. Bien après les faits, on avait prouvé l'innocence du docteur Cullen et de son fils, un peu tard car leur fuite sonnait comme un désaveu. Et aujourd'hui, il apprenait qu'Edward était mort avec sa fille... S'il en voulait au jeune homme, il se sentit honteux d'avoir continué à en vouloir au père alors qu'il avait enduré la même souffrance que lui. Pourquoi tout avait-il dû se passer ainsi ? Pourquoi ?! Edward et Bella... Ils étaient morts. Morts. Les Cullen n'auraient pas dû quitter la ville ainsi, et lui n'aurait pas dû détester autant Edward. C'était uniquement de sa faute, alors. S'il n'avait pas eu un tel comportement, sa fille serait toujours en vie. Il crut qu'il allait s'évanouir en réalisant ça, au bord de la crise de nerfs.

– Je l’ai suivi parce que je l’aimais… Je sais que tu as du mal à le croire, mais je le croyais innocent, je le savais innocent. Toute cette histoire, cette… c’était un coup monté. Edward est venu me trouver en me le disant et tout s’est très vite enchaîné. Je les croyais, Papa. Toi aussi, au fond de toi, tu dois les croire. Tu connais le père d’Edward, tu sais qu’il est bon médecin. D’accord, tu n’aimes pas Edward mais… Entre nous, quel père aime l’homme qui sort avec sa fille ?

Et ils étaient morts... Morts... Il reprit Bella dans ses bras, pleurant et tremblant. Il avait tué sa propre fille. Il l'avait tué en refusant qu'elle soit heureuse avec Edward. Et non seulement il l'avait tué elle mais il avait aussi tué Edward. Il avala douloureusement sa salive, les yeux brûlants, sachant quelle souffrance devaient ressentir Mr et Mrs Cullen. La culpabilité le rongeait de l'intérieur comme un acide puissant qui dévasterait tout.

– Je suis tellement désolé, murmura-t-il. Je sais que ça ne répare rien... Je sais que les parents d'Edward doivent m'en vouloir à mort...

S'il pouvait leur dire... A quel point il s'en voulait... Il n'avait pensé qu'à lui depuis le début, plus mauvais père que jamais, et voilà ce qui était arrivé. Le décès de deux jeunes gens. Sa propre fille et son petit ami. Par sa faute. Il ferma très fort les yeux, retenant un spasme de douleur. Ce faisant, il remarqua que l'odeur de sa petite fille avait un peu changé, était plus forte maintenant, et plus douce. Elle était sans doute plus heureuse là-haut, sans lui... Pourquoi était-elle descendue le voir après ce qu'il lui avait fait subir ?

– T'en vouloir à... ? Mais... Non, Papa, s'il te plaît, il faut que tu...

Elle lui frotta le dos, et il se rendit compte qu'il s'accrochait quasiment à elle. Il était lâche, craignant de la voir disparaître alors qu'il était responsable de tout cela.

– Si je suis venue, c'est pour te montrer que je vais bien. Que nous allons bien. Nous sommes ensemble, et Carlisle et Esmée sont... Je veux que tu vives heureux. Que tu continues à vivre, Papa. Que tu ne t'inquiètes plus, que tu ne culpabilises plus à ce point.

Lui vivre heureux alors qu'il les avait tué ? Elle pensait toujours à elle avant les autres, même dans la mort. Il aurait voulu tout oublier, mais il fallait vivre avec cette réalité. Pouvait-il se racheter une conduite ? Tout faire pour qu'elle soit de nouveau fière d'être sa fille ? Faire en sorte qu'elle n'ait plus honte, et ne se sente pas obligée de lui mentir pour le rassurer.

– Carlisle et Esmée sont quoi... ? Ne me dis pas joyeux, on ne peut pas être bien après la mort d'un enfant...

– Ils sont ensemble et savent qu'Edward est heureux... Je sais que ça peut te sembler bizarre, mais nous leur avons parlé pour les rassurer aussi et... Avant moi, il était malheureux. Ils ne le voyaient jamais sourire, jamais "vivre". Maintenant, d'une certaine manière, c'est le cas...

Charlie eut un hoquet, oscillant entre le rire nerveux et le sanglot. Se redressant, il entraîna sa fille vers un banc tout proche et s'assit avec elle, avant de la reprendre contre lui. Il tenait à en profiter avant qu'elle ne disparaisse, à lui offrir ces attentions et ces moments qu'il n'avait pas su lui donner de son vivant. Le vent s'était un peu calmé, et il l'embrassa sur le front avec tendresse, un peu rasséréné, mais la gorge toujours serrée.

– Je vis à la Push, maintenant, murmura-t-il. Avec Sue et ses enfants, Seth et Leah. Je l'aime beaucoup... On vit ensemble même si rien ne nous lie officiellement.

Ni mariage ni quoi que ce soit, en effet. Couple libre et bien réel, entre deux être qui avaient connu la même peine et qui s'étaient trouvés. Il éprouvait le besoin de conter à Bella ce qui s'était passé, de ne pas la laisser dans l'ignorance. L'arbre au-dessus d'eux les recouvrait de son ombre, et il ôta sa veste pour l'en recouvrir avant de l'attirer contre lui, oubliant qu'elle ne pouvait plus avoir froid.

– Lorsque tu as disparu, et que Renée et sa petite famille ont eux aussi été tués dans un accident, j'ai cru devenir fou...

Dire cela n'était pas une sinécure. Il avait frôlé le suicide, ne s'alimentant quasiment plus, dormant mal, et s'étonnait encore aujourd'hui de ne pas avoir terminé dans un hôpital psychiatrique. Billy, Sue, ses amis, ses collègues, tous s'étaient relayés auprès de lui. Il n'avait plus jamais été le même homme par la suite. Les premiers mois, les visages de sa fille et de son ex-femme hantaient chacune de ses pensées, chacun de ses songes, chacun de ses cauchemars. Il courait derrière elles dans une grande pièce noire, puis les voyait disparaître toutes les deux. A jamais. Bella eut un air choqué, et il réalisa avec un frisson que, peut-être, elle ne savait pas.

– Renée est... Tous ? Je... Je l'ignorais. Je... Je suis désolée, j'aurais dû rester avec toi, ne pas t'abandonner comme je l'ai fait.

Il secoua la tête et la câlina, pleurant encore doucement.

– Lors de leur voyage en Italie. Un accident après avoir quitté Rome... Mais ne t'en fais pas, je suis sûr qu'elle est devenue aussi belle que toi. Même Phil et ta petite sœur.

Il ferma les yeux, alors que Bella avait un sourire un peu crispé. Un petit silence s'installa, durant lequel il se contenta de savourer la présence de sa fille.

– Je suis désolée que tu n'auras jamais connu l'université. Tu ne te seras jamais mariée, tu n'auras pas eu d'enfants...
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MessageSujet: Re: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptySam 5 Juil 2014 - 15:00

Charlie – Je suis tellement désolé, murmura-t-il. Je sais que ça ne répare rien... Je sais que les parents d'Edward doivent m'en vouloir à mort...

Les parents d’Ed… Hein ? Son père l’avait reprise dans ses bras en pleurant et tremblant. Bella ne comprenait pas du tout, pour le coup. Qu’avait-elle donc dit ? Ses paroles avaient, pour seul but, de le rassurer et d’apaiser sa tristesse, pas de le faire culpabiliser ! En cet instant précis, plus que jamais, la jeune femme aurait voulu qu’Edward soit à côté d’elle pour lui dire où elle avait gaffé. Pour l’aider, au moins un peu. Voir son père et devoir agir comme un fantôme était plus dur que tout…

Bella – T'en vouloir à... ? Mais... Non, Papa, s'il te plaît, il faut que tu...

Réalisant ce qui avait fait dire cela à Charlie, Bella sentit une vague de culpabilité croître en elle. Elle frotta le dos de son père, le sentant s’accrocher littéralement à elle. Sa gorge se serra davantage, l’aidant à ignorer la brûlure qui grandissait. Elle réfléchissait à toute vitesse, ne voulant pas aggraver la situation alors qu’elle était restée pour tenter de l’améliorer. « Nous »… « Nous »… Elle avait dit « Nous » ! S’insultant mentalement de tous les noms, Bella amorçait une tentative de rattrapage. Les Cullen étaient sûrement déjà au courant de tout, pas question de les mettre davantage en danger ou de donner un motif supplémentaire à certaines personnes pour l’engueuler. Une fois rentrée, elle doutait qu’elle aurait envie de parler à qui que ce soit.

Bella – Si je suis venue, c'est pour te montrer que je vais bien. Que nous allons bien. Nous sommes ensemble, et Carlisle et Esmée sont... Je veux que tu vives heureux. Que tu continues à vivre, Papa. Que tu ne t'inquiètes plus, que tu ne culpabilises plus à ce point.

Charlie – Carlisle et Esmée sont quoi... ? Ne me dis pas joyeux, on ne peut pas être bien après la mort d'un enfant...

Bella retint une grimace et poussa un soupir, n’ayant pas pensé que son père insisterait sur la partie de phrase qu’elle avait « oubliée ». En réalité, elle avait peur de mêler ses beaux-parents, cette rencontre et cette discussion résultant d’une bêtise dont elle était entièrement responsable. Qui plus est, elle voulait éviter de devoir rendre des comptes à qui que ce soit, ayant déjà bien assez à faire en cet instant précis pour se sortir de ce mauvais pas. Improvisant toujours, pensant chacun de ses mots assez vite pour Charlie de manière à ce que cela soit naturel – cependant, un vampire ne se serait pas laissé avoir –, Bella reprit :

Bella – Ils sont ensemble et savent qu'Edward est heureux... Je sais que ça peut te sembler bizarre, mais nous leur avons parlé pour les rassurer aussi et... Avant moi, il était malheureux. Ils ne le voyaient jamais sourire, jamais "vivre". Maintenant, d'une certaine manière, c'est le cas...

La réaction de Charlie laissa sous-entendre qu’il avait cru sa fille. Bon, une gaffe de rattrapée. Attention pour la suite, maintenant ! Elle n’osait pas partir, ne voulait pas s’en aller, voulait profiter autant qu’elle pouvait du temps qui lui était accordé avec son père. Bien entendu, elle surveillait toujours les alentours, prête à partir en coup de vent au moindre bruit suspect signalant quelqu’un dans les environs. Mais jusqu’ici, aucun signe, tout était calme.

Bella se laissa entraîner avec son père jusqu’au banc le plus proche, s’asseyant à ses côtés dans ses bras. C’était étrange. Une sensation bizarre qu’elle n’aurait jamais crue possible jusqu’à maintenant. Lorsqu’il l’embrassa sur le front, son estomac se serra, sa gorge, et elle regretta de ne plus pouvoir pleurer. Personne, en dehors d’Edward, n’avait eu de tels gestes depuis… longtemps. Pas comme cela, du moins.

Charlie – Je vis à la Push, maintenant, murmura-t-il. Avec Sue et ses enfants, Seth et Leah. Je l'aime beaucoup... On vit ensemble même si rien ne nous lie officiellement.

Au moins, il était heureux. Du moins, il avait réussi à refaire sa vie et à ne pas rester isolé… Sue, Seth et Leah avaient réussi à l’aider là où Bella avait échoué et n’avait fait que l’enfoncer. Son seul départ ne l’aurait sans doute pas trop touché, mais avec Renée quelques semaines après… Elles avaient été cruelles. Elle avait été cruelle. Mais quelle autre solution aurait-elle eu ? Sans les Cullen, Bella serait morte à l’heure qu’il est. Et, comme ils le lui avaient dit à maintes reprises, elle aurait dû disparaître tôt ou tard… Bella serra ses bras sur elle-même, remarquant que Charlie lui avait mis sa veste sur les épaules. Geste inutile, mais extrêmement touchant.

Charlie – Lorsque tu as disparu, et que Renée et sa petite famille ont eux aussi été tués dans un accident, j'ai cru devenir fou...

