[Hors Chronologie] La mère des jumeaux

Voilà maintenant une semaine que la guerre avait été déclarée contre Vladimir. Ils devaient héberger Lilwen, sa demi-sœur, ET Jane Volturi. Autant dire que l’ambiance était tendue, électrique au sens propre du terme, et lourde à supporter pour Jasper sans aucun doute. Enfin, tant pis ! Bella n’allait certainement pas faire d’efforts, elle n’aimait pas Lilwen, n’avait pas confiance envers les Volturi, et cela n’était pas près de changer. Ils torturaient des gens sans vergogne, n’hésitaient jamais et, même s’ils disaient que ce n’était pas uniquement de leur faute mais également de celle d’Aro, c’était du pareil au même. Ils avaient été élevés comme cela, pour Bella, ils étaient donc des sadiques en puissance. Quant à Lilwen… Vu à quel point elle était capricieuse jusqu’ici, la nouvelle-née sentait qu’elle risquait de ne pas beaucoup l’apprécier. Et puis, il n’y avait pas que cela… Renesmée n’était pas en sécurité avec eux dans le coin, du moins quand Alec venait rendre visite à sa sœur.

Seulement, Bella ne pouvait pas rester sans se nourrir à cause d’eux… C’est pourquoi, au bout d’un moment, elle fut presque obligée de partir chasser avec Jasper pendant qu’Edward et Alice veillaient sur Renesmée. Ils avaient décidé de partir pendant qu’elle dormait, vu qu’elle se couchait encore tôt, mais la jeune mère n’était pas rassurée pour autant. Elle ne cessait de penser à Jane et Alec, pas loin de Renesmée, laissant Lilwen sans surveillance aussi… Et si elle faisait quelque chose de mal ? Et si jamais elle s’en prenait à sa fille ? Après tout, elle n’avait pas le même régime qu’eux ! Plus méfiante que jamais, Bella n’arrivait donc pas à mettre de l’entrain à la tâche et chassait sans chasser réellement. Ce n’est que lorsqu’elle constata une odeur étrange, bizarre, inconnue qu’elle s’arrêta d’un coup. L’odeur d’un autre vampire. Mais ils étaient seuls, dans la région, normalement… Jasper la retrouva, interrompant le cours de ses pensées et la faisant sursauter par la même occasion. Elle le regarda, tendue :

Bella – Nous ne sommes pas seuls.

Jasper – Non, mais c'est une odeur familière...

Bella – Mais nous sommes seuls, dans la région…

Bella se dissimula autant que possible, se préparant à sauter s’il le fallait. Jasper prenait d’office les devants, mais elle n’était pas rassurée du tout. Cette odeur, il la connaissait, c’était déjà plus ou moins rassurant… Non ? Il n’avait pas l’air de paniquer ou d’être particulièrement inquiet, du moins, pas autant que si un vrai danger les menaçait. C’était bon signe, n’est-ce pas ? Oui, enfin… Bon signe ou pas, ils étaient quand même suivis par un vampire qui se cachait, ce qui ne présageait rien de bon. Au bout de dix minutes, un grand bruit de sac qui tombe de nulle part se fit entendre. Instantanément, Jasper se mit en position de défense alors qu’une femme était apparue, comme cela, devant eux. Enfin, le gros sac, c’était elle, quoi. Elle ne l’avait vue nulle part, cette femme… Mais quelque chose en elle lui faisait penser à quelqu’un. C’était… Non, Bella avait sûrement des hallucinations.

Bella – Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?

Femme – Je m’appelle Gwendoline Wilke. Je recherche mes enfants depuis des centaines d’années et ce n’est que maintenant que je peux les approcher...

Jasper – Vos enfants... ? Car j'hallucine peut-être mais... Vous me faites penser à quelqu'un.

Gwendoline – Oui, ils sont chez vous. Je suis la mère de Jane et Alec Wilke, dits Volturi à présent.

… Pardon ? Wilke ? Mais… Mais… Non… C’était impossible. Leurs parents étaient morts, non ? Ils étaient seuls, chez les Volturi depuis des siècles, non ? C’était impossible, c’était inconcevable, même. Et puis… Leur mère, quoi ! Bella fut tellement choquée qu’elle recula de quelques pas pour atteindre l’arbre le plus proche, juste histoire de s’appuyer dessus. Oui, bon, elle ne pouvait plus s’évanouir, elle le savait, mais il fallait lui pardonner ses réflexes d’humaine, Bella n’était pas transformée depuis très longtemps ! De plus, même Jasper semblait choqué… Il avait reculé de quelques pas aussi, complètement bouche-bée. Cette femme lui faisait penser à quelqu’un, c’était clair et net. Mais Jane et Alec… Non, c’était incroyable. C’est vrai qu’elle ressemblait beaucoup à Jane, son portrait en version adulte en fait. C’était assez troublant.

Bella lança un regard à Jasper pour savoir ce qu’ils faisaient. D’un côté, ils ne pouvaient pas nier l’évidence et penser que cette femme mentait… Alors, pourquoi ne pas l’amener directement aux personnes concernées ? Après tout, Alec et Jane étaient les seuls à pouvoir dire si, oui ou non, il s’agissait bien de leur mère. Direction le Chalet. Ils arrivèrent après peu de temps, courant à allure vampirique pour éviter de rester loin trop longtemps. Et puis, Bella était inquiète, ne pas avoir Renesmée sous les yeux, ne pas savoir si elle allait bien… Non. Il valait mieux rentrer le plus tôt possible. Une fois arrivés, tout le monde était sorti, comme alerté par le vampire étranger qui était dans le « domaine ». Oui, bon, c’était normal… Mais un peu flippant. Savoir qu’on peut être remarqué à des kilomètres à la ronde… Jane et Alec étaient dehors, discutant ensemble à l’écart pour éviter les autres, sûrement. Bella n’eut le temps de rien dire, la mère des jumeaux s’étant littéralement figée en les apercevant au loin, puis commençant à courir vers eux.

Gwendoline – Jane… Alec… Mes enfants…

Alec se redressa et envoya valdinguer son adversaire à plusieurs mètres. Cela faisait déjà une bonne heure qu'ils se battaient, il en arrivait de partout ! Ils étaient toujours au Népal, courant à droite et à gauche, et le jeune garde n'avait même pas le temps de déployer son don. Il feinta sur le côté et faucha une autre paire de jambes, jetant un regard noir à un type du clan qui ne le lâchait pas d'une semelle. Aro avait cru bon de lui coller un garde du corps... Histoire qu'il ne lui arrive rien, très certainement. Il se reconcentra très vite lorsque deux nouveaux adversaires leur foncèrent dessus.

La bataille dura longtemps, mais il eut enfin assez d'ouverture pour utiliser son don sur toute la smala. La vapeur noire se répandit dans le ciel et au sol, touchant et paralysant tous leurs adversaires. Il soupira avec un petit soupir, le calme se faisant d'un seul coup. Enfin un peu de paix, ce n'était franchement pas trop tôt. Corin avait levé les yeux au ciel, en souriant légèrement.

