[Angleterre] Rencontre Jane et Alec

Jane et Alec à l'âge de 6 ans.

Spoiler:

Les cendres volèrent sous l'effet du vent, dans cette région d'Angleterre peu hospitalière, mais riche de vampires cinglés et agitateurs. Aro soupira légèrement en observant le paysage et fit signe à son clan de reprendre la route. Il y avait encore beaucoup de choses à faire, mais tout d'abord, laisser tout le monde se nourrir. Le clan se dispersa en plusieurs groupes, et lui-même partit d'un côté avec ses frères. Ils arrivèrent à un village et laissèrent les gardes se disperser autour d'eux. Le soir tombait, et ils passaient relativement inaperçu au milieu de la foule. Le village était en pleine fête. Aro marchait tranquillement en discutant avec ses frères. Une petite pause dans le travail. Il repéra un humain éméché et l'assomma avant de boire son sang et camoufler le cadavre. ses frères aussi s'étaient trouvées des victimes, parmi les promeneurs innocents.

Aro s'assit dans un coin, observant les humains qui riaient, buvaient, dansaient, mangeaient, s'amusant. scène banale d'un petit village en fête du dix-huitième siècle. Les époques évoluaient, se succédaient. Cette scène, sous le couvert de la nuit tombante, allait s'effacer, disparaître avec le temps. Ces gens, là, allaient mourir, laissant leurs descendants peupler à son tour le monde. Et ainsi de suite, année après année, génération après génération. Alors qu'eux restaient là, immuables...

Un groupe d'enfants jouaient tout près d'eux, chahutant. Aro les observa, les yeux dans le vague. Ils allaient tous grandir, ces mioches, devenir parents à leur tour, puis vieillir, mourir. Tout à coup, un garçon plus grand que les autres poussa un autre petit par terre, tout en l'insultant et en insultant sa famille. Tss, les humains gâchaient du temps de leurs vies si courtes à se faire du mal les uns aux autres. Une petite fille arriva à son tour. Elle ressemblait tant au garçon chahuté qu'il ne pouvait s'agir que de sa soeur. Comme c'était mignon. Il eut un rictus de mépris, et échangea un rapide coup d'oeil avec Caïus, amusé par tout cela. C'était risible.

La gamine fixait le persécuteur de son frère. Aro l'observa à son tour, d'un air pensif. Quel âge avait-elle ? Cinq ans ? Six ans ? t elle avait déjà le regard glacial d'une adulte. Son frère se tenait près d'elle, poings serrés. Leurs traits fins et androgynes leur donnaient des visages d'anges. Un visage de pureté. Une pureté néanmoins entachée par une zone d'ombre... Il sentait quelque chose de bizarre, chez ces deux gosses. Tout à coup, le gosse qui embêtaient les deux petits s'effondra sur le sol en se tordant de douleur, criant de toute la force de ses poumons. Aro se redressa, et avisa la gamine qui le fixait, de ces yeux si bleus et si froids... Tout stoppa très vite, aussi soudainement que cela était arrivé. Le petit garçon et sa jumelle s'enfuirent, alors que les adultes arrivaient, sous les cris des gamins apeurés. Eberlué, Aro se tourna vers ses frères.

- Vous avez vu ? Je suis sûr que c'est cette gamine... Mais elle ne l'a même pas touché.

Ses yeux brillaient de curiosité. Il devait en savoir plus.

L’Angleterre était encore en proie à des chamailleries de vampire… Les immortels de cette époque n’avaient pas encore compris et assimilé la règle de la discrétion, la règle qui les obligeaient à ne pas se révéler aux humains. A ces êtres immondes qu’étaient les hommes, femmes et enfants dont la vie s’écoulait si rapidement qu’elle en était emmerdante. Le manque de discrétion des vampires avait encore une fois poussé les trois frères à sortir de chez eux, à quitter leur douce demeure de Volterra. Cela n’était bien sûr pas au déplaisir de Caïus. Ce dernier était du genre à aimer sortir et pourchasser quelques ahuris qui n’avaient aucun respect pour la sacro sainte règle du silence. Elle avait pourtant été érigé des années auparavant lorsque les trois frères étaient arrivés au pouvoir après avoir vaincu le clan roumain.

Après avoir réglé les comptes de certains des abrutis que nous évoquions plus haut. Les trois frères avaient ordonné à la garde de se nourrir, de s’abreuver de sang, d’étancher cette soif qui leur brûlait la gorge depuis le jour de leur transformation. Ce jour bénie, ou maudit selon les vampires, où un autre immortel décida à votre place de vous léguer ce trésor qu’était l’immortalité vampirique. Caïus se souvenait d’ailleurs parfaitement du jour où « leur père » avait planté ses crocs dans Aro, puis en lui et enfin en Marcus… Ce jour avait été une douloureuse épreuve de survie, mais les mois, les années, les siècles qui suivirent furent les plus beaux que l’immortel ait pu vivre.

L’acte de tuer quelqu’un pour étancher leur soif, apaiser leur brûlure était devenu quelque chose de naturel, de répétitif, presque d’ennuyeux. Caïus tuait ses victimes avec nonchalance et dédain. Il n’éprouvait aucun plaisir à cela, le vampire préférait largement torturer, séquestrer, traumatiser ses proies. Leur sang avait d’une certaine manière meilleure goût après un long traitement doloriste.

Après avoir tué un ou deux humains, le chef de la garde retourna auprès de ses frères. Une fête battait son plein dans le village de White Swan. Les humains avaient au moins un point positif, ils savaient organiser des évènements dignes d’attention, dignes de louange. Caïus profita alors du temps qui leurs restaient pour danser avec une belle jeune fille qu’il emmena ensuite dans un coin sombre pour la mordre et la vider de son sang. C’était, d’une certaine manière, sa façon à lui de s’amuser, de tuer le temps. C’était son loisir à lui.

Caïus aperçu alors un groupe d’enfant qui s’amusait à côté de son frère, ces mioches devaient encore avoir trouvé un nouveau jeu du genre la guerre de cent ans revisitée par les anglais. Cette guerre avait été une période de l’histoire que l’Italien avait beaucoup appréciée. Les carnages de cette dernière leur avaient donné peu de travail sur les vampires. Ces derniers pouvant tuer de manière un peu moins discrète que d’habitude.

Quelque chose de surprenant se passa alors… Le jeu des mioches dégénéra, un cycle de violence prit alors le dessus sur celui de l’amusement. Que cela était risible, les humains ne savaient donc rien faire d’autre depuis leurs enfances… Mais pourquoi la nature les avaient-ils fait aussi idiot, aussi bête ? Mais pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Ce genre de chose avait le don d’exaspérer Caïus… Mais pourquoi donc autant de violence entre eux ? Il n’était pas plus simple de se laisser torturer puis tuer par les vampires, par lui ? Il n’était pas plus simple de se la fermer simplement et de vivre une vie où ils ne seraient qu’un simple garde-manger pour vampire ?

Quelque chose d’intéressant se produisit alors. Quelque chose qui retint l’attention d’Aro. Un évènement surnaturel venait d’avoir lieu. La fille qui avait rejoint le groupe d’enfants avait apparemment usé d’un pouvoir surnaturel sur un de ses jeunes camarades… Non, ce n’était pas possible… Caïus comprit rapidement ce que cela impliquait… Son frère allait vouloir en savoir plus, son frère allait vouloir transformer cette enfant une fois qu’elle aurait atteint l’âge minimum… Non… Non… Non… Pas encore… Les trois frères avaient d’autres choses à faire, d’autre clans à exterminer plutôt que de jouer les surveillants pour des mioches qui ne deviendraient peut-être jamais utiles au monde des vampires…

Le son de la voix d’Aro coupa alors le silence. Les paroles de ce dernier n’étonnèrent même pas Caïus, sa réaction était purement prévisible, sa réaction était telle qu’elle l’avait été à chaque fois que les frères avaient rencontré un potentiel nouveau jouet pour la collection de vampires Aroesque.

Caïus : – Bon, je suppose que nous allons nous attarder un peu ici pour connaître un peu mieux ces mioches ! Enquêtons donc mon frère et laissons les autres clans commettre leurs crimes en toute impunité. Il serait plus logique que nous laissions quelques gardes et que nous revenions plus tard, dans quelques années. Qu’en penses-tu mon frère ?

