Edward ne veut pas répondre ? Carliiiiiiisle ?

Bon… Bah, je me  suis lâchée,  désolée (a) Pour la  fin, je n’ai donné que le point de  vue « humaine », donc tu peux même dire que tu es là  depuis le début, mais je voulais  la partie « prise sur le  fait » plutôt que  la question  posée simplement :p

Cela faisait maintenant une semaine que Bella avait dû annoncer leur mariage à toute la famille Cullen, à cause d’Edward qui l’avait prise en traitre pour se venger de son « mensonge ». Mais elle n’oubliait pas, pour autant, un détail qu’il semblait vouloir éviter à tout prix et qu’il esquivait régulièrement. Lors de sa demande en mariage, un peu inattendue il faut l’avouer, Bella lui avait demandé pourquoi il tenait absolument à ce qu’elle l’épouse aussi vite. Et surtout, aussi jeune. Bien entendu, il lui avait donné une réponse bateau et s’en était tiré en lui posant une véritable colle… Mais elle n’avait pas oublié pour autant. Elle avait une vague idée de la réponse à sa question mais elle n’osait pas aborder le sujet avec Edward. Pourquoi ? Parce qu’il penserait qu’elle hésitait encore – ce qui n’était pas faux à cent pourcents – et peut-être risquait-il de changer d’avis, peut-être risquait-il de se lasser ou de… Bref. Rien ne sert de jouer avec le feu, comme on dit.

Aussi, Bella décida-t-elle d’aller poser la question à quelqu’un qui connaissait bien Edward : Carlisle. Elle savait que c’était bas de sa part, qu’Edward allait lui en vouloir ou l’engueuler si jamais il l’apprenait, mais elle devait savoir. Et puis, s’il lui disait qu’elle lui avait menti, elle lui retournerait le mensonge qu’il lui avait servi pour la « quitter » ! Bien sûr, il pourrait lui rétorquer qu’il ne pensait pas qu’elle allait le croire, qu’elle allait se battre plus que cela… Mais ce serait tout aussi bas de sa part et il ne le ferait pas. De toute manière, il n’en saurait rien. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il était parti chasser avec Alice ou Jasper, elle ne savait pas exactement – un Cullen, quoi – et qu’il n’était, par conséquent, pas à la Villa. Bella prit donc son sac, ses clefs de voiture et sortit de la maison, marchant vers sa voiture pour aller chez les Cullen. Mais…

Charlie – Bella ? Où vas-tu ?

Eh m**** ! Elle avait oublié la présence de Charlie, et l’interdiction formelle d’aller chez les Cullen. Mais ce n’était pas cela qui allait l’en empêcher, elle avait une excuse toute faite pour cela et celle-ci marchait d’ailleurs toujours. Gardant un air naturel, continuant son chemin sans montrer de signe de « prise sur le fait », elle répondit :

Bella – Chez Jake. Je lui ai promis de l’aider pour un truc.

Puis, sans même lui laisser le temps de répondre – au Diable ce qu’il pouvait croire !  –, Bella ferma la porte de la maison, entra dans sa voiture en déposant son sac à côté d’elle et enclencha le moteur de sa voiture. Elle prit la route pour aller vers les Cullen, tournant dans sa tête la phrase qu’elle allait prononcer à Carlisle. Même si elle le considérait comme son second père plus que comme son beau-père, il l’intimidait toujours un peu. Par ailleurs, Bella avait conservé le vouvoiement avec lui et Esmée bien qu’ils la considèrent comme leur propre fille. Mais comment demander une telle chose au père d’Edward ? Carlisle savait sûrement qu’un coup bas de la sorte énerverait son fils, qu’il ne l’approuverait d’ailleurs pas. Mais… Après tout, il l’avait bien approuvée pour le vote quant à sa transformation, non ? Seulement, ici, c’était un peu différent… De plus, les circonstances dans lesquelles Bella avait annoncé leur mariage avaient été particulièrement gênantes pour elle.

Malheureusement, le trajet jusqu’à la Villa fut beaucoup trop court à son goût. Elle n’avait pas la moindre idée de comment tourner sa question sans offenser Carlisle, elle ne savait pas non plus si elle allait oser poser d’autres questions que celle-ci ou non. Tandis que Bella arrêtait le moteur de sa voiture, posant les mains sur ses genoux, elle se dit qu’elle devait peut-être faire demi-tour. Après tout, était-ce si indispensable que cela, de connaitre ce qu’Edward lui cachait ? Peut-être pas… Elle pourrait le lui demander plus tard, il finirait bien par lui répondre si elle insistait. Oui. Mieux vaut faire demi-tour avant que quelqu’un ne la remarque, comme cela, ce serait ni vu, ni connu.

Esmée – Bella ? Je ne m’attendais pas à te voir ici aujourd’hui, vu qu’Edward est parti chasser. Il y a un problème ?

… Trop tard pour la marche arrière, en fin de compte. Bella sortit de sa voiture pour aller à la rencontre d’Esmée qui l’attendait sur le seuil de la Villa. Elle se sentait particulièrement honteuse, peut-être Esmée l’avait-elle vue hésiter à sortir de la voiture ? Elle sentit le rouge lui monter aux joues, mais tacha de se maîtriser. Aussi, après avoir repris consistance, Bella dit :

Bella – Bonjour, Esmée. Je sais, désolée de vous déranger… A vrai dire, j’avais une question à poser à Carlisle. Il…

Esmée – Oh, bien sûr ! Il est dans son bureau, je t’en prie, vas-y.

