[Phoenix] Bella s'enfuit !

[2005, épisode avec James]

Toute la famille Cullen étaient partis en petit groupe chacun de leur côté pour distraire le traqueur, sauf Alice, Jasper et Bella, qui attendait un coup de téléphone d'Edward, pour leur donner le feu vert, en précisant que la femme du traqueur poursuivait Esmée. Ils pouvaient enfin commencer le voyage. Carlisle leur avait dit de prendre la Mercedes car les vitres étaient tintées et que dans le sud, ils en auraient besoin.

Jasper se plaça au volant, * cela allait de soi *, et Alice se glissa côté passager puis Bella sur la banquette arrière.Ils quittèrent la villa et partirent direction le sud. Jasper ne roulait pas doucement, pourtant le voyage risquait d'être long. Alice jeta un coup d’œil à Bella, qui avait la tête contre la vitre, à pleurer. Alice savait ce qu'il métait Bella dans un état pareil. Puis tout au long du voyage elle jetait des coups d’œil à son mari, il était calme, concentré et ne disait rien, jusqu'au moment où nous étions arrivés à Phoenix. C'était une ville très ensoleillée, avec beaucoup de palmiers, cela changeait énormément de Forks. Ils avaient roulé de nuit, cela leur avait pris un peu moins d'une journée.

Jasper – Dans quelle direction se trouve l'aéroport, Bella ?

Elle tressailli, malgré le fait que la voix de Jasper soit douce, mais ce fut le premier son prononcé depuis le départ. Alice eut le réflexe de poser sa main sur celle de son homme pour le soutenir, et pour la rassurer.

Bella – Reste sur la I-10, elle passe juste devant. On prends l'avion ?

Alice – Non, mais mieux vaut ne pas être trop loin, au cas où.

Bella s'assoupit, puis ils arrivèrent enfin à l'hôtel qu'Alice avait appelé la veille pour réserver une chambre, elle avait pris une des seules chambres qui restaient, de toute façon seule Bella dormirait. Jasper se gara sur le parking le plus près de l'entrée possible, la place était à l'ombre. Jasper était descendu de la voiture et se dirigeait vers le coffre pour prendre les deux sacs qu'ils avaient pris, mais Alice alla le rejoindre et lui bloqua le bras, elle le regarda amoureusement, se blotissa dans ses bras et l'embrassa tendrement.

Alice – Je prends les affaires, occupe toi de Bella sil te plait.

Jasper prit délicatement Bella dans ses bras afin de ne pas la réveiller, elle avait besoin de dormir, Alice s'occupa des affaires, de fermer la voiture et elle se dirigea vers le guichet à l'accueil.

Alice – Bonjour, la chambre au nom de Madame Cullen, sil vous plait ?

La dame la regarda, puis Jasper et Bella, et lui tendit les clefs de la chambre en expliquant un peu où elle se situait, Alice n'ayant rien écouter la remercie, puis se rendit à la chambre en la compagnie de son époux et de sa sœur endormie.

Un traqueur. Un traqueur, enfin ! Voilà le nouvel ennui que s'était attiré la nouvelle petite amie de son frère. Un traqueur. Jasper démarra, quittant le garage de la villa blanche, emmenant Alice et la petite humaine, dont l'odeur de sang remplissait l'habitacle. S'il ne devenait pas fou avant la fin du voyage... Il conduisait très rapidement, les yeux fixés sur la route.

Belle, elle, pleurait. Il ressentait sa peine, sa culpabilité, mais aussi son épuisement. Elle s'en faisait pour tout le monde sauf pour elle-même. Pas étonnant qu'Edward soit devenu si protecteur envers elle, vu qu'elle n'avait visiblement absolument aucun soin de sa propre vie. Mais les choses changeront... peut-être. Se concentrant sur le trajet, il pensait à sa femme, au lieu de son envie d'attaquer Bella. Cela le l'apaisa presque aussitôt. Alice était un remède à tout, pour lui. Et il était plus qu'heureux en sachant qu'elle allait rester près de lui pour toujours.

Ils arrivèrent finalement à Phoenix, ville gorgée de soleil, de ciel bleu, de palmiers, de touristes... Il avait beau avoir vécu longtemps dans le Sud, il n'était guère à l'aise dans ces conditions. L'humide obscurité de Forks était plus rassurante.

– Dans quelle direction se trouve l'aéroport, Bella ?

Son cœur s'emballa brièvement, et il lui envoya une légère vague d'apaisement pour la calmer. Alice avait posé sa main sur la sienne, et il lui sourit.

Bella – Reste sur la I-10, elle passe juste devant. On prends l'avion ?

Alice – Non, mais mieux vaut ne pas être trop loin, au cas où.

Oui, au cas où ils auraient à partir en urgence, emmenant Bella avec eux. De toute façon, cette situation était inévitable. A vivre avec des vampires... Et Bella était fragile, beaucoup plus fragile qu'elle ne pouvait en prendre conscience. Elle s'endormit peu avant qu'ils n'arrivent devant l'hôtel. Se garant à l'ombre, Jasper sortit pour aller récupérer leurs sacs. Alice sautilla près de lui, l'empêcha de prendre lesdits sacs, puis se blottit dans ses bras, l'embrassant. Il lui rendit amoureusement le baiser, la serrant dans ses bras.

Alice – Je prends les affaires, occupe toi de Bella sil te plait.

Heu, oui, bon... D'accord... D'ordinaire, il évitait soigneusement, très soigneusement, le moindre contact avec la petite humaine d'Edward, histoire d'éviter tout accident. Du genre définitif. Il la fit glisser délicatement dans ses bras, coupant volontairement sa respiration, et la transporta à l'intérieur. Ne pas la tuer, ne pas la mordre, rester serein. Ne plus respirer l'aidait beaucoup, déjà.

Suivant sa femme, ils arrivèrent à leur chambre. Il déposa Bella sur le lit puis la laissa dormir. Retournant dans le salon, il s'asit près de sa femme et lui prit les mains.

- As-tu vu autre chose ? Que font les autres ?

Leur portable restait désespérément inerte, ils étaient sans nouvelles. Et il y avait un traqueur en face d'eux Peut-être pas le meilleur, mais un traqueur tout de même.

Un traqueur. Un vampire qui la chassait. Bon sang, pourquoi cela lui était tombé dessus ! Et Charlie qui était tout seul à Forks, avec ce vampire qui était sûrement dans les parages et sa femme, Victoria. Et son père était à leur merci, les Cullen aussi. Ils étaient tous en danger à cause d’elle, simplement parce qu’elle était venue les ennuyer. Ils étaient tous prêts à risquer leur vie pour la sienne, pour une simple humaine alors qu’elle n’était rien de bien important à leurs yeux. Parce que sa poisse légendaire avait attiré un énorme problème sur son dos, mettant sa vie en péril une énième fois. Edward risquait d’y rester, Esmée, Carlisle, Emmett, Rosalie. Edward… Cette simple pensée redoublait ses larmes, les faisant couler abondamment sur ses joues alors qu’ils roulaient, s’éloignant progressivement de Forks à une vitesse bien trop rapide pour la normale. Mais, peu importe. Bella se fichait de la vitesse, plus rien n’avait d’importance à ses yeux. Son esprit était déconnecté de la réalité, elle ressentait simplement les secousses de la Mercedes et avait peur de fermer les yeux. C’était impossible, tout cela n’était qu’un cauchemar. Elle n’osait pas. Tout simplement pas.

Dès que Bella osait fermer les yeux l’espace de quelques secondes, elle revoyait le chagrin de Charlie, la tête du traqueur, la peur et la férocité se lisant sur le visage d’Edward, l’inquiétude sur celle de Carlisle, la haine dans les yeux de Rosalie et le regard vide et éteint d’Edward lorsqu’il la quitta. Tous étaient inquiets, mais tous avaient établi un plan à une vitesse incroyable. Et le pire, dans tout cela, était qu’ils risquaient tous leur peau à cause d’elle. A cause d’un pur égoïsme d’adolescente qui ne voulait pas abandonner celui qu’elle aimait plus que tout. Mais elle devait protéger Charlie… Il ne fallait pas que ce traqueur tombe sur lui et le tue, le torture ou autre chose. Rien que le fait de savoir qu’il n’était pas loin… Bella étouffa un frisson, pouvant tout de même respirer tandis que les larmes coulaient sans cesse sur ses joues. Elle savait que Jasper exerçait sûrement son don bizarre sur elle et que ce n’était que pour cette raison qu’elle n’avait pas encore craqué.

Jasper – Dans quelle direction se trouve l'aéroport, Bella ?

Bella tressaillit, remarquant qu’ils étaient arrivés à Phoenix. Les quartiers qui lui étaient autrefois familiers, le Soleil, les rues, les palmiers… Tout, ici, aurait dû la rassurer, la calmer, lui plaire. Mais ce n’était pas le cas, malgré la vague de calme que provoquait Jasper dont la voix venait de retentir dans l’habitacle après des heures de silence – raison pour laquelle la jeune humaine avait tressailli. Machinalement, elle répondit :

Bella – Reste sur la I-10, elle passe juste devant. On prend l'avion ?

Alice – Non, mais mieux vaut ne pas être trop loin, au cas où.

Au cas où… Ce furent les dernières paroles que Bella perçut, cédant à la fatigue d’avoir veillé plus de quarante-huit heures sans fermer les yeux une seule fois. Ils lui brûlaient incroyablement mais jamais encore elle n’avait pu les fermer pour dormir ne serait-ce qu’une heure. Elle ne le voulait pas, d’ailleurs. Lorsqu’Alice lui répondit cela, elle sentit la panique l’emporter mais… Elle était trop épuisée. Impossible de lutter davantage même s’il ne restait qu’une heure maximum avant qu’ils n’arrivent à destination. D’ailleurs, où allaient-ils ? Elle l’ignorait. Seul le contact froid avec la vitre de la Mercedes parvenait à apaiser un peu Bella qui s'y collait délibérément pendant que ses deux protecteurs conduisaient, et ce, depuis plusieurs heures.

