Sauvons Jane !

Après que Jasper ait reçu l'appelle d'Emmett, annonçant la disparition de Jane, il décida alors de prévenir Carlisle qui était à l'hôpital, comme tout le monde, il resta sous le choc et conseilla de l'attendre. Alice regarda Jasper qui réfléchissait à ce qu'ils pouvaient bien faire... Elle ne comprenait pas comment elle avait pu louper ce que les volturi avaient préparé, elle s'en voulait, mais pour n'inquiéter personne, elle essaya de laisser percevoir aucune émotion, surtout auprès de Jasper ! Carlisle rentra enfin du travail, il pénétra dans le chalet, cela tombait bien tout le monde était dans le rez de chausser. Qu'allait dire Carlisle ? La durée ne fut pas très longue, il avait annoncé qu'il irait à Voltera, seul. Bella riposta que ce n'était pas une bonne idée, Jasper annonça qu'il allait l'accompagner. À moitié surprise, Alice prit la parole, et ne laissant pas le choix aux autres, prononça son départ avec son mari et Carlisle.

Après quelques essais des autres membres de la famille pour tenter leur chance de venir, Carlilse refusa net toutes autres oppositions, puis nous nous sommes mis en route pour l'Italie. Ce fut Carlisle qui conduisit jusqu'à l'aéroport, avec jasper devant sur le siège passager, puis Alice sur la banquette arrière. Il conduisait très vite, elle en déduit qu'il était très nerveux, tout comme Jasper d'ailleurs... Et elle qui s'en voulait toujours, comment cela avait-il pu se produire ? Était-ce de sa faute ? Elle posa sa tête contre la vitre de la voiture pour se perdre dans ses pensées... Et si cela allait mal tourner . Elle avait confiance en son père, elle savait qu'il trouverait une solution, mais il fallait quand même penser au pire. Un coup de panique surgit en Alice, puis elle ferma les yeux en restant comme ça jusqu'à l'entrée de l'aéroport.

Ils montèrent dans l'avion, Jasper se mit auprès d'Alice, et Carlisle préféra se mettre un peu en retrait , pour laisser un peu d'intimité aux amoureux. Dès qu'ils furent tous assis et que l'avion avait décollé, Alice saisit la main de son époux, et la serra. Tout comme dans la voiture, elle se demandait comment cela allait se dérouler, ce qui l'angoissa légèrement, elle posa sa tête sur l'épaule de son homme.

Alice – Mon cœur.. crois tu que c'est de ma faute ?... je veux dire que si c'est un coup des Volturi, j'aurais du le voir... je surveille les décisions de Aro, mais pourtant je n'ai rien vu !  arriva t-elle à balbutier.

Elle essayait en vain de trouver une explication... Puis elle entendit que l'avion alla se poser. Ils sortirent les trois de l'avion, mais comment allaient ils aller jusqu'à Voltera ? Alors Alice, comme à son habitude, vola discrètement une belle voiture de sport devant l'aéroport. Comme tout à l'heure, ce fut Carlisle qui conduisit, Jasper du côté passager et Alice sur la banquette arrière. Ils se rapprochaient de leur point d'arrivé à vive allure, jusqu'à se retrouver juste devant les portes du château des Volturi. L'heure avait sonné ! pensa Alice, elle se plaça aux côtés de son mari, puis Carlisle se mit un peu avant ses enfants, et ils entrèrent dans le château.

Voilà maintenant deux jours qu'ils étaient rentrés du Népal. Aro avait fait consigner Jane dans sa chambre et elle n'en était pas sortie depuis. Elle était toujours très faible. Elle refusait en plus de boire ce qui l'affaiblissait encore davantage. La plupart du temps Orlin était chargé de la surveiller, il ne sortait que pour les repas et l'entrainement avec Démétri. Celui-ci avait d'ailleurs mis les bouchés doubles depuis sa capture par Vladimir. Il ressortait à chaque fois du gymnase complètement fracassé, les os brisés. De plus, il n'arrêtait pas de penser à Jane, ce qui le déconcentrait assez souvent, et Démétri était la dernière personne qui avait besoin de cette histoire.

