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Tensions internes, contrebande, révolte qui gronde... A Amestris, la paix n'est jamais la bienvenue.
 
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 Bienvenue en France

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MessageSujet: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyDim 31 Juil 2016 - 23:39

Bienvenue en France 852630Avatar7

Colonel Fabrice Gavin, 34 ans.

Tenir encore... Toujours. Fabrice referma les yeux, cessant un instant de lutter, en profitant de cette pause que les médecins et scientifiques prenaient autour de lui. Il tourna la tête sur le côté, remuant autant que possible, sanglé sur le brancard et incapable de remuer plus de quelques millimètres. Une perfusion était enfoncée dans son avant-bras, deux poches de goutte-à-goutte déversant leurs liquides avec lenteur. Il se trouvait dans une salle assez grande, où beaucoup de patients suivaient des tests divers et des expériences plus ou moins lourdes. La plupart se contentaient d'avaler des produits et de décrire les effets, observés par un médecin. D'autres se faisaient prendre un peu de sang ou faisaient des tests avec leurs dons dans des machines et avec des capteurs. Seul un autre était, comme lui, sanglé sur un brancard. Un autre militaire, qui devait avoir aux alentours de vingt ans, et qui était à moitié évanoui. Il respirait régulièrement, cependant, le visage blême, sans qu'on sache s'il entendait ce qui se passait autour de lui. Fabrice le contempla un long moment du regard, troublé de voir un petit jeune dans cet état. Il ne s'était pas engagé pour ça, ce n'était pas lui qui avait demandé à naître avec un don. Il revint à son propre cas lorsqu'un des médecins arriva pour changer une des poches de la perfusion, le regard éteint, comme si tout ce qui se déroulait autour de lui l'indifférait.

La suite fut encore plus confuse que les deux heures qu'il venait de passer en ces lieux. Il avait l'impression que le produit s'en était violemment pris son don à l'intérieur même de lui, qu'il s'était enroulé dessus comme un long serpent et le martyrisait. Il lâcha un petit cri puis serra les dents, délirant à moitié à cause de la fièvre intense. Il n'avait aucune idée de ce que les médecins recherchaient, s'efforçant de se focaliser sur autre chose afin d'ignorer la douleur et ne pas en devenir dingue. Il repensa à tous les membres de son équipe un par un, se récitant mentalement, pour chacun d'eux, leur parcours tout entier et le moindre détail qu'il connaissait sur eux. L'exercice mental l'aida un eu à ne plus penser ni aux produits, ni aux médecins, ni à la fièvre, ni à la douleur. Il devait tenir, c'était en acceptant cela que les scientifiques ne se servaient pas plutôt d'un jeune lycéen pour le remplacer et se servir de son pouvoir. Serrant les dents et les lèvres, il inspira doucement par le nez, la gorge sèche tant la fièvre le dévorait. Le type à côté de lui écrivait sur un bloc-notes, toujours avec ce regard éteint. Dans combien temps cela sera terminé ? Ce genre d'expérience ne durait généralement pas une journée toute entière.

– Qu'est-ce que vous faites, murmura-t-il en sentant le brancard bouger.

Fabrice rouvrit les yeux, alors qu'on le poussait hors de la salle pour le conduire dans un très large couloir, au-dehors, où attendait des personnes assise en fauteuil roulant ou sur des sièges normaux. On le laissa là, les médecins repartant dans la salle. Sans doute devaient-ils préparer la suite... Le jeune colonel resta sans bouger, les mains, les cheville et le corps pris dans les sangles de toute manière. Refermant les yeux, il se passa un long moment avant qu'il n'entende la voix d'un autre scientifique, le successeur de Rochard, qui parlait vite en lançant que les expériences sur les dons permettaient à l'armée de préparer sa défense et que leurs alliés devaient savoir que cette force de frappe avait une portée aussi massive que chirurgicale. Leurs alliés ? Rouvrant les yeux, le visage noyé de sueur à cause de la fièvre, il retint de justesse un sursaut en voyant qui suivait le médecin. Qu'est-ce qu'ils foutaient ici ! Ils n'auraient pas pu rester bien tranquilles chez eux... Quelle idée de... Il secoua la tête avec un regard fiévreux en les voyant arriver à sa hauteur, demandant faiblement ce qu'ils fichaient ici.

– Je suis chargé de leur montrer un peu nos expériences, Colonel, répondit le médecin d'un ton jovial. Comme le jeune caporal et vous-même êtes mis à contribution, ces derniers temps, il faut bien que quelqu'un s'en charge.

Une volée de jurons particulièrement inventifs manquèrent bien de franchir la barrière de ses lèvres, Fabrice se retenant de toutes ses forces pour ne pas les cracher à la figure de ce sale type. Derrière lui, l'autre colonel avait fait une grimace de dégoût en regardant le docteur, très raide et le regard noir. Bah, il finira bien par être blasé, comme tout le monde ici. Sa collègue blonde avait simplement un peu grimace, près de lui. Fabrice garda le silence, songeant que le jeune caporal dont il était question était proche de la mort. Il les regarda continuer leur route, laissant retomber sa tête contre le brancard ensuite. Il ne lutta pas le moins du monde contre l'évanouissement qui survint peu de temps après, ne revenant à la conscience que lorsque l'expérience continua. L'après-midi fut long, douloureux, et lorsque la fin arriva, il tenait à peine sur ses jambes. On le détacha et il allait demander de l'aide pour sortir lorsqu'un bras vint se glisser sous le sien, que quelqu'un vint le soutenir. Fabrice tourna la tête, sentant une très profonde vague de reconnaissance en voyant le sous-lieutenant lui sourire. Il s'appuya sur lui pour quitter la salle et aller ré-enfiler son uniforme, épuisé.

John se chargea de conduire, repartant à la caserne. Fabrice passa le court trajet à somnoler à moitié, reprenant un petit peu de force grâce à l'air frais du soir. A la caserne, il s'appuya également au bras de son subordonné, marchant avec lui jusqu'au réfectoire. Il rassura ses amis au passage d'un signe de main pour ne pas trop les inquiéter, soulagé en voyant toute son équipe au réfectoire. Les voir simplement lui réchauffait le cœur. Le sous-lieutenant le fit asseoir avec eux et déclara qu'il allait lui prendre son plateau. Fabrice le remercia, entendant tout à coup un "Vous allez bien ?" de la table d'à côté. Les deux d'Amestris étaient arrivés là, tiens. Il hocha vaguement la tête, un peu sonné. Les journées comme ça étaient assez... épuisantes. Il fallait tenir, de toute façon, il n'avait pas le choix.

– Donc vous êtes là à cause d'une alliance entre votre pays et le nôtre ? marmonna-t-il. Bienvenue, alors...

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Roy Mustang

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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyJeu 4 Aoû 2016 - 22:18

Le village disparu derrière eux au virage, alors que la voiture s'engageait sur une petite route de campagne goudronnée, avec de légers cahots dus aux nids-de-poule tout au long du chemin. Roy s'appuya un peu contre la portière, observant le paysage par la ville. Le village, ce qui les entouraient, on aurait pu se croire dans n'importe quel village de campagne à Amestris, ils retrouvaient les mêmes commerces, les mêmes paysans, les mêmes enfants à jouer près des rivières ou à pêcher, les mêmes habitants à vivre. Tout semblait très paisible, malgré tout, avec ce qu'ils avaient déjà pu entendre lorsque ces étrangers étaient tombés dans Amestris sans crier gare, ils savaient que ce calme d'apparence n'était qu'une façade. Une jolie façade qui ne laissait rien entrevoir de la réalité, ni rien de la tension couvant chez les habitants de ce pays. Regardant à l'autre fenêtre de la voiture, il pointa du doigt au lieutenant deux très grands bâtiments sur une colline au loin, se demandant à haute voix si ça pouvait être la fameuse école d'où étaient venus les gamins. Même si ça ne ressemblait en rien à une école, plutôt à une jolie propriété, entourée de hauts murs. Ils s'en éloignaient, la forêt leur cachant la vue lors d'un autre virage plus serré.

La voiture s'arrêta en arrivant à d'autres murs tout aussi haut et un grand portail, gardé par trois militaires qui leur demandèrent leurs papiers. Roy fronça un peu les sourcils en tournant la tête, la voiture redémarrant peu de temps après. Regardant par la fenêtre, il vit plusieurs bâtiments d'un style assez ancien, avec de très nombreuses fenêtres à chacun des étages. Ils descendirent de voiture devant le bâtiment principal, accueilli par un militaire à l'air sévère et un homme vêtu d'une blouse blanche qui se présenta comme le docteur Mathew, spécialiste dans les maladies mentales. Ils entrèrent avec lui, découvrant le fameux hôpital dont on leur avait parlé, un complexe où s'effectuaient de très nombreuses recherches. Roy était franchement mal à l'aise, à présent. Il avait bien connu ce genre d'endroits à Ishbal, quoi que faits plus à la va-vite, il n'y avait pas eu tant de moyens déployés. A Central, en revanche, c'était bel et bien la même chose. Le docteur pérorait sur les expériences menées ici, le colonel écoutant à peine, connaissant très bien les discours du type "travailler pour la science". De la bouche de militaires ou de personnes travaillant pour eux, ça ne donnait jamais rien de bon. Il échangea un bref regard avec le lieutenant, frappé par le fait que tout, ici, ressemble aux laboratoires de Central. Il doutait que sa subordonnée les ait déjà vus, enfin, cet endroit lui donnait un bon aperçu.

Le premier "patient" qu'ils virent était un tout jeune homme qui devait avoir à peine vingt ans, assis dans un fauteuil roulant, le regard vide et éteint, la bouche entrouverte et la tête légèrement penchée sur le côté. Il ne parlait pas, ne bougeait pas, ne réagit pas plus lorsque le docteur Mathew posa une main sur l'épaule en expliquant qu'il y avait également des membres de l'armée qui devaient participer aux expériences menées ici. Roy repensa au dos au sang de l'autre colonel et des cicatrices qu'il portait. Des expériences, vraiment ? Lui appelait ça de la torture. Ils continuèrent, suivant le médecin, escorté par l'autre soldat du début qui n'arrivait pas à défroncer les sourcils. Mathew continuait sur sa lancée, insistant sur le fait qu'il était très bien que leurs alliés connaissent la force de frappe rendue possible grâce aux nouvelles armes et techniques inventées ici, sur la base de leurs pouvoirs. Ils passaient dans un long couloir avec des salles de parts et d'autres, plus de personnes en fauteuil ou prostrées ici et là. Une voix assez faible les apostropha tout à coup, demandant ce qu'ils "fichaient ici". Le jeune colonel chercha l'origine de cette voix un instant puis reconnut le colonel Gavin, sanglé sur un brancard, visiblement dévoré par la fièvre.

– Je suis chargé de leur montrer un peu nos expériences, Colonel, répondit le médecin d'un ton jovial. Comme le jeune caporal et vous-même êtes mis à contribution, ces derniers temps, il faut bien que quelqu'un s'en charge.

"Mis à contribution" ? On dirait vraiment qu'il était sur un lit de mort, malade à en crever, une perfusion s'enfonçant dans le bras, attaché comme on le ferait pour un dangereux criminel qu'il fallait hospitaliser quelques jours avant de le ramener en prison. Roy lança un regard noir et dégoûté au docteur Mathew, ayant une soudaine envie de le frapper, puis ravala sa colère en devant bien suivre. En partant, il tourna la tête, se sentant mal en voyant l'état de toutes ces personnes. Cette charmante visite dura encore un long moment, avant qu'ils ne soient escortés jusqu'à la voiture, où les attendait le soldat leur servant de chauffeur. Le brun avait une forte envie de vomir, plus pâle lorsqu'il se rassit sur la banquette du véhicule à l'arrière. Maintenant, il comprenait beaucoup mieux pourquoi leurs hôtes involontaires détestaient autant les hôpitaux. Il lâcha à haute voix presque malgré lui que c'était immonde, regrettant aussitôt d'avoir lancé cela. Cependant, contre toute attente, leur chauffeur approuva, ajoutant qu'il était agréable de voir d'autres soldats partager cet avis, même des étrangers. Roy se frotta un peu la tempe, légèrement sonné. Il ne parvenait à prendre l'habitude, même en voyant souvent ce genre de choses. Après la route cahoteuse, ils revinrent dans le village, ralentissant. Une fois de plus, la tranquillité extrême de façade.

– On ne dirait pas que les gens détestent l'armée, ici, dit-il en voyant un homme les remercier de lui avoir cédé le passage pour traverser.

– Il ne faut pas se fier aux apparences, marmonna leur chauffeur. Ils n'haïssent pas tous les militaires non plus, certains arrivent plus facilement à gagner la confiance. Mais nous ne devons pas traîner longtemps dans ce village.

Il y avait déjà eu des altercations ou des prises à partie ? Roy voulut poser la question puis se rétracta finalement, restant sans rien dire jusqu'à l'arrivée à la caserne. En y arrivant, Roy fut presque rassuré de voir les hauts murs et les bâtiments droits et carrés, les terrains d'entraînement plus loin, tout cela était très familier. Ils suivirent leur guide du jour jusqu'à l'aile administrative, dans un air plus serein et familier que ce qu'ils avaient ressenti jusqu'à présent. Des secrétaires occupés avec une montagne de dossiers, des hommes et femmes en uniforme passant ci et là, un groupe de jeunes occupé à s'entraîner au corps-à-corps sous les cris et ordres d'un soldat plus âgé, tout cela formait aussi leur quotidien. Ils rencontrèrent quelques généraux, dans une salle de réunion, afin d'échanger avec eux sur l'alliance entre leurs deux pays. Roy chercha machinalement la générale blonde du regard sans la trouver, pas plus, d'ailleurs, que le chef de l'armée en personne. Ils parlèrent surtout avec un général qui devait avoir une bonne cinquantaine d'années et qui possédait un certain entrain, allant directement dans le vif du sujet et pensant à de nombreux détails utiles, tout en prenant ses propres notes. Il souriait aussi largement que la cicatrice qu'il avait en travers du visage et qui semblait dater. Il était d'ailleurs le seul qui souriait, dans cette salle, les trois autres généraux faisaient des mines bien sombres, comme s'ils venaient tout juste d'enterrer père et mère.

Cette réunion dura jusqu'à la fin de l'après-midi, le général à la cicatrice restant leur principal interlocuteur. Roy jetait parfois des coups d’œils aux autres, le malaise le reprenant. Il ne pouvait pas être détendu, ces trois-là donnaient l'impression qu'une catastrophe était imminente, ils avaient un regard étrange, comme s'ils étaient sur leur lit de mort. Lorsque le rendez-vous prit fin, Roy retint un gros soupir de soulagement en rangeant son dossier, le confiant au secrétaire qui vint les décharger de leurs affaires avant de leur indiquer la direction du réfectoire. L'ambiance à East City était nettement différente, il y avait bien sûr des gens très sérieux mais aucun ne vivait avec une mine signifiant qu'il s'attendait à mourir d'une seconde à l'autre. En chemin, il observa les autres soldats, décelant ci et là des signes de nervosité, d'épuisement évident, d'inquiétude, d'angoisse, d'impatience parfois, et aussi de lassitude. Peu étaient neutres, dans le tas, n'affichant rien du tout. Au réfectoire, ils prirent chacun un plateau, des militaires arrivant peu à peu. C'est à ce moment que Roy réalisa une chose. Malgré que personne ici ne les ait jamais vu, malgré leurs uniformes différents, personne ne les dévisageait, personne ne leur avait demandé qui ils étaient, d'où ils venaient, et ce qu'ils faisaient ici. Il en fit la remarque au lieutenant en cherchant une table avec elle, son plateau en main.

– C'est... étrange. Ou bien ils sont habitués à voir des soldats étrangers, ou bien ils sont blasés de tout. Qu'en pensez-vous ?

– Je ne pense pas qu'ils reçoivent beaucoup d'étrangers ici. Etant donné tout ce qu'ils ont mis en place pour nous, je pense qu'ils ont autre chose à faire. Ils doivent être blasés de tout, comme le colonel Gavin...

Elle aussi avait observé la salle, répondant après un léger temps d'hésitation. Ce manque de curiosité était presque angoissant au sein d'un milieu où chacun est entraîné à être particulièrement attentif à son environnement. S'asseyant finalement à une table plus petite, libre au fond de la salle, il manga un bout de son petit pain, posant son manteau noir sur la chaise derrière lui. Ils commençaient tout juste à manger lorsqu'ils virent Gavin entrer en se tenant au bras d'un autre soldat, faisant un signe de la main dans leur direction. A la table à côté, collant la leur, deux autres hommes répondirent. C'était eux, les membres de son équipe ? Ceux qui étaient pris comme otages ? Il les regarda en biais, curieux. Il y avait un homme très grand et baraqué, un autre entre deux âges, le regard très clair, un tout jeune plus souriant, et une femme blonde qui devait approcher de la quarantaine d'années. Gavin vint s'asseoir avec l'autre soldat, barbu au sourire bienveillant, qui alla lui chercher son plateau. Roy reposa sa fourchette et lui demanda s'il allait bien, guère convaincu en le voyant hocher la tête. Il portait encore la marque des sangles aux poignets, ça se voyait, malgré l'uniforme.

– Donc vous êtes là à cause d'une alliance entre votre pays et le nôtre ? marmonna-t-il. Bienvenue, alors...