Mais tout cela semblait bien loin. Bella dormait, agitée de cauchemars et d’images qu’elle préférait oublier. Le traqueur l’avait rattrapée, s’en était pris à Charlie pour punir les Cullen d’avoir emmené sa proie très loin, et avait tué Edward en prime pour se venger. Elle avait tout perdu… Absolument tout. Ce regard la hantait, la peur de perdre des gens à qui elle tenait la hantait, l’empêchant de dormir. Lorsqu’elle se réveilla, elle ne réalisa que très vaguement l’endroit où elle était. Bella se souvenait d’avoir senti qu’ils tournaient pour prendre la direction du Sky Harbor International mais… Après ? Aucune idée. C’était à ce moment qu’elle avait sombré, sans doute, et n’avait qu’un lointain souvenir de sa sortie de la voiture. Sauf que… Elle n’avait pas marché. Si ? Non ? Quelqu’un l’avait porté, mais elle avait entendu la voix d’Alice demander une chambre… C’était donc Jasper qui l’avait porté. Lui qui se tenait le plus loin possible d’elle, habituellement. Une vague de gêne s’empara de Bella, mais ce n’était pas sa priorité pour l’instant.

Quelle heure était-il ? Bella ouvrit péniblement les yeux, se sentant littéralement vidée de ses forces. Le temps de reprendre ses esprits, dix minutes passèrent. Ou quelque chose dans ce style-là. Elle voulait dormir, imaginer que tout ce qu’elle venait de vivre n’était qu’un cauchemar et qu’elle n’avait pas embarqué tout ce monde dans ses ennuis par pur égoïsme. Mais, non. Peu à peu, ses yeux s’habituèrent au noir et Bella put distinguer les détails dans la pièce où elle se trouvait. Une chambre d’hôtel, guère décorée, discrète, commune. C’était propre, rien à reprocher là-dessus. Mais ce n’était pas sa chambre, ni celle d’Edward… Donc, tout cela était bien réel. Elle jeta un coup d’œil à l’horloge : trois heures. Du matin, de l’après-midi ? Un bref regard à travers les rideaux suffit pour répondre à sa question : il faisait noir. Etrangement, savoir où et quand la rassurait. C’était au moins un point de repère après les évènements récents. Un autre point de repère : des voix dont elle ne percevait que certains mots. Celles de Jasper et Alice, dans la pièce voisine. Peu à peu, Bella reprenait consistance jusqu’à pouvoir se lever et se trainer jusqu’à la porte de la chambre qu’elle ouvrit.

Alice – Bella, tu as bien dormi ?

Alice avait prononcé cela d’une voix joviale qui sonnait horriblement faux. Ses yeux étaient pétillants, elle souriait et vint à elle gracieusement puis la soutint doucement pour la conduire jusqu’au canapé. Mais Bella n’avait pas besoin d’être soutenue, elle allait parfaitement bien ! Certes, elle devait avoir une tête à faire peur face aux deux mannequins qui étaient ici mais ce n’était pas pour cette raison qu’ils devaient la ménager. Elle se sentait bien. Plus ou moins. Même si la réaction d’Alice ne la rassurait pas le moins du monde… Seulement, elle ne lui répondrait pas. S’adressant à ses deux « garde-du-corps », Bella leur lâcha donc d’une voix partiellement endormie, agacée et inquiète :

Bella – Bon, que s’est-il passé ? Il y a du nouveau ? Dites-moi !

Bella se dégagea du soutien d’Alice et fixait, à présent, le couple obstinément. Ils n’allaient pas se défiler comme cela, hors de question.

Alice ne lui répondit pas tout de suite, en pleine réflexion, mais finit par se tourner vers lui. Elle avait des remords pour quelque chose, ce qui lui arracha un léger froncement de sourcils. Que se passait-il donc ?

Alice – Je suis confuse de la situation dans laquelle je t'ai mis tout à l'heure.. pardonne moi !

Oh, elle parlait de Bella... Mais ça, ce n'était pas grave. Il ne l'avait pas mordu, et ils avaient plus urgent à songer. Comme James, la rousse qui l'accompagnait, la traque... Décidément, leur petite humaine possédait un véritable don pour s'attirer les pires ennuis. Avec tous les humains qu'il y avait sur cette terre, pourquoi était-ce à ELLE que James avait décidé de s'en prendre ? Enfin, d'un autre côté, c'était aussi de leur faute. S'ils ne l'avaient pas protégé, James n'y aurait vu aucun intérêt, et aurait abandonné son "jeu". Alice lui caressa la joue, une moue inquiète aux lèvres.

Alice – Oui, j'ai eu une vision pendant que tu déposais Bella dans la chambre, Esmée et Rose continuent de diriger la fille dans une fausse direction. Par contre, Carlisle, Edward et Emmett ont pourchassé James jusqu'à Port Angeles, mais après l'avoir cherché pendant plusieurs heures, ils n'ont pas retrouvé se trace, il va falloir rester enfermé ici...

Génial. Enfermé avec une humaine alors qu'il avait déjà du mal à se contrôler. Il hocha la tête et serra Alice contre lui. Sa présence le rassurait, l'apaisait. Mais il fallait qu'il ait plus confiance en lui-même, surtout s'il ne voulait pas craquer. Alors on se calme et on pense à autre chose.

Plusieurs heures passèrent. Les visions d'Alice changeaient régulièrement, ce qui ne les aidait pas vraiment. Mais jasper avait une mauvaise impression. Cette histoire risquait de mal finir, d'une façon ou d'une autre... Alice voyait Bella morte, humaine mais gravement blessée, ou encore transformée, au bras d'Edward. Très honnêtement, Jasper priait secrètement pour que cette dernière vision se réalise. Il était dangereux pour eux tous que Bella reste humaine alors qu'elle savait tout. Elle ignorait peut-être leurs lois, mais pas Jasper, qui en avait eu une application en direct, et pas plus que le reste de sa famille. Vampire, il n'aurait plus envie de la tuer. Edward serait heureux, et elle aussi puisqu'elle l'aimait.

Mais si elle mourrait... Il n'osait pas imaginer la réaction de son frère. Il était resté seul si longtemps que maintenant qu'il avait enfin trouvé une petite amie, il ne supportera pas de la perdre. Enfin, si elle s'en sortait tout en restant humaine... Cette option plairait beaucoup à Edward, moins à eux tous. A part Rosalie et Edward, tout le monde aimerait voir Bella les rejoindre, plutôt que de continuer à courir de tels risques. Autant pour elle que pour eux, d'ailleurs.

Il discutait de ces trois possibilités avec Alice lorsqu'il entendit du bruit. Bella s'était réveillée. Elle tituba jusqu'à la porte et l'ouvrit. Elle avait une tête à faire peur. Aussi pâle qu'eux, avec des cernes noires, et visiblement étourdie par le sommeil.

Alice – Bella, tu as bien dormi ?

Jasper s'assit dans le fauteuil, pour que sa femme puisse installer Bella das le canapé. Elle était agacée, endormie, et folle d'inquiétude. Il avait l'impression qu'elle allait tomber d'une minute à l'autre. Une fois qu'elle fut assise, elle les fixa à tour de rôle. Jasper remercia le ciel qu'elle ne puisse voir ses quelques cicatrices, il n'avait pas envie de l'effrayer encore plus.

Bella – Bon, que s’est-il passé ? Il y a du nouveau ? Dites-moi !

Il secoua doucement la tête. Pas question de lui parler des visions d'Alice, de toute façon. Elle serait bien capable de tout faire pour provoquer l'une d'entre elle. Et il l'y aiderait bien, mais il savait la réaction d'Edward dans un tel cas. En même temps, si son cher frère était moins borné, ils n'en seraient certainement pas là.

- Carlisle, Edward et Emmett ont perdus la trace de James, dit-il d'une voix douce. On attends encore de leurs nouvelles, ils ne devraient pas tarder à rappeler. Et apparemment, la fille est retournée à Forks. Mais ne t'en fais, Esmée et Rosalie veillent sur ton père.

Il poussa une vague de calme et de détente pour envelopper Bella comme un cocon et éviter qu'elle ne sombre dans une crise de nerfs. Que faire de plus, de toute façon ? Il fallait juste attendre.

Jasper – Carlisle, Edward et Emmett ont perdus la trace de James. On attend encore de leurs nouvelles, ils ne devraient pas tarder à rappeler. Et apparemment, la fille est retournée à Forks. Mais ne t'en fais, Esmée et Rosalie veillent sur ton père.

Bella sentit ensuite une vague de calme l’envelopper, pour qu’elle se détende. Jasper. Ah non, cette fois, elle ne voulait pas être manipulée ! Elle avait dormi assez longtemps comme cela. D’un autre côté… Stresser ici n’allait sûrement pas aider. Ils ne pouvaient rien faire, sinon la protéger. Encore et toujours. Le point positif était que Charlie était sous haute protection avec deux personnes. La mauvaise était que James courait dans la nature et qu’il pouvait être n’importe où… Mais vraiment n’importe où. Qui sait ce que ce malade est capable de faire ? Laurent, le vieux vampire qu’ils avaient trouvé chez les Cullen en rentrant, leur avait clairement dit qu’il était dangereux, qu’il ne fallait pas le sous-estimer. Alors quoi ? Maintenant, que pouvaient-ils faire ? Attendre, c’est tout ? C’était horrible. Bella resta assise à regarder la télévision sans y prêter réellement attention. Elle ne savait même pas de quoi parlait l’émission qu’ils regardaient. Enfin… Regardaient. Jasper et Alice semblaient absorbés par la télévision, mais n’y faisaient pas plus attention qu’elle. Elle en avait assez, il fallait qu’elle fasse quelque chose, qu’elle s’occupe. Se levant soudain, Bella dit pour rassurer ses « surveillants » :

Bella – J’ai besoin de m’occuper. Je vais dans la chambre, pas la peine de me suivre.

Et il fallait qu’elle soit hors du don de Jasper. Pour pouvoir réfléchir sans être droguée, pour pouvoir stresser librement sans qu’il ne le sente. Pour pouvoir craquer un bon coup sans en affecter Jasper et Alice, sans qu’ils ne craquent à cause d’elle. Bella savait que, pour eux, rester avec une humaine aussi longtemps était difficile. Surtout pour Jasper, qui était plus « nouveau » d’après ce qu’elle avait compris. Donc… Autant l’épargner au maximum. Elle se dirigea vers la chambre qui ne servait qu’à elle et s’allongea sans savoir ce qu’elle pouvait faire en attendant. Elle n’avait pas sommeil, pas le moins du monde, mais imaginer des scénarios de fuite possible était au moins un moyen d’occupation. Elle pouvait se laisser aller sans remords, Jasper ne ressentirait rien et serait tranquille. Et elle… Ce n’était rien. Bien sûr, Bella aurait voulu trouver un moyen pour passer le temps, histoire de voir défiler les heures plus rapidement. Dormir aurait été l’idéal, en gros, mais elle n’y arrivait pas. Dès qu’elle essayait, dès qu’elle fermait les yeux, elle voyait l’image de James, de son père, d’Edward… Les mêmes. Qui revenaient à chaque fois.