Bella ne put rien dire dans un premier temps, une violente envie de tout lui dire la prenant soudainement. Elle ne devait pas craquer, absolument pas. Sinon, elle signait la mort de son père. Se focalisant sur cette seule pensée, selon laquelle Charlie aurait souffert pour rien, Bella s’obligea à réagir naturellement. Autrement dit, comme si elle apprenait la mort de sa mère, sa demi-sœur et son nouveau compagnon à l’instant. Feignant un air choqué, elle répondit :

Bella – Renée est... Tous ? Je... Je l'ignorais. Je... Je suis désolée, j'aurais dû rester avec toi, ne pas t'abandonner comme je l'ai fait.

Au moins une chose sur laquelle Bella était sincère à cent pourcent. Elle regrettait de l’avoir abandonné, car c’est ce qu’elle avait fait. Pendant qu’elle vivait avec les Cullen, qu’elle s’épanouissait en ayant une famille, pendant qu’elle était heureuse, Charlie était malheureux et survivait comme il le pouvait. Tant bien que mal, mais plus mal que bien d’après ce qu’elle constatait. Bella était odieuse, voilà tout. Son père secoua la tête, la câlinant sans arrêter de pleurer. C’était horrible. Difficile.

Charlie – Lors de leur voyage en Italie. Un accident après avoir quitté Rome... Mais ne t'en fais pas, je suis sûr qu'elle est devenue aussi belle que toi. Même Phil et ta petite sœur.

Pour Renée, Bella en était convaincue. Quant à Phil et sa demi-sœur… Elle n’en avait aucune idée. Elle eut un sourire crispé, dissimulant sa gêne. Un accident à Rome… Un accident. Un accident provoqué par les Volturi, oui. Ils étaient partout et avaient eu toute sa famille, finalement. Il ne restait que Charlie. Charlie qui était loin de se douter de la vérité et du mal qui avait touché toute sa famille. Et Bella n’était même plus là pour l’aider, elle ne pouvait que le protéger de loin. La seule chose qui la rassurait était que Charlie vivait à la Push, protégé par les Quileute et qu’aucun vampire ne s’aventurait jamais là-bas. Il était au cœur de l’histoire et n’en savait rien. Intérieurement, Bella bénissait les Quileute et leur en serait éternellement redevable. Ils protégeaient Charlie. C’était tout ce qui comptait.

Charlie – Je suis désolé que tu n'auras jamais connu l'université. Tu ne te seras jamais mariée, tu n'auras pas eu d'enfants...

Bella ferma les yeux, s’obligeant à ne pas se figer. Paraître humaine était plus dur que n’importe quoi lorsque l’on a n’a pas eu l’occasion de s’exercer depuis un moment. Avec tout ce que les Cullen avaient vécu ces derniers temps, discuter avec un humain, dans un cimetière, semblait impossible. Plus encore lorsque cet humain s’avérait être son père. Pas de mariage, pas d’enfants… Si seulement il savait. Bella mourait d’envie de lui dire que si, elle s’était mariée, qu’elle s’appelait Isabella Cullen et qu’il était le grand-père d’une petite-fille nommée Renesmée Carlie Cullen. Mais c’était impossible. Rouvrant les yeux, serrant son père dans ses bras à son tour, Bella poussa un soupir en restant silencieuse dans un premier temps. Regardant son père avec un mince sourire, elle répondit :

Bella – Papa, ne pense pas à ça, je t’en prie… Et ne pense surtout pas que tu as été un mauvais père. Je n’ai jamais été aussi heureuse que lorsque j’étais à Forks. J’ai trouvé l’homme que j’aimais, j’ai connu l’Amour. J’ai aussi réalisé que… le beau temps n’était pas une nécessité pour être heureuse.

Tout cela était vrai. Bella ignorait ce qu’elle devait dire pour rassurer son père, pour le voir quitter ce cimetière en étant plus léger, avec une peine amoindrie et supportable. Elle voulait qu’il vive heureux comme elle vivait heureuse. Elle avait bien une idée… Une chose qu’elle ne lui avait jamais dit et qui allait peut-être le convaincre. Prenant ses mains dans les siennes, après un long moment, la jeune mère reprit :

Bella – Papa… Tu te souviens de ma dépression ? Quand Edward est parti et que tu as parlé de m’envoyer chez maman ? C’est grâce à ça que je suis « revenue »… C’est toi qui m’auras tirée de mon marasme, qui m’auras fait revivre, qu’Edward me pardonne de dire ça mais il le sait. Pendant ces longs mois, c’est toi qui étais là, qui me prenais dans tes bras alors que je hurlais pendant la nuit. Papa… Tu n’es pas un mauvais père. C’est moi qui ai été une mauvaise fille. Déprimer des mois pour un garçon… Je n’étais pas solide, et tu m’as aidée. Tu ne m’as pas abandonnée. Il faut bien dire que je ne t’ai pas facilité la tâche.

Bella finit en souriant. Elle priait pour qu’Edward ne lui en veuille pas. Ils avaient eu une discussion à propos de toute cette histoire, ils avaient tout réglé lorsqu’ils s’étaient retrouvés après des mois d’absence. Mais le principal concerné, celui qui subissait son état durant ces longs mois, n’avait jamais été remercié comme il se devait. Charlie n’avait jamais eu droit à une discussion avec sa fille, n’avait jamais vraiment su le fin mot de l’histoire – si ce n’est qu’Edward et elle étaient de nouveau ensemble et filaient le parfait amour. Regardant leurs mains puis son père, Bella rajouta :

Bella – Je sais que tu seras en sécurité à la Push, que tu ne risques rien et que tu vivras paisiblement. Donc, dans un sens, ça me rassure. Ecoute-les. Sue et ses enfants sont adorables et je sais que tu seras heureux avec eux. Et puis, elle sait cuisiner.

La cuisine… La seule véritable tare de Charlie, en fin de compte. Bella eut un petit rire en terminant sa phrase. Oui, il serait bien avec eux.
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MessageSujet: Re: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptyDim 3 Aoû 2014 - 19:34

C'était un des points que Charlie supportait le plus mal, dans toute cette histoire... Que l'on ait volé à sa fille chacun des instants les plus précieux de sa vie. Il aurait voulu la voir aller à la fac, entendre sa voie vibrante de joie au téléphone lorsqu'elle aurait obtenu un examen important, la voir revenir durant les vacances de Noël, la tête pleines de nouvelles idées, la voir partir en vacances avec les nouveaux amis qu'elle se sera fait à la faculté, l'écouter des heures disserter sur les joie set les problèmes de la vie étudiante. Il aurait voulu la voir devenir femme, puis lui annoncer un jour qu'elle se mariait. Il aurait voulu lui tendre le bras pour la conduire à l'autel. Il aurait voulu voir son ventre s'arrondir, jour après jour, de l'enfant qu'elle aurait pu porter. Il aurait voulu pouvoir se rendre à la maternité, les bras chargés de fleurs éclatantes, et la voir avec un bébé dans le creux des bras. Il aurait voulu vieillir en la voyant traverser à son tour toutes étapes de la vie.

Mais elle n'aura rien eu de tout cela. Elle était décédée à l'âge du lycée, elle était partie pour l'autre monde avant d'avoir pu connaître tout ce que celui-ci a à offrir. C'était horrible, à ses yeux. Il avait tout perdu, et aurait supplié les Dieux à genoux pour échanger sa place avec celle de Bella. Qu'il meure, et qu'elle vive, puisqu'il fallait absolument ôter une vie. Elle devait grandir, vieillir, continuer. Elle devait avoir ce dont la mort l'avait privé... Il voulait qu'elle connaisse tout de cela, qu'elle soit heureuse. Il ne dit rien, remuant ses sombres pensées. Sa petite fille... C'était trop tard à présent. Elle était partie, et aucune de ses larmes ne lui rendra la vie.

– Papa, ne pense pas à ça, je t’en prie… Et ne pense surtout pas que tu as été un mauvais père. Je n’ai jamais été aussi heureuse que lorsque j’étais à Forks. J’ai trouvé l’homme que j’aimais, j’ai connu l’Amour. J’ai aussi réalisé que… le beau temps n’était pas une nécessité pour être heureuse.

Son cœur se serra brusquement, mais il se força à sourire. Donc elle avait été heureuse juste parce qu'elle avait rencontré Edward, pas parce que lui avait réussi à lui donner le sourire. Elle avait détesté Forks, depuis le tout début, comment avait-il pu imaginer une seule seconde qu'elle pourrait se plaire dans sa maison, chez lui ? Avant son arrivé, il avait tout préparé avec un soin maniaque, mais quelle importance... Il l'avait entendu pleurer dès la première nuit. S'il n'y avait pas eu Edward, elle serait sans doute repartie chez sa mère au bout d'un mois. Il ne savait pas comment la combler, comment la faire sourire. C'était peut-être parce qu'il était lui-même comme cette ville : froid, pétrie d'idées idiotes, et incapable d'aimer comme il le faudrait. Il se demanda comment Carlisle avait fait, de son côté. Comment avait-il vécu tout cela, sachant qu'il avait adopté chacun de ses enfants ? Et aujourd'hui... Aujourd'hui, les deux étaient partis.

– Papa… Tu te souviens de ma dépression ? Quand Edward est parti et que tu as parlé de m’envoyer chez maman ? C’est grâce à ça que je suis « revenue »… C’est toi qui m’auras tirée de mon marasme, qui m’auras fait revivre, qu’Edward me pardonne de dire ça mais il le sait. Pendant ces longs mois, c’est toi qui étais là, qui me prenais dans tes bras alors que je hurlais pendant la nuit. Papa… Tu n’es pas un mauvais père. C’est moi qui ai été une mauvaise fille. Déprimer des mois pour un garçon… Je n’étais pas solide, et tu m’as aidée. Tu ne m’as pas abandonnée. Il faut bien dire que je ne t’ai pas facilité la tâche.

Mais c'était à cause de lui qu'elle avait fuit avec Edward et les Cullen. Et non, ce n'était pas lui qui l'avait tiré de sa dépression, mais Jacob. Le jeune Quileute avait su la toucher, alors que Charlie se débattait sans fin chaque jour pour n'avoir ne serait-ce qu'un bref signe de vie. Même sur ça, il avait échoué, lamentablement échoué. Il se souvenait très bien de cette période, un peu trop bien, et même aujourd'hui, il ignorait toujours quels gestes avoir, quelles paroles offrir, que donner pour aider à aller mieux, à redresser la tête. Il en rêvait toujours, cherchant ce qu'il avait fait de mal pour ne pas savoir s'occuper de Bella. Pourquoi avait-elle affectée à ce point ? Il l'ignorait toujours. Aucun amour au monde ne vaut une telle dépression, ce n'est pas naturel. Pas humain, vraiment pas humain. D'ailleurs... Il retint un long soupir, chassant ces songes de son esprit. Inutile d'ajouter le ridicule au supplice déjà présent. Et pourtant. Une dépression comme ça n'était pas naturelle.

– Je sais que tu seras en sécurité à la Push, que tu ne risques rien et que tu vivras paisiblement. Donc, dans un sens, ça me rassure. Ecoute-les. Sue et ses enfants sont adorables et je sais que tu seras heureux avec eux. Et puis, elle sait cuisiner.

En sécurité... Pas humain... Dépression... Anormalité... Et les rumeurs... Personne ne pouvait se retirer du monde à ce point pour un amour d'adolescent, il faudrait que le garçon puisse exercer une véritable attraction. Une attraction qui n'était pas naturelle... Il relâcha lentement sa fille, pensif, le regard dans le vide. Le rejet qu'avait Billy et d'autres des Cullen. Il regardait Bella, l'air perdu, et presque implorant. Il eut d'un seul coup la brutale impression de ne plus la reconnaître. Il la regarda, la regarda vraiment. Elle avait les mêmes yeux que Carlisle, que Edward, que la petite Alice. Elle était si belle. Il ne la reconnaissait plus. Il avait cru la reconnaître, mais à présent... Il avait une autre impression. Un déjà-vu. Un sentiment qu'il ne reconnaissait pas, n'expliquait pas.

– Qui es-tu ? ne put-il s'empêcher de demander, la voix tremblante.