La gratifiant d’un sourire timide, Bella gravit les escaliers menant au bureau de Carlisle. Mais à la dernière seconde, elle n’osa pas frapper, tournant quelques minutes en rond devant le bureau pour trouver la meilleure manière de poser sa question. Elle en oublia presque que Carlisle était juste à l’autre bout de la pièce, séparé d’elle seulement par la fine paroi que constituait la porte. C’est pourquoi, ne trouvant définitivement pas quelle phrase dire mentalement, elle décida de chuchoter plusieurs phrases pour elle-même, pour « voir » laquelle sonnait le mieux, tout en faisant comme si Carlisle se tenait devant elle – en gros, Bella s’adressait au mur mais c’est moins beau dit comme cela :

Bella – Bonjour Carlisle ! Comment allez-vous ? J’ai une question à vous poser sur Edward, à propos du mariage… Non, ça va pas, c’est pas la bonne formule.

Pause. Non, c’était beaucoup trop direct. Plus… Détourné ?

Bella – Bonjour Carlisle ! Désolée de vous déranger, mais j’avais une question. Et je sais qu’Edward ne serait pas d’accord, c’est même pour ça que je vous la pose mais… Rah, non plus, il va en avoir marre et va avoir peur ! Voyons, Bella, reprends-toi !

Oups. Ayant oublié qu’elle était dans la Villa, Bella avait prononcé cette dernière phrase à voix haute. Mais il était, à présent, sûrement trop tard pour reculer. D’ailleurs… Carlisle n’avait-il pas entendu les tentatives de formulation ? Pitié, non… Mais c’était évident, les vampires entendaient même un bruissement de feuille à trois kilomètres à la ronde ! Mais elle ne pouvait pas rester ici durant trois heures, Edward reviendrait sûrement bien avant et elle perdrait alors toute occasion de poser sa question. Décidant de prendre son courage à deux mains, Bella chercha une dernière formule en vitesse. Il n’avait pas encore ouvert, peut-être n’était-il pas là ?

Bella – Bon allez, une dernière… Bonjour Carlisle, ce n’est pas pour vous déranger mais Edward a refusé de me  rép…

Bella * Flûte ! Maudites oreilles humaines, il était là depuis le début !

En effet, des pas se rapprochaient dangereusement de derrière la porte. L’option « répéter à voix haute » ? Mauvaise idée. En plus, Bella allait passer pour une folle, à présent…

Carlisle – Bonjour Bella. Entre donc.

Bella sentit ses joues devenir rouges, une bouffée de chaleur l’envahit et elle avait l’impression d’avoir perdu l’usage de la parole. Pourquoi ?! Pourquoi avait-elle murmuré ses pensées ?! Elle savait que les vampires pouvaient entendre ses murmures, son cœur même. Mais… Parler, réciter ces phrases à voix haute la rassurait et la déstressait. Enfin, c’était sans compter que Carlisle allait ouvrir la porte en l’entendant hésiter de la sorte. Bella se décomposa instantanément à l’intervention de son futur beau-père bien qu’elle le considérait comme son « deuxième » père. Elle détestait perdre ses moyens, elle ne savait plus quoi dire ni quoi faire, si elle devait rentrer et s’excuser ou rester. Mais…  D’un côté, la jeune humaine ne pouvait pas partir. Carlisle s’était écarté de façon à la laisser passer, avait fermé la porte et était déjà installé à son bureau à ranger des documents tandis que Bella s’asseyait à son tour, se faisant la plus petite possible. Dieu, ce qu’elle détestait se retrouver dans une telle situation ! Elle cherchait quoi dire pour justifier sa présence mais… Avait-il vraiment tout entendu ?

Carlisle – Alors, que voulais-tu me demander à propos de ton mariage ? Et non, tu ne me déranges pas, je ne vais pas en avoir marre ou avoir peur, tu peux te lancer sans craintes.

Pouf, nouvelle vague de chaleur et du rouge supplémentaire sur les joues. Bella se haïssait d’être humaine, elle se faisait trahir par ses réflexes et n’avait donc aucun secret pour son interlocuteur. En effet, Carlisle avait tout entendu et elle devinait sans difficulté qu’il se retenait de rire pour ne pas la vexer – délicatesse qu’elle appréciait en cet instant précis : un rire ne ferait qu’augmenter sa nervosité. Mais cela, il le savait sûrement car tous les Cullen savaient que Bella n’aimait pas prendre la parole en public et n’aimait pas se mettre en avant. Bon, d’accord… Ici, c’était un peu raté. Elle était entourée de vampires, ils l’entendaient même lorsqu’elle faisait attention à ne pas faire de bruit et ils passaient leur temps à la protéger. Donc, Bella était bel et bien mise en avant. Mais penser à cela n’allait pas l’aider à se calmer avant de devoir s’expliquer à Carlisle. Il attendait qu’elle lui réponde, qu’elle explique la situation… Alors il était temps de se reprendre. Respirant un bout coup, comme si cela allait diminuer la chaleur de cette pièce, elle répondit enfin :

Bella – Eh bien… Je heu…

Bravo ! Cela commençait bien pour une première approche, Bella s’était lancée en parlant de manière fluide, sans s’arrêter et Carlisle avait tout compris… Ou pas. Elle ne savait pas par où commencer, ni comment poser sa question. Bon, l’avantage était que Carlisle savait déjà que ça concernait son mariage et donc, Edward. Il avait tout entendu et connaissait donc le sujet. Il ne manquait que le contenu, le fond et… Les mots. Réfléchir, respirer. Parler. Bella remit de l’ordre dans ses idées, respirant profondément. Elle savait qu’en parlant, elle se calmerait immédiatement… Jusqu’à ce que Carlisle lui ait répondu à sa question, ou jusqu’à ce qu’il l’ait rembarrée poliment comme il savait le faire quand il le fallait. Allez, on y va, elle ne pouvait plus reculer :

Bella – Quand Edward m’a fait sa demande, j’ai… Refusé d’abord, mais il y tenait vraiment. Enfin, je veux dire… Je n’ai pas refusé parce que je ne l’aime pas, loin de moi cette idée mais c’était trop tôt, je n’ai même pas vingt ans et…

STOP ! Du calme, Carlisle n’allait sûrement rien comprendre tellement Bella parlait vite. De plus, tous ces détails étaient superflus car la question ne concernait pas les raisons du refus de la jeune femme mais celles de l’insistance d’Edward quant à une réponse positive de sa part. Réalisant donc qu’elle se perdait dans ses explications, comme c’était souvent le cas avec elle lorsqu’elle stressait, Bella se tut, guettant une quelconque réaction de Carlisle, et reprit enfin, plus calme :

Bella – Pardon… En fait, je ne comprends pas pourquoi Edward a tant insisté pour que j’accepte sa demande. Et, comme vous le connaissez mieux que quiconque, je pensais que vous pourriez me répondre…

Eh bien voilà ! Ce n’était pas plus compliqué que cela !