Cependant, un bruit la ramena à la réalité et lui fournit une excuse toute trouvée pour s’occuper : un gargouillement. Bella n’avait plus mangé depuis… Combien de temps, déjà ? Peu importe. Elle ignorait comment elle pouvait avoir faim dans des circonstances pareilles, mais soit. Sortant à nouveau de la chambre après avoir pris une profonde inspiration, l’adolescente ouvrit la porte de la chambre, plus ou moins prête à affronter ses « protecteurs ». Mais… A sa grande surprise, il y avait déjà un plateau avec quelques trucs à manger dans le salon. Hum ? Jetant un regard vers Alice, Bella comprit que sa meilleure amie avait commandé de la nourriture pour elle, pensant à sa condition d’humaine. Ou alors, Edward leur avait demandé de bien veiller sur elle pour qu’elle ne tombe pas malade, de telle sorte qu’il ne lui arrive rien durant son absence. Surprotecteur… Un peu. C’était étrange d’avoir quelqu’un qui prend soin de nous alors que l’on passe sa vie à prendre soin des autres. Très bien. De toute façon, la nourriture était là et son estomac criait famine, elle n’allait donc pas refuser le plat.

S’installant à même le sol, Bella grignota donc le contenu du plateau apporté par le room service. Elle ne savait même pas ce qu’elle mangeait, ignorait si c’était comestible ou non, mais s’en fichait totalement. Elle regardait les informations en même temps que Jasper et Alice qui n’avaient, semble-t-il, pas bougé d’un pouce. Bah, ils étaient habitués… Ou alors regardaient-ils réellement les informations. Quelque chose la choqua alors. Une grève aérienne. Et sa mère… Si elle n’était pas partie comme prévu ? Ou si elle était rentrée plus tôt, s’il y avait eu un imprévu ? Si elle était ici, à Phoenix, il fallait absolument que Bella le sache… Qu’elle ne reste pas dans les environs, c’était beaucoup trop risqué. Se tournant vers ses garde-du-corps, elle leur demanda :

Bella – Je peux appeler ma mère ? Pour être sûre qu’elle n’est pas ici…

Après de longues hésitations, Jasper et Alice lui autorisèrent cet appel qui n’était, de toute façon, pas tracé. Il fallait qu’elle appelle sa mère, qu’elle soit rassurée. Si Renée était à Phoenix, tout était différent. Prenant le téléphone que lui tendait Alice, Bella composa le numéro de chez elle, qu’elle connaissait par cœur pour l’avoir composé de nombreuses fois cette année. Une tonalité. Deux tonalités. Trois tonalités. Quatre tonalités. Répondeur. Bon, c’est rien. Au moins, c’était bon signe… Non ? Si Renée ne répondait pas, cela voulait dire qu’elle n’était pas à Phoenix, qu’elle était partie et qu’ils n’avaient pas dû reculer leur départ. Non ? Il valait mieux laisser un message, juste au cas où.

Bella – Maman, c’est Bella. J’ai quitté Forks, mais tout va bien, ne t’inquiètes pas. S’il te plait, dès que tu entends ce message, rappelle-moi. Je t’aime.

Bella rendit le combiné à Alice en disant « Répondeur ». Il ne restait plus qu’à attendre, à présent… Encore.

Bella avait rejoint Jasper et Alice dans le salon, qui discutaient. Elle avait beaucoup dormi car il était un peu plus de trois du matin, alors qu'ils étaient arrivés vers midi, la veille. Malgré son esprit enrober de fatigue, Bella arriva à détecter de la cachotterie à travers la voix d'Alice. *Elle est loin d'être dupe, mais comment lui dire que le traqueur à échapper aux garçons ? Elle doit être déjà morte d'inquiétude pour son père, sa mère, Edward... et doit terriblement s'en vouloir de nous causer tant de problèmes, qu'il ne faut pas lui en rajouter encore plus.* Alice ne pouvait pas lui dire, alors elle se tut, et sentit des regards se poser sur elle, jusqu'à ce que son mari prenne la parole.

Jasper - Carlisle, Edward et Emmett ont perdus la trace de James, dit-il d'une voix douce. On attends encore de leurs nouvelles, ils ne devraient pas tarder à rappeler. Et apparemment, la fille est retournée à Forks. Mais ne t'en fais, Esmée et Rosalie veillent sur ton père.

Après avoir prononcé ses mots Jasper poussa une vague de calme et de détente pour envelopper Bella comme un cocon et éviter qu'elle ne sombre dans une crise de nerfs. Alice vit que cela l'avait encore plus énervé et décida de se retirer dans sa chambre en rassurant ses protecteurs, qu'elle avait juste besoin de s'occuper, et qu'il ne fallait pas la suivre. Au bout de quelques minutes, Alice repensa à ce que son frère Edward lui avait dit avant leur départ, Oui c'est vrai Bella est humaine et elle a besoin d'être nourri plus régulièrement que les vampires, donc elle saisit le téléphone composa le numéro du room service et demanda un plateau de nourriture, puis reposa le téléphone sur la table.

Après un petit moment Bella était revenus dans le salon, et s'agenouilla pour pouvoir manger son plateau, puis elle rejoignait ses acolytes dans la contemplation de la télévision. Elle se tourna vers ses protecteurs pour leur demander de passer un coup de fil à sa mère pour la savoir en sécurité. Jasper et Alice acceptèrent n'ayant rien à redire.

Bella - Maman, c’est Bella. J’ai quitté Forks, mais tout va bien, ne t’inquiètes pas. S’il te plait, dès que tu entends ce message, rappelle-moi. Je t’aime.

Bella rendit le combiné à Alice en disant « Répondeur » Se re concentrant tous sur la télévision, le silence se réinstalla. Depuis qu'ils étaient arrivés ici, Alice voyait un peu de tout n'importe quoi comme Bella morte, humaine mais gravement blessée, ou encore transformée, au bras d'Edward. Quand tout a coup elle sursauta, celle-ci de vision parraisait étrange, comme si elle allait vraiment se produire. Alice commençait à savoir faire la différence entre une vision éventuelle et une vision sure.

Alice – Quelque chose a changé !

Les yeux de cette dernière se focalisèrent dans le vide. C'était la décision de James, celle qu'il venait de prendre, quoiqu'il se passât, il ira à cet endroit.

Alice - C'est une salle, longue avec des tas de miroirs, il y a du plancher au sol, du parquet, et des rubans dorés qui décorent les miroirs, il fait sombres, très sombres, et il est là, il attend devant une table noir avec une chaîne Hi-fi et un poste TV, il visionne quelque chose, un film ? Non, une cassette ! Il patiente. Il manque quelque chose... une décision reste à prendre, il sera là aujourd'hui ou encore peut être demain ! Tout dépend. Il a besoin de quelque chose.

Reprenant vie, les yeux d'Alice se tournèrent vers Jasper.

Bella – J’ai besoin de m’occuper. Je vais dans la chambre, pas la peine de me suivre.

Jasper plissa les yeux. Il se doutait bien qu'elle filait à cause de lui... Autant parce qu'il avait du mal qu'à cause de son don, sans nul doute. Mais qu'elle se rassure. Il ne lui voulait strictement aucun mal. Edward l'aimait, et c'était une raison suffisante à ses yeux pour qu'il veuille lui aussi la soutenir et la protéger. Et il pensait tout de même en être capable, sans prétention. Plus jeune au niveau du régime, il était le plus âgé après Carlisle et savait très bien se battre.

De toute façon, Bella avait beau s'isoler dans la pièce d'à côté. Ce n'était pas assez loin pour qu'il ne ressente pas tout ce qu'elle ressentait. Car son don était ainsi. Branché directement aux émotions de ceux qui l'entourait, il ressentait avec eux joie, peine, tristesse, peu et désir. Et là, Bella était envahie par le stress, la culpabilité et la peur, la peine. Autant d'émotions qu'il avait appris à déchiffrer sans peine et à manipuler. Une seule lui restait assez inconnue : la faim. Voilà bien trop longtemps qu'il n'avait plus mangé lui-même pour pouvoir manipuler cette sensation précise. D'ailleurs, Alice prit soin de commander un plateau de nourriture pour Bella, suivant les recommandations angoissées de leur frère.

Bella vint un peu plus tard pour manger, puis appela ensuite sa mère, et tomba sur le répondeur. jasper contemplait la télévision d'un regard vide, sans rien suivre de ce qui s'y déroulait. Il réfléchissait. Ce n'était certes pas la première fois qu'ils quittaient tout ainsi, en revanche, ils n'étaient jamais partis en emmenant une humaine avec eux. Bella ne s'en rendait sans doute pas compte, ou refusait de s'en rendre compte, mais elle était dans un danger permanent avec eux. Une fois de plus, il regretta qu'Edward n'ait pas cédé à ses instincts dès le début et ne l'ait pas transformé.

Alice – Quelque chose a changé !

Il se concentra aussitôt sur elle, lui prenant les mains. Son regard était perdu dans le vide, signe qu'elle ne voyait plus le présent.

Alice - C'est une salle, longue avec des tas de miroirs, il y a du plancher au sol, du parquet, et des rubans dorés qui décorent les miroirs, il fait sombres, très sombres, et il est là, il attend devant une table noir avec une chaîne Hi-fi et un poste TV, il visionne quelque chose, un film ? Non, une cassette ! Il patiente. Il manque quelque chose... une décision reste à prendre, il sera là aujourd'hui ou encore peut être demain ! Tout dépend. Il a besoin de quelque chose.

Elle revint à la réalité et le regarda. Jasper était perplexe.

- Une salle longue avec des miroirs ? répéta-t-il.

Il se tut un instant, réfléchissant à toute vitesse, puis se saisit de son portable pour appeler Carlisle. Les nouvelles n'étaient pas très rassurantes. Non seulement personne n'avait pu retrouver la trace de James, mais en plus, la fille agissait de manière inquiétante. Elle s'était visiblement introduit dans le lycée de Forks, pour y chercher on ne savait quoi. Il fronça les sourcils, ne trouvant pas de logique à tout cela. En tout cas, une chose était certaine. Ils ne pouvaient plus rester ici. Il échangea encore quelques mots avec son père adoptif puis raccrocha.