– Merci... Il faut dire que c'est très accueillant, chez vous.

Le type de toute à l'heure revint avec deux plateaux et en donna un au colonel, s'asseyant ensuite. Il avait un air tout à coup très sombre puis soupira, déclarant sans préambule que le caporal Nillan était mort il y a une heure. Gavin se figea tout à coup, serrant si fort la main sur son verre qu'il aurait pu le briser. C'était un de ses amis ? De quoi était-il mort ? La blonde posa la question, avec un air perplexe, ajoutant qu'il était bien jeune.

– De douleur, sans aucun doute, lâcha Gavin. Je l'ai vu là-haut cet après-midi. La peur plus la douleur.

Roy se mordit la lèvre en détournant le regard, n'osant plus dire un seul mot. Il continua à manger en échangeant un regard avec le lieutenant, la conversation à côté tournant autour du docteur Mathew, à présent, le successeur d'un certain Rochard, mort lui aussi à Paris. Roy redressa la tête et demanda comment cet homme, Rochard, était mort, s'il était si important que ça pour les recherches de l'armée. Gavin haussa les épaules et raconta qu'il y a quelques temps, il avait enlevé le sous-directeur de l'école des dons, dont la générale était aussi directrice. Elle l'avait traqué pour retrouver son ami puis tué le scientifique d'une balle en pleine tête. Il grinça ensuite qu'elle s'était vengée en même temps de ce qu'il lui avait subir à elle. Le colonel préféra ne pas demander ce que ce type lui avait fait, tournant la cuillère dans le bol de potage. Le niveau des conversations baissa tout à coup d'un ton, très brusquement, et il se redressa. La générale blonde entra assez vite, allant droit vers un homme tout aussi costaud que leur voisin de table. Ils repartirent tous les deux du réfectoire, le niveau de conversation remontant ensuite.

– Demain, nous devons aller à cette école, justement, dit-il à Gavin. Ce sera la même ambiance qu'ici, je suppose ?

– Oh non, ça ira, il y a eu moins de morts là-bas.

...

Et il leur sortait ça, tout naturellement...

Roy se retint très fortement de lever les yeux au ciel, tapotant un peu sa cuillère contre le bord du plateau. Navré mais eux ne pensaient pas automatiquement à "mort violente" lorsqu'on leur parlait d'une école. Même le lieutenant avait pâlit en lui lançant un regard. N'en pouvant déjà plus, il se pressa de terminer à manger, repartant ensuite avec sa subordonnée pour aller passer la nuit dans les dortoirs de la caserne. Une nuit qui fut relativement courte, il ne parvint pas à s'endormir avant qu'il ne soit assez tard et eut le sommeil agité. Au matin, fatigué mais néanmoins les sens en alerte, il retrouva Riza et leur guide de la veille, qui les emmena au pensionnat. Il s'agissait bel et bien des bâtiments nichés sur la colline vus de loin la veille, en voiture. Après avoir franchi les hautes grilles et le parc, ils virent de nombreux enfants en uniforme jouer dans la cour en riant ou en bavardant avec des groupes d'amis. Des gamins dont les plus jeunes devaient avoir une dizaine d'années et les plus âgés dix-huit ans, peut-être. Et aucun d'entre eux ne fut perturbé de voir arriver des militaires, comme si c'était parfaitement normal.

– C'est normal, l'armée dans une école ?

– Hum ? Oh, maintenant et ici, ça l'est devenu.

Ils étaient à peine entrés dans le bâtiment face à eux qu'un hurlement perçant déchira l'air, vrillant es nerfs de Roy qui posa automatiquement la main sur son arme en cherchant la source du danger. Sa subordonnée l'avait imité aussitôt, alors que leur guide leur dit de ne pas faire attention, désignant le sol du pouce en ajoutant qu'il y avait parfois des bavures. Des... Des "bavures" ? Il s'apprêtait à en demander plus lorsqu'ils furent accostés par un autre homme, âgé d'environ une soixantaine d'année, qui vint leur serrer la main en se présentant comme le maréchal Albert Bradley, chef des armées de France. Bradley. Bon sang, il s'appelait vraiment Bradley ! Pouvait-il être de la même famille ? Roy le salua à son tour en se présentant et en présentant sa subordonnée, tendant l'oreille, cependant, plus aucun cri ne survint.

– Ravi de vous rencontrer, nous avons déjà beaucoup entendu parler de vous, dit Roy d'un ton plus serein. Allons-nous échanger avec vous ici ? Dans... cette école ?
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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyMer 31 Aoû 2016 - 12:57

Bienvenue en France 501910Avatar3Albert

Marcéhal Albert Bradley, chef des armées

Le jeune homme avait hurlé comme un possédé avant de se donner la mort… Bradley soupira ne faisant signe à ses subordonnés de s’occuper de ça, il avait autre chose à faire pour le moment. Ce n’était pas la bonne journée, décidément, tout le monde était quelque peu sur les nerfs. Poussant la porte ouvrant sur le hall d’entrée, il vit plus loin les deux étrangers, du pays où avaient atterri leurs hommes il y a peu par accident, avec le guide qui leur avait été assigné. Albert s’avança vers eux à grands pas en les dévisageant avec une grande attention. Jeunes, moins de trente ans selon lui, ou à peine pour l’homme, sans doute. Il avait les cheveux d’un noir d’encre, à l’opposé de la femme qui les avait blonds et plus fins. Il vérifia sur leurs uniformes leurs galons et grades, ne se rappelant plus de ce genre de détails qu’il n’avait relu que rapidement, la veille au soir. Bradley se présenta en leur serrant la main, rapidement, ses dossiers serrés sous son autre bras. Le brun se présenta à son tour d’une manière plus formelle, ajoutant ensuite nom et grade de sa subordonnée. Très bien. Il fallait y aller à présent, ils avaient tous beaucoup de choses à faire, trop pour se permettre de perdre du temps.

– Ravi de vous rencontrer, nous avons déjà beaucoup entendu parler de vous, dit Roy d'un ton plus serein. Allons-nous échanger avec vous ici ? Dans... cette école ?

– Ce n’est guère une simple école. Suivez-moi.

Il les conduit aux escaliers menant aux sous-sols, redescendant avec eux en les guidant. Au palier, un de ses aides de camp vint l’informer que tout était réglé, à présent, pour l’incident de toute à l’heure. Très bien. Bradley hocha la tête en récupérant le petit dossier qu’on lui tendit, poursuivant ensuite sa route. On pourrait se croire, en ces lieux, dans n’importe quel autre centre administratif, d’une quelconque collectivité publique. La plupart des passants dans les couloirs n’étaient même pas en uniforme, l’ambiance était relativement plus détendue qu’à la caserne ou même dans les locaux de l’école, aux étages du dessus. Dans le couloir principal, une jeune employée peinait à faire entrer un lourd chariot dans la salle des archives, secourue la minute d’après par son collègue qui vint tirer son chargement par devant, pendant qu’elle poussait. Entrant dans une salle de réunion, il posa ses affaires puis entra directement dans le vif du sujet dès que ses deux interlocuteurs furent assis, prenant les dossiers concernés et relisant rapidement le compte-rendu de leur réunion de la veille, avec le général. Jetant un regard aux informations disponibles sur Amestris, il fronça un peu les sourcils.

– Vous n’êtes pas très nombreux, marmonna-t-il. Je m’attendais à bien plus étant donné la taille de votre pays… Hécatombe de votre côté également ?

Il leur lança un regard neutre, voyant le lieutenant se faire beaucoup plus raide et le colonel hocher simplement la tête. Bradley haussa les épaules en reprenant son crayon, posant la feuille et prenant une note. Il ajouta qu’il ne servait à rien de se crisper ainsi sur le passé, guerre importante ou pas. Celle de chez eux avait bien fait neuf millions de mort en tout, sans compter les centaines de milliers de soldats morts après l’armistice des suites de leurs blessures ou des maladies contractées durant la guerre. C’était du passé, ils ne devaient regarder que l’avenir, sans quoi on pouvait tout aussi bien mourir dès maintenant. Concluant par ça, Bradley reprit le fil de la réunion, tâchant de travailler vite et bien afin de poser les bases de cette nouvelle alliance. Le temps filait vite une fois qu’on était lancés, Bradley en s’interrompait que lorsqu’un de ses hommes devait lui communiquer une information importante ou lui transmettre une note, un dossier ou autre chose. Il passa ainsi toute la matinée à travailler sur le sujet avec les deux soldats assis face à lui, remplissant des pages entières d’une écriture très fine et serrée, ne voulant laisser passer aucun détail. Mêmes s’ils n’en auront pas terminé dès aujourd’hui, il convenait de ne pas faire traîner les choses. Le colonel souleva tout à coup qu’il trouvait étonnant qu’il y ait tant de femmes dans l’armée, que ce n’était pas commun.

– Ce sont les compétences qui m’intéressent, colonel, pas l’âge ou le sexe, répliqua-t-il d’un ton las. Ma subordonnée directe est une femme et reprendra le contrôle de cette armée lorsque je serai mort.

Il poursuivit ensuite sur un autre sujet, jusqu’à ce que l’heure de midi sonne, lointaine, dans le couloir. Déjà midi ? Bradley jeta un regard à sa montre, puis déclara qu’il devait partir, ayant à faire cette après-midi.

– Vous pourrez voir comment les personnes s’entraînent avec les dons, cet après-midi, après le déjeuner, dit-il en rangeant ses dossiers. Vous pourrez approcher, sauf dans les classes de foudre et de feu, qui sont plus dangereuses. Nous reprendrons cette réunion demain, votre guide va vous conduire au réfectoire.
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Riza Mustang

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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyMar 20 Sep 2016 - 23:16

Colonel – Ravi de vous rencontrer, nous avons déjà beaucoup entendu parler de vous, dit Roy d'un ton plus serein. Allons-nous échanger avec vous ici ? Dans... cette école ?

Général – Ce n’est guère une simple école. Suivez-moi.

Pourtant, il y avait des enfants qui étudiaient et vivaient dans ces bâtiments… Ils grandissaient ici, endroit où ils étaient censés être à l’abri. Plus Riza en apprenait sur ce pays, plus elle était dégoûtée, révulsée même, par ce qu’elle voyait et savait. Impassible à l’extérieur, elle ne montrait absolument rien, comme l’exigeait son rang, mais n’en pensait pas moins en se baladant à travers ces murs accompagnée d’un « guide ». Même les termes employés donnaient l’impression d’être dans un zoo… Mais bon, ce n’était que l’histoire de quelques jours. Ils étaient là pour une alliance, rien n’obligeait les militaires à s’aimer, ce n’était que pure stratégie. Descendant les escaliers, accompagnés par le Bradley de ce pays, Riza observa les alentours en notant tous les détails pratiques mentalement, par habitude, avant d’être interrompue par la discussion entre le général et un autre militaire, sans doute aide de camp. L’incident était réglé… Mieux valait ne pas s’interroger là-dessus. Pour leurs nerfs.

Pourtant, rien ne les incitait à être nerveux, tendus. L’ambiance, au sous-sol, semblait plus détendue, que ce soit dans l’attitude des militaires ou l’atmosphère que l’on ressentait. Peu d’entre eux, d’ailleurs, portaient leur uniforme comme dans n’importe quelle caserne, ce qui contrastait horriblement avec ce qu’ils avaient vu jusqu’ici, le Colonel et elle. Le seul événement notable était la présence d’une femme essayant de faire rentrer un chariot par une porte presque trop étroite, aussitôt secourue par un de ses collègues. Pas de cri, pas d’alerte, pas de malade grave, absolument rien. Peut-être préservaient-ils cet endroit de tout ce qui pouvait nuire au moral des troupes… Ou alors, ils étaient simplement organisés. Il y avait donc un hôpital qui portait très mal son nom, une caserne et les sous-sols du Pensionnat changés en… centre militaire ? Tout, ici, évoquait des bâtiments administratifs. En sous-sol, certes, mais c’en étaient.

Restant près de son supérieur, Riza entra à la suite du général et du Colonel dans une grande salle de réunions ou les attendaient plusieurs généraux. S’installant dès qu’ils reçurent la permission, ils restèrent silencieux, elle-même toujours impassible et observatrice. Ce n’était pas un piège, non, seulement une habitude et une sécurité. Ils étaient en territoire inconnu, et apparemment très dangereux. Le général Bradley avait, quant à lui, déposé plusieurs dossiers sur la table et venait d’en ouvrir un les concernant d’après ce qu’elle put constater d’un bref coup d’œil sur la couverture, le parcourant du regard. Ce n’est que lorsque leur interlocuteur fronça un sourcil qu’elle se braqua très légèrement, prête à tout au cas où il y avait un problème.

Général – Vous n’êtes pas très nombreux, marmonna-t-il. Je m’attendais à bien plus étant donné la taille de votre pays… Hécatombe de votre côté également ?

… Comment savait-il cela ? Riza ne put s’empêcher de se crisper, bien malgré elle, tandis que le Colonel hochait de la tête pour répondre. Une hécatombe, oui… Mais ils n’étaient pas les plus à plaindre, eux s’en étaient très bien sortis par rapport à la population ishbale. Chaque pays faisait ses erreurs, d’après ce qu’ils pouvaient constater. Bradley haussa les épaules, comme si ce n’était rien de primordial, et répondit qu’il ne servait à rien de se crisper sur le passé, peu importe l’importance de la guerre. Le lieutenant ne réagit pas, se contentant de prendre un crayon à son tour pour écrire tout ce qu’ils allaient dire et échanger durant cette réunion. En tant qu’assistante, c’était aussi son rôle lors des réunions importantes – qui plus est, son supérieur n’était jamais particulièrement motivé à tout retranscrire. Elle-même retenait un peu mieux les informations ainsi, les gravant dans sa mémoire à jamais même si l’entraînement de sniper l’avait suffisamment aidée.

Inscrivant tout scrupuleusement, Riza restait droite et répondait lorsqu’on le lui demandait, laissant le plus gros de la discussion au Colonel. C’était une habitude, elle ne parlait que si c’était nécessaire, uniquement pour préciser, confirmer ou non quelque chose. Autrement, lui s’en sortait très bien. C’était aussi une question de respect, une attitude à avoir envers ses supérieurs hiérarchiques dans l’armée. Riza savait que les nouveaux soldats éprouvaient, souvent, d’énormes difficultés à se taire le cas échéant et que bon nombre d’entre eux avaient ordre de faire bien plus attention à l’avenir. Entre autre. S’effaçant à moitié, la jeune femme prit encore et encore des notes, remplissant des pages entières à mesure que le temps passait. Le Colonel souligna, tout à coup, qu’il y avait de nombreuses femmes dans les rangs de l’armée française avant de partir, faisant lever la tête à Riza. C’était vrai… Elle n’y avait pas prêté attention mais c’était très inhabituel. En attente d’une réponse, elle s’interrompit brièvement d’écrire pour écouter l’explication, bien que cela la réjouisse. Au moins, les femmes étaient autorisées dans l’armée en tant que soldat.

Général – Ce sont les compétences qui m’intéressent, colonel, pas l’âge ou le sexe, répliqua-t-il d’un ton las. Ma subordonnée directe est une femme et reprendra le contrôle de cette armée lorsque je serai mort.

En effet, belle tolérance ! De ce côté, Amestris était loin, très loin derrière la France. Ce n’était même pas comparable, les deux pays semblaient très opposés à ce sujet, même si les Français n’avaient pas l’air très ouverts concernant la place de la femme dans les autres métiers. Riza s’était un minimum renseignée avant cette réunion, souhaitant savoir où elle mettait les pieds. Là encore, question d’habitude. Elle ne vit pas la matinée s’écouler qu’il était déjà temps de déjeuner, d’après la cloche qu’ils entendaient, le lieutenant rangeant ses notes avant de se redresser, bloc de feuilles dans les mains. Journée productive, au moins, ils n’auraient pas besoin de rester ici bien longtemps. Et heureusement… Ce pays la mettait vraiment mal à l’aise, même si elle le cachait. De toute manière, Bradley leur annonça qu’il devait partir, étant occupé cet après-midi.

Général – Vous pourrez voir comment les personnes s’entraînent avec les dons, cet après-midi, après le déjeuner, dit-il en rangeant ses dossiers. Vous pourrez approcher, sauf dans les classes de foudre et de feu, qui sont plus dangereuses. Nous reprendrons cette réunion demain, votre guide va vous conduire au réfectoire.

Le saluant comme il se doit, Riza sortit de la salle de réunions avec son supérieur, tous deux à nouveau escortés par leur guide. Ils remontèrent les escaliers, repassant dans une ambiance nettement plus tendue et académique que celle qu’ils venaient de quitter et dans laquelle ils avaient passé leur matinée. Ce contraste était effrayant, saisissant, comme s’ils passaient d’un monde à un autre en quelques secondes. Peu à peu, ils entendirent des bruits de pas, synonyme d’élèves descendant pour aller manger dans le réfectoire situé à leur gauche d’après ce que leur indiquait le guide. Ce dernier partit, leur demandant s’ils avaient encore besoin de lui, mais c’était bon. Pas la peine de se déranger, le réfectoire était à côté… Riza échangea un regard avec le Colonel, prête à lui demander ce qu’il pensait de tout cela lorsqu’ils entendirent un gros « boum » juste à côté d’eux. Tournant la tête, se retenant de justesse de prendre son arme, le lieutenant remarqua qu’une élève d’onze ans à peu près, très jeune en tout cas, était tombé dans les escaliers et pleurait à chaudes larmes. Oh…

Riza – Allons, du calme, ce n’est rien. Je peux regarder ? demanda-t-elle en s’agenouillant près de lui après s’être rapprochée.