Orlin, sortit donc du gymnase en boitant et gémissant, comme "d'habitude". Il se posa sur un banc du jardin en attendant que le venin fasse son office et le remette d'aplomb. Comme à chaque fois, il maudissait intérieurement Démétri de l'avoir fracassé. Il attendit une à deux minutes que la douleur se dissipe puis il alla se changer. Comme à chaque fois, ses vêtements étaient réduits en lambeaux. A force Démétri finit par lui proposer de faire les entrainements nu, mais Orlin s'y opposa fermement.

Il après être passé à la penderie, il regagna la chambre de Jane. Son cheminement le fit passer par le hall d'entrer, il devait parler à Véroniqua, la standardiste pour régler un petit détail de son voyage au Népal. Il entra quand il vit les Cullens. Il fut stupéfait ! Il était d'un coup très inquiet, une peur irrationnelle l’envahit. Il craignait que Jane parte, même si c'était peu probable. Il tenta de se calmer, de se reprendre, il n'y arriva pas complètement. Il s'avança vers Carlisle, il ne demanda même pas pourquoi ils étaient là, la réponse était trop évidente. Il les salua puis il leur demanda de le suivre

Orlin, d'un ton qui laisse légèrement entrevoir son inquiétude
Venez...

Il les conduisit à Caïus, c'est lui qui lui avait demandé de la ramener, c'est donc lui qui devait décider de la laisser partir ou non. Il savait que Caïus n'accepterait jamais, ce n'était donc pas tout à fait innocent...

Orlin, toujours sur le même ton
Père, Alice, Carlisle et Jasper Cullen souhaiteraient vous parler.

Ils étaient partis pour Volterra. Arrivant à l'aéroport, Carlisle acheta des billets, sur le premier vol qu'ils purent prendre. Il était inquiet. Très inquiet, même. Le don de Jane avait évolué, et elle ne contrôlait plus, alors qui sait ce qui risquait d'arriver en se retrouvant face à ceux qui l'ont tant faits souffrir ? Il doutait qu'Aro ne la tue, mais il pouvait la faire terriblement souffrir. Ils en avaient eu assez d'exemple.

Retenant un soupir, il monta dans l'avion avec Alice et Jasper. Il aurait voulu partir seul... Et si les choses tournaient mal ? Comment accepter d'être à l'origine de la mort de deux de ses enfants ?! Il aurait dû s'y opposer, ne pas accepter leur venue, mais c'était trop tard. D'accord, Jasper savait se battre, Alice avait ses visions, mais tout de même. S'il leur arrivait quelque chose... Il ne le supporterait pas. Il angoissa durant tout le voyage, jusqu'au moment où Alice vola une voiture à Rome et qu'il fallut se remettre en route.

Il était outré de la conduite des Italiens. Comme si Jane n'était pas suffisamment fragile, ils en rajoutaient une couche en la kidnappant et en la traînant ici, le dernier endroit au monde où elle pourra aller mieux. Tout lui rappellera son frère, dans cette ville et ce château, absolument tout. Alors comment pourrait-elle se remettre ? C'était impossible. Ils arrivèrent assez vite au château, et Carlisle se gara à l'ombre près de l'entrée. Il y avait beaucoup de monde sur la place, à flâner près de la fontaine sous le lourd soleil.Tant d'humains se baladant innocemment, sans savoir qu'ils vivaient près d'un nid de vampires.

Ils étaient à peine entrés qu'ils tombèrent presque directement sur Orlin. Carlisle lui jeta un regard noir. Il le tenait pour entièrement responsable de ce kidnapping, même s'il n'avait pas de véritable preuve. La nervosité du garde était visible, en tout cas. Peur d'eux ? Comme s'ils représentaient une menace ! Carlisle savait très bien qu'ils avaient trois fois plus de chances de se faire jeter dehors que de récupérer Jane.

Orlin - Venez...

