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Tensions internes, contrebande, révolte qui gronde... A Amestris, la paix n'est jamais la bienvenue.
 
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 Besoin de médicaments

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Tim Marcoh

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Tim Marcoh


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MessageSujet: Besoin de médicaments   Besoin de médicaments EmptyDim 30 Aoû 2015 - 22:38

Le petit renifla en s'essuyant les yeux, alors que Tim lui faisait un sourire rassurant. Allons, c'était presque fini, il avait été très courageux. Il lui répéta de ne pas bouger, pendant qu'il terminait les points de suture puis lavait la plaie avant de la bander. Il l'avait assis sur la table de chez lui, pendant que sa mère l'entourait de ses bras pour le câliner et le consoler. Le docteur lava soigneusement sa jambe, enlevant le sang séché qui restait, puis lui banda avec soin la blessure. Voilà, c'était terminé ! Maintenant, il devait juste veiller à ne pas trop appuyer sur sa jambe pendant quelques jours et ça ira beaucoup mieux. Marcoh refusa d'un geste le paiement que la jeune mère voulait lui donner, la raccompagnant à la porte avec son fils dans ses bras. Il sourit lorsqu'elle le remercia, avec un signe d'au-revoir, l'autre main dans sa poche. Les villageois ne devaient pas s'en faire pour l'argent, Tim soignait souvent gratuitement. Ces gens avaient déjà peu de moyens.

Il allait refermer la porte de sa maison lorsqu'il entendit le sifflement du train puis, peu de temps après, des voitures de l'armée arriver dans le village. Il repoussa aussitôt la porte, se réfugiant chez lui avant de se poster à la fenêtre pour observer. Il y avait trois voitures, plusieurs soldats... Le docteur sentit son cœur se serrer douloureusement en voyant leurs uniformes, la gorge soudain un peu plus sèche. Il crispa ses mains sur le rebord de la fenêtre, persuadé qu'ils avaient dû le voir, qu'ils allaient venir pour l'arrêter... Mais non, ils s'égaillèrent dans le village. Il poussa un long soupir, tête baissée, fermant les yeux un instant. Il tremblait un peu et se maudit de sa lâcheté, une fois de plus. Oui, il avait fuit. Oui, il vivait dans la crainte d'être arrêté un jour. Oui, il n'avait jamais répondu de ses crimes. Il se redressa, les yeux dans le vague, le cœur lourd. Il avait refait sa vie, maintenant, il devait s'accrocher à cette idée. On avait besoin de lui, il était le seul docteur de ce village assez pauvre. Pour eux, pour ses amis, il ne devait pas être pris.

La présence de l'armée tombait vraiment mal, aujourd'hui... Avec d'autres collaborateurs, ils devaient recevoir une nouvelle livraison de médicaments, détournés d'un convoi militaire en partance pour le Sud. C'était très urgent, ils en avaient besoin pour le bidonville de Seres, une violente épidémie de grippe ravageait le bidonville, des enfants mourraient. Il serra les lèvres en enfilant son manteau, mettant une écharpe autour de son cou. Il y avait du soleil mais il faisait très froid. Tant pis pour ces soldats, si le passeur ne voyait personne au point de rendez-vous, il repartira avec les médicaments et ils ne pouvaient pas se le permettre. Il sortit avec lenteur, refermant à clé avant de descendre le petit escalier pour rejoindre la rue. Allez, il pouvait le faire. Il devait le faire. Il se mit en route, marchant le plus naturellement possible, sans cesser toutefois de surveiller les horizons. Une légère goutte de sueur coula le long de sa tempe alors qu'il allait vers le petit bar où l'attendait Marcus. Marcus qui lui fit un signe dès qu'il l'aperçut, appuyé contre le mur du bar.

– Tu as vu l'armée ? lui demanda-t-il aussitôt en le conduisant dans les ruelles.

– Oui, souffla le docteur d'une voix plus enrouée en le suivant. Ils sont assez nombreux. Tu crois qu'ils savent pour...

– Non, le coupa-t-il directement. Viens, on ne doit pas arriver en retard.

Il accéléra l'allure, avec l'impression, maintenant familière, de jouer encore ici sa vie toute entière. Ils filèrent assez vite dans les rues, arrivant aux bordures du village, dans un atelier qui jouxtait un commerce. Marcus frappa deux fois puis entra. Leur contact les attendait, une cigarette au bec, avec une petite camionnette garée près de l'âtre. Ils le saluèrent puis s'approchèrent, pendant qu'il ouvrait la caisse frappée du blason d'Amestris avec un pied-de-biche, dans la camionnette. Il y avait peu de médicaments mais c'était déjà un bon début contre l'épidémie. Tim commença à les examiner, pendant que leur contact écrasait sa cigarette contre une pierre du mur. Il soupira que ce n'était pas grand-chose mais ils n'avaient pas réussi à vole plus, l'armée faisait plus attention, maintenant, avec les convois.

– Il n'y a vraiment aucun moyen d'obtenir plus ? demanda Tim en se redressant, une boîte en main.

– Pas évident... Ils contrôlent tout ! En plus, maintenant, il y a souvent un ou deux toutous de l'armée qui accompagnent les convois. C'est encore moins facile d'attaquer avec leurs saletés de chiens de garde.

Le médecin baissa à nouveau la tête, sentant brièvement le feu lui monter aux joues. Voilà longtemps qu'il n'avait plus entendu cette insulte, depuis qu'il cachait qu'il avait lui-même était un de ces toutous de l'armée. Toutou utile, mais toutou tout de même. Il continua d'examiner la marchandise, pendant que Marcus et leur contact s'entendaient sur le prochain rendez-vous et le matériel à livrer. Ils ne devaient pas rester trop longtemps ici, c'était trop dangereux. Il mit une couverture sur la caisse, clouant les bords pour la refermer ainsi, puis brisa avec son alchimie le couvercle de bois avec le blason du pays. Leur contact alluma une autre cigarette, dans un geste qui semblait nerveux.

– Il faut partir, dit-il en refermant l'arrière de la camionnette.

Il monta au volant, accompagné de Marcus. Leur contact fit un brève signe puis disparut à son tour. Ils quittèrent l'atelier au volant de la camionnette, alors que Tim expliquait qu'ils allaient cacher les médicaments chez lui en attendant la nuit, pour aller au bidonville. Quoi de plus normal que de trouver des médicaments dans la maison d'un médecin ? Ce qui n'empêcha pas l'appréhension de lui tordre le ventre sur le chemin, au volant. Il se mordit l'intérieur des joues, s'obligeant à être raisonnable. L'armée était immense ! Il n'y avait presque aucune chance que les soldats envoyés ici puissent le reconnaître. Il se crispa violemment en voyant les soldats dans la rue où il vivait, se garant près de chez lui.