- Carlisle, Edward et Emmett viennent ici, annonça-t-il. Et nous partirons avec eux. Ils arriveront demain matin. Va te reposer encore un peu, Bella, il faut patienter toute la soirée plus cette nuit.

Alice – Quelque chose a changé !

Instantanément, Bella se retourna vers Alice, les yeux fixés sur elle. Mais elle ne semblait même pas voir Bella, le regard dans le vide, comme absorbé par quelque chose au loin. Par réflexe, elle se tourna vers ce que semblait fixer Alice mais il n’y avait rien. Qu’est-ce qui avait changé, alors ? Ce mur était le même depuis des heures, aucune tache en plus, pareil à la fenêtre. La rue était calme, les poubelles toujours là. Alors quoi ? Tout était identique, bon sang ! Du calme. C’était normal. Complètement normal. Edward avait dit qu’Alice avait souvent des visions, elle le savait, ils avaient su pour le traqueur grâce à cela – en partie. Mais… Voir la vision se dérouler sous ses yeux était perturbant, flippant, étonnant. En bref, c’était assez stressant de voir une telle chose de ses propres yeux, même si la personne à qui l’on fait confiance nous l’a dit. Jasper lui prit les mains, s’étant totalement détaché de la télévision. Les deux « statues » qui vivaient avec elle depuis quelques jours reprenaient vie.

Alice – C'est une salle, longue avec des tas de miroirs, il y a du plancher au sol, du parquet, et des rubans dorés qui décorent les miroirs, il fait sombres, très sombres, et il est là, il attend devant une table noir avec une chaîne Hi-fi et un poste TV, il visionne quelque chose, un film ? Non, une cassette ! Il patiente. Il manque quelque chose... une décision reste à prendre, il sera là aujourd'hui ou encore peut être demain ! Tout dépend. Il a besoin de quelque chose.

Une salle avec de longs miroirs… Du plancher au sol, des rubans, une table noire… Cela disait quelque chose à Bella. Elle ne savait plus quoi, mais cette évocation, ces mots assemblés les uns aux autres évoquaient quelque chose, un endroit connu sur lequel elle n’arrivait plus à mettre la main. C’était quoi ? Elle le savait, elle connaissait toutes ces images ! Mais quoi ? Bella n’était pas la seule à réfléchir, même si ses colocataires imposés avaient sûrement une bonne longueur d’avance sur son modeste cerveau d’humaine. Quelque chose lui échappait…

Jasper – Une salle longue avec des miroirs ?

Jasper ne dit plus rien, puis prit son téléphone et appela quelqu’un – Carlisle, d’après ce que Bella put comprendre. Elle n’entendit rien de plus, réfléchissant, se concentrant, essayant de trouver ce que les mots prononcés par Alice lui évoquaient. Elle avait déjà vu cela, ces mots n’étaient pas étrangers. Mais… Où ? Flûte, un peu de jugeote, réfléchis ! Il lui fallait du repos, des heures de sommeil, son cerveau refusait d’assembler ces différents éléments. Mais Bella était incapable de dormir maintenant… C’était impossible. Jasper raccrocha alors. Elle l’interrogea du regard pour avoir une réponse, bien que cela soit inutile.

Jasper – Carlisle, Edward et Emmett viennent ici. Et nous partirons avec eux. Ils arriveront demain matin. Va te reposer encore un peu, Bella, il faut patienter toute la soirée plus cette nuit.

Bella acquiesça, bien qu’elle ne soit pas fatiguée. Il fallait qu’elle ferme les yeux, au moins quelques heures pour se reposer et remettre son cerveau « en marche ». Maudites facultés d’humaine ! Incapable de se concentrer si la fatigue est trop élevée, condamnée à manger, dormir… Pff. Enfin, il y avait au moins un point positif à tout cela : elle allait voir Edward. D’ici quelques heures, il serait là. Elle le verrait, ils seraient réunis, elle ne le quitterait plus et il était vivant. Carlisle et Emmett étaient vivant aussi, personne n’avait perdu la vie, même s’ils n’avaient pas retrouvé James. Elle serait avec Edward, tout se passerait beaucoup mieux et Jasper ne serait plus obligé de rester à côté de Bella alors qu’il se contrôle difficilement. Elle rentra donc dans sa chambre, s’allongea et ferma les yeux.

Quelques heures, seulement. Lorsque Bella rouvrit les yeux, elle constata qu’il n’était que deux heures de plus que lorsqu’elle les avait fermés. Bon, cela allait peut-être suffire pour que son cerveau daigne se concentrer… Non ? Et puis, son estomac criait famine, sa condition humaine l’obligeait à se lever pour manger quelque chose. Sortant à nouveau de sa chambre, elle trouva sans surprise un plateau-repas posé en évidence sur la table mais… Jasper et Alice n’étaient plus des statues, ils étaient penchés sur une feuille. Se rapprochant à son tour, Bella remarqua que la feuille en question était griffonnée et représentait une salle très longue bordée de longs miroirs. La vision d’Alice. Une immense panique naquit alors en Bella… Cette salle, elle la connaissait. Et elle n’était pas loin. Oh non, pas du tout. Elle était à Phoenix. Son ancienne salle de danse. Et si Renée était à Phoenix, si elle n’avait pas pris l’avion ? S’il y avait eu un imprévu ?

Bella – Je… Je connais cette salle. C’est une salle de danse. Là-bas, dans le fond… Il y avait une télé et là, ce sont les vestiaires.

Jasper et Alice avaient l’air étonnés, ou alors étaient-ils perplexe. Bella n’arrivait pas à déchiffrer leurs expressions, ils les cachaient bien mieux qu’elle. Oh, peut-être qu’avec de l’entrainement, elle y arriverait. Mais, en attendant, elle devait se cantonner à ce qu’elle voyait, à ce qu’ils lui laissaient voir.

Jasper – Où se trouve cette salle ?

Bella – Ici, à Phoenix. A quelques minutes de chez ma mère…

Alice – Aurais-tu une raison d’y retourner ?

Bella – Je n’y ai plus remis les pieds depuis des années, donc non.

Pourquoi James irait-il là-bas ? C’était incompréhensible… Bella n’avait aucune raison d’y aller, elle n’avait plus fait de danse depuis environs dix ans à cause de sa maladresse. Alors, pourquoi ?! Sentant qu’elle devait laisser ses « garde-du-corps » ensemble, tranquilles pour discuter de ce qu’ils allaient faire, Bella se retira à nouveau dans sa chambre. Elle avait besoin de tranquillité, elle aussi, et de calme. La panique commençait à l’emporter, malgré tout ce qu’elle mettait en œuvre pour se rassurer et se calmer. Elle se concentra sur le mur, comptant les motifs une énième fois comme à son habitude lorsqu’elle souhaite s’endormir dans un hôtel. Parfois, elle s’invente même des motifs pour les compter par la suite… Mais c’est plus difficile.  Les heures passèrent ainsi, incroyablement longues, Bella se retournant encore et encore dans son lit. Attendre. Encore. Toujours. De toute sa vie, elle n’avait jamais attendu aussi longtemps, de toute sa vie, retrouver quelqu’un ne lui avait jamais semblé aussi indispensable. Edward. En l’espace de quelques mois, sa vie avait changé du tout au tout…

Bella se réveilla assez tôt, avant même qu’Alice ou Jasper ne vienne la réveiller. Elle avait réussi à dormir, c’était déjà un vrai miracle. Et toujours aucune nouvelle de Renée… Peut-être était-elle partie, finalement ? Pour une fois, il n’y avait eu aucun imprévu ? Pour une fois, Bella ne devait pas s’inquiéter pour sa mère qui était à des centaines de kilomètres d’ici, loin de James ? C’était toujours rassurant et cette idée la calma brièvement… Jusqu’à ce qu’Alice et Jasper aillent régler la note de l’hôtel. Le téléphone sonna, téléphone dont Bella avait donné le numéro à sa mère la veille. Elle décrocha le combiné et entendit directement la voix de sa mère. Soulagement.

Renée – Bella ? Bella ! Bella !

Aïe. La panique, comme elle l’avait prévu en connaissant sa mère. Souriant, Bella répondit à sa mère :

Bella – Maman, du calme, je vais bien ! C’était juste pour te rassurer, je ne peux pas te dire où je suis, mais…

Autre voix – Mais tu n’auras pas besoin de me le dire, vu que tu vas venir me retrouver si tu veux voir ta mère vivante. Et pas un mot à tes compagnons, je sais qu’ils ne sont pas loin. Compris ?

Bella se figea, reconnaissant parfaitement la voix qui était à l’autre bout du fil. Le traqueur. James avait pris le message qu’elle avait laissé à sa mère. Il était passé chez elle et… Il tenait sa mère. Elle n’était jamais partie, n’avait peut-être jamais reçu son message. Non, à cause d’elle, sa mère risquait sa vie en cet instant précis. Elle était à la merci de ce traqueur assoiffé qui ne cherchait qu’à jouer, qu’à la tenir, qu’à la faire venir. Pour une simple histoire de « sang » et de jeu…

Bella – Compris.

James – Très bien. Alors, écoute-moi bien. Te sens-tu capable de te libérer de tes deux amis ?

Bella – Heu… Non.

James – Oh si ! Montre un peu plus de volonté, n’oublie pas que la vie de ta mère est en jeu. Tu ne pourrais vraiment pas y arriver ? C’est dom…

Bella – Si ! J’ai peut-être un moyen…

James – Parfait ! Je préfère ça. Va jusqu’à chez ta mère dès que tu le peux, tu y trouveras une note qui te dira où me rejoindre après, et où retrouver ta mère par la même occasion. Mais, dépêche-toi. Et viens seule. Compris ?

Bella – Compris.

James raccrocha après que Bella ait nettement entendu un rire satisfait sortir de sa gorge. Elle resta figée un moment, la panique et la peur se mêlant en elle sans qu’elle ne réalise ce qui venait de se passer. James. Renée. Salle de danse. Mais le plus urgent, pour l’instant, était d’échapper à Jasper et Alice. Elle n’avait pas le choix, même si Bella ignorait tout bonnement comment elle allait s’y prendre. Et Edward ? Comment allait-il réagir ? Il fallait qu'elle lui dise, qu'elle s'excuse. Il risquait de souffrir, Renée aussi. Mais c'était la meilleure chose à faire... La seule solution. Tremblante, elle prit une feuille qu'elle trouva dans un des tiroirs de la chambre d'hôtel, un stylo et s'attela à la tâche. Qui se révélait plus que difficile... Sa gorge était serrée, les larmes lui montaient aux yeux. Mais l'idée de laisser un mot à Edward, l'idée de lui dire un dernier adieu l'aidait à se faire à cette idée. Même si la douleur, la peine et la peur se mêlaient en elle.