Il ne prit même pas la peine de leur demander le pourquoi de leur venue, ce devait être trop évident. Il les escorta vers une petite pièce meublée avec goût et exposée à la lumière où Caïus était installé. Hum, c'était Aro que Carlisle était venu voir, et pas le psychopathe névrosé et violent du clan. Ils avaient beau jouer la comédie des trois frères unis, tout le monde savait qu'Aro était le seul véritable chef du clan.

Orlin - Père, Alice, Carlisle et Jasper Cullen souhaiteraient vous parler.

- Ce qui n'est pas tout à fait exact, répliqua Carlisle. Si tu avais pris la peine de te renseigner, Orlin, tu saurais que c'est Aro que je suis venu voir, et pas ses frères. Je serais ravi de discuter avec toi, Caïus, mais une autre fois. Où est Aro ?

Il ponctua sa phrase d'un regard assassin pour Orlin, et un autre, plus modéré, pour Caïus. en effet, c'était après Aro qu'il en valait. Il ne voulait pas perdre son temps à se disputer avec le psychopathe névrosé, préférant affronter directement le seul chef des Volturi.

La ville était très animée, comme chaque année à cette période. L'été approchait, et avec lui son lot d'animations et de touristes, venus du monde entier. Autrement dit, un choix plus large et plus variés d'humains bien chaud. Oui, décidément, l'été était une très bonne période. Il quitta la fenêtre, déjà préoccupé par d'autres affaires. Lilwen lui passa sous le nez en courant, un pot de fleurs dans les mains, allant visiblement rejoindre son père au jardin. Il n'avait pratiquement pas adressé la parole à sa nièce depuis le mariage.

De toute façon, pour le moment, loin de se comporter en oncle affectueux avec Lilwen, il passait bien plus de temps à l'observer. L'étudier, même. Il surveillait chacune de ses pensées, le moindre de ses faits et gestes. il décortiquait son corps, son âme et son esprit, analysant son évolution. Tout cela pour déterminer quelle sera son avenir, quel genre d'être elle allait devenir. Elle était pour lui, plus un cobaye que sa nièce, que la fille de son frère, qu'un être vivant même. Si jamais elle prenait un mauvais chemin, qu'elle devenait une menace pour leur espèce, il n'hésitera pas une seconde à la torturer et la tuer, nièce ou pas.

Avait-il d'ailleurs déjà eu des scrupules, dans sa vie ? Il ne pensait pas. Déjà, lorsqu'il était soldat, il n'avait aucun remords en tuant ses ennemis. C'était la guerre, il combattait pour sa province, le reste n'avait que fort peu d'importance. Et c'était la même chose aujourd'hui. Il filait vers la salle du trône lorsqu'il vit Orlin entrer dans une pièce avec les Cullen, Carlisle et deux de ses enfants. Déjà ? Ils ne perdaient vraiment pas de temps.

Orlin - Père, Alice, Carlisle et Jasper Cullen souhaiteraient vous parler.

Carlisle - Ce qui n'est pas tout à fait exact, répliqua Carlisle. Si tu avais pris la peine de te renseigner, Orlin, tu saurais que c'est Aro que je suis venu voir, et pas ses frères. Je serais ravi de discuter avec toi, Caïus, mais une autre fois. Où est Aro ?

Il eut un mince sourire et arriva dans leur dos.

- Je suis là, Carlisle. Toujours rapide, décidément.

Il referma la porte derrière lui et dévisagea les trois Cullen. Cette chère Alice était présente, ainsi que son mari. D'un regard, il fit comprendre à Orlin de filer et retourner à l'étage avec Jane. Il se tourna à nouveau vers Carlisle, toute trace d'amusement l'ayant quitté.

- Et bien, Carlisle ? Incroyable que tu ais tout de même pris la peine de te déplacer jusqu'ici. Donne-moi une seule raison de ne pas te jeter de suite dehors.

Aro - Je suis là, Carlisle. Toujours rapide, décidément.

