Nouvel Horizon
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Tensions internes, contrebande, révolte qui gronde... A Amestris, la paix n'est jamais la bienvenue.
 
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 Vivre, il le faut

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MessageSujet: Vivre, il le faut   Vivre, il le faut EmptySam 25 Avr 2015 - 20:52

Le train s'était arrêté depuis deux petites minutes, mais elle ne pouvait attendre. Sarah courut se cacher derrière les fourrés, s'accroupissant, rabattant sur elle les maigres pans de sa robe blanche sale. L'armée... l'armée était partout... Bien plus qu'à Central... Même pire, il y avait deux armées ! elle reconnaissait les uniformes des soldats du Nord, de Briggs. Elle s’aplatit au sol pour ne pas se faire voir, le souffle court, regardant partout et très vite autour d'elle, comme une bête traquée. Elle pourrait utiliser son alchimie mais ce serait trop visible, elle serait immédiatement repérée. Se relevant, elle courut à couvert, dans un petit bois, s'écorchant les bras nus, les mollets, les chevilles, se griffant le visage et le cou. Elle s'arrêta au bord d'une ruisseau pour boire et s'asperger le visage, tremblante comme une feuille. Qu'est-ce qu'armée de Briggs fichait ici ?! Ils étaient si proches d'Ishbal !

Il devait y avoir des manœuvres, c'était la seule explication. Elle se faufila jusqu'au village, rasant les murs des maisons. L'armée lui inspirait un mélange d'horreur et de ressentiment. Elle avait été des leurs. Elle avait été elle-même un petit chien de l'armée. Une arme humaine, destinée uniquement à assassiner sans remords. Elle vola d'un geste vif des vêtements qui séchaient au soleil et s'habilla en vitesse, sans encore trouver de chaussures. Le propriétaire de la maison sortit tout à coup de la maison en criant et elle s'enfuit à nouveau, très vite. Elle retourna dans les bois, s'appuyant contre un arbre pour reprendre son souffle. Elle ne mourra pas. Elle refusait de mourir. Tant qu'elle ne sera pas vengée, elle vivra. Il lui fallait une arme... Si l'armée faisait des manœuvres, des armes, ils devaient en avoir plus qu'il n'en faut.

Elle fila plus loin, longeant les tentes et installations que les deux armées étaient en train de préparer pour les manœuvres. Elle marchait naturellement, sans se presser, regardant autour d'elle pour repérer les lieux. Elle avait peur que quelqu'un ici ne la reconnaisse. Elle avait fait parti de l'armée de l'Est, elle avait été alchimiste d'état ici, jusqu'à la guerre. Elle s'arrêta à un moment près du ruisseau, regardant les hommes décharger les camions. Une arme... Il lui fallait une arme. Elle revint sur ses pas, sous un soleil de plomb. Il faisait chaud, même si cela restait vivable comparé au Sud. la terre lui brûlait la plante des pieds. Elle s'arrêta près de grosses têtes montées pour le commandement. S'accroupit, traçant un cercle de transmutation au sol dans la poussière.

- Attention, lança une voix d'homme qui la fit sursauter.

Elle vérifia qu'on ne la voyait pas puis termina son cercle. Posant les deux mains à plat dans le sol, elle se servit des éléments contenus dans le sol pour se créer une paire de sandales. Parfait. Elle les enfila assez vite, puis chercha un moyen de voler un uniforme, afin de s'introduire là où ils stockaient leurs armes. Elle maîtrisa son souffle et se recoiffa rapidement, attachant ses cheveux en queue-de-cheval. Elle savait que son regard pouvait déranger, car il révélait toute la tension et la méfiance qui l'habitait. Elle baissa donc la tête pour longer le champ d'exercice des soldats, concentrée sur son objectif.
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Riza Mustang

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MessageSujet: Re: Vivre, il le faut   Vivre, il le faut EmptySam 9 Mai 2015 - 1:40

Colonel – Ne soyez pas autant sur les nerfs, je réalise le danger et je peux aussi me défendre.

Ne soyez pas autant sur les nerfs… Elle voulait seulement le préserver et le protéger ! Il pouvait comprendre, non ? Riza voulait qu’il reste en vie, elle lui avait juré de le protéger et le ferait jusqu’à la mort. Si elle échouait… Non, cette situation n’était même pas envisageable. Elle ne voulait que son bien, rien d’autre ! Il pouvait se défendre, oui, mais face à un tueur dont on ne savait rien, c’était beaucoup plus dangereux. Ils devaient se renseigner et en apprendre davantage sur lui pour être sûr que le Colonel ne risquait rien, que cet homme ne pouvait pas utiliser le point faible de son supérieur pour l’atteindre et le tuer.

Riza était exaspérée au plus haut point, elle comptait répondre et renchérir lorsqu’elle remarqua le changement dans le regard du Colonel. Que se passait-il ? Qu’avait-il vu ? Elle tourna la tête pour suivre son regard et eut le temps de voir une crinière blonde. Une jeune femme, habillée en civile, qui… Sarah Hervan. Le lieutenant fronça les sourcils, la détaillant, essayant de noter un maximum d’informations de l’endroit où elle était. Cette femme était donc ici… Elle était venue à East City et comptait accomplir sa vengeance. C’était logique, en soi, mais Riza ne pouvait se résoudre à se calmer et se détendre. Qui sait ce qu’il y a dans la tête de cette Sarah ? Peut-être l’asile l’avait-elle rendue complètement folle, peut-être était-elle devenue instable ou pire.

Colonel – Vous l'avez vue ?

Riza hocha la tête et suivit son supérieur hiérarchique, de plus en plus nerveuse. Ils devaient voir le point positif. Au moins, ils savaient où elle était, comment elle était habillée, à quoi elle ressemblait actuellement. Cependant, ils n’eurent guère le temps de s’interroger sur la présence de Sarah ici à cause de l’agitation à l’entrée du camp. L’armée du Nord venait d’arriver. Avec leurs gros uniformes fourrés et horriblement chauds. Elle-même ne comprenait pas comment ils pouvaient porter ce genre de vêtements ici, même pour tirer, cela ne devait pas être pratique, et ils devaient être épuisés après quelques pas de sprint. De toute la foule se démarqua alors un militaire plus imposant que les autres avec un automail à la place du bras. Riza ne le connaissait que de vue, elle avait déjà côtoyé le général Armstrong, mais… elle ne pouvait s’empêcher d’être impressionnée en voyant un homme de cette carrure.

Riza – Au moins, nous savons où elle se trouve. Il faut que vous fassiez deux fois plus attention à vous, on ne sait pas ce qu'elle est capable de faire si elle est arrivée jusqu'ici.

Riza se mit à sa place, droite, vérifiant que son uniforme était parfait et mis comme il le fallait. Elle ne voulait pas faire honte en étant mal habillée, que son uniforme soit froissé ou quoi que ce soit du genre. Attentive, elle écoutait les discours de bienvenue sans baisser sa garde pour autant. Elle était prête à réagir au moindre geste bizarre et ne laisserait personne s’en prendre au Colonel, il en était hors de questions. Les manœuvres allaient commencer cet après-midi et tout devait être parfait, alors rien ne devait venir gâcher cette journée. Etre militaire, c’était cela aussi, et il fallait l’assumer. Même si elle avait l’esprit ailleurs pour l’instant, le devoir passait avant tout.

Une fois terminé, ils furent libérés et les autres de l’équipe se dispersèrent. Riza ne fit même pas attention aux endroits où ils allaient, se doutant qu’Havoc allait sûrement vouloir dormir un peu vu qu’il ne semblait pas plus nerveux que cela à l’idée des manœuvres, inspections et autres réjouissances. Tant mieux pour lui, d’un côté, mais cette nonchalance l’exaspérait au plus haut point aujourd’hui. Enfin, ne pas le lui reprocher, elle était simplement un peu nerveuse. Si seulement le Colonel prenait au sérieux ce qu’elle lui disait ! Le lieutenant le suivit tandis qu’il mettait des gants, restant à côté de lui et ouvrant l’œil. Ils devaient retrouver cette fille, maintenant.

Colonel – Les manœuvres débuteront quand Bradley sera là, on a un peu de temps.