La petite fille sécha ses larmes tandis que les autres les évitaient, certains restant pour « observer le spectacle ». Riza leur lança de circuler, qu’il n’y avait rien à voir, puis examina la cheville de l’élève en appuyant très doucement après avoir observé pour éviter de faire une bêtise. Ce n’était pas cassé, elle hurlerait, autrement. Un passage à l’infirmerie était, néanmoins, obligatoire si elle ne voulait pas que cela s’aggrave. La jeune femme le lui dit avant de lui demander si elle pouvait la guider, qu’elle-même pouvait l’y emmener sans problème. Demandant de l’aide au Colonel, et souhaitant surtout éviter de se balader seule dans cet établissement, Riza sortit de l’école sans comprendre où elle allait puis se dirigea vers le Pensionnat en suivant les instructions de la jeune élève. Par chance, personne n’était dehors, tous profitant de leur temps de midi pour se reposer et manger avant de reprendre les cours. Aidée par le Colonel qui poussait les portes, le lieutenant finit par arriver dans le hall du Pensionnat et demanda le chemin suivant à la petite. Premier étage, d’accord. Et elle aurait dû effectuer ce chemin toute seule… ? Impossible.

Riza grimpa les escaliers après avoir mieux calé la petite dans ses bras pour éviter que ses pieds ne heurtent les escaliers, la portant comme si elle n’était qu’un poids plume. L’élève, elle, s’était agrippée à son cou, sans doute peu habituée à être transportée de cette manière. Quel quotidien vivaient-ils ici… ? Mieux valait ne pas le savoir. Non, vraiment pas, elle préférait rester dans l’ignorance. Après un trajet qui lui sembla interminable pour une blessée, son supérieur poussa la porte de l’infirmerie et elle-même appela, ne voyant personne. Elle déposa l’élève sur le premier lit qu’elle vit à côté d’elle, pénétrant un peu plus dans l’infirmerie et prenant garde à ne pas faire mal à la fillette.

Riza – Ne bouge pas, je vais chercher l’infirmier.

S’aventurant un peu plus loin, elle ne tarda, cependant, pas à voir arriver un… heu… C’était lui ? Lui ? Il était vraiment infirmier ? Riza regarda à côté d’elle, cherchant quelqu’un d’autre, mais fut bien obligée de se rendre à l’évidence : cet homme, à la blouse mal attachée, l’air un peu éméché, était l’infirmier de cette école. D’accord… Et il soignait bien, au moins ? Peu rassurée, se demandant si elle n’était pas mal tombée, si elle n’avait pas pris une mauvaise direction et que l’élève était nouvelle, trop jeune pour savoir où elle allait dans cet endroit immense, Riza se rapprocha pour garder un œil sur l’adolescente. Elle n’était vraiment pas rassurée, convaincue qu’il allait mal faire. Mais non. Il ne pouvait pas la blesser, ce n’était qu’une légère foulure, à première vue, il ne pouvait pas faire pire.

Riza – Nous… pouvons peut-être vous aider pour quelque chose ? Si vous n’êtes pas… Pardon. Nous venons d’Amestris et j’ai porté cette petite jusqu’ici comme elle n’était pas en état de marcher. Elle est tombée dans les escaliers et n’a, a priori, rien de cassé. Elle n’a pas hurlé quand j’ai touché un peu sa cheville. Je l’ai rassurée en lui disant que ce n’était pas très grave mais je pensais qu’une visite à l’infirmerie était inévitable.
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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyDim 25 Sep 2016 - 10:44

Bienvenue en France 725701Avatar12Adrien

Adrien de Sora, 35 ans, infirmier

Adrien s’appuya contre leur de son bureau pour lire le résumé du rapport que evnait de lui envoyer son ami, depuis Toulouse, grimaçant de plus belle à chaque ligne. Lui qui avait toujours cru jusqu’ici qu’on ne pouvait pas tant agir sur un pouvoir avec un produits chimiques… Il était bien obligé de toue remettre en question, ces dons étaient donc encore plus liés à la biologie, au corps, au sang, à tout ce qu’on voulait que ce que la communauté scientifique croyait, ce n’était pas un simple élément qui s’ajoutait comme cela à une personne. L’armée et ses très chers scientifiques progressaient vite, pas étonnant lorsqu’on avait l’État derrière soit pour financer les recherches, le jeu n’était pas équitable. Le docteur du pensionnat soupira longuement en rangeant le rapport, prenant à tâtons le tasse de café posée toute à l’heure dans un coin et la vidant en une gorgée. Froid, à présent, dégoûtant. Il laissa la tasse dans un coin du petit évier, dans son bureau près de la grosse armoire, passant une main dans ses cheveux déjà emmêlés en réfléchissant à tout cela. Il était docteur, pas chimiste ni biologiste, ce champ-là de compétence le dépassait. Sur qui pourrait-il s’appuyer pour aller plus loin ? Il s’apprêtait à récupérer son bottin pour vérifier la liste de ses contacts lorsqu’il entendit du bruit, dans la grande pièce d’à côté.

– Ne bouge pas, je vais chercher l’infirmier.

Il y avait un blessé ? Déjà ? Oh, bon. Sortant du bureau, il s’avança et tomba presque directement sur une femme, complètement inconnue au bataillon, avec un uniforme militaire et différent de celui qu’il voyait habituellement chez leurs petits amis envahisseurs. Des nouveaux ? Ou des « alliés » de cette bonne vieille France ? Il ne reconnaissait pas l’uniforme, enfin, peu importe, ce n’était pas le problème, que fichaient-ils à l’infirmerie ? Si c’était pour se soigner, il y avait une caserne, pas loin, et même un hôpital complet spécialement dédié aux besoin des soldats et de leurs cobayes, volontaires ou non. Mais non, ce n’était pas pour eux, ils étaient deux, un homme et une femme, ayant amené une fillette de sixième.Adrien s’approcha d’elle avec un sourire et lui demanda où elle avait mal. Il lui fit se rapprocher un peu du bord du lit et enleva avec précaution son soulier, avant de baisser la chaussette pour mieux voir sa cheville. C’était un peu gonflé mais rien de cassé, juste une mauvaise chute. Elle aura mal pendant quelques jours, le temps que le choc passe.

– Nous… pouvons peut-être vous aider pour quelque chose ? Si vous n’êtes pas… Pardon. Nous venons d’Amestris et j’ai porté cette petite jusqu’ici comme elle n’était pas en état de marcher. Elle est tombée dans les escaliers et n’a, a priori, rien de cassé. Elle n’a pas hurlé quand j’ai touché un peu sa cheville. Je l’ai rassurée en lui disant que ce n’était pas très grave mais je pensais qu’une visite à l’infirmerie était inévitable.

– Donc, marmonna-t-il en regardant son uniforme. Lieutenant, c’est ça ? Le jour où je verrai un militaire aider à soigner quelqu’un, j’aurai tout à confiance à accepter votre aide, soyez-en sûre. Ce n'est pas votre boulot.

Règle numéro un dans ce pays, ne jamais, jamais, jamais accorder sa confiance à une personne portait cet uniforme avant d’avoir eu une preuve concrète et tangible qu’elle ne désirait pas vous embarquer une nuit sans crier gare pour vous faire subir les pires horreurs. La femme échangea un coup d’œil étonné avec son supérieurs, pendant qu’Adrien se levait les mains et passait un peu de désinfectant, pour soigner la petite.

– Vous parlez peut-être de vos militaires mais nous n’avons pas l’habitude de laisser des civils dans un mauvais état si nous en croisons. Nous avons cru comprendre que certaines personnes n’ont pas que de bonnes intentions ici, mais nous sommes aussi là pour vous aider.

Pas de preuve, pas de foi, de toute manière. On pouvait bien parler, ça ne suffisait pas, ou du moins, ça ne suffisait plus. Il prit un peu de pommade puis se réchauffa d’abord les mains avant de la passer doucement sur la cheville de la fillette, qui était restée très silencieuse en regardant tout le monde, avant de baisser la tête et jouer avec sa natte. Une fois la pommade passée, il lui fit un bandage léger en lui rappelant d’éviter de courir ou de jouer brusquement jusqu’à la fin de la semaine, la douleur passera vite en deux ou trois jours. Elle devait simplement prendre garde à ne pas trop solliciter sa cheville, cependant, ce n’était pas grave. La petite sourit de toutes ses dents en le remerciant, descendant doucement du lit puis partant en boitant un peu. C’était le genre de blessures courantes, chez les gamins qui passaient leur vie à se casser la figure en jouant ou en voulant aller trop vite dans les escaliers, on avait beau leur répéter d’être plus prudent, ça ne servait à rien. Une fois qu’elle fut partie, il rangea la pommade et se lava une seconde fois les mains, jetant un coup d’œil aux deux soldats. Il ouvrait la bouche pour leur demander d’aller dehors lorsque la porte s’ouvrit à la volée, laissant passer Fabrice.

– T’as encore été torturé ? demanda l’infirmier en voyant sa tête.

– Peu importe, regarde plutôt ça.

Il lui lança un dossier épais qu’Adrien attrapa au vol puis ouvrit, lisant rapidement l’introduction puis grimaçant en voyant la suite de données. Ça confirmait ce que lui-même avait reçu de Toulouse. S’asseyant sur un lit non loin, il tourna assez vite les pages, consultant les données, les graphiques, les courbes et les tableaux de chiffres, tout en se mordant les lèvres et en marmonnant entre ses dents. Il ne prêtait plus attention aux deux autres, assez soufflé en voyant les résultats. Fabrice s’assit au bord d’un lit un peu plus loin, attendant qu’il termine.

– Bon, ça se recoupe avec ce que j’ai reçu. T’as quand même une bonne endurance, je pensais que tu finirais dans un fauteuil roulant, à force de subir ça. Le feu est ton don de naissance ? Tu n’as pas développé un second ?

– C’est le seul, heureusement. Et vous deux, qu’est-ce que vous faites là ?

Les deux ? Mmh ? Adrien releva la tête, se souvenant à ce moment-là que les deux militaires d’il ne savait plus où étaient toujours là, oui, dans leur coin. Qu’est-ce qu’ils attendaient, on pouvait savoir ? Ils avaient amené la petite, bon, très bien, merci, et bon vent, bye bye. Fabrice les avait déjà vu avant ? Sans doute à la caserne, les militaires étrangers étaient assez rares, ces derniers temps, ce cher Bradley avait bien autre chose à foutre que de faire des risettes aux étrangers.

– J’ai vu une élève blessée dans l’autre bâtiment et j’ai voulu la ramener ici comme elle ne pouvait pas marcher… Pas sans aggraver sa blessure, du moins. On se faisait remballer avant que vous n’arriviez, il ne nous croit pas lorsque l’on affirme ne pas être comme… certaines personnes ici.

– Pas de confiance sur de simples affirmations, marmonna Fabrice d’un ton las. Et pas d’affirmation valables…

– Sans preuve, acheva Adrien à sa place. Elle est vexée qu’on la traite comme un soldat, la petite lieutenant ?

– Vous détestez vraiment tous les soldats ? soupira tout à coup l’autre colonel d’Amestris.

– Juste ceux qui obéissent sans réfléchir, même quand on leur dit de pointer leurs armes sur des civils et de faire feu dans le tas. Ceux qui n’ont pas assez de courage pour se mutiner dans ce genre de cas. Ceux qui ont perdu tout sens de l’humanité, somme toute.

Fabrice lui lança un long regard puis eut un faible sourire, secouant la tête avec un regard tout à coup perdu dans le vague. Il devait sûrement penser à la Grande Guerre… Dans la Marne, en 1915, une garnison de soldats s’était stoppée dans un village pour se ravitaille. La population avait fait bloc, criant contre cette guerre affreuse leur prenant leurs hommes et le tout avait dégénéré. Les hauts gradés avaient ordonné à leurs hommes de tirer dans la foule pour les disperser et les calmer, les militaires de rang avaient refusé tout net, pour eux, il était hors de question de tuer ainsi des civils désarmés et qui étaient tout à fait dans leur droit de se rebeller contre cette guerre. Ces hommes avaient été fusillés pour insubordination et aujourd’hui encore, de nombreux villes et villages entretenaient des plaques commémoratives en leur mémoire. Il finit par quitter ses souvenirs lorsque Adrien lui rendit le rapport, après en avoir retiré les synthèses dont il avait besoin pour poursuivre le travail. Il jeta ensuite un regard à l’autre colonel, aussi blasé qu’agacé.

– Je sais reconnaître les véritables criminels de guerre lorsque j’en vois un, soupira-t-il. Ça se lit dans leur regard et vous ressemblez trop à un autre que je connais pour ne pas le réaliser. Foutez-moi le camp dehors, maintenant. Même si vous avez des remords, ça ne ramènera personne à la vie, il fallait y penser lorsque vous étiez sur le terrain.

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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyLun 7 Nov 2016 - 22:30

– Vous parlez peut-être de vos militaires mais nous n’avons pas l’habitude de laisser des civils dans un mauvais état si nous en croisons. Nous avons cru comprendre que certaines personnes n’ont pas que de bonnes intentions ici, mais nous sommes aussi là pour vous aider.

Hum, là-dessus, les "aider", peu de chances pour qu'ils puissent faire quoi que ce soit. Le peu qu'ils avaient vu jusqu'ici était suffisant pour comprendre que le problème était profond et ancré depuis un bon moment, ils ne pouvaient rien y changer, surtout en qualités d'étrangers fraîchement débarqués. Roy fit signe au lieutenant de laisser couler, après tout, ils n'étaient pas chez eux et tout cela ne les concernait pas. De son côté, le médecin, certes un peu bizarre, du pensionnat s'affairait à soigner la fillette, agissant en parfait professionnel malgré son allure. Personne ne l'aurait vraiment cru médecin, à bien le regarder, avec sa blouse blanche mal attachée et mise de travers, sa barbe de trois jours et ses cheveux décoiffés, il avait plutôt l'air d'un hippie mal réveillé et un peu drogué. L'enfant devait avoir l'habitude, elle, rien dans son comportement n'indiquait de méfiance ni quoi que ce soit. Une fois soignée, elle le remercia d'une voix claire puis glissa à terre pour filer hors de l'infirmerie, fermant derrière elle. Très bien, eux aussi feraient mieux d'y aller, maintenant, ils n'étaient franchement pas les bienvenus. Roy amorçait un mouvement lorsque la porte s'ouvrit de nouveau à la volée, laissant passer Gavin, un dossier sous le bras, arrêtant tout net le colonel qui ne put s'empêcher de se demander comment il arrivait à marcher aujourd'hui avec ce qu'il s'était pris dans la tête la veille.

– T’as encore été torturé ? demanda l’infirmier en voyant sa tête.

– Peu importe, regarde plutôt ça.

Le soldat leva les yeux au ciel puis échangea un regard un peu halluciné avec le lieutenant. "Peu importe", hein, après tout, à quoi bon s'affoler pour un peu de torture, on se le demande ? C'est si commun de se faire charcuter sur ordre de ses propres supérieurs ! Un peu comme si le général Grumman leur ordonnait à Riza et lui de se tirer une balle dans le pied, rien de grave. Le militaire lança le dossier au médecin bizarre puis s'assit au bord d'un lit. Pour le coup, Roy ne savait pas vraiment ce qui était le mieux. Partir discrètement ou rester pour tenter d'en savoir plus ? Même s'ils n'étaient impliqués en rien, le colonel voudrait tout de même apprendre ce qui se trafiquait réellement dans son pays, afin de savoir à quelles éventualités, en tant qu'alliés, leur pays devra se préparer. Si jamais la France devait être plongée dans une autre guerre ou subir de graves soucis en interne, ou autre chose, on pouvait s'attendre à tout. Surtout de la part d'une armée dont les officiers supérieurs n'avaient aucune hésitation ni remords à faire torturer ses propres soldats. Et à les laisser mourir, comme le jeune adjudant de la veille.

– Bon, ça se recoupe avec ce que j’ai reçu. T’as quand même une bonne endurance, je pensais que tu finirais dans un fauteuil roulant, à force de subir ça. Le feu est ton don de naissance ? Tu n’as pas développé un second ?

– C’est le seul, heureusement. Et vous deux, qu’est-ce que vous faites là ?

Oh, rien d'important, ils tentaient juste de construire des relations plus ou moins amicales entre les deux pays en tâchant de comprendre ce qui pouvait bien arriver dans celui-là, tout en ayant déjà le sentiment que ça allait les rendre malades et qu'ils rentreront à Amestris en bénissant le fait que leur division soit moins agitée, nerveuse et dangereuse, et que leurs officiers supérieurs ne pensaient pas à les faire arrêter pour les enfermer dans des "hôpitaux" très suspects. Roy se retint à très grande-peine de rétorquer ça et de souligner en même temps qu'ils n'étaient là que parce qu'ils n'avaient pas le choix et ne voulaient pas donner le sentiment d'être des poids supplémentaires à gérer au lieu d'une crise qu'ils ne pouvaient même pas comprendre et dont ils ne connaissaient pas les règles du jeu. Heureusement, le lieutenant répondit assez vite à sa place en expliquant qu'ils n'étaient là que parce qu'elle avait voulu ramener une jeune élève qui s'était blessée. Tout en ajoutant que l'infirmier les avait bien renvoyés balader. En un sens, il fallait s'y attendre, la vue d'un uniforme collait des boutons à pas mal de personnes, dans la région. Le colonel savait, pourtant, quelle pression devaient endurer les soldats d'ici, c'était bien semblable à ce que devaient supporter les Alchimistes d'Etat au quotidien.