Le ton de Caïus révélait bien son impatience d’aller tuer d’autre vampire récalcitrants. Cependant, cela devenait de moins en moins probable au fur et à mesure que la flamme qui illuminait les yeux d’Aro grandissait. Ce dernier était tellement prévisible, mais Caïus aimait son frère et il le suivrait même si cela le faisait royalement chier…

Le chef de la garde convoqua alors quelques vampires et leur ordonna de réunir le clan dans les environs. Lui, Marcus et Aro allaient devoir rester un peu plus longtemps ici pour régler une affaire personnelle. Les trois frères ne garderaient avec eux que Démétri et Félix. Il ne servait à rien d’attirer l’attention des humains en laissant une centaine de vampire traîner dans les environs.

La suite des évènements allait sûrement être d’une chiantitude (néologisme autorisé par moi-même) affolante. Seulement voilà, une règle passait au-dessus de la justice. Et cette dernière était la volonté suprême d’Aro Volturi. Caïus et Marcus avaient apprit à faire avec et à accepter de céder à ses caprices de vampire collectionneur à tendance névrotique. Le désir de collectionner les dons était d’une certaine manière digne d’une névrose chez le chef du plus puissant clan du monde vampirique.

Alec trépignait d'impatience alors que sa mère terminait de coiffer sa soeur jumelle. La fête de la St Jean allait commencer très bientôt, et il ne voulait pas rater ça. Les autres années, ils étaient restés chez leur grand-père, mais ce soir, y allaient avec papa et maman. Jane sauta du banc, et il attrapa la main de son père avant qu'ils ne sortent tous. La nuit n'allait pas tarder à tomber. La musique s'emballait, de grands feux étaient allumés dans tout le village. Laissant leurs parents, ils filèrent se mêler aux jeux des autres enfants.

Certains adultes leur jetaient des regards méfiants, voir franchement haineux. Trop jeune pour en comprendre la raison, il pouvait néanmoins le sentir. Et détestait ça. Qu'avaient-ils faits, lui et Jane ? Pourquoi les repousser, ou siffler d'un air méprisant sur leur passage ? Il ne parvenait pas à saisir le sens de tout cela... D'accord, il se passait parfois des choses étranges autour d'eux, mais... Il tâcha de chasser tout cela de son esprit et lança un sourire guilleret à sa soeur. Il avait envie de s'amuser, avec elle et les autres enfants. Envie de profiter de cette nuit.

Ils coururent et filèrent avec d'autres gamins du village, dans une parfaite insouciance. Il ne restait jamais, néanmoins, trop loin de Jane. Ils passaient quasiment tout leur temps ensemble, partageant leurs jeux, leurs joies, leurs peines. Alec cherchait justement sa soeur du regard lorsqu'il fut brusquement poussé dans le dos et chuta dans la poussière. Il tomba par terre et jeta un regard noir à celui qu'il l'avait poussé. Sa soeur arriva en courant et il se plaça près d'elle. On insultait encore leur famille ! Il en avait assez, et sa soeur aussi. Elle fixait l'autre garçon, intensément, et tout d'un coup, il s'effondra, cria de douleur.

Horrifié, il attrapa la main de sa soeur dès que tout stoppa et s'enfuit avec elle. Ils rentrèrent chez eux, et leurs parents arrivèrent peu après. Leur mère les serra dans ses bras, alors qu'ils racontaient ce qu'il s'était passé. Elle soupira, tout en les berçant pour les calmer. Leur père marmonna que ce n'était pas la première fois que des trucs de ce genre arrivaient autour de Jane et lui.

Guillaume - Les gens du village finiront bien par se calmer, murmura-t-il.

Les deux enfants allèrent se coucher, dépités. Lorsqu'ils étaient très en colère, effrayés, soumis à des émotions violentes, leur entourage en faisait systématiquement les frais. ces manifestations étranges arrivaient de plus en plus fréquemment à mesure qu'ils grandissaient. Alec comme sa jumelle en avaient peur, mais étaient incapable de contrôler tout cela, et encore moins de le prévoir.

Le lendemain matin, lui et Jane partirent tous les deux se promener dans les abords du village, et s'installèrent près du petit torrent. ils venaient souvent se réfugier ici, et Alec devait parler à Jane. Quelque chose lui pesait très lourd, sur le coeur, et il devait s'en ouvrir à elle. Il lui faisait confiance. Assis dans l'herbe, il joua un petit moment avec des cailloux, puis releva la tête pour regarder sa jumelle.

- Dis, il y a quelque chose... L'autre jour... J'ai été sur l'un des chantiers de papa. Il y avait deux hommes sur le toit d'une maison qui travaillaient. Pendant que papa cherchait ses plans, ils ont commencés à insulter maman de sorcière. Et.. et je... je ne sais pas trop ce qui s'est passé... Il y a une sorte de vapeur noire qui est sortie de mes mains et les a rendus muet et raides. ils sont tombés et se sont blessés. La fumée a disparu. J'ai eu peur, et je... j'ai dit à papa qu'ils étaient tombés seuls... C'est comme toi hier soir, Jane, il y a des trucs... C'est étrange...

Caïus : – Bon, je suppose que nous allons nous attarder un peu ici pour connaître un peu mieux ces mioches ! Enquêtons donc mon frère et laissons les autres clans commettre leurs crimes en toute impunité. Il serait plus logique que nous laissions quelques gardes et que nous revenions plus tard, dans quelques années. Qu’en penses-tu mon frère ?

Aro en pensait qu'il préférait rester là lui-même, et il savait que son frère n'allait guère mettre plus que quelques secondes avant de saisir ça. Ce qui se produit d'ailleurs... Marcus et Caïus savaient très bien qu'il n'y avait as grand-chose à faire lorsque leur frère avait repéré un humain avec un potentiel, lorsqu'il pensait pouvoir mettre la main sur un éventuel nouveau vampire talentueux. Apprendre à connaître ces mioches ? Oh oui ! Et même plus que ça s'il découvrait plus intéressant. Son petit frère poussa un énorme soupir avant de se décider à organiser les choses. Oui, ils allaient rester un peu, mais cela n'empêcherait pas le reste du clan de poursuivre le travail.

Ils trouvèrent, pour le reste de la nuit, une maison à l'écart. Aro brisa le coup du propriétaire, un vieux grincheux misanthrope, et observa les alentours. Charmant petit village, véritablement ! Perdu au coeur de la campagne Anglaise, et abritant un certain potentiel. décidément, on ne savait jamais sur quoi on allait tomber lors de ces campagnes avec le clan. Le matin suivant, il partit avec ses frères et les deux gardes voir un peu les alentours.

Par chance, ou simple hasard, il vit arriver la gamine de la veille et son frère, sur le petit chemin. curieux, il les suivit à distance, alors que les deux gosses s'asseyaient sur une berge. ils avaient l'air tristes, voir un peu perdus.

Gamin - Dis, il y a quelque chose... L'autre jour... J'ai été sur l'un des chantiers de papa. Il y avait deux hommes sur le toit d'une maison qui travaillaient. Pendant que papa cherchait ses plans, ils ont commencés à insulter maman de sorcière. Et.. et je... je ne sais pas trop ce qui s'est passé... Il y a une sorte de vapeur noire qui est sortie de mes mains et les a rendus muet et raides. ils sont tombés et se sont blessés. La fumée a disparu. J'ai eu peur, et je... j'ai dit à papa qu'ils étaient tombés seuls... C'est comme toi hier soir, Jane, il y a des trucs... C'est étrange...

Les yeux d'Aro brillèrent encore plus d'intérêt et un très grand sourire illumina son visage. Il observa encore plus intensément les deux enfants, littéralement fasciné par ce qu'ils se racontaient désormais à voix basse, parlant des choses étranges qui apparaissaient autour d'eux lorsqu'ils étaient soumis à des émotions trop fortes. un don, que l'on appelait cela. Ils en possédaient tous les deux un, visiblement. Certes faibles, qu'ils ne contrôlaient pas, mais bien présents. Et Aro brûlait d'envie d'en savoir plus, il brûlait d'envie de sonder l'âme de ces deux enfants, de tout découvrir. Mais les approcher risquait d'être une tâche assez ardue...

Elle avait couru avec son frère jusque chez eux, couru comme si leur vie en dépendait. Ce qui était peut-être le cas après tout. une fois chez eux, Alec claqua la lourde porte et revint aussitôt près d'elle. Elle se jeta dans ses bras, apeurée. Que s'était-il passé ?! Elle ne comprenait pas, elle avait peur... Leurs parents arrivèrent peu après, et Jane fila se nicher contre sa mère, qui les prit tous les deux contre elle. Elle s'accrocha à sa capeline, les yeux fermés.