Corin - Pratique, quand même.

Ils s'y mirent tous pour allumer un grand feu et démembrer leurs adversaires. Alec était plus qu'impatient. Après ça, il pourra enfin aller rendre visite à sa sœur jumelle ! Dire qu'on l'avait forcé à jouer les nounous avec Lilwen chez les Cullen... Elle en était sûrement malade. Lorsqu'il put enfin partir, il ne perdit pas de temps. Il avait douloureusement hâte de revoir sa sœur et la serrer dans ses bras, s'assurer qu'elle allait bien.

Lorsqu'il arriva au chalet blanc, il remarqua du coin de l'œil Bella qui s'était quasiment jeté sur sa fille pour la rapprocher d'elle. Mais qu'est-ce qu'elle croyait ? Il se fichait totalement de cette fille, c'était sa jumelle qui l'intéressait. Il rejoignit sa sœur et la prit contre lui avec un léger soupir. Elle semblait aller bien.

- Viens, on sort.

Il l'entraîna dehors, non loin du chalet, pour discuter avec elle. Il voulait savoir comment elle se sentait, comment elle s'occupait. De son côté, il lui raconta la guerre et lui rapporta les dernières nouvelles. Quelques heures plus tard, il entendit les Cullen revenir de la chasse. accompagnés d'une autre odeur... Une odeur... Il tourna lentement la tête, et resta comme ça, figé, la bouche entrouverte. Il hallucinait... Il était devenue fou, c'était impossible autrement ! Comment expliquer, sinon... Cette femme... Il avait l'impression que son cœur s'était remis à battre, violemment. Elle s'avança vers eux.

Gwendoline – Jane… Alec… Mes enfants…

Plus choqué que jamais, il ne parvint pas à bouger. Et se retrouva la seconde d'après dans ses bras, se faisant embrasser, de même que sa sœur. Devant tous les Cullen... Mais il n'arrivait plus à penser, plus à réagir, il ne parvenait plus à rien ! Il releva la tête, reculant d'un pas, la gorge serrée, croyant toujours halluciner.

- Ma... Maman ? Mais tu es mo...

Gwendoline – Morte ? Non, j'ai été transformée aussi et je vous ai cherchés depuis ma transformation.

Il ne répondit pas, de plus en plus sonnée. C'était bien elle, aucun doute là-dessus, mais le choc était si important qu'il ne pouvait plus parler. C'était trop hallucinant, trop soudain, trop... Il prit une petite inspiration, occultant les Cullen pour le moment. Il échangea un regard avec Jane, tâchant de reprendre ses esprits, au moins un peu. Elle avait dit avoir été transformée aussi, soit. Les avoir cherchés. Commençons par le début. Il toucha légèrement l'insigne des Volturi accroché à son cou.

- Pourquoi, alors, n'es-tu pas vu avant ? demanda-t-il sans parvenir à cacher qu'il était blessé. Qu'on ait été chez les Volturi s'est très vite su...

Gwendoline – Parce que je ne pouvais pas vous approcher à cause d'eux, justement... Ce sont eux qui ont... tout provoqué, pour simplifier les choses. J'attendais une opportunité pour vous approcher, vous voir...

- La seule opportunité depuis des centaines d'années... Après tout ce qui s'est passé avant ? Et... Papa est mort, lui ?

Il laissa passer une minute de silence, puis reprit.

- Tu aurais pu éviter ça.

Il prit la main de sa sœur, souleva son bras et remonta sa manche, dévoilant toutes les cicatrices qu'elle portait. Cicatrices reçues à White Swan, témoignage de ce qu'elle avait subi. Tout ça parce qu'ils avaient voulu se révolter. leur mère lui attrapa le bras à son tour, semblant horrifiée.

Gwendoline – Tu... Comment est-ce arrivé ? Pourquoi ? C'est encore à cause de vos dons ? Vous avez encore été menacés comme à notre époque ?

- On n'a pas été menacés, à notre époque, mais exécutés, nuance. Comme vous... Et ça... Jany... C'est à cause de nos dons, oui, en quelque sorte.

Il se rendit alors brusquement compte que, non, les Cullen ne s'étaient pas envolés lors de la conversation et il coula un regard très gêné vers eux. Hum, les histoires comme ça, ça devait se régler en famille. Il incita Jane à recouvrir son bras et détourna le regard. Leur mère s'était retournée vers les Cullen, qui essayaient de ne pas regarder, puis à nouveau vers eux, les dévisageant.

Gwendoline – Mais c'est pire que l'exécution, ce qu'ils vous ont fait !

- Il n'y a pas eu grand-chose d'autre, murmura-t-il sans avoir le courage de lui dire la vérité.

Gwendoline – Et c'est quoi ce "pas grand-chose" ?

Il ne trouva rien à dire, ayant l'impression de redevenir un tout petit garçon, grondé par sa mère. Zut, que dire maintenant ? Il ne pouvait pas tout lui raconter... La revoir, ici, devant eux, était un miracle, il ne voulait pas tout gâcher. Elle serait capable de foncer voir Aro... Alors non, autant ne rien dire.

- C'est fini, ce n'est rien.

Il espérait qu'elle le croit et ne cherche pas à en savoir plus. Il n'avait pas la moindre envie de tout expliquer maintenant, devant tout le monde, et ramener ces souvenirs à Jane.

Gwendoline – C'est fini ? Alors pourquoi y as-tu pensé maintenant ? Que s'est-il passé ?

- Je...

Pour le coup, il ne savait plus quoi dire. Il tourna un regard désespéré vers sa sœur, cherchant de l'aide, quelque chose à répondre. Il ne parvenait plus à réfléchir correctement, et avait perdu l'habitude que quelqu'un s'inquiète pour eux. C'était trop étrange, trop inhabituel... Et leur mère, quoi ! Il mourrait d'envie de se jeter dans ses bras et de ne plus la lâcher, mais n'osait même pas. La situation était si irréelle qu'il était comme bloqué.

Gwendoline – Tu ? Que s'est-il passé ? Je ne compte pas vous laisser tomber, pas maintenant... Dites-moi. Jane ?

Elle se tourna vers sa jumelle, les implorant du regard. Il n'ajouta rien de plus, il ne savait plus quoi dire.

[Ecrit avec Bella pour le PNJ]

Jane écouta attentivement ce qui se passait plus bas, histoire de vérifier si la voie était libre. Elle faisait tout pour éviter les Cullen et leurs questions idiotes. Surtout Edward et Jasper... Était-il possible de garder quoi que ce soit de secret dans ce monde ? Car entre les télépathes et les empathes, ou les pots de colle tout court d'ailleurs, cela devenait impossible. Elle se risqua au rez-de-chaussée, silencieuse, et put sortir dehors. Enfin un peu d'air. A la voir comme cela, elle aurait passé pour une pré-adolescente tout ce qu'il y a de plus normal. Jupe longue, chemisier blanc, et cheveux détachés, seuls ses yeux détonnaient quelque peu, tout comme l'insigne à son cou. Mais bon, c'était à cause d'Alice, ça ! La petite Cullen habillait tout le monde, ici, de gré ou de force, aidé parfois de son crétin de mari.

Son frère devait la rejoindre, et elle surveillait les alentours anxieusement, ignorant Bella qui ne cessait de la regarder, comme si elle allait attaquer tout le monde dans les cinq prochaines secondes. Qu'elle se rassure, Jane se fichait totalement d'elle et de sa gamine. Elle piétina un peu, puis, enfin, son frère arriva. Elle se jeta dans ses bras avec un soupir de soulagement et s'accrocha à lui.

Alec - Viens, on sort.

Ils s'éloignèrent des Cullen, pour discuter tranquillement, juste entre eux. Ils restèrent longtemps ainsi, juste entre eux, jusqu'au moment où Alec se figea. Elle tourna la tête et blêmit. C'était... impossible... Non, totalement impossible et inimaginable ! Ça ne pouvait pas être vrai ! Cette... Cette femme ne pouvait pas être... Non...

Maman – Jane… Alec… Mes enfants…

Choquée, elle frissonna lorsque se retrouva dans les bras de la jeune femme. La sensation était différente, l'odeur aussi, mais pas les sentiments. Elle se sentit envahie par un mélange de peur, de joie, de tristesse, et d'incompréhension. Elle ne parvenait pas à y croire, et pourtant le désirait si ardemment. Elle s'accrocha à sa mère, les yeux fermés, un long moment avant de se redresser. Comment... Alec semblait tout aussi choqué qu'elle. Incapable de parler, elle se contenta de regarder, tremblante.

Alec - Ma... Maman ? Mais tu es mo...

Maman – Morte ? Non, j'ai été transformée aussi et je vous ai cherchés depuis ma transformation.

Transformée aussi ? Mais par qui ? Comment ? C'était hallucinant ! Pourquoi ne les avait-elle pas revus avant ? Qu'avait-elle fait durant tout ce temps ? Pourquoi ne les retrouver qu'aujourd'hui ? Qu'était-elle devenue ?! Pourquoi... Pourquoi n'avait-elle... Tant de questions l'encombraient, et elle ne pouvait poser aucune, la gorge trop serrée. Et Alec, une fois de plus, suivait le cours de ses propres pensées, puis qu'il attaqua directement ce sujet. Jane regarda sa mère, ne sachant comment réagir. D'accord, les Volturi s'interposaient, mais tout de même... Et durant l'une de leurs missions ? N'aurait-elle pas pu envoyer au moins un message ? Leur dire qu'elle vivait, qu'ils n'étaient pas seuls ? Après tout ce qui s'était passé...

Alec - Tu aurais pu éviter ça.

Il lui prit tout la coup la main et souleva sa manche. Eh, non ! Pas devant tout le monde ! Sa mère lui prit le bras à son tour, choquée. Merci Alec... Il avait développé l'art de s'enfoncer et l'enfoncer elle par la même occasion ! Non mais franchement, il pouvait être certain qu'elle n'allait pas le louper une fois qu'ils seront en tête-à-tête.

Maman – Tu... Comment est-ce arrivé ? Pourquoi ? C'est encore à cause de vos dons ? Vous avez encore été menacés comme à notre époque ?

Jane en profita pour glisser un regard noir à Alec. Bah bravo ! Elle était terrifiée à l'idée que leur mère se précipite devant Aro pour lui expliquer sa façon de penser... Elle en serait capable. Elle était déjà choquée de la retrouver, mais si heureuse, et elle refusait de tout gâcher comme ça, bêtement. Alors non, il ne fallait rien lui dire, elle ne devait rien savoir. Absolument rien. Garder ce qu'ils avaient vécus enterrés au plus profond de leur cœur, et ne s'en ouvrir à personne.

Maman – Mais c'est pire que l'exécution, ce qu'ils vous ont fait !

Alec - Il n'y a pas eu grand-chose d'autre.

Maman – Et c'est quoi ce "pas grand-chose" ?

Alec... Cela se voyait toujours lorsqu'il mentait, en général. Chose rare, par ailleurs... Il n'était pas du genre à cacher ce qu'il avait au plus profond de son cœur. Il répondait facilement à la provocation, et n'hésitait pas à dire ce qu'il pensait, en bien ou en mal. Trait de caractère qui lui avait déjà valu bon nombre d'ennui, par ailleurs. Elle se souvenait, avec Caïus, ou même Aro. Et aujourd'hui, avec leur mère. Leur mère. Ces deux mots, attachés au contexte présent, étaient étranges et déstabilisants.

Maman – C'est fini ? Alors pourquoi y as-tu pensé maintenant ? Que s'est-il passé ?

Alec - Je...

Elle lui serra la main pour le réconforter. Non, inutile de parler... Surtout devant tout le monde.

Maman – Tu ? Que s'est-il passé ? Je ne compte pas vous laisser tomber, pas maintenant... Dites-moi. Jane ?

Hein ? Heu, mais... Pourquoi elle ? Elle ne répondit pas tout de suite, cherchant un moyen d'esquiver la question. Ils ne pouvaient PAS lui parler de tout ça. Elle irait voir Aro, après ? Et bien non, c'était hors de question. Pour une fois, elle aurait même été soulagée que les Cullen détournent la conversation, même si pour le moment, ils regardaient ailleurs. Elle prit une petite inspiration, puis décida finalement d'être franche.

- Si on te le dit, tu risquerais d'aller retrouver Aro... Donc non, on préfère le garder pour nous.

Elle eut l'air déçue, mais Jane ne voulait pas qu'elle meure... Pas après tout ça.

Maman – Si vous ne me le dites pas, je dois me débrouiller seule pour vous protéger. Peut-être pourriez-vous me donner des conseils ?

Elle s'était retournée vers les Cullen en disant cela. Jane sursauta.

- Maman ! On n'a pas besoin d'être protégés.

Maman – Bien sûr que si ! Regarde ton état ! Si vous ne voulez rien me dire, je m'adresserai à d'autres personnes pour savoir. Donc ?

- Personne d'autre ne le sait... Et mon état est très bien aujourd'hui. Ces cicatrices, c'est du passé maintenant.

Maman – Qui me dit que cela ne va pas recommencer ? Que vous êtes à l'abri ?

- Si on... N'essaye plus de quitter notre clan, ça ira. On a pris l'habitude de se débrouiller seuls, et tu ne peux rien y changer de toute façon...

Maman – Donc vous préférez que je ne sois plus du tout dans votre vie. Que j'abandonne, après vous avoir recherché tout ce temps. Que je laisse tout simplement tomber ? C'est impossible, pas après votre mort sur le bûcher, pas après les procès, pas après les coups montés par les Volturi pour vous avoir.

Derrière eux, Bella les fixait en écarquillant les yeux, répétant "Le bûcher... ?" Bon, voilà qui était fait... Pitié, il lui restait combien de temps à rester chez les Cullen, déjà ? Elle aimerait encore mieux fuir à la guerre arracher quelques têtes. Là, au moins, pas besoin de se poser des questions.

- Ce n'est pas ça du tout. Et pourquoi tu parles de coups montés ? L'Inquisition était Italienne, d'accord, mais bien humaine.

Maman – Ce sont les Volturi qui ont provoqué tout cela, Jane. J'ai mené mon enquête, pendant ces quelques centaines d'années séparée de vous deux. Ne trouvez-vous pas étrange que, comme par hasard, votre père et moi mourions alors que vous étiez récupérés par les Volturi ?

Elle ne répondit pas tout de suite, troublée. Elle revoyait la scène comme si elle s'était déroulée hier. Le bûcher flamboyant, leurs parents agonisant. Les villageois massacrés. Et le clan, immense et destructeur, les emmenant après avoir détruit White Swan. Bella serrait à présent sa fille et son mari dans ses bras, comme choquée. Plongée dans ses souvenirs, Jane ne parlait toujours pas.

- On fait parti de ce clan, dit-elle lentement sans plus regarder personne. Et c'est impossible de le quitter. Je l'ai compris lorsqu'on est retourné à White Swan.

Elle s'interrompit lorsque son frère eut un violent frisson. Elle lui reprit la main pour l'apaiser, tête baissée.

Maman – Lorsque vous êtes retournés à White Swan ? Ils vous ont fait quelque chose d'autre ?

- Non, répondit-elle très vite.

Maman – Jane... Que vous ont-il fait ? Tu mens très mal.

- Je n'ai pas envie de revenir là-dessus, dit-elle en serrant la main d'Alec, éprouvant à nouveau une forte envie de pleurer. Surtout qu'il ne s'est pas passé grand-chose finalement.

Maman – Si tu ne peux rien me dire, peut-être qu'Alec m'éclairera là-dessus ? Je suis votre mère... Je veux juste savoir, pouvoir vous aider et vous éviter cela à l'avenir. Je veux être présente pour vous, panser vos blessures à défaut d'avoir pu les éviter.

Son frère eut une petite grimace puis secoua lentement la tête. Jane ferma les yeux quelques secondes, envahie par ses souvenirs. leur mère se tourna alors vers les Cullen, attendant une réponse.

La guerre, encore. Pourquoi fallait-il toujours que leur monde soit agité de cette manière ? Avec ça, leur cohabitation avec les deux Volturi commençait bien... Ils s'étaient fait crier dessus comme des gosses par Carlisle et l'ambiance était glaciale. Jane les évitait comme la peste et n'adressait plus la parole à qui que ce soit, Bella détestait sa demie-sœur, Emmett et Rosalie exploraient le corps de l'autre sans aucune discrétion, Esmée stressait tout le monde à force de stresser elle-même, Carlisle les surveillait tous, Jasper tenait à peine en place en pensant à la guerre, et Alice habillait tout le monde comme des poupées barbies. Ambiance ambiance.

Il se réfugia dans le salon pour jouer avec sa fille, tandis que Bella et Jasper partaient chasser. Il avait bien senti l'inquiétude de sa femme, qui lui avait expressément ordonné de ne pas quitter leur fille des yeux et la protéger. Surtout la protéger. Il avait levé les yeux au ciel en entendant ça, désespéré. Alec et Jane se fichaient totalement de Renesmée, ils préféraient parler entre eux ! Enfin bon. Pour le moment, sa fille adorée ne s'occupait pas des problèmes du monde, très occupée à s'amuser. Il était tout à fait détendu lorsque Bella et Jasper revinrent, mais pas seuls. Il capta les pensées d'une troisième personne, qui était fixée sur les jumeaux. Fait assez incroyable pour qu'il se lève aussitôt. Qui pouvait être assez givré pour souhaiter si fort voir Alec et Jane ? Il sortit avec sa famille, juste au moment où une jeune femme partit en courant vers les jumeaux.

Femme – Jane… Alec… Mes enfants…

Il ouvrit grand les yeux, stupéfait et choqué. "Mes enfants" ? Elle venait bien dire mes enfants ? Mes... Mes enfants... Il lut son nom dans l'esprit de Jasper, et qui elle était. Oh. Oh ! Il tourna la tête vers Gwen, lentement. Leur mère... ? Ils avaient une mère ?! Non, question stupide, évidemment qu'ils en avaient une, mais elle était vampire ? Il ne cessait de cligner des yeux, ébahi devant le spectacle irréel de quelqu'un se jetant sur Jane et Alec - Jane et Alec Volturi, les deux sadiques en puissance - et les embrassant sans qu'ils la repoussent aussitôt. Terrifiant.

Les jumeaux étaient encore plus choqués qu'eux tous réunis, n'arrivant pas à aligner une pensée cohérente. Là, pour le coup, il les comprenait. Si lui revoyait sa mère surgir devant lui, transformée, il succomberait sans doute à une attaque. Il regarda la scène, alors qu'Alec, le premier, parvenait à se reprendre. Il essayait de ne pas trop écouter mais c'était dur. Il avait les images avec, après tout, souvenirs et pensées qui se mêlaient sans aucun ordre.

Et à propos de souvenir... Il vit une autre scène, dans l'esprit d'Alec. Un bureau, Carlisle et Esmée assis autour. Un appel reçu. Une vidéo, et l'écho d'un hurlement. Oh... Il retint un frémissement, voyant ensuite un village à l'aspect lugubre, détruit par le temps, et qui semblait coincé dans un temps antérieur. C'était sinistre... Il eut le temps de voir l'éclat d'un passage puis la réalité reprit le dessus.

Alec - Tu aurais pu éviter ça.

Il ne put s'empêcher de regarder. Le bras de Jane était recouvert de cicatrices. Dix fois plus que n'en portait Jasper. Il écarquilla les yeux, à moitié choqué. Comment avait-elle eu ça ? A nouveau, il fut happé par d'autres images, des pensées qui n'étaient pas les siennes. Un cachot cette fois. Un rire affreux qui vous crissaient les nerfs. Un cri de douleur.

Gwen – Tu... Comment est-ce arrivé ? Pourquoi ? C'est encore à cause de vos dons ? Vous avez encore été menacés comme à notre époque ?

Mélange de souvenirs, passé et présent. Il vit plusieurs personnes, en robe noirs et rouges, brandissant d'immenses croix en bois. Des villageois furieux qui jetaient des pierres. L'ombre d'une église. Le village Anglais animé puis dévasté. La noirceur du cachot. Des hurlements de rage, de désespoir et de douleur. Il entendit un appel.

Alec - On n'a pas été menacés, à notre époque, mais exécutés, nuance. Comme vous... Et ça... Jany... C'est à cause de nos dons, oui, en quelque sorte.

Un village, de nouveau, différent de l'autre. Un homme en robe noire, élevant une torche enflammée vers le ciel noir et l'abattant sur de la paille et du bois. Le feu, gigantesque, omniprésent. Les flammes rouges, jaunes et oranges, qui montaient. Deux enfants, attachés, le visage tordu dans une expression de douleur totale. Il retint un hoquet, éprouvant tout à coup une forte envie de vomir et crier, saisi par ces images d'une violence rare. Ces souvenirs étaient terriblement précis, si réels qu'on se croirait facilement dans les flammes avec ces deux enfants.

Alec - Il n'y a pas eu grand-chose d'autre.

Maman – Et c'est quoi ce "pas grand-chose" ?

Changement de décor, brutal. La chaleur terrible du feu laissa la place au décor glacé du château de Volterra. Au regard sanglant de Caïus. Il vit Alec se faire frapper et gifler. Fouetter à mort. Il le vit s'effondrer, mais toujours se relever, le regard de plus en plus dur et déterminé. Le regard glacial d'un adulte qui n'a plus rien à perdre. Il frissonna, cette fois, comme emporté. C'était un regard qui faisait prendre conscience de la dangerosité du jumeau de Jane, derrière son apparence enfantine.

Les souvenirs se faisaient plus nombreux, se mêlant les uns aux autres. Souvenirs empreints de violence et d'humiliation. De douleur. Il était complètement effaré, détaché du monde réel et emporté dans ce tourbillon, sans contrôler quoi que ce soit. Effaré, et en même temps ébahi. Ébahi de voir qu'ils s'étaient toujours relevés malgré tout. Il assista en direct à l'évolution du don de Jane, frappé de voir à quel point la douleur agissait sur son don. Frappé de voir comment Alec tenait, encore et toujours.

Gwendoline – Donc vous préférez que je ne sois plus du tout dans votre vie. Que j'abandonne, après vous avoir recherché tout ce temps. Que je laisse tout simplement tomber ? C'est impossible, pas après votre mort sur le bûcher, pas après les procès, pas après les coups montés par les Volturi pour vous avoir.

Les paroles prononcées le touchaient à peine. Il avait perdu pied, englué dans ce flot de souvenirs. Jasper devait déguster également, surtout s'il ressentait la douleur qu'Edward avait deviné et vu. Il ne réfléchissait plu, ne voyait plus, n'entendait plus. Il restait obstinément bloqué sur ce regard. Jane, dans un endroit qu'il ne reconnaissait pas. Jane, les yeux noirs , avec un regard intense, brûlant de haine, de tristesse, et de la joie intense de pouvoir se venger. Il sentait toute la férocité de son don, aussi sûrement que s'il le subissait en cet instant précis. Il parvenait à le sentir, presque toucher sa trace, et comprenait, pour la première fois, sa véritable essence. Il chercha la main de Bella sans la trouver, perdu hors du monde réel.

Gwendoline – Si tu ne peux rien me dire, peut-être qu'Alec m'éclairera là-dessus ? Je suis votre mère... Je veux juste savoir, pouvoir vous aider et vous éviter cela à l'avenir. Je veux être présente pour vous, panser vos blessures à défaut d'avoir pu les éviter.

Une main attrapa tout à coup la sienne. Il frémit, reconnaissant péniblement sa femme. Où était-il ? Il l'entendait dire doucement "Je suis là", d'une voix douce et rassurante, ce qui contrastait très violemment avec ce qu'il venait de voir. Jasper aussi était dans un sale état, grimaçant, soutenu d'un côté par Alice et de l'autre par Carlisle. Edward fit un immense effort pour sortir de la tête de tout le monde et reposer la sienne. Il était clairement sous le choc, s'accrochant à Bella comme si sa vie en dépendait.

- Si vous arrivez à panser ce genre de blessures, madame... murmura-t-il à l'adresse de Gwendoline.

Elle le regarda, regarda Jasper, puis à nouveau ses enfants avant de les serrer dans ses bras. Ouille, mal de crâne à l'horizon...

Gwendoline – Nous avons le temps de tout nous raconter... Une chose à la fois.

- J'avoue que je ne voudrais rien raconter non plus, marmonna Edward plus bas.

Bella semblait encore choquée. Elle le serra dans ses bras et il lui fit un petit sourire. Bon... Ça ira. A peu près. En tout cas mieux que Jasper qui devait se payer un mal de tête à hurler. Carlisle fit rentrer tout le monde, même les jumeaux, et Edward se laissa tomber dans le petit canapé avec Jasper. Stop, maintenant, que personne ne pense plus à rien ! Ni ne ressente quoi que ce soit non plus, s'il vous plaît merci. Juste quelques minutes le temps qu'ils récupèrent. Il prit quelques longues inspirations puis tourna la tête vers Gwendoline.

- Vous avez un don aussi ?

Gwendoline – Non, cela a sauté une génération apparemment. Mon père en avait un, mais c'est tout.

- Et... Qu'est-ce qu'il pouvait faire ?

Gwendoline – Les dons d'Alec et Jane. Qu'il pouvait utiliser à souhait.

Sympa, l'ancêtre... Mais quelle famille. Edward se frotta un instant les tempes en soupirant, puis jeta un coup d'œil aux jumeaux.

- Désolé. J'ai un peu de mal à vous imaginer avec des parents, un grand-père... Quand on vous connait, ça paraît dingue...

Gwendoline – Redevenons sérieux. J'aimerais savoir ce qu'Aro a fait à mes enfants.

Il grimaça puis laissa passer une petite minute de silence, avant de reprendre très difficilement. Il se doutait bien que ni Jane ni son frère n'allaient ouvrir la bouche, donc autant se lancer.

- Hum... Lorsqu'ils ont voulus quitter les Volturi... En fait, ils ont... été torturés à mort plusieurs fois.

Elle fixa ses enfants, la bouche entrouverte.

Gwendoline – A morts... Mais pourquoi ? Par qui ? Comment ?

Edward soupira, résigné, puis raconta à voix basse tout ce qui s'était passé au village de White Swan. La torture de Jane, la vidéo, l'arrivée et la réaction d'Alec, celle de Caïus... Il parlait de plus en plus vite, désolé pour les jumeaux. Mais il n'ajouta rien de ce qui s'était passé en plus entre les murs de Volterra.

[Ecrit avec Alec]

Jane coula un regard en direction des Cullen, se rendant enfin compte qu'ils étaient toujours là. Bonjour l'irrespect, dans ce genre de situation, la moindre des choses était de foutre la paix aux personnes concernées par l'affaire ! Jane avait horreur de parler d'elle ou de son passé, encore plus à portée d'oreille de personnes en lesquelles elle n'avait pas la moindre confiance. Et vu la tête d'Edward, il avait sûrement tout vu... Maudit soit son don. Elle retint une grimace, lui jetant un regard noir. S'il voulait éviter d'être choqué, il lui suffirait de ne pas regarder ce qu'il y avait dans leur tête !

Edward - Si vous arrivez à panser ce genre de blessures, madame...

Il n'avait pas à se soucier de ça, ni à se mêler de leur vie privé ! Qu'il reste dans sa propre tête et ne vienne pas fouiner comme un voyeur dans celles des autres ! Comme ça, il ira sûrement bien mieux. Leur mère se tourna à nouveau vers eux et les serra dans ses bras. Jane ferma les yeux quelques secondes. Malgré tout, il était très bon de la revoir à nouveau, après avoir pleuré sa mort si longtemps.

Maman – Nous avons le temps de tout nous raconter... Une chose à la fois.

Elle ne répondit pas... Raconter tout serait la pousser à la mort. Et Jane n'avait plus envie de repenser à tout ça. Elle voulait oublier et aller de l'avant. Ne rien dire, se laisser faire, et ainsi vivre mieux. C'était la meilleure chose à faire, après tout ! Elle ne voulait plus que son frère souffre, ni souffrir elle-même. Le docteur poussa tout le monde à rentrer et elle suivit à contrecœur. Ils pouvaient aussi rester entre eux, hein, en famille,  leur présence n'était pas nécessaire. Elle resta à l'écart, tâchant de reprendre son calme.

Edward - Vous avez un don aussi ?

Maman – Non, cela a sauté une génération apparemment. Mon père en avait un, mais c'est tout.

Edward - Et... Qu'est-ce qu'il pouvait faire ?

Maman – Les dons d'Alec et Jane. Qu'il pouvait utiliser à souhait.

De quoi il se mêlait ?! Penser à leur grand-père fit resurgir d'autres souvenirs, des images, des émotions oubliées. Il était mort depuis si longtemps... Un homme dur et sarcastique, maniant l'ironie comme d'autres respiraient, et si étrange. Solitaire et renfermé, il accordait de rares sourires à sa famille, et renvoyait balader le reste du monde. Jane l'avait beaucoup aimé. En un sens, il leur ressemblait beaucoup. Et il n'avait jamais craint les vampires. Quand à son don... Il leur répétait de ne pas avoir peur de leurs pouvoirs, qu'ils apprendront à s'en servir.

Edward - Désolé. J'ai un peu de mal à vous imaginer avec des parents, un grand-père... Quand on vous connait, ça paraît dingue...

Très drôle... Quel abruti. Et il osait dire qu'il les connaissait ?! Ils avaient dû lui parler, quoi, deux fois ? Voir les souvenirs d'une personne ne signifiait pas la connaître.

Maman – Redevenons sérieux. J'aimerais savoir ce qu'Aro a fait à mes enfants.

Edward - Hum... Lorsqu'ils ont voulus quitter les Volturi... En fait, ils ont... été torturés à mort plusieurs fois.

Le regard de la jeune Volturi vira à l'orage, et il fallut qu'Alec lui attrape le poignet et la ramène contre lui pour qu'elle ne l'étripe pas sur-le-champs. Non seulement il jouait les voyeurs, mais il se permettait de tout déballer ! C'était LEUR vie, pas la sienne ! Peu importe ce qu'Aro avait fait, ça ne les concernait pas !

Maman – A morts... Mais pourquoi ? Par qui ? Comment ?

Elle ne put pas le stopper qu'il se mit à raconter ce qui s'était passé à White Swan. Elle blêmit au fur et à mesure, alors qu'il déroulait les évènements, ne pouvant s'empêcher de tout revivre. Il parlait vite, comme si cela pouvait atténuer l'horreur. A la fin de son récit, il y eu un petit silence. Elle regardait Edward, avec un regard glacial et mortel, alors que sa femme s'était rapprochée. Elle serra les dents, de plus en plus furieuse.

- De quoi tu te mêles ?! explosa-t-elle, hurlant dans la maison. De quel droit tu racontes ça, qui t'a permis de dévoiler des choses qui ne te regarde PAS ?! Peu importe ce qui s'est passé dans ce foutu village, peu importe ce qu'Aro a fait, ce n'est pas ton problème !

Bella – Il n'a fait que répondre à votre... mère ! Vous ne vouliez pas lui répondre, elle cherche des réponses, il les lui a fournies !

- Ce n'est pas une raison pour vous en mêler, vous ! cracha-t-elle en direction de Bella. Est-ce que moi, je vais chercher ce que tu as foutu lorsque tu étais humaine ?! Occupez-vous de votre propre famille, et n'allez pas chercher des problèmes ailleurs !

Bella – Techniquement, on ne les a pas cherché, c'est elle qui est venue nous retrouver pour vous voir.

Maman – Ne leur en veux pas, ils ont juste voulu m'aider, et ils ont très bien faits.

Alec passa un bras autour de ses épaules avant qu'elle ne puisse répliquer, et l'attira contre lui. Elle poussa un profond soupir, essayant de se décrisper. Il lui murmura à l'oreille de respirer, qu'on ne pouvait rien attendre de plus, de toute façon. Elle échangea un regard avec lui, lèvres pincées. Il esquissa un mince sourire puis s'écarta d'un pas. Il frappa tout à coup Bella par surprise, l'envoyant se cogner violemment contre le mur. Carlisle s'interposa aussitôt, pour empêcher une bagarre, alors qu'Alec reculait, l'air satisfait.


[A Edward de répondre.]

[Rp écrit à quatre.(a)]

Edward avait terminé son récit, mais il regretta presque instantanément en croisant le regard de Jane... Un regard tout à fait mortel et glacial, dur, effrayant, pénétrant, et aussi acéré qu'un poignard. Bella s'était rapprochée, alors qu'il se levait. Hum, là, il n'était pas très à l'aise... Il aurait dû en parler en privé à Gwendoline, au lieu de déballer ça devant tout le monde. Surtout que Jane n'était plus la fillette fragile et détruite qu'ils avaient accueillie durant des mois. Elle était une Volturi, Garde de plein droit, et en combat singulier, il doutait de faire le poids. Il chercha quelque chose à rajouter, à dire, pour désamorcer la chape de fureur qui tombait sur lui. Il y eut un léger silence, puis la voix de la Volturi fit trembler les murs du chalet.

Jane - De quoi tu te mêles ?! explosa-t-elle, hurlant dans la maison. De quel droit tu racontes ça, qui t'a permis de dévoiler des choses qui ne te regarde PAS ?! Peu importe ce qui s'est passé dans ce foutu village, peu importe ce qu'Aro a fait, ce n'est pas ton problème !

Il grimaça, peu rassuré pour le coup. Il doutait que les jumeaux en viennent aux mains, mais il restait méfiant. C'était prévisible. Alec ne se gênait déjà pas face à Caïus, alors face à eux, ça ne risquait pas.

Bella – Il n'a fait que répondre à votre... mère ! Vous ne vouliez pas lui répondre, elle cherche des réponses, il les lui a fournies !

Non, non, Bella, inutile d'en rajouter ! Elle n'avait pas à s'enfoncer avec lui, ni à se mêler de ça, même pour le défendre. Edward n'aimait pas du tout le regard d'Alec, pour le coup. Et il aimerait que sa femme ne s'interpose pas. Surprotecteur, peut-être, mais il assumait totalement. En attendant, il priait mentalement sa femme de s'écarter.

Jane - Ce n'est pas une raison pour vous en mêler, vous ! cracha-t-elle en direction de Bella. Est-ce que moi, je vais chercher ce que tu as foutu lorsque tu étais humaine ?! Occupez-vous de votre propre famille, et n'allez pas chercher des problèmes ailleurs !

Bella – Techniquement, on ne les a pas cherché, c'est elle qui est venue nous retrouver pour vous voir.

Gwendoline – Ne leur en veux pas, ils ont juste voulu m'aider, et ils ont très bien faits.

Alec calma alors un peu sa sœur, et Edward se détendit. Bon, s'il ne se mettait pas à hurler lui aussi, parfait. Un peu de paix fera du bien à tout le monde ! Maintenant, on allait s'asseoir, se détendre, discuter comme des adultes responsables, et chercher une solution tous ensemble ! Ses bons sentiments furent interrompus lorsque Alec frappa tout à coup Bella, l'envoyant se cogner violemment contre le mur. Il eut un hoquet et se précipita sur elle pour l'aider, sans s'occuper de Carlisle qui s'interposait et tentait de calmer le jeu. Elle se redressa plus ou moins bien, et il la soutint. Elle paraissait choquée, apeurée, puis assez furieuse.

Bella – Ce n'est rien, je vais bien.

Ils se relevèrent, et Edward jeta un regard noir à Alec. Gwendoline s'était avancée elle aussi.

Gwendoline – Frapper ne sert à rien, Alec !

Alec – Désolé, dit-il d'un ton sous-entendant qu'il n'était pas désolé du tout. J'ai été élevé comme ça.

Gwendoline – Mais tu n'es pas à Volterra, alors tu appliques les règles des Cullen.

Alec – Si j'appliquais les règles des autres, je serais mort depuis longtemps. D'autant plus que le lieu où on est n'a pas une grande importance.

Là, il marquait un point. Edward frotta légèrement le dos de Bella pour la calmer, la serrant contre lui. Plus question de la laisser prendre des coups.

Gwendoline – Sauf que les Cullen ne vous ont rien fait de mal. Alors, inutile de les frapper.

Alec – Peut-être, gronda-t-il. Mais ce crétin - il le désigna du doigt alors qu'Edward détournait la tête - n'avait pas à étaler devant tout le monde ce qui s'est passé en Angleterre !

Oui, bon, hein, ça va, il avait compris ! Et la prochaine fois, il ne laissera pas sa femme s'interposer et prendre les coups à sa place. N'empêche, les jumeaux feraient mieux d'accepter de parler de tout ça, ils seraient beaucoup moins névrosés s'ils se confiaient, il en était persuadé.

Gwendoline – Je l'aurais su de toute manière ! Et vu que vous ne vouliez rien dire, je devais faire autrement. Donc, je le remercie, tout le monde aurait quand même tout entendu vu notre ouïe.

Bella avait lancé un regard noir à Alec, et Edward lui pressa la main pour l'inciter au calme. Ce n'était pas le moment de perdre leur sang-froid. Il fallait apaiser la situation, maintenant, avant que ça ne tourne mal. Car Alec pourrait très bien les paralyser tous et se débarrasser de Bella dans la foulée. Il en avait largement les moyens. Mais pour le moment, il paraissait très tendu, serrant la main de sa sœur.

– Alec, reprit-il avec un soupir. Je ne vois de quoi tu pourrais avoir honte, là. Et encore moins pourquoi tu refuses d'en parler. On n'est pas à Volterra ici, personne ne va te reprocher que tu veuilles être libre.

Alec – Tu pourrais laisser les utopies où elles sont, toi ! J'ai abandonné tout ça. Ce n'est plus la peine d'y croire.

– Si c'était le cas, tu n'en voudrais pas à ta mère de ne pas vous avoir retrouvés avant votre condamnation. Tu auras beau dire, mais tu as été mordu à douze ans, tu restes un enfant.

Il avait blêmit, et tirait une expression étrange. Edward avait sans doute manqué de tact, mais il fallait bien dire les choses, et Alec n'avait pas à être autant sur ses gardes avec eux. Personne ici n'allait chercher à l'utiliser, le torturer, le blesser, le considérer comme une vulgaire arme. Alors qu'il se détende ! Jane se redressa tout à coup et il eut un léger mouvement de recul, imperceptible, sauf pour Bella qui était juste à côté de lui.

Jane - Les "enfants" sont plus vieux que toi, pour ta gouverne. Tu ne sais pas ce que c'est de vivre à Volterra, alors tu peux la fermer !

Bella – Tu n'as pas à lui parler comme ça ! hurla-t-elle. Lui, au moins, il parle et ne fait pas tout pour éviter une aide quand on la lui propose !

Jane - Je n'ai pas besoin d'aide !

Bella – Besoin d'aide ou pas, toute façon, il l'a dit. Que vous me frappiez ou l'engueuliez ne changera rien. Vous avez beau être plus âgés que lui, niveau maturité, il semble vous dépasser...

Alec – La maturité, répliqua très froidement Alec en posant une main sur l'épaule de sa sœur, n'a pas grand-chose à voir là-dedans. C'est juste une question de ce qu'on peut subir ou non, de ce qu'on peut vivre et ne rien en dire. Et surtout, de ce qu'on doit faire...

Il reporta son regard sur sa mère, sans lâcher sa jumelle. Il avait l'air encore plus dangereux que tout à l'heure, bien plus menaçant que ce qu'ils avaient pu ressentir jusqu'à présent. Edward se mordit les lèvres, peu à l'aise.

– Donc c'est plus facile pour toi de te laisser torturer pour protéger ta jumelle, mais pas d'en parler ?

Alec – Je n'ai pas été torturé, moi !

– Ce qu'à fait Caïus, c'était pour te détendre ?

Alec – C'était un détail.

– Un "détail" qui a failli te coûter la raison... Je ne sais pas comment tu as tenu.

Alec – Oh si, tu le sais.

– Bon, oui, mais d'habitude, les frères et les soeurs se chamaillent ! Toi et Jane... Peu de gens comprennent pourquoi vous êtes si proches !

Alec – T'as dû en voir assez pour le comprendre.

Gwendoline – La douleur...

Edward tourna la tête vers elle, puis acquiesça doucement. C'était en grande partie ça, en effet... Il poussa un long soupir fatigué, serrant les mains de Bella dans les siennes, alors qu'elle était blottie contre son torse. Il déposa un baiser dans ses cheveux, fermant les yeux une seconde.

Alec – On n'est pas ici pour avoir un nouveau procès, on assez donné, merci.

– Je ne suis pas là pour vous juger. Je constate simplement une chose, c'est que tu as peur d'oser te lâcher et de te conduire parfois comme un enfant.

Alec – Ça risque d'être dur, répliqua-t-il d'un ton cynique. je ne sais même pas comment est censé vivre un enfant normal.

Gwendoline poussa tout à coup une exclamation, puis s'avança avant de serrer fortement Alec contre son cœur. Elle le câlina et l'embrassa sur la joue, choquant à moitié les Cullen qui n'étaient vraiment pas habitués à ça. Et plus personne n'osait bouger, pour le coup... Il resta bien près de Bella, ne pouvant même pas regarder ailleurs.

Gwendoline – Je suis si désolée, mon bébé.