– Pas de confiance sur de simples affirmations, marmonna Fabrice d’un ton las. Et pas d’affirmation valables…

– Sans preuve, acheva Adrien à sa place. Elle est vexée qu’on la traite comme un soldat, la petite lieutenant ?

La "petite lieutenant" en question n'étant simplement pas habituée à ce genre de comportement, ça pouvait très bien se comprendre, ça aussi ! Et pour le coup, c'était vraiment un rejet pur du métier même... A Amestris, sa collègue pouvait essuyer des réflexions parce qu'elle était une femme soldat, pars parce qu'elle avait décidé de porter les armes. Ici, tout le monde se moquait qu'elle soit une femme ou non, c'était vraiment le fait d'être militaire qui gênait.

– Vous détestez vraiment tous les soldats ? soupira tout à coup Roy.

– Juste ceux qui obéissent sans réfléchir, même quand on leur dit de pointer leurs armes sur des civils et de faire feu dans le tas. Ceux qui n’ont pas assez de courage pour se mutiner dans ce genre de cas. Ceux qui ont perdu tout sens de l’humanité, somme toute.

Il ne... Roy ne trouva rien à répondre, sur ce coup-ci, se mordant un peu les lèvres en parvenant à garder un air à peu près impassible. Touché. Inspirant un peu, il fit un pas sur le côté et rajusta un peu sa veste par réflexe, regardant le dossier passa de nouveau entre les mains de leur confrère Français, qui avait eu un regard un peu vague, durant un moment. A quoi pensait-il ? S'était-il vraiment mutiné ? Roy croisa de nouveau le regard de l'infirmier, qui avait tout à coup un air plus... Plus âgé, plus fatigué, il ne saurait pas vraiment décrire ça.

– Je sais reconnaître les véritables criminels de guerre lorsque j’en vois un, soupira-t-il. Ça se lit dans leur regard et vous ressemblez trop à un autre que je connais pour ne pas le réaliser. Foutez-moi le camp dehors, maintenant. Même si vous avez des remords, ça ne ramènera personne à la vie, il fallait y penser lorsque vous étiez sur le terrain.

Touché et coulé. Piqué au vif, le colonel ouvrait la bouche pour lui répondre lorsque Gavin rouvrit la porte et les poussa littéralement dehors en lançant à l'infirmier qu'il repassera plus tard pour lui parler. Roy se rattrapa dans le couloir puis tendit les bras pour récupérer le lieutenant avant qu'elle ne se casse la figure sur le plancher, l'aidant à se redresser avec un petit soupir. Gavin referma la porte de l'infirmerie en soupirant à son tour. Ils étaient franchement directs, les gens, dans ce pays ! Comment frapper pile là où ça faisait le plus mal, dès la première rencontre, qui d'autre pouvait se vanter d'un pareil talent ? Riza lançait un regard un peu halluciné à Gavin, comme Roy marmonnait qu'il n'était pas obligé de littéralement les jeter dans le couloir comme ça ! Et il n'était pas censé être affaibli, lui ?! Il récupérait vite. Réalisant qu'il tenait toujours sa subordonnée par les épaules, il la relâcha puis s'écarta d'un pas, la laissant respirant tranquillement. Gavin haussa les épaules et s'approcha, levant tout à coup la main et lui collant une pichenette sur le front avec un petit sourire. Roy en resta bouche bée, reculant d'un pas par réflexe, halluciné.

– Vous êtes sacrément jeune, encore, il ne faut pas relever toutes les provocations qu'on vous fait.

Roy ne savait pas vraiment si c'était la scène qui venait de se dérouler ou l'ambiance générale, mais toujours est-il qu'il avait le plus grand mal à quitter son état de choc. Il entendit vaguement sa subordonnée lancer qu'ils devaient y aller, la suivant automatiquement sans savoir où ils allaient. Une fois éloignés dans le couloir, il demanda à Riza si Gavin avait bien fait ce qu'il avait fait, histoire d'être sûr. Il avait dû rêver, non ? Pourvu qu'il ait rêvé... Oui, vraiment, ça devait être un simple rêve, tout bête et innocent, ce pays le fatiguait plus qu'il ne le croyait. Hein ? N'est-ce pas ? Sa subordonnée entrouvrit la bouche, hésitante, puis hocha finalement la tête sans le regarder. Le feu monta aux joues du colonel et il accéléra le pas pour emprunter l'escalier, ayant juste envie d'aller dehors, prendre un peu l'air. Passer un petit moment dehors, à l'air frais, fit le plus grand bien, rien de mieux pour se reprendre et oublier la gêne. Souriant au lieutenant pour la rassurer, il repartit avec elle dans le réfectoire. Le colonel voulait tâcher d'être discret mais aucun élève ne leva le nez en voyant deux militaires passer, comme si c'était naturel, comme personne à la caserne ne s'était soucié de voir deux étrangers chez eux. Une fois installés à une table avec leurs plateaux, où seul un adolescent avec un livre était assis, le colonel s'efforça de ne pas montrer sa tension.

– Vous allez faire une crise cardiaque en étant aussi tendu, marmonna tout à coup le garçon à côté deux. Je croyais que les soldats savaient garder leur sang-froid.

Maintenant, c'était un gamin de quinze ou seize ans qui leur sortait ça ? Et ils avaient de quoi être tendu ! Roy grinça un peu des dents en levant les yeux au ciel, servant un peu brusquement de l'eau à sa subordonnée puis jetant un regard au garçon. Curieux, il avait comme un air de famille avec le type aux cheveux noirs, le professeur, qu'ils avaient aussi trouvé à Amestris, perdu en pleine ville.

– Merci de ta sollicitude, mais là, n'importe qui serait tendu en arrivant dans un tel pays. Tu n'as pas de la famille chez les professeurs ? Tu ressembles un peu à un homme d'ici qui s'était retrouvé chez nous par accident.
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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyMar 3 Jan 2017 - 8:41

Bienvenue en France 297956Avatar5Genji

Genji Nakajima, 16 ans, don du vent

Il y avait encore peu de monde au réfectoire, ce midi, la plupart des classes terminaient un peu plus tard que prévu leurs examens du matin, ce n’était pas la bonne période pour se détendre un peu. Pour une fois, malgré tout, Genji avait pu terminer ceux de mathématiques sans être trop en retard et donc quitter la classe pour profiter de la pause de midi. Plongé dans son livre depuis toute à l’heure, il relisait les principes et théorèmes pour bien s’assurer qu’il n’avait pas écrit d’erreurs monumentales sur sa copie. Ça avait beau être un peu tard, il ne pouvait pas s’en empêcher, ayant besoin d’être rassuré. Normalement, il ne devrait pas se payer une trop mauvaise note, d’après ce qu’il relisait, il s’en était bien sorti, surtout comparé à la dernière fois. Ah, les maths, une matière bien loin d’être sa favorite… Cherchant machinalement à tâtons son verre d’eau de l’autre main, il faillit le renverser en cognant dedans puis le porta à ses lèvres, fronçant les sourcils en relisant un théorème qu’il avait mal utilisé dans son examen. C’était toujours pareil, avec les maths, il suffisait de se tromper avec un petit détail pour que le résultat final soit faux.

Mangeant un peu en feuilletant les pages, il fut tiré de ses pensées mathématiques lorsque deux adultes s’assirent à la table, vide sinon lui-même, juste à côté, l’une n face de l’autre. Il leur jeta un rapide regard en biais, notant tout d’abord leurs uniformes différents de ceux auxquels le lycéen était habitué. Ça avait l’air d’être ceux que son oncle lui avait décrit, tiens, après son voyage bizarre et forcé dans l’autre pays, là, il ne savait plus le nom. Ils venaient sans doute de là-bas, en visite à leur tour. Bel endroit pour une ballade, n’est-ce pas ? Depuis le début de l’année, Genji avait dû apprendre ce qu’il pouvait raconter à sa famille ou non sur ce qu’il vivait ici, pour ne pas les faire mourir d’angoisse, ce qui se résumait à très peu de sujets. Le militaire juste à côté devait déjà commencer à comprendre ça, lui aussi, vu la tête qu’il tirait depuis qu’il s’était assit. Plus tendu que ça, tu meurs, alors qu’il ne vivait même pas ici depuis des mois. Bizarre, un soldat était pourtant censé être capable de conserver son calme dans n’importe quelle situation, pas vrai ? En tout cas, ils devraient, surtout ici et en ce moment.

– Vous allez faire une crise cardiaque en étant aussi tendu, marmonna Genji. Je croyais que les soldats savaient garder leur sang-froid.

Le lycéen sentit comme une légère exaspération du type, lorsqu’il leva les yeux au ciel puis lui lança un regard. Eh, c’était vrai ! Comment pourrait-il nier ça ? Genji sourcilla un peu en mettant un morceau de viande dans sa bouche, reposant son livre de maths devant lui. Ils étaient tendus tous les deux, ça se voyait, surtout lorsqu’on les comparait avec les soldats venant habituellement dans cette école et qui eux, au contraire, avaient l’air blasés de tout, comme si plus rien ne pouvait les toucher. C’était aussi le cas de pas mal d’élèves, qui n’arrivaient plus à s’étonner de quoi que ce soit. En mode « Ah bon, on entend des coups de feu ? D’accord. Qu’est-ce qu’on mange à midi ? ». Rien de choquant à entendre ce genre de bruits dans une école, après tout, même si l’école en question n’était même pas une académie militaire.

– Merci de ta sollicitude, mais là, n'importe qui serait tendu en arrivant dans un tel pays. Tu n'as pas de la famille chez les professeurs ? Tu ressembles un peu à un homme d'ici qui s'était retrouvé chez nous par accident.

– Si, c’est mon oncle. Puis, je suis désolé, mais ça ne peut que se voir que vous êtes sur les nerfs. D’habitude, les soldats d’ici sont blasés. Il y en a plein qui ne réagiraient même plus s’il y avait une explosion à un mètre d’eux.

Ou bien à peine un regard rapide puis ils passeraient aussitôt à autre chose, comme si de rien n’était. Et ça, c’était valable pour plein de civils aussi. Genji haussa donc un peu les épaules en reportant le regard sur son assiette, coupant le reste de sa viande et mangeant un peu. On s’habituait à tout, même à vivre dans ce pays au sein d’un tel contexte. Il leva à nouveau le regard en jetant un regard à la jeune femme, se demandant durant un instant si elle n’allait pas s’évanouir, vu son teint.

– Pourquoi portez-vous les armes alors que vous pourriez mener une vie tranquille ? ne put-il s’empêcher de lui demander. C’est quoi qui vous pousse, vous ? C’est aussi une dictature en devenir, chez vous ?

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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyJeu 23 Fév 2017 - 23:40

Roy – Vous détestez vraiment tous les soldats ? soupira tout à coup Roy.

Infirmier – Juste ceux qui obéissent sans réfléchir, même quand on leur dit de pointer leurs armes sur des civils et de faire feu dans le tas. Ceux qui n’ont pas assez de courage pour se mutiner dans ce genre de cas. Ceux qui ont perdu tout sens de l’humanité, somme toute.

… Comment toucher le point sensible sans même les connaître. Riza savait que cette remarque ne s’adressait pas spécialement à eux, cet homme ne connaissait rien de leur histoire, mais ils ne pouvaient nier cet état de fait. Ils avaient tué sur de simples ordres, ne s’étaient pas révoltés, n’avaient rien fait pour sauver la vie de ces pauvres gens innocents. Cette guerre avait façonné leur personnalité, les avait changés à jamais car il s’agissait d’un génocide. Un génocide et rien d’autre. Une guerre ne s’appelle « guerre » qu’à partir du moment où le camp d’en face dispose d’armes égales pour se battre et, ici, ce n’était pas le cas. Pas avec les alchimistes d’état, pas avec les snipers, pas avec les milliers d’hommes présents sur leurs terres. Riza jeta un œil à son supérieur qui semblait tout aussi mal à l’aise qu’elle, tous deux préférant reporter leur attention sur l’échange entre l’autre colonel et l’infirmier. Ils devaient avoir une relation particulière, tous les deux, ayant le même regard fatigué, âgé, torturé… Quel était le contexte dans lequel ils évoluaient ? Elle n’était pas sûre de vouloir en connaître tous les détails, pas en voyant leur posture défensive, leur caractère, leur état de lassitude extrême.

Infirmier – Je sais reconnaître les véritables criminels de guerre lorsque j’en vois un, soupira-t-il. Ça se lit dans leur regard et vous ressemblez trop à un autre que je connais pour ne pas le réaliser. Foutez-moi le camp dehors, maintenant. Même si vous avez des remords, ça ne ramènera personne à la vie, il fallait y penser lorsque vous étiez sur le terrain.

Mais comm… Mais enfin, ils n’avaient rien dit ! Riza se frotta le bras, encore plus mal à l’aise que tout à l’heure si c’est possible, et ravala douloureusement sa salive à l’instant même où le Français les jetait dehors sans leur laisser le temps de dire quoi que ce soit. Mais eh ! Surprise, le lieutenant n’avait qu’eu le temps de l’entendre dire qu’il repasserait plus tard alors qu’elle avait trébuché, ne se retrouvant pas au sol seulement grâce aux réflexes du Colonel. Il l’avait réceptionnée pile à temps en la redressant, lui permettant de se remettre de cette violente et imprévisible réaction. Qu’est-ce qui lui avait pris ?! Il n’était pas obligé de les jeter dehors, ils étaient assez matures pour comprendre le message et partir ! Riza lança un regard complètement halluciné au colonel Gavin, perdue, ayant loupé un épisode, incapable de ne pas le dévisager. C’était un manque de respect total étant donné son grade mais, là, désolée. La douceur, il ne connaissait pas ? Son supérieur marmonna ce qu’elle pensait tout bas sans oser le dire avant de la relâcher enfin, s’écartant. Elle n’avait même pas réalisé qu’il la tenait toujours, trop choquée pour esquisser le moindre mouvement. Ce qui n’était pas le cas de l’autre colonel… Il haussa les épaules, s’approcha et… il… il… Mais enfin, qu’est-ce qui ne tournait pas rond, chez eux ?!

Colonel Gavin – Vous êtes sacrément jeune, encore, il ne faut pas relever toutes les provocations qu'on vous fait.

D’accord, stop, c’était assez. Riza prit les devants en lançant au Français qu’ils devaient y aller, entraînant son supérieur avec elle pour rejoindre le réfectoire et s’éloigner de l’infirmerie. La réaction du Colonel n’allait pas tarder à arriver, le temps qu’il récupère et réalise ce qui s’était passé. Il détestait être pris pour un enfant et être rabaissé, alors recevoir une pichenette sur le front avec un sourire tel que celui du Français ne lui avait certainement pas plu. Tâchant de se reprendre, la jeune femme descendit les escaliers, surveillant que le colonel la suivait toujours, alors qu’il semblait se remettre petit à petit de son état de choc. Il allait mieux… ? Comme pour répondre à sa question silencieuse, il lui demanda si Gavin avait bien fait ce qu’il avait fait, s’il n’avait pas rêvé en somme. Elle devait s’y attendre… Refusant de croiser son regard, Riza entrouvrit légèrement la bouche, hésitant sur la réponse à donner, puis finit par hocher la tête en regardant toujours devant elle. Désolée, vraiment.

Plutôt que d’aller dans le réfectoire d’emblée, ils prirent la direction de la sortie pour prendre un peu l’air, Riza craignant que le colonel ne tombe évanoui avec ce qu’il venait de vivre. Et, honnêtement, elle aussi avait besoin d’un grand bol d’air, se sentant nauséeuse et mal à l’aise à cause de cet environnement oppressant. Entre ce qu’ils avaient vu, les installations et l’hypocrisie des militaires hauts gradés, cet endroit la rendait plus tendue que jamais. Ses muscles lui faisaient mal, les bruits inconnus la faisaient très légèrement sursauter – « légèrement » grâce aux nombreuses heures d’entraînement. Inspirant de grandes goulées d’oxygène, Riza tourna la tête vers son supérieur, préoccupée de son état plus que du sien. Elle se sentait un peu mieux, mais lui ? Il lui fit un sourire rassurant, lui signifiant qu’il allait mieux et elle le croyait puisqu’il avait retrouvé des couleurs normales. Un peu, du moins.

Reprenant le chemin du réfectoire, ils passèrent les grandes portes du hall dans lequel des élèves étaient assis, occupés à discuter ou à lire en attendant pour se détendre un peu, ne levant même pas les yeux sur eux. D’accord… Leur présence, ici, semblait tout à fait normale. Hum, bref, ne pas y penser. Pénétrant dans le réfectoire, Riza constata le même phénomène : aucun élève ne leva le regard vers eux pour les observer, aucun n’eut l’air perturbé par le fait de voir deux militaires déambuler dans leur réfectoire plutôt que dans celui de la caserne. Jetant un œil à son supérieur, elle remarqua qu’il pensait la même chose qu’elle grâce à la tête qu’il tirait. C’était perturbant, en effet… A Amestris, jamais ils ne seraient passés inaperçus comme cela. Des militaires n’ont rien à faire dans une école. Absolument rien. Suivant toujours le colonel, elle prit un plateau-repas et alla s’installer avec lui à une table occupée seulement par un élève qui lisait tranquillement. Là, encore, il ne leva pas la tête vers eux. Au moins, ils seraient tranquilles… Bon, on se calme, tout va bien. Ce pays était… particulier, voilà tout.