Carlisle – Avant toute chose, Bella, que penses-tu, toi, de ce mariage ? Si tu as accepté uniquement pour faire plaisir à Edward...

Aïe… Bella ne s’attendait pas à une telle question. Elle s’attendait à ce qu’il lui en demande plus, à ce qu’il lui dise de se calmer en remarquant à quel point elle stressait. Ou, même, elle pensait qu’il refuserait de lui répondre car c’était un sujet auquel seul Edward devait répondre et qu’il n’avait pas à s’en mêler. Mais… Lui demander ce qu’elle pensait de ce mariage ? Ce n’était pas DU TOUT dans ses hypothèses ! Que répondre à cette question ? « Oui, pour lui faire plaisir et pour qu’il me transforme » ? Non mais… Bella tenait un tant soit peu à la vie, tout de même. Mais d’un autre côté, elle ne pouvait pas mentir à Carlisle. Pourquoi ? Il s’agissait de son futur beau-père et puis… C’est Carlisle. Elle ne s’imaginait pas lui mentir, elle stressait rien qu’à l’idée d’élaborer un mensonge contre lui, dans son bureau, chez lui et… Sous ses yeux. Non, Bella ne pouvait pas mentir à Carlisle pour un tel sujet. Néanmoins, ce n’était pas pour cela qu’elle allait tout lui dire, elle voulait simplement comprendre pourquoi Edward réagissait de cette manière. Enfin, bref ! Il faut répondre, maintenant.

Bella – Non non, ce n’est pas pour lui faire plaisir ! Enfin… Peut-être un peu ?

Mauvaise stratégie. Et Bella le sentait, il fallait qu’elle se rattrape immédiatement si elle ne voulait pas voir Carlisle devenir plus blanc qu’il ne l’était déjà – si cela était possible. Mais comment tourner sa réponse sans tout dire et sans mentir ? Elle n’allait pas lui dire qu’elle avait aussi accepté parce qu’Edward avait accepté sa condition… Pour qui passerait-elle ?! Une profiteuse ? Une suicidaire ? Une égoïste ? Non… Elle ne pouvait définitivement pas mentionner la condition imposée. Cependant, Bella avait aussi d’autres raisons pour lesquelles elle avait hésité. Elle avait toujours peur des réactions de Charlie et Renée, de ceux du lycée, de celle de Jake… De plus, en acceptant la demande d’Edward, elle avait fait un choix, et pas n’importe lequel. Un choix entre deux personnes qu’elle aimait, et elle le savait. Mais… Cela, ils n’étaient pas obligés de le savoir. Seules les raisons officielles devaient être énoncées ici. Et puis, Bella aimait Edward. Edward aimait Bella. Et ils ne savaient pas vivre l’un sans l’autre… Seulement, la peur de le perdre à cause du mariage persistait même s’il l’avait rassurée. Rien ne garantissait qu’ils n’allaient pas « se perdre », que cette officialisation devant Dieu et tout cela n’allait pas faire s’envoler la magie, comme cela avait été le cas pour Charlie et Renée. Bon sang, ce qu’elle détestait être entre deux chaises comme ici ! La future mariée avait réfléchi sans prendre trop de temps, mais son esprit était un peu embrouillé par la précipitation pour rattraper sa « bourde » :

Bella – Je l’aime. Dieu sait à quel point j’aime Edward mais je… Le mariage me fait peur. J’ai peur que ça n’abîme nos relations, que ce ne soit plus jamais pareil et puis… J’ai à peine vingt ans, les autres…

Non. Cela non plus, Bella ne pouvait pas le dire. Le dire devant Edward, passe encore, mais en parler devant Carlisle était beaucoup plus gênant. Certes, il était médecin, il en avait sûrement vu de toutes les couleurs et en connaissait un rayon sur le sujet mais… Zut, c’était son futur beau-père, tout de même ! Aborder un tel sujet avec lui était une chose délicate. Trop délicate. Elle savait que ses joues s’étaient empourprées, mais elle avait tellement chaud qu’elle ne sentait même pas la différence à vrai dire. Cependant, refusant de rester sur cette « note », Bella prit sur elle et continua pour « changer » de raison :

Bella – Le fait qu’il insiste autant alors que… Alors qu’il voyait que l’idée du mariage me terrorise me perturbe. Je l’aime et je pense que tout le monde le sait mais… Me mettre en avant, comme ça, c’est pas mon truc.

Une phrase sans mettre les pieds dans le plat ! Bella se détendit un peu, elle avait, selon elle, dit le plus important concernant son avis sur le mariage. Même si la dernière raison était assez humiliante, il faut l’avouer… A présent, elle espérait que Carlisle ne « gratte » pas à la surface et se contente de ces raisons-ci.

Bella – Non non, ce n’est pas pour lui faire plaisir ! Enfin… Peut-être un peu ?

Il plissa les yeux, un peu désespéré. Lui qui s'était attendu à ce qu'elle nie farouchement, rougisse, enfin, n'importe quoi, mais pas qu'elle avoue qu'elle avait bel et bien accepté pour faire plaisir à Edward ! Et lui qui la croyait plus raisonnable et mature que ça, il n'arrivait pas à y croire. On n'acceptait pas de se marier juste pour faire plaisir à celui qu'on aimait, même si celui-ci se nommait Edward Cullen. A moins qu'il n'y ait autre chose qu'elle n'ait pas avoué et qui l'aurait poussée dans cette voie ?

