Créance ardente [PV Alec]

White Swan, White Swan, White Swan. Ce nom résonnait dans la tête d'Orlin. Les images de la vidéo se répétaient en boucle dès qu'il fermait les yeux. Ce qu'il avait vu l'avait rendu hors de lui ! Jane avait été battue comme un chien, rabaissée plus bas que terre et humiliée comme ça n'était pas permis. En plus tout cela avait été FILME ! Non, ça c'était inhumain ! Et qui était cette vampire, cette tortionnaire, cette... Orlin ne trouvait pas de mot assez insultant pour la désigner. En tout cas il était décidé, il allait lui régler son compte. Ça faisait quelques semaines qu'il ruminait ce combat.

En chemin, il se remémora toutes les techniques qu'il avait apprises avec Démétri, les coups qu'il maîtrisait, les tactiques qu'il allait pouvoir utiliser. Il passa le château au peigne fin et fini par retrouver sa future victime. Il la suivit, discrètement, comme Démétri le lui avait appris. Il avait été à bonne école, Gabrielle ne se doutait de rien. Parfait.

Premier round ! Orlin se faufila dans son appartement derrière elle et avant qu'elle ne puisse se retourner, il lui sauta et tenta de se saisir de sa tête. Elle l'évita de justesse mais Orlin put se saisir de son épaule et la projeta contre le mur devant lui.

Orlin
TU VAS PAYER CE QUE TU AS FAIT A WHITE SWAN !

Orlin ne lui laissa pas le temps de se reposer qu'il tenta de la ressaisir par le col mais elle réussit à esquiver et à se dégager. Une bataille au corps-à-corps s'engagea alors. Les deux adversaires étaient aussi bons l'un que l'autre. Orlin avait la rage, la rage de vaincre, la rage de lui faire payer ses actes odieux. Au bout de quelques minutes de lutte, Orlin fit une erreur dans ses gestes et Gabrielle put lui casser une jambe et le propulser contre la cheminée. Le jeune garde évita de justesse les cendres incandescentes.

Gabrielle s'avança vers lui, pour l'achever. Orlin la fixa, toujours. Il se repassa encore une fois toutes les images qu'il avait vu, pour entretenir sa rage, se donner du courage ! Il revit les images de torture, avec Caïus, avec Gabrielle, l’exécution des enfants de Ceallagh sur le bucher....Le bucher, la cheminée mais oui c'était ça la solution, mais ça allait faire mal, très mal... Voyant qu'il n'avait plus le choix, il se résigna.

Orlin
Jane et Alec t'envoient leurs salutations !

Il arracha très rapidement la manche de son bras droit et plongea sa main dans les cendres incandescentes et lui en jeta une poignée. Elle se mit à hurler de douleur à mesure que c'est vêtement s'enflammèrent et brulèrent. Au bout d'une trentaine de secondes, il ne restait plus qu'un tas de cendre.

Orlin soupira, soulagé. Gabrielle ne poserait plus aucun problème. Maintenant, il fallait vite s'esquiver, il ne fallait pas qu'on le trouve là...Sa jambe avait plus ou moins fini de se réparer, Orlin se leva  quand il entendit un bruit, comme un coup de pied dans le mur. Il fut intrigué. Il colla son oreille à la paroi et donna des petits coups. Le mur était creux, ce n'était qu'une vulgaire planche de bois. Il enleva la paroi pour voir ce qu'il y avait derrière. Il tomba des nues en découvrant ce que ça cachait. Il y avait quelqu'un, et pas n'importe qui, le défunt jumeau de Jane ! Il était attaché, bâillonné, et ses yeux étaient bandés. Orlin lui en leva le bandeau et le bâillon. Voyant que ses yeux étaient noirs encre, il lui donna sa gourde de sang.

Orlin
Alec ! Qu'est-ce qui t'es arrivé ! On te croyait tous mort !

Les liens brûlants lui rentraient dans les poignets et les chevilles, le faisant terriblement souffrir à chaque fois qu'il tentait ne serait-ce qu'un mouvement. Il s'acharna encore, dans une grimace de souffrance, mais ses mains restèrent obstinément bloquées dans son dos. Il en grogna de rage, le bruit étouffé par le bâillon sur sa bouche. Il ne savait même pas où il se trouvait exactement, incapable d'y voir à cause du bandeau, mais devinant une sorte de placard. Il était allongé par terre, totalement impuissant, et ne comprenant plus ce qui se passait.

Deux jours plus tôt seulement, il était à la guerre avec le reste du clan. Profitant d'une pause d'une heure pour téléphoner à Jane et prendre de ses nouvelles. Il avait senti sa tristesse et  son désarroi. Ne pouvant discuter longtemps, il lui avait juré de la rappeler. A peine raccroché, il avait juste eut le temps de voir Caïus et deux gardes près de lui avant de se faire plaquer au sol, entravé, bâillonné, immobilisé. Il s'était débattu tant qu'il le pouvait mais n'avait pas eu le temps de se servir de son don. Ce don qui n'était pas aussi rapide que celui de Jane.

Il se débattit encore, frappant au hasard, touchant parfois la paroi. Pourquoi l'avaient-ils bouclé ici ?! Dans quel but ? Et Jane ? Qu'allaient-ils lui faire ? Où était-elle ? Qu'est-ce qu'elle risquait ? Et s'ils lui faisaient encore du mal ? Si il la perdait pour de bon ? C'était un cauchemar ! Et quel était intérêt de l'enfermer ici ?! Jane... Il avait bien plus peur pour elle que pour lui ! Elle était plus fragile psychologiquement, et Aro serait capable d'en profiter. Il ne cessait de l'imaginer dans les pires situations qui soient, de plus en plus angoissé. Si jamais il lui arrivait quoi que se soit... Il ne savait même pas s'il était toujours au Népal, revenue ici et enfermée comme lui... Il ne savait rien.


Les heures passèrent... Puis les jours, les semaines, les mois...


Alec ne bougeait quasiment plus, plus mort que vif. Seule sa gorge brûlante lui rappelait qu'il vivait toujours. Mais voilà des mois qu'il était allongé dans l'obscurité, sans parler, ni voir personne, les mains et les chevilles bloquées. Les rares visites se résumaient à des personnes qui le faisaient boire, parfois. Il se sentait plus affaibli que jamais, perdant espoir. Pourquoi était-il ici ? Il n'en savait rien. Enterré vivant, sans doute. Mais plus que la brûlure, la douleur, c'était la solitude qui lui pesait.

Ne plus voir Jane était une véritable torture. une torture accrue par le fait qu'il ignorait où elle était passée. Que lui était-il arrivée ?! Il aurait tant voulu savoir si elle allait bien, ce qu'elle avait fait depuis tout ce temps, si... Jane... Être séparé d'elle ainsi était la plus grande souffrance qu'il puisse imaginer. Il en "pleurait" souvent, croyant même entendre sa voix, la voir près de lui. La folie le gagnait pour de bon. Il se laissait ballotter par sa haine contre Caïus et la déchirure, la séparation. Il aurait donné n'importe quoi pour la revoir, lui parler, la serrer dans ses bras... Il aurait voulu crier son nom.

Encore plus tard, il entendit plus de bruit que de coutume. Il ne bougea pas, incapable du moindre mouvement, ignorant s'il était le jour ou la nuit. Toutes ses forces l'avaient quitté. Même plus la force de se débattre, ou seulement espérer. La léthargie l'avait entièrement gagné à présent.

"TU VAS PAYER CE QUE TU AS FAIT A WHITE SWAN !"

Il tressaillit, ce hurlement, si proche de lui, le secouant comme une décharge électrique. Toujours immobilisé, il écouta ce qui semblait être un combat violent. Et si proche ! Mais que se passait-il ?! Qui se battait contre qui ? Il avait perdu toute notion du temps et ne pouvait donc évaluer ce qui se déroulait à l'extérieur.

"Jane et Alec t'envoient leurs salutations !"

Quoi... ? Et cette voix... Orlin... ? C'était lui ? Contre qui se battait-il ? Et qu'est-ce qui lui prenait de parler ainsi, d'un seul coup ? Il avait reçu un coup sur la tête, lui aussi, et il était devenu fou ? Des hurlements suivirent juste après, une voix de femme. Alec réussit à donner un coup contre la paroi, puisant dans les dernières forces qui lui restait, c'est à dire pas grand-chose. Il sentit de la lumière, puis une main lui enlever son bâillon et le bandeau qu'il avait sur les yeux. Il hoqueta, prenant une goulée d'air malgré lui, la lumière lui blessant les yeux. Il peina à reconnaître Orlin, totalement déboussolé, n'ayant pas vu la lumière du jour depuis des mois.

Orlin - Alec ! Qu'est-ce qui t'est arrivé ! On te croyait tous mort !

M... Mort ? Il cligna des yeux, regardant Orlin comme s'il ne l'avait jamais vu.

- Mort ? répéta-t-il d'une voix faible et rauque. Moi ?

C'était un cauchemar... Il laissa sa tête retomber sur le plancher, épuisé. Mort. On le croyait mort. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Et Jane ! Le croyait-elle mort elle aussi ? Sa gorge se serra brutalement à cette pensée. Et si elle s'était suicidée ?! Non ! Non, non, non, pas elle ! Surtout pas elle !

- Où est Jane, Orlin ? parvint-il à articuler. Elle va bien ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ?!

Il recommençait à tirer sur ses liens, se moquant bien à présent de se blesser. La peur supplantait tout le reste, et le manque cruel le rendait malade.

- Où est ma sœur...

Alec
Mort ? répéta-t-il d'une voix faible et rauque. Moi ?

La nouvelle devait être dure à avaler, surtout après avoir passé des mois enfermés ici. Alec laissa retomber sa tête sur le plancher. Cette histoire était tout bonnement incroyable, qui aurait cru qu'il était là, juste à quelques mètres sous nos pieds, dans les appartements de notre chère amie Gabrielle.

Alec
Où est Jane, Orlin ? parvint-il à articuler. Elle va bien ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ?!

Hum point délicat, Orlin se demandait s'il devait vraiment tout lui dire dans les moindres détails, surtout la partie le concernant personnellement. Alec tira sur ses entraves, rouvrant de plus en plus ses blessures.

Alec
Où est ma sœur...

Orlin, lui desserra ses entraves. Il se lança dans des explications superficielles, il fallait juste le rassurer et le faire patienter encore un peu.

Orlin
Jane est chez les Cullen.

Orlin voyait bien qu'il ne se contentait pas de cette réponse succincte et si pauvre en détail. Entré dans le vif du sujet maintenant n'enchantait pas du tout Orlin, il n'avait pas le temps et les cris avaient surement dû attirer la garde. Voyant qu'Alec ne le lâcha pas, il ajouta très rapidement.

Orlin
Je te fais un topo rapide de la situation. On est le 14 mai 2007. Au mois de janvier de la même année, on nous a annoncé que tu avais été tué lors d'une bataille contre les Roumains. Ça a complètement détruit Jane. Elle est restée chez les Cullen durant tout ce temps jusqu'à il y a environ deux semaines.

Orlin s'interrompit et tourna la tête vers la porte pour voir si quelqu'un venait. Ne voyant personne il reprit.

Orlin
Voyant que son don avait s'était réactivé, Caïus m'ordonna de la ramener ici. J'ai obéi. Puis Carlisle est arrivé avec Jasper et Alice et je ne sais par quel miracle, ils ont réussi à convaincre Aro de la relâcher. Cependant il a bien pris soin de lui asséner un dernier coup dont elle ne se relèverait pas de sitôt. Mais vu que tu es toujours en vie, ça risque de changer la donne

Orlin se retourna à nouveau, toujours personne.

Orlin
Pour des raisons que je t'expliquerais plus tard, je viens de tuer Gabrielle qui te gardait prisonnier, ce qui m'a permis de tomber sur toi. Je vais devoir me rendre à mon entrainement avec Démétri. Ce soir on part pour le Népal. Si on partait maintenant, Démétri remarquerait de suite mon absence et on serait vite rattrapé vu ton état. Je passe te chercher dès que je sors, en attendant je te laisse la gourde de sang. Essai de reprendre des forces, il va falloir courir vite.

Sans attendre de réponse de sa part, Orlin replaça la cloison et se rendit à son entrainement.

[HJ : Tu peux raconter notre départ dans ta rep.]

Orlin se pencha et le libéra. Alec ne put s'empêcher de soupirer de soulagement, frottant ses poignets, endolori. Il avait l'impression de ne plus avoir bougé depuis des siècles ! Impatient, il fixa Orlin, attendant qu'il daigne lui donner des nouvelles de Jane.

Orlin - Jane est chez les Cullen.

Oui, et ? Et ?! Qu'il cesse de jouer avec ses nerfs, par pitié ! Il voulait juste avoir des nouvelles de Jane, c'était vraiment trop demandé ?! Il pouvait supplier Orlin s'il le fallait, il était prêt à tout. S'appuyant contre le mur, il tâcha de reprendre ses esprits, de plus en plus impatient. Il voulait tellement revoir sa sœur qu'il aurait pu en hurler.

Orlin - Je te fais un topo rapide de la situation. On est le 14 mai 2007. Au mois de janvier de la même année, on nous a annoncé que tu avais été tué lors d'une bataille contre les Roumains. Ça a complètement détruit Jane. Elle est restée chez les Cullen durant tout ce temps jusqu'à il y a environ deux semaines.

Tué lors d'une bataille ?! Ces salauds avaient OSES faire croire ça à sa grande sœur ?! Les ordures ! Il ne put s'empêcher de frissonner, imaginant comment elle avait dû prendre la nouvelle. Depuis tout ce temps... C'était on ne peut plus cruel ! Aucun mot n'était assez fort à son goût pour décrire la haine profonde qu'il ressentait actuellement.

Orlin - Voyant que son don avait s'était réactivé, Caïus m'ordonna de la ramener ici. J'ai obéi. Puis Carlisle est arrivé avec Jasper et Alice et je ne sais par quel miracle, ils ont réussi à convaincre Aro de la relâcher. Cependant il a bien pris soin de lui asséner un dernier coup dont elle ne se relèverait pas de sitôt. Mais vu que tu es toujours en vie, ça risque de changer la donne.

Quoi, quel coup ? Qu'avait-il pu lui faire en plus ?! Il ne l'avait pas assez harcelée ni détruite ! Mais... Les Cullen étaient venus jusqu'ici la chercher ? Une profonde vague de reconnaissance l'enveloppa. Si Carlisle était ici, il l'aurait embrassé, lui et toute sa famille, pour les remercier. Ils n'avaient pas abandonnés sa sœur jumelle, eux. Ils l'avaient sûrement empêchée de se tuer. Et rien que pour cela, il leur témoignait une profonde et juste reconnaissance. Cependant, il était à moitié mort d'inquiétude en imaginant l'état actuel de sa sœur. Il devait la revoir, le plus vite possible.

Orlin - Pour des raisons que je t'expliquerais plus tard, je viens de tuer Gabrielle qui te gardait prisonnier, ce qui m'a permis de tomber sur toi. Je vais devoir me rendre à mon entrainement avec Démétri. Ce soir on part pour le Népal. Si on partait maintenant, Démétri remarquerait de suite mon absence et on serait vite rattrapé vu ton état. Je passe te chercher dès que je sors, en attendant je te laisse la gourde de sang. Essai de reprendre des forces, il va falloir courir vite.

Orlin referma la cloison avant même qu'il n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche et de lui poser les dizaines de questions qui lui brûlaient les lèvres. Il fut de nouveau dans le noir, mais cette fois libre de ses mouvements, et nerveux à un point inimaginable. Il avait l'impression de revivre, après tous ces mois.

Mais le doute revint très vite. Et si c'était un piège ? Si ça trouve, Aro, Caïus et d'autres allaient débarquer dans les trois prochaines minutes pour soit le boucler ailleurs, soit le tuer pour de bon ! Il se releva en tremblant, la gorge nouée, mais rien ne vint. Cependant, il ne pouvait s'empêcher d'avoir peur. Maintenant qu'il savait tout cela, il lui faudra soit se battre, soit mourir. Il avait été bien assez humilié comme cela !

Il bu à la gourde qu'Orlin lui avait laissé, tâchant de reprendre à la fois ses forces et ses esprits. De se calmer. De diminuer la haine virulente et la peur violente qu'il ressentait. Il ne savait même pas s'il serait capable de courir vite et longtemps, sauf qu'il le fallait. Il le fallait absolument s'il voulait s'échapper d'ici, et retrouver Jane.


Plus tard, Orlin vint le retrouver. Alec ne comprenait pas pourquoi il prenait de tels risques... Il était le fils de Caïus, après tout ! Et tout le monde avait vu ce qui était arrivé à lui et Jane lorsqu'ils s'étaient rebellés. Mais tant pis. Ce n'était pas le moment, et il posera ses questions plus tard. Seule Jane importait à ses yeux pour le moment. et elle seule guidait son cœur alors qu'il quittait les murs de Volterra.