Elève – Vous allez faire une crise cardiaque en étant aussi tendu, marmonna tout à coup le garçon à côté deux. Je croyais que les soldats savaient garder leur sang-froid.

Mais c’était incroyable, ça ! Même un élève leur faisait la remarque alors qu’il n’avait que quinze ans en apparence ! Son supérieur leva les yeux au ciel, Riza ressentant une exaspération grandissante chez lui lorsqu’il lui servit un peu d’eau. Elle le remercia tout bas, n’osant rien dire tandis qu’elle tournait la tête vers l’adolescent qui leur avait parlé. Il mangeait tranquillement comme s’il était tout à fait normal de partager son repas avec des militaires, pas plus effrayé que cela. Le lieutenant essaya de lancer un regard d’avertissement au colonel mais il ne le remarqua pas, fixant toujours l’élève. Du calme, ce n’était qu’un enfant ! Elle essaya de se concentrer sur sa propre assiette, commençant à couper son morceau de viande pour se donner quelque chose à faire. Tendus, tendus… Oui, bon, ils l’étaient, mais le lâcher comme cela à une personne extrêmement tendue n’est pas le meilleur plan du monde. Cela équivaut à dire « Calme-toi ! » à une personne en proie à une crise de panique. La situation ne fait que s’aggraver alors que cela partait d’une bonne intention.

Colonel – Merci de ta sollicitude, mais là, n'importe qui serait tendu en arrivant dans un tel pays. Tu n'as pas de la famille chez les professeurs ? Tu ressembles un peu à un homme d'ici qui s'était retrouvé chez nous par accident.

Elève – Si, c’est mon oncle. Puis, je suis désolé, mais ça ne peut que se voir que vous êtes sur les nerfs. D’habitude, les soldats d’ici sont blasés. Il y en a plein qui ne réagiraient même plus s’il y avait une explosion à un mètre d’eux.

Trop occupée à regarder son assiette, Riza n’avait même pas remarqué la ressemblance. Pourtant, elle était flagrante à ses yeux de sniper, les traits du visage étaient similaires, de même que quelque chose dans le regard de ce garçon. Au-delà de son apparence physique, cheveux noirs et petite taille surtout, son comportement empruntait des points communs à celui de son oncle, de l’homme qu’ils avaient rencontré chez eux. Sa posture lui ressemblait, ce qui impliquait qu’il devait le côtoyer très souvent, voire vivre sous le même toit. Quant à ce qu’il venait de dire… Riza ne savait pas comment réagir. Elle refusait de croire que l’on puisse atteindre un tel niveau de lassitude, cela tenait de l’exploit. N’importe qui sursauterait s’il y avait une explosion tout près ! C’était humain et normal de réagir, d’avoir peur, de craindre des événements tels que ceux-ci. Enfin… Pour eux, ça l’était. Mais dans ce contexte, ce pays, elle commençait à se poser de sérieuses questions sur le quotidien de ces adolescents et adultes. Il y avait trop d’informations d’un coup, même pour elle qui avait l’habitude d’emmagasiner beaucoup de choses en très peu de temps. Piquant dans son assiette, elle mit un morceau de viande en bouche, le mastiquant longuement avant de l’avaler et de boire un peu d’eau.

Elève – Pourquoi portez-vous les armes alors que vous pourriez mener une vie tranquille ? ne put-il s’empêcher de lui demander. C’est quoi qui vous pousse, vous ? C’est aussi une dictature en devenir, chez vous ?

Riza – Nous avons dépassé le stade du « devenir » depuis longtemps, répondit-elle avec un sourire triste. Le pays est une dictature militaire, clairement, mais la France… Vous dépassez de loin tout ce que nous avons l’habitude de voir chez nous, ce qui explique notre comportement. L’ambiance que l’on ressent ici est oppressante, concevoir que vous êtes vraiment tous détendus est difficile.

Voilà, c’était dit. Amestris était un pays où passer ses vacances, à côté de la France. Elle échangea un regard avec le colonel pour avoir son avis, savoir s’il partageait ce qu’elle pensait pour l’instant ou si elle avait dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Seulement, il était difficile de nier l’évidence… Ce garçon avait bien vu qu’ils étaient tendus, autant dire la vérité d’emblée pour espérer en découvrir un peu plus sur ce pays, prendre la température. Si lui était aussi observateur et, malgré tout, aussi détaché, peut-être parviendraient-ils à avoir quelques explications du point de vue d’un élève. Parce que les belles paroles des militaires étaient belles, justement, mais n’étaient que des paroles, de la poudre aux yeux. Riza voulait comprendre, elle en avait besoin, vraiment. Buvant encore un peu d’eau pour essayer de se reprendre vraiment, la nausée la reprenant très légèrement par « vague », elle reposa ensuite son verre avant de reprendre ses couverts et de regarder le jeune adolescent.

Riza – C’est précisément parce que notre pays est une dictature que nous sommes dans cet uniforme. Mener une vie tranquille est difficile lorsque l’on est engagés dans un combat qui nous tient à cœur, qui nous pousse depuis de nombreuses années… Certaines injustices nous incitent à agir, et il n’y a pas énormément de moyens pour y parvenir. Lorsque tu as confiance en quelqu’un et que tu crois suffisamment en ses capacités pour changer les choses, tu peux faire des sacrifices comme celui de mener une vie tranquille.

Riza posa les yeux sur l’élève pour voir s’il comprenait ce qu’elle voulait dire, sachant pertinemment que ce principe était difficile à intégrer pour certaines personnes. Elle avait essuyé bien des insultes et remarques en l’espace de dix ans, et bien plus encore depuis qu’elle avait annoncé sa volonté de s’engager dans l’armée. Seulement, ce garçon, comme tous les adolescents de cette école probablement, était en mesure de comprendre ce qu’elle voulait lui expliquer. Il connaissait une situation bien pire que la leur à Amestris, même si elle les dépassait actuellement et qu’ils n’en saisissaient pas encore toute l’ampleur. N’ayant passé que quelques heures ici, tout comprendre et tout assimiler en très peu de temps était plus ardu que prévu. Riza lui demanda s’il voulait un peu d’eau, constatant que son verre était vide, pour se montrer gentille comme il ne devait pas avoir l’habitude de tels comportements de la part des militaires d’après ce qu’elle avait pu comprendre.

Riza – Je suppose que tu comprends, au moins un peu, ce qui me pousse personnellement à agir, ajouta-t-elle. Tu sembles vivre un quotidien aussi difficile, voire plus que le nôtre, et donc avec des injustices bien plus nombreuses… Je t’avoue que tout cela nous dépasse, nous n’avons eu que le point de vue des militaires et nous espérions en apprendre plus mais pas seulement d’un côté. Est-ce que tu accepterais de… nous expliquer un peu ce qui se passe ici ? Au moins de votre côté, à vous, les élèves ? Comment cela se fait-il qu’il y ait des militaires partout, que cela ne choque personne, que vous soyez blasés à ce point ? Je ne connais personne qui ne sursaute pas à une explosion toute proche…
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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyMer 1 Mar 2017 - 11:54

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Genji Nakajima, 16 ans, don du vent

– Nous avons dépassé le stade du « devenir » depuis longtemps, répondit-elle avec un sourire triste. Le pays est une dictature militaire, clairement, mais la France… Vous dépassez de loin tout ce que nous avons l’habitude de voir chez nous, ce qui explique notre comportement. L’ambiance que l’on ressent ici est oppressante, concevoir que vous êtes vraiment tous détendus est difficile.

S’ils étaient déjà en dictature chez eux, comment ils arrivaient à se sentir oppressés ici ? Ils devraient être habitués, au contraire ! Personne ici n’était vraiment « détendu », on ne pouvait pas affirmer ça et ce serait ridicule. En revanche, ils étaient « habitués ». Ce mot-là convenait beaucoup mieux, ils étaient habitués, tous, habitués d’entendre des histoires de disparitions louches et de morts inexpliquées, habituées aux manifestations qui éclataient un peu partout, habitués de voir que l’école devait à présent être surveillée pour éviter que des personnes ne viennent jusqu’ici s’en prendre à eux, habitués d’entendre des coups de feu, des bruits étranges, des explosions, des coups de tonnerre alors qu’il n’y avait pas un seul nuage à des kilomètres à la ronde. Genji n’était pas dans ce pays depuis longtemps, enfin, on s’y faisait vite… Ces deux-là devaient être là depuis encore moins de temps que lui, étant donné leur état, ou bien y étaient venus sans avoir reçu aucune information au préalable sur l’état réel du pays. Bizarre de ne pas voir des soldats blasés, d’ailleurs. Et bizarres qu’ils ne gardent pas non plus leur sang-froid, même si l’ambiance était un petit peu oppressante.

– C’est précisément parce que notre pays est une dictature que nous sommes dans cet uniforme. Mener une vie tranquille est difficile lorsque l’on est engagés dans un combat qui nous tient à cœur, qui nous pousse depuis de nombreuses années… Certaines injustices nous incitent à agir, et il n’y a pas énormément de moyens pour y parvenir. Lorsque tu as confiance en quelqu’un et que tu crois suffisamment en ses capacités pour changer les choses, tu peux faire des sacrifices comme celui de mener une vie tranquille.

Ça… Là, Genji comprenait mieux, oui, il en connaissait beaucoup, des personnes comme ça, à commencer par son oncle. Puis la sœur de Solène. Même le maréchal, en un sens, était comme ça. Et aussi certains professeurs, quelques élèves de tous les âges, et encore d’autres, dans la population et dans les autres pays. Cet homme qui avait ouvert une école comme la leur en Autriche, aussi, ses collègues, ceux qui l’avaient soutenu dans le projet. Il hocha donc la tête avec lenteur pour signifier qu’il comprenait, oui, même si au fond, il se demandait toujours quel était le « truc », s’il y en avait un, qui vous poussait justement à suivre telle ou telle personne, de lui vouer une confiance si forte que vous en deveniez prêt à la suivre n’importe où, même si toute votre vie s’en retrouvait complètement bouleversée. La militaire lui proposa tout à coup de lui servir de l’eau et il eut un léger temps d’arrêt avant de la remercier. Elle arrivait à se détendre, alors ? Ce n’est pas comme s’ils risquaient grand-chose ici, après tout. Et puis, la directrice était là… Le lycéen lança un très bref regard vers elle, un micro-instant, avant de le reporter sur les deux soldats. Peut-être que c’était elle, finalement, « le truc » qui incitait les autres à la suivre.

– Je suppose que tu comprends, au moins un peu, ce qui me pousse personnellement à agir, ajouta-t-elle. Tu sembles vivre un quotidien aussi difficile, voire plus que le nôtre, et donc avec des injustices bien plus nombreuses… Je t’avoue que tout cela nous dépasse, nous n’avons eu que le point de vue des militaires et nous espérions en apprendre plus mais pas seulement d’un côté. Est-ce que tu accepterais de… nous expliquer un peu ce qui se passe ici ? Au moins de votre côté, à vous, les élèves ? Comment cela se fait-il qu’il y ait des militaires partout, que cela ne choque personne, que vous soyez blasés à ce point ? Je ne connais personne qui ne sursaute pas à une explosion toute proche…

– Il y a le colonel Gavin qui ne réagit plus à rien, sourit-il faiblement. Tout le monde connaît l’histoire, il n’a eu aucune réaction quand on lui a tiré dessus une balle qui lui a frôlé la tempe. Pour le reste, bah… C’est un peu compliqué.

Il fit une légère grimace ne cherchant ses mots, n’ayant pour le moment aucune idée de la façon d’expliquer simplement et rapidement ce qui se passait dans ce pays. Un air perplexe le prit un instant pendant qu’il réfléchissait, jouant un peu avec sa fourchette. On lui avait tout expliqué ne long, en large, et en travers, oui, mais…

– En fait, commença-t-il avec lenteur, ce pays est très divisé entre les gens « normaux » et les élémentaires, comme nous, dans cette école. Le gouvernement se renforce, il y a des rumeurs de guerre civile, l’armée est un peu sur les dents. Ils nous protègent ici, enfin, ils sont venus à la base pour surveiller l’endroit, puis lorsque la situation a de plus en plus dégénéré, ils sont plus devenus des gardiens de l’école qu’autre chose. L’armée fait des expériences louches avec les éléments mais on ne sait pas grand-chose de ça. En gros, il y a deux camps. Le gouvernement qui veut revenir à des temps plus calmes avec des valeurs ordinaires et religieuses, sans dons ni rien qui ne soit contre-nature, puis le camp de ceux qui acceptent ces pouvoirs et veulent vivre avec en toute liberté. C’est elle qui « dirige » tout. Enfin, elle n’arrive pas à en prendre conscience mais c’est bien elle que les gens suivent.

Il désigna discrètement la directrice du doigt et d’un petit signe de tête, assise au milieu des autres professeurs, juste à côté de son oncle, d’ailleurs puis ajouta dans un murmure que cette femme était proprement terrifiante. Elle rassurait mais terrifiait en même temps, ce qu’il n’aurait jamais cru possible.

– C’est comme vous avez dit, elle incite les autres à la suivre et à tout sacrifier pour les idées qu’elle défend. Et le pire, c’est qu’elle n’arrive même pas à admettre ça, il a fallu des semaines avant qu’elle ne comprenne pourquoi la moitié de l’armée la suivait les yeux fermés. Enfin, bon, c’est difficile de résumer tout ça. Le pays sort d’une grande guerre, y a des crises partout, tout le monde est divisé, l’armée fait autant de mal que de bien et nous, on se retrouve au milieu à espérer qu’on ne se réveillera pas un matin en apprenant que le pays est plongé dans une guerre civile. On est habitués, c’est tout, pas blasés. Bon, certains sont très blasés mais pas tout le monde. Vous arrivez vraiment à trouver ce pays oppressant alors que vous êtes déjà en dictature ?

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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyJeu 27 Avr 2017 - 7:31

Si le lieutenant tenait vraiment à expliquer ce qui pouvait bien les rendre nerveux ici, bon courage, ils en avaient trop vu d’un seul coup. Roy n’ajouta rien, lorsqu’elle commença, se contentant d’écouter et de manger un peu, l’appétit coupé. C n’était pas tant l’ambiance que… Il ne savait pas définir ça. Chez eux ici, des expériences horribles, il en avait vu. A Ishbal, à central quelques fois… La différence tenait à ce qu’ils s’agissaient d’expériences plus restreintes, moins longues, sur l’alchimie et des prisonniers de guerre ou des criminels, toujours sur les mêmes sujets. Ici, c’était des expériences à grande échelle, longues et diverses, sur des membres de l’armée et des citoyens ordinaires. Ce « détail » changeait tout. Pour le reste, Roy pouvait admettre que ce soit la guerre, que le pays soit sous pression, qu’il faille employer les grands moyens, très bien, en revanche, qu’on se serve de sa propre population et de ceux censés les protéger, il ne parvenait pas à l’avaler. Pire encore, que des gamins de cet âge en arrivent à devenir si habitués à la présence militaire, dans une école, ça ne devrait pas non plus exister.

Lieutenant – C’est précisément parce que notre pays est une dictature que nous sommes dans cet uniforme. Mener une vie tranquille est difficile lorsque l’on est engagés dans un combat qui nous tient à cœur, qui nous pousse depuis de nombreuses années… Certaines injustices nous incitent à agir, et il n’y a pas énormément de moyens pour y parvenir. Lorsque tu as confiance en quelqu’un et que tu crois suffisamment en ses capacités pour changer les choses, tu peux faire des sacrifices comme celui de mener une vie tranquille.

Et étrangement, le petit semblait comprendre, en effet, détail de plus qui confirma à Roy que ce pays était définitivement sur les dents et les nerfs. Qui peut comprendre ce genre de raisonnement, mis à part une personne ayant déjà dû y penser très sérieusement, pour protéger ses proches et sa propre vie ? Lançant un long regard autour d’eux, il observa les enfants manger et discuter entre eux, la majorité avec un air innocent et joyeux, comme si rien ne se passait, comme si rien ne troublait leur quotidien. Leur présence, à Riza et lui, passait complètement inaperçue, même s’ils avaient un uniforme différent, aucun enfant ici n’était plus perturbé que cela de voir deux soldats dans un réfectoire scolaire, ce qui perturbait beaucoup Roy lui-même. Du côté des enseignants, ils mangeaient sans y faire plus attention, même si beaucoup surveillaient les élèves du regard, discrètement. L’homme « récupéré » à Amestris, l’oncle du petit du coup, était assis avec eux, à côté de la générale, plongé dans une grande discussion avec ses collègues. Comment pouvait-on être à la fois générale d’armée et directrice d’école ? Et ne pas étouffer sous la masse de travail ? Voilà bien un coup à vous laisser à moitié mort de fatigue après une seule semaine.

