Enfermement et mise au point

La nuit était tombée depuis longtemps lorsqu'ils rentrèrent tous dans le château. Les gardes s'éparpillèrent, agités, revenant à leurs occupations habituelles et discutant de ce qui venait de se passer. Voilà une histoire qui avait bien secoué le clan, plus qu'il ne l'aurait cru ! Il sentait la colère remonter en lui, supplantant sa joie d'avoir remis la main sur les trois fuyards. Fuyards qui se tenaient les uns près des autres, dans un coin. Aro se plaça devant eux et leur jeta un long regard scrutateur. Comment avaient-il pu ? Ou plutôt, comment les jumeaux avaient-ils pu ? Car il avait lu dans l'esprit de Démétri qu'il ne les avait suivi à Alexandrie que pour ne pas abandonner Jane.

Démétri était celui à qui il allait sans doute pardonner le plus facilement et le plus rapidement. Et il le renvoya donc pour surveiller la ville, vérifier que tout allait bien. Puis il considéra les jumeaux, les sourcils froncés, le regard noir comme du charbon. Cette fuite était tout bonnement inqualifiable ! Surtout venant d'eux ! Ses meilleurs gardes, ses meilleurs éléments. Comment avaient-ils pu tenter de s'enfuir. Chelsea ne les avait pas enchaînés au clan, il avait considéré cela comme inutile à l'époque. Mais aujourd'hui...

Il leur fit signe sèchement de le suivre. Ces deux-là n'étaient pas prêts de lui jouer un tel tour à nouveau ! Mais c'était aussi de sa faute, il avait relâché sa vigilance, le temps d'une soirée. Grossière erreur, qu'il ne commettrait plus jamais. Ces deux-là allaient à présent être surveillés comme jamais. Il voulait qu'on lui rapporte le moindre de leurs gestes ou paroles. Ils descendirent dans les bas-fonds du château. Aro avait construire des pièces aux mur d'une épaisseur considérable, entièrement vides, faites pour enfermer les Enfants de la Lune, à la base. Elles allaient servir cette fois à boucler ses deux jeunes gardes à double tour, en plaçant également quelques gardes à la porte.

Enervés, il les poussa tous les deux contre le mur et siffla de rage. Non, ils ne pourraient plus s'échapper. Plus jamais.

« - Vous m'avez profondément déçus, tous les deux, cracha-t-il. Et moi qui étais persuadé que vous étiez fidèles et loyaux ! A quoi pensiez-vous en fuyant ainsi ?! Vous vouliez vous amuser à vous mettre hors-la-loi ou que sais-je encore ? Si vous vouliez juste me provoquer, c'est parfaitement réussi, mes chers enfants. »

Il l'ouvrit l'un des cachots vide et y propulsa Alec, avant de verrouiller la porte et d'appeler trois gardes pour la garder, puis fit de même avec Jane. Avant de fermer, il lui lança :

« - Profitez de ce temps pour réfléchir à vos actes, car vous n'êtes pas prêts de sortir à nouveau, ni l'un ni l'autre. »

Il claqua la porte et remonta, un tic furieux l'agitant.

Il le savait que quelque chose allait mal se passer. Il savait, comme tous les membres de sa famille, que les Cullen n'auraient pas dû aller au mariage à Volterra. Il savait qu'il y aurait forcément un truc. Lorsque les jeunes étaient rentrés, sans leurs parents, il avait faillit s'écrouler. Puis il était tombé pour de bon en apprenant la désertion des jumeaux pour sauver une gamine. Avant de hurler lorsque Rosalie avait ajouté que leurs parents les avait suivis. Etaient-ils devenus complètement dingues ?! Aro était sûrement furieux, et eux, ils ne trouvaient rien de mieux à faire que d'aller se fourrer dans ses pattes ?