Ils revinrent sur leurs pas et cherchèrent Sarah un bon moment. Riza était de plus en plus nerveuse, prête à réagir au moindre mouvement, ses mains près des armes qu’elle possédait toujours sur elle. Elle se sentait rassurée, grâce à elles, et était certaine de pouvoir assurer la sécurité du Colonel. A condition qu’il ne fasse pas de connerie… Elle voulait le protéger, le devait, mais tant qu’ils ne trouvaient pas l’alchimiste, ils lui laissaient l’avantage et pouvaient être surpris de n’importe quel côté. C’est alors qu’ils la trouvèrent. En bordure des terrains militaires. Que cherchait-elle ? Se rapprochant, Riza la détailla un peu plus à chaque pas, sa main prête à saisir son arme à chaque millième de seconde. Ce regard, ce visage, ces cernes, ce… ce… Elle était… Mais comment était-ce possible ? Et pourtant, son ventre était bien gonflé, elle devait être enceinte de cinq ou six mois.

Colonel – Bonjour Sarah, dit-il en s'arrêtant à trois mètres d'elle.

Le lieutenant s’arrêta juste à côté de lui, observant Sarah d’un air méfiant. Si elle faisait le moindre geste… Mais non. Non, elle ne le ferait pas, elle était enceinte et protégerait sûrement son enfant. Par conséquent, elle ne ferait rien. Tuer une femme enceinte ? Si Riza n’en avait vraiment pas le choix, elle le ferait. Pour protéger le Colonel.

Colonel – Que viens-tu faire dans l'Est ?

Riza – Enceinte, qui plus est.

Ce détail la choquait. Riza ne comprenait pas comment cette femme pouvait être enceinte alors qu’elle avait passé des mois à l’asile. S’était-elle échappée avant et son évasion ne s’était fait remarquer qu’aujourd’hui ? Peu crédible. Ou alors l’armée avait-elle voulu camoufler cette disparition, mais pourquoi ? Des zones d’ombres persistaient et elle n’aimait pas cela. Elle n’avait pas confiance en cette fille. Pas du tout.

Riza – Nous ne sommes pas ici pour nous battre, nous voulons seulement avoir des informations.
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MessageSujet: Re: Vivre, il le faut   Vivre, il le faut EmptyDim 10 Mai 2015 - 13:09

La chaleur lui brûlait la peau, lui rappelant ces jours passés dans le désert durant la guerre. Une chaleur qu'elle en supportait plus. Elle ne pouvait plus voir le sable ou cette trop forte lumière, elle n'arrivait plus à supporter cette chaleur qui en cessait de la ramener sur ce champ de bataille atroce, avec les corps qui s'accumulaient, avec le sang qui imprégnait le sol, avec les hurlements des personnes innocentes qui étaient tuées. Elle en suffoquait presque, voulant échapper à la chaleur et au soleil. Elle en voulait plus voir ce ciel qui résonnait encore des cris de ses victimes ! Dans son cœur, la guerre n'était pas terminée et ne le sera jamais. Elle voudrait en mourir, échapper à tout cela, ne plus jamais revoir le moindre paysage où le soleil pouvait vous réchauffer assez pour faire croire que vous étiez de nouveau à Ishbal. Il faisait bien trop chaud. Même à Central, cette chaleur l'accablait, elle ne la supportait pas. Elle reprit son souffle tout en marchant, serrant les poings, avec l'impression de sentir encore le poids des morts contre elle.

Elle contourna une autre tente, levant le regard vers le ciel. Elle venait de surprendre au passage une conversation mentionnant le président. Il venait, il allait vraiment venir ici. Cela lui avait arraché un petit rire de joie. Mourir aujourd'hui ne la gênait pas, ne lui procurait aucune peur. Elle devait tout donner dans ce dernier combat, même si cela allait lui coûter sa vie. Quelle importance, après tout ? Rien ne pouvait la retenir dans ce monde. Elle poursuivit sa route, échafaudant des dizaines de plans pour trouver la meilleure façon d'atteindre Bradley. Elle avait son alchimie, elle pouvait s'en servir pour poser des pièges tout le long de la route, il y en aura bien un qui l'atteindra. Oui, ce n'était pas une mauvaise idée. Si l'armée lui avait au moins appris une chose, c'est qu'il ne fallait jamais hésiter ni se freiner, même si les moyens utilisés étaient de l'horreur. Elle pouvait créer des armes blanches, mais ce qu'il lui fallait, c'était des armes à feu.

Elle se retourna tout à coup en voyant deux personnes arriver sur elle. Elle dévisagea un instant l'homme, sourcils froncés, avant de le reconnaître. Roy... Il avait changé, vieilli lui aussi. Il était venu pour l'arrêter ou se battre ? Elle l'avait vu à l'œuvre à Ishbal, lui aussi, et ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas aussi arrêté, alors qu'il en avait été dégoûté. Elle resta sur place tandis qu'il stoppait non loin, attentive au moindre de ses mouvements. Elle reconnaissait le visage de la femme qui était avec lui mais pas son nom. Elle n'avait que très peu côtoyé les soldats ordinaires, à Ishbal, travaillant surtout avec les autres alchimistes. Beaucoup d'entre eux avaient quitté l'armée suite à cela.

Roy – Bonjour Sarah.

Elle ne répondit pas, juste prête à réagir dès qu'il enclenchera la bataille. Elle remarqua aussi qu'il était devenu Colonel, ce fut comme une preuve de plus que le temps avait vraiment filé. Comptait-il entamer les hostilités, au lieu de rester simplement comme ça à la regarder ? Elle savait très bien qu'on lui avait collé l'étiquette d'évadée, alors qu'il ne se gêne pas. Lui taper dessus ne lui faisait néanmoins pas plaisir, il avait aussi été un ami, autrefois, comme beaucoup d'autres alchimistes. Entre armes humaines, il fallait bien se serrer les coudes.

Roy – Que viens-tu faire dans l'Est ?

Lieutenant – Enceinte, qui plus est.

Enceinte... Mais elle n'était pas... Enceinte... Elle mit les deux mains sur son ventre, le regard dans le vague. Elle avait pris du poids, ce qui était un peu bizarre, quand elle y songeait bien, mais elle n'était pas enceinte, elle n'avait pas eu d'aventures avec qui que ce soit depuis bien des années. Elle pressa les mains contre son ventre, doucement, le trouvant plus dur que d'habitude, par ailleurs.

Lieutenant – Nous ne sommes pas ici pour nous battre, nous voulons seulement avoir des informations.

Sarah baissa le regard pour observer son ventre, les deux mains à plat dessus. Il était gonflé, oui, elle avait pris beaucoup de poids, c'était étrange. Elle se mit doucement à genoux au sol, les yeux rivés sur son ventre. Il était gros... Bien plus gros que d'habitude. Pourquoi... Elle redressa la tête, les larmes lui montant aux yeux. Elle était... Elle... Mais non... Elle serra les bras contre sa poitrine puis son ventre, tremblant encore plus fort.

Sarah – Je suis enceinte ? murmura-t-elle.

Ce devait être une erreur, oui, juste une simple erreur. Il devait y avoir une autre explication, quelque chose, autre chose. Mais un bébé, c'était impossible, elle n'avait plus eu d'aventures depuis trop longtemps. Ni à l'asile ni ailleurs. Elle fit un effort pour rassembler tous ses souvenirs, plonger dans les périodes de flou qui envahissaient son esprit. Qu'avait-elle vécu exactement, durant tous ces moments où elle n'arrivait plus à se souvenir ? Ces moments où la léthargie la prenait entièrement ? Elle n'arrivait pas à savoir. Elle baissa à nouveau le regard sur son ventre, essayant de comprendre ce qui avait pu arriver, comment c'était possible.

Sarah – J'ai un bébé ? dit-elle d'une voix faible. J'ai...

Un bruit la fit sursauter. Elle tourna la tête et vit un type grand, très grand, vraiment très grand, avec un automail à la place du bras. Elle le fixa bêtement une bonne minute, étonnée de voir qu'un homme pouvait avoir cette carrure. Elle ne vit qu'après derrière un homme à la peau brune avec des lunettes noires et une femme blonde assez grande. Tous trois étaient aussi en uniforme, celui de l'armée du Nord. Le type avec son automail vint tout à coup s'accroupir près d'elle, alors qu'elle ramenait ses jambes contre elle.

Commandant de Briggs – Vous vous amusez à terroriser les femmes enceintes, maintenant ?