Bella – Je l’aime. Dieu sait à quel point j’aime Edward mais je… Le mariage me fait peur. J’ai peur que ça n’abîme nos relations, que ce ne soit plus jamais pareil et puis… J’ai à peine vingt ans, les autres…

Que le mariage lui faisait peur, il l'avait compris depuis longtemps. en revanche, ce qu'il ne comprenait, c'est pourquoi elle craignait que le mariage ne détériore sa relation avec Edward. Cette union, au contraire, était faite pour rapprocher encore plus deux êtres et lier leurs vies pour l'éternité, même si cette notion était différente pour les humains. C'était un acte d'amour pur et sacré ! Si elle disait aimer Edward, pourquoi craindre d'unir sa vie à la sienne ? Son dernier mot l'interpella aussi. "Les autres" ? Et il comprit tout à coup. Ah, oui, effectivement... De nos jours, lorsqu'une fille se mariait à dix-huit, ce n'était plus à cause de l'amour mais plutôt parce qu'elle n'avait pas pris ses précautions. Il en avait vu défiler, à l'hôpital, des adolescentes venues interrompre une grossesse non désirée.

Bella – Le fait qu’il insiste autant alors que… Alors qu’il voyait que l’idée du mariage me terrorise me perturbe. Je l’aime et je pense que tout le monde le sait mais… Me mettre en avant, comme ça, c’est pas mon truc.

Edward avait insisté, ça, ce n'était pas étonnant. Il sourit doucement.

- Edward va sûrement m'en vouloir si je te réponds, mais je me doute qu'il ne fera pas. alors... pour que tu comprennes, il faut déjà que tu essayes de te mettre dans la peau d'une femme du début du vingtième siècle. a cette époque, se marier à dix-huit ans était courant, voir à seize ans. Et les garçons, considérés comme des hommes dès leur quatorze, quinze ans, étaient élevés d'une façon très différente qu'aujourd'hui. Il y avait deux valeurs sacrés qui primaient par-dessus tout : la famille et la religion.

Petite pause pour s'assurer qu'elle suivait bien, puis il reprit :

- Edward est croyant, j'imagine que tu le sais déjà. Même aujourd'hui, avec sa condition. S'il tient tant à t'épouser assez vite, c'est qu'il veut faire les choses dans l'ordre. Pour l'instant, tu es fragile, mais une fois que tu seras transformée, il n'aura plus à faire attention de ne pas te briser. Tu dois bien te douter qu'il fait plus qu'attention à toi. Mais aussi qu'il pense à toi... d'une certaine manière, parfois. Je veux dire, il y a des choses chez toi qui l'attirent, des choses purement physique. Et naturels dans la relation d'un homme avec une femme.

Hou là, on arrivait en terrain glissant. Il retint un sourire, tâchant de paraître sérieux pour ne pas la gêner encore plus.

- Bref. Lorsque tu seras moins fragile, il y a de très fortes chances que toi et Edward en arriviez là. Cependant, pour lui, il n'est pas acceptable de te toucher sans que vous ne soyez unis officiellement, est-ce que tu comprends ? C'est la même chose pour ta transformation. Avant que tu ne deviennes comme lui, il souhaite s'unir à toi de la façon la plus sacrée possible... Il ne veut pas te mettre mal à l'aise ou quoi que ce soit, crois-moi ! Evidemment, certains risquent de te croire enceinte, c'est vrai, mais quelle importance ce qu'ils peuvent penser ? Et ne crois pas que le mariage affaiblira vos relations ! Ce sera plutôt l'inverse, à mon avis... Oh, tiens... Juste au cas où, je vais te donner quelque chose.

Incapable cette fois de dissimuler un large sourire, il se pencha, tira une ordonnance de sa sacoche et y griffonna quelques mots. Pour prescrire une boîte de pilule à sa future belle-fille. Il la lui donna et la vit rougir jusqu'à la racine des cheveux lorsqu'elle lut ce qui était marqué. A moitié mort de rire, il lui balbutia de ne pas oublier de passer à la pharmacie en sortant de la villa.

- Enfin, bref. Edward a donc des valeurs morales bien ancrées en lui. Il tient à sa vertu. Et aussi à la tienne... en conclusion, il veut que tout se passe selon les règles lorsque lui et toi perdez votre virginité.

Il se racla la gorge pour essayer de retrouver son sérieux. surtout que ce n'était pas très bien de sa part de gêner sa future belle-fille à ce point.

- As-tu d'autres questions ?

Carlisle – Edward va sûrement m'en vouloir si je te réponds, mais je me doute qu'il ne fera pas. Alors... pour que tu comprennes, il faut déjà que tu essayes de te mettre dans la peau d'une femme du début du vingtième siècle. A cette époque, se marier à dix-huit ans était courant, voir à seize ans. Et les garçons, considérés comme des hommes dès leur quatorze, quinze ans, étaient élevés d'une façon très différente qu'aujourd'hui. Il y avait deux valeurs sacrés qui primaient par-dessus tout : la famille et la religion.

Là-dessus… Carlisle marquait un point. Et Bella le savait, Edward était très « vieux-jeu », elle s’amusait d’ailleurs à le lui rappeler régulièrement pour le titiller. Seulement, le mariage aussi jeune, à cette époque-ci, était très… Qu’allaient penser les autres ? Qu’allait penser Charlie ? Bien entendu, la jeune humaine n’allait pas rétorquer cela à Carlisle, elle ne voulait pas passer pour une trouillarde ou elle ne savait quoi encore. Ce n’était pas un doute venant d’elle – quoi que, si, un peu – et elle voulait qu’ils le comprennent, qu’ils l’entendent. Mais soit… Son futur beau-père lui donnait enfin des réponses, n’allons pas l’interrompre maintenant.