Elle sembla choquée, comme si elle ne savait plus quoi dire. Mais lui attendait. Il voulait une réponse, il devait savoir. Il devait comprendre tout ce qui s'était passé. Il n'en pouvait plus, il allait mourir lui aussi s'il ne savait pas.

– Mais... Je suis Bella, papa ! Enfin, tu me connais, comment peux-tu me poser cette question ?

Non. Non. Il ne la connaissait pas. Ou plutôt, il ne la connaissait plus. Il l'avait perdu, il s'en rendait compte à présent. Il avait tout perdu. Il s'éloigna encore sur le banc, brisé d'un seul coup. Il l'avait perdu depuis déjà longtemps, et il venait de le comprendre. Quoi qu'ait été Edward, quoi qu'il ait pu faire, Bella n'était plus avec lui depuis très longtemps. Elle était partie, partie si loin, trop loin pour qu'il puisse la toucher et la rejoindre. Elle avait disparu. Pourquoi ne s'en était-il pas rendu compte avant ? Une telle dépression, cela aurait dû l'alerter bien plus fort que ça. Il avait loupé un signal pourtant puissant, laisser passer une chose qui aurait dû lui crever les yeux.

– J'avais une fille. Et puis, un homme est entré dans sa vie, un homme particulier. Et je l'ai perdu. Elle a quitté ce monde pour entrer dans le sien. Elle s'est éloignée, de plus en plus. Tu n'es pas elle. Ma Bella n'a pas ces yeux. Elle n'est pas si prudente ni réservée.

Sa Bella n'était plus depuis longtemps. Elle était morte, en laissant la place à cette inconnue. Les larmes coulèrent à nouveau, et il hoqueta. Il avait perdu sa fille depuis longtemps sans même s'en rendre compte. Sa dépression l'avait emportée, laissant place à une autre. Et il ne l'avait pas vu. Il ne s'en était même pas simplement rendu compte ! C'était indigne, affreux, infect. Il ne méritait pas d'être père.

– Où est ma fille ?

Elle le regardait, silencieuse. Lui non plus ne disait rien, ne rompant pas ce silence très lourd, qui l'épuisait.

– Elle est là, en face de toi. Ecoute, je... D'accord, oui, j'ai changé. Mais en bien, et je... C'est toujours moi, papa, il faut simplement que tu m'écoutes, que tu me croies.

Il se leva et tituba pour s'éloigner un peu. Il retourna s'agenouiller près de la tombe blanche, pleurant sans relâche. Voilà où était sa véritable enfant. Elle était là, reposant en paix. Cette fille qui avait pris sa place ne pouvait être elle, personne ne pouvait changer à ce point.

– Pourquoi venir me tourmenter ? murmura-t-il. Laissez-moi pleurer mon enfant sans venir agiter mes espoirs. La douleur est suffisamment grande.

Il voulait s'évanouir, s'effondrer, ne plus penser à rien. Il fixait la tombe, le regard vide. Il avait si mal au cœur qu'il aurait pu en mourir sur-place. Il caressa le marbre blanc, sans plus parler, se remémorant des souvenirs heureux avec sa fille. Il se souvenait d'un très beau Noël, alors qu'elle avait quatre ans. Il se souvenait de son sourire heureux lorsqu'elle avait ouvert son cadeau, de ses yeux chocolats pétillants. Si petite et mignonne, si souriante, déjà maladroite, que l'on regardait avec une très grande tendresse. Elle était déjà si attachante, sa fille, son unique enfant. L'inconnue avait fini par se rapprocher, lentement, en tenant un bout de papier glacé.

– Je ne sais pas comment te prouver que c'est bien moi... Je suis désolée. Mais regarde cette photo. S'il te plaît...

Elle la déposa sur la tombe, alors qu'il était toujours prostré.

– Je ne suis pas morte, je l'ai juste suivi.

Il regarda la photo, complètement hagard. C'était une photo prise dans un mariage. Un mariage... Il se pencha et vit Bella, avec ses yeux chocolat, aux côtés d'Edward. Son souffle se coupa. Sa fille. Vivante. Mariée. Avec lui. Sa respiration se fit brûlante d'un seul coup, et son cœur prit une brusque accélération. Mariée. Elle avait disparue juste pour partir avec "lui". Partie, faire croire à sa propre mort, lui faire croire qu'elle était morte... Pour disparaître avec lui. Le chagrin et la colère montèrent d'un bloc et il se leva d'un bond, sa main volant pour s'abattre violemment sur la joue de Bella. Joue dure, choc qui se répercuta dans son bras et lui arracha un gémissement de douleur. Il ramena son bras contre lui en grognant, il s'était fait mal.

– Tu es partie avec lui en me FAISANT CROIRE QUE TU ÉTAIS MORTE ?! hurla-t-il se se tenant le poignet. MAIS COMMENT AS-TU PU ?! TU NE TE RENDS MÊME PAS COMPTE.... JE T'AIMAIS !! TU ES MON UNIQUE FILLE, TU COMPTAIS POUR MOI !

Il en était malade, ulcéré, hésitant encore à partir, partagé entre la peine déchirante et une colère noire. Il n'en pouvait plus, il ne respirait pas correctement.

– Je t'ai pleuré ! cria-t-il de plus belle. J'ai rêvé de toi chaque nuit ! Je n'arrivais plus à dormir, ni à manger ! Pendant que toi... Toi tu partais à l'autre bout du monde pour te marier, en me laissant croire la pire chose qui soit pour un père ! Mais qu'est-ce que JE T'AI FAIT POUR SUBIR ÇA ?! En quoi ai-je été si cruel pour que tu me fasses ça ?!

Il n'arrivait pas à y croire, à l'accepter, le comprendre. Il ne pouvait pas comprendre ! Il ne pouvait pas comprendre ou accepter que sa propre fille ait pu faire ça, qu'elle... Et elle revenait comme ça, comme une fleur, sans même dire dès le départ la vérité, le laissant croire qu'elle était un fantôme ! Pour encore plus le faire souffrir ?!

– Et aujourd'hui, tu t'amuses à me faire croire que tu es un ange ? s'étrangla-t-il. C'est si amusant, comme jeu ?! Je n'ai pas assez pleuré ta mort, pendant plus d'un an ?!
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MessageSujet: Re: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptyLun 18 Aoû 2014 - 19:20

Charlie – Qui es-tu ?

Cette question. La question que Bella avait redouté depuis qu’elle avait entendu son père arriver dans ce cimetière. Cette question qui posait tant de problèmes, qui l’avait empêchée de contacter son père, de le rassurer, de lui dire qu’elle était toujours vivante, en bonne santé, en meilleure santé qu’elle ne l’avait jamais été. D’accord, techniquement, elle n’était plus « vivante » au sens propre… Mais elle vivait d’une autre manière. Elle continuait à voir le Monde évoluer, en dehors de celui-ci, elle avait eu une fille qui grandissait. Mais jamais, ô grand jamais, Bella n’avait imaginé se retrouver face à Charlie, à devoir tout lui expliquer… Elle ne put se résoudre à tout expliquer, pas comme ça, pas sans réfléchir. Sortant de sa torpeur, elle répondit :

Bella – Mais... Je suis Bella, papa ! Enfin, tu me connais, comment peux-tu me poser cette question ?

Ses paroles lui faisaient mal. Cette situation lui faisait mal. Bella n’avait qu’une envie, en cet instant précis : s’enfuir. S’enfuir, se réfugier dans les bras d’Edward, verser les larmes qu’elle ne pouvait plus verser, prendre toute la peine de son père avec elle pour qu’il ne souffre plus. Mais c’était impossible. Elle était allée trop loin en lui parlant, elle aurait dû fuir dès le début. A présent, par respect pour Charlie, Bella ne pouvait le laisser comme cela. Et surtout, elle ne voulait le laisser croire qu’elle vivait mais séparée de lui à tout jamais… Parce qu’il finirait, tôt ou tard, par faire des recherches. Comme elle.

Charlie – J'avais une fille. Et puis, un homme est entré dans sa vie, un homme particulier. Et je l'ai perdu. Elle a quitté ce monde pour entrer dans le sien. Elle s'est éloignée, de plus en plus. Tu n'es pas elle. Ma Bella n'a pas ces yeux. Elle n'est pas si prudente ni réservée.

Bella se mordit les lèvres, serrant les poings, indifférente aux ongles qui lui entraient dans les paumes. Chaque parole lui transperçait littéralement le cœur, retirant quelque chose de précieux, quelque chose qu’elle avait conservé durant son absence de Forks avec le plus grand soin. Le pire, dans tout cela, était que son père avait raison. Charlie avait raison sur toute la ligne, mais les choses s’étaient faites involontairement, à cause des événements, et de cette fichue Loi qui leur interdisait la moindre révélation.

Charlie – Où est ma fille ?

Elle ignorait ce qu’elle devait dire. Bella n’avait, vraisemblablement, plus la force de mentir. Pas mentir alors qu’elle se trouvait face à Charlie, pas alors qu’il était effondré sur sa propre tombe à se maudire de ne pas avoir ce qui se tramait sous ses yeux. Elle s’était éloignée en tant qu’adolescente, proie d’un vampire en somme, mais la présence de son père lui manquait. Elle était épuisée, vidée intérieurement, cherchant inlassablement, désespérément, une réponse qui lui tomberait du ciel, qui l’aiderait à répondre à Charlie. D’une voix rauque, cherchant toujours les mots adéquats, Bella dit :

Bella – Elle est là, en face de toi. Ecoute, je... D'accord, oui, j'ai changé. Mais en bien, et je... C'est toujours moi, papa, il faut simplement que tu m'écoutes, que tu me croies.

Charlie se leva soudain, s’éloignant d’elle en titubant pour aller s’agenouiller sur la tombe blanche sous laquelle elle était censée reposer en paix. Bella ne savait plus quoi faire, les larmes lui brûlant les yeux alors qu’elles ne pouvaient plus couler, chaque minute de plus serrant davantage sa gorge. Elle ignorait ce qu’elle devait dire ou faire, ne voulant pas mêler les Cullen à cela, voulant reculer le plus possible le moment où elle rentrerait à la Villa, voulant éviter de croiser leurs regards noirs et les sermons qui en découleraient.

Charlie – Pourquoi venir me tourmenter ? murmura-t-il. Laissez-moi pleurer mon enfant sans venir agiter mes espoirs. La douleur est suffisamment grande.

Bella cherchait un moyen, espérait une idée, un éclair de génie pouvant rattraper tout cela. Si elle avait su que les choses se dégénéreraient à ce point, peut-être ne serait-elle pas venue sur cette tombe. Ou, au contraire, si ? Intérieurement, peut-être en avait-elle assez de mentir à son propre père, de lui infliger une telle douleur pour rien ? Elle savait ce que signifiait « avoir une fille », un enfant, un unique enfant. La seule idée d’imaginer Nessie morte était insupportable… Bella ignorait comment son père avait supporté, mais elle l’admirait pour cela. Alors, elle lui devait la vérité. Ou une partie, au moins.

Une idée vint, petit à petit, germer dans son esprit. Fouillant les poches-arrières de son jean, Bella ouvrit son portefeuille et y chercha un bout de papier. Un bout de papier qui convaincrait Charlie. Après une ou deux minutes, elle trouva ce qu’elle cherchait : la photo de mariage les représentant, Edward et elle, souriant à l’objectif, heureux. Se rapprochant prudemment de Charlie et de sa propre tombe, Bella reprit d’une voix hésitante rendue encore plus rauque à cause de sa gorge serrée :

Bella – Je ne sais pas comment te prouver que c'est bien moi... Je suis désolée. Mais regarde cette photo. S'il te plaît...

Sachant qu’il ne la regarderait pas, convaincue qu’il hallucinait, la jeune mère déposa la photo sur le marbre blanc de sa pierre tombale et s’éloigna légèrement, doucement. Tout ce qu’elle voulait, en cet instant précis, est qu’il la croie… Qu’il réalise qu’elle ne lui avait pas menti, qu’elle ne l’avait pas fait marcher…

Bella – Je ne suis pas morte, je l'ai juste suivi.