- Désolée, maman.

Elle sentit un baiser déposé sur ses cheveux. La présence rassurante de sa mère l'apaisait peu à peu. Elle ne comprenait pas ce que marmonnait son père, tentant juste de se rassurer. Elle était encore terrifiée, mais se calmait peu à peu. Son jumeau était secoué lui aussi, et elle lui fit un sourire tremblotant.

Guillaume - Les gens du village finiront bien par se calmer, murmura-t-il.

Jane baissa la tête. Les gens du village, elle en avait peur. Comment pouvait-on les détester alors qu'ils n'avaient rien faits ? du moins, ce n'était pas leur faute, eux-même ne comprenaient pas ce qui se produisait autour d'eux. et les villageois n'avaient pas à sans cesse insulter sa maman. Elle soupira, alors qu'ils se mettaient au lit. Blottie sous ses couvertures, elle eut du mal à trouver le sommeil, préférant écouter la respiration paisible de son frère. Elle aurait voulu quitter cet endroit, vivre ailleurs, en paix, avec Alec, papa et maman. Elle finit par sombrer dans un repos agité et peuplé de cauchemars effrayants.

Au matin, elle suivit son frère pour aller dans leur coin à eux, près du village à côté du torrent. Elle s'assit dans l'herbe, jouant avec les brindilles et les feuilles. Elle aimait bien passer des moments en pleine nature, seule ou avec Alec. Ici, personne ne les dérangeait, ne venait les traiter de monstres ou d'enfants du démon. Ils respiraient un air bien pur et ils étaient tranquille. Elle sourit timidement en faisant grimper une coccinelle sur son doigt et en la regardant s'envoler.

Alec - Dis, il y a quelque chose... L'autre jour... J'ai été sur l'un des chantiers de papa. Il y avait deux hommes sur le toit d'une maison qui travaillaient. Pendant que papa cherchait ses plans, ils ont commencés à insulter maman de sorcière. Et.. et je... je ne sais pas trop ce qui s'est passé... Il y a une sorte de vapeur noire qui est sortie de mes mains et les a rendus muet et raides. ils sont tombés et se sont blessés. La fumée a disparu. J'ai eu peur, et je... j'ai dit à papa qu'ils étaient tombés seuls... C'est comme toi hier soir, Jane, il y a des trucs... C'est étrange...

Elle baissa légèrement la tête et serra ses bras autour d'elle. Elle soupira et joua distraitement avec des brins d'herbe.

- Je ne comprend pas non plus comment on peut faire ça... Grand-Père m'a dit une fois qu'il s'agissait d'un don et qu'on pourra le contrôler quand on sera grands. Ce que toi et moi on fait... Je ne sais pas, ça me fait peur !

Elle avait les larmes aux yeux en disant cela, et eut tout à coup très envie de voir sa maman, de se blottir dans ses bras. Elle fit quelques pas, effleurant les feuilles des buissons du bout des doigts. Tout à coup, elle tomba nez à nez sur un homme grand aux cheveux blonds et à l'air dur. Aux yeux rouges... Elle poussa un cri de terreur et recula vivement. Trébucha sur une pierre. Se sentit basculer en arrière.

- Alec ! cria-t-elle.

L'eau glacée l'enveloppa soudainement. Elle put prendre une inspiration avant d'être violemment emportée par le courant.

Les trois frères s’étaient installés dans une maison qu’Aro avait emprunté à durée plus qu'indéterminée pour eux. C'est-à-dire une maison où les propriétaires ne viendraient plus jamais les déranger. Cela faisait royalement chier Caïus de devoir rester dans ce village, mais telle était la volonté Aroienne, cette dernière faisait quasi preuve de loi aux yeux de Marcus et du chef de la garde. Leur frère avait tellement fait pour eux qu’ils pouvaient bien céder à ses caprices de temps à autre, bon d’accord, il aurait mieux fallu dire tout le temps.

Après un petit moment, Aro fit signe à ses frère de le suivre pour l’accompagner dans sa volonté d’espionner ses deux futures victimes. Cette journée allait encore être longue, très longue. Ce qui allait s’y passer faisait parti des nombreuses choses que Caïus tenait en horreur. Pour lui, une belle journée était composée de torture, de meurtre, de plan tordu. Une bonne journée n’avait pas lieu lorsque, pour faire plaisir à son frère, il lui fallait jouer au James Bond de pacotille. L’humeur de Caïus en prenait alors un coup… Démétri et Félix allaient surement en prendre pour leur grade alors qu’ils n’avaient rien fait de mal. Mais ces deux larbins avaient l’habitude. Ce n’était pas comme si c’était la première fois que leur chef passait ses nerfs sur eux.

Journée de merde… journée de merde… journée de merde… Telles étaient les paroles qui défilaient dans la tête de Caïus au fur et à mesure qu’il accompagnait son frère. Mais pourquoi donc avait-il accepté ? Quelqu’un pouvait-il lui rappeler la prochaine fois qu’Aro émettait une idée saugrenue, une idée farfelue, de proposer à ce dernier de le libérer afin qu’il n’ait pas à subir ses délires Aroesque ? Caïus avait pourtant eu quelques trois mille années pour s’habituer et se préparer à esquiver ce genre de situation. Mais pourquoi donc l’idée ne lui venait jamais de s’éclipser, de partir ailleurs, de fuir tout bonnement et simplement au moindre symptôme qu’émettait Aro dans ce genre de situation ? On pourrait sûrement ranger cela dans la catégorie du masochisme. Un psychologue averti dirait sûrement que le plus jeune des trois frères était du genre à aimer se faire mal, à aimer revêtir le pourpre et la palme des martyrs… Mais pourquoi… Pourquoi… Pourquoi…

Caïus était toujours dans ses pensées lorsque le cri strident de la gamine le réveilla. Son oreille aurait été encore humaine, elle aurait saigné abondamment après une attaque lyrique de cet acabit. Un autre bruit ramena encore plus Caïus à la réalité… Mais pourquoi cette idiote était-elle tombée dans l’eau ? Pourquoi avait-elle eu cette idée saugrenue de plonger dans ce liquide ? Si Caïus ne la sauvait pas, il aurait encore Aro sur le dos pour un millier d’année, si ce n’est pas plus…

L’italien sauta alors rapidement dans l’eau et nagea à vitesse humaine pour aller chercher l’enfant et la ramener sur le bord. Une fois cela fait… Il alluma un feu pour réchauffer l’atmosphère et permettre à la petite de se sécher et se réchauffer un peu… Son frère arriva alors. Marcus avait sûrement voulu rester en retrait pour surveiller leurs arrières. Caïus alla le rejoindre cinq minutes histoire de lui emprunter sa cape afin de couvrir Jane. Il aurait été stupide que cette gamine meurt d’une pneumonie ou d’un autre virus… Une fois de retour, le chef de la garde, d’un geste maladroit, posa la cape sur les épaules de l’enfant.

Caïus :- Attention petite… Cela aurait été dommage de perdre quelqu’un comme toi ! N’ayez pas peur de nous… Nous pourrions peut-être répondre à vos questions sur ce « don », ce pouvoir que vous utilisez ! Nous ne vous voulons aucun mal ! Ayez confiance, nous sommes comme vous, nous sommes différents.

Le vampire espérait s’être racheté et avoir facilité la suite des évènements à son frère. Caïus se releva alors et se dirigea vers Marcus. Laissant son frère seul avec les petits.

Les deux enfants se tenaient l'un près de l'autre, et Aro frémissait d'intérêt. Décidément, plus les minutes défilaient, et plus il trouvait ces deux enfants littéralement fascinants. Leur grand-père, comme le racontait la gamine, avait entièrement raison. Il s'agissait bel et bien d'un don, en effet. Un don, des dons, qui lui paraissaient déjà remarquablement développé au vu de leur âge. Plus qu'intéressant, envoûtant... Il examinait les deux enfants, leurs postures, leurs gestes, leurs paroles, en attendant l'occasion de prendre leurs mains pour plonger jusqu'au plus profond de leur âme. Sa décision, de façon presque inconsciente, était de toute façon déjà prise. Il comptait bien transformer ces deux-là, sans doute les mordre lui-même, et les intégrer à la garde son clan. Il sentait de façon tangible le potentiel de ces gosses. Il se prenait à imaginer ce qu'ils pourront devenir, une fois mordus, à quinze ou seize ans.