Carlisle tourna la tête. Aro venait d'entrer, parfaitement naturel, ayant même un léger sourire aux lèvres. Comme s'il ignorait que son "ami" n'allait pas réagir aussitôt. Restant stoïque, le chef des Cullen se contenta de le dévisager, alors qu'il faisait signe à Orlin de ficher le camps. Carlisle aura décidément toujours du mal à comprendre et accepter les règles de ce clan. Obéissance, violence... De bons petits soldats asservis sans aucune volonté propre, mais qui à eux tous dégageaient une puissance formidable. Une armée organisée, coordonnée et soudée. Cela ne s'était jamais vu. Et cela ne se reverra probablement plus jamais. Aro ne souriait plus. Son habituel boniment l'avait quitté, le faisant enfin paraître comme le chef qu'il était.

Aro - Et bien, Carlisle ? Incroyable que tu ais tout de même pris la peine de te déplacer jusqu'ici. Donne-moi une seule raison de ne pas te jeter de suite dehors.

- Tu savais parfaitement que j'allais venir, Aro, tu me connais. Et si tu avais voulu nous jeter dehors, tu n'aurais même pas pris la peine de me parler.

Il sourit à son tour, très brièvement, avant de reprendre tout son sérieux. C'était maintenant qu'il allait falloir jouer très serré.Carlisle avait l'habitude d'argumenter et d'exposer un raisonnement logique, mais Aro ne lui cédait en rien sur ce terrain-là. Il pria le ciel pour que ni Alice ni Jasper n'interviennent, pour le moment.

- Tes méthodes ne changent guère, Aro. Je ne compte même plus le nombre de fois où les jumeaux ont tentés de s'échapper, et où tu les a fait traîner ici de force. Je le comprend, en un sens, sache-le. Jane est puissante, l'une des plus puissantes avec Démétri et Chelsea. Mais tu devrais comprendre plusieurs choses. Tu auras beau la manipuler tant que tu voudras, elle ne te sera jamais plus fidèle. Pas après tout ce qui s'est passé, pas après la mort de son jumeau. Tu vas juste t'attirer inutilement des ennuis, alors que tu pourrais faire prospérer ton clan sans elle. Alors pourquoi t'acharner ?

Il avait dit cela d'un ton dévoilant son incompréhension et son profond agacement. Pourquoi s'acharner, en effet ? Ce ne sera plus jamais comme autrefois de toute façon. Et Carlisle avait horreur des gens qui arrachaient la liberté d'autrui pour leur propre profit.

[Début du RP (RP divisé pour plus de logique)]

Sulpicia devait aider Carlisle et éviter le pire, si elle le pouvait. Elle descendit les volées d’escaliers menant à la salle du trône, endroit où devaient logiquement se trouver Carlisle, Jasper et Alice. Elle ne connaissait pas les deux derniers mais, connaissant Aro, il risquait de prendre cela pour une attaque. D’un pas souple et léger, de sa démarche gracieuse, la jeune femme arriva rapidement dans la salle du trône sous l’œil ahuri des personnes s’y trouvant. Il n’y avait que quelques gardes dans la salle, Marcus et Caïus étaient elle ne savait où. Bon, ce n’était qu’un détail de toute manière. Sans attendre leur avis ou même une information de leur part concernant l’endroit où se trouvaient son mari et leurs invités, Sulpicia se dirigea vers la porte menant à la salle où se déroulaient les discussions privées. Prenant la « température » de la salle, de l’ambiance, elle entendit distinctement la voix de Carlisle :

Carlisle – Tes méthodes ne changent guère, Aro. Je ne compte même plus le nombre de fois où les jumeaux ont tentés de s'échapper, et où tu les a fait traîner ici de force. Je le comprends, en un sens, sache-le. Jane est puissante, l'une des plus puissantes avec Démétri et Chelsea. Mais tu devrais comprendre plusieurs choses. Tu auras beau la manipuler tant que tu voudras, elle ne te sera jamais plus fidèle. Pas après tout ce qui s'est passé, pas après la mort de son jumeau. Tu vas juste t'attirer inutilement des ennuis, alors que tu pourrais faire prospérer ton clan sans elle. Alors pourquoi t'acharner ?