Lieutenant – Je suppose que tu comprends, au moins un peu, ce qui me pousse personnellement à agir, ajouta-t-elle. Tu sembles vivre un quotidien aussi difficile, voire plus que le nôtre, et donc avec des injustices bien plus nombreuses… Je t’avoue que tout cela nous dépasse, nous n’avons eu que le point de vue des militaires et nous espérions en apprendre plus mais pas seulement d’un côté. Est-ce que tu accepterais de… nous expliquer un peu ce qui se passe ici ? Au moins de votre côté, à vous, les élèves ? Comment cela se fait-il qu’il y ait des militaires partout, que cela ne choque personne, que vous soyez blasés à ce point ? Je ne connais personne qui ne sursaute pas à une explosion toute proche…

Lycéen – Il y a le colonel Gavin qui ne réagit plus à rien, sourit-il faiblement. Tout le monde connaît l’histoire, il n’a eu aucune réaction quand on lui a tiré dessus une balle qui lui a frôlé la tempe. Pour le reste, bah… C’est un peu compliqué.

Le colonel aurait pu en être choqué, mais bizarrement, ça ne l’étonna même pas. Il parvint même à en sourire avec l’air de celui qui s’attendait à entendre une histoire pareille, tout en échangeant un regard avec sa subordonnée. Cette fois-ci, il imaginait parfaitement la scène, leur cher « collègue », aussi blasé qu’ils l’avaient vu sur un brancard d’hôpital que toute à l’heure avec l’infirmier en parlant très tranquillement de guerre et d’agressions. S’il y en avait un pour ne pas réagir si on lui tirait dessus, c’était lui, en effet, pas de doute. Enfin. Déliassant ce qu’il avait dans son assiette pour le moment, il se contenta de manger un peu de pain et boire de l’eau, ne pouvant s’empêcher d’éprouver une certaine appréhension en voyant le petit chercher ses mots, l’air mal à l’aise. Ils en savaient un peu, oui, mais pas encore assez pour se faire une idée un peu plus précise de ce qui était arrivé dans ce pays. Au moins, ils savaient qu’il y avait eu une guerre, du même genre que celle à Ishbal, en sans doute plus meurtrière encore. Contre qui, avec combien de pays impliqués et pourquoi, ils l’ignoraient encore.

Lycéen – En fait, commença-t-il avec lenteur, ce pays est très divisé entre les gens « normaux » et les élémentaires, comme nous, dans cette école. Le gouvernement se renforce, il y a des rumeurs de guerre civile, l’armée est un peu sur les dents. Ils nous protègent ici, enfin, ils sont venus à la base pour surveiller l’endroit, puis lorsque la situation a de plus en plus dégénéré, ils sont plus devenus des gardiens de l’école qu’autre chose. L’armée fait des expériences louches avec les éléments mais on ne sait pas grand-chose de ça. En gros, il y a deux camps. Le gouvernement qui veut revenir à des temps plus calmes avec des valeurs ordinaires et religieuses, sans dons ni rien qui ne soit contre-nature, puis le camp de ceux qui acceptent ces pouvoirs et veulent vivre avec en toute liberté. C’est elle qui « dirige » tout. Enfin, elle n’arrive pas à en prendre conscience mais c’est bien elle que les gens suivent.

« Elle ». Même pas besoin de suivre le geste pour savoir qui il mentionnait. Le lycéen fit un petit signe de tête pour la leur indiquer, ajoutant dans un murmure qu’elle était terrifiante. Oui, ils le croyaient sans problème… Elle avait aussi fichu la trouille à pas mal des leurs, dans leur QG à l’Est. Néanmoins, Roy avait trouvé plutôt drôle de voir certains de leurs gars bornés et fiers lui obéir au doigt et à l’œil alors qu’ils ne la connaissaient même pas. Effrayés par sn élément, sans doute, personne n’avait eu envie de finir grillé sur place. Lui-même savait qu’il en effrayait certains à cause de l’alchimie, l’effet était le même avec celui ou celle qui possédait un de ces fameux éléments.

Lycéen – C’est comme vous avez dit, elle incite les autres à la suivre et à tout sacrifier pour les idées qu’elle défend. Et le pire, c’est qu’elle n’arrive même pas à admettre ça, il a fallu des semaines avant qu’elle ne comprenne pourquoi la moitié de l’armée la suivait les yeux fermés. Enfin, bon, c’est difficile de résumer tout ça. Le pays sort d’une grande guerre, y a des crises partout, tout le monde est divisé, l’armée fait autant de mal que de bien et nous, on se retrouve au milieu à espérer qu’on ne se réveillera pas un matin en apprenant que le pays est plongé dans une guerre civile. On est habitués, c’est tout, pas blasés. Bon, certains sont très blasés mais pas tout le monde. Vous arrivez vraiment à trouver ce pays oppressant alors que vous êtes déjà en dictature ?

Roy – Nous sommes habitués à ce qu’on voit chez nous, répondit-il finalement en reportant le regard sur lui. Et cette dictature est vieille, mise en place depuis la création même du pays, tu comprendras donc que c’est très différent que d’en voir une se mettre en place.

Il s’interrompit en revoyant l’homme de toute à l’heure, l’infirmier, arriver à son tour et aller s’asseoir à la grande table avec les autres professeurs, le suivant pensivement du regard. Celui-là aussi avait touché juste, tiens, toute à l’heure… Droit dans le mille et sans une once d’hésitation, prouvant ainsi en deux phrases qu’il y avait eu une grande guerre, qu’il en connaissait les tenants et aboutissants et qu’il savait quelles horreurs y avaient été commises. A se demander s’il n’y avait pas participé lui-même… Après tout, en cas de besoin, les hommes de la population civile étaient eux aussi mis à contribution. Enfin bref, il y avait encore pas mal de choses que Roy ne comprenait pas et qui le mettaient mal à l’aise. Pour commencer, quel avait été l’élément déclencheur, comment ce pays en était arrivé à une telle situation ? Il posa la question au petit, d’un ton assez perplexe, ajoutant qu’il devait bien y avoir eu quelque chose, un événement, ou un accident, qui aurait déclenché toute cette peur et cette haine. Aucune situation de ce genre ne peut partir de rien, après tout. Mais le gamin haussa les épaules avec lenteur, tout à coup plus troublé.

Lycéen – Je ne sais pas trop, murmura-t-il. De ce que j’ai entendu, au début, il y avait juste les critiques car la directrice ne pouvait pas diriger cette école alors qu’elle est une femme, et enceinte en plus. Puis la peur a dérivé sur l’école, jugée dangereuse, puis les éléments. Puis c’est parti en vrille. Des personnes ont commencé à disparaître… Une fois, la directrice a été agressée, poignardée, alors qu’elle était toujours enceinte, je ne sais pas trop comment elle s’en est tirée vivante. Puis des élèves sont morts… Il y avait eu aussi une fillette, très… Très… Une enfant de dix ans, qui avait autant de pouvoir que plusieurs adultes. Elle est morte, elle aussi.

Le jeune garçon avait pâli si fort, à mesure de son court récit, que Roy se demanda s’il n’allait pas s’évanouir ici même. Dans le doute, il repoussa son verre d’eau vers lui en lui disant de boire et se détendre un petit peu. C’était assez confus, néanmoins, on pouvait avoir un aperçu de comment la situation s’était lentement dégradée, jusqu’à en arriver à ce qu’ils voyaient aujourd’hui. Le lycéen ne dit ensuite plus rien pendant un bon moment, se contentant de terminer ce qu’il avait dans son assiette, regardant parfois son livre, peu concentré. Plus al peine de l’interroger, ça ne servait pas à grand-chose de lui faire remémorer ça. Un peu plus tard, alors qu’il allait déposer le plateau plus loin, la première clocha sonna et les élèves encore restants dans le réfectoire se mirent en mouvement, prenant leurs sacs et sortant en bavardant. Ils sortirent eux aussi, Roy sursautant tout à coup lorsqu’une voix sortie de nulle part juste derrière leur dos, au pas du hall d’entrée. En se retournant, il vit une jeune femme toute menue et blême comme un fantôme, avec un regard vide, les bras chargée de livres. Il ne l’avait même pas entendue arriver, alors qu’il était pourtant attentif à ça. Il ne l’avait pas entendu alors qu’elle portait des talons. Comment c’était possible, ça ?! Elle lança tout à coup, d’une voix aussi froide que douce, de s’écarter, s’il vous plaît. Oh, heu, oui. Se poussant, avec le lieutenant, il vérifia que plus personne n’était dans le coin, avant de se frotter un peu le front.

Roy – Il y a des gens bizarres, ici. Bon, notre guide ne devrait pas tarder à revenir. Avez-vous une idée de comment on pourrait comprendre un peu mieux ce qui se passe ici ? Je trouve ça encore assez confus, pour ma part, même si je vois en gros ce qui est arrivé.
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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptySam 8 Juil 2017 - 19:28

Elève – Il y a le colonel Gavin qui ne réagit plus à rien, sourit-il faiblement. Tout le monde connaît l’histoire, il n’a eu aucune réaction quand on lui a tiré dessus une balle qui lui a frôlé la tempe. Pour le reste, bah… C’est un peu compliqué.

Si son supérieur n’avait pas l’air plus choqué que cela, Riza, elle, l’était totalement. Il s’était fait tirer dessus et n’avait même pas réagi ! Pardon mais, même elle qui avait un sang-froid incroyable grâce à son métier de sniper, elle n’aurait pas pu rester de marbre face à une telle menace. Elle lança un regard au Colonel qui écoutait tranquillement la réponse du lycéen sans plus s’occuper de son assiette, ne mangeant qu’un peu de pain. Mais il souriait. Il avait souri, elle l’avait nettement perçu ! Comme si cette histoire était prévisible alors qu’elle faisait froid dans le dos. Imaginer le colonel Gavin avec une arme pointée sur lui, arme qui tire, sans que lui n’esquisse le moindre mouvement de frayeur… Enfin, c’était l’enfant qui le leur disait, mais Riza n’avait même pas envie de remettre sa parole en question. Pourquoi leur mentirait-il ? Les élèves de cette école n’avaient même pas l’air troublé par leur présence, comme s’il était tout à fait normal de manger avec des militaires. Même les professeurs, plus loin, n’avaient pas relevé le regard lorsqu’ils étaient entrés pour s’asseoir à côté de ce lycéen. C’était à en devenir fou… D’autant plus que ledit lycéen cherchait ses mots, semblait mal à l’aise. Et, non, personne ne réagissait. Dans quelle dimension étaient-ils tombés… ?

Elève – En fait, commença-t-il avec lenteur, ce pays est très divisé entre les gens « normaux » et les élémentaires, comme nous, dans cette école. Le gouvernement se renforce, il y a des rumeurs de guerre civile, l’armée est un peu sur les dents. Ils nous protègent ici, enfin, ils sont venus à la base pour surveiller l’endroit, puis lorsque la situation a de plus en plus dégénéré, ils sont plus devenus des gardiens de l’école qu’autre chose. L’armée fait des expériences louches avec les éléments mais on ne sait pas grand-chose de ça. En gros, il y a deux camps. Le gouvernement qui veut revenir à des temps plus calmes avec des valeurs ordinaires et religieuses, sans dons ni rien qui ne soit contre-nature, puis le camp de ceux qui acceptent ces pouvoirs et veulent vivre avec en toute liberté. C’est elle qui « dirige » tout. Enfin, elle n’arrive pas à en prendre conscience mais c’est bien elle que les gens suivent.

Riza tourna discrètement la tête, assez doucement, pour jeter un œil à la direction que pointait l’adolescent. Une femme blonde, assise à côté de l’homme qu’ils avaient récupéré chez eux et qui s’avérait être l’oncle du lycéen. Naturellement… Pourquoi se poser la question ? Au même moment, il murmura que la directrice était terrifiante, ce qu’elle-même ne pouvait franchement nier. Elle n’en avait pas peur, la comprenant au fond, mais la puissance que dégageait cette femme pouvait en effrayer plus d’un sans aucun problème, sans oublier sa détermination. De son propre point de vue, la sniper ne trouvait pas ce comportement étrange ni son affiliation récente à l’armée si étonnante que cela car tout était déterminé par son comportement, son caractère, sa volonté de défendre les personnes qu’elle aimait et tout ce qu’elle avait bâti durant toutes ces années.

Alors, oui, la directrice pouvait faire peur, terroriser même, mais Riza comprenait sans aucun problème ce comportement et ces agissements. Dans un pays en passe de devenir une dictature, en tant que femme, comment se faire entendre autrement ? Malheureusement, tout ce qui faisaient d’elles des femmes devait être oublié pour devenir plus distantes et froides, seul moyen de se faire respecter et écouter. Ajoutons à cela l’élément puissant qu’elle maniait à la perfection, à n’en pas douter, tous les points essentiels étaient réunis pour qu’elle se fasse entendre. Riza tourna la tête vers l’adolescent, jetant un regard à son supérieur qui semblait partager l’idée selon laquelle elle était effrayante. Enfin ! Lui, plus que n’importe qui d’autre, devait être vacciné et préparé à ne pas être refroidi par ce genre de personnalité. Il ressemblait très fortement aux élémentaires, avec l’Alchimie de Flamme, et côtoyait Riza tous les jours comme elle était son assistante. Or, elle avait le même tempérament, dans des proportions moindres évidemment, que la directrice et générale. Et il n’avait pas peur d’elle. Alors pourquoi être effrayé par cette femme ?

Elève – C’est comme vous avez dit, elle incite les autres à la suivre et à tout sacrifier pour les idées qu’elle défend. Et le pire, c’est qu’elle n’arrive même pas à admettre ça, il a fallu des semaines avant qu’elle ne comprenne pourquoi la moitié de l’armée la suivait les yeux fermés. Enfin, bon, c’est difficile de résumer tout ça. Le pays sort d’une grande guerre, y a des crises partout, tout le monde est divisé, l’armée fait autant de mal que de bien et nous, on se retrouve au milieu à espérer qu’on ne se réveillera pas un matin en apprenant que le pays est plongé dans une guerre civile. On est habitués, c’est tout, pas blasés. Bon, certains sont très blasés mais pas tout le monde. Vous arrivez vraiment à trouver ce pays oppressant alors que vous êtes déjà en dictature ?

Colonel – Nous sommes habitués à ce qu’on voit chez nous, répondit-il finalement en reportant le regard sur lui. Et cette dictature est vieille, mise en place depuis la création même du pays, tu comprendras donc que c’est très différent que d’en voir une se mettre en place.

Le Colonel s’interrompit alors, l’incitant à tourner la tête pour comprendre cette interruption soudaine. L’homme de tout à l’heure, celui qui les avait mis à la porte de l’infirmerie et qui avait tranquillement discuté avec le colonel Gavin, venait d’entrer dans le réfectoire. Il alla rejoindre les autres professeurs pour manger, lui aussi, mais ne faisait rien de spécial qui justifiait cette réaction chez eux. En suivant le regard de son supérieur, cependant, Riza comprit qu’il repensait à la conversation qu’ils avaient eue avec l’infirmier, la manière avec laquelle il avait touché le point sensible avant même de leur parler. Juste en les voyant. Sa réaction, tout comme celle du lycéen, prouvait qu’ils vivaient une guerre, qu’ils étaient au cœur de ce qui risquait de déclencher une guerre civile. C’était presque certain, eux-mêmes l’avait vécue chez eux et commençaient à en reconnaître les signes. Or, ici, il y avait tous les éléments ou presque. La haine envers une partie du peuple, la présence de l’armée et la confusion de certains de ses soldats qui ne savaient plus quoi faire, la peur des civils d’être chassés ou de se réveiller au beau milieu de coups de feu…

Comment dire à ce petit que si, malheureusement, ses craintes risquaient de se produire, et dans très peu de temps si les choses continuaient à ce rythme ? Cela faisait quoi, un an, deux ans que tout avait débuté ? Depuis quand étaient-ils sortis de la Grande Guerre dont leur avaient parlé les militaires, chez eux ? Combien de personnes avaient perdu un être proche, combien de pays cette guerre avait-elle concerné ? Combien de temps avait-elle duré, comment s’était-elle terminée ? Aux dépens de qui, exactement ? Riza avait l’horrible impression que, plus ils parlaient avec des Français, plus ils avaient de zones d’ombre à éclaircir. Mais le Colonel reprit la parole, après un court moment, demandant au lycéen quel avait été l’élément déclencheur de cette situation, ce qui avait déclenché la peur et la haine. Car, si eux étaient en pleine dictature et avançaient parce qu’obligés d’écouter l’autorité, la France était encore une démocratie officiellement, ce qui changeait pas mal de choses. Ils avaient réussi, elle ne savait comment, à diriger la peur vers les élémentaires, la haine même, pour se rapprocher de plus en plus d’une dictature et frôler la guerre civile. Elle reporta le regard sur l’adolescent qui avait haussé les épaules, plus troublé d’un coup, écartant un peu son assiette car incapable de la terminer, et prit plutôt son verre d’eau en attendant la réponse.

Elève – Je ne sais pas trop, murmura-t-il. De ce que j’ai entendu, au début, il y avait juste les critiques car la directrice ne pouvait pas diriger cette école alors qu’elle est une femme, et enceinte en plus. Puis la peur a dérivé sur l’école, jugée dangereuse, puis les éléments. Puis c’est parti en vrille. Des personnes ont commencé à disparaître… Une fois, la directrice a été agressée, poignardée, alors qu’elle était toujours enceinte, je ne sais pas trop comment elle s’en est tirée vivante. Puis des élèves sont morts… Il y avait eu aussi une fillette, très… Très… Une enfant de dix ans, qui avait autant de pouvoir que plusieurs adultes. Elle est morte, elle aussi.