Il la fit tout à coup se relever et la maintint, la regardant rapidement. Elle ne comprenait plus rien, ni pourquoi ils étaient venus ici, ni pourquoi ce type l'aidait, ni ce qu'on lui voulait finalement. Le lieutenant dit qu'ils n'avaient rien fait et que Sarah ignorait juste qu'elle était enceinte. Mais elle... Elle était... Elle voulait juste se venger de Bradley, rien d'autre ! Elle écouta à peine la conversation qui s'ensuivit, perturbée, ne comprenant plus rien et n'arrivant pas à rassembler tous ses souvenirs. Elle avait trop chaud, beaucoup trop chaud, et voudrait q'un peu du froid des montagnes du Nord arrive jusqu'ici. Elle essayait de réaliser qu'elle était vraiment enceinte, se débattant faiblement entre les bras du commandant.

Sarah – Bradley doit juste payer pour ce qui s'est passé à Ishbal, dit-elle en redressant la tête. Je me fiche de mourir, ce doit être fait.

Elle sentit brusquement un petit coup contre son ventre et comprit que le bébé bougeait. Cela lui fit l'effet d'un violent électrochoc et elle porta une main à son ventre. Il avait bougé. Il était vraiment en elle. Elle attendait vraiment un enfant. Elle tourna la tête vers Roy, perdue.

Sarah – Comment tu peux rester là, aussi stoïque ?! Ça ne te gêne pas, qu'on se serve de toi comme une arme humaine ? Même après Ishbal ?!
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MessageSujet: Re: Vivre, il le faut   Vivre, il le faut EmptyLun 11 Mai 2015 - 18:09

Lieutenant – Enceinte, qui plus est.

Si jamais d’autres la voyaient ici ou lui tombaient dessus, elle était finie. Bien sûr, le devoir de Roy serait de l’arrêter immédiatement et de la faire boucler à nouveau. L’armée avait pour ordre de l’arrêter et de la faire ramener à Central dès qu’elle sera repérée, on la classait comme une criminelle dangereuse car elle était alchimiste. En tant qu’officier, jamais on ne pourra lui pardonner sa désobéissance, et pourtant, il n’arrivait pas à se résoudre à l’attaquer, même s’il se défendrait si elle-même passait à l’attaque. Il pourrait le faire, il pourrait l’encercler de flammes pour l’acculer juste en claquant des doigts, mais… Il hésitait, sans savoir exactement pourquoi. Peut-être à cause de sa grossesse. Car elle avait été une amie. Beaucoup d’Alchimistes d’Etat avaient été rendus fous par la guerre contre Ishbal, beaucoup avaient quitté les rangs de l’armée, mais il savait que Sarah n’était pas devenue folle, au sens propre du terme. Mais trop violemment prise à la gorge par les remords et le chagrin.

Elle aurait pu être tuée, ce jour-là, quand les soldats l’avaient arrêté, alors qu’elle hurlait en menaçant Bradley de mort. Si le commandant ne s’était pas jeté devant elle pour la protéger, lui épargner la vie, elle aurait été tuée. Son supérieur hiérarchique l’avait sauvé, ce jour-là, littéralement. Un geste qui aurait pu le conduire lui-même à la tombe. Puis le lendemain, le commandant Armstrong s’était perdu à son tour, ainsi que d’autres Alchimistes d’Etat. Roy faisait parti des rares qui n’en étaient pas sortis perturbés ou dégoûtés de l’armée. C’était lui qui avait achevé le tout dernier Ishbal de cette ville en ruine.

Lieutenant – Nous ne sommes pas ici pour nous battre, nous voulons seulement avoir des informations.

Elle se mit tout à coup à genoux, les bras crispés sur son ventre. Il échangea un regard interloqué avec le lieutenant, se demandant ce qui lui arrivait. Son internement en asile avait vraiment dû lui bouleverser l’esprit ! Pourtant, elle lui avait semblé maître d’elle-même, jusqu’ici, elle avait été assez lucide pour avoir une relation amoureuse avec un docteur ou un infirmier, durant son enfermement. A moins qu’elle… N’ait été… Un frisson le secoua tout à coup, tandis qu’il osait à peine terminer sa phrase en pensées. Qui aurait osé faire ça sur une patiente ? Il espérait très sincèrement que l’hypothèse « amour interdit avec un infirmier » soit la bonne, même s’il craignait que ce ne soit pas la bonne.

Sarah – Je suis enceinte ? murmura-t-elle.

Elle ne l’avait pas réalisé… Elle n’avait pas réalisé qu’elle attendait un enfant, alors que sa grossesse était déjà si avancée ! Il tendit à moitié la main vers elle puis la laissa retomber, ignorant quoi faire. Tout ce dont il était certain, c’est qu’il fallait la cacher. Il ne voulait pas la livrer, pas maintenant qu’il savait qu’elle avait été violée durant son enfermement. Mais où la cacher ? Il pourrait l’emmener chez lui, il vivait seul en ville, personne n’ira la chercher là-bas. Mais comment l’y emmener sans se faire repérer ? Il faudra obligatoirement attendre le soir, on allait s’étonner s’il disparaissait au milieu de la journée. Sans oublier qu’avec ce tueur en liberté, on allait automatiquement penser qu’il s’était passé quelque chose. Il ne pouvait pas se permettre de se faire remarquer comme cela pour le moment, il n’aurait pas de justification valable. Pas de précipitation, il y avait sûrement une solution valable, il devait juste réfléchir un instant. Et pitié, qu’elle ne s’évanouisse pas, car là, ils auront encore plus de mal !

Sarah – J'ai un bébé ? dit-elle d'une voix faible. J'ai...

Il allait lui répondre lorsqu’il sursauta légèrement en voyant trois autres personnes arriver. La générale Armstrong, toujours avec un air très faible, et ses deux subordonnés, Miles et Buccaneer. Il eut un léger temps d’arrêt avant de les saluer, portant la main à sa tempe. Vu de près, Buccaneer était encore plus grand qu’on ne pourrait le croire. Ce type était vraiment impressionnant. Il croisa le regard de la générale, brièvement, puis le détourna pour le reporter sur Sarah.

Commandant – Vous vous amusez à terroriser les femmes enceintes, maintenant ?

Le lieutenant se chargea d’expliquer la situation avant qu’il n’ait pu la retenir. Mais non ! S’ils ne savaient pas qui elle était, il leur serait resté une chance de la tirer de là sans risque ! Comment savoir si les trois soldats du Nord n’allaient pas la dénoncer aussitôt ou l’arrêter ? Et maintenant, c’était trop tard. Merci lieutenant. Il retint un long soupir, même en sachant qu’il se laissait guider par l’amitié plutôt que par son devoir. Désolé mais c’était plus fort que lui, il ne pouvait pas s’en prendre à un proche ou à une personne qui l’avait été. Il regarda les trois militaires du Nord, prêt à les voir menotter la future mère et à leur reprocher de ne pas l’avoir arrêté plus vite que ça.

Sarah – Bradley doit juste payer pour ce qui s'est passé à Ishbal, dit-elle en redressant la tête. Je me fiche de mourir, ce doit être fait.

C’est certain qu’elle n’allait pas vivre très longtemps si elle continuait à tenir ce genre de propos. Elle tourna tout à coup la tête vers lui, avec un air étrange. Quoi ? Il avait voulu l’aider, pas l’enfoncer un peu plus. Même si c’était trop tard, à présent. Si la générale ordonnait de l’arrêtait, il ne pourra rien faire. D’abord parce qu’il ne pouvait pas contredire ses ordres, elle était d’un grade plus élevé, ensuite parce qu’il n’avait pas l’ombre d’une chance face à elle en combat. En plus, s’attaquer de front à cette femme… Il était peut-être idiot, mais tout de même pas à ce point.

Sarah – Comment tu peux rester là, aussi stoïque ?! Ça ne te gêne pas, qu'on se serve de toi comme une arme humaine ? Même après Ishbal ?!

Il ouvrit légèrement la bouche en la regardant, pris de court, puis soupira. Ce n’était pas la première fois qu’on lui posait la question, loin de là. Tous les Alchimistes d’Etat devaient répondre à cela un jour ou l’autre. Ça ne vous gêne pas d’être les petits chiens-chiens de l’armée ?