Ils avaient entendus. Plus de deux jours étaient passés, sans nouvelles. A chaque heure qui s'écoulait, Eléazar était de plus en plus persuadé que le couple avait été tué. Quant à la fillette, il ne se faisait pas d'illusions sur son sort. Celui des jumeaux le faisait plus hésiter. Aro tenait à eux, pour leur don, mais allait-il tout de même les tuer pour leur désobéissance ? Cependant, ils reçurent un coup de fil d'Alice. Carlisle et Esmée rentraient, sains et saufs, indemnes. Mais la gamine était morte. Quand aux jumeaux, Alice les avait vu se faire boucler dans les profondeurs du château de Volterra.

Eléazar avait passé les heures suivantes dans un silence songeur. Il était stupéfait d'un tel acte, de cette fuite perdue d'avance. Surtout venant d'Alec et Jane. Etait-il possible qu'ils aient changés ? Il en doutait fortement. Mais peut-être avaient-ils au moins commencés à revoir certaines de leurs idées, c'était le mieux que l'on pouvait espérer. Lui-même avait mis du temps avant de se détacher du clan, et d'ailleurs, sans l'intervention de Carmen, il y serait encore. C'était peut-être cela qui manquait aux jumeaux, une aide extérieure ? Le fait qu'ils se soient enfuis prouvaient qu'il y avait, au fond d'eux, un besoin de changement. Pourquoi ne pas...

Il passa la nuit entière dans son fauteuil, silencieux et songeur, s'attirant des regards inquiets de sa famille, mais surtout de sa femme. Il se demandait si c'était possible. Essayer, du moins. Lui-même avait bien réussi, non ? Avec de l'aide ! Alors pourquoi pas. Cependant, c'était bien gentil de penser à tout cela, mais il restait un obstacle majeur, un obstacle nommé Aro. Le convaincre n'allait pas être une partie de plaisir. Décidé, il se leva puis partit retrouver sa famille.

Le lendemain matin, il roulait en direction de l'aéroport, Carmen à ses côtés. Lorsqu'il lui avait précisé qu'il partait seul et qu'elle devait rester à Denali avec les sœurs, il avait dû subir la dispute conjugale du siècle. Carmen lui avait hurlé dessus pendant une bonne heure comme quoi il était hors de question qu'il y aille seul, qu'elle n'avait pas peur des Volturi, qu'il devrait avoir honte de penser à la laisser en arrière, ect. Résigné, il l'avait laissé venir. De toute façon, c'était ça ou se faire arracher la tête. On ne pouvait dire non plus que les trois sœurs avaient été spécialement ravies de son projet – on parlait tout de même des jumeaux Volturi – mais l'avait laissé faire. Tant qu'il en prenait l'entière responsabilité.


Le voyage jusqu'à l'Italie leur prit du temps. Finalement, Eléazar était plutôt content que Carmen soit avec lui. Revenir dans ces régions le rendait nerveux. Et ce n'était rien par rapport à ce qui les attendait. Il appréhendait de revenir à Volterra, revoir les membres de son ancien clan, et surtout Aro. Carmen le rassurait, confiante et aimante jusqu'au bout. Ils venaient à peine de se garer près du château et de sortir qu'Eléazar aperçut l'un de ses anciens « collègues », qui faillit s'étouffer en le reconnaissant.

« - Nous voudrions voir Aro. »

Le château les surplombait, les écrasant de toute sa hauteur. Il prit la main de Carmen, se contraignant à rester serein. Il commençait à se demander si venir ici était une bonne idée. Il y avait un monde entre réfléchir à cette affaire dans le salon du chalet et être sur-place à arpenter des couloirs où il avait cru ne plus jamais marcher. Eux qu'ils croisaient semblaient hautement surpris de le voir, jusqu'à Renata qui failli rentrer dans un mur en le voyant. Il retint une grimace, agrippant la taille de Carmen. Ils furent introduits dans un petit salon où se tenaient Marcus, Caïus et Aro. La réaction de ce dernier aurait pu être comique si la situation n'était pas aussi tendu.