Caïus ne dissimulait même pas son agacement à devoir rester là pour espionner deux gamins, aussi intéressants fussent-ils. Il n'avait pas la même fibre collectionneuse que lui, et ses loisirs se trouvaient ailleurs. Lui aurait-il parlé de les torturer que son frère l'aurait suivi sans aucune hésitation. Mais là... Enfin. Quand à Marcus, il s'en moquait complètement, comme à sa bonne habitude. Aro esquissa un sourire, alors que la gamine se levait et jouait très distraitement dans les buissons. Aro ouvrait la ouche pour dire qu'ils s'éloignaient un peu lorsqu'elle tomba tout à coup sur Caïus, toujours perdu dans ses pensées, poussa un cri de terreur et recula très vite. Trop vite.

Elle tomba brusquement dans le torrent, choquant à moitié Caïus qui ne devait pas s'y attendre, alors que le jumeau de la petite, Alec, s'était levé d'un bond. Il s'apprêtait à aller récupérer la mioche lorsque son frère y alla lui-même. Il la tira des flots enragés et l'assit dans l'herbe, dégoulinant et tremblante. Aro croisa les bras et siffla d'un air agacé. Et bah bravo ! Voilà ce qui arrivait lorsqu'on ne faisait pas attention ! Si jamais la petite était morte noyée, Caïus l'aurait eu sur le dos pendant deux ou trois millénaires ! Gâcher un tel potentiel... Mais son frère avait visiblement à coeur de se racheter, car il alluma un feu, puis emprunta la cape de Marcus pour en couvrir Jane. Elle tremblait violemment, les lèvres toutes bleues, et son frère semblait aussi choqué qu'elle.

Caïus :- Attention petite… Cela aurait été dommage de perdre quelqu’un comme toi ! N’ayez pas peur de nous… Nous pourrions peut-être répondre à vos questions sur ce « don », ce pouvoir que vous utilisez ! Nous ne vous voulons aucun mal ! Ayez confiance, nous sommes comme vous, nous sommes différents.

Caïus, bon sang... Il aurait quand même pu trouver une approche un peu plus subtile au lieu de leur balancer cette phrase comme cela, directement. Alors qu'il s'éloignait, Aro lui jeta un regard noir explicite, qui voulait dire "Tu as franchement de la chance qu'elle ne soit pas morte, et il vaudrait mieux pour toi qu'elle ne tombe pas malade non plus !" Aro savait parfaitement que les humains, surtout les plus jeunes et encore plus à cette époque, attrapaient facilement des tas de virus dont la plupart étaient mortels. Il s'assit près des deux enfants, attisant le feu.

- Ne vous en faites pas, tout va bien, dit-il d'un ton rassurant. Je m'appelle Aro Volturi. Vous n'avez rien à craindre, en effet, nous ne sommes pas là pour vous faire le moindre mal.

Il s'interrompit en voyant Jane tousser violemment et avoir de longs frissons. Le feu ne la réchauffait visiblement pas du tout, et avec ses vêtements glacés, trempés, elle risquait d'attraper une pneumonie. Ce qui pouvait facilement être mortel à son âge. Voyant qu'elle tremblait de plus en plus, il rappela les autres près de lui et leur dit qu'ils ramenaient les deux petits chez eux. Avec un regard très lourd en direction de Caïus... Marcus prit la main d'Alec pour ne pas perdre de vue, et lui-même souleva Jane dans ses bras. Effleurer sa main lui apprit où ils habitaient exactement. Ils revinrent au village, et ils étaient à peine arrivés près de la maison qu'une femme vint en courant, lui arracha Jane des bras et poussa Alec derrière elle. Leur mère... Il lui expliqua patiemment ce qui s'était passé, en omettant le fait que la gamine était tombée après avoir eu peur de Caïus. L'humaine hocha la tête en tremblant et en serrant sa fille contre elle.

Gwen - Entrez, venez... Alec, rajoute un peu de bois dans le feu.

Une fois à l'intérieur, elle s'empressa d'enfiler des vêtements secs à sa fille puis l'assit près du feu, avant de lui frotter les membres pour la réchauffer un peu. Son frère restait tout près d'elle, la couvant du regard. Très mignon. Félix et Démétri restaient en retrait pour le moment, appuyés contre le mur près de la fenêtre. Cependant, la petite toussait toujours, malgré les soins de sa mère. Visiblement inquiète. Gwendoline prépara alors un lit près de la cheminée pour y installer sa fille, la couvrant de couvertures, alors qu'Alec restait contre sa jumelle. Puis elle se redressa.

Gwen - Merci beaucoup, dit-elle en baissant la voix pour ne pas être entendue de ses enfants. Personne dans ce village n'aurait pris la peine de faire ça... Voulez-vous du thé ?

Il hocha la tête et la remercia. Cette femme lui rappelait un peu Sulpicia, très protectrice... Il gardait également un oeil sur les deux enfants alors que l'humaine s'activait dans un coin de la pièce. Oui, il avait bien l'intention de les mordre.

L'homme blond qui avait effrayé sa soeur avait sauté dans le torrent pour la récupérer. Il avait couru jusqu'au bord de la berge, jusqu'à ce qu'il sorte de l'eau avec Jane. Elle tremblait, visiblement sous le choc, et était glacée. L'inconnu la déposa à terre puis entreprit d'allumer un feu. Alec se précipita près de sa soeur et lui frotta les mains, dans l'espoir de la réchauffer. Elle aurait pu se noyer ! Papa leur avait toujours dit de ne jamais s'approcher trop près du torrent, que c'était dangereux. Voilà bien la preuve.

Le monsieur fila un instant et revint avec une cape qu'il déposa sur les épaules de Jane. Alec pinça les lèvres, n'aimait pas qu'il s'approche de Jane alors qu'il lui avait fait peur. Ils ne devaient pas s'approcher des inconnus, maman n'aimait pas ça. Et celui-là n'était pas des plus rassurants. Il avait les yeux tous rouges ! En plus, il était pâle. Un peu trop. Maman dirait sûrement qu'il était malade, à être livide comme ça. Il entoura sa soeur de ses bras, alors qu'elle tremblait de plus en plus.

Caïus :- Attention petite… Cela aurait été dommage de perdre quelqu’un comme toi ! N’ayez pas peur de nous… Nous pourrions peut-être répondre à vos questions sur ce « don », ce pouvoir que vous utilisez ! Nous ne vous voulons aucun mal ! Ayez confiance, nous sommes comme vous, nous sommes différents.

Alec ouvrit de grands yeux, de moins en moins rassuré. Et souhaitant à tout prix éloigner sa soeur de cet adulte. Il était plus effrayant que tous les villageois réunis ! Et il avait fait peur à Jane ! Et puis, comment était-il au courant pour leurs "dons" ? Comment des étrangers pourraient-ils être au courant ? C'était pas normal. Et qu'ils soient aussi différents n'aidait pas à la confiance. De toute façon, papa leur disait de ne pas faire confiance aux étrangers, que certains aimaient enlever les enfants pour les emmener au loin. Et comme papa le disait, c'était forcément vrai. Papa leur avait toujours dit la vérité, comme maman. Un homme s'assit soudain près d'eux, faisant sursauter le petit garçon qui ne l'avait pas vu approcher. Celui-là était livide comme l'autre, et il avait les mêmes yeux. ils étaient peut-être malades ?

Aro - Ne vous en faites pas, tout va bien. Je m'appelle Aro Volturi. Vous n'avez rien à craindre, en effet, nous ne sommes pas là pour vous faire le moindre mal.

Alec n'avait pas du tout, mais pas du tout confiance. Ils ne devaient pas traîner ici, il fallait qu'ils rentrent à la maison pour que Jane puisse changer de vêtements. Soudain, elle se mit à tousser beaucoup plus, pliée en deux. Paniqué, il essayait de l'aider à respirer lorsque l'adulte malade aux yeux rouges rappela ses amis pour dire qu'il les ramenait tous les deux chez eux. Annonce qui eut pour effet de lui faire peur un peu plus. Sauf que Aro souleva sa soeur sans crier gare. Il voulut courir derrière lorsqu'on lui attrapa la main. Surpris, il voulut se libérer mais fut forcé de suivre le mouvement. Ils revinrent au village, jusqu'à chez eux. Et là, leur mère arriva en courant, et il se retrouva sans trop comprendre derrière elle, Jane dans ses bras. Il s'accrocha à sa jupe, regardant les étrangers. Celui qui avait porté Jane expliqua ce qui s'était passé. Maman en tremblait.