Bella resta immobile, à côté de son père, attendant une réaction, un déclic, une illumination, un regard. N’importe quoi, mais un signe de vie qui montrait qu’il la croyait. Réponse qui fut vite donnée : les battements de cœur de Charlie s’accélérèrent, alors qu’il fixait toujours la photo. Ouhlà, la colère ? C’était pas prévu, ça ! Enfin, d’un côté, c’était logique… Mais pas prévu du tout ! Avant que Bella ne le réalise, la main de son père claqua sur sa joue tandis qu’un bruit de craquement se fit entendre. Aïe. Elle esquissa un mouvement vers lui, regardant sa main d’un air inquiet. Il s’était fait mal ? Et dieu sait à quel point une gifle de ce genre peut faire mal, contre un Quileute ou un vampire… « Papa » qu’elle voulut crier resta dans sa gorge, incapable de dire le moindre mot.

Charlie – Tu es partie avec lui en me FAISANT CROIRE QUE TU ÉTAIS MORTE ?! hurla-t-il se se tenant le poignet. MAIS COMMENT AS-TU PU ?! TU NE TE RENDS MÊME PAS COMPTE.... JE T'AIMAIS !! TU ES MON UNIQUE FILLE, TU COMPTAIS POUR MOI !

La gorge de Bella se noua à nouveau, de plus en plus serrée. Elle était incapable de dire quoi que ce soit, la peine, le remords et la culpabilité l’envahissant de toutes parts. Si elle avait su, elle aurait réagi autrement. Elle avait voulu réagir autrement, mais n’avait rien pu faire… Si, elle s’en rendait compte ! Si, elle imaginait ce qu’avait ressenti Charlie, les heures durant lesquelles avait disparue Renesmée lui revenant en mémoire. Des heures longues, interminables, durant lesquelles Bella avait prié pour retrouver sa fille.

Charlie – Je t'ai pleuré ! cria-t-il de plus belle. J'ai rêvé de toi chaque nuit ! Je n'arrivais plus à dormir, ni à manger ! Pendant que toi... Toi tu partais à l'autre bout du monde pour te marier, en me laissant croire la pire chose qui soit pour un père ! Mais qu'est-ce que JE T'AI FAIT POUR SUBIR ÇA ?! En quoi ai-je été si cruel pour que tu me fasses ça ?!

Ici encore, Bella voulut répondre. Lui dire qu’il n’avait rien fait, qu’il ne le méritait pas et qu’elle avait pleuré durant des semaines. Que ce n’était que grâce à son mariage qu’elle avait retrouvé le sourire et l’envie de continuer, qu’elle avait souffert et voulu maintes fois aller chez Charlie ou le prévenir par téléphone pour lui dire qu’elle était toujours en vie. Et là… Cette discussion, ce qu’il disait était… Bella pinçait ses lèvres sans pouvoir parler, ayant envie de pleurer plus que jamais.

Charlie – Et aujourd'hui, tu t'amuses à me faire croire que tu es un ange ? s'étrangla-t-il. C'est si amusant, comme jeu ?! Je n'ai pas assez pleuré ta mort, pendant plus d'un an ?!

Bella – Ce n’est pas un jeu, papa ! Ce n’est pas amusant ! Tu crois que je n’ai pas pleuré, moi ? Tu crois que l’envie de te rassurer, de te dire que j’étais en vie, que tout allait bien, tout ça, tu crois que je ne l’ai pas ressenti ?!

Sa voix était rauque, certains sons restant bloqués dans sa gorge en en sortant avec une drôle de tonalité, dans une sorte de râle comme si Bella n’avait plus parlé depuis des siècles. Ses yeux la brûlaient, elle ignorait ce qu’elle devait dire ou faire pour convaincre son père, pour lui dire qu’elle n’avait pas eu le choix et qu’elle avait seulement voulu le protéger, lui éviter une mort certaine. Cherchant les mots, essayant de se reprendre, Bella ajouta :

Bella – Je n’ai pas eu le choix, papa… J’ai voulu te prévenir, mais si je t’avais dit quoi que ce soit, tu serais mort, et pas que toi. Je n’ai pas eu le choix… Si tu as appris ma mort, c’était pour… dans l’espoir de te faire passer à autre chose. Je ne pouvais pas te voir, et si je t’avais appelé, tu aurais cherché à me retrouver. Je… Je ne peux pas te dire toute la vérité, papa, mais je t’aime, je suis en vie. C’est tout ce qui compte, non ? S’il te plaît, je t’en supplie… Ne cherche pas plus loin. Je ne partirai plus, je…

Elle avait peur de s’avancer mais ne mentait pas. Elle ne pourrait plus l’ignorer, rester à l’écart. Si Charlie cherchait la vérité, il ne survivrait pas. Et il avait ce qu’il souhaitait, non ? Il pouvait lui parler, la voir, oublier ces périodes noires et tout ce qu’il avait connu. Mais comment le convaincre ? Comment être sûre qu’il ne risquait pas de chercher des réponses, des raisons à cet isolement ? Il y avait tant de choses qu’il ne pouvait pas comprendre… Une solution était possible, cependant. Mais l’idée d’en recourir à cette solution fit grimacer Bella d’avance. Si elle parlait aux Cullen… Poussant un soupir, la jeune femme tendit la main à son père en disant :

Bella – Je te demande seulement de me faire confiance… Viens avec moi. Viens à la Villa, tu pourras parler à Carlisle. Tu sais que j’ai du mal à parler… Et je ne veux pas te laisser comme ça alors que tu es blessé. Je ne peux pas me montrer à l’hôpital de Forks, et tu ne peux pas conduire. Alors, s’il te plaît, laisse-moi t’aider. Et je ne te laisserai plus jamais…

Par chance, Charlie accepta et Bella grimpa dans la voiture de son père, à la place du conducteur. Elle démarra un peu trop vite, par manque d’habitude, et cala immédiatement la voiture. Lançant un regard d’excuse à son père, assis à côté d’elle, elle redémarra et fila vers la Villa. Par expérience, elle sut que les Cullen attendaient déjà à l’intérieur, qu’ils avaient sans doute tout vu grâce à Alice. Aidant Charlie à sortir, Bella se dirigea vers l’entrée. Bon… Rien ne sert de reculer, après tout, maintenant qu’ils y étaient… Elle entra, suivie de son père, puis s’adressa à Carlisle en évitant franchement le regard des autres :

Bella – Je… Désolée, je ne voyais pas d’autre solution et je… Je voudrais qu’il comprenne. Puis, il s’est blessé en me… giflant et je… Voilà.
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MessageSujet: Re: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptyJeu 4 Sep 2014 - 12:19

– Ce n’est pas un jeu, papa ! Ce n’est pas amusant ! Tu crois que je n’ai pas pleuré, moi ? Tu crois que l’envie de te rassurer, de te dire que j’étais en vie, que tout allait bien, tout ça, tu crois que je ne l’ai pas ressenti ?!

Non, justement ! Non, elle n'avait pas eu cette envie ! Ou alors, pas assez fort. Pas assez fort pour agir véritablement ! Tout cela n'était que belles paroles, ce n'était que du vent ! L'avait-elle vraiment pleuré, hein ? Avait-elle pensé une seule seconde à sa famille et à ses amis lorsqu'elle était partie ?! Mais allons-y, la vie est belle, profitons-en ! Partons le plus loin possible, en oubliant tout le monde derrière soi ! Quelle importance,a près tout ?! Qu'est-ce que ça peut bien foutre, d'oublier ses parents pour partir à l'aventure en faisant croire à sa propre mort ?! Il était dégoûté, plus que dégoûté ! Elle avait eu "envie" de le rassurer, hein ? Alors ce n'était qu'une pauvre petite envie passagère, une passade ! Il l'imaginait bien, dans les bars de son mari, y penser trois secondes puis oublier ! Il ne croyait pas qu'elle l'avait véritablement pleuré ! Ou si peu que ça en devenait risible, ridicule ! Il n'arrivait même pas à comprendre comment elle pouvait oser lui balancer cela, c'était pire qu'abject.

– Je n’ai pas eu le choix, papa… J’ai voulu te prévenir, mais si je t’avais dit quoi que ce soit, tu serais mort, et pas que toi. Je n’ai pas eu le choix… Si tu as appris ma mort, c’était pour… dans l’espoir de te faire passer à autre chose. Je ne pouvais pas te voir, et si je t’avais appelé, tu aurais cherché à me retrouver. Je… Je ne peux pas te dire toute la vérité, papa, mais je t’aime, je suis en vie. C’est tout ce qui compte, non ? S’il te plaît, je t’en supplie… Ne cherche pas plus loin. Je ne partirai plus, je…

Elle n'avait aucune autre excuse ?! Le coup du "Tu serais mort si tu m'avais revu" était beaucoup trop gros à avaler ! Pourquoi ne lui disait-elle pas la vérité, tout simplement ? Pourquoi ne se contentait-elle pas d'avouer qu'elle était jsute beaucoup trop lâche pour le rappeler par la suite, ou bien qu'elle s'en foutait royalement ?! Que tout ce qui l'intéressait, c'était juste de vivre comme elle le voulait sans se soucier des autres ?! Comme si Charlie lui avait déjà interdit de prendre certains chemins de vie ! Il n'arrivait pas à y croire qu'elle avait été si égoïste... Qu'elle avait pu tout jeter comme ça sa vie comme s'ils 'agissait de déchets ! Et pire que tout, faire croire à sa propre mort. Qu'est-ce qu'il y avait de plus lamentable ?! Et voilà qu'elle essayait des excuses toutes plus minables les unes que les autres ! Elle se fichait de lui, et elle insultait la mémoire de sa mère en se comportant comme ça, car non, Renée ne l'avait pas élevée ainsi, pour qu'elle devienne une garce et une menteuse ! Il avait si honte d'elle qu'il aurait pu en étouffer sur-place "Ça", c'est ma fille ? Voilà une bien belle lignée ! Mensonge, trahison, voilà donc ce qui la définissait aujourd'hui, et cela le rendait malade.

– Je te demande seulement de me faire confiance… Viens avec moi. Viens à la Villa, tu pourras parler à Carlisle. Tu sais que j’ai du mal à parler… Et je ne veux pas te laisser comme ça alors que tu es blessé. Je ne peux pas me montrer à l’hôpital de Forks, et tu ne peux pas conduire. Alors, s’il te plaît, laisse-moi t’aider. Et je ne te laisserai plus jamais…

Il ne prit pas la main qu'elle lui tendit, se contentant de lui renvoyer un regard blessé et noir de rage. Parler à Carlisle, en revanche, était une bonne idée. Il se doutait que le docteur avait dû traverser la même chose que lui. Il suivit Bella, silencieux, ne réagissant pas lorsqu'elle cala au démarrage. Il était outré, dégoûté, il avait presque envie d'en finir. Finalement, mieux aurait valu qu'elle ne revienne jamais. Ainsi, dans son cœur, elle serait restée comme sa petite fille innocente, partie trop tôt, et qu'il avait tant aimé. Il n'aurait jamais voulu revoir cette nouvelle Bella, cet être froid et mensongère, méprisante, ne disant que des horreurs et des mensonges. Quel souhait à la con, encore, d'avoir voulu la revoir... Il détourna le regard sur la route, les dents serrées. En arrivant à la villa, il se demanda comment Renée aurait réagit en voyant ce qu'était devenue sa fille. La pauvre en aurait sûrement fait une attaque, ou aurait fondu en larmes. Il espérait qu'elle ne voyait rien de tout cela depuis la paradis. Qu'elle n'ait pas le malheur de voir la petite garce qu'était devenue Bella.

– Je… Désolée, je ne voyais pas d’autre solution et je… Je voudrais qu’il comprenne. Puis, il s’est blessé en me… giflant et je… Voilà.

Charlie croisa le regard du docteur, sans réagir pour le moment. Il se moquait bien d'être blessé, il se demandait jsute comment il pourra jamais accepter que cet être si monstrueux soit sa fille. Jamais, sans aucun doute. Jamais il ne pourra tolérer ça ! Il ne laissa le docteur regarder sa main qu'à contre-cœur, à moitié malade de rage et de chagrin.