« - Bonjour, Aro. Je suis venu pour parler... d'une certaine affaire. »

Il ne savait plus très bien s'il devait le tutoyer ou le vouvoyer. Les vieilles habitudes étaient tenaces. Il resserra sa prise sur Carmen, à présent inquiet. Les réactions du chef des Volturi étaient souvent imprévisibles, et il ignorait comment il allait prendre sa requête.

Aro semblait à la fois choqué et furieux. Sa demande n'avait sans doute pas été très adroite, mais comment la présenter autrement ? Il s'agissait d'un sujet délicat, très, très délicat. Aro fit quelques pas, s'approchant de lui, beaucoup trop près à son goût. Eléazar se fit violence pour ne pas reculer.

Aro "- Tu m'as l'air d'être convaincu que les jumeaux vont accepter de changer de régime, murmura-t-il. Ou qu'ils vont y parvenir... Mais dis-moi pourquoi je te laisserais les emmener ? Qu'aurais-je à y gagner ? Ces "enfants" comme tu dis, c'est moi qui les ait mordus et élevés. Et je tiens à eux."

Il tenait à eux... Bien sûr, comme ses armes favorites. C'était toujours comme cela, depuis qu'il les avait rencontrés, qu'Eléazar les considérait. Deux gosses, transformés trop jeunes, et utilisés comme des jouets, comme des armes, totalement soumis aux ordres d'Aro et persuadés qu'il n'existait pas d'autres styles de vie. Et c'était sans doute cela qui le révoltait le plus. Vampires ou pas, puissants ou non, ils restaient des enfants. Aro sourit soudain et se pencha sur lui, la bouche tout près de son oreille. Il se figea complètement, son bras fermement enroulé autour de la taille de sa femme.

Aro "-Tu veux jouer à ce petit jeu ? Je ne te laisserais essayer qu'à plusieurs conditions. Tout d'abord, il te faudra leur accord. Ensuite, tu n'auras que deux ans pour les convertir pleinement. Au bout de ces deux ans, je viendrais moi-même vérifier. S'ils ne sont pas complètement convertis à votre mode de vie, non seulement ils reviendront ici, mais toi avec. C'est compris ?"

Il blêmit tout à coup. Si l'opération ratait, il devrait... Revenir ici ? Redevenir un garde Volturi ? Il se crispa, lèvres pincées. Revenir...

Aro "- Nous avons un accord ?"

Eléazar considéra la main tendue et leva à moitié la sienne, puis interrompit son geste.

"- Tes conditions sont surréalistes. Deux ans, c'est un délai beaucoup trop court ! Il faut au moins sept ou huit ans, voir plus, pour s'adapter entièrement à ce mode de vie. En deux ans, c'est impossible. Donne-leur au moins une dizaine d'années ! Et, si vraiment ça ne fonctionne pas, alors... Je... J'accepte tes autres conditions... Mais laisse-le leur assez de temps pour essayer."

Il avait la curieuse impression de creuser sa propre tombe en disant cela...

Eléazar "- Tes conditions sont surréalistes. Deux ans, c'est un délai beaucoup trop court ! Il faut au moins sept ou huit ans, voir plus, pour s'adapter entièrement à ce mode de vie. En deux ans, c'est impossible. Donne-leur au moins une dizaine d'années ! Et, si vraiment ça ne fonctionne pas, alors... Je... J'accepte tes autres conditions... Mais laisse-le leur assez de temps pour essayer."

Sans cesser de sourire, Aro secoua la tête, laissant même échapper un petit rire satisfait.

"- Navré, mais non. Tu connais toutes mes conditions, et je n'y reviendrais pas. C'est à prendre ou à laisser ! C'est toi qui as voulu jouer à ça, alors maintenant, assume donc. Je peux faire chercher les jumeaux maintenant pour que tu leurs parles..."

Eléazar avait un air torturé, comme s'il cherchait un autre moyen, une façon de le faire changer d'avis, d'obtenir du temps supplémentaire... Il pouvait s'épargner cette peine, il ne reviendrait pas sur sa décision. Car il avait tout à y gagner. Deux petites années étaient effectivement surréalistes, et c'était bien pour cela qu'il avait imposé ce délai. Il n'avait pas l'intention de perdre définitivement les jumeaux. Cette expérience les dégoûterait d'essayer autre chose, et ils reviendraient vers lui. Avec son ancien garde en prime.