– Si ça tourne mal, court aussitôt, prévint-il Marcus en descendant du véhicule. Ne t'occupe pas si je suis.

Il veillait à ne pas regarder en direction des militaires, gardant la tête basse pour qu'on ne le reconnaisse pas. Il devait penser avant tout aux enfants qui mouraient dans le bidonville. A eux avant tout.
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Riza Mustang

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MessageSujet: Re: Besoin de médicaments   Besoin de médicaments EmptySam 5 Sep 2015 - 22:46

[HJ : N’hésite pas à me demander des réactions pour répondre au RP ^^]


Général – Lieutenant Hawkeye, vous irez dans le village de Belcastel avec les équipes 6, 7 et 8. Vous avez ordre de fouiller toutes les maisons, tous les commerces, d’interroger tous les habitants et de ne rien laisser passer. Si quelque chose vous semble suspect, agissez.

Riza – Entendu, mon général.

Riza baissa son bras pour le ramener le long de son corps dès qu’elle en eut la permission, arme sur l’épaule. Elle était arrivée dans l’Ouest ce matin comme nombreux d’autres personnes à cause de la venue du prince d’Aerugo. Des rumeurs concernant la naissance d’un réseau de contrebande se répandaient et, bien entendu, il ne fallait surtout pas que le prince d’un pays ennemi, venu pour signer un traité de Paix, en entende parler… Roy, lui, était toujours à l’hôpital et en avait encore pour un moment, il avait donc été dispensé de ces fouilles pour ne pas rouvrir ses blessures à peine cicatrisées. Ils avaient des informations, oui, mais le tueur courait toujours et cela avait le don de la rendre très nerveuse. L’équipe ne cessait de lui répéter que c’étaient ses hormones, qu’elle devait se calmer, mais c’était plus fort qu’elle ! Avec tout ce que la mère du Colonel lui avait appris, il y avait de quoi s’inquiéter… Ce type ne s’arrêterait pas tant qu’il n’aurait pas obtenu vengeance.

Sortant du bureau, Riza marcha à travers les différents couloirs du Quartier Général pour le quitter et rejoindre les équipes qui lui avaient été désignées, tâchant de rester concentrée sur sa mission. Ils n’allaient pas tarder à partir et devaient être efficaces et rapides, ce n’était certainement pas le moment de se disperser. Il n’y avait qu’un lieutenant par équipe, en plus d’un colonel qu’elle n’avait jamais vu auparavant pour superviser le tout. Les apercevant de loin, elle courut jusqu’à la voiture de l’armée et y grimpa, mettant son arme correctement contre elle par automatisme. Autant de soldats pour un village… Elle ne devait pas s’étonner, la réputation de l’Ouest comme étant une région assez laxiste était connue, mais de là à corser le nombre de patrouilles et de soldats… Enfin, soit.

Ils arrivèrent très vite à Belcastel, un petit village très beau et typé campagnard mais où la pauvreté était bien plus présente. Depuis son arrivée dans la région, Riza avait remarqué que c’était très vert, donc sûrement très fertile, mais Belcastel ne semblait pas faire partie de ce genre de terres. Il y avait même quelques bidonvilles, qu’elle pouvait apercevoir depuis la voiture grâce à sa vue alors que les autres soldats discutaient encore de ce qu’ils devraient faire sur place. Apparemment, eux non plus n’avaient pas la moindre idée de la raison qui avait poussé leurs supérieurs à réunir trois équipes dans un seul village…

Colonel – On est arrivés. Lieutenant Hawkeye, vous allez dans la direction est avec l’équipe 7. Lieutenant Nosoto, vous irez au nord. Nous irons au sud et à l’ouest, le sud du village est moins peuplé.

Riza hocha la tête et emmena une équipe avec elle dans la direction indiquée, ordonnant la dispersion dès qu’ils aperçurent les premières maisons. Devant la pauvreté évidente des habitants, elle demanda également de faire attention à ne rien casser pour ne pas leur retirer le peu qu’ils avaient, ils n’étaient pas ici pour se faire des ennemis mais pour débusquer et démanteler le réseau de contrebande. Les premières maisons ne donnèrent rien, personne ne savait rien, n’avait rien vu, rien entendu. Les maisons, quant à elles, ne montraient rien de suspect ou alors les habitants étaient maîtres en termes de dissimulation d’objets.

Une autre rue. Puis encore. Qu’espéraient-ils vraiment trouver, au juste ? Les habitants étaient méfiants, furieux qu’on vienne encore oser fouiller chez eux alors qu’ils n’avaient déjà presque rien, et dégoûtés, surtout face à elle, de voir une femme dans l’armée. Pas grave, elle avait l’habitude… Mais ils n’avançaient pas, ils reculaient. Riza s’appuya quelques secondes contre un arbre, prise de nausées soudaines, sans doute causées par le voyage et la fatigue.

Soldat – Lieutenant Hawkeye, appela-t-il, j’ai peut-être quelque chose.

Riza – J’arrive.

Riza se redressa et revint vers le soldat qui lui montrait des comprimés blancs, très petits, dans une main. Eh bien ? C’était normal, les habitants d’ici étaient peut-être plus pauvres mais ils avaient le droit de se soigner. Elle fronça les sourcils, ne comprenant pas en quoi ces médicaments étaient particuliers, et s’apprêtait à en faire la remarque lorsqu’elle releva la tête. Mais il la devança.

Soldat – Je connais ces médicaments, ils coûtent très chers. Il est impossible que ces gens puissent les acheter, c’est hors de prix.

Le lieutenant prit les médicaments pour les mettre dans la paume de sa main droite, les observant de plus près, alors que l’habitante accusée s’offusquait des paroles du soldat. Elle devait bien admettre que la matière avait l’air plus rare, au toucher, mais elle n’y connaissait rien en dehors de ce qu’elle avait appris à l’école militaire… Elle rendit les médicaments au soldat, fixant leur interlocutrice droit dans les yeux. Elle était assez âgée et avait le dos voûté, sans doute à cause d’un travail acharné durant de longues années dans les champs. Les traits de son visage témoignaient d’une profonde haine envers eux, un dégoût également, mais elle y voyait de la crainte en plus de tout cela.

Riza – Où avez-vous trouvé ces médicaments ?

Vieille dame – Et pourquoi je vous le dirais, hein ? Pour que vous arrêtiez les rares personnes qui nous viennent en aide ?!