Le ton que Carlisle venait d’employer montrait une certaine incompréhension et un profond agacement. Aïe. Il fallait qu’elle intervienne, tant pis si Aro lui avait dit de ne pas l’interrompre lorsqu’il discutait avec quelqu’un. Sulpicia avait l’impression que cela allait mal tourner… Très mal tourner. Elle prit une grande inspiration et se lança. Ouvrant la porte, l’entrebâillant d’abord légèrement, elle entra et fit un léger sourire d’excuse à son mari. L’entourant de ses bras, le poussant à se retourner pour lui faire face pour finir par lui prendre les mains, elle dit :

Sulpicia – Ecoute… Je pense que Carlisle a raison. Tu le connais. Tu connais Jane. Elle ne sera jamais heureuse ici, pas après tout ce qu’il s’est passé. Elle vous a torturé dès son arrivée et tu sais que Caïus veut la tuer depuis son premier dérapage. Vivre dans un endroit familier comme celui-ci, qui lui rappellera sans cesse son frère… Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Sulpicia ne lâchait pas son mari des yeux, guettant la moindre de ses réactions. Elle se mit sur la pointe des pieds et l’embrassa avant d’ajouter, sans le quitter des yeux et sans lâcher ses mains :

Sulpicia – Tu sais… J’ai beaucoup réfléchi là-dessus. Elle me manquera, beaucoup. Elle te manquera aussi, je le sais. Mais être parents signifie aussi « accepter de voir ses enfants partir », vouloir ce qui est le mieux pour eux. Je n’ai pas envie que cette histoire déclenche une guerre inutile. Carlisle est quelqu’un de bien et je suppose qu’on pourra aller voir Jane régulièrement, même s’il faudra être patient au début.

Sulpicia n’avait pas l’habitude d’intervenir mais il le fallait. Elle agissait selon sa conscience, selon son instinct maternel et pensait sincèrement que Jane n’avait plus sa place ici. Oui, elle l’aimait. Mais… Il faut savoir faire des sacrifices. Et c’était un sacrifice que Sulpicia était prête à faire pour le bien de Jane.

Sulpicia – Je n’aime pas te contredire, tu le sais. Mais… Cette histoire est allée trop loin. Ne gâche pas tout ce que tu as pour Jane. Elle te pardonnera, nous pardonnera un jour. Mais il lui faut du temps, et de l’amour, un cadre reposant, ce qu’elle n’aura pas ici.

Carlisle avait déballé son premier argument, et Aro l'écouta distraitement. Il n'avait pas entièrement tord, ce n'était pas le problème, mais Aro aurait voulu plus de temps pour réfléchir à cette situation. Comment faire en sorte que Jane redevienne elle-même... si c'était possible. Il y croyait de moins en moins, à vrai dire. Mais la laisser repartir ? Comme ça, si simplement ? Impensable. Si elle devait disparaître de Volterra, qu'elle paye au moins pour ce qui s'était passé dans la salle du trône, et lors de toutes leurs tentatives d'évasion ridicules, toutes les fois où elles s'étaient rebellés.

La porte s'ouvrit tout à coup, laissant passer Sulpicia. Arrivée impromptue qui parvint à le décontenancer un instant. Que venait-elle faire là, au juste ? S'il avait eu besoin d'elle, il l'aurait fait appeler, tout simplement. Alors quoi ? Elle lui fit un sourire d'excuse, puis le prit dans ses bras, lui prenant les mains. Il lut ainsi tout le petit discours qu'elle avait préparé dans son esprit avant qu'il ne sorte de sa bouche.

Sulpicia – Ecoute… Je pense que Carlisle a raison. Tu le connais. Tu connais Jane. Elle ne sera jamais heureuse ici, pas après tout ce qu’il s’est passé. Elle vous a torturé dès son arrivée et tu sais que Caïus veut la tuer depuis son premier dérapage. Vivre dans un endroit familier comme celui-ci, qui lui rappellera sans cesse son frère… Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Oh, non, effectivement, ce n'était pas une bonne idée. Des être faibles et inutiles dans la garde ? Impensable ! Il eut un rictus. Dieu que Sulpicia était loin de ses plans, de ses propres considérations, de son raisonnement. Elle était si tendre, mais si naïve. Si idiote, parfois... Oui, n'ayons pas peur des mots. Mais elle était très bien comme cela, soumise et docile. Même les fois où elle tentait, comme ici, de faire valoir son point de vue. Cela restait faible et vague. Elle se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa.