En attendant qu'Eléazar donne son accord, il prit les mains de ses frères pour voir ce qu'ils en pensaient. Caïus avait suivi sa pensée et était d'accord. Marcus, lui, n'approuvait guère ses méthodes, mais ça ne changeait pas de d'habitude. Se retournant, il adressa un sourire mesquin à Carmen qui semblait sur le point d'exploser.








[Edit Esmée: Rp beaucoup trop court ^^ Essayes de ne pas arriver en dessous des 15 lignes minimum pour les RPs.]

Aro "- Navré, mais non. Tu connais toutes mes conditions, et je n'y reviendrais pas. C'est à prendre ou à laisser ! C'est toi qui as voulu jouer à ça, alors maintenant, assume donc. Je peux faire chercher les jumeaux maintenant pour que tu leurs parles..."

Deux ans... Comment faire quoi que ce soit en deux ans ? Il hésitait, lèvres pincées. Ce n'était plus seulement l'avenir des jumeaux qu'il jouait mais aussi le sien. Sa propre liberté, mise en jeu dans un pari pratiquement impossible à tenir. Deux ans. Deux ans pour convertir au régime végétarien les jumeaux en sorcellerie ! Ben voyons, rien de plus simple ! Et s'il échouait... Il serra les dents. Il voulait bien "assumer", mais avec ce genre de conditions... Il soupira puis releva les yeux, les plantant dans ceux d'Aro.

"- Très bien, j'accepte."

Il sentit nettement Kate s'agiter auprès de lui. Hum, oui, effectivement, il aurait peut-être dû lui décrire les fameuses conditions avant de s'engager... Aïe, ça ne promettait rien de bon. Et ça sentait la dispute conjugale à plein nez. Il appréhendait aussi quelque peu la réaction des trois soeurs, lorsqu'il allait tout leur expliquer. Les trois anciens quittèrent la pièce, et ils se retrouvèrent seuls à attendre. Eléazar en profita pour tout expliquer à Carmen qui, si elle avait été humaine, serait sûrement devenue bien rouge. Il s'apprêtait à lui recommander de ne surtout pas hurler ici lorsque la porte s'ouvrit. Les jumeaux entrèrent lentement et leur jetèrent un regard curieux.

"- Bonjour, lança-t-il en évitant soigneusement le regard plus que furibond de Carmen."

Il tâcha de leur expliquer toute l'histoire, en insistant bien sur les deux ans et toutes les conséquences.

"- C'est à vous de voir si vous voulez essayer. Ceci dit, entre être libre et devoir changer de mode de vie, ou rester enfermés ici... Qu'en pensez-vous ?"

Les jumeaux avaient l'air sous le choc, ce qui était tout à fait compréhensible, d'un côté. Il arrivait, sans crier gare, et leur proposait ni plus ni moins d'intégrer une autre famille pour se mettre au végétarien. Un tout autre style de vie, sur un autre continent... Cela devait faire beaucoup, en une seule fois. Mais qu'avaient-ils à perdre ? C'était toujours mieux que d'être bouclé à double tour dans un cachot. Ou que d'être soumis artificiellement à Aro grâce à Chelsea.

Alec "- Pourquoi vous faites ça ? murmura-t-il."

Ah, oui, il était tout à fait normal qu'il pose la question. C'était un jeu extrêmement dangereux, après tout, et il risquait gros.
Jane soupira légèrement, les yeux plissés, une moue songeuse sur la figure.

Jane "- Entre ça ou être enfermés ici..."

Il haussa un sourcil. Cette petite phrase signifiait-elle qu'elle serait d'accord ? Qu'elle voulait essayer ? A moins qu'elle n'ait voulu dire qu'il n'y avait pas une grande différence entre être enfermé à Volterra ou bloqué à Denali.