– Mais j'ai très bien compris, merci bien. Ma fille s'est juste conduite comme la pire des garces, et encore, je reste poli !

Il ne pleurait plus, mais son ton était pire que glacial. Il ne bougeait pas non plus, droit, tendu, tout son être vibrant d'une indignation profonde. Il voudrait vomir, s'insultant d'avoir voulu revoir Bella, ne pouvant comprendre son comportement, outré des excuses minables et ridicules qu'elle avait osé lui sortir pour se justifier.

– Ne te considère même plus comme ma fille, d'ailleurs ! cracha-t-il en retournant la tête un instant vers Bella. Pas après ce qui s'est passé ! Et surtout pas après des excuses aussi lamentables que celles que tu as osé inventer ! J'ose espérer que mon fils qui va naître ne sera pas aussi abject que toi !

Il se tourna de nouveau vers Carlisle, plus que dégoûté, prêt à exploser.

– Dieu merci, Renée ne saura jamais tout cela... J'espère qu'elle ne le verra jamais.
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MessageSujet: Re: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptySam 18 Oct 2014 - 14:40

Il y a seulement un siècle, cela ne serait venu à l'aidée à aucun jeune vampire au monde... Preuve que le monde avait finalement évolué assez vite, dans leurs sociétés, pour en arriver là. Même si Carlisle ne voyait pas ce qu'il pouvait y avoir d'amusant à aller voir sa propre tombe... Alice venait de leur annoncer le petit voyage de Bella, puis avait replongé le nez dan son magazine en sifflotant. Le médecin, lui, n'avait pas réussi à prendre les choses avec le même détachement. Pourquoi donc se rendre sur une tombe que l'on savait vide, pour voir son propre nom gravé dans le marbre ? Cette "mode" ne s'était répandue chez les nouveaux-nés que depuis quelques années, une dizaine tout au plus, et beaucoup avaient du mal à comprendre ce besoin. Jamais Carlisle n'aurait eu l'idée d'aller dans le cimetière pour voir où lui-même était censé être enterré.

Peut-être était-ce dû au fait que de nos jours, la séparation est plus délicate que le passé. Changement d'époque, changement de culture... Peut-être les nouveaux-nés avaient-ils besoin de voir leur tombe pour mieux se convaincre que c'était terminé, qu'ils ne reviendront plus jamais en arrière. Ah, trouver des raisons logiques à ce comportement était vraiment un défi. Carlisle était incapable de comprendre pourquoi les tous jeunes vampires se blessaient eux-même exprès en allant sur leur tombe, en se rappelant les gens qui le sont pleuré, ou pire, en assistant à leur propre enterrement ? A quoi bon ? Quel était l'intérêt ? Une fois vampire, il ne servait à rien de regarder en arrière, à part pour ressasser ses souvenirs. Trouver un but, un objectif, était le seul moyen de ne pas devenir fou.

- Ashley, attention, dit-il doucement avec un sourire compatissant lorsqu'elle brisa le troisième objet de la journée. Imagine que tu saisis une plume, ce sera plus facile.

Elle partait chasser avec ses parents, pour la première fois depuis leur retour à Forks. Carlisle s'apprêtait à régler d'autres affaires plus basiques, comme le renouvellement des papiers d'identité, la vente de la maison en Ecosse, et autres détails, lorsque Alice se redressa si soudainement que tout le monde sursauta. Elle resta parfaitement immobile, comme une statue de glace, les yeux dans le vague, puis fit une déclaration qui les cloua tous sur-place. Carlisle soupira, très longuement, hésitant entre être blasé ou désespéré. Pourquoi s'attendait-il à un truc de ce genre... ? Décidément, il n'était pas possible de passer trois jours de suite sans avoir un nouveau problème à régler. Ce devait être une malédiction, ils avaient dû offenser un quelconque Dieu sur terre, qui se vengeait en leur pourrissant la vie. Bon. Réagir, maintenant. Il fit signe à Rose et Emmett de tout de même partir avec leur fille, inutile d'avoir une nouvelle-née dans la maison, si Charlie venait ici.

- Edward, dans ta chambre, dit-il en montrant l'escalier. Jasper, tu devras sans doute aider...

Ou éviter que quelqu'un ne pète les plombs. Dans tous les cas, mieux valait que Charlie ne tombe pas sur Edward. Mieux vaut prévenir que guérir, après tout, et cela allait créer d'autres problèmes si le shérif tentait de tirer sur Edward et que ça ne lui faisait rien. Il se rassit et attendit, alors que sa fille leur donnait d'autres nouvelles régulièrement. Bon, ça ne faisait jamais qu'un souci de plus,a près tout ! Entre les EDL, la guerre, les combats, et maintenant Charlie, la fête était complète. Il se passa un bon moment avant que Bella ne revienne enfin avec son père. Il se leva, retenant un nouveau soupir, et salua Charlie lorsqu'il entra. Bella avait vraiment l'art de collectionner toutes les catastrophes possibles et inimaginables, voire de les provoquer ! Quel besoin avait-elle eu de ce rendre dans ce cimetière ? Au beau milieu de Forks !

- Je… Désolée, je ne voyais pas d’autre solution et je… Je voudrais qu’il comprenne. Puis, il s’est blessé en me… giflant et je… Voilà.

Voilà. C'était tout ce qu'elle trouvait à dire, dans une situation pareille ? Elle ne se rendait même pas compte que la vie de son père était en jeu, ou moins son existence humaine ? Il prit sa trousse, puis examina la main de Charlie, malgré le fait q'il soit méfiant et réticent. Il avait vraiment une sale mine, comme un homme ayant traversé des siècles de misère. Il avait vieillit, ayant bien plus de cheveux blancs aujourd'hui, et son visage était creusé, sans doute à cause de la fatigue. C'était compréhensible... Carlisle avait été dans le même état lorsque Edward était parti, le laissant seul avec Esmée. Mais lui savait que son fils était en vie, quelque part, et qu'il le reverra un jour.

- Mais j'ai très bien compris, merci bien. Ma fille s'est juste conduite comme la pire des garces, et encore, je reste poli !

Carlisle serra le bandage autour de la main du shérif, silencieux pour le moment. Ils auraient pu éviter cette situation si Bella était restée tranquille ! Mieux valait que le chef Swan la croit morte et ange a paradis plutôt que de voir qu'elle était partie seule avec Edward sans pouvoir ni s'expliquer ni revenir. Ce n'était pas pour rien qu'on faisait croire à la mort des jeunes vampires ! Ainsi, non seulement plus personne les cherchait, personne ne passait sa vie à attendre le retour de son enfant ! Les liens étaient coupés d'un coup, ce qui était préférable pour tout le monde, grâce à la barrière de la mort. Cependant, cette fois, Bella avait juste détruit elle-même souvenirs et regrets. Charlie lui cria de plus se considérer comme sa fille, le tout dans un silence terrible, avant de lâcher une autre nouvelle qui fit frémir la famille. Ainsi, lui aussi allait avoir un autre enfant.

- Dieu merci, Renée ne saura jamais tout cela... J'espère qu'elle ne le verra jamais.

- Nous n'avons plus de contact avec ceux qui partent à jamais, dit-il doucement en terminant de le soigner. Je ne pense pas que les morts puissent nous voir, ou nous entendre. Chacun doit rester dans son monde, qu'il y aille par choix ou non.

Il reposa ses affaires en jetant un coup d'œil aigu à Bella. Ces mots s'adressaient directement à elle. Se redressant, il demanda très naturellement à Esmée de faire un peu de café pour Charlie, qu'il avait besoin d'un peu de réconfort. Il rajouta qu'il avait une affaire urgente à régler, pour le travail, et invita le shérif à rejoindre la cuisine, il les retrouvera plus tard. Une fois Charlie parti, il fit signe à Bella de le suivre, et l'emmena dans son bureau pour pouvoir discuter tranquillement. Une fois à l'intérieur, il referma un peu brusquement la porte et soupira, une main sur le front.

- A quoi pensais-tu ?! explosa-t-il.

- Je... Je voulais juste retourner sur ma tombe et... Je ne pensais pas qu'il viendrait ! Pas après tout ce temps...

Il leva les yeux au ciel, désespéré cette fois.

- Pas après tout ce temps ? Car si Nessie mourrait, tu cesserais d'aller sur sa tombe après un an ou deux ? Enfin, Bella ! C'est d'une irresponsabilité totale ! Cette mode ridicule d'aller voir sa propre tombe... Tu ne vois pas à quel point c'était idiot ? Et en plein jour ! Au beau milieu de Forks ! Tu veux ajouter l’inconscience à la bêtise ? Tu ne sais pas que tu mets sa vie en jeu, en ce moment même ?

Il se tut quelques secondes, le temps de se calmer, et de chercher les mots les plus adéquats pour lui faire comprendre. Si seulement elle avait été en pleine nuit... Ou ne pas y aller du tout, d'ailleurs, ce qui aurait été nettement mieux. Voir l'endroit où était censé être votre cadavre ne menait à rien, à part éprouver un peu joie morbide. Le passé est le passé, il ne servait à rien, de faire de tels liens avec ce qu'on avait quitté, que ce soit de gré ou de force. Bella fixait ses pieds sans rien dire, puis reprit finalement la parole.

- Je sais que je n'aurais pas dû faire ça... Mais j'ai improvisé, il croyait que j'étais un fantôme et... Je ne sais pas à partir de quel moment ça a dégénéré. Je n'avais pas... C'était involontaire, je ne voulais pas faire ça.

- Bella, tu ne peux pas te permettre d'improviser. Jamais. Cette vie, tu l'as choisi. Quelques mois à peine après le début de ta relation avec Edward, tu as choisi, tu as voulu devenir comme lui, pour le suivre, pour vivre avec lui. Tu savais que ce n'était pas une chose à prendre à la légère. Tu savais parfaitement qu'il te faudra faire croire à ta mort, faire croire à ta disparition. Tu savais que ta famille et tes amis allaient souffrir. Ce choix, lorsqu'on a la chance de l'avoir, on l'assume !

Il secoua la tête en soupirant, plus désespéré que jamais.

- Avec ça, qu'on soit devenu vampire de gré ou de force, faire ce genre de chose ne sert à rien. Quel besoin avais-tu de voir ta tombe ? Je ne sais pas ce qui prend les nouveaux-nés de faire ça, en ce moment, car ça ne sert à rien !

Il alla s'asseoir derrière son bureau, gardant le silence un instant après sa tirade. Puis, reprit plus lentement, laissant transparaître sa lassitude.

- Sais-tu combien de vampires au monde ont pu choisir d'être comma ça ? Vous n'êtes même pas une dizaine...
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MessageSujet: Re: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptyDim 19 Oct 2014 - 22:33

Charlie accepta de laisser Carlisle examiner sa main afin de le soigner. Bella n’osait pas le regarder et continuait d’éviter le regard des autres Cullen, sentant les reproches qui tomberaient dès que son père aurait quitté la Villa – voire, la pièce. Elle n’avait qu’une seule envie : fuir. Mais mauvais plan…

Charlie – Mais j'ai très bien compris, merci bien. Ma fille s'est juste conduite comme la pire des garces, et encore, je reste poli !

Bella se figea tant le ton qu’avait employé son père était glacial. Elle ne le reconnaissait pas, il était droit, tendu, comme si quelque chose le dégoûtait dans la pièce, comme s’il se trouvait en compagnie de la pire des crapules du monde. Il avait le même comportement que lorsqu’il était avec l’une ou l’autre de ces personnes qu’il arrêtait… Pas les petits malfrats de Forks, non, plutôt ceux de Seattle ou des environs. Mais peut-être se trompait-elle ? Peut-être était-ce juste de la colère ? Peut-être était-ce simplement le contrecoup et que son père ne lui en voulait pas au point qu’il le montrait ?

Charlie – Ne te considère même plus comme ma fille, d'ailleurs ! cracha-t-il en retournant la tête un instant vers Bella. Pas après ce qui s'est passé ! Et surtout pas après des excuses aussi lamentables que celles que tu as osé inventer ! J'ose espérer que mon fils qui va naître ne sera pas aussi abject que toi !