Gwen - Entrez, venez... Alec, rajoute un peu de bois dans le feu.

Il obéit aussitôt, et observa maman s'occuper de sa soeur. Elle avait peut-être attrapé un microbe, dans l'eau ? Une fois, papa aussi était tombé dans de l'eau très froide, et après, il n'avait pas été bien pendant quelques jours. Il attrapa la main de sa soeur et lui sourit pour la rassurer, un sourire où manquait une ou deux dents de lait. Il lui fit un bisou sur le front, espérant qu'elle dorme un peu. Il adorait sa jumelle, et il ne voulait pas qu'elle soit malade.

Sentant un poids sur lui, il se retourna. Les étrangers les observaient, pendant que maman préparait du thé. il fronça légèrement les sourcils. Il n'aimait pas les voir dans sa maison, le monsieur blond avait fait peur à sa soeur, d'abord, c'était sa faute si elle toussait comme ça ! Et lui aussi avait peur... Sans qu'il s'en rende compte, la fumée noire sortit tout à coup de ses mains...

Gwen - Alec ! Non !

Il sursauta, la fumée se dissipa, et il croisa le regard de sa mère. Elle déposa le plateau qu'elle tenait et s'agenouilla à sa hauteur, lui prenant les mains. Il baissa la tête, sentant qu'il allait être disputé.

Gwen - Je t'ai déjà dit d'éviter de faire ça ! Toi et ta soeur, vous devez être très prudents. Il y a assez d'histoires comme ça, sur vous, au village. Il faut vraiment que vous essayez de vous contrôler, d'accord ?

Il hocha doucement la tête, puis retourna près de sa soeur. Sa mère semblait gênée, et servait le thé en tremblant. Il soupira, échangea un regard avec sa soeur, puis va tirer sur la jupe de sa mère.

- Maman, dit-il en montrant Caïus, c'est à cause de lui que Jane est tombée, il lui a fait peur ! Et puis, il a les yeux tous rouges, c'est pas normal, j'ai peur...

L'eau glacée l'entourait de toutes parts. Elle fut aspirée par le fond, se débattit pour remonter à la surface, secouée de toutes parts par les remous du torrent. suffocante, elle crut qu'elle allait se noyer lorsqu'un bras dur lui attrapa le bras et la ramena à la surface. Elle prit une grosse inspiration, à moitié étranglée. Quelqu'un nagea en la tenant, jusqu'à la berge, et la déposa dans l'herbe. Elle reconnut l'homme blond, trempé lui aussi. C'était lui qui l'avait récupéré ?

Il alluma un feu, y jetant des morceaux de bois. Feu qui ne la réchauffa pas du tout, bien qu'il fut juste devant elle. Tremblante, elle ne réagit presque pas lorsque Alec frotta ses mains pour les réchauffer. Elle avait eu très peur, et avait de plus en plus froid. Papa et maman leur avaient toujours répété de faire très attention au torrent, que c'était dangereux. Elle et son jumeau ne savaient pas nager. Elle toussa, et sentit tout à coup un lourd tissu être posé sur elle. Le monsieur qui lui avait fait peur était revenu.

Caïus :- Attention petite… Cela aurait été dommage de perdre quelqu’un comme toi ! N’ayez pas peur de nous… Nous pourrions peut-être répondre à vos questions sur ce « don », ce pouvoir que vous utilisez ! Nous ne vous voulons aucun mal ! Ayez confiance, nous sommes comme vous, nous sommes différents.

Elle avait du mal à comprendre ce qu'on disait autour d'elle, frissonnante et gelée. Cette cape était froide, elle aussi, comme si on l'avait laissé reposer dehors plusieurs jours. Prête à pleurer, Jane serrait les mains de son frère. Elle voulait voir sa maman, rentrer à la maison. Ces inconnus lui faisaient peur, malgré leurs paroles qui se voulaient sans doute rassurantes. Et puis, que faisaient-ils ici, dans leur petit village ? Les étrangers étaient ares, et mal vus. Elle était prise de tremblements de plus en plus violents, gelée.

L'homme blond s'éloigna un peu mais un autre vint s'asseoir près d'eux. Jane lâcha quelques larmes, qui se confondirent avec l'eau glaciale dégoulinant de ses cheveux. Elle avait si froid. Un froid terrible et mordant, qui engourdissait son corps. elle ne sentait presque plus les mains de son frère. Sa peau était devenu très sensible et la piquait. L'étranger se présenta, et tenta à son tour de les rassurer.

Elle voulut lui répondre, leur dire de les laisser tranquilles, de ne pas leur faire de mal, mais une toux plus forte la saisit violemment. Elle n'arrivait presque plus à respirer, le froid lui enserrant la poitrine. Les yeux fermés, elle tenta de reprendre son souffle. Alec semblait paniqué, et elle ne pouvait même pas le rassurer. Une fois, papa avait toussé comme ça, et il avait été malade. Elle voulut appeler maman, appeler papa, lorsqu'elle quitta tout à coup le sol. Paniquée, elle s'accrocha instinctivement à ce qu'elle trouva, un pan d'une veste. Elle avait du mal à discerner celui qui la portait, l'esprit aussi engourdi que son corps. Tout à coup, elle quitta les bras de l'inconnu pour se retrouver plaquée contre un corps bien plus chaud et qui lui procura instantanément une grosse vague de réconfort. Maman !

La suite des évènements lui parut néanmoins très confuse. Elle se laissait faire, incapable d'accomplir quoi que ce soit d'autre pour le moment. mais les visages de sa mère et de son frère au-dessus d'elle suffisaient à la rassurer et l'apaiser. Elle fut installée dans un lit de camps près de la cheminée, son frère près d'elle. Alec qui lui sourit et lui fit un bisou sur le front. Elle sourit aussi, continuant néanmoins de tousser.

Blottie sous les couvertures, elle vit son frère regarder les étrangers en fronçant les sourcils. Tout à coup, la fumée noire sortit de ses mains, lente volatile. Jane trembla un peu plus, apeurée. Papa ne voulait pas qu'il fasse devant les gens, c'était dangereux ! D'ailleurs, maman le fit arrêter, et lui rappela ce qu'ils leur avaient dit après qu'ils aient tous les deux manifester leurs "dons". Elle se souvenait de ce jour-là. Papa et maman avaient eu peur. Mais grand-père avait simplement ricané, tout en continuant de fumer sa pipe.

Alec - Maman, dit-il en montrant Caïus, c'est à cause de lui que Jane est tombée, il lui a fait peur ! Et puis, il a les yeux tous rouges, c'est pas normal, j'ai peur...

Jane voulut approuver son frère, mais la tête lui tourna, alors qu'une douleur violente lui traversait la poitrine. Elle gémit et serra sa couverture, les yeux fermés. Elle se sentait très affaiblie, ayant chaud et froid. Elle toussa encore, lorsqu'une main se posa sur son front. Sa mère était agenouillé près d'elle, et son frère se tenait debout près du lit. Elle continua de tousser, puis pleura un peu. Elle avait mal.

Gwen - Il faudrait que l'on puisse voir un médecin, mais l'idiot de la place refuse de venir ici... Et votre père qui n'est pas là jusqu'à ce soir...

La petite referma les yeux en tremblant, encore choquée de ce qui s'était passé. Elle avait pratiquement oublié les inconnus se trouvant chez eux.

Fait peur avec ses yeux rouges… Fait peur avec ses yeux rouges… Fait peur avec ses yeux rouges… Ces mots résonnait dans l’esprit de Caïus, si le gamin n’avait pas intéressé son frère il l’aurait tué immédiatement pour le simple plaisir de lui ôter la vie. Il l’aurait surement torturé histoire de se défouler un peu. Mais pas tant que ça, la torture d’enfant n’était pas vraiment son plaisir… Cependant il savait passer au dessus de cela si la demande venait d’un de ses deux frères.

La situation ici ne s’améliorait pas… La petite toujours cloué au fond de son lit n’allait pas vraiment mieux. Caïus sentait le regard assassin de son frère dans son cou… Il n’y était pour rien, mais cependant, si la petite y restait la crise Aroesque allait durer des années, des siècles, des millénaires… Ce n’était donc pas vraiment une bonne idée que la petite passe l’arme à gauche. Cependant il fallait donc trouver un médecin. Comme si un trio de vampire se baladait toujours avec un médecin avec eux…

Caïus : – Madame, en effet comme votre enfant vous l’a signalé c’est un peu de ma faute si votre fille est dans cet état là. Elle a été surprise en me rencontrant et n’a pas vu où elle mettait les pieds. J’ai plongé pour la récupéré bien sûr, mais cela ne l’a pas empêché d’attraper froid. Enfin tout cela pour vous proposer l’aide de mon frère Marcus, cela sera une manière pour nous de nous racheter. Ce dernier est médecin et moi et mon frère lui confierions nos vies sans hésitez ! Aussi laissez le examiner votre fille.