Riza poussa un soupir et ordonna au soldat de l’amener au colonel pour la conduire au QG, histoire de l’interroger. Navrée, mais elle n’avait pas le choix, les ordres étaient les ordres. Cette vieille dame ne risquait rien, elle n’avait fait qu’acheter des médicaments et ne trempait peut-être même pas dans cette histoire mais, si elle avait des informations… Le soldat s’exécuta, la prenant par un bras sans la brusquer cependant, alors que Riza continua le tour. Evidemment, des villageois avaient assisté à la scène… Bon, ça allait un peu compliquer les choses. Entrant dans une autre rue, elle procéda exactement de la même manière avec plusieurs autres soldats. Elle s’écarta pour laisser passer une voiture, frappant à une autre porte et entra pour fouiller sans même devoir s’expliquer à l’homme qui lui faisait face. Apparemment, tout le village était au courant… Mais elle fit chou blanc. Riza arriva alors devant ce qui devait être un cabinet médical et frappa, épuisée d’un coup, mais resta droite en entendant des pas qui s’approchaient.

Riza – Docteur Marcoh ?! dit-elle en écarquillant les yeux.

L’homme qui venait de lui ouvrir avait des cheveux gris, plus courts, mais c’était lui. Un peu plus vieux, mais c’était lui. Il était censé être mort ! Comment pouvait-il… C’était impossible ! Elle ne l’avait plus vu depuis la guerre contre Ishbal, il les avait soignés et avait été déclaré mort à la fin de la guerre. Personne ne l’avait plus revu depuis alors, qu’en réalité, il avait « simplement » déserté… Alchimiste d’Etat, lui aussi avait dû agir contre des citoyens innocents, il avait tué mais lui n’avait pas supporté et s’était exilé. Riza n’avait toujours pas bougé, dévisageant le vieil homme, de plus en plus pâle.

Soldat – Lieutenant, il y a un problème ?

Riza – Je… Pardon ? Heu… Non, aucun. Nous… Nous avons ordre de fouiller chez tous les habitants.

La jeune femme avait essayé de se reprendre mais était ébranlée et regardait toujours le docteur Marcoh d’un air ahuri. Ce n’est que lorsqu’ils purent entrer qu’elle constata qu’il n’avait pas changé de métier, qu’il exerçait toujours en tant que médecin et qu’il devait sans doute aider les pauvres villageois des environs. Le soldat, visiblement inquiet du teint de Riza, avait insisté pour fouiller lui-même pendant qu’elle interrogeait le médecin le temps de se reprendre. Mais elle allait très bien ! Elle n’était juste pas habituée à voir des revenants tous les jours.

Riza – C’est donc ici que vous vivez…, dit-elle en regardant autour d'elle avant de se tourner vers Marcoh. Je vous croyais mort, comme tout le monde. Vous aidez ces pauvres gens, je suppose ? Sont-ils au courant de… votre passé ?
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Tim Marcoh

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MessageSujet: Re: Besoin de médicaments   Besoin de médicaments EmptyDim 6 Sep 2015 - 15:10

Marcus ne cessait de surveiller la progression des soldats dans la rue, tout en l’aidant à monter l’escalier avec la caisse, jusqu’au cabinet. Un escalier en pierre assez vieux, menant à une lourde porte en bois où une petite plaque indiquait qu’il s‘agissait ici du cabinet médical. Marcoh était très inquiet, poussant la table puis le lourd tapis de laine, avant de s’agenouiller. Il avait, au creux de ses deux mains, des cercles d’alchimie gravés dans la peau. Il posa les mains à plat sur el sol et transforma le plancher pour faire apparaître une fosse au-dessous. Ils y glissèrent la caisse puis le docteur recréa le plancher, bien épais, par-dessus, avant de remettre le tapis puis de pousser la table à sa place initiale, afin que rien ne soit choquant ou déplacé. L’alchimie était parfois bien pratique, il n’y avait pas besoin de trappe ni rien, on ne pouvait pas découvrir cette caisse sans détruire tout el plancher de la pièce. Marcus lui demanda si c’était vraiment de l’alchimie, assez admiratif. Le docteur hocha doucement la tête puis enleva son manteau et son écharpe, les accrochant au parterre, avant de remettre sa blouse blanche.

– Je vais sortir par-derrière. Il faut que nous surveillions les soldats. A plus tard.

Tim hocha la tête, nerveux, allons jeter un rapide regard par la fenêtre. Tout allait bien se passer… Très peu de monde devait se souvenir de lui et donc le reconnaître. Malgré tout, il avait peur. La nervosité accélérait son rythme cardiaque, il avait les mains moites et tremblait de tous ses membres. Il ne put s’empêcher d’aller vérifier son si uniforme était bien toujours fourré au fond du placard, dans sa chambre, dissimulé. Il le tassa encore un peu, prenant sa montre en argent, refermant le placard avec un soin exagéré. Il regarda autour de lui, puis retourna dans la pièce principale, laissant la montre dans une armoire vitrée, dans une boîte vide d’un sirop contre la toux. Il s’essuya les mains, tressaillant violemment lorsqu’il entendit frapper à la porte. C’était eux. Ils étaient là. Il regarda en direction de la caisse, dissimulée, puis prit une grande inspiration avant d’aller ouvrir. Il pâlit presque aussitôt face à son interlocutrice, son cœur repartant à si vive allure qu’il aurait pu en faire un malaise. Non. Il la connaissait. Elle…

– Docteur Marcoh ?! dit-elle en écarquillant les yeux.

Elle pâlit, tout comme lui, alors qu’il se préparait par réflexe, ne pouvant se laisser emmener comme ça. Ces gens avaient besoin de lui, il n’y avait aucun autre médecin dans le village ! Et les personnes du bidonville ? Ils mourraient déjà… Il ne pouvait pas. Il ne devait pas se laisser emmener sans rien faire à Central. Il était hors de question qu’il retourne là-bas ! Il jeta un œil derrière elle, évaluant malgré lui le nombre de soldats, ses chances de s’enfuir. Il pouvait se cacher dans les montagnes ou il ne savait où. Mais il ne retournera pas à Central ! Pas là-bas, non… Cette ville… Les expériences… Ishbal… Les chimères et les homonculus…. Non…

– Lieutenant, il y a un problème ?

– Je… Pardon ? Heu… Non, aucun. Nous… Nous avons ordre de fouiller chez tous les habitants.