Carlisle – Edward est croyant, j'imagine que tu le sais déjà. Même aujourd'hui, avec sa condition. S'il tient tant à t'épouser assez vite, c'est qu'il veut faire les choses dans l'ordre. Pour l'instant, tu es fragile, mais une fois que tu seras transformée, il n'aura plus à faire attention de ne pas te briser. Tu dois bien te douter qu'il fait plus qu'attention à toi. Mais aussi qu'il pense à toi... d'une certaine manière, parfois. Je veux dire, il y a des choses chez toi qui l'attirent, des choses purement physiques. Et naturelles dans la relation d'un homme avec une femme.

Non… Il n’allait pas faire cela ? Pitié, Charlie avait déjà tenté le coup, pas la peine qu’il le fasse lui aussi ! Bella se sentait devenir toute rouge, elle voyait à dix mètres la direction que prenait cette conversation et… Non ! Elle ne voulait pas parler de cela avec lui. C’était Carlisle, alias son futur beau-père ! Bon, d’accord, elle ne pouvait pas nier la chose, elle le savait et avait déjà tenté le Diable avec Edward. Mais Carlisle n’avait pas besoin de le savoir, il n’avait pas non plus besoin d’aborder ce sujet. C’était trop… Bella ne savait tout simplement plus où se mettre. Qui plus est, elle devinait son sourire derrière son air sérieux. Il jubilait, le traitre. Elle s’était jetée dans la gueule du loup, lui avait caché certaines choses – dont il s’était rendu compte –, et le lui faisait regretter à la manière « Carlisle ». C’est… Cruel. Vraiment.

Carlisle – Bref. Lorsque tu seras moins fragile, il y a de très fortes chances que toi et Edward en arriviez là. Cependant, pour lui, il n'est pas acceptable de te toucher sans que vous ne soyez unis officiellement, est-ce que tu comprends ? C'est la même chose pour ta transformation. Avant que tu ne deviennes comme lui, il souhaite s'unir à toi de la façon la plus sacrée possible... Il ne veut pas te mettre mal à l'aise ou quoi que ce soit, crois-moi ! Evidemment, certains risquent de te croire enceinte, c'est vrai, mais quelle importance ce qu'ils peuvent penser ? Et ne crois pas que le mariage affaiblira vos relations ! Ce sera plutôt l'inverse, à mon avis... Oh, tiens... Juste au cas où, je vais te donner quelque chose.

Bella lui lança un regard suspicieux, espérant ne pas voir ce qu’elle croyait qu’il allait faire. Il tira un bout de papier de sa sacoche, y griffonna quelques mots… Pour lui prescrire une boîte de pilules. Cette fois, le sourire aux lèvres était nettement visible. Plus aucun doute, il prenait un malin plaisir à se venger. Et il lui avait fait le discours habituel parent-enfant lorsque ce dernier atteint l’âge « fatidique ». Impossible de ne pas rougir, maintenant… Bella tenait le papier dans les mains et marmonna un bref accord lorsque Carlisle lui dit d’aller à la pharmacie en sortant de la Villa. Il était cruel… Et naïf. Non mais, franchement, il s’imaginait vraiment qu’elle allait chercher une boîte de pilules ? Qui plus est, prescrites par le père de son petit-ami ? Non ! Jamais… Elle s’éloignerait simplement assez de la Villa pour jeter cette ordonnance. Mais assez loin de chez elle aussi, que dirait Charlie s’il tombait sur cela ?!

Carlisle – Enfin, bref. Edward a donc des valeurs morales bien ancrées en lui. Il tient à sa vertu. Et aussi à la tienne... En conclusion, il veut que tout se passe selon les règles lorsque lui et toi perdez votre virginité.

Si Carlisle ne l’intimidait pas autant, Bella lui aurait déjà sauté à la gorge pour l’engueuler, le frapper, le… N’importe quoi ! Mais voilà la situation, en quatre mots : beau-père, médecin, sexualité, vampire. Tout cela suffisait à dissuader la jeune humaine de tenter quoi que ce soit, surtout vu la maladresse qui lui est légendaire et qui ne la quitte jamais… Elle était plus que rouge, ses joues s’étant empourprées au plus haut point et une vague de chaleur l’ayant envahie même si elle restait stoïque sur sa chaise. Pourquoi, mais ô grand Dieu, pourquoi avait-elle posé cette question à Carlisle ? Elle aurait dû demander à Edward, insister comme lui l’avait fait. Il ne lui aurait pas menti… Si ? Enfin, c’est Edward. Et, tel père, tel fils, comme on dit. Donc, des coups bas, il en avait… Et Bella en avait déjà fait l’expérience, il n’était pas la peine de réitérer la chose. De plus, ici, il n’en saurait rien, elle faisait d’une pierre deux coups même si elle venait de vivre la honte de sa vie. Un raclement de gorge ramena Bella à la réalité : le bureau de Carlisle. Nooooon, pitié, elle était bien mieux loin d’ici.

Carlisle – As-tu d'autres questions ?

D’autres questions ? Ah oui. Bella en avait presque oublié l’origine de sa visite, la seule question qu’elle voulait poser. La faute à Carlisle, elle était tellement gênée qu’elle en perdait ses moyens !

Bella – Heu… Non… Vous avez répondu à tout, je ne… Je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps. Enfin, pas que je pense vous ennuyer vu que vous avez dit que je n’ennuyais personne mais…

Chut. Du calme. Bella savait qu’elle s’enfonçait en disant l’ennuyer et en essayant de se justifier… Mais c’était sa faute ! Elle préféra ne pas bouger, attendre la « permission » de Carlisle pour quitter son bureau et rentrer chez elle. Et s’enterrer sous ses couvertures pour oublier les détails gênants de cette conversation. Même si… Bon, d’accord, certains détails étaient valorisant, quoi qu’un peu incompréhensibles.