Elle attira Jane également, les serrant dans ses bras comme si sa vie en dépendait. Il ne bougeait toujours pas, échangeant un regard un peu gêné avec Bella.

Gwendoline – Ce sont les Volturi qui vous ont kidnappés. Mais je vous aime, je ne vous ai jamais oublié ! Ça va aller...

Elle finit par se calmer un peu, les relâchant. Ils étaient sûrement furieux de se donner ainsi en spectacle devant tous les Cullen. Edward admettait qu'il aurait été plus que gêné à leur place, et en colère. Gwendoline prit le visage de Jane en coupe et lui embrassa le front, un sourire aux lèvres. Il était indéniable que la mère et la fille se ressemblaient, si ce n'est le regard glacial de Jane.

Gwendoline – Souris, mon cœur. Aro n'a tout de même pas pu te faire oublier celle que tu étais. L'enfant que tu étais.

Jane - Cette enfant est morte sur le bûcher.

Gwendoline resta silencieuse, et même Edward devait avouer que cette phrase était assez choquante.

Gwendoline – Vous êtes nés dans une époque terrible, et pris ensuite dans les griffes d'un salopard. Mais vous n'y arriverez pas si vous gardez tout au fond de vous...

Elle se redressa puis fit à nouveau face aux Cullen.

Gwendoline – Il faut que je rencontre Aro. Pouvez-vous m'indiquer où il se trouve en ce moment ?

Il arrivait parfois que des souvenirs prennent la forme de la réalité, mais dans les livres et les films. Jamais dans la vie réelle. Et jamais Carlisle n'aurait cru voir cette femme, bien vivante, transformée, serrant ses enfants contre son cœur. Cela aurait pu être très beau et touchant. Cela aurait pu donner lieu à des retrouvailles animées et joyeuses. A une scène de famille comme on en voyait rarement. Cela aurait pu, s'il n'était pas aussi évident que les jumeaux en voulaient à leur mère. Colère qui engendrait le rejet. Rejet qui engendrait la tristesse.

Carlisle aurait voulu finalement faire taire son fils. Tant pis pour leur invitée, certaines histoires ne se contaient pas... Ils étaient là, lui et Esmée, lorsqu'Alec avait reçu la vidéo de l'agonie de sa jumelle. Il avait entendu, il avait vu l'expression du visage du jeune garde. Et rien, à ce moment-là, aucune parole ni aucun geste n'auraient pu l'empêcher de partir. Carlisle n'avait jamais subi son don auparavant, et l'avait découvert. Il était parti. Et entendre Edward mettre des mots sur ce qui s'était déroulé en Angleterre était choquant. Il ne comprenait pas comment les jumeaux arrivaient à se relever à chaque fois d'horreurs pareilles, mais comprenait d'où venait leur comportement actuel.

Il y eut un silence, très lourd, puis Jane se mit à hurler sur Edward. Et voilà, ça, c'était prévisible. En revanche, lorsque Bella s'y mit à son tour, il désespéra franchement. Un peu de calme, s'il vous plaît ! La situation leur échappait totalement, et au lieu de se comporter en adultes, ils avaient juste réussis à rendre les jumeaux furieux et leur cracher en pleine figure des souvenirs difficiles. Il était beau, l'esprit de famille, et la courtoisie envers les invités. Alec frappa tout à coup Bella, faisant sursauter les autres, et Carlisle s'interposa très vite, essayant de calmer tout le monde. Frapper ne servait à rien ! Gwendoline tenta elle aussi d'apaiser ses enfants, sans grand succès.

Alec – Si j'appliquais les règles des autres, je serais mort depuis longtemps. D'autant plus que le lieu où on est n'a pas une grande importance.

Là, il n'avait pas tout à fait tord... Carlisle prit une inspiration, debout entre les deux Volturi et le reste de sa famille. Ça devait arriver. Tout le monde oubliait bien trop facilement que ces deux-là, qu'ils aient ou non une apparence d'enfants, avaient tout de même vécu à Volterra durant plusieurs siècles. Carlisle les avait vu grandir, évoluer, s'entraîner. Il avait vu leurs dons se développer peu à peu. D'eux tous, il était sans doute celui qui les connaissait le mieux.

Gwendoline – Je l'aurais su de toute manière ! Et vu que vous ne vouliez rien dire, je devais faire autrement. Donc, je le remercie, tout le monde aurait quand même tout entendu vu notre ouïe.

Il poussa un profond soupir, espérant que la tension était retombée, au moins un minimum. Las, son fils crut bon de rajouter de l'huile sur le feu ! Cela en devenait désespérant... Pourquoi ne restaient-ils pas tous calmes ? Au moins une heure ? Juste une malheureuse petite heure, il n'en demandait guère plus. Une heure sans cris, sans combat, sans douleur, une heure sans que personne ne provoque personne. Juste une toute petite heure de rien de tout. Ni les jumeaux, ni Edward ni Bella ne semblèrent pourtant entendre sa litanie mentale car ils continuaient de plus belle. Décidément, la télépathie ne semblait pas faite pour lui.

Alec – La maturité, répliqua très froidement Alec en posant une main sur l'épaule de sa sœur, n'a pas grand-chose à voir là-dedans. C'est juste une question de ce qu'on peut subir ou non, de ce qu'on peut vivre et ne rien en dire. Et surtout, de ce qu'on doit faire...

Le médecin était assez gêné, pour être honnête. Voir un "enfant" parler ainsi, d'un ton aussi froid et blasé, cela faisait froid dans le dos. Mais d'aussi loin qu'il s'en souvienne, les jumeaux avaient toujours été comme ça. Une apparence enfantine, mais l'esprit clair et glacial d'un adulte blasé de tout et qui n'a plus rien à perdre. La discussion repartit à nouveau, et il laissa tomber. Personne ne pouvait plus les empêcher de se hurler dessus. Alec était de plus en plus choquant, pour quelqu'un qui ne le connaîtrait pas, ou mal. Il aimerait que tout ça se tasse, car cela risquait de très mal finir.

Gwendoline intervint tout de même, se précipitant sur son fils. En fait, il était aussi choquant de voir ces deux-là avec une mère. Comme si le statut d'orphelin était attaché à chacun de leurs pas, que leur seul père ne pouvait être Aro, leur seule famille les Volturi. Il serra la main d'Esmée et lui sourit tendrement. Il ignorait quoi faire. Il pouvait comprendre, car il était lui-même né en pleine époque de l'Inquisition. Il avait l'âge, biologiquement, d'être leur père. Gwendoline se redressa finalement et se retourna vers eux.

Gwendoline – Il faut que je rencontre Aro. Pouvez-vous m'indiquer où il se trouve en ce moment ?

Il fit une grimace éloquente et s'approcha d'un pas, levant les mains.

– Très mauvaise idée... Le voir ne vous apportera rien, sinon la mort. Et nous sommes en pleine guerre ! De toute façon, même en période de paix, mieux vaut ne pas l'approcher ainsi. C'est un homme dangereux, Mrs Wilke, vous le savez mieux que quiconque.

Il les fit tous asseoir calmement. Enfin.