Marcoh s’écarta, alors que l’autres soldat entrait pour fouiller. Il s‘appuya contre le bord du buffer, près de la porte, se souvenant qu’il avait aussi une arme, dans le second tiroir. Il devait réussir à l’attraper sans se faire voir, cela lui donnera une chance supplémentaire. Il se figea lorsque le lieutenant entra à son tour, les mains dans les dos, sur les tiroirs. Il devait faire attention. Déjà, ils ne pouvaient découvrir la caisse, elle était très bien cachée et ils n’allaient pas détruire la maison. Une goutte de sueur coula le long de sa tempe alors qu’il s‘évertuait à se calmer. Sa montre en argent était cachée mais si l’autre soldat tombait sur son ancien uniforme ? La jeune femme n’avait pas encore dit à son collègue qui il était mais ça en saurait tarder.

– C’est donc ici que vous vivez…, dit-elle en regardant autour d'elle avant de se tourner vers Marcoh. Je vous croyais mort, comme tout le monde. Vous aidez ces pauvres gens, je suppose ? Sont-ils au courant de… votre passé ?

– Pourquoi ? répliqua-t-il aussitôt, sur la défensive. Vous comptez leur dire que j’ai été un assassin ? Vous allez leur dire ce que j’ai fait à Ishbal avant de m’arrêter ?

Il se décala encore de quelques millimètres, le cœur battant toujours à une vitesse folle. Ses mains effleuraient le bois avec une lenteur extrême, attendant de pouvoir atteindre la poignée du second tiroir. Il devait se saisir de son arme, un coup de feu sera toujours plus rapide que l’alchimie, cette fois. D’autres soldats étaient-ils en route ? Et si l’autre militaire avait déjà demandé aux autres de contacter le QG ? Il serra les dents, au bord de la crise de nerfs. Marcus savait où ils avaient dissimulé cette caisse, il pourra revenir ici pour détruire le plancher et la récupérer, afin de l’apporter au bidonville. Il gardait le regard fixé sur le lieutenant, qui avait juste froncé les sourcils.

– Non. Je n'en ai pas l'intention, vous nous avez soignés... Je suis ici pour la contrebande, le reste ne me regarde pas. En plus, je suis très mal placée pour vous reprocher tout cela.

Elle souleva un peu son arme et il resta parfaitement silencieux. Il avait atteint le second tiroir, il devait réussir à le tirer le plus doucement possible. Il jeta un regard en biais vers l’armoire vitrée, où sa montre en argent reposait dans la boîte. Mais l’autre soldat risquait de découvrir son uniforme. Marcoh avait déjà préparé une histoire pour justifier sa présence, la montre lui causait un plus gros souci. Il ne voulait pas prendre le risque de la jeter et qu’on la découvre ensuite. Avec elle, on pouvait remonter jusqu’à lui. Sans oublier la pierre philosophale, qui était toujours en sa possession… Nombre de « personnes » à Central seraient ravis de la retrouver.

– Avez-vous l’intention de dire à Central que je suis vivant ? murmura-t-il d’une voix très blanche.

Il toucha le second tiroir du bout des doigts, touchant les reliefs et les gravures du buffet. Doucement. Très doucement. Elle n’était peut-être pas là pour l’arrêter pour désertion, peut-être, mais il restait la contrebande. Il n’y avait aucune preuve, ici, mis à part la caisse. Dieu, faites que Marcus n’ait pas l’idée de revenir maintenant, il serait capable de venir vérifier si tout allait bien. Marcoh se mordit les lèvres, touchant la poigné en fer.

– Je suis ici pour la contrebande. Je vous couvrirai tant que je le pourrai si vous n'avez que cela à cacher.

Il allait répondre lorsque le soldat revint, portant l’uniforme dans ses mains, lui demandant des explications. Marcoh inspira puis se redressa, déclarant que cet uniforme avait appartenu à Marcus Dolce, un ami, qui s’était engagé dans la division de l’Ouest à cause d’un pari stupide puis qui l’avait quitté ensuite. Marcoh avait récupéré son uniforme pour que sa famille n’ait pas vent de l’affaire puis l’avait oublié dans un placard ensuite. Il rajouta calmement qu’il pouvait aller vérifier auprès de Marcus, il n’habitait pas très loin. Il bénit en même temps le ciel d’avoir songé à dissimuler sa montre. Une fois le soldat reparti fouiller, après avoir jeté l’uniforme sur le dossier d’une chaise, il tourna la tête vers le lieutenant, le cœur lourd.

– Vous ne savez rien de ce qui se passe dans les bidonvilles, murmura-t-il. Depuis que la contrebande a débuté dans l’Ouest, la situation s’est améliorée, pour ces pauvres gens. Vous savez combien d’Ishbals survivants sont obligés de se terrer, vivant dans des conditions misérables ? Ils manquent de tout.

Et c’était bien l’armée qui en était responsable. Le haut commandement de l’armée qui déclenchait toutes ces guerres, qui poussaient si haut le nombre de morts, à la solde des homonculus. Combien de militaires accepteraient encore d’obéir, s’ils savaient cela ? Marcoh n’avait aucune preuve tangible, aujourd’hui, mais il savait. Il savait ! Et qui le croirait ? Qui pourrait croire au véritable but de ce pays, sans aucune preuve ? Qui accepterait de croire à cette folie ? Qui croirait aux homonculus ? Il mettait la main plus fermement sur la poignée lorsqu’un des hommes lui demanda où habitait Marcus précisément, pour se rendre chez lui. Très bien. Il lui indiqua la route, sachant que son ami avait déjà dû préparer la visite.

– Tout ce que je sais, c'est qu'un Ishbal menace de tuer tous les Alchimistes d'Etat et a bien failli tuer le Colonel Mustang, en plus d'avoir commis plusieurs meurtres. Je n'ai pas le choix, je suis les ordres. Je pense que vous savez ce que c'est, vous mieux que quiconque.

Les ordres, bien sûr… Il ne les avait que trop suivi, durant trop longtemps, pour le mal de bien de trop de personnes. Quand à cet homme Ishbal, oui, il savait… Un moine d’un des ghettos savait aussi son nom, son visage, pourquoi il tuait. On le surnommait Scar, il était, à Ishbal, un des meilleurs guerriers. Après avoir perdu toute sa famille et son peuple, il s‘était mis en quête de vengeance. Même aux yeux des siens, c’était déraisonné, avide de sang, mais on ne pouvait l’arrêter. Sa quête était légitime. Comment faire entendre raison à un homme ayant vu mourir tous les siens sous les coups de l’armée ?