La mère des enfants ne se fit par prier pour remercier Caïus et donner son accord pour que Marcus puisse examiner l’enfant. Ce dernier s’approcha donc de Jane pour l’ausculter. Au bout d’une dizaine de minute, il demanda à Felix et Démétri de l’accompagner dans la forêt pour cueillir une ou deux herbes qui serviront à soigner l’enfant. Une fois cela fait, le vieux vampire prépara d’un air emmerdé la préparation et en fit boire à Jane.

Caïus : –Elle devrait aller mieux d’ici une heure ou deux. Excusez-moi encore, cela est de ma faute. Quand à nos yeux rouges comme la si bien remarqué votre fils, cela est une caractéristique de notre peuple. Nous habitons une contrée lointaine où nous avons tous cette couleur d’irise. Accepteriez-vous que nous restions un peu ? Mon frère Marcus pourra ainsi veiller sur le traitement de Jane.

Caïus avait parlé d’une voix calme et posée autant dire qu’il était méconnaissable. Cependant, c’était la seule façon de gagner la confiance de cette femme. Cette dernière accepta la proposition de Caïus avec joie. Elle partie préparer une nouvelle dose de thé pour resservir ses hôtes du soir… Le plus jeune des trois frères croisa alors le regard d’Aro qui lui fit comprendre qu’il s’était bien rattrapé. Ce dernier avait saisit la main de la femme pour la remercier de son hospitalité et vérifié ses pensées. Cette femme était rassurée, elle avait confiance dans les trois Volturi ici-présent.

Le gosse ne s’éloignait pas de sa sœur, et cela était très mignon. Il ne cessait de les observer, tous les deux, alors que leur mère préparait du thé. Le petit se tourna vers eux, visiblement en colère et apeuré. Aro aurait aimé lui prendre de suite la main pour savoir ce qui se tramait dans son esprit. Les gosses de cet âge avaient des esprits très souples, leurs pensées virevoltaient en tous sens mais en gardant tout de même une certaine logique. Une légère fumée noire sortit alors de ses mains, arrachant un léger sourire au chef du clan.

Gwen – Alec ! Non !

Le petit sursauta, alors que sa mère se précipitait sur lui et entreprit de le sermonner et le mettre en garde. Aro était littéralement fasciné, enjoué d’avoir eu une démonstration de ce pouvoir dont le gosse avait parlé à sa sœur plus tôt, dans la forêt. Visiblement, le don du petit garçon provoquait une sorte d’anesthésie, annihilait les sens des gens. Celui de sa sœur provoquait une douleur mentale insupportable. Deux dons opposés et pourtant si complémentaires. Et quel potentiel ! Pour l’instant, les pouvoirs des deux gamins réagissaient à leur peur ou à leur colère. Mais avec de l’entraînement… Il se mettait déjà à former des plans pour eux, à envisager la façon dont ils seraient utiles une fois transformés. Il allait leur laisser le temps de grandir, bien entendu. Un ou deux gardes allaient rester pour les surveiller et veiller à ce qu’ils restent en vie. Puis, lorsqu’ils auront quinze ou seize ans, il reviendra soit les chercher lui-même, soit charger les gardes qui les surveillaient de les kidnapper et les emmener à Volterra. Tout dépendra de la conjoncture du moment, sachant qu’ils étaient dans une époque un peu agitée.

Alec – Maman, c’est à cause de lui que Jane est tombée, il lui a fait peur ! Et puis, il a les yeux tous rouges, c’est pas normal, j’ai peur…

Les yeux rouges, les yeux rouges… Lui-même les aura dans quelques années et pour longtemps. Jane fournit une diversion en toussant et en gémissant. Malade, et pour de bon. Il secoua la tête en jetant un coup d’œil à Caïus. Son frère devait sans doute se douter qu’Aro risquait de prendre assez mal le fait que la fillette meure avant qu’il ne puisse la mordre. Car s’ils n’étaient pas aussi jeunes, les frères et le clan seraient repartis de suite en les emmenant avec eux, voir les aurait mordus sur-place puis traînés en Italie. C’était de toute façon ce qui les attendait, sauf si la petite rendait l’âme avant. De plus, cette famille ne semblait pas bien populaire car l’humaine murmura que le médecin du village refusait de venir ici.

Caïus – Madame, en effet comme votre enfant vous l’a signalé c’est un peu de ma faute si votre fille est dans cet état là. Elle a été surprise en me rencontrant et n’a pas vu où elle mettait les pieds. J’ai plongé pour la récupéré bien sûr, mais cela ne l’a pas empêché d’attraper froid. Enfin tout cela pour vous proposer l’aide de mon frère Marcus, cela sera une manière pour nous de nous racheter. Ce dernier est médecin et moi et mon frère lui confierions nos vies sans hésitez ! Aussi laissez-le examiner votre fille.

Tiens, son frère avait une très bonne idée. Aro ne pensait plus, en effet, que Marcus avait en effet suivit des études de médecine. Il leur avait sauvé la vie à tous les deux alors qu’ils étaient encore humains. Leur frère entreprit donc de s’occuper de Jane, sous le regard inquiet de sa mère. Il avait toujours l’air endormi et peu intéressé, mais il savait toujours ce qu’il avait à faire.

Caïus : – Elle devrait aller mieux d’ici une heure ou deux. Excusez-moi encore, cela est de ma faute. Quand à nos yeux rouges comme la si bien remarqué votre fils, cela est une caractéristique de notre peuple. Nous habitons une contrée lointaine où nous avons tous cette couleur d’irise. Accepteriez-vous que nous restions un peu ? Mon frère Marcus pourra ainsi veiller sur le traitement de Jane.

La mère des gosses accepta, tout à fait rassurée à présent. Certes, l’explication était légèrement bancale, mais cela serait suffisant. Il remercia son frère d’un coup d’œil, puis serra la main de la jeune mère, contrôlant ses pensées. Parfait, tout allait bien. Le seul qui n’avait pas l’air très heureux était Alec. Sa sœur jumelle s’était endormie, et respirait déjà plus paisiblement. Il discuta quelque peu avec l’humaine, collectant plus d’informations. Un peu plus tard, alors que le soir approchait, un homme rentra dans la maison, accompagné d’un autre lus vieux. Le père, un certain Eric, et le grand-père, James. Gwen leur présenta les trois Volturi et expliqua ce qui s’était passé.

Aro se rassit près de Caïus, alors que leur frère faisait boire le reste de la potion à Jane. Les yeux du grand-père faisaient la navette entre eux et les deux enfants, la bouche pincée, et clairement méfiant. Pendant un instant, Aro eut l’étrange impression qu’il savait exactement qui ils étaient, ce qu’ils étaient. Et pourquoi ils se trouvaient ici. D’après ce qu’il avait entendu, puis vu dans l’esprit de la mère, il était possible que les dons des deux enfants soient hérités de ce vieil homme, qui semblait aussi étrange que ses petits-enfants, voir plus. Il les fixait toujours, sans une once de peur sur le visage. Il se détourna soudain et s’assit près du lit où était installée Jane, prenant Alec sur ses genoux. Les parents des gosses parlaient à voix basse dans un coin. Le vieillard bourra une pipe usée et l’alluma, la coinçant entre ses dents. Il dévisageait Marcus, à présent, les sourcils froncés. Alec finit par s’endormir contre lui, tout comme sa sœur. Le vieillard le recala contre son épaule, puis les regarda de nouveau.

James – Volturi est un nom Italien, n’est-ce pas ? Il est plutôt rare que des étrangers s’attardent ici, pas sans une très bonne raison en tout cas…

Aro eut alors la certitude, sans même le toucher, que cet homme savait tout. Il se contenta de sourire légèrement, après avoir jeté un coup d’œil explicite à Félix. Ils partirent plus tard dans la soirée, retournant dans la maison où ils "logeaient". Ce n'est que le lendemain qu'un villageois cria que le vieux Wilke, le grand-père des jumeaux, était décédé dans le courant de la nuit...

