Pour la Résistance

Edward gara la voiture sur le petit parking, devant le chemin qui filait à travers la forêt avant d'arriver à une croque assez isolée, où il avait déjà passé beaucoup de temps avec Bella. Il descendit avec elle, manteau et sac sur les épaules. Même s'il ne pleuvait pas, le vent et le froid de janvier n'aidaient pas à être particulièrement réchauffés. Il mit son écharpe puis s'élança avec sa femme, respirant déjà l'air salé de l'océan. Il avait posé une journée de repos pour pouvoir passer un peu de temps seul avec sa femme. Il avait beau adorer leurs enfants, de temps un temps, un peu de calme, ça faisait beaucoup de bien ! Entre William et Elisabeth qu'il soupçonnait d'être hyperactifs et Gabriel à qui ils n'arrivaient plus à parler en ce moment. Et ce n'était pas faute d'essayer ! Edward se rendait malade pour lui, à essayer de lui faire comprendre le danger, essayer de lui ouvrir les yeux, de lui montrer que ce n'était pas un jeu. Qu'il risquait vraiment sa vie.

Ils furent accueillis par un grand vent très froid en arrivant sur la plage, quittant l'abri de la forêt. Un jour d'été, alors que Bella était enceinte d'Elisabeth, ils avaient passés toute une soirée à griller des bonbons et des trucs à grignoter sur un feu de camp, avec William qui jouait dans le sable et Nessie qui était lovée dans les bras de Jacob, leur premier enfant dans les bras. Gabriel était resté chez Alec, ce soir-là, pour s'amuser avec lui. Il retint une grimace, ne s'étant toujours pas habitué au prénom de son neveu, depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à Alec Volturi à chaque fois, d'autant plus qu'ils n'avaient rien à voir entre eux deux. Penser aux Volturi lui arracha un soupir, alors qu'il allait s'asseoir avec Bella sur un tronc en travers de la plage, face à l'océan. S'il y avait bien un os très sérieux, c'était eux !

Edward – J'ai entendu des rumeurs, au travail, dit-il à Bella, assis tout près d'elle. Certains de mes collègues font parti de la résistance, maintenant, et l'un d'eux m'en a dit un peu plus. Les médias ne peuvent pas en parler mais il y a eu beaucoup de sales histoires. Tu te souviens de la pandémie, non ? Et bien, des... Certains veulent essayer de recréer le virus contre les vampires. Je n'ai pas encore osé en parler à Carlisle.

Et pour cause ! Il savait très bien que son père adoptif s'en voulait encore terriblement, même s'il n'en parlait pas ouvertement. Qu'il voulait encore se racheter, bien que cela fasse des années, que le monde avait changé, que plus rien n'était comme avant, qu'il devrait pourtant tourner la page. Il soupira à nouveau, se frottant le visage de ses mains avant de se redresser, un peu plus pâle.

Edward – Il y a de plus en plus de monde qui veut s'engager, même des gamins. Comme Gabriel qui... Je ne sais plus quoi faire, honnêtement, il ne veut même plus nous parler. Si jamais les Volturi apprennent cette histoire... Je ne suis pas certain qu'Aro apprécie...

Il passa son bras autour des épaules de sa femme pour la rapprocher de lui, essayant de lui sourire sans y parvenir. Elle s'inquiétait elle aussi, bien entendu, qui ne pourrait pas ?

Edward – Que pourrait-on faire ? On pourrait s'engager nous aussi, au moins pour garder un œil sur Gabriel, mais... Je ne sais pas, ça me fait peur. Je n'ai pas revu les jumeaux depuis qu'ils sont redevenus vampires et je n'ai pas envie non plus de les voir traîner par ici aujourd'hui.