– Pourquoi suivez-vous toujours les ordres ? grinça-t-il. Vous ignorez vraiment tout… On ne peut pas changer le fonctionnement de l’armée et c’est se bercer d’illusions que de penser le contraire. On se sert des soldats comme de vulgaires pions et les Alchimistes d’Etat n’ont jamais autant mérité leur surnom de petits chiens de l’armée que ces dernières années. Vous n’avez donc jamais entendu de rumeurs étranges, à Central ?
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Riza Mustang

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MessageSujet: Re: Besoin de médicaments   Besoin de médicaments EmptySam 19 Sep 2015 - 23:23

Dr Marcoh – Pourquoi ? répliqua-t-il aussitôt, sur la défensive. Vous comptez leur dire que j’ai été un assassin ? Vous allez leur dire ce que j’ai fait à Ishbal avant de m’arrêter ?

Leur dire qu’il avait été un assassin ? Mais enfin, non, Riza ne comptait pas le dénoncer ! Elle fronça les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il lui disait une telle chose. Elle était aussi coupable que lui pour ce qui s’était passé à Ishbal, comme tous les soldats qui avaient combattu durant cette horrible guerre. Non, aujourd’hui, elle n’était là que pour la contrebande et rien d’autre. S’il n’avait rien à se reprocher dans cette histoire, il n’avait rien à craindre, elle ne comptait pas dire qui il était ni où il était. Riza était loyal et savait reconnaître ceux qui aidaient, il l’avait soignée comme tous ses coéquipiers, ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait lui faire un coup en traitre.

Riza – Non. Je n'en ai pas l'intention, vous nous avez soignés... Je suis ici pour la contrebande, le reste ne me regarde pas. En plus, je suis très mal placée pour vous reprocher tout cela.

Riza souleva un peu son arme pour appuyer ses dires et bien faire comprendre à Marcoh qu’elle n’était pas là pour lui. Il avait l’air très nerveux, ce qu’elle pouvait comprendre étant donné la situation, mais il pouvait se détendre. Il les avait aidés, pourquoi le trahirait-elle maintenant ? Elle le voyait jeter des regards en biais, l’air beaucoup plus tendu que ce qu’elle n’avait connu auparavant mais ne se l’expliquait pas. S’il faisait de la contrebande, oui, il risquait gros, mais autrement, non... Il pouvait lui faire confiance !

Dr Marcoh – Avez-vous l’intention de dire à Central que je suis vivant ? murmura-t-il d’une voix très blanche.

Riza – Je suis ici pour la contrebande. Je vous couvrirai tant que je le pourrai si vous n'avez que cela à cacher.

Un soldat revint alors vers eux, très peu de temps après sa réponse, portant l’uniforme militaire que le médecin portait durant la guerre. Elle regarda l’uniforme et son interlocuteur, inquiète mais ne laissant rien paraître, alors que le soldat demandait des explications. Aïe... Elle avait bien précisé « tant que je le pourrai » mais s’il cachait ses vêtements aussi mal, elle ne pouvait rien faire pour lui ! Fort heureusement, il avait l’air d’avoir préparé sa défense depuis des années, son histoire tenait la route et Riza était presque sûre qu’il s’était arrangé avec ce fameux Marcus pour le couvrir s’il le fallait. Elle hocha la tête en direction du soldat, lui signifiant que c’était bon, que cette histoire était crédible. Ils vérifieraient plus tard mais elle était convaincue que c’était inutile, surtout avec un prénom et un nom de famille. Il avait une explication solide et prête depuis des années, elle en était certaine. Dès que le soldat eut quitté la pièce pour retourner fouiller avec son coéquipier après avoir posé l’uniforme sur le dossier d’une chaise, le docteur Marcoh tourna la tête vers elle.

Dr Marcoh – Vous ne savez rien de ce qui se passe dans les bidonvilles, murmura-t-il. Depuis que la contrebande a débuté dans l’Ouest, la situation s’est améliorée, pour ces pauvres gens. Vous savez combien d’Ishbals survivants sont obligés de se terrer, vivant dans des conditions misérables ? Ils manquent de tout.

Oui, c’était vrai. Riza savait qu’il avait parfaitement raison mais elle devait mettre son empathie de côté lorsqu’elle travaillait et le faisait depuis des années. Non, elle ne cautionnait pas tous les actes de l’armée, loin de là, mais que pouvait-elle faire en se rebellant ? Sans oublier que, pour l’instant, un Ishbal avait essayé de tuer Roy et avait bien failli y arriver. Alors oui, elle pouvait comprendre que l’armée réagisse comme cela. Non, les actes n’étaient pas justes pour les pauvres habitants qui n’avaient rien fait et peinaient à vivre mais elle ne pouvait pas aller à l’encontre des ordres. Seuls l’infiltration et le travail de l’intérieur payaient, ils le voyaient bien. Certes, pour l’instant, cela n’était pas très concluant... Mais ils avançaient. Le Colonel avançait, continuait de gravir les échelons en agissant comme il l’entendait, essayant de changer l’armée petit à petit même si le plus gros serait fait plus tard. La patience est une vertu.  Riza allait répondre au docteur Marcoh lorsqu’un soldat les interrompit, entrant dans la pièce pour demander où habitait Marcus pour se rendre chez lui. Il lui indiqua le chemin et elle faillit dire qu’y aller serait une perte de temps mais se ravisa, sachant que sa réponse serait inattendue. Ils devaient tout vérifier, point, elle le savait. Le docteur Marcoh aussi, d’ailleurs... Lui aussi avait dû exécuter les ordres malgré ce qu’il pensait. Lui mieux que quiconque devait comprendre leurs agissements, même s’il ne les acceptait pas.

Riza – Tout ce que je sais, c'est qu'un Ishbal menace de tuer tous les Alchimistes d'Etat et a bien failli tuer le Colonel Mustang, en plus d'avoir commis plusieurs meurtres. Je n'ai pas le choix, je suis les ordres. Je pense que vous savez ce que c'est, vous mieux que quiconque.

Dr Marcoh – Pourquoi suivez-vous toujours les ordres ? grinça-t-il. Vous ignorez vraiment tout… On ne peut pas changer le fonctionnement de l’armée et c’est se bercer d’illusions que de penser le contraire. On se sert des soldats comme de vulgaires pions et les Alchimistes d’Etat n’ont jamais autant mérité leur surnom de petits chiens de l’armée que ces dernières années. Vous n’avez donc jamais entendu de rumeurs étranges, à Central ?