[HJ : Voilàààà. Je te déteste xD Et tu peux me faire partir dans ton RP, sauf si tu comptes m’infliger encore un de tes coups bas <_<]

Bella – Heu… Non… Vous avez répondu à tout, je ne… Je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps. Enfin, pas que je pense vous ennuyer vu que vous avez dit que je n’ennuyais personne mais…

Il eut un sourire de compassion. Il n'aurait sans doute pas dû la gêner à ce point, mais la conversation devait fatalement dériver sur ce sujet si elle voulait comprendre le comportement d'Edward. Bon, d'accord, c'était aussi de sa faute s'il était aussi rouge et mal à l'aise, il s'était gentiment moqué d'elle, et ce n'était pas très fair-play de sa part.

Et puis, il y avait autre chose. Un détail qui le gênait quelque peu, et qu'il avait laissé passé auparavant. Un détail que Bella lui cachait soigneusement, et qui avait très certainement son importance. Un détail qu'il tenait à découvrir, afin de comprendre l'intégralité de l'histoire. Et surtout, faire en sorte que tout se passe bien. Il ignorait ce que sa future belle-fille tramait exactement, et c'est bien ce qui l'inquiétait. C'était son rôle d'essayer d'éviter le maximum d'ennuis à sa famille. Ou au moins limiter la casse. il retrouva tout son sérieux et dévisagea Bella quelques instants.

Carlisle - Bella, il y a encore un dernier point dont je voudrais te parler. Tu dis avoir accepté le mariage pour faire "un peu" plaisir à Edward. Cependant, interromps-moi si je me trompe, je ne pense pas que ce soit une raison suffisante. Tu es assez mature et responsable pour décider d'entrer dans notre monde, et ici, d'un seul coup, tu ne prendrais plus le temps de réfléchir pour un engagement de ce genre ?

Il continuait à la fixer, les mains croisés, alors qu'il n'y avait plus la moindre trace d'amusement sur son visage. La scène lui en rappelait une autre, des mois et des mois plus tôt, lorsqu'Edward était venu lui parler, au tout début, de ce qu'il ressentait lorsque Bella se trouvait dans les parages au lycée. De son envie inexplicable de vouloir la protéger associée à l'envie brûlante de boire son sang. Son fils était aussi gênée que Bella l'était en cet instant.

Carlisle - Je pense qu'il y a autre chose, une autre condition, qui t'a poussé à accepter la demande d'Edward malgré tout. Et j'aimerais que tu m'en parles. Ce qui se dit présentement ne sortira pas de cette pièce, et tu le sais.

Il attendit patiemment qu'elle se livre complètement. Et qu'elle le fasse vite, car il savait que les enfants n'allaient guère tarder à rentrer, et qu'Edward se poserait des questions en voyant sa fiancée dans son bureau.

Carlisle – Bella, il y a encore un dernier point dont je voudrais te parler. Tu dis avoir accepté le mariage pour faire "un peu" plaisir à Edward. Cependant, interromps-moi si je me trompe, je ne pense pas que ce soit une raison suffisante. Tu es assez mature et responsable pour décider d'entrer dans notre monde, et ici, d'un seul coup, tu ne prendrais plus le temps de réfléchir pour un engagement de ce genre ?

Eh voilà… Bella était bel et bien coincée, alors qu’elle avait vraiment cru qu’il la laisserait partir comme cela. Il l’avait assez humiliée pour aujourd’hui, non ? Il ne pouvait pas la laisser partir, en oubliant la dernière chose que sa future belle-fille n’avait pas mentionnée ? De plus, ce n’était pas important, elle était la seule concernée avec Edward. Il n’était pas nécessaire que Carlisle soit au courant à son tour, tout comme ce qui avait poussé Bella à changer d’avis. Il faut dire que… Edward avait eu de bons arguments, même s’il ne la croyait pas lorsqu’elle disait avoir peur de la réaction de Charlie et Renée. Ce n’était pas faire preuve d’immaturité que d’avoir accepté la demande en mariage d’Edward. Elle voulait rester avec lui pour toujours, elle en était sûre, et vivre sans Edward était impossible. Vieillir la hantait et, même si elle savait que ne pas demander à Carlisle de la transformer était risqué, ils pouvaient toujours essayer… Non ? Mais son futur beau-père risquait de mal le prendre si elle lui disait ce qu’elle avait demandé à Edward. Et, le cautionnerait-il ? Ou l’engueulerait-il pour avoir osé demander une telle chose ?

Carlisle – Je pense qu'il y a autre chose, une autre condition, qui t'a poussé à accepter la demande d'Edward malgré tout. Et j'aimerais que tu m'en parles. Ce qui se dit présentement ne sortira pas de cette pièce, et tu le sais.

Oui, Bella le savait. Mais cela lui était égal, Edward le savait, elle n’avait pas à le lui cacher. Seulement, il était le seul au courant et elle ne voulait pas que les autres l’en dissuadent. Elle avait peur, elle avait déjà « senti » une morsure de vampire et on ne peut pas dire que la douleur soit insignifiante, que du contraire. Mais peut-être que la présence d’Edward la rassurerait et… Bella avait confiance en lui, elle savait qu’il ne la tuerait pas puisqu’il avait réussi à ne pas la tuer lorsqu’il avait dû « aspirer » le venin de James. Elle ne voulait pas reculer, non, l’idée d’avoir un énième anniversaire la hantait et lui donnait l’impression d’être vraiment vieille. Elle était donc déterminée mais préférait que ce soit Edward qui la transforme, pour être… Rassurée, si l’on peut dire les choses comme cela. Seulement, même si Bella était convaincue de ce qu’elle avançait pour justifier son choix qu’elle savait dangereux, elle savait que Carlisle risquait de ne pas l’appuyer et de lui passer un savon. Mais après tout, Edward avait accepté… Il suffisait qu’il s’entraîne, non ?