Plus il parlait, plus il devenait pâle, ce qui laissait penser qu’il allait finir évanoui s’il continuait à expliquer quoi que ce soit. Son supérieur la devança en poussant un verre d’eau vers l’adolescent, de plus en plus pâle et fermé, lui recommandant de boire et de se détendre un peu. Bonne idée. Riza lui lança un regard, inquiète d’un coup, le couvant pour s’assurer qu’il n’allait pas tomber là, devant eux. Surtout que son oncle était toujours dans la salle et, même si les élèves et les professeurs étaient tolérants et habitués aux militaires, elle doutait très sérieusement d’une absence de réaction si l’un d’entre eux s’évanouissait comme cela. Il se tut, ensuite, sans plus rien dire, concentré sur son assiette et regardant parfois son livre sans vraiment le lire. Désolée. Ils n’auraient pas dû questionner un élève, il y avait une limite à leurs habitudes et certains sujets restaient sensibles malgré leur côté détaché de certains événements. Silencieuse, Riza échangea un regard avec le Colonel avant de continuer son verre et de ranger ses couverts dans son assiette, correctement. Appétit définitivement coupé.

La cloche sonna alors, peu de temps après ce silence lourd entre eux, tandis qu’ils s’étaient levés pour rapporter leurs plateaux au bout de la grande salle servant de réfectoire, suivant le mouvement des professeurs qui venaient de faire de même avant de regagner les couloirs. Un brouhaha s’empara de la salle alors que les derniers élèves récupéraient leur sac à dos, rapportaient les derniers plateaux et se pressaient par petits groupes de deux ou trois, se dirigeant vers l’extérieur du réfectoire. Ils laissèrent passer le flux d’élèves pour ne pas être bousculés par le mouvement assez désordonné comparé à ce que Riza avait l’habitude de voir à l’Académie. Elle avait été habituée à ce mouvement de foule mais plus maintenant, plus avec la rigueur de l’armée, d’Amestris, et de ce qu’elle avait vécu durant des années. Heureusement, la salle n’était pas remplie… Les élèves plus prévoyants ou ayant cours plus loin avaient sans doute pris de l’avance pour ne pas se dépêcher une fois la fin du temps de midi annoncé.

Dès qu’ils le purent, le Colonel et elle sortirent du réfectoire, poussant les grandes portes en bois, et s’arrêtèrent devant le hall d’entrée pour respirer un peu. Jusqu’à ce qu’une voix les fasse sursauter tous deux, dans leur dos, et les pousse à se retourner. Derrière eux, enfin devant maintenant, se trouvait une jeune femme, peut-être un peu plus âgée que Riza, à la peau très pâle et aux yeux assez vides, de la même taille qu’elle-même et chargée de livres qui ne laissaient voir que sa tête. Avec ça, elle semblait incroyablement fragile, un souffle de vent la ferait chuter sans aucun problème selon la militaire même si elle se trompait sûrement. L’inconnue leur demanda poliment s’ils pouvaient s’écarter d’une voix douce et froide, la faisant frissonner en lui donnant l’impression qu’elle venait d’outre-tombe. Heu… Pardon, oui. Riza se poussa sur le côté avec le Colonel, laissant passer cette jeune femme, la suivant du regard un moment tandis qu’elle prenait les escaliers avec ses livres. Elle n’avait pas besoin d’aide, sûre ? Non, parce que ça devait être lourd et elle semblait tellement fragile et légère que…

Colonel – Il y a des gens bizarres, ici. Bon, notre guide ne devrait pas tarder à revenir. Avez-vous une idée de comment on pourrait comprendre un peu mieux ce qui se passe ici ? Je trouve ça encore assez confus, pour ma part, même si je vois en gros ce qui est arrivé.

Riza – Très sincèrement, j’éprouve des difficultés à tisser des liens entre tous les éléments que nous avons à notre disposition, dit-elle après un court moment, tournant la tête vers lui. Enfin… Non, j’imagine très bien ce qui s’est passé mais c’est difficile à croire et à concevoir. Nous ne pouvons parler à des élèves, ils sont bien trop sensibles et ancrés dans la situation que pour nous informer sur les événements sans être touchés comme cet adolescent.

Riza reporta son regard sur le hall qui venait de s’ouvrir pour laisser passer un militaire, pensive. Donc, récapitulons. C’était à partir du fait que la directrice soit enceinte et une femme, au Pensionnat, que tout avait dégénéré, elle avait été la cible de toutes les critiques du village sans doute puis cela s’était généralisé à l’ensemble du pays, petit à petit. A partir de là, le Gouvernement avait dû introduire les militaires dans l’école pour surveiller les élèves et… elle s’était retrouvée embrigadée à son tour. Le Gouvernement, d’après le lycéen à qui ils venaient de parler, ne devait pas voir cela d’un très bon œil. Mais pourquoi ces expériences ? Comment la population entière en était-elle arrivée à détester d’autres personnes, des élèves, qui n’avaient rien fait ? Elle comprenait qu’il y avait deux camps, cela, oui. Mais comment s’étaient-ils formés ? Pourquoi ? Quel était le but, au final, de toutes ces disparitions et expérimentations ? Et les enfants morts ?

A cette seule pensée, Riza réprima un frisson, ayant une horrible impression de déjà-vu qui ne s’en irait jamais. Il y avait trop d’éléments éparses, trop d’inconnues, trop d’informations dont ils ne disposaient pas pour comprendre le problème de ce pays sans faire de raccourcis maladroits. Ce qu’elle dit au Colonel tout en réfléchissant à qui ils pouvaient parler pour obtenir des réponses. Les professeurs, mieux valait éviter, à moins de parler à la directrice mais elle avait déjà l’air fort occupée. Quant à l’oncle du lycéen, il ne les portait pas dans son cœur, mieux valait donc éviter également. Et les autres professeurs… S’ils voyaient des militaires à toute heure de la journée, habitués à les craindre même s’ils les aidaient à présent, Riza doutait qu’ils acceptent de leur parler. En plus, ils avaient cours. Qui restait-il ? Les militaires… Mais ils avaient déjà eu un aperçu, tous ceux qu’ils avaient croisé étaient influencés et disaient « ce qu’il fallait dire ».

Deux militaires sortirent au même instant, sans trace de leur guide dans leur sillage, rejoignant encore le parc pour une raison qu’ils ignoraient. Peut-être pour une pause, ou pour aller dans les laboratoires, ou pour une ronde de surveillance-protection comme ils venaient de l’apprendre. Ce fut ensuite au tour du colonel Gavin de passer devant eux presque sans les voir, comme s’ils faisaient partie du décor – ou c’est, du moins, l’impression qu’elle eut –, pour aller dans le parc. Mais oui ! Riza tourna soudain la tête vers le Colonel, lui faisant un signe vers le militaire derrière lequel la porte venait de se refermer. Elle l’invita à le suivre directement, ayant peur de perdre sa trace ou de le rejoindre alors qu’il serait trop près d’autres militaires. Poussant la porte du hall d’entrée, la jeune femme sortit immédiatement, le cherchant des yeux alors qu’il marchait dans le parc sans être proche d’un quelconque autre militaire. Les autres n’étaient pas là, heureusement, elle pressa donc le pas sans courir pour éviter d’attirer l’attention sur eux.

Riza – Je suis désolée de presser le pas ainsi mais nous devons le rattraper, dit-elle à son supérieur sans s’arrêter. Comme nous l’a dit cet adolescent, le colonel Gavin est blasé et ne semble plus être touché par ce qu’il se passe ici. Lui pourra nous parler tant qu’il reste à l’écart des autres, nous pourrons lui poser nos questions et je suis sûre qu’il nous répondra.

Se rapprochant un peu plus du colonel Gavin qui venait de ralentir pour elle ne savait quelle raison, ne le voyant que de dos, la militaire l’interpella avec le plus de politesse possible pour l’inciter à ralentir, histoire d’éviter de lui courir après pendant des heures. Dès qu’ils furent à ses côtés, elle s’excusa de le déranger une nouvelle fois, ajoutant qu’ils avaient pu parler avec un élève mais qu’ils avaient toujours des questions, des zones d’ombre, et qu’ils essayaient de comprendre ce qu’il se passait dans ce pays. Elle ignorait si c’était une bonne idée ou non tant l’air du colonel Gavin faisait peur, surtout après ce qu’il avait subi aujourd’hui, mais l’air extérieur lui faisait un bien fou après le repas oppressant qu’ils venaient de connaître. Le parc, à cette heure, était calme sans les élèves, seuls quelques militaires par groupes de deux ou trois parfois étaient adossés aux murs du Pensionnat ou de l’école.

Riza – Nous savons que tout a démarré à partir d’une accusation sur la directrice mais la suite des événements est très floue. Nous avons appris pour les expériences, les disparitions, les deux camps, les tensions… Mais vous est-il possible de nous expliquer ce que nous ignorons ? Quel est le but de tout ceci ? Comment la directrice s’est-elle retrouvée générale alors qu’elle était la cible des critiques au départ ?
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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyMer 12 Juil 2017 - 12:07

Bienvenue en France 782294Avatar8Fabrice

Fabrice Gavin, 34 ans, don du Feu

Unique avantage de tout ce bordel, c’était le repos pour quelques jours, le but n’était pas non plus d’accumuler les mots dans leurs rangs. Assis au bord d’un lit, torse nu, Fabrice grimaça fortement lorsque l’infirmier appuyé une compresse contre une large plaie qui venait de se rouvrir puis désinfecta. Quelques points de suture de plus et ce sera reparti. Son dos allait ressembler à celui du monstre de Frankenstein, à ce rythme. Il tourna légèrement la tête pour voir ce que faisait Adrien, puis reporta le regard droit devant lui, mains jointes et posées sur ses genoux. Le silence était de mise, dans l’infirmerie, ils étaient dans une petite bulle, le lit entourés de larges rideaux blancs et pas encore beaucoup de bruit dans le couloir. Les cours n’allaient de toute façon pas tarder à reprendre, les couloirs résonner des pas de centaines d’élèves. Le colonel baissa la tête pendant la pose des points de suture, se contentant d’attendre sans bouger. Il avait l’habitude, désormais, ne comptant même plus le nombre de cicatrices lui parcourant le corps. Ce n’étaient que des marques, ça n’avait aucune importance. Comme la douleur, elle finissait toujours par disparaître, peu importe que cela dure longtemps ou non.

Une fois soigné, il remercia Adrien d’une voix un peu plus faible que d’ordinaire puis se leva, reprenant sa chemise d’uniforme pour l’enfiler. Au même instant, la cloche sonna, marquant le début des cours de l’après-midi, et le bruit ne tarda pas à revenir. Ah, les gosses… Qu’ils profitent de leur innocence tant qu’ils le pouvaient ! Lui-même sortit, sa este sous le bras, évitant le flot des mômes courant ou filant vite dans les couloirs, interpellés par leurs professeurs ou les surveillant, rentrant par groupes dans les salles de classe. Les couloirs étaient assez étroits, le plancher grinçait à chaque pas, quelques rayons de soleil venaient parfois traverser les fenêtres. L’école, de base, n’avait sûrement pas été construire pour accueillir autant de monde. La rumeur voulait même que cet endroit ait été bâti par une femme, travestie en homme. Si c’était vrai, ce serait drôle. Fabrice enfila sa veste puis prit les larges escaliers, quittant les étages pour arriver ensuite au rez-de-chaussée, enfin vidé de tous les élèves. Ses propres pas résonnèrent légèrement sur la pierre avant qu’il ne sorte dans le parc, respirant une bouffée d’air frais plus que bienvenue.

A cette heure, il n’y avait personne, à part une classe suivant leur prof pour se rendre aux terrains de sport, un peu plus loin, derrière le pensionnat. Cours donc, jeunesse. Fabrice ralentit un peu le pas, allant dans le sens opposé, vers le lac, la forêt, le long parc et les grilles au loin, dans le mur d’enceinte entourant tout le domaine. Son dos lui faisait un mal de chien, comme les endroits où on lui avait planté des aiguilles le matin. Inspirant à fond, il marcha quelques pas les yeux fermés et les deux mains fourrées dans les poches. Au pire, s’il s‘évanouissait un peu ici, une heure ou deux, personne ne devrait y faire attention… Il réfléchissait très sérieusement à se laisser tomber dans un coin lorsqu’une vous de femme l’interpella dans son dos. Quoi encore ? En se tournant, il vit arriver les deux gamins de toute à l’heure, les militaires étrangers. Qu’est-ce qu’ils voulaient ? La blonde s’excusa de déranger puis ajouta qu’ils avaient discuté avec un des élèves de l’école, qu’ils avaient encore des questions et cherchaient à comprendre ce qui se passait dans ce pays. On dirait vraiment qu’ils n’avaient jamais vu une guerre de leur vie, ceux-là, avec ce type de réactions.

Lieutenant – Nous savons que tout a démarré à partir d’une accusation sur la directrice mais la suite des événements est très floue. Nous avons appris pour les expériences, les disparitions, les deux camps, les tensions… Mais vous est-il possible de nous expliquer ce que nous ignorons ? Quel est le but de tout ceci ? Comment la directrice s’est-elle retrouvée générale alors qu’elle était la cible des critiques au départ ?

Fabrice – C’est le pays qui la critique, pas l’armée, marmonna-t-il. Le Gouvernement n’a pas son mot à dire sur les nominations des officiers, Bradley n’admet pas que des bureaucrates, sans expérience du terrain ni de la guerre, décident à sa place de qui doit prendre du grade ou non. Ils le voudraient, ça oui, mais ça ne marche pas comme ça. On peut déjà lui reconnaître ce point. C’est un sale type sans scrupules ni pitié, mais il est un excellent chef de guerre et reste très droit dans ses décisions. Le Gouvernement n’interfère pas dans la gestion de l’armée. Du moins, pas tant que toutes les fortes têtes ne seront pas mortes ou évincées.

Il considérait le maréchal comme une d’entre elles, sans la moindre hésitation. Et il reconnaissait aussi à ce vieux renard qu’il savait très bien comment s’entourer. Parmi tous les généraux, aucun n’était faible ou peureux. Même Karinof, cette brute arrogante, n’abandonnait pas ses hommes et montait avec eux sur le terrain, face aux tirs. Tous les hauts officiers de l’armée avaient été désignés en personne par le chef, et tous avaient cette force de caractère imposante et cette loyauté sans faille envers le pays. Fabrice l’ajouta aux deux autres, pour qu’ils comprennent bien, tout en cherchant dans la poche intérieur de sa veste un papier à cigarette et un peu de tabac. Ayant trop mal pour rester debout bien longtemps, il termina sa marche en s’asseyant sur des gros rochers, tout autour du lac, roulant sa cigarette avec soin. Pour les deux autres, ce type d’organisation ne devait pas être courant, la situation était bien différente lorsque l’armée formait le Gouvernement, plutôt que d’en être son bras armé.

Fabrice – Rien n’a démarré à cause de la directrice, soupira-t-il. Elle était simplement un prétexte pour mettre officiellement le feu aux poudres. Vous devriez savoir comment ça se passe, pourtant… Quand on en veut à un groupe en particulier, il faut s’en prendre au symbole qui le représente et y focaliser la haine. Donner une cible au reste de la population et faire de ceux qui suivent ce symbole des parias. La directrice était parfaite pour le rôle. Une femme avec un caractère très fort, qui défend les élémentaires, enceinte sans être mariée ni même en couple, qui a refusé de se laisser faire. On verra combien de mois il reste avant la guerre civile.

Une fois la cigarette prête, il alluma son briquet puis fit griller le bout, aspirant légèrement avant de recracher la fumée, puis rangea le briquet dans sa poche. Ah, la guerre civile… On pourra véritablement parler de guerre puisque les deux camps auront des moyens égaux de se défendre.

Fabrice – Même si vous cherchez à comprendre ce qui se passe, ça ne vous servira à rien. Votre pays ne risque pas de rester allié longtemps avec un pays aussi instable, politiquement et socialement.

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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyJeu 7 Sep 2017 - 14:51

Lieutenant – Très sincèrement, j’éprouve des difficultés à tisser des liens entre tous les éléments que nous avons à notre disposition, dit-elle après un court moment, tournant la tête vers lui. Enfin… Non, j’imagine très bien ce qui s’est passé mais c’est difficile à croire et à concevoir. Nous ne pouvons parler à des élèves, ils sont bien trop sensibles et ancrés dans la situation que pour nous informer sur les événements sans être touchés comme cet adolescent.

Difficile à croire, oui et non, ils en avaient vu assez pour comprendre à quel point l’humanité pouvait s’enfoncer si facilement dans l’horreur et la monstruosité. La seule différence était que ce pays ne le cachait pas autant que le leur et que plus de personnes en étaient touchées. Mais ils étaient loin de tout comprendre, fautes d’éléments, ce que le lieutenant souligna ensuite, une moue pensive aux lèvres. Un instant plus tard, quelques militaires passèrent à leur tour sans leur jeter un seul regard, quand bien même ils portaient un uniforme différent. A leur place, le premier réflexe de Roy aurait été de se demander ce qu’ils foutaient là, cela lui semblait logique, mais ici… Gavin repassa ensuite, lui aussi filant comme si le lieutenant et Roy faisaient parti intégrante de la tapisserie, sortant dans le parc à son tour. Le lieutenant s’illumina soudain et le pressa pour qu’ils le suivent, qu’ils sortent. C’était à lui, qu’elle comptait oser toutes leurs questions ? Il ne leur répondra peut-être même pas, se contentant de les renvoyer balader simplement, ce type était tellement blasé ! Si c’était vraiment lui qui n’avait même pas réagit en se faisant tirer dessus… Ne plus avoir de réactions à ce niveau prouvait à quel point vous aviez tué la plupart de vos sentiments humains.