Riza ne cilla pas, habituée à entendre ce genre de questions et de reproches depuis la fin de la guerre contre Ishbal. Bon nombre de soldats avaient quitté l’armée après cette horreur, tous ayant perdu leurs illusions et préférant se retirer pour vivre une vie paisible, loin de tout stress. Mais le lieutenant, elle, était restée aux côtés du Colonel et ne comptait pas l’abandonner. Elle savait qu’il réussirait à changer l’armée, qu’il réaliserait ce pour quoi il s’était engagé. Il suffisait seulement d’être patient, d’attendre, même si c’était difficile. Surtout après le massacre à Ishbal... Cependant, Riza ne put retenir un soupir, toujours droite, écoutant les bruits de fouille et d’objets retournés à la recherche de boîtes de médicaments suspectes qui n’avaient rien à faire ici. Rien n’était cassé, conformément à son ordre, mais elle veillait au grain. Ils étaient ici pour la contrebande, il était inutile de détruire le peu de choses qu’avaient les habitants de ce village.

Riza – Je suis les ordres car je reste loyale envers Roy Mustang. J’ai connu la désillusion, moi aussi, mais je veux y croire, je suis convaincue que l’armée peut devenir meilleure même si cela prend du temps. J’ai juré de soutenir le Colonel Mustang jusqu’au bout et je le ferai, même si je dois essuyer de nombreuses insultes ou autres remarques. Je m’y suis préparée en m’engageant dans l’armée dès le début.

Surtout avec un père comme le sien. Elle n’avait jamais su pourquoi il détestait l’armée à ce point et ne le saurait jamais mais elle était persuadée qu’il aurait hurlé en la sachant dans l’armée aujourd’hui. Peut-être s’était-il retourné dans sa tombe lorsqu’elle le lui avait annoncé après s’être engagée, elle savait qu’il aurait désapprouvé son choix mais le lui cacher aurait été impossible. Ordure ou pas, il restait son père. Qui détestait l’armée... Riza reporta son regard sur le docteur Marcoh, repensant à la deuxième question qu’il avait posée. Des rumeurs à Central ? Non, aucune. Les seuls événements étranges qu’elle avait connus s’étaient déroulés dans l’Est il y a peu mais il n’y avait rien eu d’autre depuis.

Riza – Quant à des rumeurs à Central... Non, je n’en ai pas eu vent. Les seules choses étranges que je connaisse se sont déroulées dans l’Est il n’y a pas longtemps mais c’est tout. Je connais les rumeurs et la réputation de Central, bien sûr, mais sans plus. De quoi parlez-vous ?

Dr Marcoh – La réputation de Central seule devrait suffire, ça ne s'est pas construit sur du vent. J'y ai travaillé comme alchimiste d'état des années.

Riza entendit un bref son de tiroir qu’on ouvre, fronçant les sourcils sans comprendre tout de suite, et réalisa juste au moment où son interlocuteur bougea les bras qu’il avait une arme dans les mains et s’apprêtait à la pointer sur elle. Automatiquement, elle leva sa propre arme et visa l’épaule droite du docteur Marcoh, lui tirant dessus, faisant dévier son propre coup de feu. Elle gardait son arme pointée sur lui, le dévisageant en tâchant de ne rien montrer tandis qu’elle entendait des pas précipités se rapprocher. Les autres soldats rappliquèrent dans la pièce, armes à la main, demandant ce qui s’était passé en voyant leur supérieur pointer son arme sur le médecin alors qu’ils étaient tous les deux en train de discuter avant. Elle ne pensait pas qu’il ferait une telle chose... Elle n’avait rien fait ! Riza avait bien précisé qu’il ne risquait rien tant qu’il n’avait rien à caché. Or, ici, il l’avait attaquée. Son cœur battait plus vite dans sa poitrine avec l’adrénaline mais elle restait impassible à l’extérieur, droite et responsable.

Riza – Il a pointé son arme sur moi donc j’ai tiré pour l’empêcher de me tirer dessus. Il doit avoir quelque chose à cacher, fouillez bien toute la maison et emmenez-le au Général. Attention, il est aussi alchimiste, ne le laissez pas toucher quoi que ce soit des deux mains.

Riza lui lança un regard désolé lorsque les soldats se saisirent de lui par les épaules, tenant ses mains bien à l’écart l’une de l’autre. Elle n’avait pas le choix ! Il venait de lui tirer dessus, tout le monde l’avait entendu, comment aurait-elle pu laisser cela passer ? Il allait être amené au QG de l’Ouest puis, là-bas, risquait d’être identifié et conduit à Central... Attaque d’un lieutenant et désertion de l’armée, il risquait très gros. Mais elle ne pouvait pas laisser passer alors qu’il y avait des témoins. Que lui avait-il pris de commettre une telle imprudence ?! La gorge serrée mais parfaitement droite, Riza ordonna à un soldat de continuer à fouiller plus en profondeur, retournant toute la maison sans rien casser pour autant, les habitants n’ayant pas à subir les actes d’un autre pendant qu’elle-même sortait pour accompagner les deux autres soldats, en plus de deux militaires supplémentaires qui avaient tout entendu, arme pointée vers le docteur Marcoh.

Dehors, les habitants étaient postés à leur fenêtre, regardant leur médecin se faire emmener avec des gestes et regards équivoques pour les militaires. Riza continuait à avancer sans y prêter attention, se jurant de trouver un autre médecin pour ces pauvres gens dès qu’elle serait rentrée. En chemin, remontant les rues les unes après les autres, elle ne cessait de fixer la nuque du docteur Marcoh en se demandant pourquoi il avait réagi d’une telle manière. Elle n’avait rien fait, absolument rien ! Rien dit, rien montré, elle ne l’avait pas dénoncé ni menacé. Poussant un bref soupir lorsqu’ils arrivèrent aux camionnettes qui les avaient amenés ici, le lieutenant fit monter leur prisonnier à l’arrière du véhicule et grimpa elle-même à l’avant. Elle contacta le QG de la région pour annoncer qu’ils avaient un prisonnier, qu’il avait essayé de lui tirer dessus et elle reçut l’ordre de l’amener au QG où il serait interrogé.

Riza – Allez-y, dit-elle au soldat qui venait de s’asseoir au volant.

Il démarra puis tous filèrent vers le QG, roulant sans dire un seul mot, Riza jetant des regards réguliers au docteur Marcoh tout en essayant de comprendre son geste. Elle ne voyait pas pourquoi il avait fait cela et avait beau tourner et retourner la situation sous tous les angles, il lui était impossible d’en comprendre la raison. Il savait, pourtant, qu’il n’avait aucune chance ! Elle avait une arme de sniper, une arme normale et encore d’autres cachées un peu partout, sans oublier son grade et son âge. Il la connaissait ! Alors pourquoi avoir voulu lui tirer dessus ? Riza ne cessa de penser à cela de tout le trajet, gardant une arme sur la main au cas où même si leur prisonnier n’allait, sans doute, rien tenter. Ils l’avaient brièvement soigné à l’aide d’un bandage pour qu’il ne perde pas tout son sang mais ne pouvaient pas faire mieux sur place et n’en avaient pas la permission, de toute manière.