"- Je fais ça, commença-t-il lentement, parce que je crois que c'est possible. Lorsque j'ai quitté les Volturi pour partir avec Carmen - Il lui sourit doucement - nous avons été nomades un long moment avant d'atterir chez les Denali. Avec leur aide, nous avons pu changer de régime. Vous vous êtes rebellés et enfuis, c'est donc qu'au fond de vous, vous avez besoin de changer, n'est-ce pas ? Et puis, honnêtement, qu'avez-vous à perdre ? D'après ce que j'ai compris, Aro vous avez fait enfermés à double-tour. Ce que je vous propose est-il pire ?"

Il s'interrompit un bref instant, puis reprit :

"- Par contre, je ne vous cacherais pas qu'en deux ans, cela va être... extrêmement difficile. Il aurait fallu au moins une dizaine d'années... Si vous acceptez, il va falloir faire preuve de motivation. Nous serons évidemment très vigilants, il faudra vous y attendre. Mais je pense que vous pouvez le faire, comme nous tous. Et je veux vous aider, parce que je ne cautionne pas qu'on traite ainsi des enfants, comme des jouets ou des armes. Bref, si vous le voulez, nous partons maintenant."

Il désigna la porte d'un geste et attendit leur réaction.

Eléazar "- Je fais ça, commença-t-il lentement, parce que je crois que c'est possible. Lorsque j'ai quitté les Volturi pour partir avec Carmen - Il lui sourit doucement - nous avons été nomades un long moment avant d'atterir chez les Denali. Avec leur aide, nous avons pu changer de régime. Vous vous êtes rebellés et enfuis, c'est donc qu'au fond de vous, vous avez besoin de changer, n'est-ce pas ? Et puis, honnêtement, qu'avez-vous à perdre ? D'après ce que j'ai compris, Aro vous avez fait enfermés à double-tour. Ce que je vous propose est-il pire ?"

Pire, non. Enfin... Non, ce n'était pas pire. Il n'y avait rien de pire que la séquestration dans le noir le plus complet, séparée de son frère. Elle aimerait un changement dans sa vie, oui, mais aussi radical ?

Eléazar "- Par contre, je ne vous cacherais pas qu'en deux ans, cela va être... extrêmement difficile. Il aurait fallu au moins une dizaine d'années... Si vous acceptez, il va falloir faire preuve de motivation. Nous serons évidemment très vigilants, il faudra vous y attendre. Mais je pense que vous pouvez le faire, comme nous tous. Et je veux vous aider, parce que je ne cautionne pas qu'on traite ainsi des enfants, comme des jouets ou des armes. Bref, si vous le voulez, nous partons maintenant."

Des jouets ou des armes. C'était ainsi qu'il les voyait ? L'expression la fit grimacer, même si au fond d'elle, elle devait admettre qu'il n'avait pas vraiment tord. Constat qui la troubla encore un peu plus. Mais qu'est-ce qui les empêchait d'essayer ? Elle se mordillait les lèvres, hésitante. C'était trop soudain, trop rapide. Jeter comme ça tout un style de vie, du jour au lendemain... Elle réfléchit à tout ce que ça impliquait. Il allait falloir être très persévérant pour ne pas craquer. Et vivre avec des inconnues, car Eléazar était le seul qu'ils connaissaient un peu.

Elle se rendit compte qu'elle ignorait absolument tout de la façon dont ils passaient leurs journées, quelles étaient leurs activités, les liens qu'ils entretenaient avec les humains. C'était un énorme saut dans l'inconnu ! Elle n'était pas sûre d'en être capable. En même temps, elle avait aussi envie de le découvrir, de voir à quoi ressemblait une véritable vie de famille. Envie de retrouver l'atmosphère d'un foyer, comme au temps où leurs parents vivaient, où ils n'était que deux jeunes humains innocents.

"- Je... Je vous suis. Seulement... Alec ?"

Elle ne partirait pas sans son frère, de toute façon.

Jane "- Entre ça ou être enfermés ici..."

Il lui jeta un coup d'oeil. Comment ça ? elle était d'accord ? prête à tout plaquer comme ça ? Ou alors...

Eléazar "- Je fais ça, commença-t-il lentement, parce que je crois que c'est possible. Lorsque j'ai quitté les Volturi pour partir avec Carmen - Il lui sourit doucement - nous avons été nomades un long moment avant d'atterrir chez les Denali. Avec leur aide, nous avons pu changer de régime. Vous vous êtes rebellés et enfuis, c'est donc qu'au fond de vous, vous avez besoin de changer, n'est-ce pas ? Et puis, honnêtement, qu'avez-vous à perdre ? D'après ce que j'ai compris, Aro vous avez fait enfermés à double-tour. Ce que je vous propose est-il pire ?"

Il ferma un instant les yeux, submergés par une foule d'émotions. Non, ils n'avaient peut-être plus rien à perdre, mais ce qui leur proposait était tout simplement hallucinant.Oui, ils s'étaient rebellés. Oui, ils s'étaient enfuis. Mais tout de même. Eléazar pensait que c'était possible mais il doutait beaucoup. Est-ce que cela valait le coup ? Tout plaquer pour redémarrer à zéro ? Abandonner tout ce qu'ils avaient connu jusque là pour sauter dans l'inconnu ?

Eléazar "- Par contre, je ne vous cacherais pas qu'en deux ans, cela va être... extrêmement difficile. Il aurait fallu au moins une dizaine d'années... Si vous acceptez, il va falloir faire preuve de motivation. Nous serons évidemment très vigilants, il faudra vous y attendre. Mais je pense que vous pouvez le faire, comme nous tous. Et je veux vous aider, parce que je ne cautionne pas qu'on traite ainsi des enfants, comme des jouets ou des armes. Bref, si vous le voulez, nous partons maintenant."

Ils n'étaient pas des armes ! Enfin... Non... Ou pas... Perturbé, il secoua la tête. Il savait bien qu'en deux ans, c'était pratiquement impossible de changer entièrement de régime, même avec la meilleure volonté du monde ! C'est lui qui le disait, qu'ils pouvaient le faire. Mais si ça ratait ? S'ils s'en montraient incapables ? Ils devront revenir à Volterra. Ainsi qu'Eléazar. Et là, Aro aurait tout gagné. Ils seraient pieds et poings liés, pour de bon !

Et puis, pour tout avouer, il avait tout de même peur pour la suite. Il ne savait rien de la façon de vivre des vampires dits "végétariens", que ce soit les Cullen ou les Denali. A côté de lui, jane se mordait les lèvres, signe chez elle d'une intense réflexion. C'était tellement soudain. Il sentit la panique monter en lui, et tenta de la dissimuler. Malgré les explications d'Eléazar, il ne comprenait toujours pas pourquoi il prenait un tel risque pour eux, ce qui l'amenait à se méfier. Et puis, que pensait le reste de sa famille de tout ça ?

Jane "- Je... Je vous suis. Seulement... Alec ?"

Il sursauta et dévisagea sa soeur. Elle... Il cligna des yeux, incapable d'articuler un seul mot. Elle acceptait ? Vraiment ? Complètement perdu, il regarda Eléazar, Carmen, puis de nouveau sa jumelle, silencieux. Bon, il était temps de se décider. Et vite. Le choix était pourtant simple, mais les conséquences énormes. Pourrait-il, en cas de refus, supporter à nouveau d'être enfermé dans le noir et séparé de Jane ? sur ce dernier point, la réponse s'imposa immédiatement à lui : Non. Tout comme il refusait de la voir partir seule à Denali. Il prit une inspiration, la peur lui nouant la gorge.

"- Je vous suis aussi."

Voilà. Il l'avait dit. Il ne lâchait pas Jane, puisant du réconfort dans leur étreinte. Après tout, il pouvait tout supporter tant qu'il était avec elle. Il emboîta donc le pas à Carmen et Eléazar, suivit de sa jumelle, paniquant déjà pour la suite.