Roy – Je ne rejette pas l’ordre militaire de ce pays, même si je ne cautionne pas tout ce que peut faire l’armée. Tu avais accepté tout cela, toi aussi, à une époque, tu as été l’une des nôtres.

Il ne regardait pas les autres, pas même le lieutenant, car ils savaient ce qu’ils pensaient. Alchimistes d’Etat égal braves toutous obéissants, qui acceptent sciemment de se rabaisser et s’humilier en se mettant ainsi sous la botte de l’armée. Il ne le voyait pas ainsi mais n’avait pas le moindre envie de rentrer dans le débat maintenant.

Roy – Vous comptez la relâcher ? demanda-t-il à la générale en désignant Sarah.
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MessageSujet: Re: Vivre, il le faut   Vivre, il le faut EmptyMer 13 Mai 2015 - 17:07

Qu’est-ce qui se passait, encore ? Décidément, partout à où ce bon-à-rien passait, des histoires louches arrivaient peu de temps après ! Olivier jeta un coup d’œil à la femme recroquevillée par terre, près de Mustang et Hawkeye, notant sa grossesse. Que lui avaient-ils fait ? Ils étaient censés mettre les civils dehors, pas les blesser et encore moins les mettre dans cet état ! L’armée devait protéger les civils et pas les mettre plus bas que terre. Elle eut un regard peu amène pour le Colonel, tandis que Buccaneer s’agenouillait près de la jeune femme. Elle pourrait dire que ce n’était pourtant son genre de jouer aux abrutis mais ce serait mentir. Bon, pourquoi ne l’avait-il pas directement raccompagnée à la sortie ? Ce n’était pas un terrain de jeu, ici ! Les manœuvres débutaient dans moins d’une heure et Mustang avait tout intérêt à ne pas faire la moindre faute. Il se devait d’être un minimum sérieux, étant donné, était-ce vraiment trop lui demander ?

– Vous vous amusez à terroriser les femmes enceintes, maintenant ?

Hawkeye prit alors la parole, expliquant ce qu’ils fichaient et qui était cette fille. Olivier haussa légèrement les sourcils en la regardant. Quelqu’un qui avait voulu se débarrasser de Bradley après Ishbal lui tait automatiquement sympathique. Dette guerre atroce avait mise à genoux bon nombre d’Alchimistes d’Etat, presque la moitié d’entre eux avaient ou quittés l’armée ou étaient devenus fous, obligeant Central à traquer et recruter d’autres alchimistes de talent dans tout le pays. Elle échangea un bref regard avec Miles, qui s’était raidi et avait pincé les lèvres. Elle se doutait de ce qu’il devait penser à l’heure actuelle…

– Bradley doit juste payer pour ce qui s'est passé à Ishbal, dit-elle en redressant la tête. Je me fiche de mourir, ce doit être fait.

Le regard d’Olivier brilla un bref instant, alors qu’elle croisait les bras. Courageuse, la gamine, elle ne lâchait pas son envie de vengeance, même en étant enceinte, même après s’être fait surprendre par des membres de l’armée. Olivier aimait bien cette mentalité, cette volonté qu’avaient certaines personnes à ne jamais lâcher quoi qu’il arrive. Une volonté que tous les soldats de Briggs cultivaient avec force. Une volonté dont avaient intérêt à se parer très vite tous les nouveaux venus. Ils devraient arrêter cette fille au plus vite et la jeter en prison, étant donné qu’elle était une menace pour le président, mais la jeune femme n’en avait pas spécialement envie… Sa loyauté allait envers son pays et ses hommes. Si Bradley se faisait tuer par un criminel ou un terroriste, c’est simplement qu’il n’était pas assez fort pour conserver sa place. En tant que Président, il devait protéger les autres et ne pas avoir besoin d’être protégé lui-même. S’il en était incapable, c’est qu’il ne valait pas la peine de le garder à la tête de l’Etat.

– Comment tu peux rester là, aussi stoïque ?! Ça ne te gêne pas, qu'on se serve de toi comme une arme humaine ? Même après Ishbal ?!

Elle hurlait après Mustang, à présent. La générale eut un demi-sourire, toujours les bras croisés près de Miles. Elle savait pourquoi il restait dans l’armée, ce gamin, pourquoi il n’avait pas fait comme la plupart de ses collègues. Elle savait aussi que lui aussi n’était pas d’une loyauté sans faille envers le président. Et quelle importance ? Ce gamin crédule et naïf devait bien s‘occuper comme il le pouvait, n’est-ce pas ? Il avait ses propres ambitions. Par ailleurs, il pouvait bien faire ce qu’il voulait, ça ne l’intéressait pas. Elle ne se souciait que de Briggs et de la protection de ce pays, et pas des ambitions d’un blanc-bec bon à rien qui ne savait rien faire tout seul ! Il était trop naïf pour survivre seul dans ce monde, si ses subordonnés n’étaient pas avec lui, il serait dans de beaux draps.

– Je ne rejette pas l’ordre militaire de ce pays, même si je ne cautionne pas tout ce que peut faire l’armée. Tu avais accepté tout cela, toi aussi, à une époque, tu as été l’une des nôtres.

Tss, il n’avait vraiment pas changé. Elle croisa son regard, le voyant plus tendu que d’habitude. Nerveux, le microbe ? S’il voulait parler, qu’il le fasse franchement ! Si vous n’osiez pas parler avec votre cœur, contentiez-vous alors de la fermer, c’était pourtant si simple. Ce monde ne devrait pas tolérer les faux-semblants et l’hypocrisie.

– Vous comptez la relâcher ?

– Tu veux la voir se faire tuer dans dix minutes ? ricana-t-elle en faisant un signe à Buccaneer. Elle ne ferait pas dix mètres si on la laisse partir.

Son subordonnée hocha la tête puis frappa la jeune femme à la nuque pour l’assommer ; Elle s’écroula comme une poupée de chiffon dans ses bras, sans qu’Olivier ne manifeste le moindre signe de remord ou d’inquiétude, comme si tout était parfaitement normal. Son subordonné souleva la jeune femme et la générale dit à Mustang et Hawkeye de les suivre. Ils allèrent dans une tente un peu à l’écart, que les soldats de Briggs venaient de monter. Il y avait un coin infirmerie et atelier de mécanique, pour les automails. Trivia était leur médecin et ingénieur en automails, elle avait aidé à la construction de ceux de Buccaneer. Elle leur jeta un coup d’œil curieux quand ils arrivèrent avec la jeune femme évanouie, alors qu’elle était en train de trier des médicaments. Son collègue, James, était resté à Briggs pour soigner ceux qui étaient au fort.

– Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda la doctoresse en faisant allonger la jeune femme sur un lit derrière un rideau.

– Un simple imprévu, répondit Olivier en vérifiant l’heure. Je dois y retourner, Bradley a dû arriver, nous devons le voir avant le début de l’inspection. Je te confie la suite, Miles. Fais-moi parvenir un message en cas de problème.

Elle rajusta son manteau puis quitta la tente, laissant ses subordonnés prendre en main cette affaire avant le début de l’inspection des troupes.
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MessageSujet: Re: Vivre, il le faut   Vivre, il le faut EmptyJeu 14 Mai 2015 - 22:43

Alchimiste – Comment tu peux rester là, aussi stoïque ?! Ça ne te gêne pas, qu'on se serve de toi comme une arme humaine ? Même après Ishbal ?!

Le soldat retint un long soupir. Si on partait dans ce débat-là, il n'avait pas envie d'écouter. Si Mustang avait vraiment été gêné, il aurait quitté l'armée, comme bien d'autres l'avaient fait. Il était l'un des bourreaux principaux de la guerre, il était l'un de ceux qui avaient le plus participé au génocide, alors à quoi bon lui poser ce genre de question ? Qu'il ait ou non regretté ce qu'il avait fait, ça n'avait guère d'importance aujourd'hui. Il s'était engagé dans l'armée en ayant pleinement conscience de la possibilité d'être envoyé au front un jour. Lui, comme tous les autres alchimistes d'état, ils savaient tous ce que signifiait devenir un chien à la botte de l'armée ! Leur Reine restait impassible à côté de lui, avec néanmoins un demi-sourire aux lèvres. Ces manœuvres n'étaient pas censées tourner ainsi... Le QG Nord avait dû lui aussi recevoir l'information sur l'évasion de cette femme, mais à Briggs, ils avaient été un peu trop occupés pour y prêter garde.