… Ou pas. Si Bella avait pu, elle se serait évanouie, liquéfiée sur place à cause de la surprise et de la peine. Surprise parce que son père lui balançait, de but en blanc, qu’elle allait avoir un demi-frère. En soi, cette nouvelle aurait dû la réjouir et la rassurer : cela prouvait que Charlie avait pu reconstruire sa vie, qu’il allait réussir à tourner la page et à ne plus être déprimé. Du moins, les choses se seraient passées de cette manière si Bella n’avait pas eu l’excellente idée de retourner sur sa tombe. Mais non, au lieu de cela, elle s’était sentie obligée d’aller sur sa tombe. Juste à cause de rumeurs. Des rumeurs ! Elle avait entendu certaines choses à propos de son père, oui. Mais en se montrant de la sorte dans ce cimetière, elle avait tout réduit à néant. Non, personne en dehors de Charlie ne l’avait vue… Mais Charlie était, précisément, la personne qui ne devait pas la voir.

Et maintenant, c’était fini. Son propre père la reniait, ne voulait plus entendre parler d’elle, ni même la voir. Il n’avait qu’une envie : la rayer de sa vie une bonne fois pour toutes. Bella avait définitivement perdu son père et voyait difficilement comment recoller les morceaux. C’était trop tard. Mieux valait, pour lui, qu’elle disparaisse à jamais de sa vie… Les Cullen avaient raison depuis le début : le prévenir n’aurait servi à rien. Même s’il avait su toute la vérité, il l’aurait détestée parce qu’elle avait choisi cette vie. Parce qu’elle avait choisi de tout quitter. Et Bella avait cru, naïvement, pouvoir concilier son ancienne et sa nouvelle vie malgré les avertissements. Et maintenant, elle avait perdu un des êtres qui comptaient le plus pour elle au monde.

Carlisle – Nous n'avons plus de contact avec ceux qui partent à jamais, dit-il doucement en terminant de le soigner. Je ne pense pas que les morts puissent nous voir, ou nous entendre. Chacun doit rester dans son monde, qu'il y aille par choix ou non.

La jeune femme croisa le regard de son beau-père et se crispa immédiatement, baissant le regard. Elle sentait sa gorge se serrer et éprouvait une envie irrésistible de prendre ses jambes à son cou pour aller se réfugier quelque part. Loin, très loin. Loin de cette ville, loin des Cullen, pour éviter de blesser une autre personne par mégarde. Si seulement elle avait réfléchi avant de faire quelque chose… Mais non, elle avait été stupide. Complètement stupide. Bella ignorait ce qu’elle devait faire ou dire, comment elle devait réagir.

Elle s’apprêtait à sortir, tout simplement, lorsque Carlisle demanda à Esmée d’aller faire du café pour Charlie, qu’il avait des affaires urgentes à régler. La jeune vampire, de son côté, grimaça, sentant que « les affaires urgentes » la concernaient directement… Soupçon confirmé lorsqu’il lui fit signe de le suivre. En temps normal, Bella aurait essayé de s’esquiver. Mais elle n’avait pas la force, pas le courage de riposter et se contenta de le suivre sans réfléchir. Lorsqu’ils franchirent la porte du bureau de Carlisle, ce dernier la referma un peu brusquement, ce qui fit sursauter Bella qui se crispa encore un peu plus. Elle sentait les ennuis arriver…

Carlisle – A quoi pensais-tu ?! explosa-t-il.

Ce qu’elle pensait ? A voir sa tombe, simple curiosité. Et puis, elle était inquiète pour son père à cause des rumeurs, elle se sentait coupable à cause de ce qu’elle avait vu au Lycée, elle observait les environs depuis plusieurs jours. Voilà, à quoi elle pensait. Mais Bella ne pouvait, vraisemblablement, pas dire cela à Carlisle…

Bella – Je... Je voulais juste retourner sur ma tombe et... Je ne pensais pas qu'il viendrait ! Pas après tout ce temps...

Carlisle – Pas après tout ce temps ? Car si Nessie mourrait, tu cesserais d'aller sur sa tombe après un an ou deux ? Enfin, Bella ! C'est d'une irresponsabilité totale ! Cette mode ridicule d'aller voir sa propre tombe... Tu ne vois pas à quel point c'était idiot ? Et en plein jour ! Au beau milieu de Forks ! Tu veux ajouter l’inconscience à la bêtise ? Tu ne sais pas que tu mets sa vie en jeu, en ce moment même ?

Heum… Oui, bon. C’était un petit oubli. Tout petit détail. Elle n’y avait pas pensé une seule seconde, avait foncé dans le tas sans réfléchir, voulant simplement s’éclipser sans que les Cullen ne lui posent de question. Et puis, si elle était sortie en pleine nuit, ils auraient obligatoirement demandé pour y aller avec elle, non ? Ou Edward aurait voulu l’accompagner, ou… Bref, elle n’y avait simplement pas pensé, c’est tout. Cette option n’avait pas effleuré son esprit ne serait-ce que quelques secondes… Ce qui accentuait l’impression de « Je suis une idiote, j’ai fait une connerie » et avait l’image d’un enfant se faisant gronder pour la connerie du siècle. Baissant la tête, Bella se borna à fixer ses pieds, ses mains, tout ce qui était au sol pour éviter de regarder Carlisle dans les yeux, et tenta une réponse :

Bella – Je sais que je n'aurais pas dû faire ça... Mais j'ai improvisé, il croyait que j'étais un fantôme et... Je ne sais pas à partir de quel moment ça a dégénéré. Je n'avais pas... C'était involontaire, je ne voulais pas faire ça.

Carlisle – Bella, tu ne peux pas te permettre d'improviser. Jamais. Cette vie, tu l'as choisi. Quelques mois à peine après le début de ta relation avec Edward, tu as choisi, tu as voulu devenir comme lui, pour le suivre, pour vivre avec lui. Tu savais que ce n'était pas une chose à prendre à la légère. Tu savais parfaitement qu'il te faudra faire croire à ta mort, faire croire à ta disparition. Tu savais que ta famille et tes amis allaient souffrir. Ce choix, lorsqu'on a la chance de l'avoir, on l'assume !

Bella baissa à nouveau la tête, sa gorge se serrant. Oui, elle le savait. Oui, elle l’avait choisi. Mais elle ne pouvait pas ignorer tout cela alors que son père était si près, elle ne pouvait pas oublier une vie entière alors qu’elle n’en était qu’à une vingtaine de kilomètres ! Bella avait seulement eu besoin de voir de ses propres yeux sa propre tombe, de ne pas s’esquiver une fois de plus, ne pas nier ce qui était en couvrant les yeux d’un voile noir pour ne rien voir. Elle entendit Carlisle soupirer mais ne dit rien, attendant la suite – parce qu’il y en avait forcément une.

Carlisle – Avec ça, qu'on soit devenu vampire de gré ou de force, faire ce genre de chose ne sert à rien. Quel besoin avais-tu de voir ta tombe ? Je ne sais pas ce qui prend les nouveau-nés de faire ça, en ce moment, car ça ne sert à rien !

Ce qui lui avait pris ? Parce qu’il voulait vraiment une réponse ? Mais elle ne pouvait pas lui dire ! C’était impossible ! Si Bella osait dire qu’elle flânait dans les environs de Forks, sans se faire voir, depuis des semaines, qu’elle avait entendu des rumeurs, qu’elle surveillait son père de loin juste par inquiétude, qu’elle était retournée sur sa tombe par curiosité… Non. Elle était fichue si elle osait dire toute la vérité. Bella leva la tête en l’entendant rejoindre son bureau, espérant que c’était terminé. Mais non, Carlisle reprit la parole d’une voix exprimant sa lassitude.

Carlisle – Sais-tu combien de vampires au monde ont pu choisir d'être comma ça ? Vous n'êtes même pas une dizaine...

La jeune vampire grimaça, réalisant ce que cette phrase signifiait. Elle avait de la chance, oui, et venait de tout gâcher en agissant ainsi. Elle venait de prouver que, malgré son choix, elle regrettait certaines choses et qu’elle n’avait sans doute pas réfléchi à l’ampleur du changement, tout ce que cela engendrerait. Bella sentait un poids immense tomber au fond de son estomac, comme si elle avait avalé une enclume qui la faisait peser des tonnes. Savoir qu’elle avait perdu Charlie, puis énervé Carlisle, qu’elle avait une discussion seul à seule avec lui… C’était trop. Sa seule envie était d’aller s’exiler dans un coin, le temps que tout cela se tasse. Néanmoins, Bella ne pouvait pas rester là, à ne rien dire, et ne pouvait pas fuir non plus. Elle répondit d’une voix rauque :

Bella – Je… Je suis désolée. Je ne sais pas ce qui m’a pris, c’était plus fort que moi et je… Enfin, j’ai… entendu des rumeurs sur Charlie et ça m’a inquiétée. J’ai juste voulu être sûre qu’il survivait, et quand j’ai vu son état…

Inutile d’être trop précise et de tout dire, de tout détailler. Dire seulement quelques détails suffisait, non ? Si Bella expliquait comment elle avait éprouvé l’envie d’aller sur sa tombe, elle répondrait à la question de Carlisle et il la laisserait partir juste après. Peut-être. Enfin, elle l’espérait. De toute manière, quitte à devoir subir un sermon, autant tout dire d’un coup plutôt que de se faire griller par la suite… Et, très sincèrement, Bella n’avait pas le courage de mentir. Elle avait seulement envie de s’enterrer quelque part, mais sûrement pas d’affronter Carlisle. Pas après tout cela. Restant dans son coin, sans bouger par peur d’être trop près de son beau-père, la jeune mère reprit :

Bella – Je me suis seulement posé des questions, c’est tout. Depuis qu’on a vu Angela à la télé, et depuis qu’on emménagé ici, j’y pense… assez régulièrement.

Bella n’était pas sûre que dire une telle chose soit une bonne idée, surtout que le sujet « Angela » avait été évité. Depuis qu’elle l’avait vue aux informations, tout s’était enchaîné et elle avait nié, simplement. Elle avait affirmé que tout allait bien, parvenant à échapper à la discussion le jour-même et les jours suivants grâce – ou à cause – de la guerre qui s’était déclenchée. Préférant ne pas rester sur ce point de discussion, Bella rajouta sur un ton beaucoup plus bas, presque dans un murmure :

Bella – Je n’aurais pas dû y aller… Charlie me déteste. Je lui ai fait du mal. Et au final, il aurait réussi à tourner la page puisqu’il aura bientôt un fils… Je suis désolée.
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MessageSujet: Re: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptyDim 9 Nov 2014 - 12:19

Carlisle n'était même pas certain qu'il y ait bel et bien dix vampires au monde qui aient choisit cette existence. Il réfléchissait, se passant en revue tous les vampires qu'il connaissait, mais avait du mal à trouver, à part Bella, qui aurait voulu cela... Dans leur propre famille, pour commencer, elle était la seule. Il n'avait pu demander leur avis ni à sa femme, ni à ses enfants. Jasper avait été contraint aussi. Alice n'était alors pas en état de riposter ou dire quoi que ce soit. Les sœurs Denali y avaient amenées par ruse. Eléazar s'était fait prendre lui aussi de force, tout comme Carmen, et même marie-Emmanuelle, paix à son âme. Garrett y était passé également sans qu'on lui demande son avis. Charlotte, idem. Peut-être que Félix... Non, même lui n'avait pas eu le choix, bien qu'il s'en soit parfaitement accommodé. Démétri, même chose. Les jumeaux, on connaissait l'histoire. Les trois frères, non, ni aucun membre de leur clan, d'ailleurs, et aucun garde. Il pensait que, peut-être, Vladimir avait eu le choix, mais il n'était plus là pour en témoigner de toute façon. Mais peu importe, tout ça pour dire qu'il trouvait effarant que, lorsqu'on avait la chance incroyable de pouvoir décider seul, on se conduisait tout de même de la sorte. Au-delà du manque profond de respect, c'était même une insulte.