Sulpicia – Tu sais… J’ai beaucoup réfléchi là-dessus. Elle me manquera, beaucoup. Elle te manquera aussi, je le sais. Mais être parents signifie aussi « accepter de voir ses enfants partir », vouloir ce qui est le mieux pour eux. Je n’ai pas envie que cette histoire déclenche une guerre inutile. Carlisle est quelqu’un de bien et je suppose qu’on pourra aller voir Jane régulièrement, même s’il faudra être patient au début.

Aller la voir régulièrement ? Comme s'il avait du temps à perdre. Enfin, il faudra voir, pour certaines occasions... Mais son épouse le faisait bien rire avec ses histoires d'enfants. Elle n'avait toujours pas compris dans quel but il avait adopté Jane. La gentillesse tuait parfois plus que la cruauté, il le savait. Mais laissons son épouse se bercer de douces illusions. Surtout si cela lui évitait de réfléchir. Elle n'avait jamais été très douée pour la réflexion, après tout.

Sulpicia – Je n’aime pas te contredire, tu le sais. Mais… Cette histoire est allée trop loin. Ne gâche pas tout ce que tu as pour Jane. Elle te pardonnera, nous pardonnera un jour. Mais il lui faut du temps, et de l’amour, un cadre reposant, ce qu’elle n’aura pas ici.

Peu importe qu'elle pardonne ou non... Jade pourra la remplacer, ce qui garantira la stabilité du clan. Car il était vrai que Jane devenait dangereuse pour eux tous. Il eut un fin sourire, et se détacha de Sulpicia. Puis regarda un long moment les Cullen.

- En fait, vous avez raison, dit-il en souriant. Qu'elle parte avec vous.

Il murmura à son frère de raccompagner son épouse à l'étage. Lui-même dit tranquillement aux Cullen de l'attendre ici. Le visage s'était illuminé d'un grand sourire et elle l'embrassa. Aro monta seul. Voyant Orlin, il lui dit que Jane partait, et lui laissa à peine le temps de lui dire en revoir. Se retrouvant seul à seul avec Jane, il la saisit à la gorge, après avoir soigneusement refermé la porte. Il la força à le regarder, serrant son emprise.

- Ainsi donc, tu vas nous quitter pour de bon, ma chère... murmura-t-il à son oreille. Ravi de toutes ces années, sincèrement ! Avant que tu ne partes, il faut cependant que tu saches la vérité. Sur toi et ton frère... Pour que vous soyez efficaces, nous avions besoin que vous soyez unis comme les doigts de la main. Et pour cela, il a fallu vous laisser toujours ensemble, sans compter le petit coup de pouce de Sulpicia, qui resserrait votre lien petit à petit... Cela a été très efficace, d'ailleurs. Sans cela... Alec ne t'aurait jamais considérée comme sa jumelle adorée, sache-le. Même lui ne t'aimait pas, et surtout pas autant que tu le croyais. Ce n'était que manipulation.

Il s'interrompit un bref instant, puis la relâcha, caressant sa joue comme s'il essuyait une larme imaginaire.

- J'espère que tu arriveras à t'intégrer... Même si jusqu'ici tu en as été incapable. Oh, à propos.

La tirant par le poignet, il la mena à une urne couverte de poussière et remplie de cendres.

- C'est ce qu'on a pu récupérer de ton cher frère...

Il avait à peine terminé sa phrase qu'elle blêmit puis s'effondra. Il la rattrapa souplement puis la traîna ensuite avec lui. Retournant dans la petite pièce, il la jeta littéralement dans les bras de Carlisle. Toutes les bonnes choses ont une fin, comme on dit. Il avait beaucoup apprécié le temps où les jumeaux formaient la puissance du clan. Il tourna ensuite les talons.