Caïus : – Madame, en effet comme votre enfant vous l’a signalé c’est un peu de ma faute si votre fille est dans cet état là. Elle a été surprise en me rencontrant et n’a pas vu où elle mettait les pieds. J’ai plongé pour la récupéré bien sûr, mais cela ne l’a pas empêché d’attraper froid. Enfin tout cela pour vous proposer l’aide de mon frère Marcus, cela sera une manière pour nous de nous racheter. Ce dernier est médecin et moi et mon frère lui confierions nos vies sans hésitez ! Aussi laissez le examiner votre fille.

Hein ? Non ! Non, elle ne voulait pas, elle ne voulait pas qu'il l'approche, il était aussi terrifiant que les autres étrangers. Elle mit ses bras devant son visage, mais Marcus les repoussa doucement mais fermement. Il l'examina, regardant sa gorge et ses yeux. Elle tremblait de tous ses membres, toussant toujours, mais il était plus doux qu'elle ne l'aurait pensé. Il finit par se redresser et partit chercher des herbes dans la forêt afin de concevoir un remède.

Jane était assez étonnée que cet homme ait accepté de la soigner. D'habitude, les grands ne s'approchaient pas trop près de leur famille, et le médecin de la place du village avait même refusé de soigner papa la dernière fois qu'il avait beaucoup toussé. Elle serra ses petits poings sur la couverture, fermant les yeux. Pourquoi les villageois étaient-ils si méfiants ? Ils n'avaient rien faits... Marcus revint et prépara un remède. Elle l'observa, se demandant pourquoi il avait l'air si triste. Mais, en tout cas, lui n'était pas effrayant, malgré ses yeux bizarres. Elle but sans aucune résistance la potion qu'il lui donna. Pour ne pas lui faire plus de peine. Ça avait un goût horrible, mais apaisa les picotements de sa poitrine. L'inconnu blond reparla à maman, mais elle n'écouta pas, oscillant vers le sommeil.

Elle dû bel et bien s'endormir car la porte d'entrée la réveilla en grinçant légèrement. Son papa et grand-père étaient rentrés ! Elle était tout à fait rassurée, à présent. Quand papa était là, ni eux ni maman ne craignaient rien. Maman leur avait toujours dit que papa les protégeait, et Jane la croyait. Papa et maman seraient toujours là pour veiller sur eux. Quand à grand-père, il vivait plus loin, dans le village, mais venait souvent ici. Elle lui sourit, alors qu'il s'installait. Toute sa famille était là, elle se sentait mieux, Quoi que très fatiguée. Recroquevillée dans le petit lit de camps, elle reposa sa tête sur l'oreiller, les yeux lourds de sommeil. Et finit par s'endormir.

Le lendemain, lorsqu'elle se réveilla, son frère était couché près d'elle. Elle se redressa, et vit tout de suite que maman et papa avaient pleurés. Ils avaient les yeux tous rouges...

- Maman ? appela-t-elle doucement.

Son mouvement réveilla Alec qui se redressa à son tour. Papa leur dit, avec beaucoup de douceur, que papi avait quitté ce monde, que Dieu l'avait rappelé. Elle blêmit, puis sentit des larmes couler sur ses joues. Elle se fourra aussitôt sous ses couvertures, et se blottit tout contre Alec.

Quelques jours passèrent. Jane finit enfin par sortir et se balada aux alentours du village avec Alec. Elle était très triste pour grand-père, même si elle ne voulait pas en parler. Elle finit par s'asseoir sur une souche en bordure du chemin.

Les trois frères étaient rentrés dans la maison qu’ils avaient soudoyé de manière pas très catholique à un ou deux humain, Caïus en avait oublié le nombre, les détails n’avaient jamais vraiment été son fort. Mais passons, après tout en trois mille ans et quelques broutilles, il était devenu difficile de se rappeler avec détail de toutes les périodes qu’il avait traversé !

La voix d’Aro vit revenir Caïus à la réalité. Il avait vraiment envie de récupérer ces enfants et, toujours d’après le chef du clan, le plus tôt serait le mieux. Aro proposa donc de dénoncer les parents et de kidnapper les enfants dès maintenant ! Ceux à quoi Caïus donna son accord et Marcus non. Chose qui, comme vous devez le pensez, n’était pas étonnante. Le chef du clan prit donc la main de ses frères et dans un silence quasi divin consulta les esprits et les cœurs de Marcus et Caïus pour prendre la bonne décision ! Ce rituel était plus une manière de faire croire au garde que les décisions étaient prise de manière collégiale. Cela était plutôt une pièce de théâtre, une comédie répétée inlassablement ! La décision d’Aro étant l’unique voix que les frères Volturi suivait. Le silence ne fut rompu que par la voix calme mais tout du moins imposante d’Aro.

Aro : – Nous les emmenons maintenant. Tuons les parents. Caïus, je te laisse te charger du meurtre.

Le cerveau du chef de la garde se mit en marche rapidement. Les parties qui activaient son sadisme étaient plutôt rapides à fonctionner chez lui. A croire que cela devenait naturel, que sa vie l’avait conduit tout droit à être le plus sadique des trois frères. Caïus proposa donc, au bout d’une demi-heure de réflexion, son plan sadique à son frère. L’Inquisition était de passage dans cette contrée, le plus simple était de les dénoncer afin qu’ils puissent brûler vif ! Le spectacle des corps humains brûlant doucement était sûrement ce qui plaisait le plus à Caïus après la torture et sa femme bien sûr !

Athénodora était peut-être la seule personne au monde qui arrivait à supporter entièrement les délires sadiques et mystiques de son mari. Cette dernière était un peu sa muse, sa déesse, sa source d’inspiration quotidienne. Elle était celle qui le comprenait vraiment, elle était celle qu’il aimait vraiment. Cet amour était différent de celui qu’avait pu éprouver Dydime et Marcus, ou encore Aro et Sulpicia. Cet amour était un peu comme un chant responsorial. L’amour d’Athénodora répondant au sadisme de son mari.

Le plan qu’avait proposé Caïus avait été largement approuvé par son frère. Laisser les humains se tuer entre eux était une solution plus agréable aux yeux des trois frères. Il n’avait pas vraiment envie de se salir les mains avec cela. Le chef de la garde ne mit donc que peu de temps à prévenir le tribunal éclésiastique. Les dominicains et les françiscains qui le composait étaient de la pire espèce d’inquisiteurs. Ces derniers ne laissaient aucune chance à leur victime de s’en sortir. S’ils avaient été vampires, leur caractère aurait certainement plus à Caïus.

Caïus assista avec une saine distance à l’arrestation de la famille et à la torture des parents des deux enfants. La politique de l’Eglise étant, autant que cela était possible, de ne pas torturer les enfants. Ces êtres innocents ne pouvait être qu’innocents. Satan, Lucifer, le Déchu, l’Ange de lumière ne pouvait pas avoir prit possession d’êtres si chétifs, si innocents. Dans toute l’histoire du Christ, seuls très peu d’enfants avaient été victimes de possession démoniaque. Enfin d’après ce que racontait le livre sacré des inquisiteurs.

Toutes les scènes avaient lieu en pleine air, le tribunal, les cellules et le bûcher étaient sur la même place. Les enfants étaient enfermés dans une cellule à part de leurs parents sur un chariot tiré par un ânon. L’ironie de l’histoire était que le Christ lui-même avait été emmené à Jérusalem pour qu’il puisse y souffrir sa passion en chevauchant le petit d’une annesse !

La Sainte Inquisition ne mit qu’une dizaine de jours à instruire le procès. Le buché fut alors dressé rapidement et le rituel de l’expiation du démon et des péchés par le feu sacré allait pouvoir commencer. Cette scène pouvait rappeler au plus connaisseur des écrits de l’ancien testament la scène du buisson ardent qui était une représentation du divin dans le judaïsme, puis le christianisme.

Le rituel débuta alors par la procession de la Sainte Croix, cette dernière était en or brut incrusté de joyaux précieux. Puis derrière eux, les parents des deux enfants qui venait d’être reconnus coupables de sorcellerie, de pacte démoniaque, d’hérésie, de blasphème… Enfin de tous les mots que l’Inquisition avait dans son dictionnaire pour autoriser l’expiation par le feu ! Après les parents furent placés le sacro saint tribunal écclésiatique. L’évêque du lieu qui devait être cardinal au vu de ses ornements rouges et de sa longue capamagna qui traînait sur le sol avait fait le déplacement pour admirer le spectacle !