– Je… Je suis désolée. Je ne sais pas ce qui m’a pris, c’était plus fort que moi et je… Enfin, j’ai… entendu des rumeurs sur Charlie et ça m’a inquiétée. J’ai juste voulu être sûre qu’il survivait, et quand j’ai vu son état…

Des rumeurs. Elle était partie sur sa tombe pour des rumeurs ? On en revenait au premier problème... Quoi qu'elle ait pu dire jusqu'ici, elle n'avait finalement jamais compris absolument tout ce qu'impliquait d'être transformée. Il la revoyait affirmer sa volonté de devenir comme eux, de vouloir suivre Edward, alors qu'au final, jamais elle n'avait réalisé, au plus profond d'elle-même, ce que ça allait impliquer. Les conséquences sur son père. Sur tous ses amis. Même sur Jacob. Elle ne l'avait pas compris, ou avait voulu ne pas comprendre, tenter de fermer les yeux, pour ne pas voir qu'une mort n'était jamais anodine, quoi qu'il arrive. Et qu'au-delà du danger auquel s'exposerait Charlie en sachant la vérité, lui révéler signifiait aussi l'obliger à vivre avec l'idée que sa propre fille pouvait l'abandonner ainsi pour entrer dans un tout autre monde et y rester à jamais. Personne ne désirait ça, quand on partait alors qu'il nous restait une famille. Il s'en voulait aujourd'hui de ne pas lui avoir fait comprendre avant ce que tout cela allait engendrer.

– Je me suis seulement posé des questions, c’est tout. Depuis qu’on a vu Angela à la télé, et depuis qu’on emménagé ici, j’y pense… assez régulièrement.

Non, elle n'avait jamais compris, et il n'avait jamais réussi à lui faire comprendre non plus. Et ce n'était pas faute d'avoir essayé, pourtant. Ils le lui avaient tous dit et répété, pendant des mois, elle avait insisté, puis tout s'était enchaîné très vite. Les différentes guerres, Nessie, les EDL... Et aujourd'hui ? Peut-être ne regrettait-elle pas d'être avec Edward, mais même si elle refusait de se l'avouer, elle regrettait le monde qu'elle avait quitté si récemment encore. Son père, Angela, tous ses amis... On ne pouvait fermer aussi facilement d'une vie paisible, dans une époque pareille, où rien ne serait venu vous perturber si un vampire ne s'était pas approché de vous. Il s'était rendu que plus en plus de vampires transformés récemment avait ce genre de problèmes, car eux n'avaient souvent rien à fuir dans leur vie humaine. Ou du moins, rien à fuir s'ils vivaient dans des pays plus "protégés".

– Je n’aurais pas dû y aller… Charlie me déteste. Je lui ai fait du mal. Et au final, il aurait réussi à tourner la page puisqu’il aura bientôt un fils… Je suis désolée.

Carlisle ne dit rien, tête baissée, appuyant le front contre ses mains, coudes sur le bureau. Que pouvait-il faire, à ce stade ? Non seulement c'était bien trop tard, mais les conséquences ne pourront plus être effacées si aisément. Il n'y avait plus rien à faire, somme toute, à part vivre avec. Il aurait dû plus insister, il le savait, comme eux tous. Non pas parce qu'il ne voulait pas d'elle dans la famille, mais parce qu'elle n'avait pas mesuré ce dans quoi elle s'engageait. Au final, cela était sans doute plus simple lorsqu'on vous imposait la transformation, et point final. Vous n'aviez pas la responsabilité, vous ne deviez pas ensuite assumer ce choix de la même façon qu'une personne qui l'aura voulu, et qui elle n'aura peut-être pas réfléchit à tout.

– Bella, soupira-t-il en relevant la tête, tu n'as jamais réalisé toutes les conséquences, tout ce que voulait dire choisir de devenir un vampire en laissant le reste derrière toi. Nous l'avons assez répété, ça n'a pas suffit, et de loin. Mais c'est trop tard aujourd'hui. Je sais que tu ne regrettes pas de vivre avec Edward, mais tu regrettes le reste, ça se voit, et tu peux te mentir à toi-même, mais pas à moi.

Il avait dit cela dans un murmura, presque détaché, alors qu'il la fixait. Que pouvait-il bien faire aujourd'hui, de toute façon ? Il ne pouvait pas revenir en arrière pour modifier le passé, ni changer ce que ressentait actuellement Charlie. Il ne pouvait rien dire de plus à Bella sur le sujet, car elle avait déjà tout entendu, et c'était à elle d'accepter de comprendre, à présent.

– C'est un problème récurrent des vampires nés dans une époque qui ne mérite pas qu'on la quitte si aisément, ou qui ont encore une famille à abandonner derrière eux. Mais que veux-tu que je te dise de plus pour que tu comprennes absolument tout, maintenant ?

Il leva la main en un geste désespéré puis se leva, avec un long soupir. Que pouvait-il ajouter ? Rien du tout. Il avait fait ce qu'il pouvait...

– Je ne peux pas modifier le passé, ni tes choix. Ni ce que pense Charlie maintenant. Tu étais prévenue.
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MessageSujet: Re: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptyDim 23 Nov 2014 - 0:19

[HJ : Dis-le si tu as besoin de réacs pour ton RP, mais pitiééé, ne hurle pas et sois compréhensif, hein ?]

Carlisle – Bella, soupira-t-il en relevant la tête, tu n'as jamais réalisé toutes les conséquences, tout ce que voulait dire choisir de devenir un vampire en laissant le reste derrière toi. Nous l'avons assez répété, ça n'a pas suffit, et de loin. Mais c'est trop tard aujourd'hui. Je sais que tu ne regrettes pas de vivre avec Edward, mais tu regrettes le reste, ça se voit, et tu peux te mentir à toi-même, mais pas à moi.

En temps normal, Bella aurait cherché à nier. Mais elle ne savait plus. Et si Carlisle avait raison ? Si, effectivement, la vie humaine lui manquait malgré elle ? Sur le moment, le choix lui semblait clair, définitif, surtout avec les Volturi qui avaient menacé les Cullen. Elle n’avait jamais eu peur de devenir vampire à cause de tout ce qui la rendait si fragile, voulant seulement être avec Edward sans craindre tout et n’importe quoi. Cette vie calme lui manquait-elle ? Le changement de monde lui avait apporté Edward, une famille, une fille, un entourage en or qu’elle n’aurait jamais espéré avoir en tant qu’humaine. L’humanité ne lui avait apporté qu’ennui et monotonie, sans cesse la même routine, les années qui passent en se ressemblant. Mais surtout, elle ne lui avait pas apporté Edward.

Pourquoi regretter sa vie humaine ? Elle avait quelques amis, oui, mais aucun ami aussi proche que les Cullen. Bella était plutôt renfermée, timide, comme vivant ailleurs constamment et ne s’était jamais sentie à sa place. Mais Charlie… Peut-être n’avait-elle pas pensé suffisamment à ce changement. Peut-être les choses s’étaient-elles enchaînées trop vite pour lui faire mesurer l’ampleur des conséquences. Lorsqu’elle avait accepté d’épouser Edward, c’était déjà un pas vers la transformation qui l’avait effrayée en même temps que rassurée. Mais ensuite… Elle n’avait pas réalisé.

Carlisle – C'est un problème récurrent des vampires nés dans une époque qui ne mérite pas qu'on la quitte si aisément, ou qui ont encore une famille à abandonner derrière eux. Mais que veux-tu que je te dise de plus pour que tu comprennes absolument tout, maintenant ?

Bella releva la tête alors que Carlisle levait la main d’un geste désespéré, se levant également avec un long soupir. Autant ses paroles étaient dures, autant cette discussion était difficile, autant son non-verbal valait mille mots… Après avoir blessé, déçu et perdu Charlie, la jeune mère avait l’impression d’avoir brisé quelque chose avec son beau-père, de l’avoir déçu lui aussi. Tout ça parce qu’elle était allée sur sa tombe. Uniquement parce qu’elle n’avait pas suffisamment réfléchi. Seulement parce que personne ne l’avait arrêtée, qu’elle n’avait rien dit et qu’elle était trop jeune…

Ce qu’elle voulait qu’il lui dise ? Mais rien. Elle ne lui demandait pas d’arranger les choses, Bella ne lui avait rien dit, rien demandé, elle s’était juste contentée de le suivre. Pour l’instant, sa seule envie était de s’isoler pour ne pas subir les regards des autres, pour éviter celui d’Edward, pour que Charlie ne soit pas obligé de supporter sa présence. Elle se mordit les lèvres, le regard dans le vide, presque heureuse de ne plus pouvoir pleurer en cet instant précis. Presque.

Carlisle – Je ne peux pas modifier le passé, ni tes choix. Ni ce que pense Charlie maintenant. Tu étais prévenue.

Bella – Je ne demande pas à ce que l’un de vous arrange tout ça…

Ces paroles avaient été lâchées dans un murmure qui exprimait à la fois toute la douleur qu’elle ressentait, sa tristesse, mais également la culpabilité. Non, Bella ne voulait pas qu’ils l’aident à arranger les choses. Tout était de sa faute. C’était à elle d’assumer, de vivre avec, quitte à déprimer pendant un moment à cause de cela. Elle n’obligerait pas les Cullen à subir tout ça et le cacherait lorsqu’ils seraient dans le coin, mais elle ne pouvait leur demander de l’aider. Regardant à nouveau ses mains, et plus particulièrement sa bague, Bella rajouta après un moment :

Bella – Je ne sais pas ce qui m’a pris… La vie humaine ne m’a rien apporté. J’étais mal dans ma peau, timide, blanche alors que je passais mes journées au Soleil. Pour moi, être transformée pour ne pas être séparée d’Edward était une évidence et l’est toujours. Mais je n’imaginais pas… Quand j’ai vu Charlie dans cet état, je…

Elle avait cédé à ses instincts d’humaine. A ce qui restait d’humanité en elle. C’était logique, et elle le savait, mais elle n’avait pas pensé à ça sur le moment pour une raison qu’elle ignorait. Et maintenant, son père la détestait… Sans doute cela était-il mieux ? Il pourra tourner la page définitivement, faire comme si Bella n’avait jamais existé. Il pourra l’oublier et repartir à zéro. Peut-être était-ce mieux ainsi, oui.

Bella – Je ne comprends pas pourquoi j’ai fait ça… Je ne cherchais pas à faire mal à qui que ce soit. Comment la vie humaine pourrait-elle me manquer ?

Bella avait posé cette question en redressant la tête et en regardant Carlisle pour la première fois depuis qu’ils étaient entrés dans son bureau. C’était une vraie question, mais elle n’était pas sûre de vouloir connaître la réponse. De toute façon, à quoi bon ? Le mal était fait. C’est pourquoi, peu de temps après sa question, la jeune femme rajouta :

Bella – Non, j’ai rien dit. C’est sans doute mieux comme ça de toute façon, non ? Charlie me déteste, il va m’oublier, recommencer sa vie et ne plus penser à moi…

Le dire à voix haute était plus douloureux que ce qu’elle pensait. Sa voix s’était brisée malgré elle et l’obligea à détourner le regard pour se concentrer sur une photo, puis un dossier, un cadre… N’importe quoi.

Bella – Est-ce que… Je peux sortir, maintenant ?

Pour éviter Charlie. Pour éviter de craquer devant Carlisle. Pour éviter les autres. Mais ça, Bella n’était pas assez folle pour le dire clairement devant son beau-père.
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MessageSujet: Re: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptyJeu 4 Déc 2014 - 10:29

– Je ne demande pas à ce que l’un de vous arrange tout ça…

Ils ne pouvaient pas, de toute façon. Ce qui était fait était fait. Donc que rajouter de plus ? Elle allait devoir vivre avec ça, vivre en sachant que quelque chose s'était brisée avec son père. Voilà bien le problème lorsqu'il vous restait encore quelque chose à vous retenir dans votre vie humaine. Si vous n'avez plus rien à perdre, si aucune famille, aucun ami, aucun espoir ne vous attend, prendre le passage n'était alors qu'un pas de plus vers soit la solitude, soit la promesse de jours plus réconfortants. C'était le cas pour Alice, par exemple, qui avait été enfermée et détruite lors de sa vie humaine, mais qui avait pu voir le soleil et l'amour en devenant vampire. Et c'était le malheur de Rosalie, qui avait absolument tout perdu, qui regrettait qu'il ne l'ait pas laissé mourir. Il en était toujours aussi désolé. Il avait cru la sauver, lui donner une autre chance. Quand à Bella... Elle était semblable à Rosalie, somme toute, même si elle n'avait pas les mêmes rêves.