Le colonel Gavin se retourna à moitié lorsque le lieutenant l’interpella, les deux mains dans les poches, ralentissant un peu. Vu de près, ainsi, et à pleine lumière du jour, il avait véritablement une tête à faire peur… Si pâle et les yeux creusés que Roy crut qu’il allait finir par s’évanouir pour de bon, il ne voyait des personnes dans cet état qu’allongées sur des lits d’hôpitaux, d’ordinaire. Riza commença par s’excuser de le déranger, même si leur homme n’avait l’air de ne rien faire en particulier, puis lui dit qu’ils avaient pas mal de questions, encore, que des zones d’ombres planaient encore bien trop pour qu’ils puissent comprendre ce qui se passait dans ce pays. Enfin, ils comprenaient une partie mais… Roy retint un soupir en jetant un long regard aux alentours, voyant quelques militaires passer, certains pressés, d’autres flânant, le tout dans un calme impressionnant. Le calme avant la tempête, pourrait-on dire… Il régnait souvent ce même calme dans des endroits ayant déjà trop subi ou traînant derrière eux une histoire particulièrement lourde, cela se ressentait facilement dans l’atmosphère.

Lieutenant – Nous savons que tout a démarré à partir d’une accusation sur la directrice mais la suite des événements est très floue. Nous avons appris pour les expériences, les disparitions, les deux camps, les tensions… Mais vous est-il possible de nous expliquer ce que nous ignorons ? Quel est le but de tout ceci ? Comment la directrice s’est-elle retrouvée générale alors qu’elle était la cible des critiques au départ ?

Colonel Gavin – C’est le pays qui la critique, pas l’armée, marmonna-t-il. Le Gouvernement n’a pas son mot à dire sur les nominations des officiers, Bradley n’admet pas que des bureaucrates, sans expérience du terrain ni de la guerre, décident à sa place de qui doit prendre du grade ou non. Ils le voudraient, ça oui, mais ça ne marche pas comme ça. On peut déjà lui reconnaître ce point. C’est un sale type sans scrupules ni pitié, mais il est un excellent chef de guerre et reste très droit dans ses décisions. Le Gouvernement n’interfère pas dans la gestion de l’armée. Du moins, pas tant que toutes les fortes têtes ne seront pas mortes ou évincées.

Le soldat d’Amestris ne put s’empêcher d’écarquiller légèrement les yeux, la bouche entrouverte, en répondant qu’il trouvait déjà assez choquant que le gouvernement ne puisse pas interférer dans les décisions prises en haut lieu de l’armée. Dans tout gouvernement, les hauts officiers étaient plus choisis pour leur influence et leur place dans la société, et non pas, malheureusement, pour leurs compétences ! Il échangea un regard avec sa subordonnée, en terminant sa phrase, imaginant bien à quel point, dans ce cas-là, combien les « fortes têtes » en question pouvaient agacer. Gavin fouilla dans sa poche pour en retirer un du papier à cigarette et une blague à tabac puis ajouta que tous les généraux avaient été désignés pour une compétence ou un trait de caractère en particulier, citant ainsi quelques noms. Un pour son courage, l’autre pour sa stratégie, un autre encore pour la loyauté qu’il inspirait à ses hommes et ainsi de suite. Lorsqu’on venait d’un pays où l’armée et le gouvernement ne formaient qu’un et que les plus hauts généraux de la capitale étaient plus des bureaucrates qu’autre chose, il y avait de quoi être étonné en apprenant qu’ici, le chef des chefs des armées ne jurait que par les compétences. Ils terminèrent assis sur de gros rochers, en bord d’un grand lac, s’étendant au loin. Ici également, tout était si paisible, à en rendre difficile de croire qu’ils puissent être dans un pays malmené par tous les bords.

Colonel Gavin – Rien n’a démarré à cause de la directrice, soupira-t-il. Elle était simplement un prétexte pour mettre officiellement le feu aux poudres. Vous devriez savoir comment ça se passe, pourtant… Quand on en veut à un groupe en particulier, il faut s’en prendre au symbole qui le représente et y focaliser la haine. Donner une cible au reste de la population et faire de ceux qui suivent ce symbole des parias. La directrice était parfaite pour le rôle. Une femme avec un caractère très fort, qui défend les élémentaires, enceinte sans être mariée ni même en couple, qui a refusé de se laisser faire. On verra combien de mois il reste avant la guerre civile.

Charmant… Et oui, ils savaient très bien comment cela se passait dans ce genre de situation, c’était aussi comme cela qu’avait commencé la guerre, ou plutôt le massacre, à Ishbal. C’est en repensant à ça que Roy n’eut aucune difficulté à croire leur confrère lorsqu’il évoqua le risque de guerre civile. Il s’était préparé puis allumé une cigarette, visiblement peu soucieux que fumer ne ferait qu’aggraver son état. Les militaires qui fumaient restaient rares, car ils se devaient de prendre soin de leur condition physique, de manière vitale même. Chez eux, Havoc fumait et deux ou trois autres aussi, au QG de la région Est, mais c’était tout.

Colonel Gavin – Même si vous cherchez à comprendre ce qui se passe, ça ne vous servira à rien. Votre pays ne risque pas de rester allié longtemps avec un pays aussi instable, politiquement et socialement.

Roy – Vous êtes vraiment blasé. Vous avez participé à cette Grande Guerre, dont certains ont parlé, je suppose ?

Gavin – Oui. Mais juste la dernière année, j’étais un peu trop jeune, pour être mobilisé dès le début. Les deux dernières années, la dernière surtout, ils n’ont pas eu le choix, il fallait mobiliser plus jeune, tant il y avait de morts.

Il souffla un peu la fumée de sa cigarette, les yeux fermés et s’appuyant des coudes sur ses genoux, le dos courbé. Une grimace de souffrance le traversa tout à coup, sur le visage, avant qu’il ne se reprenne et se redressa un peu, gardant les yeux fermés. Roy avait à moitié tendu la main, croyant qu’il allait tomber à la renverse, puis la rétracta, avec lenteur. Le colonel posa sa cigarette sur un coin du rocher en rouvrant les yeux, passant ensuite une main sur son bras puis contre son épaule. Il était sûr d’aller bien … ? Parce que pour le moment… Remarquant son regard, Gavin marmonna que ça allait très bien, pas de soucis en vue, une main sur le cœur. Très bien, tout à fait, très crédible ! Roy se levait pour l’aider tout de même lorsqu’une voix d’homme lança avec force « Colonel ! », le faisant à moitié sursauter. Un homme plus âgé qu’eux, avec déjà quelques cheveux blancs au tempe, une moustache encore noire, d’allure solide, sous-lieutenant d’après les insignes de son uniforme, courut vers eux et vint s’accroupir près de Gavin, passant un bras autour de ses épaules avec un air inquiet. Comme si ce simple geste avait eu raison de ses forces, leur confrère blessé laissa retomber sa tête contre l’épaule de son subordonné, les yeux à nouveau clos.

Sous-lieutenant – Vous devez vous reposer… Au moins ici, si vous ne voulez pas que…

Il ne répondit pas, ou plutôt murmura quelque chose d’intelligible. D’un commun accord, sur échange d’un regard, Roy vint aider le sous-lieutenant et à eux deux, ils firent s’allonger le soldat un peu plus loin dans l’herbe, sur la rive du lac, à l’ombre d’un grand chêne. Le soldat se présenta rapidement, John Vallard, sous-lieutenant, puis se pencha un peu vers son collègue en marmonnant qu’il aurait dû refuser et s’enfuir, tout de même, tant pis pour son équipe. Le colonel rouvrit les yeux, avec un très faible sourire.

Gavin – C’est ça, souffla-t-il. Tant pis pour vous. Arrête de raconter n’importe quoi…

Il… Oh. Roy baissa un peu la tête en pinçant les lèvres, comprenant tout à coup pourquoi il ne se révoltait pas et pourquoi il se résignait ainsi à ce qu’on pouvait lui faire subir, même s’ils n’en avaient vu qu’une petite partie. Relevant la tête, il croisa tout à coup le regard du lieutenant, avec un air qu’il eut du mal à définir.

Sous-lieutenant – En quoi c’est « n’importe quoi », peut-on savoir ? Vous avez vu votre état ?!

Gavin – Le tien serait pire si je m’étais enfui pour de bon. Je suis vraiment désolé de ne pas vouloir avoir ça sur la conscience.

Sous-lieutenant – On se serait cachés, nous aussi.

Gavin – Avec tes quatre enfants ? Bon courage. Et comment a-tu su que j’étais ici, en plus ?

Sous-lieutenant – Comme si c’était difficile à deviner, depuis le temps que je vous connais.

Un rire nerveux secoua un petit moment le colonel puis il toussa, crachant un peu de sang. Roy tressaillit puis s’approcha de nouveau, s’accroupissant à côté, sans savoir ce qu’il devait faire comme il ne maîtrisait pas l’alchimie médicale, ou simplement quelques bases qui ne seront pas suffisantes, dans une telle situation. Son subordonné avait sortit un mouchoir pour lui essuyer le visage et la bouche, puis se plaça derrière. A genoux dans l’herbe, il l’aida à se redressa un peu pour que la tête et les épaules reposant contre ses cuisses, pendant qu’il le maintenait doucement en lui disant de respirer doucement. Il se passa ensuite un long moment de silence, le sous-lieutenant avait le regard sombre et ne sortait plus un moment, pas plus que son chef qui semblait somnoler, un bras posé en travers du ventre. De son côté, Roy s’était rassit à son tour, à côté de sa propre subordonnée, un peu plus pâle que toute à l’heure. Ce fut lui qui finit par rompre le silence, au bout de presque dix minutes d’un silence pesant, quoi que le cadre adoucissait quelque peu le tout.

Roy – Comment une armée peut-elle imposer ça à ses propres soldats ?

Sous-lieutenant – Pour préparer la guerre… Il y a la crainte d’un conflit de la même ampleur que la Grande Guerre. Voire plus important encore.

Roy – Mais ça ne justifie pas ça. Pas du tout.

Il ne voulait peut-être pas d’aide, cependant, étant donné son état, il était sans doute incapable de se relever ou faire quoi que ce soit pour plusieurs jours d’affilée, voire deux ou trois semaines ! Il se leva, puis regarda le lieutenant qui s’était levée aussi. Elle allait chercher de l’aide ? Croisant son regard, il hocha la tête puis alla chercher de l’eau dans le lac pour rafraîchir un peu le front du soldat en attendant. Non, définitivement, rien ne pouvait justifier un traitement pareil.
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MessageSujet: Re: Bienvenue en France   Bienvenue en France EmptyLun 25 Sep 2017 - 11:25

Bienvenue en France 725701Avatar12Adrien
Adrien de Sora, infirmier au pensionnat


L’assiette était encore à moitié remplie et froide, maintenant, abandonnée dans un coin de la table avec les couverts et un verre d’eau encore plein. Le reste du bureau était couvert de documents et de crayons, Adrien penché dessus en se grattant un peu la tête, réfléchissant. Si on s’en tenait à ce rapport, l’armée et ses scientifiques n’avaient encore que très peu avancés, cependant, ce n’était guère qu’une question de temps. Dans tous les pays, peu importe le fonctionnement, presque la moitié des nouvelles technologies, modes de vie et autres étaient donnés par les militaires, qui concevaient tout cela pour des besoins plus ou moins urgents ou pour des questions de pratique. Il en allait de même pour le progrès médical, social, politique parfois. Adrien mordilla le bout de son crayon à papiers, travaillant sur une feuille de brouillon à côté du rapport, pensif. La question était la suivante, l’armée était-elle capable, oui ou non, d’influencer à ce point un pouvoir chez une personne par le biais de produits chimiques ? Ils devaient répondre à ça avant d’espérer comprendre quoi que ce soit, les expériences menées s’accumulaient mais il n’y avait aucune preuve de réussite sérieuse. Pas encore.

Tâtonnant sur la table, l’infirmier reprit son verre d’eau puis le vida d’un trait, avant de se replonger dans ses recherches. Il y était plongé depuis près d’une heure lorsqu’on frappa tout à coup vivement à son bureau. Que se passait-il, cette fois ? Lançant d’entrer, il releva la tête en croyant voir un élève mais non, c’était la petite blonde de toute à l’heure, l’étrangère revenue. Qu’est-ce qu’il y a ? Il se leva pendant qu’elle lui expliquait qu’elle était venue chercher de l’aide, le colonel Gavin était à moitié évanoui dans le parc, crachait du sang, un de ses hommes et son propre supérieur étaient restés avec lui, mais il lui fallait vraiment de l’aide. Évidemment… Il prit ses affaires et la suivit en-dehors de l’infirmerie, après avoir pris soin de fermer son bureau à clé, pour en protéger les documents volés se trouvant à l’intérieur. Marchant vite, dans des couloirs redevenus très calmes, il dévala les marches en suivant la blonde, le lieutenant donc, dont il n’avait pas retenu le nom. Beaucoup trop bizarre. Hahaukayane ou un truc du genre, enfin bref, peu importe. Ils ne croisèrent personne non plus dans le hall du pensionnat, sortant pour être accueillis par un soleil encore puissant, malgré la saison, brillant sur un parc des plus calmes.

Fabrice était bien près du lac, effondré contre son subordonné qui l’avait rehaussé un peu en l’appuyant contre ses genoux. Pas frais, mon vieux, il n’allait pas pouvoir courir très loin dans cet état. Adrien s’agenouilla à son tour à côté de lui, plaçant deux doigts contre son cou pour prendre son pouls, comptant une petite minute, avec une légère grimace à la fin. Le rythme normal était d’une moyenne de quatre-vingts battements par minute, le colonel atteignait à peine les soixante-cinq. Il avait besoin d’un sacré remontant. Penché sur lui, l’infirmier lui observa les pupilles puis posa la main à plat contre son cœur en surveillant la respiration. On entendait un léger sifflement… Repensant aux recherches menées en ce moment, il réprima un frisson puis s’aida du sous-lieutenant pour tourner le colonel sur le côté. Adrien lui enleva sa veste puis souleva doucement la chemise, regardant l’état de ses blessures. Certaines étaient bandées, d’autres plus anciennes, certaines encore un peu à vif mais en voies de guérison. Ouvrant son sac, l’infirmier en sortit quelques flacons, ainsi que des bandages.

Adrien – Si tu as survécu aux tranchées et aux gaz empoisonnés, tu survivras à ça aussi, pas d’inquiétude.

Sous-lieutenant – Mieux valait recevoir une balle en pleine tête que respirer ce fichu gaz.

Adrien – Oui, je suis heureux d’avoir évité ça.

Il préparait une piqûre lorsque l’autre colonel fronça un peu les sourcils en lui demandant s’il s’était retrouvé là-bas comme docteur, étant donné qu’il n’y avait que les militaires au Front. Adrien secoua la tête, tout en préparant avec un grand soin la dose de produit.

Adrien – Docteur et soldat. Mobilisation Générale, mon vieux. Tous les hommes valides du pays âgés entre dix-huit et cinquante ans ont été envoyé au front, enrôlés dans l’armée. Nous étions « un peu » formés, grâce au service militaire. Pendant deux ans, tous les jeunes entrent dans l’armée pour se former et servir leurs pays, avant de revenir tranquillement à la vie civile. Ce qui fait que durant les guerres de plus forte ampleur, l’armée peut grossir d’un coup ses rangs de millions de personnes.

Ce qui faisait qu’on avait retrouvé, dans les tranchées, autant de soldats de métiers que de garçons de ferme, des boulangers, des menuisiers, et autant d’hommes jeunes et moins jeunes qui n’étaient là qu’en raison de force majeure. Pour ne pas être mobilisé, il fallait être amputé d’un membre, trop vieux, trop malade ou encore d’autres raisons. Adrien tendit le bras de Fabrice et désinfecta l’intérieur du coude avec un coton à l’alcool pur, puis lui fit la piqûre. Comme l’autre colonel semblait toujours outré de cette méthode, l’infirmier lui demanda comme ça se passait, chez eux. Visiblement, seule l’armée pure et dure montait aux créneaux, en mobilisant parfois des élèves des académies militaires, mais jamais dans le civil. Bah, c’était juste une autre façon de faire, dans une dictature militaire, on entrait dans ce genre d’école aussi facilement qu’on sortait faire ses courses, ce qu’Adrien souligna avec un sourire sans joie. Il fit tourner Fabrice sur le ventre, toujours en s’aidant du sous-lieutenant qui le maintenait, puis s’occupa ensuite de son dos, tenant surtout à éviter des infections.

Adrien – Et vous, vous êtes sniper ? lança-t-il à la blonde. Il y a pas mal de femmes qui prennent le rôle, il paraît qu’elles visent mieux et trouvent de meilleurs points de tir.

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