N’osant regarder Carlisle directement, Bella avait les yeux rivés sur ses mains, les trouvant particulièrement passionnantes. Elle savait qu’il était sérieux et qu’il ne lâcherait pas le morceau tant qu’elle n’aurait rien dit, qu’elle devrait rester ici aussi longtemps que nécessaire. Elle sentait son cœur battre plus vite, ses idées se mélanger dans sa tête. Impossible de trouver un autre argument valable, une autre condition qui aurait pu justifier l’acception de Bella par rapport au mariage alors qu’elle avait cela en horreur. Mais d’un côté, elle ne pouvait pas lui mentir, il le saurait et n’en serait que plus sévère par la suite, dans sa propre… Réaction. Parce qu’elle savait qu’il allait réagir, elle ne se faisait pas d’illusions là-dessus. Mais… Quitte à subir un sermon, elle pouvait retarder l’échéance et tourner autour du pot, non ? Prenant une inspiration sans pour autant lever les yeux, Bella dit alors, après un long silence :

Bella – J’ai réfléchi… Enfin, entre son insistance et les arguments qu’il me donnait. J’ai peur, oui, surtout que Charlie et Renée n’ont pas tenu huit ans… J’ai été élevée dans cette mentalité, surtout que ma mère déteste toujours le mariage avant trente ans. Mais je me dis que, si je n’essaie pas, je ne saurai pas…

Réponse bien maigre, et à des kilomètres de la condition attendue par Carlisle. Seulement, en « adoucissant » la vérité, en prenant mille précautions, il allait peut-être ne pas lui passer un véritable savon… Si ? Quoi qu’il en soit, il était temps de l’énoncer, cette condition. Bella serait fixée dans quelques minutes quant à la réaction de Carlisle. Mais hors de question de le regarder dans les yeux !

Bella – Et je… J’ai demandé… Enfin, ce n’est pas contre vous, j’ai confiance en vous bien sûr, mais…

Mauvaise technique. Cela allait simplement inquiéter Carlisle. Pause, respire et réponds.

Bella – J’ai demandé à Edward s’il pouvait me transformer lui-même…

Voilà… La « bombe » était lâchée.

Bella semblait tout à coup trouver ses mains bien passionnantes, jouant avec comme si sa vie en dépendantes, bien rouge et la tête baissée. Il attendit patiemment qu'elle lui réponde, regrettant simplement qu'elle n'ait pas suffisamment confiance en lui pour se livrer tout de suite. Et surtout, qu'il ait dû être obligé à la pousser de parler d'une chose qu'elle aurait dû mentionner d'elle-même dès le départ ! Car plus le silence s'éternisait, plus il ce doutait que ce fameux détail était important, et plus il s'inquiétait. Il espérait qu'Edward et Bella n'avaient faits aucune bêtise.... Il savait son fils prudent, mais tout de même.

Bella – J'ai réfléchi... Enfin, entre son insistance et les arguments qu'il me donnait. J'ai peur, oui, surtout que Charlie et Renée n'ont pas tenu huit ans... J'ai été élevée dans cette mentalité, surtout que ma mère déteste toujours le mariage avant trente ans. Mais je me dis que, si je n'essaie pas, je ne saurais...

Très bien. Tout cela, d'accord, elle l'avait expliqué un peu plus tôt et il pouvait le comprendre. Mais cela ne répondait pas à sa question. Surtout qu'elle ne le regardait toujours pas dans les yeux, chose qui avait tendance à l'agacer un peu avec ses enfants, car cela signifiait au mieux une bêtise, au pire des ennuis.

Bella – Et je... J'ai demandé... Enfin, ce n'est pas contre vous, j'ai confiance en vous bien sûr, mais...

Il comprit avant qu'elle ne lâche la suite. Mais pas de panique, ce n'était sûrement pas ce à quoi il pensait. Certainement pas. Ni Edward ni Bella n'étaient inconscients du danger à ce point, ils se faisait des idées.

Bella – J'ai demandé à Edward s'il pouvait me transformé lui-même...

Carlisle ne répondit pas tout de suite, hésitant entre pousser un énorme soupir, ou peut-être un petit cri exaspéré, plus approprié à la situation. Et se promit intérieurement de passer un savon à Edward... Il fixa Bella, réfléchissant à toute vitesse. Il comprenait pourquoi elle avait demandé ça. Il était plus « rassurant », en quelque sorte, pour le créateur de s'occuper de celui qu'on aimait, pour le futur vampire d'être mordu par quelqu'un en qui on avait une totale confiance. En revanche, une transformation était toujours risquée ! Et la tenter lorsqu'on avait pas au moins passé la barre des deux cents ans... Les vampires pouvant ignorer ce détail étaient rares, il songeait surtout à Aro, et cela était encore plus difficile pour les vampires végétariens, toujours soumis à cette sensation de manque.

- Bella, très honnêtement, il y a des jours où je me demande vraiment si tu comprends le danger. Edward a à peine plus de cent dix ans. Et crois-moi quand je te dis qu'il vaut bien mieux que ce soit un vampire plus vieux qui se charge de toi, du genre deux cent ans et plus. Et encore... Je sais pourquoi tu lui as demandé cela, c'est très compréhensible. Mais c'est surtout très dangereux ! Tu représentes la tentation absolue pour Edward... Lui, plus que tous les autres, risque de te tuer, purement et simplement. Et le risque est encore accentué du fait qu'il soit végétarien.

Il fit une courte pause, puis soupira longuement.

- Si c'est ce que tu désires vraiment, je ne vais pas m'y opposer. Par contre, il va falloir que je parle à Edward. Ils vont bientôt rentrer. Tu peux rester, si tu le souhaites.


Voilààà, j'ai pas été méchant, et tu peux même filer!^^ On dit quoi à son beau-papa?xD

Edit by Marie-Em: t'es trop gentil ... Elle mérite pas ça :p !