– Je ne sais pas ce qui m’a pris… La vie humaine ne m’a rien apporté. J’étais mal dans ma peau, timide, blanche alors que je passais mes journées au Soleil. Pour moi, être transformée pour ne pas être séparée d’Edward était une évidence et l’est toujours. Mais je n’imaginais pas… Quand j’ai vu Charlie dans cet état, je… Je ne comprends pas pourquoi j’ai fait ça… Je ne cherchais pas à faire mal à qui que ce soit. Comment la vie humaine pourrait-elle me manquer ?

Il croisa son regard, et regretta, une fois encore, qu'elle n'ait pas tout compris. Il y avait une différence entre la vie qu'on menait adolescent et la vie adulte, plus particulièrement encore dans cette époque. Une fois à la faculté, elle aurait eu de nouveaux amis, dont certains bien plus proches qu'elle ne pouvait l'imaginer. Elle aurait eu des cours qui lui plaisaient. Elle aurait trouvé un ou des petits amis. Elle aurait appris à plus sortir, vivre, s'amuser. Elle aurait exploré le monde du travail, pris des vacances, se serait mariée, tôt ou tard. Elle aurait eu une maternité normale, plusieurs enfants. Elle aurait pu vivre en un seul endroit sans avoir besoin de se mentir ou de se cacher. Vivre sans devoir déménager avant qu'on ne remarque qu'elle ne vieillissait pas ou lorsqu'il y avait un problème. Sortir au soleil devant d'autres personnes. Avoir toute une carrière dans un endroit qu'elle aimait. Et surtout, pouvoir continuer de voir sa famille et tous ses amis, vivre à leurs côtés, et ne plus rester dans l'ombre, en retrait de l'existence, sans prendre le risque de se lier à qui que ce soit.

Elle n'avait simplement pas pris conscience de tout ce qu'elle avait perdu... Elle affirmait que la vie humaine ne lui avait rien apporté, alors qu'elle n'avait même pas eu le temps de vivre ! Et rien apporté... Donc ses souvenirs d'enfance ne valaient absolument rien ? Les moments de vacances avec ses parents ? Les fêtes de Noël où elle courrait voir ses cadeaux au pied du sapin ? Les matins où sa mère la préparait pour l'emmener à l'école en s'occupant d'elle avec amour ? Si tout cela n'était rien... Si, vraiment, tout cela n'était rien de bon, il ne comprenait pas comment une vie immobile et dans l'ombre pouvait être préférable à la vie humaine. Seule Alice pouvait rejeter ce qu'elle avait vécu, parmi eux. Mais pas Bella.

– Non, j’ai rien dit. C’est sans doute mieux comme ça de toute façon, non ? Charlie me déteste, il va m’oublier, recommencer sa vie et ne plus penser à moi…

Il l'observa un moment, retenant un soupir. C'était difficile, avec une personne née et élevée dans cette époque, surtout si elle avait vécu une existence très protégée et heureuse. Il ne voyait comment prouver à quel point la vie humaine était plus belle, face à quelqu'un qui n'avait - heureusement - pas connu certaines époques et difficultés. Ni mort, viol, drame, procès... Charlie avait passé par cela, et il n'oubliera pas. Comment pourrait-il oublier une telle histoire ? Bella pouvait le croire, si cela l'aidait à vivre, mais il espérait dans ce cas qu'elle garde à jamais cette illusion.

– Est-ce que… Je peux sortir, maintenant ?

Il lui lança un autre regard, puis détourna la tête, pensif. Il commençait à regretter de pas avoir contraint Edward dès le début entre ces trois choix : ou il la mordait de suite, ou il la tuait, ou il disparaissait pour de bon de son existence. Là, c'était de sa faute, il aurait dû remplir son rôle de chef de clan dès les premiers jours de cette histoire, sans attendre que les choses ne s'enveniment ou quoi que ce soit du même genre.

– Bella, comment peux-tu oser dire que la vie humaine ne t'a rien apporté ? Tu as une enfance heureuse et protégée, avec tes deux parents bien en vie qui se sont occupés de toi. Personne ne t'a abandonné, ni frappée ou violée. C'était une enfance qui ne valait donc rien, à tes yeux ?

Il l'observa à nouveau, le ton de sa voix plus dur malgré lui. Si elle songeait vraiment cela, alors il avait beaucoup de peine et de pitié pour Charlie. Il avait toujours tout fait pour sa fille, tout comme Renée, et ils ne méritaient pas qu'on balaye leurs efforts et leur amour comme si ce n'était que du vent.

– Avec ça, tu n'as pas eu le temps de vivre. Un enfant de dix-sept ou dix-huit ans, à cette époque, ne peut pas dire qu'il connaît la vie, ne serait-ce qu'à cause de son éducation. Donc oui, je pense que la vie humaine peut te manquer malgré toi. Car tu avais encore une famille qui te retenais ! C'est différent pour Alice, qui n'avait plus rien à abandonner ou regretter. Tu ressembles plus à Rosalie qu'à n'importe qui d'autre, ici. Et même à Jane.

Elles avaient en commun le regret, la façon de se renfermer sur soi-même, de regarder en arrière. La seule différence tenait au fait que Jane et Rosalie étaient toutes deux bien plus combatives.

– Sors, si tu veux... Il n'y a plus que le temps qui pourra arranger tout ça.
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MessageSujet: Re: Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella]   Comment devenir croyant en une leçon [PV Bella] EmptyDim 7 Déc 2014 - 13:22

Carlisle – Bella, comment peux-tu oser dire que la vie humaine ne t'a rien apporté ? Tu as une enfance heureuse et protégée, avec tes deux parents bien en vie qui se sont occupés de toi. Personne ne t'a abandonné, ni frappée ou violée. C'était une enfance qui ne valait donc rien, à tes yeux ?

Bella entrouvrit la bouche puis la referma sans rien dire. Carlisle avait raison, elle avait été égoïste de penser une telle chose et n’avait pas tout envisagé avant de parler comme cela. Malgré leur séparation, Charlie et Renée l’avaient toujours aimée, protégée, accueillie. Sa vie humaine était monotone, certes, mais la jeune femme avait toujours eu un toit, un repas, une école, des amis. Elle avait abandonné tout cela en abandonnant son existence humaine, y compris Renée et Charlie. Renée… Bon, d’accord, peut-être un peu moins vu que sa mère avait fait le même choix qu’elle. Mais Charlie, lui, avait tout perdu en très peu de temps. Pire encore, à présent, il savait que sa fille ne l’avait pas choisi…

Le ton de Carlisle s’était fait plus dur mais ce n’était pas cela qui enfonça davantage Bella. Son comportement l’avait enfoncée, ses pensées, ses agissements… Elle s’en voulait d’avoir pensé comme cela. Comment pouvoir oublier une telle chose ? Comment oublier que Charlie l’avait accueillie, recherchée durant des jours, des semaines, des mois, qu’il s’était réveillé pendant la nuit pour veiller sur elle pendant six mois lorsqu’elle déprimait ? Comment oublier toutes ces années en un claquement de doigts ? Bella avait été odieuse. Elle baissa la tête lorsque Carlisle reporta son regard sur elle pour l’observer. Elle ne pouvait pas le supporter, rien qu’à l’idée d’avoir déçu son beau-père…

Carlisle – Avec ça, tu n'as pas eu le temps de vivre. Un enfant de dix-sept ou dix-huit ans, à cette époque, ne peut pas dire qu'il connaît la vie, ne serait-ce qu'à cause de son éducation. Donc oui, je pense que la vie humaine peut te manquer malgré toi. Car tu avais encore une famille qui te retenait ! C'est différent pour Alice, qui n'avait plus rien à abandonner ou regretter. Tu ressembles plus à Rosalie qu'à n'importe qui d'autre, ici. Et même à Jane.

A… Pardon ? A Rosalie et Jane ? Mais enfin, elles n’avaient rien en commun ! Rose la détestait, Jane aussi, elles ne partageaient pas les mêmes centres d’intérêts, n’avaient pas grandi de la même manière, Bella avait choisi de devenir vampire, ce qui n’était pas le cas de Rosalie ou Jane. Elles étaient toutes les deux plus vieilles et étaient restées bloquées à un âge qu’elles détestaient parce qu’elles ne pouvaient plus évoluer. Grandir. Vieillir. Avoir des enfants. Jane, elle, regrettait sa vie parce qu’elle avait été mordue trop jeune et ses parents lui manquaient. Rosalie… Bah… C’est Rosalie. Alors en quoi se ressemblaient-elles ?

D’accord, avec la discussion qu’elle venait d’avoir avec Carlisle, peut-être Bella regrettait-elle certaines choses de sa vie humaine, inconsciemment. Mais elle avait grandi, elle avait changé, et elle avait donc accepté tout cela même si c’était plus dur que prévu. En partant du principe que la jeune mère avait eu le choix, elle ne pouvait rien regretter et devait l’accepter, un point c’est tout. Alors pourquoi revenir là-dessus ? Personne ne pouvait rien changer, il lui suffisait de faire en sorte que Carlisle pense qu’elle allait mieux, à présent, et c’était bon. Non ?

Carlisle – Sors, si tu veux... Il n'y a plus que le temps qui pourra arranger tout ça.

Bella hocha la tête, la gorge serrée. Plus que jamais, elle avait besoin de s’isoler et d’éviter les autres. Elle avait le sentiment d’avoir déçu Carlisle, d’avoir agi en pure égoïste alors qu’elle faisait tout pour penser aux autres en temps normal. Pourquoi n’avait-elle pas écouté les instructions, pourquoi ne s’était-elle pas cachée, se contentant de rester dans son coin en observant en spectatrice ? N’importe qui l’aurait fait, ici. Lorsque Bella les regardait, elle avait l’impression d’être immature, naïve, d’avoir encore bien des choses à apprendre. Et ce n’était pas qu’une impression, apparemment.

Peut-être était-ce à cause de ses réactions humaines. Pour avoir côtoyé les vampires un moment, la jeune femme savait que les vieux vampires réfléchissaient davantage et ne réagissaient à l’instinct que très rarement. Il n’y avait qu’à regarder Jasper, Alice, Carlisle… Même Démétri, Jane, Alec. D’accord, ils avaient tous leurs points faibles, mais ils n’agissaient jamais sous le coup de l’impulsion. Voulant sortir, maintenant qu’elle pouvait, Bella fit un geste pour se diriger vers la porte et l’ouvrir, posant sa main sur la poignée. Elle l’abaissa mais, au dernier moment, se retourna vers son beau-père en rajoutant d’une voix rauque :

Bella – Je… Je suis désolée. Peut-être que je regrette certains… aspects de ma vie humaine. Je n’aurais pas dû réagir comme ça et je… Désolée. Je me contrôlerai mieux à l’avenir et je ne ferai plus de bêtise pareille… Je suis désolée si je t’ai déçu. Ou si j’ai déçu toute la famille…

Bella ouvrit la porte et sortit de la pièce, refermant derrière elle. Préférant éviter le reste de la famille, ignorant si Charlie était déjà reparti ou pas, elle se dirigea vers la porte du jardin pour s’éclipser discrètement. Elle ne voulait pas tomber sur Edward ni sur Jasper ni Alice ni Emmett, ni personne. Un peu d’air lui ferait le plus grand bien et, lorsqu’elle reviendrait, tout serait oublié. Oui, bon, ou presque, voire pas du tout, mais il lui suffirait de revenir en même temps que Renesmée pour éviter les autres.
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