Dix minutes plus tard, quelqu’un frappa alors à la porte alors qu’elle essayait de reprendre ses esprits. Alice. Elle venait la chercher, tout était réglé apparemment. Bon, du calme. Bella prit une grande inspiration et ouvrit la porte, déterminée. Elle avait rassemblé ses affaires, prête à partir. Lorsqu'elle se trouva face à sa meilleure amie, ses doutes se dissipèrent, même si la peur restait omniprésente. Elle devait leur échapper.

Après avoir d'écrit sa vision à ses amis, Alice regarda son mari, qui lui restait perplexe. De suite, il eut le réflexe d'appeler leur père adoptif. Ne loupant aucune miette de la conversation téléphonique, Alice restait interrogative. Puis Jasper conseilla à Bella de retourner dormir un peu, car ils ne bougeraient pas d'ici avant le lendemain matin.

Bella acquiesça, et alla se cacher dans sa chambre pour dormir. Pendant ce temps, les deux vampires ne restaient pas inactifs. Alice prit l’initiative de commander encore un plateau-repas pour sa belle-sœur, car oui, il ne fallait pas l'oublier, c'était une humaine. Elle se leva, et trotta vers un bureau qui se trouvait dans la pièce jumelée au salon, ouvrit le tiroir, prit une feuille blanche et un crayon qui se situait par là aussi, elle les saisit, puis retourna s'asseoir près de son adorable mari. Et commença à dessiner la salle qu'elle venait de voir dans sa vision.

Quelques heures étaient passée quand Bella revint dans le salon, puis s'approcha à son tour près de la feuille, une vague de panique monta en elle. Alice avait bien vu cette salle dans sa vision, et c'était la décision de James qui traquait Bella, donc sa belle-sœur avait un rapport avec cette salle.

Bella –Je… Je connais cette salle. C’est une salle de danse. Là-bas, dans le fond… Il y avait une télé et là, ce sont les vestiaires.

Levant la tête, Alice et Jasper fixèrent d'un air incrédule leur sœur. Elle avait raison , Bella avait bien un lien avec cette salle. Alice vit que Bella cherchait à traduire leurs expressions, mais Jasper prit les devants.

Jasper – Où se trouve cette salle ?

Bella – Ici, à Phoenix. A quelques minutes de chez ma mère…

Alice – Aurais-tu une raison d’y retourner ?

Bella – Je n’y ai plus remis les pieds depuis des années, donc non.

Elle vit que Bella restait pensive, à quoi pouvait elle penser . Se souciait elle du plan de ce traqueur ? Alice soupira, de toute façon il ne peut pas les retrouver même leurs familles ne savent pas où ils se sont cacher, puis se tourna vers son mari, et elle vit que Bella retourna encore une fois dans sa chambre après avoir mangé le plateau-repas.

Alice – Qu'allons-nous faire ? Carlisle, t'avait il dit quelque chose ? Je n'ai pas eu d'autre vison depuis celle de cette salle...

Elle se perdit dans ses pensées, Bella devait dormir à nouveau, c'est ce qu'il y avait de mieux à faire, attendre ! Elle ne dirait pas que c'était chiant, mais c'est sur qu'elle aurait préféré s'occuper d'une autre façon...  Elle se blottit dans les bras de son chéri, et posa sa tête sur son épaule. Elle était bien dans ses bras. Ils furent interrompus par la sonnerie du téléphone. Ce fut Bella qui répondit, cela devait être sa mère, car elle lui avait laissé un message.

Alice attendait que Bella ait fini de téléphoner, pour aller frapper à la porte de sa chambre, pour lui demander de préparer ses affaires, car ils allaient quitter la chambre d’hôtel. Jasper était aller régler la note, et les attendait à l’accueil. Les filles fermaient la porte, et rejoignaient Jasper dans le hall. Ils reprirent la voiture, encore une fois Jasper prit le volant, Alice se glissa sur le siège passager au côté de son mari, et Bella sur la banquette arrière. Puis ils partirent direction l'aéroport, c'était à peine 6 heures du matin, le soleil se levait à peine et pourtant la circulation était déjà difficile. Pour 6 heures du matin, la température fut très haute près des 25 degrés, alors qu'est ce que ça doit être à midi.

Ils étaient arrivés à l'aéroport, et ils se mirent à attendre les garçons. Au bout d'un petit moment, Bella sortit une enveloppe de sa poche et la donna à Alice, elle la regarda interrogative.

Bella – Une lettre pour ma mère... Pourras-tu la lui donner, s'il te plait ?

Elle acquiesça, puis Bella demanda d'aller chercher un truc à manger, en précisant qu'elle voulait être accompagnée par Jasper. Alice ne voyait aucun inconvenant alors accepta, et les vit s'éloigner les deux l'un à côté de l'autre.

Bella – Je… Je connais cette salle. C’est une salle de danse. Là-bas, dans le fond… Il y avait une télé et là, ce sont les vestiaires.

Jasper releva brusquement la tête, regardant la jeune humaine. Son ventre se tordit un peu, sensation familière lorsqu'il pressentait un piège ou un nouveau danger arriver tout droit sur eux. Il serra la main d'Alice, son regard passant de la feuille à Bella, réfléchissant à toute vitesse.

– Où se trouve cette salle ?

Bella – Ici, à Phœnix. A quelques minutes de chez ma mère…

Alice – Aurais-tu une raison d’y retourner ?

Bella – Je n’y ai plus remis les pieds depuis des années, donc non.

Il n'aimait pas ça, pas du tout. Et était maintenant persuadé que le traqueur avait retrouvé les traces de sa proie, d'une manière ou d'une autre. Il ne "jouait" pas seul de toute façon, il y avait aussi cette fille, Victoria. Elle avait dû retrouver les attaches de Bella avec cet endroit et en avait informé son compagnon. Bella disait qu'elle n'avait aucune raison de retourner dans cette salle, mais... Jasper réfléchit, méfiant. Lui voyait des centaines de raisons d'y retourner, mais il ne voulait pas paniquer leur jeune humaine.

Elle était retournée dans sa chambre, sans doute pour se reposer. C'était la seule chose qu'il y avait à faire, de toute façon. Alice vint se blottir dans ses bras. il les referma sur elle, pensif et silencieux. Il avait une sainte horreur des traqueurs. Des types capables de vous flairer, littéralement, qui vous collaient aux basques et s'amusaient avec vous jusqu'au moment où ils vous tombent dessus sans prévenir. James n'était pas l'un des meilleurs, cependant, jasper était prêt à le parier. La preuve était qu'il ne jouait pas seul et se servait de sa compagne. Les meilleurs traqueurs ne travaillaient avec personne. Cependant, il ne fallait pas le sous-estimer.

Alice – Qu'allons-nous faire ? Carlisle, t'avait il dit quelque chose ? Je n'ai pas eu d'autre vison depuis celle de cette salle...

Il secoua doucement la tête. Plus vite ils s'éloigneront de cette ville, et mieux ça vaudra. Venir ici était une grossière erreur. Qui avait eu cette idée, il n'en savait rien, mais il trouvait cela complètement stupide ! Il aurait été si facile de faire disparaître Bella, la cacher où ils le voulaient, et au lieu de cela, ils l'avaient précipité dans l'un des endroits les plus évidents au monde. Décidément, sa famille ignorait comment diriger des batailles et les gagner. Point qui pourrait leur causer des ennuis, un jour ou l'autre.

Au matin, très tôt, il laissa les filles finirent de se préparer puis il alla régler la note d'hôtel. Dès que Carlisle, Edward et Emmett seront là, il sera déjà plus détendu. Edward emmènera sa copine très loin d'ici, comme il aurait dû le faire dès le début. Il reprit le volant, conduisant assez vite vers l'aéroport. Ils s'installèrent dans un des espaces d'attente, avec de nombreux sièges alignés. Il s'assit près d'Alice et croisa les bras, attendant. Bella, dont il sentait la nervosité la gagner depuis peu, sortit une lettre de son sac et la tendit à Alice.

Bella – Une lettre pour ma mère... Pourras-tu la lui donner, s'il te plait ?

Elle demanda ensuite à manger quelque chose, en voulant que ce soit lui qui l'accompagne. Il haussa les sourcils, mais se leva tout de même. Lui... ? Il savait qu'elle avait confiance en Alice, mais en lui, il trouvait ça bizarre. Il l'accompagna, perplexe, et suspicieux. Elle stressait encore plus qu'avant, et était nerveuse à un point inimaginable. Que mijotait-elle encore ? Il ne cessait de l'observer en douce, alors qu'elle passait devant plusieurs endroits où elle aurait pu pourtant se restaurer.

- Et bien, tu ne veux plus manger ?

Bella – Heu... Si, mais j'aurais voulu aller à la toilette d'abord.

Oui... Il avait un peu de mal à la croire, pour le coup, surtout qu'elle mentait très mal. De toute façon, il pouvait sentir lorsque les gens lui mentaient, même si Bella l'ignorait sans doute. Et c'était encore plus facile avec les humains. Leur pouls s'accélérait, ils pâlissaient quelque peu, ou rougissaient selon les personnes, et ils avaient le regard fuyant.

Elle entra dans les toilettes, désertes à cette heure matinale. Il hésita une seconde puis la suivit, s'appuyant contre le mur à côtés des lavabos, face aux cabines, parfaitement décontracté.

Bella stressait. Oui, c’est cela, elle stressait. Elle savait une chose : elle devait échapper à ses protecteurs, Alice et Jasper. Comment ? Elle n’en avait aucune idée, et n’osait d’ailleurs même pas y penser… D’après ce qu’elle avait compris, sa meilleure amie n’avait de vision que lorsque quelqu’un prenait une décision. Seulement, l’avoir demandé était peut-être une très mauvaise idée… Bah, tant pis, au moins, Bella était fixée. Il ne lui restait « plus qu’à » ne se décider qu’à la dernière seconde concernant le chemin à prendre et les décisions très proches pour éviter au maximum d’avoir ses garde-du-corps sur le dos. Ils étaient, actuellement, en chemin vers l’aéroport, la jeune humaine fixant le paysage qui s’étalait sous ses yeux, de plus en plus nerveuse. Sa mère… Renée. Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Si jamais le traqueur n’avait pas attendu ? Si jamais Renée était déjà morte à l’heure qu’il était ? Si elle fonçait droit dans un piège et que tout était déjà perdu ?