Mustang – Je ne rejette pas l’ordre militaire de ce pays, même si je ne cautionne pas tout ce que peut faire l’armée. Tu avais accepté tout cela, toi aussi, à une époque, tu as été l’une des nôtres.

Miles se souvint que le Colonel avait certaines ambitions pour cette armée et le futur de ce pays. Il avait plutôt intérêt à savoir ce qu'il faisait... Comment pouvait-il vraiment espérer lutter à armes égales contre Bradley, un homme qui avait taillé le pays entier à son image et qui ne craignait rien ni personne ? Mais en soit, pour le coup, il n'avait pas vraiment tord... Il était conscient que ni un alchimiste d'état ni un soldat ne pouvaient se permettre de s'apitoyer sur leurs sorts à partir du moment où ils avaient accepté d'enfiler cet uniforme. Un uniforme qui était bien souvent le dernier, par ailleurs. Miles rehaussa ses lunettes noires sur son nez, restant parfaitement impassible devant la scène.

Mustang – Vous comptez la relâcher ?

Il reporta le regard sur la jeune femme, toujours prise par Buccaneer. La relâcher ? Il valait mieux que non, elle serait capable de s'en prendre à peu près n'importe qui jusqu'au moment où elle parviendra à atteindre son but. La laisser s'en prendre à Bradley ne le dérangeait pas le moins du monde, ceci dit, mais il ne voulait pas lui laisser loisir de blesser des soldats de Briggs lorsqu'elle essaiera de se venger. Elle pouvait attendre et avoir un plan plus mûri avant d'attaquer, n'est-ce pas ? Miles était très curieux de savoir comment elle comptait s'y prendre pour atteindre Bradley, surtout en étant enceinte. Elle avait tout intérêt à disposer de ressources, être prête à ne pas abandonner et ne rien lâcher. Avoir une certaine force mentale.

Générale – Tu veux la voir se faire tuer dans dix minutes ? ricana-t-elle en faisant un signe à Buccaneer. Elle ne ferait pas dix mètres si on la laisse partir.

Leur collègue l'assomma aussitôt, proprement, sans lui laisser le temps de se débattre ou crier, puis la ramassa avant de la soulever dans ses bras. Miles ne manifesta pas une once d'émotion devant cela, pas plus que leur Reine ou Buccaneer. Ils n'avaient guère le temps de traîner, après tout, et encore moins de discuter, n'importe qui pourrait leur tombe dessus et ainsi gâcher cette réunion improvisée. Il vit du coin de l'œil la subordonnée de Mustang stopper net son mouvement, l'ait choqué. Il haussa un sourcil mais ne fit pas de commentaires sur le moment, suivant le mouvement, marchant derrière les tentes jusqu'à celles qu'ils avaient monté pour leur matériel, le couchage des hommes, l'infirmerie, etc. Trivia était en train d'y travailler en sifflotant, aussi à l'aise ici qu'à l'infirmerie de Briggs. A la fois docteur et ingénieur de Briggs, elle était considérée comme un élément capital dans le bon fonctionnement de leur forteresse. Elle se retourna quand ils entrèrent, remettant ses lunettes sur le nez.

Trivia – Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda la doctoresse en faisant allonger la jeune femme sur un lit derrière un rideau.

Générale – Un simple imprévu. Je dois y retourner, Bradley a dû arriver, nous devons le voir avant le début de l’inspection. Je te confie la suite, Miles. Fais-moi parvenir un message en cas de problème.

Miles – Très bien, madame.

Elle sortit aussitôt de la tente, alors que Trivia examinait l'évadée. Miles gardait son expression indéchiffrable, les deux mains derrière le dos. Il tourna la tête vers les deux soldats de l'Est, repensant à la réaction qu'avait eu la sniper toute à l'heure. Pourquoi s'émouvoir pour aussi peu ? Il lui demanda d'un ton neutre pourquoi elle avait ainsi réagit sur le moment, véritablement surprit. Cette femme en devrait pourtant pas s'émouvoir pour cela, étant donner son passif. Elle avait vu et connu bien pire que cela. Miles savait tout de la guerre qui s'était déroulée sur la terre de ses ancêtres, ses amis de Briggs avaient accepté de tout dévoiler, sans omettre un seul détail. Lors de la guerre, comme tous les soldats de race Ishbal, Miles avait été emprisonné, prêt à être exécuté. Il n'avait eu la vie sauve que grâce à l'intervention de la Générale Armstrong, qui non seulement l'avait gardé dans l'armée mais avait aussi fait de lui son subordonné direct.

Hawkeye – Il s'agit d'une femme enceinte et vous l'avez assommée alors qu'il y avait d'autres moyens plus doux pour l'amener ici.

Miles – C'est amusant d'entendre cela de votre part, dit-il sans se départir de son ton presque indifférent. Je ne pensais pas que ça pourrait vous gêner, vous avez vu et fait bien pire.

Il avait tant méprisé l'armée, pour ce qu'elle avait fait, il n'avait pas compris pourquoi la générale Armstrong l'avait gardé à Briggs. Il la respectait énormément, car elle savait voir au-delà des différences culturelles, parce qu'elle rejetait tout ce qui pouvait affaiblir un pays et son armée. Elle ne se contentait pas de simplement obéir en essayant de se faire bien voir, et c'était bien pour cela qu'elle était arrivée si haut, parce qu'elle était capable de réfléchir. Tous les soldats de Briggs lui étaient d'une loyauté sans faille. Il vit la sniper se braquer un peu, pâlissant, alors qu'il ne réagissait pas plus, debout près de Buccaneer.

Hawkeye – Ce n'est pas pour cela que ce que j'ai fait et vu ne me gênait pas, au contraire.

Miles – De là à vous émouvoir pour si peu... Nous n'avions pas de temps à perdre en discussions inutiles, nous étions trop exposés.

Il croisa brièvement le regard de son collègue mais ignorait s'il suivait réellement la conversation ou s'il en était déjà désintéressé. Trivia, elle, n'écoutait pas, venait de retourner à son poste de travail pour préparer des calmants et un verre d'eau. Vivre à Briggs longtemps vous poussait peu à peu à ne plus vous exciter sur des choses si peu graves ou futiles. La seule règle en vigueur était la loi du plus fort. Si vous ne faisiez pas tout pour survivre, c'est que vous ne méritiez pas de vivre, voilà tout. Les lâches et les faibles n'avaient strictement rien à faire dans la forteresse du Nord, les soldats de Briggs n'étaient pas là pour jouer les nounous.

Hawkeye – Elle est enceinte de six mois au moins, vous le voyez bien, c'était dangereux pour elle et le bébé. Vu son état, nous aurions pu faire autrement. Vous m'avez demandé pourquoi j'avais réagi comme cela, je ne vous demande pas de me comprendre.

Miles – Dangereux... L'armée ne se posait pas ce genre de questions, autrefois... Des femmes enceintes de huit ou neuf mois n'avaient pas de traitement de faveur lorsqu'on voulait leur mettre une balle en pleine tête. Cessez de parler de "danger" pour une chose qui ne l'est pas, c'est ridicule.

Il était toujours agacé que des personnes viennent crier au loup pour ce qui n'en valait pas la peine. Avoir été assommée n'étant en rien dangereux pour cette fille, pas plus que pour son enfant. Ni sa santé ni sa vie n'étaient menacées, elle s'en remettra à la perfection. Étrange que des soldats puissent pourtant s'insurger pour ce genre de choses... Il ne comprenait pas qu'un membre de l'armée puisse s'indigner juste pour cela, pour si peu. A quoi bon ? Elle fit un geste en direction du Colonel alors qu'il se demandait comment cela pouvait bien la choquer réellement. Gémir pour une femme enceinte évanouie après avoir passé des mois à la guerre à tuer chaque personne debout, homme, femmes, enfants, bébés ? C'était illogique.

Hawkeye – Ce n'est pas parce que l'armée a participé à un massacre qu'il faut accepter tout le reste... C'est justement en évitant des actions comme celle-ci que l'on peut calmer les choses et les changer.

Miles – Si vous voulez changer les choses, commencez par aller voir dans les bidonvilles de l'Est les survivants de ce massacre, dont l'armée a tué les familles, dit-il en enlevant ses lunettes, dévoilant son regard rouge sang. Ce sera plus efficace que de vous en faire pour une chose qui n'aura aucune conséquence.

Cette conversation le fatiguait. Qu'il avait-il de plus agaçant que de voir des personnes trop naïves face à soit ? Enfin, il avait peut-être perdu l'habitude, étant donné à qu'à Briggs, la naïveté amenait très vite à la mort. Hélas, ce précepte ne s'appliquait pas à toutes les divisions de l'armée de ce pays, ce qui amenait à des situations telles que celle-ci. Trivia avait relevé le regard puis soupiré très légèrement. C'était sans doute pour cela qu'ils supportaient peu, eux tous, de quitter leurs chères montagnes. Pour ne pas tombe sur des personnes ne pouvant comprendre leur mentalité, pour ne pas se retrouver confronté au passé, aux souvenirs ou aux regrets. Beaucoup étaient à Briggs pour des raisons peu avouables en public. Le lieutenant restait silencieuse, comme tout le monde dans la tente, alors qu'il la couvait de son regard de sang.

Hawkeye – Je suis consciente de ce que l'armée a pris à toutes ces personnes... Mais je ne peux pas changer le passé, même si je le veux.

Bah, peu importe, tout cela ne les menait à rien. Il remit ses lunettes sur son nez, pendant que Trivia s'était assise souplement sur la table, nettoyant un instrument médical au formol, avec un chiffon. Elle le leva un instant à la lumière puis le fit sauter dans sa main, souriante.

Trivia – Et on va en faire quoi, de cette fille ? La ramener à Briggs ?

Excellente question. Il ignorait quels projets la Générale Armstrong avait pour elle. Il lui jeta un coup d'œil, pensif. Ils devront s'en occuper plus tard, l'inspection n'allait pus tarder, ils devaient se tenir prêts. Il soupira légèrement puis appela deux soldats pour leur dire de garder cette tente jusqu'au retour de la Générale. C'était à elle de prendre une décision, à présent.

Miles – Les manœuvres vont débuter, notre Reine ne pourra revenir avant un moment. Qu'auriez-vous fait, vous, si personne ne vous avait vu ?

Hawkeye – La cacher dans un de nos appartements, à l'écart, pour la tenir à l'oeil.

Trivia – Oh, personne ne viendra la chercher ici, rit-elle tout à coup. La Générale revient dans combien de temps ?

Miles – Pas avant le milieu d'après-midi, elle doit rencontrer Bradley avec le général Grumman. Mais allons-y, il y a d'abord l'inspection des troupes.

Il fit signe aux deux soldats de L'est de sortir, suivant par derrière. Les soldats des deux divisions se rassemblaient peu à peu, en direction du terrain d'où allaient partir les manœuvres. Miles arrêta le Colonel Mustang avant qu'il n'aille rejoindre ses propres troupes, avec un geste de la main.

Miles – Revenez cet après-midi, quand la Générale Armstrong sera de retour.
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MessageSujet: Re: Vivre, il le faut   Vivre, il le faut EmptyVen 15 Mai 2015 - 22:22

Générale – Tu veux la voir se faire tuer dans dix minutes ? ricana-t-elle en faisant un signe à Buccaneer. Elle ne ferait pas dix mètres si on la laisse partir.

Il retint un sursaut lorsqu'ils assommèrent Sarah, comme ça, sans crier gare. Non mais un peu de douceur ! Il resta impassible mais n'en pensa un peu moins, retenant un long soupir. Ils étaient vraiment... Tout ce qui agaçait ou faisait toquer leurs autres leur passait complètement par-dessus, ils ne considéraient rien comme grave du moment que cela n'était pas au niveau d'une guerre ou il ne savait quoi. Il suivit le mouvement après avoir secoué la tête, entrant dans la zone réservée aux tentes des soldats de Briggs. D'un coup, ils furent entourés par  des dizaines de soldats habillés comme s'ils étaient encore en pleine montagnes. Personne, parmi eux, ne semblait ni surpris ni choqué de voir leur générale marcher à grands pas, devant Buccaneer qui portait une femme enceinte évanouie. Non, tout était normal, n'est-ce pas ? Franchement, que voyaient-ils au quotidien, à Briggs ! Lui verrait Grumman avec un autre soldat en transportant une inconnue enceinte comme ça, il se poserait de sérieuses questions et voudrait comprendre ! Mais eux, non, tout va bien, tout était normal. Tss. Ils entrèrent dans une plus grande tente, où se trouvait une femme à lunettes en blouse blanche qui triait des flacons en sifflotant. Leur médecin ? Il stoppa non loin de l'entrée de la tente, croisant les bras.

Médecin – Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda la doctoresse en faisant allonger la jeune femme sur un lit derrière un rideau.

Générale – Un simple imprévu. Je dois y retourner, Bradley a dû arriver, nous devons le voir avant le début de l’inspection. Je te confie la suite, Miles. Fais-moi parvenir un message en cas de problème.

Miles – Très bien, madame.

Il la regarda sortir, sans réagir. Il se demandait s'ils en feraient pas mieux de sortir un moment, le temps que Sarah revienne à elle, lorsque Miles demanda à sa subordonnée pourquoi elle avait sursauté toute à l'heure. Il faillit lever les yeux au ciel, exaspéré sur le moment. Ils avaient juste assommé une femme enceinte pour la trimbaler ensuite dans leur camp sans que personne ne réagisse ! D'accord, les hommes de Briggs étaient très loyaux à leur chef, mais tout de même ! Il jeta un regard vers Sarah, allongée et évanouie. Comment allait-elle réagir en rouvrant les yeux ? Bonjour, future maman, bienvenue à Briggs ! Il voyait la scène d'ici. Enfin... Chacun sa mentalité, comme on dit. Avec une telle générale, pas étonnant qu'ils soient comme ça.

Lieutenant – Il s'agit d'une femme enceinte et vous l'avez assommée alors qu'il y avait d'autres moyens plus doux pour l'amener ici.

Miles – C'est amusant d'entendre cela de votre part, dit-il sans se départir de son ton presque indifférent. Je ne pensais pas que ça pourrait vous gêner, vous avez vu et fait bien pire.

Roy pâlit en entendant cela, jetant un regard noir au commandant du Nord. Merci de rappeler ces souvenirs ! Le lieutenant n'était pas la seule à avoir participé au génocide et certainement pas celle qui avait assassiné le plus de personnes. Ce titre, il n'en était pas fier, lui revenait... La conversation débutait déjà de façon crispante.

Lieutenant – Ce n'est pas pour cela que ce que j'ai fait et vu ne me gênait pas, au contraire.

Miles – De là à vous émouvoir pour si peu... Nous n'avions pas de temps à perdre en discussions inutiles, nous étions trop exposés.

Cela, oui, mais ce n'était pas une raison pour être aussi brutal. Ce n'était pas avec ce genre de comportement qu'ils pourront faire évoluer les choses ! Ils étaient bien trop durs, Roy en comprenait pas comment on pouvait en arriver là, même en vivant au Nord. Ils étaient trop rigides, trop rigoureux, trop disciplinés, trop... Trop, voilà. Il connaissait la règle qui régissait Briggs et aurait dû mal à y vivre pour cela. D'un côté, c'était très bien, tout le monde avait sa chance, peu importe la race ou le grade, mais d'un autre, comment vivre sainement en étant cesse sur ses gardes ?

Lieutenant – Elle est enceinte de six mois au moins, vous le voyez bien, c'était dangereux pour elle et le bébé. Vu son état, nous aurions pu faire autrement. Vous m'avez demandé pourquoi j'avais réagi comme cela, je ne vous demande pas de me comprendre.

Miles – Dangereux... L'armée ne se posait pas ce genre de questions, autrefois... Des femmes enceintes de huit ou neuf mois n'avaient pas de traitement de faveur lorsqu'on voulait leur mettre une balle en pleine tête. Cessez de parler de "danger" pour une chose qui ne l'est pas, c'est ridicule.

Il pâlit un peu plus, revoyant malgré lui le visage des hommes et des femmes qu'il avait fait brûlé vif, de tous ceux qu'il avait tué durant la guerre. Il revoyait aussi cette femme, dans une maison en ruine, qui était blottie contre le mur, en larmes, alors qu'il se tenait debout devant elle, près à la tuer. Ou de cet homme, agonisant dans le sable, qui lui avait murmuré que l'alchimie devait être utilisée pour le bien du peuple... Il se força à ne pas baiser la tête, même s'il commençait à se sentir plus mal. Ne rien dire, surtout pas maintenant. Il savait ce qui l'attendait en devenant Alchimiste d'Etat. Il avait accompli son devoir à Ishbal, sans se rebeller, sans même envisager de quitter l'armée. Il avait passé des jours à brûler des quartiers entiers, encore et encore. Tuant des centaines de personnes dans des souffrances inimaginables. Le commandant avait raison, sur ce point, il était risible de s'insurger pour ce qui venait de se passer, pas après ce qu'ils avaient fait.

Lieutenant – Ce n'est pas parce que l'armée a participé à un massacre qu'il faut accepter tout le reste... C'est justement en évitant des actions comme celle-ci que l'on peut calmer les choses et les changer.

Miles – Si vous voulez changer les choses, commencez par aller voir dans les bidonvilles de l'Est les survivants de ce massacre, dont l'armée a tué les familles, dit-il en enlevant ses lunettes, dévoilant son regard rouge sang. Ce sera plus efficace que de vous en faire pour une chose qui n'aura aucune conséquence.

Roy écarquilla les yeux, sans pouvoir s'en empêcher, sentant un frison lui parcourir le dos. Il était... Il est... Il... Une seconde. Tous les soldats de race Ishbale avait été emprisonnés et exécutés ! Tous ! Alors comment pouvait-il être ici ? Comme un soldat Ishbal pouvait-il faire parti de l'armée, bien vivant, devant eux ? C'était impossible... Complètement impossible. Un Ishbal, membre de l'armée, bras droit d'un général de division ? Et ce trois ans après la guerre ? Il s'était complètement pétrifié, osant à peine respirer. Un Ishbal... Un soldat Ishbal. Il en restait choqué, fixant ses yeux, ramené trois ans en arrière face à leurs ennemis. Ce regard de sang l'avait hanté alors qu'il accomplissait sa tâche. Ne pas détourner le regard fut encore plus difficile, il était comme cloué sur place par ces yeux. Le commandant Miles... Un Ishbal... Il devait être le seul de sa race encore en vie au sein de l'armée. Commenta avait-il survécu à la purge violente faite dans les rangs de l'armée ? Comment s'était-il tiré de tout cela ?

Lieutenant – Je suis consciente de ce que l'armée a pris à toutes ces personnes... Mais je ne peux pas changer le passé, même si je le veux.

Il baissa légèrement les yeux, très pâle, dévoré par le regret et le remord, alors que le commandant remettait ses lunettes sur son nez. C'était du passé, ils devaient travailler pour que ça ne se reproduise plus jamais. Il releva les yeux, soupirant légèrement. Il n'aurait jamais cru qu'un Ishbal serait là... Comment pouvait-il rester ainsi au sein de l'armée ? Il ne détestait pas les militaires, après ce qui s'était passé ? Il supportait de rester un soldat d'Amestris ? C'était incompréhensible ! Il se reprit avec un peu de peine, veillant à ne pas laisser transparaître ses émotions.

Médecin – Et on va en faire quoi, de cette fille ? La ramener à Briggs ?

Oh, oui, Sarah. Il l'avait presque oublié, perturbé par le commandant de Briggs. Il fit appeler deux soldats pour garder la tente, tandis que Roy s'écartait. Sarah était toujours évanouie, ils ne pouvaient pas faire grand-chose. L'information "l'emmener à Briggs" monta d'un seul coup à son cerveau, le faisant tiquer. Une seconde, ils étaient sérieux ?! Qu'irait-elle faire là-bas ?! Oui, ils devaient l'éloigner d'ici le plus possible et la cacher, mais pourquoi à Briggs ? Surtout au vu de son état, il n'était pas certain qu'une forteresse glaciale dans une région aussi dure soit le plus approprié... Il jeta un coup d'œil à Miles, qui semblait réfléchir. La division du Nord était décidément la plus difficile à comprendre. Ils avaient une manière si différente de raisonner que Roy n'arrivait pas à suivre et il savait que c'était le cas pour bien des militaires de cette armée.

Miles – Les manœuvres vont débuter, notre Reine ne pourra revenir avant un moment. Qu'auriez-vous fait, vous, si personne ne vous avait vu ?

Lieutenant – La cacher dans un de nos appartements, à l'écart, pour la tenir à l’œil.

Au moins un moment, oui. Histoire qu'elle n'aille pas courir vers Bradley en blessant d'autres soldats au passage, elle en serait tout à fait capable. D'autant plus qu'elle risquait de perdre son enfant ou de faire une fausse couche, à se comporter ainsi. Mais cette solution n'était que temporaire, un jour ou deux au maximum. Ils devaient trouver autre chose. Mais de là à l'envoyer au Nord... Enfin, elle avait la mentalité qu'il fallait pour survivre là bas, mais il doutait tout de même de sa survie.

Médecin – Oh, personne ne viendra la chercher ici, rit-elle tout à coup. La Générale revient dans combien de temps ?

Miles – Pas avant le milieu d'après-midi, elle doit rencontrer Bradley avec le général Grumman. Mais allons-y, il y a d'abord l'inspection des troupes.

Nouveau soupir. Il allait être très concentré sur les manœuvres, aucun problème là-dessus ! Il sortit avec le lieutenant, mal à l'aise, inquiet pour Sarah, ne comprenant toujours pas comment le commandant Miles pouvait être ici. Ce dernier l'arrêta tout à coup avant qu'il en s'éloigne trop. Oui ? Il essayait de lui montrer un visage normal, bien qu'il soit extrêmement tendu.

Miles – Revenez cet après-midi, quand la Générale Armstrong sera de retour.

Ah, bien, très bien... Il s'éloigna avec le lieutenant, alors que tout le monde se mettait en place, au garde-à-vous, sa subordonnée près de lui. C'était la partie la plus protocolaire et assez longue, mais il avait veillé en chemin à remettre son uniforme correctement et à être impeccable. Une erreur à ce stade ne pardonnerait pas. Les deux mains dans le dos, très droit, il ne bougea plus, le regard dans le vague. Il voyait bien une explication quand au fait que le commandant Miles soit toujours dans l'armée, maintenant qu'il y songeait bien... Tss, cette femme avait un horrible tempérament, mais il devait lui reconnaître qu'elle respectait ses hommes et les aidait en toutes circonstances. La présence d'un Ishbal à Briggs aurait peur leur causer de graves troubles et pourtant, il était son adjoint. Il lui jeta un coup d'œil alors qu'elle arrivait à cheval avec le général Grumman. Glaciale, dure, sévère, colérique, mais loyale. Lorsqu'ils arrivèrent à leur hauteur, leurs chevaux allant au pas, il entendit le grand-père de Riza demander s'il n'aurait pas mieux valu reporter es manœuvres. Tout le monde se posait la question, il n'était pas le seul.

Générale – Les reporter ? dit-elle d’un ton froid en tournant la tête vers lui, sourcils froncés et lèvres pincées. Pensez-vous donc que Drachma osera revenir si vite après une telle défaite ? Aucun de leurs soldats n’a survécu, ils ont perdu beaucoup d’hommes ! Je ne vous permet pas de remettre en question la valeur des troupes de Briggs, nous savons accomplir notre devoir.

Il retint un sourire, pinçant les lèvres. Voilà ce qui s'appelait se faire renvoyer balader ! A la fin de l'inspection, il put s'éloigner un moment avec le lieutenant, pour souffler un peu. Si Armstrong devait aller voir Bradley, ils avaient encore un peu de temps devant eux. Il s'assit sur une caisse, près d'une tente, et se permit enfin de lâcher un immense soupir en se frottant le visage, reprenant ses esprits. Il ne laissait entrevoir ses véritables émotions que devant son équipe, devant elle, devant ses amis, ses proches.

Roy – C'est un Ishbal ! s'exclama-t-il d'un plus que choqué. Dans l'armée... Comment a-t-il pu survivre...

Il mit une main sur sa bouche et son nez, comme s'il sentait de nouveau l'odeur horrible de la chair brûlée, comme s'il sentait de nouveau sa bouche poisseuse par la graisse humaine qui s'évaporait dans l'air après le corps réduit en cendres. Oui, que la générale Armstrong ait agit, d'une façon ou d'une autre, était la seule explication valable qu'il trouvait. Si les hautes instances savaient qu'elle avait épargné un Ishbal et que cet Ishbal était devenu son adjoint, elle finirait directement en cour martiale puis probablement devant le peloton d'exécution. C'était assimilable à un crime de haute trahison. Le lieutenant posa tout à coup une main sur son épaule et il releva le regard vers elle.

Lieutenant – La générale donne sa chance à tout le monde... Mais vous ne devez pas oublier votre objectif de vue. C'est pour cela que vous vous êtes engagé, rappelez-vous. Nous ne pouvons ni ne devons pas oublier ce qui s'est passé, mais nous devons avancer.

Roy – Si ça se sait, elle va finir exécutée, soupira-t-il en se levant. Je ne m'attendais vraiment pas à ça.

Lieutenant – Moi non plus... Mais je lui fais confiance. Je sais qu'elle sait ce qu'elle fait, je ne m'inquiète pas pour elle.

Elle essaya de lui sourire, faiblement, alors qu'il mettait ses mains dans ses poches. Il valait mieux qu'elle sache ce qu'elle fichait, en effet ! En attendant, ils avaient les manœuvres. Ils travaillèrent encore un long moment avant de retourner du côté du campement de Briggs. Et durent, cette fois qu'ils n'étaient plus "escortés", expliquer ce qu'ils faisaient là, pourquoi ils venaient, où ils allaient, comment, avec qui, pour faire quoi. Plus méfiants que ça, ça allait être difficile ! Heureusement, la docteur vint les chercher, à moitié morte de rire en disant à ses collègues que c'était bon. Que c'était drôle, en effet ! Il marmonna une insulte au passage avant de suivre la jeune femme, retournant à la tente de l'infirmerie, qui abritait aussi un atelier d'automails. Ils arrivèrent au moment où la générale arriva à son tour. Il se retourna vers elle, un peu surpris de ne pas avoir ses subordonnés avec elle mais ils allaient sans doute arriver.

Roy – Générale... Vous allez finir à la cour martiale, si les Hautes Instances apprennent pour votre subordonné, ils risquent de ne pas apprécier. Vous êtes sûre de ne rien avoir oublié ?

Générale – Tu parles de Miles ? dit-elle en allant s'asseoir. Tu t'inquiètes pour rien, personne n'ira le dénoncer, et j'ai déjà fait bien pire que ça, les Hautes Instances ont bien d'autres raisons pour me faire exécuter. Tu ferais mieux de t'inquiéter pour toi, tu as déjà assez de soucis, comme celui d'être un bon à rien.

... Charmant... Toujours aussi aimable... Il allait répondre lorsque le lieutenant lui jeta un regard lourd, comme pour l'avertir. Oh, bon, d'accord, il n'allait pas en rajouter ! Mais c'était tentant. Très tentant. Vraiment très tentant.

Lieutenant – Colonel.

Il n'avait encore rien dit ! Bon, d'accord, très bien, ne pas relever et continuer comme si de rien n'était. Après tout, ce qui pouvait bien se passer au sein de Briggs ne les concernait pas.

Roy – Que comptez-vous faire pour Sarah ?

Générale – L'embaucher.

Il la fixa, bouche bée, comme si elle venait de lui annoncer qu'elle comptait épouser Bradley dans une très grande fête à Central. Elle... Non mais elle... Ce n'était pas sérieux ! Elle ne pouvait pas faire ça ! Sarah avait été formée, elle avait été militaire, était une grande alchimiste, oui, mais l'embaucher ?! Sérieusement ? A Briggs ?! Même le lieutenant était choquée, lui jetant un regard. Il secoua la tête, levant les yeux au ciel.

Roy – Mais vous ne pouvez pas faire ça ! A quoi bon ? Que ferait-elle là-bas ? Comment comptez-vous faire ?
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MessageSujet: Re: Vivre, il le faut   Vivre, il le faut EmptyMer 3 Juin 2015 - 11:46

Bradley devait encore mijoter un coup foireux… Elle avait détesté tout au long du repas la façon dont il l’avait dévisagé, agacée qu’il ne soit pas décidé une seule fois à lui dire ce qui le gênait. Qu’elle soit une femme ou autre chose ? Il voulait critiquer sa façon de gérer Briggs ? Il devrait pourtant comprendre que cette forteresse obéissait à ses propres règles, sous peine de sombrer et de laisser leurs ennemis s’engouffrer dans la brèche. Tant qu’elle sera vivante, elle ne tolérera pas que ça arrive. Elle remonta le camp pour retourner dans la zone où ils avaient leurs installations, répondant au salut de ses hommes au passage. Elle vit Mustang et Hawkeye rentrer dans la tente juste avant elle. Elle laissa retomber un bout du pan après être passée, jetant un œil au fond pour voir si leur « invitée » s’était réveillée, mais elle semblait toujours évanouie. Elle croisa le regard de Mustang, qui tirait une drôle de tête. Quoi ?

– Générale... Vous allez finir à la cour martiale, si les Hautes Instances apprennent pour votre subordonné, ils risquent de ne pas apprécier. Vous êtes sûre de ne rien avoir oublié ?

Son subordonné ? Il parlait de Miles ou d’un autre ? Beaucoup de personnes à Briggs avaient des secrets peu diffusables en public, ce n’était pas un événement. Elle était surprise qu’ils sachent pour Miles, cependant, il n’était pas du genre à parler de ses origines facilement, surtout à des personnes extérieures à la forteresse. Il n’avait pas envie de recevoir condescendance ou pitié, en ayant assez d’être dévisagé par des idiots dès qu’on apprenait qu’il était Ishbal. Avec ça, elle ne voyait pas pourquoi Mustang se souciait de ça, ce n’était pas son problème. De quoi venait-il se mêler ? Olivier avait confiance en chacun des hommes de Briggs, aucun n’ira trahir, personne n’ira dénoncer Miles ni qui que ce soit d’autre.

– Tu parles de Miles ? dit-elle en allant s'asseoir. Tu t'inquiètes pour rien, personne n'ira le dénoncer, et j'ai déjà fait bien pire que ça, les Hautes Instances ont bien d'autres raisons pour me faire exécuter. Tu ferais mieux de t'inquiéter pour toi, tu as déjà assez de soucis, comme celui d'être un bon à rien.

Elle lui jeta un coup d’ 6il, déjà lassée de le voir aussi idiot qu’à sa mauvaise habitude. Il devait toujours aller se fourrer dans des affaires qui ne le concernaient pas ! Cela allait finir par lui attirer de graves ennuis, un de ces jours, s’il n’y prenait pas garde. Il parut sur le point de répliquer mais Hawkeye l’en empêcha. Elle était vraiment sa nounou… Quelle tristesse qu’il ait encore besoin de quelqu’un pour s’occuper de lui, à son âge !

– Que comptez-vous faire pour Sarah ?

– L'embaucher.

Elle reçut aussitôt deux regards choqués et des airs ahuris. Elle se retint de lever les yeux au ciel, exaspérée. Pourquoi étaient-ils aussi surpris, c’était pourtant évident ! Elle ne pouvait pas rester dans le coin, quoi qu’il arrive, elle devait se faire oublier quelque temps. Donc pourquoi ne pas l’emmener avec eux ? Ce n’est pas à Briggs que la police militaire ira la chercher. Avec ça, cette femme avait un caractère qui lui plaisait et elle était solide. Elle pourra se montrer utile, là-bas, il y avait toujours moyen de se débrouiller.

– Mais vous ne pouvez pas faire ça ! A quoi bon ? Que ferait-elle là-bas ? Comment comptez-vous faire ?

– Elle a le droit de refuser, mais entre ça ou se faire traquer dans tout le pays… Il y a toujours à faire, à Briggs, et je pense qu’elle a le caractère adéquat pour y survivre. Je ne te demande pas de comprendre, Mustang. Juste de la fermer au sujet de cette histoire. A moins que tu ne veuilles encore des ennuis pour ne pas avoir aussitôt arrêté cette fille.

Elle se leva pour aller demander à Trivia de la prévenir quand la jeune femme se réveillera puis remit ses gants, pressée. Elle avait à faire, à présent, les manœuvres n’attendaient pas. Elle quitta de nouveau la tente après avoir rappelé aux deux soldats de l’Est qu’eux aussi avaient du travail et feraient mieux de se bouger.
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