Eminence George, cardinal de Monrouge : - La très sainte Inquisition de notre Sainte Mère l’Eglise vous a reconnu coupable de tous les mots du monde ! Vous avez osé pactiser avec le démon ! Vous avez enrôlé vos enfants dans ce chemin de damnation éternel et de péché ! Heureusement pour vous et pour eux, l’Eglise dans sa Sainte clémence vous accorde le pardon de vos péchés. Votre pénitence sera de subir le jugement des saintes flammes du bûcher pour permettre à vos âmes d’expirer vos péchés !

Les deux adultes furent ficelés au buché, le feu fut alors allumé… L’odeur de chair brûlée commençait à se développer au fur et à mesure des secondes qui filaient. Cependant, une chose imprévu se passa… Les enfants, par peur et par colère assurément, déclenchèrent leurs dons devant l’éminientissime cardinal… Ce dernier décréta alors de la mort de ces derniers et après avoir été assommés convenablement, quelques villageois les embarquèrent au plus prêt du bûcher.

La chaleur de ce dernier réveilla alors Jane et Alec. Les deux enfant virent et entendirent leur parent bruler sous leur yeux… Il n’en fallut pas plus à Aro, Marcus et Caïus pour massacrer tout le village, le cardinal et l’inquisition. Il n’était pas question que les enfants meurent…

Après ce court spectacle, les Volturi rejoignirent le reste de leur clan et partirent en direction de l’Italie avec deux gamins… Caïus se demandait bien comment ils allaient bien pouvoir élever deux mioches… Mais pourquoi Aro avait-il eu une idée pareille ? Pourquoi… Pourquoi… Pourquoi… Les emmerdes ne faisaient que commencer…

Papa ne travaillait pas ce matin, chose très rare, et était assis à la table de bois à lire des papiers concernant son travail et les prochains chantiers, prenant pensivement des notes, et établissant des plans compliqués. Alec y jeta un coup d'oeil, le nez plissés devant tous ces calculs qu'il ne comprenait pas. Leur père avait tout juste commencé à leur apprendre à lire. Il lui ébouriffa les cheveux avec un tendre sourire.

Eric - Je crois que tu es encore un peu jeune pour t'intéresser à tout ça.

Gwen sourit à son tour, pétrissant une pâte, les manches retroussées. Alec observa une dernière fois les dessins et les shémas compliqués, puis retourna jouer avec sa soeur. Papa ne voulait pas qu'il l'accompagne trop souvent sur ses chantiers. C'était dangereux, et il était encore trop petit pour pouvoir l'aider dans son travail. Mais maman lui avait dit que ça viendrait, qu'il pourra faire plus de choses lorsqu'il aura grandit. En attendant, c'était maman qu'il aidait, avec Jane. Les tâches à faire ne manquaient pas, et leurs journées étaient remplies de travail, de rires et de jeux. Accroupi au sol, il s'amusait avec sa jumelle lorsque de grands coups furent portés à la porte. il sursauta, alors que leur père se levait pour aller ouvrir. Gwen s'essuya rapidement les mains, les sourcils légèrement froncés.

La porte s'ouvrit sur tout une escouade de soldats en livrée rouge et un homme d'Eglise. Effrayés, les deux enfants coururent derrière leur mère, qui se plaça devant eux. La suite s'enchaîna brutalement. On les arrêta, purement et simplement. Alec s'accrocha à sa soeur, et ils furent jetés dehors avec papa et maman. On les entraîna au château, où ils furent enfermés tous les deux dans une petite cellule noire et sombre.

Terrorisés, les deux enfants se tenaient presque férocement l'un à l'autre. Où étaient leurs parents ?! Pourquoi les avait-on emprisonnés ?! Il avait très peur, de même que Jane, la gorge serrée. Ils restèrent ainsi longtemps, jusqu'à ce qu'un soldat vienne les chercher. Ils furent conduits sur la place du village et bouclés à nouveau. Beaucoup de villageois étaient présents, regardant et admirant le spectacle qui s'offrait à eux. Un procès, comme le petit garçon finit par le comprendre. Un procès où on jugeait leurs parents. Mais pourquoi ?! Qu'avaient-ils faits ?

Tout cela dura plusieurs jours. Plusieurs jours où Alec et sa soeur furent séparés de papa et maman, exposés à la haine des habitants de leur village, enfermés, injuriés. Il avait de plus en plus peur, et ne savait comment réconforter sa jumelle. Comment faire ? comment s'en sortir ? Il était terrorisé, Jane tremblait violemment contre lui, et ils ne pouvaient rien. La terreur et le désespoir parvinrent à leur comble lorsque le bûcher fut dressé. Debout l'un près de l'autre, prêts à défaillir, ils virent papa et maman y être conduits.

Eminence George, cardinal de Monrouge : - La très sainte Inquisition de notre Sainte Mère l’Eglise vous a reconnu coupable de tous les mots du monde ! Vous avez osé pactiser avec le démon ! Vous avez enrôlé vos enfants dans ce chemin de damnation éternel et de péché ! Heureusement pour vous et pour eux, l’Eglise dans sa Sainte clémence vous accorde le pardon de vos péchés. Votre pénitence sera de subir le jugement des saintes flammes du bûcher pour permettre à vos âmes d’expirer vos péchés !

Alec ne comprenait pas tout ce que l'homme d'Eglise disait mais ses intentions étaient on ne peut plus claires. Leurs parents furent attachés sur le bûcher, qui fut ensuite allumé. Alec cria, de même que Jane. Sans même qu'il s'en rende compte, la fumée noire sortit de ses mains, frappant ses victimes au hasard. Elle semblait plus consistante, cette fois-ci, alimentée par sa peur et sa colère. Dans le même temps, plusieurs personnes s'effondrèrent tour à tour en criant de douleur. On les pointa du doigt. D'autres hurlements s'ajoutèrent. La porte de leur cellule fut ouverte. ils reculèrent au fond puis Alec reçut un rude choc à la nuque qui l'envoya au sol, évanouit.

Il reprit péniblement conscience lorsque la chaleur du bûcher l'enveloppa, lui piquant les yeux. Son coeur fit un brusque bond lorsqu'il vit ses parents, hurlant leur souffrance, dévorés par les flammes. Deux hommes le tenait, s'apprêtant à le jeter dans les flammes avec eux. Soudain, ils le relâchèrent brutalement au sol, ainsi que Jane. Alec se redressa, et vit, éberlué, les inconnus aux yeux rouges massacrer chaque personne présente avec une vitesse foudroyante. Jane s'agrippa à lui et ils se tassèrent au sol, terrorisés. Les cris de leurs parents se turent. tout comme ceux des villageois. Jane et Alec se trouvaient au beau milieu de dizaines de cadavres, près du bûcher où venaient de périr papa et maman, et devant les trois hommes aux yeux rouges, rencontrés des semaines plus tôt. Il déglutit, les yeux noyés de larmes.

- Laissez-nous, murmura-t-il faiblement.

Il ne vit même pas l'homme bouger, tant le geste fut rapide, mais quitta soudainement le sol avec Jane, tenu par des bras durs et froids. Ils furent emportés, et découvrirent bientôt une véritables armée d'être blafards aux iris sanglants. Et ils se mirent en route pour une destination inconnue.

A présents orphelins, et traumatisés par les derniers évènements, les jumeaux refusèrent tous nets de suivre ces gens mais on ne leur laissa aucun choix. Alec se débattait de toutes ces forces contre celui qui le tenait, bien que cela soit parfaitement inutile. Il ne pouvait cesser de pleurer, revoyant sans cesse les mêmes scènes d'horreur. Papa... Maman... Ils n'étaient plus là. Et ces inconnus les avaient enlevés, après avoir tués tout le monde ! Ils n'étaient pas humains, c'était impossible ! Mais pourquoi les kidnapper ? Quel intérêt ?! Il appelait désespérément ses parents, tentant aussi de rejoindre sa soeur.

Au bout de plusieurs jours, ils arrivèrent dans une ville fortifiée, au coeur d'un pays dont ils ne connaissaient rien. Les trois frères étaient là, devant eux. Alec était à présent dans les bras d'un des deux hommes qui étaient avec Aro le premier jour, celui qui était le plus petit. La salle dans laquelle ils étaient étaient très grande, assez haute, et comportaient trois trônes comme dans les livres d'histoires. Épuisé, malade chagrin et de peur, le petit garçon se débattait plus faiblement, les larmes coulant sans interruption.

- Lâchez-moi... Où est Jane ?

Complètement traumatisé, il se raccrochait à sa soeur, seule attache sûre pour lui dans ce monde bouleversé.