Ils arrivèrent très vite à l’aéroport, Alice tirant Bella de ses pensées lorsqu’elle ouvrit la porte pour la faire descendre. Elle n’était qu’à moitié là, tremblant à moitié tant elle avait peur, tant elle était anxieuse à l’idée de devoir faire ce qu’elle avait accepté avec James. D’un autre côté… C’était cela ou perdre sa mère. Le choix était vite fait. Elle n’avait jamais réfléchi à comment mourir, mais mourir pour quelqu’un qu’elle aimait était une mort qu’elle pouvait accepter. Seulement, pour l’instant, Bella ne devait pas y penser. Echapper à Jasper et Alice. Absolument. Cependant, Bella ne voulait pas partir et fuir comme une voleuse sans donner d’explication, au moins à Edward. Et puis, il risquait d’en vouloir à Alice et Jasper pour ne pas avoir veillé correctement sur elle… Ce qu’elle ne voulait surtout pas, elle n’en valait pas la peine, il ne fallait pas qu’il détruise sa famille juste pour cela. C’est pourquoi elle avait écrit cette lettre, c’est pourquoi elle voulait la donner à Alice. Oui, elle avait inscrit « Renée » dessus mais… Edward la lirait. C’était évident. Tirant la lettre de son sac alors qu’ils s’installaient à l’endroit où on attendait les passagers, Bella la tendit à Alice en lui disant :

Bella – Une lettre pour ma mère... Pourras-tu la lui donner, s'il te plait ?

Bella jeta un coup d’œil à l’horloge de l’aéroport. Il ne restait que quelques minutes avant que le vol d’Edward n’arrive, plus que quelques minutes pour s’enfuir donc. Si jamais ils arrivaient avant qu’elle n’ait pris la poudre d’escampette, elle était foutue et Renée aussi. Il ne fallait pas qu’ils interviennent, ou James risquait de tuer sa mère. Sa mère… A cause d’elle. La peur l’envahit, le stress, la nervosité, le sentiment qu’elle devait agir vite et sur un coup de tête. Ne pas craquer, pas maintenant. Elle se leva et annonça qu’elle avait faim, mais qu’elle voulait que Jasper l’accompagne. C’était cruel, oui, mais Alice risquait de voir que Bella projetait quelque chose et… Non. Non, c’était beaucoup trop risqué. La raison de ce choix ? Parce qu’elle ne se « sentait pas bien », ce qui n’était pas un mensonge, mais pas non plus la vraie raison de son choix porté sur Jasper pour l’accompagner.

Par chance, Jasper accepta bien qu’il en soit étonné. Elle laissa son sac avec Alice, ne prenant que son porte-monnaie avec elle pour « manger » - ou plutôt, pour fuir, on ne sait jamais – et ils se mirent en route vers un endroit où elle pourrait acheter un truc à manger. Elle laissa passer un magasin, puis un deuxième. Puis un troisième… Ils n’étaient pas assez loin, et toujours pas d’idées en vue. Il fallait qu’elle trouve, bon sang ! Bella connaissait cet aéroport comme sa poche, elle l’avait parcouru des centaines de fois, il devait bien y avoir un… Mais oui ! Les toilettes ! Pour s’y être fait enfermer lorsqu’elle était plus petite, elle savait que les toilettes possédaient une sortie – fenêtre, en fait – qui donnait sur le côté opposé par rapport à l’entrée des toilettes. Jasper ne la suivrait jamais et il attendrait logiquement devant les toilettes, même si le pari était risqué et qu’elle allait devoir courir comme une dingue pour leur échapper. Bella continua donc à marcher sous l’œil suspicieux de Jasper. Il la surveillait… Aïe ? Elle était grillée. Chose confirmée lorsqu’il lui demanda :

Jasper – Et bien, tu ne veux plus manger ?

Bella – Heu... Si, mais j'aurais voulu aller à la toilette d'abord.

Bella ignorait si son excuse avait trompé Jasper, mais il la laissa se diriger vers les toilettes comme elle l’avait demandé. Elle entra et referma la porte derrière elle, se retrouvant face une dizaine de cabinets bien entretenus. Bon, la fenêtre… Dès qu’elle la vit, elle se dirigea vers cette dernière, il n’y avait plus une seule minute à perdre. Sauf qu’un tout petit imprévu se mit en travers de son chemin : Jasper. A sa plus grande surprise, il l’avait suivie dans les toilettes à son tour. Eh merde ! Mais pourquoi, bon sang, pourquoi ?! Les toilettes étaient vides, cela aurait été parfait pour fuir ! Il était appuyé contre les lavabos, face aux cabines, parfaitement décontracté. Zut, coincée. Il l’avait piégée… Et maintenant ? Résignée, elle entra dans la toilette la plus proche d’elle et de la fenêtre pour ne pas sembler bizarre. Elle réfléchissait à toute vitesse, tentant de se calmer. Bon sang, quelle poisse !

Bella sortit quelques minutes plus tard, Jasper était toujours là à l’attendre. La poisse, la poisse, la poisse ! Elle se lava les mains en tremblant, évitant franchement le regard de Jasper. Une idée. Vite, n’importe quoi. Elle n’avait plus que quelques minutes, voire quelques instants avant qu’Edward, Carlisle et Emmett n’arrivent à l’aéroport. Après cela, elle serait foutue, tout comme sa mère… Sortant des toilettes accompagnée de Jasper, plus nerveuse que jamais, Bella constata que la densité de personnes avait nettement augmentée en l’espace de quelques minutes. Sans doute l’arrivée des vols avait-elle provoqué cela, mais peu importe, ce détail allait peut-être la sauver et lui permettre de s’enfuir. Elle les aimait beaucoup, elle n’avait rien contre Jasper même s’il lui faisait un peu peur, mais… Il le fallait. Sans plus attendre, agissant à la première occasion, Bella se prit quelqu’un en pleine figure lorsqu’elle vit un chariot contenant des valises et un groupe de touristes, envoyant la personne qu’elle avait poussé droit sur tout cela, provoquant un énorme capharnaüm, semant une confusion incroyable avec tout cela engendrait. C’était PAR-FAIT !

N’attendant plus une seconde de plus, ne jetant même pas un regard à Jasper qui devait avoir du mal à rester concentré vu tous les humains, toute la sueur et la colère qui se répandait ici, Bella fila, courant vers la sortie en empruntant une voie rarement empruntée, faisant des détours à gauche et à droite pour le semer. Lorsqu’elle fut sortie de l’aéroport, elle héla de suite un taxi qui s’arrêta, elle monta en trombe dedans et parvint à articuler difficilement, à bout de souffle, l’adresse de sa mère.

Taxi – Mais c’est dans le quartier de Scottsdale !

Bella jeta un billet de vingt dollars sur la banquette à côté du chauffeur, en lui demandant si cela suffirait. Il répondit par l’affirmative et démarra, alors qu’elle précisa qu’elle était pressée. Bon sang, plus vite, Jasper et Alice avaient sans doute déjà remarqué sa disparition, ils avaient ameuté tout le monde et ils étaient déjà à sa poursuite. Après dix bonnes minutes, Bella stressait toujours, convaincue qu’ils allaient l’empêcher de sortir, qu’ils l’attendaient à chaque tournant, elle s’attendait à voir débouler un Edward plus que furieux, un Jasper qui l’était encore plus, et ne parlons même pas d’Alice… La voiture filait à travers les petits chemins, comme l’avait demandé Bella pour ne pas qu’Alice ne sache ce qu’elle voulait faire, ni où elle allait. Elle se concentra sur tout et n’importe quoi et ne revint à la réalité que lorsque le chauffeur lui demanda le numéro de la maison.

Bella – 5821.

Il lui jeta un regard inquiet, comme s’il avait peur qu’elle ne s’évanouisse dans son taxi mais la déposa tout de même, soudainement plus pressé. Elle descendit en titubant et se dirigea vers la maison, tremblant plus que jamais, tentant de se rassurer. La maison était vide, elle le savait, alors pourquoi stresser ? Bella traversa la cuisine, alluma tout sur son passage et vit un papier posé près du téléphone avec dix chiffres écrits dans une calligraphie fine et belle, longue. Mais une calligraphie qu’elle ne connaissait pas : celle du traqueur. Elle composa le numéro, étant littéralement dans son monde, morte de peur mais plus rassurée tout de même. Elle allait mourir et elle le savait, alors à quoi bon stresser ? Elle priait juste pour que cela soit rapide, pour que sa mère soit saine et sauve. Le reste n’avait plus d’importance. Elle avait fermé son cœur à l’extérieur, placé Edward dans un coin pour ne pas faire demi-tour et ne faisait plus attention qu’à ce qu’elle devait faire. Une fois le numéro composé, elle écouta :

James – Allô, Bella ? Tu as fait vite, je suis impressionné.

Bella – Ma mère va bien ?

James – Très bien. Ne t’inquiète pas, elle ne présente aucun intérêt pour moi. Sauf si tu n’es pas seule, bien sûr.

Bella – Je le suis.

James – Parfait. Tu connais le studio de danse qui se trouve dans ton quartier ?

Bella – Oui. Je sais où il est.

James – A tout de suite, alors.

Bella raccrocha, se sentant plus seule que jamais à l’idée de cette discussion. Elle avait échappé à ses protecteurs, elle avait fait du mal aux personnes qui comptaient le plus pour elle… Mais non. Du calme. Ne pas penser à cela, se concentrer uniquement sur sa mère, sur ce qu’elle devait faire pour la sauver. Elle sortit donc de chez Renée, sachant qu’elle faisait ce chemin pour la dernière fois. Après quelques minutes de marche, elle fut devant le studio de danse : tel qu’Alice l’avait dessiné, tel qu’elle l’avait quitté quelques années plus tôt, si ce ne sont les rénovations qu’elle pouvait constater. Personne. Il n’y avait vraiment personne, même pas sa mère, encore moins le traqueur. Soudain, elle entendit de nombreux « Bella » paniqués, comme ceux qu’elle avait entendus au téléphone la veille. Bella fonça vers l’endroit d’où provenait cette voix et vit… Une vidéo. D’elle. Lorsqu’elle avait huit ans, s’étant blessée apparemment. Une vidéo de famille… Tout cela n’était qu’un piège. Elle avait littéralement foncé dans un piège.

James – Astucieux, n’est-ce pas ? C’était presque trop facile, je trouve.

James. Il se trouvait derrière elle, souriant de ses dents blanches, son regard avec ses yeux rouges lui transperçant littéralement l’estomac. Maintenant, elle avait peur. Elle était terrorisée. Et Jasper qu’elle avait mis mal à l’aise juste pour cela… Pour se jeter la tête la première dans la gueule du loup. Elle était figée devant le traqueur, attendant la fin, voulant que cela se finisse vite, qu’elle meure en deux secondes pour ne rien sentir, pour qu’Edward sache qu’elle n’avait pas souffert et qu’il ne cherche pas à la venger. Bella ne répondit rien au traqueur, paralysée de peur. Elle était coincée, et personne ne savait qu’elle était ici…

James – J’ai trouvé ces quelques vidéos et… J’ai entendu ton message. Ta mère n’était pas là, alors j’ai improvisé. Tu m’as rendu la tâche presque trop facile, Bella. C’est dommage. Mais bon, on va s’amuser autrement.

S’amuser ? Mais non, qu’il lui accorde au moins cela ! James sortit une caméra et commença à filmer, annonçant qu’il voulait laisser un souvenir pour Edward, pour qu’il se venge et qu’il ne reste pas sans rien faire, pour montrer à quel point sa petite-amie avait souffert avant de mourir. Elle n’avait pas du tout prévu cela…

James – Tu sais, tu aurais pu m’échapper, j’ai même eu peur que ça arrive. Quelqu’un a déjà réussi à m’échapper il y a des siècles, la seule et unique proie qui m’aie échappé. Mon rival était si entiché de la jeune fille qu’il s’est résolu à accomplir ce que ton cher et tendre n’a pas pu accomplir. Il a deviné que j’en avais après elle et a compris que, la seule solution pour qu’elle m’échappe, était qu’il la transforme, qu’elle devienne comme lui. Son parfum disparaitrait alors et je n’aurais plus eu aucune raison de la suivre. Il l’a sortie de l’asile où il travaillait et l’a libérée, elle n’a même pas ressenti la douleur apparemment, sûrement à cause de son enfermement là-bas. Cent ans plus tôt, on l’aurait brûlée pour avoir eu ces visions. Lorsqu’elle s’est éveillée, elle était forte, transformée, l’une des nôtres, je n’avais plus de raison de la mordre. Pour me venger, j’ai tué son créateur.

Bella – Alice…

Horrifiée, dans un ultime geste désespéré, Bella se mit à courir vers la sortie. Cependant, avant qu’elle n’ait le temps de faire quelques pas de plus, elle se sentit tirer en arrière et projeter vers un des miroirs de la salle. Un morceau lui coupa profondément la main, mais peu importe, seule sa survie comptait. Elle fonça encore, alors que James l’attrapa de nouveau et la tira, la balançant à travers la pièce. Bella se cogna la tête contre le miroir, assommée. Reprenant difficilement ses esprits, elle vit James s’approcher d’elle avec un sourire sadique, horrible, à faire froid dans le dos. Il s’approcha d’elle et… Crac. Il avait appuyé sur sa jambe, l’ayant cassée au passage. Elle hurla, ne pouvant se contenir, s’excusant mentalement auprès d’Edward pour avoir hurlé, pour l’avoir fait souffrir. Elle ne voulait pas…

James – Ah bah enfin !

Bella pleurait à cause de la douleur alors que James l’envoya valser de l’autre côté de la pièce, sa jambe lui envoyant des signaux de douleur, la faisant souffrir de plus en plus. Elle tenta de se relever mais trop tard, James était de nouveau à côté d’elle. Il avait fini ? Elle n’en pouvait plus… Mais non. Il se pencha soudain sur sa main, la lui mordant. Une douleur supplémentaire fit son apparition, comme si on avait mis sa main dans un feu, comme si on l’avait brûlée au fer rouge, alors que quelque chose éloigna James sans raison. Mal… Elle avait mal. Elle entendit vaguement un grondement sourd au loin, mais tout semblait très lointain.

Bella ressortit et se lava les mains, tremblante et fuyant son regard. Il fronça les sourcils. Soit elle préparait un coup foireux, ce qui ne l'aurait pas étonné le moins du monde, soit elle avait peur de lui. Il penchait pour la première hypothèse, ne pensant pas être intimidant, surtout pas pour elle. d'accord, elle ne le connaissait pas, enfin, pas vraiment, mais tout de même ! Il sortit avec elle, de plus en plus soupçonneux. Elle préparait quelque chose, ce n'était pas possible autrement, et il restait sur ses gardes.

Il s'apprêtait à appeler Alice lorsque leur protégée buta tout à coup contre quelqu'un, l'envoya brusquement valser contre un chariot empli de bagages qui s'écroula, provoquant une immense réaction en chaîne et un bazar monstrueux. Il tendait le bras pour attraper le poignet de Bella lorsqu'il la vit fuir, littéralement. Non ! La colère et la panique s'étaient brusquement répandues autour de lui, comme un raz-de-marée. Saisi par les chocs, il plaqua ses deux mains sur ses temps, résolu à ne pas craquer. Un des humains s'était blessé, et sa gorge s'enflamma.

Un bras se passa tout à coup autour de ses épaules.

Il tourna la tête, enveloppé par l'odeur de sa femme, qui chassa celle du sang. Il s'accrocha à elle pour ne pas sombrer, perturbé par toutes ces émotions qui l'étouffaient à moitié. Tout à coup, un bras puissant le saisit par-derrière et le tira. Il ne lâcha pas Alice pour autant, sonné.

- Emmett ? balbutia-t-il. Qu'est-ce... Bella ! Merde, Edward, elle...

Il bafouilla qu'elle s'était enfuie, puis ils se mirent tous en route sans perdre une seconde. Grâce aux visions d'Alice, ils savaient précisément où se rendre. Jasper avait rarement vu Edward dans un tel état, aussi inquiet, aussi furieux. A leur arrivée, Bella était couchée par terre, le visage crispé dans une expression de souffrance, et elle hurlait. Lui et Emmett s'occupèrent du traqueur sans perdre un instant, lui sautant dessus.

Il ne suivait pas ce qui se passait derrière lui, il fallait simplement faire vite. Avant que des humains ne débarquent. Il arracha quelques lattes de bois, histoire de brûler le corps du traqueur. Bella était blessée, affaiblie, et d'après ce qu'il comprit, Edward avait pu stopper la transformation en aspirant le venin.

Jasper ne les suivit pas à l'hôpital. Il partit avec Alice fabriquer des preuves pour la crédibilité de l'histoire et expliquer les blessures de Bella. Il restait silencieux, un peu trop même. Il repensait à tout ce qui s'était passé, et pour le coup, en voulait franchement à Bella. Non seulement elle s'était conduite comme une gamine idiote et irresponsable, mais en plus, - en plus ! - elle avait délibérément provoqué ce désordre en sachant qu'il avait du mal à se contrôler face aux humains. Et là, elle aurait pu avoir la mort de quelqu'un sur la conscience.

Quelques jours plus tard, ils allèrent à leur tour Bella à l'hôpital. Elle allait mieux, et pourra sans doute bientôt sortir. Il posa les mains sur le bord du lit, tout au bout. Tout en lançant un regard franchement glacial à la jeune humaine. Il était vexé, furieux, et ne se retenait d'hurler que parce qu'Alice était là. Bella pouvait la remercier pour le coup ! Elle s'était enfoncée dans lit et avait détourné le regard.

- Comment fais-tu, gronda-t-il à voix basse, pour être aussi idiote et puérile ?! Ça ne t'a même pas effleuré l'esprit que si ta mère avait été là, on se serait mieux débrouillés que toi, à nous tous, plutôt que toi avec ta petite force d'humaine de 55 kilos ?

Bella - Mais je pensais qu'il tenait ma mère ! Et je voulais pas vous mêler à tout ça...

Il poussa un véritable grognement de rage, cette fois, plus un soupir exaspéré. Elle grimaça et se tassa un peu plus dans son matelas.

- C'est l'excuse la plus débile que j'ai jamais entendue ! T'enfuir, en plus, alors qu'on ne voulait que te protéger. Et avec ça, tu aurais eu la conscience tranquille si, à cause de toi, j'avais tué quelqu'un à l'aéroport ?!

Bella - Mais je savais qu'Alice n'était pas loin et qu'elle t'aurait rattrapé. Et James m'avait dit de venir seule, sinon il la tuerait...

- Je vois. C'est donc inutile de chercher à raisonner ceux qui sont persuadés d'avoir raison... Et si tu étais morte, Edward se serait sans doute tué lui aussi.

Il reprit sèchement sa veste et sortit, laissant Bella et Alice seules.

Alice avait laissé partir Bella avec Jasper, regrettant déjà. Elle patienta tranquillement en restant vigilante à tout ce qui se passait, aux personnes, aux bruits, aux paroles prononcées. Elle aperçut enfin celle de Jasper, qui demandait pourquoi elle ne voulait plus manger ? Bella répondit qu’elle voulait passer aux toilettes avant, puis plus rien ! Elle se reconcentrait encore et encore mais toujours rien, jusqu’à cet énorme bruit sourd qui retentit. En un fragment de seconde Alice fut debout et se dirigeait vers cette embuscade. Mais que ce passe t-il ici ? Quand Alice vit que Jasper allait vraiment mal, il ne fallut pas moins d’une demi-seconde pour analyser la situation et se jeter dans les bras de son mari pour qu’il évite de succomber au sang de cet homme allongé sur le sol, blessé.

Un bras passa entre les amoureux et tira Jasper. Mais il ne la lâcha pas pour autant. Il était sonné et il avait seulement besoin de sa femme pour le calmer. Puis Alice réalisa que ce bras, était celui d’Emmett . Les garçons étaient enfin arrivés, même si c’était légèrement trop tard…

Jasper – Emmett ? Balbutia-t-il. Qu’est ce... Bella ! Merde, Edward, Elle…

Et il réussi a bafouiller quelle s’était enfuie, puis ils se mirent tous en route sans perdre une seconde. Grâce aux visions d'Alice, ils savaient précisément où se rendre. Alice n’avait presque jamais vu Edward dans un tel état, aussi inquiet, aussi furieux. S’il pouvait, il aurait probablement tué quelqu’un, si ce ne serait pas lui. À leur arrivée, Bella était couchée par terre, le visage crispé dans une expression de souffrance, et elle hurlait. Jasper et Emmett s'occupèrent du traqueur sans perdre un instant. Tandis qu’Alice s’approcha de Bella, voulant aider. C’était tout de même un peu de sa faute, si elle avait été plus attentive à cette humaine a l’esprit tordu ! Elle aurait dû plus se méfier de Bella, c’était très bien son genre de faire des plans, solo, qui risquaient de la tuer à chaque fois.

Alice vit que son mari et son frère avaient créé un feu pour tuer le traqueur et en même temps Edward aspirait le venin, que James avait laissé en Bella, pour stopper la transformation. Jasper ne voulait pas aller à l’hôpital, alors Alice resta avec lui, ne voulant pas le laisser seul après tout ce qu’ils venaient de traverser ! Ensemble, ils partirent fabriquer des preuves pour la crédibilité de l'histoire et expliquer les blessures de Bella. Jasper ne parlait pas. Elle ne chercha pas à savoir ce qu’il avait car elle le savait. Ils en parleront quand ils seront rentrés à Forks. Mais pour le réconforter tout de même, elle l’enlaça.

Elle en voulait beaucoup à Bella, pas seulement sur le fait de s’être fait la malle en croyant pouvoir sauver sa mère, mais pour le faite, qu’elle les avait mis, Alice et Jasper, dans une salle situation ! Surtout Jasper ! Avait- elle réfléchit deux secondes ? Et si Jasper avait tué un humain. Et qu’elle serait allé se tuer ensuite dans la gueule du loup. Que se serait-il passé ? Elle secoua la tête, se disant que ça ne s’était pas produit donc il fallait arrêter de penser au pire. Mais il n’y avait pas que ça… Bella avait trahi Alice. Elle croyait qu’elles étaient amies, elle avait eu une confiance presque aveugle envers son amie… Alice fut vraiment déçue de Bella sur ce coup-là.

Au bout de quelques jours, Jasper et Alice s’aventurèrent à l’hôpital, pour rendre visite à Bella. Elle allait mieux, ce qui était déjà ça ! Puis Jasper posa les mains sur le bord du lit, tout au bout. Tout en lançant un regard franchement glacial à la jeune humaine. Alice posa une main sur l’épaule de son mari pour le soulager, il était vexé et vraiment énervé, elle le sentait.

Jasper - Comment fais-tu, gronda-t-il à voix basse, pour être aussi idiote et puérile ?! Ça ne t'a même pas effleuré l'esprit que si ta mère avait été là, on se serait mieux débrouillés que toi, à nous tous, plutôt que toi avec ta petite force d'humaine de 55 kilos ?

Bella - Mais je pensais qu'il tenait ma mère ! Et je voulais pas vous mêler à tout ça...

Et Jasper poussa un véritable grognement de rage, cette fois, plus un soupir exaspéré. Elle grimaça et se tassa un peu plus dans son matelas. Alice serra un peu plus fort, pour faire comprendre à Jasper d’y aller doucement.

Jasper - C'est l'excuse la plus débile que j'ai jamais entendue ! T'enfuir, en plus, alors qu'on ne voulait que te protéger. Et avec ça, tu aurais eu la conscience tranquille si, à cause de toi, j'avais tué quelqu'un à l'aéroport ?!

Bella - Mais je savais qu'Alice n'était pas loin et qu'elle t'aurait rattrapé. Et James m'avait dit de venir seule, sinon il la tuerait...

Jasper - Je vois. C'est donc inutile de chercher à raisonner ceux qui sont persuadés d'avoir raison... Et si tu étais morte, Edward se serait sans doute tué lui aussi.

Puis il prit sèchement sa veste et sortit de la chambre laissant les filles seules. Alice regarda Bella droit dans les yeux et Hors de question que soit attendri devant cette bouille d’humaine. Elle n’allait pas s’énerver, car elle n’aimait pas ça…

Alice - Bella ! Serais-tu devenu folle ? dit-elle d’un ton sec. À tu imaginer deux secondes que je ne sois pas arrivé à temps ! Et que Jasper ai tué un humain à cause de toi ! Tu n’avais pas le droit de le mettre dans une situation comme ça, il ne s’agit pas que de toi !

Elle soupira et Bella détourna le regard. Quand est ce qu’elle assumera ce qu’elle fera ?

Bella - Je… Je n’avais pas pensé à ça, je suis désolé Alice… murmura Bella.

Alice - Et puis Bella, il n’y a pas que ça, nous étions là pour te protéger, toi ainsi que ta famille, s’il avait eu vraiment ta maman je l’aurais vu ! Je te croyais mon amie, je t’accordais une confiance aveuglante et toi tu ne t’en serre contre nous ?! Sur ce coup-là, Bella ! Tu m’a fais beaucoup de peine…

Bella - Je…

Elle baissa la tête. Alice fit demi tour et se dirigea vers la porte, la main sur la poignée prête à partir, Bella ajouta en hésitant.

Bella - Alice ? Tu peux dire à Jasper que je suis désolée et que je n’avais pas pensé à tout ça ?

Elle acquiesça et sortit pour de bon en fermant la porte derrière elle. Edward attendait à coté de la porte, prêt à entrer dans la chambre.

Alice - Edward, je suis désolée, avec Jasper on a fait du mieux qu’on a pu, mais ce coup-là nous ne l’avons vraiment pas vu venir.

Edward hocha de la tête et entra dans la chambre de Bella.

Edward était appuyé contre le mur du couloir, tête baissée, bras croisés. Jasper et Alice étaient venus rendre visite à Bella à leur tour. enfin, rendre visite... Ils venaient surtout pour lui crier dessus, pour être honnête. Edward leur avait seulement demandé d'attendre quelques jours, pour laisser le temps à Bella de se remettre un peu.

Il regardait dans le vide, nerveux. Il avait cru la perdre... Lorsqu'il l'avait vu allongée sur le parquet, jambe cassée, hurlant sous la brûlure du venin... Comment n'était-il pas devenu fou, à ce moment-là, il n'en savait rien. Mais il n'aurait pas supporté de la voir mourir sous ses yeux. Il n'aurait pu supporter de voir la vie la quitter, ne voir plus qu'un corps froid et livide, sans âme. Il se serait tué si cela était arrivé.

Il savait, même si personne ne le disait à voix haute face à lui, qu'il aurait dû laisser le venin agir. Qu'il aurait dû laisser la transformation s'accomplir, laisser Bella entrer dans leur monde. Mais comment aurait-il pu cela ? Cela aurait été la condamner à la damnation éternelle, la priver égoïstement de tant de bonheurs humains auxquels elle avait droit. Seule Rosalie approuvait ce point de vue. Les autres, surtout Jasper, pensaient qu'il serait mieux à la fois pour elle que pour eux qu'elle accède à l'immortalité.

Jasper - Comment fais-tu, gronda-t-il à voix basse, pour être aussi idiote et puérile ?! Ça ne t'a même pas effleuré l'esprit que si ta mère avait été là, on se serait mieux débrouillés que toi, à nous tous, plutôt que toi avec ta petite force d'humaine de 55 kilos ?

Bella - Mais je pensais qu'il tenait ma mère ! Et je voulais pas vous mêler à tout ça...

Il leva les yeux au ciel, alors que son frère grognait. Mais ils étaient DÉJÀ tous mêlés à ça ! Un peu plus ou un peu moins, quelle importance ?

Jasper - C'est l'excuse la plus débile que j'ai jamais entendue ! T'enfuir, en plus, alors qu'on ne voulait que te protéger. Et avec ça, tu aurais eu la conscience tranquille si, à cause de toi, j'avais tué quelqu'un à l'aéroport ?!

Bella - Mais je savais qu'Alice n'était pas loin et qu'elle t'aurait rattrapé. Et James m'avait dit de venir seule, sinon il la tuerait...

Jasper - Je vois. C'est donc inutile de chercher à raisonner ceux qui sont persuadés d'avoir raison... Et si tu étais morte, Edward se serait sans doute tué lui aussi.

Son frère sortit de la chambre juste après. Edward l'arrêta un bref instant, le regardant droit dans les yeux quelques secondes, ouvrit la bouche pour parler, mais le laissa finalement partir. Bon sang. Il n'était même pas fichu de réconforter son propre frère... Bella ne se rendait pas compte de la situation dans laquelle elle avait jeté Jasper. Elle ne connaissait pas, et ignorait à quel point il s'en serait voulu s'il avait tué un humain. Elle ignorait à quel point cette soif de sang les brûlait et les consumait, surtout pour Jasper qui était le plus "jeune" au niveau du régime, mais le plus vieux au niveau de l'âge.

Alice - Bella ! Serais-tu devenu folle ? dit-elle d’un ton sec. As-tu imaginé deux secondes que je ne sois pas arrivé à temps ! Et que Jasper ait tué un humain à cause de toi ! Tu n’avais pas le droit de le mettre dans une situation comme ça, il ne s’agit pas que de toi !

Il n'intervint pas tout de suite. Bella avait au moins l'air de regretter ce qui s'était passé. Il soupira, laissant les deux filles parler. Laissant Bella demander à Alice de dire pardon à Jasper pour elle. Lorsqu'Alice sortit à son tour de la chambre, elle lui lança :

Alice - Edward, je suis désolée, avec Jasper on a fait du mieux qu’on a pu, mais ce coup-là nous ne l’avons vraiment pas vu venir.

Edward - Je le sais, murmura-t-il. Merci.

Il entra à son tour et vint s'asseoir près du lit, attrapant la main de Bella. Elle était pâle, mais allait déjà mieux qu'il y a quelques jours. Il leva une main pour caresser délicatement sa joue, infiniment soulagé qu'elle soit toujours en vie.

Edward - Il faut que tu le saches si tu restes avec nous, Bella. Jasper n'a pas eu la même... éducation que nous. C'est un ancien soldat. A cause de son don, il ressentait tout ce que ressentait chacune de ses victimes. C'est pour cela qu'il a adhéré à notre mode de vie, parce que tuer le faisait souffrir et le rendait malade. Il déteste ça.

Elle s'était détendue un tantinet, comme si elle avait craint qu'il ne lui hurle dessus à son tour. Elle avait un regard un peu fuyant, ce qui lui arracha un minuscule sourire.

Edward - Pourquoi ne me regardes-tu pas droit dans les yeux ? Je te fais peur ?

Sans lui laisser le temps de répondre, il l'embrassa délicatement et longuement, heureux de la savoir là, près de lui, et à jamais.