Après un long trajet en voiture, ils arrivèrent enfin au QG Ouest, endroit bien différent des villages alentours, plus riche aussi mais ce n’était guère étonnant. Ils descendirent de la camionnette, escortant toujours leur prisonnier, et entrèrent dans le grand bâtiment en faisant bien attention au docteur Marcoh et à ses mains, les deux autres soldats ayant un peu l’air de le craindre même s’ils le tenaient fermement. Riza annonça qu’elle avait appelé un peu plus tôt pour amener un prisonnier et on lui indiqua un bureau auquel il fallait le conduire pour qu’il soit interrogé. Hochant la tête, elle dit au reste de l’équipe de retourner sur place pour terminer la fouille, qu’elle allait s’en sortir toute seule avec tous ces soldats dans le coin et que leurs coéquipiers auraient sans doute bien plus besoin d’eux qu’elle. Elle attrapa ensuite un des bras du docteur Marcoh pour l’obliger à avancer et le conduisit jusqu’à un bureau encore vide pour l’instant, le général n’allait pas tarder à arriver, le faisant asseoir sur une chaise en gardant les mains menottées devant lui bien en évidence.

Riza – C’était complètement stupide, dit-elle enfin, profitant de l’absence du général. Pourquoi avoir fait cela ?!
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Tim Marcoh

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MessageSujet: Re: Besoin de médicaments   Besoin de médicaments EmptyJeu 24 Sep 2015 - 12:29

Elle ne réagit même pas et Marcoh fut pris tout à coup d'un doute. Faisait-elle partie de leurs alliés ... ? Des Alchimistes d'Etat travaillaient avec eux, comme Kimblee, par exemple, qui avait été leur fer de lance et avait testé la pierre philosophale sur les champs de batailles. Ils avaient besoin de certains soldats, assez puissants ou bien doués dans un domaine. Riza correspondait ça, le jeune Roy aussi... Il serra les mains sur la poignée du tiroir en tremblant un peu, alors que les soldats continuaient de fouiller sa maison. Il lui jeta un long regard en biais puis un plus bref à l'armoire en aux portes vitrées, dans un coin de la pièce, où il avait dissimulé la pierre rouge. Oh oui, elle correspondait au profil que les homonculus voulaient. Et donc devait sans doute travailler à eux, continuer ces recherches affreuses. Le fait qu'elle soit l'assistante de l'alchimie de flammes était... Il pinça les lèvres, rassemblant son courage. Il devait agir. Agir vraiment. Il n'avait pas le droit de laisser un de leurs alliés écumer le pays comme ça sans rien faire. Kimblee était en prison, mais elle... Il raffermit sa prise, avec une pensée désolée pour ses amis. Il continuera à les soigner en secret, s'il s'en sortait, mais il devait aussi agir. Sans cela, ce pays tout entier pourrait être détruit, comme Xeres autrefois.

– Je suis les ordres car je reste loyale envers Roy Mustang. J’ai connu la désillusion, moi aussi, mais je veux y croire, je suis convaincue que l’armée peut devenir meilleure même si cela prend du temps. J’ai juré de soutenir le Colonel Mustang jusqu’au bout et je le ferai, même si je dois essuyer de nombreuses insultes ou autres remarques. Je m’y suis préparée en m’engageant dans l’armée dès le début.

Peut-être la manipulait-on, aussi. Certains généraux croyaient ainsi, dur comme fer, que le pays deviendra meilleure, qu'ils accéderont à un stade supérieur. Exactement ce qu'elle venait de lui affirmer, somme toute. Mais Marcoh avait beaucoup réfléchi à ça, pour lui, les homonculus voulaient prendre la vie de tous les civils de ce pays pour créer une puissante pierre de sang. Toutes ces guerres incessantes marquaient Amestris d'un cercle de sang, empoisonné, vicieux, gigantesque, afin de "créer un monde meilleur". Il tira de deux millimètres le tiroir, le cœur battant à vive allure. Amestris courait un grave danger, avec Bradley, les homonculus et ces généraux aux commandes. Ils couraient tous un très grave danger. Des soldats, des humains étaient peut-être prêts à tout pour modifier ce pays selon leurs croyances, mais lui était aussi prêt à tout pour contrer leurs plans, tout faire pour les empêcher.

– Quant à des rumeurs à Central... Non, je n’en ai pas eu vent. Les seules choses étranges que je connaisse se sont déroulées dans l’Est il n’y a pas longtemps mais c’est tout. Je connais les rumeurs et la réputation de Central, bien sûr, mais sans plus. De quoi parlez-vous ?

– La réputation de Central seule devrait suffire, ça ne s'est pas construit sur du vent. J'y ai travaillé comme alchimiste d'état des années.

Il ouvrit d'un coup le tiroir, saisissant son arme avant de la pointer vers elle puis ressentit un douleur cuisante à l'épaule droite, lâchant le pistolet qui retomba lourdement sur le plancher. Il vacilla, se cognant contre le meuble derrière lui en portant une main à la blessure. Il releva la tête, alors qu'elle pointait sa propre arme sur lui. Il avait échoué... Il serra les dents, alors que les autres soldats arrivaient, armes au poing. Il s'en voulait, n'ayant même pas pu tirer puis fuir, rejoindre ceux qui voulaient se débarrasser de Bradley, rejoindre des Ishbals survivants, d'anciens alchimistes d'état qui avaient déserté, tout comme lui, rejoindre ceux qui savaient que le président allait conduire le pays à sa ruine. Il appuya contre la blessure, le cœur au bord des lèvres. La caisse était en sûreté, la pierre aussi, tout n'était pas perdu. Il reprit son souffle en serrant les dents, jetant un regard par la porte puis la fenêtre, mais il n'y avait aucun moyen de s'enfuir. Mais Marcus racontera ce qui s'était passé à leurs amis, ils sauront comment réagir et continuer de soigner ces pauvres gens. Même si le docteur devait mourir, ce ne sera pas sans lutter une dernière fois contre Bradley.

– Il a pointé son arme sur moi donc j’ai tiré pour l’empêcher de me tirer dessus. Il doit avoir quelque chose à cacher, fouillez bien toute la maison et emmenez-le au Général. Attention, il est aussi alchimiste, ne le laissez pas toucher quoi que ce soit des deux mains.