Carlisle – Bella, très honnêtement, il y a des jours où je me demande vraiment si tu comprends le danger. Edward a à peine plus de cent dix ans. Et crois-moi quand je te dis qu'il vaut bien mieux que ce soit un vampire plus vieux qui se charge de toi, du genre deux cent ans et plus. Et encore... Je sais pourquoi tu lui as demandé cela, c'est très compréhensible. Mais c'est surtout très dangereux ! Tu représentes la tentation absolue pour Edward... Lui, plus que tous les autres, risque de te tuer, purement et simplement. Et le risque est encore accentué du fait qu'il soit végétarien.

Bella savait déjà tout cela, y compris que c’était dangereux qu’Edward la transforme. Mais elle avait confiance en lui et savait qu’il ne la tuerait pas, il ne l’avait pas tuée lorsqu’ils l’avaient retrouvée dans son ancienne salle de danse, avec James. Il ne l’avait pas tuée alors qu’il ne l’aimait pas autant que maintenant. Donc, pour elle, tout était possible même si elle risquait sa vie. Seulement… Une vie sans Edward n’en était pas une et vieillir encore alors que lui restait jeune lui était insupportable. Bella ne voulait donc pas entendre et admettre que cela était dangereux, elle avait confiance en Edward. De plus, elle avait pris sa décision et était certaine de ce qu’elle voulait, ils ne devaient pas tout faire pour la convaincre même si Edward risquait de se faire engueuler à cause d’elle. Bon d’accord, c’était cruel… Carlisle risquait de convaincre son fils en un rien de temps vu qu’il hésitait à faire la transformation comme Bella le lui avait demandé.  Mais elle n’eut pas le temps de rajouter quoi que ce soit, son futur beau-père n’avait fait qu’une courte pause et avait repris après avoir soupiré :

Carlisle – Si c'est ce que tu désires vraiment, je ne vais pas m'y opposer. Par contre, il va falloir que je parle à Edward. Ils vont bientôt rentrer. Tu peux rester, si tu le souhaites.

Rester ? Il était sérieux ?! Non mais Bella n’allait pas rester ici si Edward revenait… Elle n’était pas folle à ce point-là, non plus ! Prise d’une vague de panique en entendant cette nouvelle, elle se redressa tout en essayant de dissimuler sa crainte de croiser Edward. Il ignorait qu’elle était venue discuter de cela avec Carlisle, s’il la croisait maintenant… Autant dire qu’elle allait passer un sale quart d’heure, et elle le savait. Alors, c’est gentil, mais non merci. Bella ne comptait pas s’éterniser ici si Carlisle lui avait tout dit et s’il lui permettait de sortir après une telle humiliation. Enfin, « humiliation » était un grand mot mais elle était plus que gênée… Et allait d’ailleurs jeter cette prescription dès qu’elle le pouvait. Pas ici, près de la villa, et surtout pas près de chez elle avec Charlie qui rôdait dans le coin. Qu’allait-il penser s’il tombait sur une prescription dans ce style signée de Carlisle Cullen, à savoir, le père de son petit-ami que Charlie détestait tant ? Non, vraiment, Bella devait éviter de jeter ce papier près de chez elle. Donc, tout était dit et il la laissait partir. Enfin, rester plutôt. Tachant d’adopter une attitude la plus détendue possible – même si c’était infaisable –, Bella dit :

Bella – Je… Merci pour toutes vos réponses. Mais je suis consciente du danger que ça représente, seulement j’ai confiance en Edward. Enfin… Je vais réfléchir.

Autant ne pas avoir l’air d’expédier vite fait la question, et de dire que l’on va y réfléchir, non ? Bien sûr, tout était déjà décidé pour Bella, elle savait ce qu’elle voulait faire mais elle ne voulait pas se faire engueuler davantage. Elle enchaina sur « l’invitation » qu’il lui avait donnée – celle de rester ici vu qu’Edward revenait – en répondant… Un peu trop vite, mais elle ne pouvait pas cacher sa peur de se faire surprendre par Edward tout de suite. Oui, bien sûr, il allait sûrement venir chez elle après sa discussion avec Carlisle mais… C’était toujours du temps de gagné, non ? De plus, elle serait seule avec lui et son futur beau-père ne pourrait pas l’enfoncer devant Edward.

Bella – Et heu… Merci de « l’invitation » mais je crois que je vais rentrer chez moi. Je n’ai pas prévenu Charlie de mon absence, il va s’inquiéter. Donc… Merci et… A bientôt.

Bien sûr, c’était totalement faux, Charlie savait qu’elle était sortie. Mais Bella voulait trouver une excuse pour sortir de la Villa avant le retour d’Edward sans pour autant paraître impolie. Après les « au revoir », elle fut donc raccompagnée à la porte et monta dans sa voiture, direction chez elle. Au passage, Bella fit une halte à la première poubelle qu’elle croisa sur sa route et jeta la prescription de Carlisle dedans. Hors de question de… Bref. Rien que le fait de penser à sa discussion avec son futur beau-père lui empourprait les joues. Grimpant dans sa voiture après s’être pris une énième fois sa portière, elle jeta un coup d’œil à sa montre et constata qu’elle s’était absentée une heure. Bon… Il était bien trop tôt. Aller à la Push ? Heum, non. Edward croirait qu’elle cherchait à l’éviter – ce qui n’était pas tout à fait faux. Optant pour une course improvisée au marché du coin, Bella tourna au coin de rue suivant et se dirigea vers le supermarché – relativement pourri, il faut l’avouer – pour ses quelques courses. Elle n’avait pas de liste, son esprit était bien trop embrumé pour réfléchir mais l’air frais des rayons allait sûrement la calmer.

Bella * Respire. Il ne viendra pas te chercher ici et rentrer chez Charlie n’est pas une bonne idée, il est trop tôt. Et puis, il sera content de voir que tu as fait des courses. Hop, au boulot.

Spoiler: