Nouvel Horizon
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Tensions internes, contrebande, révolte qui gronde... A Amestris, la paix n'est jamais la bienvenue.
 
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 Caïus Volturi [Validé]

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AuteurMessage
Damon Raven

Général de division

Damon Raven


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MessageSujet: Caïus Volturi [Validé]   Caïus Volturi [Validé] EmptyMer 25 Juin 2014 - 19:20



Caïus Volturi





Résidence : Volterra
Clan : Volturi
Age : 3 514 ans
Age de transformation : 31 ans
Genre : Homme
Situation sentimentale : Marié

Caractère

Caractère :

Loyauté et Honneur ! Trahir ? Jamais ! Caïus est plus dévoué à son clan, et plus que jamais à Aro, chef légitime. Jamais il ne pensera à contester les ordres qu’il lui donne, ni à refuser d’obéir, et encore moins à contester. La parole d’Aro fait force de Loi, et Caïus la respecte plus que tout. Le clan représente tout à ses yeux, et il était prêt à n’importe quoi pour le faire prospérer et sauver son honneur. L’honneur est une chose très importante pour lui. Rien ne doit nuire à sa réputation, et il ne lésine pas sur les moyens pour la garder. Que ce soit une réputation de tyran assassin et psychopathe ne le gêne en aucune façon que ce soit. Il sait être cruel et s’en moque bien, aimant ce qu’il est devenu, aimant pouvoir torturer et tuer à loisir chaque fois que bon lui semble.

Colérique serait un mot bien trop faible pour le décrire. Caïus n’a jamais eu un bon contrôle sur ses nerfs et il n’en aura probablement jamais ! Ses crises de rage sont toujours monumentales, et il suffit d’un rien pour l’enflammer. La plus petite provocation le met dans des couleurs noires, où il peut tout détruire autour de lui en un seul clin d’œil. Il ne fait absolument rien pour mieux se maîtriser et cède à la première provocation, aussi infime soit-elle. Il refuse toujours d’admettre lorsqu’il a tord, préférant rejeter la faute sur les autres. Il déteste presque tout le monde, hormis ses frères et sa femme, et adore plus que tout tourmenter ceux qu’ils détestent ou méprisent. Bien qu’il respecte plus ou moins certaines personnes, notamment Démétri, il ne se gêne jamais pour passer ses nerfs dessus à la première occasion. La haine est une composante essentielle de son existence et il ne s’imagine pas vivre sans. Il doit vivre éternellement en colère, car cela le définit. Caïus n’est jamais d’accord avec personne, en veut à tout le monde, et râle sans cesse contre le monde entier. C’est simple, il ne peut pas être heureux. « Je grogne donc je suis. » Beaucoup de monde le compare à un affreux psychopathe fou à lier, et ça le fait rire. Il aime qu’on le craigne, qu’on le haïsse même, car cela soutient son arrogance et son esprit fier.

Un autre trait de sa personnalité est son aversion totale et complète pour les gosses. Il déteste ces « charmants bambins », ces espèces de braillards en culottes courtes qu’il voudrait voir pendus par les pieds pour les écorcher lentement. N’ayant guère la fibre paternelle, il est donc particulièrement injuste face à son propre fils et aux jumeaux. Si Aro ne le retenait pas… Il n’hésite jamais à frapper ou insulter ces trois-là, ne pouvant supporter leur faiblesse, leurs airs de gamins, leur force pathétique ! Des larves, voilà ce qu’ils sont ! Mais pour faire plaisir à sa femme, au moins de temps en temps, il a dû se résigner à adopter la larve. Triste jour, et Caïus se déchaîne pour le rendre utile à quelque chose, au moins un minimum.


Physique


Beau ? Magnifique ? Oui, voilà un mot qui correspond déjà mieux. Il est très agréable de jouer avec les atouts des vampires sur les faibles humains avant de les tuer. Leur faire sentir son odeur de sous-bois et d’acier, son odeur de mort sur un champ de bataille après un très rude combat. Leur faire sentir la froideur terrible de sa peau qui leur fait comprendre que ce froid va leur être communiqué d’une façon définitive. Oui, tout cela est agréable. D’autant plus que Caïus, tout comme ses frères, sait bien s’habiller. Il a gardé sa carrure de soldat, acquise lors de sa vie humaine, et des cheveux très blonds qui lui descendent sur les épaules. Il ne les attache pas, s’en souciant peu, même si cette coiffure ne se voit plus nulle part. Ses yeux rouges, un peu voilés sont extrêmement durs et froids. On y lit une haine violente et une profonde envie de faire souffrir. Toutes ses expressions sont remplies de mépris, de colère et d’envie de meurtre. Il ne sourit ou rit que lorsqu’il voit souffrir un de ses ennemis et lorsqu’il a le plaisir de le torturer. Malgré tout, du fait de son âge et de son vécu, sa démarche à allure royale, très élégante, et on y décèle sans mal une grande touche de noblesse.


Histoire

Vie humaine :

"Il n'y a pas d'enfance s'il n'y a pas de larmes."

L'épée décrivit un arc de cercle avant de s'abattre sur le tronc de bambou, le tranchant net, puis s'envola de nouveau pour aller frapper ailleurs, encore et encore. Le jeune garçon qui tenait l'épée haletait déjà, en sueur, continuant tout de même à frapper ce qu'on lui désignait. L'épée en acier était très lourde, et il avait du mal à la soulever. Il avait six ans, et son arme était aussi grande que lui. Il la leva à nouveau, essayant de maîtriser son souffle pour poursuivre, ignorant la brûlure qui commençait à se répandre dans ses épaules endolories. Le soleil frappait durement, et cela rajoutait à la pénibilité de la tâche. Il s'entraînait depuis l'aube, depuis que son père lui avait dit que le bâton, c'était terminé, qu'il devait apprendre à manier une épée en acier. Son père qui le regardait, debout et droit, sourcils froncés. Caïus reprit son souffle une minute, puis poursuivit, ses mèches blondes collant à son front.

- Bouge tes pieds plus vite, dit froidement son père. Tu dois toujours rester en mouvement. Maîtrise ton souffle pour maîtriser ton corps.

Facile à dire... Il fit ce qu'on lui ordonnait, bataillant ferme durant ce qui lui sembla durer des heures. Lorsque son père lui accorda enfin une pause, il s'effondra à genoux dans l'herbe, tremblant comme une feuille. Son frère aîné lui jeta un regard méprisant, un livre entre les mains. Il le prenait de haut car lui n'avait pas besoin d'apprendre à se battre. En tant qu'aîné, il était aussi l'héritier de la fortune familiale. Caïus, lui, avait été destiné dès sa naissance à devenir soldat. Il essuya son front d'un revers de manche, et se releva.

- Reprend ta position.

L'épée lui sembla encore plus lourde, et il serra les dents pour la soulever à bonne hauteur. Il reprit ses exercices jusqu'au soir, où, harassé de fatigue, il eut peine à rentrer chez lui et à s'asseoir à table. Sa mère l'aida à se coucher, après l'avoir embrassé sur le front. Il détourna la tête, les joues rouges, et dit qu'il n'était plus un bébé, qu'elle n'était plus obligée de faire ça. Agenouillée près de la couche de son fils, elle eut un air peiné et lui caressa les cheveux, tout frais alors qu'il venait de se laver.

- Tu es encore si jeune, Caïus... Pour moi, tu es toujours un enfant.

- Non, mère. Père m'apprend à me battre, à présent, et je compte évoluer très vite. Vous n'avez plus besoin de me couver comme avant, je peux me débrouiller seul.

Il vit son visage se creuser d'une expression de tristesse, puis elle se releva et quitta la chambre. Lui s'endormit très vite, sûr de ses principes et de ses convictions. Il voulait devenir quelqu'un, il voulait devenir un homme dont son père serait fier, et cela commençait par cesser d'aller pleurer dans les jupes de sa mère à la moindre occasion.

Le savoir militaire alimente l'audace du soldat : nul n'appréhende d'exécuter ce qu'il connaît à fond.

Caïus jeta un regard méprisant à un camarade maladroit qui manqua de se mutiler lui-même en trébuchant lors d’une séance d’exercice. Les autres garçons rigolèrent aussi, alors que le petit idiot, les joues très rouges, se relevait en vitesse et ramassait son arme. L’agent instructeur le frappa à l’arrière de la tête en lui hurlant de faire des efforts s’il ne voulait pas passer la nuit au trou comme un vulgaire incapable. Pathétique. Caïus détourna la tête avec un reniflement qui n’exprimait que son dégoût. Des garçons qui se comportaient ainsi ne pouvaient que faire honte à leur famille ! Lui avait le sens du devoir, et jamais il n’osera se comporter comme ce minable.

Il faut dire aussi que l’éducation toute entière de Caïus avait été dans ce sens. Son père, militaire de carrière qui s’était ensuite reconverti dans les affaires, avait forgé son second enfant pour qu’il suive ses traces. Caïus avait déjà passé des heures et des heures à s’entraîner, à lire des ouvrages portant sur l’art de guerre, à assouplir son corps et le muscler, et tant de choses qui pouvaient faire de lui un bon soldat. Cette idée toute entière le définissait aujourd’hui. Il refusait d’être un faible, ou d’être considéré comme tel. Voilà pourquoi, avant de partir à la caserne faire sa formation, il avait refusé que sa mère l’embrasse, même si cela lui causait de la peine. Il n’était plus un enfant depuis très longtemps ! Les enfants… Ô combien détestait-il ces êtres faibles et chétifs, bons à rien, tout juste bons à courir dans les jambes de leurs parents pour réclamer du lait.

- Caïus, nos familles viennent nous rendre visite aujourd’hui, tu te souviens ? lança un ami en passant près de lui et en rajustant sa tunique de lin. Viens avec nous, la tienne doit déjà être là aussi, tu vas être en retard !

-Père ne viendra pas, répliqua vertement le jeune homme. Il estime que je suis assez âgé pour me passer de cela, et il a bien raison. Ni mon frère, il est trop occupé pou perdre son temps ici.

- Mais ta mère sera sûrement là.

- Je n’éprouve aucune envie à aller me répandre en pleurnicheries, et encore moins à en voir couler sur moi.

- T’es sacrément dur, c’est ta mère quand même !

- Oui, mais je ne veux pas me rendre plus faible en me laissant aller à des pleurs, fut-ce avec ma mère.

- Tu as une conception si glaciale de l’existence que je me demande bien comment tu fais pour survivre…

Il le laissa sur-place et courut rejoindre les autres vers l’entrée de la caserne. Caïus haussa les épaules, oubliant presque dans l’instant cette conversation, oubliant presque instantanément que sa mère était venue le voir. Il se dirigea plutôt vers les champs d’entraînement. Un vieil instructeur qui s’y trouvait lui jeta un coup d’œil curieux, sans doute étonné que personne ne soit venu voir cet élève, mais ne fit aucun commentaire, et proposa de lui donner une leçon d’escrime supplémentaire. Il accepta aussitôt, et passa la journée à s’exercer à l’épée, au javelot, et à l’arc. Voilà ce pourquoi il était fait. Il voulait devenir puissant. Il voulait devenir une personne qu’on ne pourrait que craindre.

"Si j'avance, suivez-moi, si je meurs, vengez-moi, si je recule, tuez-moi."

La guerre avait éclaté de nouveau. Caïus posa lentement ses mains sur la table devant lui, observant son visage dans le miroir posé contre le mur. Ces dernières années n’avaient pas été vaines ! Il n’avait plus aucun contact avec sa famille, à présent, ni avec ses deux parents, ni avec son frère, et s’en moquait bien. Ils n’avaient jamais représenté grand-chose à ses yeux. Son père ne s’était jamais conduit comme tel et il n’avait été qu’un moyen de pousser Caïus sur la seule voie qu’il pouvait emprunter, rien de plus. Il se souvenait de lui comme un froid et dur, qui ne parlait jamais et qui ne valait plus la peine qu’on s’intéresse à lui. Un général raté qui s’était reconverti dans les affaires par lâcheté et peur de continuer. Sa mère ? Ce n’était qu’une faible, geignarde et naïve, qui en savait rien faire d’autre que pleurnicher contre son époux, sans ambition aucune, sans honneur. Quant à son frère, Caïus ne lui avait plus adressé la parole depuis ses sept ans et s’en portait très bien comme cela. Il n’avait pas besoin d’eux. Ils n’étaient que des pâles copies d’êtres humains, qui ne croyaient plus en rien et qui se laissaient vivre sans se battre pour réaliser au moins un de leurs projets. Ce genre de personne ne valait même pas la peine qu’on leur jette un regard.

Le jeune garçon qu’il était autrefois était maintenant un homme. Un homme avec une carrure imposante, les traits durs et marqués, le regard cruel. Il s’était déjà fait une réputation sur les divers champs de bataille. On le disait froid et sans pitié, écrasant ses ennemis comme il écraserait des insectes, et fêtant chaque victoire avec force. Il se plaisait à cela. Il se plaisait à cette image qu’on avait de lui. Il aimait la vie qu’il menait, l’odeur des champs de bataille, le rugissement féroce d’un combat, la mort qu’il pouvait semer chez ses adversaires. Ses amis étaient tous comme lui, des guerriers assoiffés de sang mais animés par une vigueur mortelle. Il se redressa, souriant, et sortit de son baraquement, se dirigeant vers son cheval. Le pasteur du camp vint tout à coup le voir et se signa, murmurant  une prière pour sa  survie dans le combat. Caïus poussa un très grand soupir, ce qui alerté un de ses amis.

- Un soucis ?

-Non. Notre pasteur s’inquiète pour mon âme, ou plutôt pour ce qu’il en reste.

Le religieux parut choqué, puis répliqua que tous ici pouvaient encore gagner leurs places au paradis, qu’ils leur suffisaient d’être loyaux et de se comporter en hommes de bien. L’Italien eut un geste agacé pour le repousser.

-Ne risquez pas votre place au paradis, Caïus Sechro. Pensez à votre âme avant chaque combat ! Vous serez sauvé si vous faites preuves de foi.

-Ma foi est intacte, répliqua Caïus en se hissant sur son cheval. J’ai foi en moi-même, cela me suffit.

Il talonna sa monture et se rangea dans la longue file des soldats, quittant avec eux le fort pour se rendre vers le champ de bataille. Cela promettait d’être un très grand combat, l’armée d’en face était aussi nombreuse que la leur et avait déjà remporté maintes guerres. Il eut un frisson d’anticipation, un sourire carnassier aux lèvres, certain que ce combat allait bouleverser toute son existence. Il ignorait encore qu’il ne risquait pas d’être déçu.


" La guerre c'est aussi un jeu. On se dit des secrets et on écoute leurs rumeurs en attendant de mourir."

Caïus évita de justesse un coup d’épée qui lui aurait tranché le bras et recula de deux pas, jaugeant son adversaire. Le combat faisait rage autour d’eux et durait depuis déjà des heures. Entre cris des blessés, grognements de rage des soldats, et halètements des survivants, le chaos était total. Lees chefs avaient déjà disparus. Le sang s’écoulait au sol et poissait le sol, on glissait dessus et on finissait à terre, avant d’avoir la tête tranchée. Caïus était toujours debout, tenant son épée à deux mains, et fixant son adversaire. C’était un homme qui devait avoir son âge, aussi brun que lui était blond, au regard tellement calculateur et perçant que le jeune homme en avait d’abord eut froid dans le dos. Plus grand mais moins musclé, il s’était révélé un adversaire redoutable dès leur premier engagement. Caïus, qui avait l’habitude d’écraser rapidement ses ennemis, n’avait pu jeter à terre celui-là aussi aisément. Il lui inspirait même un certain respect. Ils s’étaient mutuellement blessés, et aucun des deux ne parvenait encore à prendre l’avantage. Il regretta tout à coup qu’ils soient dans des camps ennemis, car il savait reconnaître un homme de valeur lorsqu’il en voyait un. Le brun lui sourit tout à coup, ce qui lui fit hausser un sourcil.

-Ton nom ? lança-t-il.

Caïus renifla et secoua la tête, le tenant toujours en garde.

-On commence par se présenter soi-même lorsqu’on veut savoir ça.

-C’est vrai. Je m’appelle Aro Volturi.

Le blond sourit, plantant ses pieds dans el sol pour réengager, tenant très fermement son épée, sourd au bruit de l’immense bataille et aux gémissements des blessés qui agonisaient sur le sol.

-Caïus Sechro.

Ils recommencèrent aussitôt à échanger des coups furieux, au cœur du combat. Caïus possédait un style très agressif, portant des coups durs et secs, directs, puissants. Aro, au contraire, était tout en fluidité et en souplesse, esquivant avec grâce avant de plonger. Ses attaques n’en étaient pas moins dangereuses, et Caïus grigna en recevant une nouvelle estafilade sur le torse. Il lui en infligea presque aussitôt une autre, reprenant avec rage.

Combien de temps dura leur combat ? Le jeune homme cessa bientôt de compter les minutes, voire les heures qui passaient. La fatigue écrasait ses muscles mais il ne s’en souciait guère, se battant, se fendant, frappant, esquivant, espérant épuiser son adversaire. La bataille elle-même s’essoufflait. Ils finirent par s’effondrer à leur tour, tous les deux, dans la terre et la poussière. Caïus respirait avec difficulté, et porta un regard sur son ennemi, allongé juste à côté de lui. Il n’avait plus la force de lui porter un dernier coup, et il devait en être de même pour lui. Il essaya de reprendre son souffle, fermant un instant les yeux. Il trouvait à Aro un air curieusement paisible, ce qui lui fit froncer les sourcils. Il voulut se redresser pour mieux le voir mais ne pouvait plus bouger.

-Tu meurs ?

-Ça te ferait bien plaisir, répliqua Aro en souriant, alors qu’il regardait le ciel.

-Non, dit-il le plus sincèrement du monde, en s’en étonnant lui-même. Je ne me suis jamais battu contre une personne comme toi.

-Moi non plus… Tu as un style de sauvage, tout de même. Il te faudrait un peu plus de classe en combattant, non ?

-On me le dit souvent, mais seul le résultat final compte, peu importe ce qui se passe avant. Toi-même, tu ne te bats pas comme tout le monde.

-Je ne suis pas soldat, mais stratège militaire, à la base.

-Un des chefs, alors. Que faisais-tu sur ce champ de bataille, dans ce cas ?

-Ils manquaient de bras, et je préfère être là pour redéfinir la stratégie en cas de besoin.

Caïus ne répondit pas, trouvant très étrange qu’un des chefs de l’état-major vienne se battre. L’excuse « ils manquent de bras » ne tenait pas vraiment debout. Ce type était là parce qu’il le voulait bien. Ils parlèrent encore un peu, jusqu’au moment où des brancardiers vinrent les ramasser. Ils furent transportés dans un camp de blessés, installés côte à côte dans des lits de camps. Sans doute les prenait-on pour des alliés. Peut-être l’étaient-ils. Peut-être le voulaient-ils.

-Je m’appelle Marcus Albericci. C’est moi qui vais m’occuper de vous.

Caïus releva la tête, tombant sur un homme bien plus grand qu’eux deux, avec une carrure de manieur de hache. Cet homme était médecin ? Un peu ébahi, il se laissa néanmoins faire. Ils restèrent longtemps dans le camp, afin de se remettre. Peu à peu, de solides conversations le lièrent avec Aro et Marcus. Il trouva comme un écho en eux, des hommes avec qui il pouvait parler, se livrer, se confier, débattre sans fin. Des alliés. Des amis. Des confidents. Des frères ? La guerre était terminée, et pour une fois, pour la première fois de toute son existence, Caïus n’en avait cure. Une autre époque s’ouvrait à lui, car il avait rencontré deux hommes qu’il avait envie de suivre et de côtoyer.  Il se sentait entouré et apprécié, il avait l’impression d’avoir trouvé la place qui l’attendait depuis toujours.

"Le vrai amour n’a pas d’âge, pas de limites, pas de mort."

Une femme n’essayant pas de le juger ou de le freiner. Une femme douce et naïve, et si belle qu’elle faisait tourner bien des têtes. Une femme dont il tomba amoureux et qu’il courtisa assidûment. Une femme qu’il épousa à Palerme, joyau de la nouvelle Italie telle qu’elle se dessinait. Qu’aurait-il pu demander de plus ? Pour Caïus, sa vie était tout simplement devenue parfaite. Il était marié, avec deux amis qu’il considérait comme ses frères, et s’entendait plus ou moins biens avec leurs femmes. Il ne manquait de rien, et trouvait son bonheur dans cette paix relativement fragile, régulièrement embrasée par les feux si proches de la guerre. Ce soir-là, il se reposait sous la véranda, venant de rentrer d’une longue campagne où il avait combattu avec ses frères. Athenodora vint s’asseoir près de lui et lui prit la main. Il la serra doucement, regardant le soleil disparaître lentement à la maison.

-Caïus, nous sommes mariés depuis trois ans, maintenant.

-Pourquoi me le rappeler ?

-Ne voudrais-tu pas que nous ayons un enfant ?

Il fronça les sourcils et se tourna lentement vers elle. Un enfant ? Pourquoi lui parlait-elle d’avoir un enfant ? N’étaient-ils pas bien, comme ça, justes tous les deux ? A vivre pleinement leurs vies sans que rien ne vienne les entraver ? Il ne voyait pas l’intérêt de mettre son épouse enceinte, pour qu’un petit braillard vienne s’immiscer entre lui et sa femme. Loin de ces pensées, elle lui souriait, lui serrant la main, pleine d’espoir et de joie à l’idée d’avoir un bébé.

-Nous pourrions être parents ! Avoir un fils ou une fille. Un enfant qui nous ressemblera, à tous les deux. Je me sens prête à être mère, et je veux être enceinte. De toi. Je veux porter ton enfant. Nous l’élèverons ensemble, et il nous rendra fier.

-Tu ne te trouves plus bien, juste seule avec moi ?

-Bien sûr que si. Mais le besoin d’être mère est bien là. Ne veux-tu pas d’un enfant ?

-Non.

Les yeux d’Athenodora se remplirent tout à coup de larmes, ce qui n’attendrit pas Caïus pour autant. Il se redressa et regarda sa femme. Elle prit une longue inspiration, et lui demanda doucement pourquoi, lui dit que s’il ne se sentait pas encore prêt, ils pouvaient encore attendre. Mais Caïus secoua la tête, retirant sa main.

-J’ai toujours détesté les mômes. Que ce soit le mien ne changera rien à l’affaire. Donc non, je ne veux pas d’un enfant. Si tu en désires un, il faudra me quitter et en faire un avec un autre homme.

-Tu sais parfaitement que je veux pas te quitter !

-Alors tu ne porteras jamais la vie.

Sa femme se mit à pleurer pour de bon. Lui se leva et quitta la véranda, la laissant exhaler de longs et douloureux sanglots. Un enfant, voilà encore une idée ! Pas question qu’un petit braillard vienne se cogner dans ses jambes, il avait mieux à faire que de se soucier de cela. Non, c’était hors de question. Il ne voulait pas être père. D’autres pouvaient bien le désirer, mais lui s’y refusait. Son épouse finira bien par se sortir cette idée stupide de la tête.

" N'attendez pas le jugement dernier - il a lieu tous les jours."

Il avait mal. Plus mal que jamais. Allongé dans la boue et la terre, la poussière et le sang, il ne bougeait plus, respirant à peine. La bouche légèrement entrouverte, il regardait le ciel si bleu, et le doux soleil qui les éclairait. Plus un seul bruit n’agitait le champ de bataille, tout était terminé. Le combat, la guerre, leurs vies. Il put tourner la tête, observant ses deux frères. Ils étaient près de lui, dans le même état, et malgré la douleur, Caïus sourit. Il était fier de les avoir connu, tous les deux. Il était fier de ce qu’ils avaient vécu et accompli tous ensemble. Il était fier de sa vie, et mourrait sans regrets. Athenodora pleurera un peu puis refera sa vie. C’était dans l’ordre des choses. Il avait accompli son devoir.

Les yeux dans le vague, attendant la mort, il vit tout à coup passer une ombre au-dessus d’eux. Non, pas de médecin… Ils ne survivraient pas, cette fois, il était inutile d’essayer. L’ombre disparut de son champ de vision mais il pouvait encore sentir sa présence. Tout à coup, il entendit Marcus crier. Il sursauta et tenta, dans un vain sursaut d’énergie, d’attraper son épée pour défendre son frère, de le débarrasser de ce démon qui venait le torturer.

- Fils de chien ! éructa-t-il.

L’ombre apparut de nouveau, écrasant l’épée qu’il avait pu attraper. C’était un homme, un homme avec des yeux aussi rouges que l’enfer. Il se pencha, Caïus voulut le frapper, mais il rata sa cible et sentit des crocs s’enfoncer dans sa gorge. Il cria à son tour, alors que son cœur, presque éteint, repartait violemment, sous l’impulsion d’une brûlure féroce qui le dévora tout entier. Il entendit Aro rejoindre leur agonie et se débattit, dans l’espoir de chasser cette douleur et de mourir, là, maintenant, d’en finir. L’ombre disparut, les laissant agoniser, tous les trois. Et dans le feu de cette torture, Caïus ne pouvait apprécier qu’une seule chose. Ils étaient toujours ensemble.

Vie vampirique :

Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il ne nous prenne par la gorge.

Caïus attira sa femme dans ses bras et la serra contre lui avant qu’elle ne fasse vraiment une crise de nerfs. Puis il regarda Aro, sans doute le plus paisible d’eux six. Marcus était très nerveux, et Didyme semblait sur le point de hurler en se tenant la gorge. Sulpicia aussi souffrait encore de la soif, bien qu’ils viennent tous de se nourrir. Sa propre femme tremblait violemment dans ses bras. Seul Aro était très calme, debout près d’eux, regardant le village dans lequel ils venaient de se nourrir. Aussi pâle qu’eux, les yeux tout aussi rouges, il les avait guidés pour qu’ils se nourrissent, et venait de leur expliquer ce qu’ils étaient devenus. Caïus croisa son regard et ne put s’empêcher de grogner. Toutes ces paroles ne parvenaient pas à le rassurer et encore moins à tout lui faire comprendre de sa nouvelle condition. Lui qui avait toujours parfaitement maîtrisé son corps et ses besoins, ses limites et ses forces, ses faiblesses, ne comprenait plus ce qui lui arrivait. Une force inconnue le parcourait, des sentiments plus puissants, des sens qu’il n’avait pas encore éprouvé, ou juste effleurés. Ce corps n’était pas le sien.

- Des vampires ? répéta-t-il d’un ton sceptique. Aucun mythe, aucune légende ne parle de ça !

- Tu n’as pas pris tes informations aux bons endroits.

- Mais toi, comment peux-tu le savoir ?

- Je suis curieux de nature, mon frère. Je me tiens informé. Et ce qui nous arrive est bien loin d’être un drame.

- Ah non ? grogna le vampire comme un ours.

Aro se tourna vers eux, souriant, et commença à leur parler, à leur faire découvrir le monde que lui imaginait, et la vision qu’ils pouvaient imposer, tous ensemble. La vision d’un monde où leur race évoluerait dans l’ombre pour mieux régner. Un monde où ils deviendraient rien de plus que des mythes, et seraient ainsi exonérés de toute chasse humaine. Caïus l’écouta jusqu’au bout mais il n’était guère convaincu. Il voyait mal comment installer leur pouvoir… Ils étaient six ! Six, tous jeunes vampires, ignorant quasiment tout de leurs capacités.

-Et comment peut-on arriver à ça ?

- Il suffit d’une bonne stratégie, un peu d’organisation, et y croire. Tout est possible, notre monde est si jeune, nous pouvons devenir ce qu’il nous plaît. Nous avons l’éternité devant nous pour réaliser nos projets.

- J’ai du mal à y croire….

- Alors suis-moi.

Caïus croisa le regard de son frère, un long moment, puis finit par hocher la tête, pour signifier son accord. S’il pensait que c’était possible, alors il le croyait. Il lui vouait une confiance aveugle et était prêt à le suivre n’importe où, dans n’importe quel projet, quoi qu’il arrive.

Les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisible à ceux qui n'ont rien.

Caïus n’avait pas compris tout de suite pourquoi Aro avait choisi et modifié le nom de ce village minable pour qu’ils s’y installent. Installés dans les catacombes, ils attendaient la construction de leur futur château, où ils pourront régner en maître dans la ville. Il s’assit dans un large fauteuil, juste satisfait, pour le moment, de voir ce couple ridicule qu’on venait de leur amener et qui avait osé défier la loi qu’ils avaient instaurés. Il ricana, songeant que ces deux là allaient vite comprendre qu’on en pouvait les défier impunément, eu, qui étaient en train de devenir le clan le plus puissant au monde ! Seulement, il y avait un hic. Le groupe qu’ils avaient envoyé en Russie devait revenir seulement avec ceux-là, mais il y avait une troisième personne. Caïus faillit ne pas le remarquer, et comprit pourquoi lorsque leur garde marmonna qu’il n’était pas normal qu’il n’ait aucune odeur.

Le vampire blond sourit une seconde pendant que son frère lui souhaitait la bienvenue à Volterra. Aucune odeur ? Facile de comprendre pourquoi, il s’agissait d’un traqueur. Il le dévisagea avec un intérêt grandissant. Un traqueur. Cette espèce-là n’était pas particulièrement aimée des autres vampires, à cause de leur folie évidente et d’une agitation qui ne décroissait jamais. Il semblait jeune, mais son odeur trop faible n’aidait pas à lui donner un âge. Moins de cinquante ans, sans doute, à son avis. Voilà un vampire qui serait très utile dans la garde qu’ils étaient en train de former ! Les traqueurs étaient on ne peut plus utiles, et celui-là détonnait. Il avait « quelque chose » en plus, quelque chose qui pourrait leur servir. Il ne ressemblait pas à ses semblables, il était bien plus calme et maître de lui, et il réfléchissait. Caïus se pencha légèrement dans son siège, très intéressé.

- Sais-tu te battre ?

- Non.

Oh. Dommage. Il était un peu déçu, mais enfin, tout s’apprenait, en ce bas monde, même le combat. Et même si le jeune traqueur fila ce jour-là, Caïus était persuadé qu’ils allaient le revoir très vite. Il savait qu’Aro ne le perdra pas de vue, et lui-même aimerait fortement qu’il rejoigne leur clan. Il était même tout à fait disposer à l’entraîner afin de le rendre apte au combat. Des entraînements à sa façon, directs et brutaux, mais qui lui offriront un bagage solide, en plus de son don pour la traque. Et ses espoirs ne furent pas déçus. Démétri finit par revenir vers eux, de son plein gré, et intégra la garde. Une heure après sa venue, Caïus s’empressa de le traîner dans une salle d’entraînement. C’était parti pour sa première leçon.

Aucune chasse ne vaut la chasse à l’homme, et ceux qui ont longtemps chassé des hommes armés, qui ont aimé ça, ne trouvent plus jamais saveur à autre chose.

Les flammes s’élevaient si hautes, dans la nuit, et Caïus s’en réjouissait. Debout près de ses frères, il observait le château arrogant tomber en cendres et se consumer. Il éclata de rire, un rire énorme, cruel, bruissant d’une haine avide et de la joie de voir ses ennemis tomber comme de vulgaires mouches qu’on écrase comme un rien. Qu’ils meurent ! Qu’ils meurent tous ! Qu’ils soient détruits, tous les membres de ce clan stupide et inepte ! La Roumanie était maintenant débarrassée de ces chiens sans valeur, qui voulaient tout dévoiler aux humains afin de les écraser en puissance. Leur clan n’avait pu bien évidemment tolérer une telle action. Ils étaient venus, ils avaient vaincus. Ces chiens de Roumains, ces arts avaient péris avec leurs préceptes idiots. Et combien était doux leurs cris de douleur, leurs hurlements de terreur ! Ils résonnaient comme une musique si belle aux oreilles de Caïus.

- Leurs chefs, Stefan et Vladimir, intervint Dimitri. Ils s’enfuient par le Nord. Doit-on les poursuivre ?

Caïus haussa les épaules, après avoir cherché l’avis de ses frères d’un regard. Les deux enragés qui conduisaient ce clan ne valaient rien, à leurs yeux. Ils étaient déchus, détruits, et il était normal qu’ils fuient devant eux ! Leurs routes recroiseront les leurs de nouveau, un jour, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui n’était que victoire. Aro croisa lentement les bars et haussa les épaules.

- Laisse-les filer. Ils sont finis, tous les deux. Qu’ils vivent avec le souvenir de leur défaite.

Caïus approuva d’un ricanement. Oh oui, qu’ils vivent avec ça ! Qu’ils vivent en se remémorant jour après jour le goût amer de la défaite. Il était plus heureux que jamais, profondément enjoué et satisfait. Cette guerre lui avait plus comme jamais ! Il adorait se mettre en chasse, tuer et exécuter en masse. Il adorait faire hurler ses victimes, les entendre frémir et gémir, il adorait voir leurs grimaces de souffrance. Tuer était son sacerdoce, massacrer son pain quotidien, torturer sa seule joie sur terre !

Après, quoi de plus beau que de voir un ennemi périr ? Il adorait inventer de nouvelles manières de faire souffrir, au son de musiques grandioses qui le faisait vibrer. Que personne ne comprenne cet engouement lui importait très peu. Plonger les mains dans le sang et briser délicatement tous les os un par un étaient ses loisirs préférés. Les prisonniers ramenés au château devenaient ses jouets. Pris par un esprit de psychopathe déluré et grimaçant, il puisait dans son sadisme de nouvelles idées de meurtres et de tortures. Le cri d’un supplicié était d’une telle beauté ! Il était fascinant de voir comment le corps résistait à la souffrance. Etant donné que chacun avait des réactions différentes à la torture, cela lui ouvrait un très large terrain de jeux, sanas limite aucune, où il s’ébattait en toute insouciance.

Il lui importait de faire prospérer le clan, bien sûr, mais il laissait volontiers Aro se charger des manœuvres essentielles et autres choses qui l’intéressaient peu. Seul comptait pour lui la possibilité de pouvoir massacrer leurs ennemis et se repaître de leur sang. Il était juste dommage que les humains meurent si vite, on pouvait à peine jouer avec ! Enfin, c’était déjà un divertissement certain. La torture était la plus belle de toutes les occupations sur cette terre.

La mort ignore la politesse. Elle ne prend jamais rendez-vous. Mais elle accepte ceux qu'on lui donne.

On aurait dit que Marcus allait s’effondrer d’une minute à l’autre. Il était debout, près de la fenêtre, totalement immobile, face à Aro, le regard halluciné, encore plus blême que d’habitude. Il ne disait absolument rien, la bouche entrouverte, sans même se rendre compte que tout le monde le regardait, choqué et abasourdi, sans même se rendre compte qu’Aro essayait de le faire revenir à lui. Caïus lui-même était sonné. Il n’aurait jamais cru ça possible.  Il n’aurait jamais cru que leur clan puisse être frappé d’une telle façon. Lorsqu’Aro était revenu et leur avait annoncé la mort de Didyme, il ne l’avait tout d’abord pas cru. C’était impossible, non ? Didyme faisait parti du clan depuis le début, elle ne pouvait pas disparaître, elle ne pouvait pas mourir comme cela ! Elle était la sœur biologique d’Aro, la femme de Marcus, et par conséquent celle qui devait être la plus couvée, la plus protégée ! Elle, mourir ? Non, certainement pas ! Mais l’air d’Aro les avait très vite convaincus qu’il ne s’agissait pas d’une blague… Didyme était bel et bien morte. Morte dans un accident. Mortel, elle, disparue ! Il n’osait rien dire. Ni à Marcus qui ne parlait toujours pas, ni à Aro qui devait souffrir comme jamais d’avoir perdu sa sœur.

Marcus partit tout à coup, le visage défait, sans un mot ni une parole. Aro eut comme un temps d’arrêt puis le suivit aussitôt, courant derrière lui. Caïus resta à sa place, choqué et abasourdi. Didyme morte, comment cela se pouvait-il ?! Il la revoyait, toujours souriante, toujours joyeuse, accrochée au bras de Marcus avec son petit air innocent. Elle avait toujours beaucoup ressemblé à Aro, physiquement… Plus petite que lui, mais les mêmes yeux, les cheveux tout aussi noirs, le sourire aussi, et les expressions qu’elle utilisait. Il l’aimait bien, beaucoup plus que Sulpicia, en tout cas, qu’il traitait de larve molle et sans vie. Sa propre femme se laissa tomber dans le canapé et fourra sa tête entre ses mains.

- Notre petite Didyme, hoqueta-t-elle.

Il alla s’asseoir près d’elle et la serra dans es bras pour la consoler. Un accident… Il se demandait quel genre d’accident elle avait pu subir pour perdre la vie. Elle était un vampire ! A son avis, elle avait dû tomber dans une embuscade menée par des ennemis du clan et périr, et Aro n’avait pas osé leur en parler, pour une raison ou pour une autre. Mais leur frère l’aura vengée, il en était certain ! C’est sur cette pensée réconfortante qu’il emmena sa femme avec lui plus loin pour lui faire prendre l’air et lui parler. Marcus allait avoir besoin de temps amis il s’en remettra bien un jour. Il n’était pas seul. Tout ira bien. Un vampire ne pouvait pas déprimer comme un humain, après tout.

Je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de ne pas avoir assez vécu.

On aurait dit que la nuit se faisait plus noire pour mieux absorber les bêtes et les recracher ensuite sur le clan, de la façon la plus violente possible. Leur sang lourd, chaud et âcre se découlait de leurs fractures et de leurs yeux crevés, rendant l’air irresponsable et donnant envie de vomir ou de fuir cette puanteur en hurlant.

- Derrière ! hurla une garde.

Son compagnon se sauva de justesse, et abattit la bête d’un coup sur sa grosse tête velue. Le combat faisait rage depuis des heures, et l’aube n’allait plus tarder. Mais, loin de s’en soucier, les loups n’en étaient que plus féroces que jamais. Ils jappaient, grognaient, hurlaient, détruisant les nerfs des Volturi qui n’en pouvaient plus. Et pourtant, il fallait tenter d’en finir, maintenant ! Voilà trop longtemps que cette guerre durait ! Des mois, des années même, et ils n’en voyaient pas le bout. Combien de leurs ennemis restait-il ? Encore combien de temps avant de tous les anéantir ? Caïus les haïssait, les détestait, il en vomissait, seulement à les voir ! Courant avec les autres, il esquiva une attaque et frappa violemment une autre bête. Se retrouvant après avoir sauté dans un vaste espace dégagé, il entendit une série de grognements et se retourna.

C’était comme une scène au ralenti. Il eut le temps de voir son adversaire du moment qu’il repoussait, et un autre loup en profiter pour se jeter sur lui, avant qu’il ne puisse se défendre, tous crocs dehors. Il n’avait ni le temps de se baisser, ni celui d’esquiver, ni de se défendre, se protéger. Pour la première fois de toute son existence, il eut peur. Peur en voyant la bête, peur en voyant ce loup. Il fut soudain violemment poussé mais l’impact ne vint pas de l’endroit attendu, ce qui le surprit assez pour qu’il pousse un petit cri.

Retombant dans l’herbe, secoué de toutes parts, il releva la tête et vit Démétri à la place qu’il occupait lui-même une seconde auparavant, repoussant le loup et lui écrasant les cervicales. Il en resta bouche bée, figé durant plusieurs secondes, à regarder le traqueur. Une seconde émotion, elle aussi relativement rare, l’envahit. La fierté. Il fut fier du traqueur, fier de voir celui qu’il était devenu à force d’entraînements et de missions. Bien sûr, il ne l’avouera jamais, même sous la torture, mais le traqueur monta en puissance dans son estime, cette nui-là. Il lui avait sauvé la vie. Sa fierté était en miettes, mais il accepta la main tendue d’Aro pour l’aider à se relever.

- Tu vas bien ?

- Ouais…

Il regarda les cadavres de plusieurs loups brûler, et la peur le disputait à la haine, dans son cœur. Devoir la vie à un de ses gardes était honteux, même s’ils étaient là pour ça. Mais cette nuit maudite restera à jamais gravé en lui, il gardera à jamais la peur de ces loups immondes.

La haine, c’est une raison de vivre qui en vaut bien une autre.

Ils étaient deux. Des gosses. Deux gosses, des jumeaux, que Aro venait d’arracher au bûcher. Caïus poussa lentement la porte de la chambre, où agonisait le garçon. Il était allongé sur le lit, complètement immobile, pieds nus couverts de plaques rouges et de sang, une tunique de lin serrée à la taille, un bras le long du corps et l’autre replié, sa main reposant sur l’oreiller près de sa tête. Il avait les yeux fermés, ses mèches sombres retombant sur son front, la bouche entrouverte, respirant à peine. Seul son cœur battant prouvait qu’il vivait encore. Caïus s’arrêta devant le lit, l’observant comme on observerait un intéressant spécimen. Et c’était lui qui était cruel ? Les humains se défendaient bien aussi. Il était impressionné, même, c’était une torture si belle que de jeter deux enfants au feu ! Bon, Aro était furieux, mais il les avait mordu à temps, il n’y avait donc aucun problème. Ou presque à temps. Il ricana, se demandant si la transformation allait suffire à les sauver.
- Qu’est-ce qui te fait rire ?

Marcus venait d’entrer, de son pas mort et lent. Il se pencha sur le futur petit vampire, sans doute pour vérifier l’avancée de la transformation. Caïus était chagriné que ni ce gosse ni sa frangine ne hurlent de douleur, cela le privait d’une bonne distraction.

- Crois-tu qu’ils vont se réveiller, Marcus ?

- Je l’ignore… Au vu de leurs tailles et leurs âges, cela aurait dû durer deux jours, ou trois. Et cela fait sept jours maintenant. S’ils meurent, ils auront souffert pour rien, les pauvres petits.

- Quelle grande perte, en effet, marmonna le blond en haussant les épaules. Je ne pense pas m’en remettre !

Marcus soupira et se redressa. Ils passèrent dans la chambre de l’autre mioche. Elle était étendue quasiment dans la même position que son frère, ce qui arracha une moue méprisante à Caïus. Il détestait les mioches, et espérait que ceux-là ne survivent pas. Pourquoi s’encombrer de ça dans la garde ?! Au diable leurs dons, ils pouvaient s’en passer ! De toute façon, ils étaient trop blessés, aux portes de la mort, impossible qu’ils survivent ! Le venin était à peine suffisant pour soutenir leur cœur. Il ne faisait que prolonger leur agonie, mais le résultat sera le même.

- Ils vont crever.

- Caïus, je t’en prie !

- Toi-même, tu ne crois pas à leur survie ! Ça dure depuis trop longtemps, Marcus ! Regarde-les un peu. Le venin les maintient en vie, mais ça ne suffira pas à les transformer. On ne sait même pas s’ils en valent vraiment la peine.

- Aro est persuadé que si, et je fais confiance en son jugement.

Caïus haussa les épaules d’un air las. Aro ferait n’importe quoi pour obtenir ce qu’il convoite, il était collectionneur comme pas deux. Mais de là à s’embarrasser avec deux nouveau-nés d’un seul coup… Des jumeaux, en plus ! La pire espèce qui soit. Quelqu’un de seul et isolé est très facilement manipulable, mais c’est le moins cas lorsqu’ils sont déjà deux et très bien ensemble. Il sentait qu’ils risquaient d’en baver avec ces deux-là.

J’embrasse mon rival, mais c’est pour l’étouffer.

Carlisle avait annoncé son départ, ce qui n’avait as surpris Caïus le moins du monde. Il n’avait jamais particulièrement apprécié le docteur, et se doutait qu’il n’allait pas rester longtemps parmi eux. Un fou, un faible, un vampire raté qui n’avait pas le courage de supporter ce qu’il était devenu et qui faisait tout pour repousser sa véritable nature, inconscient qu’il n’avait aucune chance d’y parvenir. Il filait vers l’Amérique, dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure, plus douce, plus en adéquation avec ses principes, ce qui faisait beaucoup rire Caïus. Qu’espérait trouver le toubib ? D’autres bouffeurs d’écureuil ? Il allait en chercher longtemps ! Il ferait mieux de les créer lui-même s’il se sentait seul, ça lui évitera de perdre du temps. Ah, mais non, c’est juste, monsieur le végétarien ne voulait pas infliger à un autre ce qu’on lui avait infligé. Le pauvre chou refusait de voler une seule vie humaine, ah non, ce n’était pas bien de faire ça. Ce jeune vampire s’enfonçait décidément dans le gouffre du ridicule, on ne pouvait plus rien faire pour lui.

- Et où vas-tu exactement, docteur, si ce n’est pas indiscret ?

- A Chicago, répondit-il en rangeant des livres dans son sac.

- Tiens, ils bouffent des écureuils à Chicago, je ne savais pas.

- Tu pourrais respecter ce choix de vie, à défaut de le comprendre.

-Respecter le fait que tu n’es même pas fichu d’accepter ce que tu es ?

Il ne récolta qu’un soupir comme toute réponse. Caïus était profondément agacé de voir un être aussi faible, parfaitement incapable de regarder en face ce qu’il était et ce qu’il devait faire. Il refusait de boire du sang humain par peur, se berçant de l’idée qu’il pouvait continuer à vivre parmi eux alors qu’il n’appartenait même plus à leur monde ! Quand comprendra-t-il cela ? Quand comprendra-t-il que jamais les humains ne pourront plus l’accepter, qu’il était trop différent ?

- Les humains sont idiots, Carlisle. Mais pas au point de ne rien voir de ta différence, et tu le sais. Que veux-tu avoir comme vie ? Passer ton temps à louvoyer parmi eux sans jamais prendre le risque de te lier avec qui que ce soit ?

- Je rencontrerais d’autres vampires qui partage mes choix.

- Il faudra que tu les mordes toi-même, dans ce cas.

- Caïus, je...

- Ouais, je sais déjà ce que tu vas dire. Mais tu te rendras bien à l’évidence tôt ou tard. Tu as des crocs, apprend donc à t’en servir.

Il lui jeta un regard méprisant puis quitta la pièce, avec un immense soupir. Ridicule, ce gamin, parfaitement ridicule. Et méprisable ! Il finira par se résigner. Ou il accepte de créer sa famille, ou il mourra seul, le choix était sien.

La jeunesse, c’est se révolter contre tout.

Caïus grondait de rage, les yeux exorbités. Jamais, de sa vie toute entière, il n’avait connu une telle haine, une telle rage, une telle soif de violence, d’assassinats, de massacre, de torture. Jamais il n’avait dû faire autant d’efforts pour ne pas hurler ou tout détruire autour de lui. Il était presque obsédé par la colère, elle l’habitait tout entier, le consumait, le dévorait littéralement. Il en tremblait violemment, écumant, les yeux plissés, d’un noir bien plus sombre que le cœur de la nuit. Assis sur le bord de son lit, soufflant comme un buffle, il ne pouvait effacer une image de sa mémoire. Il ne pouvait pas. N’y parvenait pas. Ce sale petit *** ! Pourquoi ? Pourquoi ?! POURQUOI ?! Pourquoi cela se passait ainsi !? Il en put s’empêcher de crier, grognant comme un ours atteint d’une rage de dents. Athenodora vint se mettre sur le lit, à genoux derrière lui, et entreprit de lui masser doucement la nuque et les épaules.

- Pourquoi ?!

- Calme-toi, mon amour…

- Pourquoi, Dora ?! Pourquoi, bon sang ?! J’ai tué des centaines de vampires. Participé à des dizaines de guerre ! J’ai assassiné, tué, torturé, mutilé ! J’ai répandu la terreur, j’ai brisé des centaines de personnes ! Alors pourquoi ne puis-je pas le briser, lui ? Pourquoi… Même sa saleté de sœur a plié, alors pourquoi pas lui ?!

Il en devenait fou. Il revoyait sans cesse ces yeux noirs, emplis de colère, de rage, de haine, et d’une volonté sans faille. Une volonté farouche, indestructible, et qui le fixait. Il se sentait nargué, méprisé, comme si ces yeux ne cessaient de lui lancer « fais tous les efforts que tu peux, tu ne parviendras pas à me briser. » Il en bavait quasiment de rage, ne pouvant plus supporter ce regard narquois, arrogant, rempli de défi. Il ne pouvait tout simplement pas supporter qu’un mioche lui tienne tête, encore et encore ! Pire que tout, ce mioche redonnait du courage à sa sœur, ce qui réduisait ses efforts à néant.

- Il pliera !

- Caïus, je t’en prie.

- Il pliera, te dis-je ! Je ne supporterais pas qu’il continue à nous manquer de respect ! Nous sommes ses maîtres, et lui n’est qu’une vulgaire arme ! Il ne continuera pas à nous narguer ainsi, j’en fais le serment, Athenodora.

Il se leva d’un bond, essayant d’évacuer sa rage. Et ces yeux continuaient à le suivre, se moquant de lui. Tout cela ne pouvait plus durer, il ne se laissera jamais mener en bateau par un vulgaire gamin.

Le sang impose des liens. L'adoption les choisit.

Franchement, certaines fois, qu’est-ce qu’il ne faut pas faire…

Caïus commençait déjà à regretter ce qu’il venait de dire à sa femme. Oui, il voulait se faire pardonner pour l’avoir accidentellement frappé, oui, il s’en voulait, lui, il voulait lui faire plaisir, mais comment aurait-il pu savoir qu’elle sombrerait dans une telle joie à l’idée d’adopter un gamin ? Il lui avait à peine annoncé la nouvelle, qu’il acceptait d’adopter ou de créer un jeune vampire pour elle, qu’elle lui avait littéralement sauté de dessus en l’embrassant, les faisant basculer tous les deux par terre dans une position parfaitement ridicule. Il s’était aussitôt relevé, évidemment, mais l’air de ses frères lorsqu’il était sorti… Ne plus y penser pour le moment, il allait être malade !

En tout cas, maintenant, il lui fallait régler ça. Il déambulait dans les rues de Volterra, tard ce soir-là, passant devant les maisons humaines, réfléchissant. Il avait imposé une limite de quinze ans minimum, ne voulant surtout pas se farcir un second Alec, ce qui n’avait posé aucun souci à sa femme. Mais les vampires de cet âge restaient rares… Il observait, écoutait, repérant les adolescents humains et cherchant lequel conviendrait. Lequel supporterait-il de considérer comme son fils ? C’était au choix. La nuit tombée, il sauta dans une première maison. Un solide garçon, qui devait avoir dix-sept ou dix-huit ans, dormait profondément, la lumière encore allumée, un livre ouvert sur lui. Un intello ? Bah, autant dure une chiffe molle ! Pas celui-là.

La maison suivante, c’était une fille, qui semblait être du même âge. Elle jouait sur son ordinateur, écrivant il ne savait quoi. Beurk. Trois maisons plus loin, une autre fille dormait aussi, sa chambre remplie de magazines féminins. Pouah ! Dans la rue suivante, il crut un moment avoir trouvé ce qui lui convenait. Un jeune garçon de quinze ou seize ans, qui n’avait ni lunettes ni livres ni niaiseries dans sa chambre. Satisfait, Caïus s’en empara, sans le réveiller, puis avisa tout à coup le lit voisin où dormait un autre garçon, parfaitement identique. Ah non ! Il reposa aussitôt son ex-victime dans son lit, horrifié. Ah non, pas de jumeaux ! Il ne voulait plus voir de jumeaux !

Après avoir écumé toute la ville, il revint au château, dépité. Il n’avait pas trouvé ce qu’il cherchait, et se demandait comment faire maintenant. Il marchait d’un pas morne lorsqu’il vit Démétri  entrer dans une salle d’entraînement avec le nouveau du clan, un gosse dont il ne se souvenait plus du nom, d’ailleurs. Il les suivit et les observa de loin, un moment, pensif. Après tout, pourquoi pas ? Il arrêta un autre garde d’un geste.

- C’est quoi le nom du nouveau-né, là ?

- Heu… Orlin. Orlin Evans.

Bon, il fera bien l’affaire. Caïus hocha la tête et retourna voir sa femme. Orlin. Cela conviendra bien. De toute façon, il valait sans doute mieux pour lui qu’il convienne.

La vie est une maladie dont tout le monde meure.

On pouvait compter sur les Cullen pour faire rire le monde. Etrange, d’ordinaire, Carlisle n’était pas le genre à faire l’imbécile, mais cette fois, il s’était surpassé ! D’abord, cette histoire avec le petit prêtre, là, Douzan, ou peu importe son nom. Sa tête lorsqu’on l’avait traîné devant eux pour lui mettre les points sur les i ! Très distrayant, comme petite scène, le docteur était devenu blême et avait sans doute cru sa dernière heure arrivée. Caïus en riait encore. Leur « petit protégé » était décidément encore plus bête qu’autrefois, ce n’était pas les années qui l’arrangeaient !

Et s’il n’y avait que ça. Franchement, pour un docteur, déclencher une pandémie, ce n’était pas très glorieux. Et voilà une fois de plus la preuve que non, sérieusement, un vampire ne pouvait pas être médecin ! Quelle idée puérile et stupide, avait-il cru pouvoir lutter ainsi contre sa nature ? Elle l’avait maintenant rattrapée, en faisant de lui l’un des pires meurtriers de l’histoire mondiale. Chapeau, Carlisle, on applaudit ! Grâce à lui, des centaines d’humains vont mourir, sans compter tous les vampires malades. Un génie, ce petit docteur, lorsqu’il s’y mettait, mais vraiment ! Caïus était admiratif, il avait su créer une si belle arme de mort. Bravo, bravo, bravo ! Il pouvait être si fier de lui, maintenant qu’il avait enfin acquis, après des centaines d’années, le titre de véritable vampire. Comme quoi, inutile de désespérer, on en avait enfin fait quelque chose ! Confortablement assis dans un fauteuil, il leva son verre rempli de sang humain à la lumière, comme pour porter un toast.

- Bien joué, petit !

Il but le sang d’une traite avec un ricanement satisfait. Le jeu ne faisait que commencer.


Le joueur

♦ Prénom : Corentin
♦ Activité sur le RPG : 3 jours/7
♦ Je suis : Enfant [] Adolescent [] Adulte [x]
♦ J'ai lu les livres ou vu les films : Oui [x] Non []
♦ Rang spécifique souhaité : Chasseur de Vampire [] Vampire originel [] Vampire Nomade [] Traqueur [] Garde Volturi [] Clan Denali [] Clan Volturi [x] Clan Cullen []
♦ Ce que je voudrais ajouter : J'espère que la fiche vous conviendra !


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