Elle ne connaissait rien à l'alchimie... Une seule main lui suffisait, étant donné qu'il avait un cercle de transmutation gravé dans ses deux paumes. Les soldats s'emparèrent de lui et le traînèrent aussitôt à l'extérieur. Il se laissa faire, suivant sans résister. D'autres soldats suivaient en gardant leurs armes pointées vers lui, alors qu'ils remontaient la rue, vers les camions de l'armée. Il gardait le regard fixe, son cœur battant toujours trop vite, mais il restait déterminé. Il devait tout tenter. Il ne pouvait plus se cacher, rester à l'écart, il devait tout faire pour continuer le combat. Contre Bradley, contre les homonculus. La douleur lui vrillait son épaule, alors qu'un filet de sang coulait sur sa chemise. Il avait connu bien pire, la douleur et la culpabilité provoquaient une souffrance bien plus aiguë. Il vit un autre ami, à un coin de rue, échangeant n long regard avec lui en se se faisant emmener. Adieu, mon bon ami. Mais il jurait de tout tenter contre le président avant sa mort. Il s'était juré que son alchimie ne servira plus jamais à tuer mais il devra briser ce serment.

On le fit monter à l'arrière d'une camionnette et il s'assit, encadré par deux soldats. Pour le coup, il avait presque pitié d'eux. Ils étaient comme deux marionnettes, manipulés par un haut commandement avide de sang et de pouvoir, toujours plus de pouvoir, sans aucun respect pour la vie humaine, et prêt à tout pour garder sa place. Il les observa du coin de l'œil, ainsi que les deux assis en face. Plus jeunes que lui, tous les quatre, mais considérés comme tout le pays comme de la simple chair humaine malléable et bonne pour des expériences. Il se mordit les lèvres en réfléchissant à toute vitesse. Comment détruire un homonculus ? Réfléchir. Vite. Ils étaient constitués comme des humains ordinaires mais avaient un pouvoir de régénération extrêmement rapide et impressionnant. Il ne servait à rien de leur tirer dessus, de leur enfoncer un poignard dans le cœur ou même de les brûler. Quoi que, peut-être qu'en les détruisant assez fort et plusieurs fois par le feu... Réfléchir. Il n'avait jamais créé d'homonculus mais connaissait la théorie. Il existait sûrement un moyen  exploiter. Et il restait le problème de Bradley. Marcoh le soupçonnait d'être l'un d'eux mais il vieillissait...

– Allez-y, dit-elle au soldat qui venait de s’asseoir au volant.

Le camion démarra, filant sur la route avec des cahots réguliers. Marcoh se moquaient bien des regards posés sur lui, plongé dans ses pensées. Bradley était-il, oui ou non, un homonculus ? Mais Lust, Envy, Gluttony... Ils ne vieillissaient pas... Le président prenait des rides tous les ans.... Partant du principe qu'il n'en était pas un, restait le fait qu'il collaborait avec eux. Il gardait la tête baissée, repensant sans cesse à ce qu'il savait sur eux. Ils étaient créés à partir de la pierre philosophale, ils disposaient de certains pouvoirs hors du commun. Envy, surtout, avait toujours été le plus impressionnant, pouvant prendre la forme de n'importe qui. D'ailleurs, peut-être même était-ce lui, caché sous les traits du lieutenant Hawkeye. Il lui jeta un regard, soupçonneux et silencieux. C'était bien possible, oui. Détournant les yeux, il reprit sa réflexion, sans même se soucier de son propre avenir. Fuir dans l'Ouest avait té bien lâche, il le concevait, il aurait dû rester et lutter contre ces méthodes barbares. Mais s'il n'était pas encore trop tard, du moins, il l'espérait.

Arrivés au QG Ouest, il passa les portes du hall d'entrée avec l'impression de monter sur l’échafaud. Il avait peur que ce soit déjà trop tard, repassant la liste des endroits déjà détruits par la guerre. Pour lui, il manquait encore des combats au Sud, au Nord, et dans quelques point à L'Ouest. S'ils voulaient faire comme à Xeres, les régions devaient toutes connaître le même sceau de sang. Il entendit à peine ce que Riza/Envy dit aux autres avant qu'elle ne le prenne parle bras pour le tirer dans un bureau, où elle le fit asseoir. Si c'était vraiment Envy, il pouvait reprendre sa véritable apparence, maintenant qu'ils étaient seuls, non ? Tim le connaissait bien, c'était avec ce dégénéré qu'il avait beaucoup travaillé, en laboratoire, il se chargeait de ramener des cobayes et de surveiller les opérations, tout comme Lust. Il fixa le lieutenant, cherchant à savoir. Comment tuer un homonculus ? Comment lutter encore une fois avant de mourir ? Comment ?

– C’était complètement stupide, dit-elle enfin, profitant de l’absence du général. Pourquoi avoir fait cela ?!

– Envy, lança-t-il, d'une voix morose.

Il observa attentivement l'air du lieutenant, puis se renfrogna. Ce psychopathe aurait réagi en éclatant de rire et en reprenant sa forme habituelle, étant donné son caractère, donc ce n'était pas lui mais vraiment Riza. Marcoh ferma les yeux un instant, un peu dépité malgré lui. Il aurait pu tenter de le détruire, savoir à quoi s'en tenir. Mais tant pis. Rouvrant les yeux, il retint un long soupir, se contentant de fixer la mur devant lui, avec une grande carte du pays et un petit panneau de liège où étaient accrochées des notes.

– J'ai fait ça car je n'ai plus l'intention de collaborer avec eux, siffla-t-il. Vous faites naturellement ce que vous voulez, mais personne dans ce pays ne se rendra comme ça. Vous avez choisi votre camp et j'ai choisi le mien, il n'y a rien de plus à dire.

Il ne dit plus rien jusqu'à l'arrivée du général en poste au QG Ouest, qui le reconnut, bien sûr. Marcoh garda également la bouche fermée, même au milieu de l'agitation qui suivit, mais lorsque les officiers contactèrent Central. Un ancien toutou de l'armée revenu d'entre les morts, pire, l'ancien chef des expériences secrètes de l'armée, pour les mieux informés. On lui mit un carcan de bois aux poignets, afin de séparer ses mains mais aussi l'empêcher de plaquer ses paumes sur quoi que ce soit. Ils se méfiaient. On allait le conduire à Central en train, à présent. Il jeta un coup d'œil au lieutenant, qui le surveillait toujours en attendant qu'on l'emmène.

– Je vais mourir la conscience tranquille, siffla-t-il. Dites à Roy que je ne pensais qu'il se ferait embarquer là-dedans. Il mérite bien son titre, lui aussi.

Il avait presque craché la dernière phrase, dévoilant toute sa déception et son mépris. Des soldats vinrent l'emmener, pour Central. Il se leva, les suivant sans opposer de résistance. Voilà ce qu'étaient les petits chiens de l'armée. C'était risible.
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