Carlisle attendait qu'Aro prenne la parole et réponde à son argument. Il le sentait hésitant, comme s'il réfléchissait. Ou comme s'il comprenait enfin que s'acharner ne servirait à rien. Miracle ? A moins qu'il ne soit plus ouvert d'esprit que Carlisle ne le croyait. Voyant qu'il ne répondait pas, il s'apprêtait à enfoncer le clou lorsque Sulpicia entra à son tour.

Cette arrivée totalement imprévue le laissa coi. Que les Épouses décident seules de se balader dans le château était déjà terriblement rare, mais qu'elle vienne interrompre Aro au beau milieu d'une discussion était inimaginable. Que s'était-il donc passé ? Quelque chose d'assez grave pour pousser Sulpicia à sortir et rejoindre son mari ? Elle fila dans ses bras, lui prenant les mains. Aro allait lire le problème das son esprit, et l'histoire allait s'en tenir là. Et adieu leur discussion. Sauf qu'elle se mit à parler à haute voix, totalement oublieuse du don d'Aro.

Elle entreprit de le convaincre à son tour, ce qui acheva Carlisle. Il n'aurait jamais pensé que Sulpicia tienne réellement, et à ce point, à Jane. Assez pour affronter son mari pour qu'elle puisse partir. D'autant plus qu'elle pouvait en profiter, Aro ne lui fera jamais le moindre mal. Mais tout de même.

Sulpicia – Tu sais… J’ai beaucoup réfléchi là-dessus. Elle me manquera, beaucoup. Elle te manquera aussi, je le sais. Mais être parents signifie aussi « accepter de voir ses enfants partir », vouloir ce qui est le mieux pour eux. Je n’ai pas envie que cette histoire déclenche une guerre inutile. Carlisle est quelqu’un de bien et je suppose qu’on pourra aller voir Jane régulièrement, même s’il faudra être patient au début.

Il restait totalement silencieux, observant Aro Il n'aimait guère son expression. Anxieux, il regarda ensuite Sulpicia. Elle croyait réellement à ce qu'elle disait, fraîche et naïve. Totalement endoctrinée... Il retint un soupir.

Sulpicia – Je n’aime pas te contredire, tu le sais. Mais… Cette histoire est allée trop loin. Ne gâche pas tout ce que tu as pour Jane. Elle te pardonnera, nous pardonnera un jour. Mais il lui faut du temps, et de l’amour, un cadre reposant, ce qu’elle n’aura pas ici.

Il en resta coi. Il y avait donc UN membre dans ce clan encore censé ! Miracle ! Il se contint, histoire de ne rien laisser paraître de ses émotions, même si Jasper devait tout se prendre en pleine face à cet instant précis. Enfin. La partie était tout de même loin d'être gagnée. Mais Aro déclara tout à coup qu'il était d'accord, qu'il laissait Jane partir avec eux. Il ouvrait grand la bouche, choqué. Il avait loupé un épisode ? Où était le piège ?

- Tu vas vraiment...

Les trois Volturi quittèrent la pièce, les plantant là avec pour ordre de ne pas bouger et attendre. Carlisle n'arrivait pas y croire. Cela ne ressemblait pas du tout au chef des Volturi de céder aussi vite. A moins qu'il n'y ait encore autre chose dont ils n'étaient pas au courant ? Il échangea un regard éberlué avec ses deux enfants. Il aurait dû se réjouir mais il était stupéfait. C'était... Trop facile. Oui, voilà. Trop facile.

Ils n'eurent pas à patienter, ou angoisser, très longtemps.Aro revint, tenant fermement Jane par le bras. Elle avait totalement anéantie. Il la lui balança dans les bras, sans aucune précaution. Il la réceptionna de justesse. Mais qu'est-ce qu'il lui avait fait ? Ou dit ? Elle avait l'air dix fois plus mal que lorsqu'elle avait disparu. Aro partit et il soupira, tournant la tête vers Alice et Jasper.

- Venez, on s'en va.