Chambre de réveil après l'opération

[HJ : RP précédent]

Bella savait qu’elle s’était mise dans de beaux draps, et elle n’avait aucun véritable plan en tête pour l’instant. Pourquoi avoir foncé tête baissée ? Parce qu’elle détenait un membre de sa famille ! Bon, d’accord, ce n’était qu’une supposition lorsqu’elle avait reçu le message mais cette hypothèse s’était révélée vraie… Par conséquent, la jeune humaine devait se contenter de suivre sans dire un mot, quitte à souffrir en silence comme elle le faisait bien souvent. C’est pourquoi, lorsque la vampire la prit par la main, Bella la suivit sans rechigner car cela l’éloignerait du tas de cadavres… De sang… De cette odeur et de cette vue qu’elle ne pouvait supporter. Mais avant qu’elle ne puisse reprendre son souffle et ses esprits, elle se prit une gifle en pleine figure qui lui laissa une marque bien visible. Serre les dents. Ne dis rien. Bella ne comptait pas hurler sous la douleur comme cette « femme » s’attendait sûrement à ce qu’elle le fasse. Elle resta de marbre bien qu’elle sentait encore le contact glacé et désagréable de la main de la vampire sur sa joue.

Vampire – Ah, au fait, j'ai un peu assommé ton père, mais je sais pas si je l'ai pas un peu tué aussi.

Suivit un rire qui montrait bien que Bella allait souffrir, que la nuit allait être longue et que sa vie n’allait pas encore durer très longtemps. Pourquoi n’avait-elle rien dit… Pour une fois, elle espérait que sa fuite n’était pas passée inaperçue, qu’Edward allait vite se diriger vers la bonne direction ou tendre l’oreille pour entendre Bella. Elle l’espérait de tout cœur… Car elle ne savait pas combien de temps elle tiendrait, ni combien de temps la vampire allait tenir avant de la tuer.  S’ensuivit une autre gifle, plus forte cette fois, qui poussa même Bella légèrement vers l’arrière sous le coup de la puissance. Et dire que ce n’était là que le minimum, qu’elle ne pouvait rien espérer de mieux… Tout était fini, cette fois ? Une douleur lancinante la saisit alors au bras : les ongles de sa tortionnaire s’étaient enfoncés dans celui-ci, la griffant largement, laissant son sang couler le long de son bras. Mais la jeune humaine ne broncha pas… Elle n’allait pas donner cette satisfaction à la vampire, elle n’allait pas hurler de douleur si elle devait mourir ce soir. En réalité, elle ne savait pas si son bras avait été griffé avant la gifle, ou inversement. Mais avant que Bella ne reprit ses esprits, elle entendit et sentit un énorme « CRACK » dans son bras ; il était légèrement retourné et elle étouffa un cri à la dernière minute.

Vampire – Hurle, crie pour moi ! Souffre ma petite !

Bella – JAMAIS !

Mais à présent, au lieu de la torturer « violemment », la vampire semblait vouloir s’en prendre à elle différemment et assouvir ses pulsions. Bella était à terre après un énième coup, n’ayant pas eu le temps de se relever. Bien sûr, elle essaya mais… Elle n’était pas assez forte pour soulever le poids qu’elle avait sur elle et devait se plier. Elle gémissait de dégoût, elle voulait se dégager, mais rien n’y faisait. Elle était, à présent, à moitié nue, par terre. Impossible de se dégager, surtout avec un bras en moins. Bella détestait être en infériorité mais elle ne comptait pas supplier, ne pas crier, ne pas hurler, ne pas pleurer. Son intégrité resterait entière, quoi qu’en dise la vampire.

Vampire – Hum... j'espère que ton corps est aussi bon que ton sang, ma petite. Tu vas voir, je vais te faire du bien à un tel point que tu en oublieras ta douleur !

Bella lui lança un regard horrifié, priant simplement pour que tout soit terminé très vite. Elle ne comptait pas satisfaire les envies de cette vampire, de cette femme sans âme et de cette perverse. Elle ne voulait pas céder à la panique, bien qu’elle en n’en soit pas loin. Pour garder son calme, la jeune humaine se concentrait sur son père, sa mère, Edward… Sur sa douleur, pour penser à quelque chose de plus concret, à quelque chose qu’elle pouvait contrer plus facilement. Mais voilà une nouvelle blessure, une longue estafilade se dessinant sur son ventre, le sang perlant à nouveau. Bella était à présent griffée de partout à cause des gifles, des griffes et des blessures causées par sa chute violente sur le sol. Son bras lui faisait horriblement mal, elle saignait de partout mais tentait de ne pas penser à cela. Elle se concentrait encore et toujours sur Edward, priant pour qu’il arrive… Et vite. Elle voyait de plus en plus flou, ayant du mal à discerner les paroles de sa tortionnaire et n’écoutait même plus. Tout semblait loin et diffus, était-elle vraiment là ? Bella était en train de rêver, elle n’était pas couchée, en train de se faire torturer ? Elle sentit alors le froid effleurer ses jambes, les refroidir progressivement. Elle était entièrement nue, exception faite pour ses sous-vêtements. Mais elle ne pouvait toujours discerner aucune parole, essayant de se cramponner à l’image d’Edward, dégoûtée par le baiser que venait de lui infliger sa tortionnaire. Elle avait des nausées et aurait pu vomir si elle en avait eu la force. Penser à Edward était la seule solution pour tenir le coup. Au moins, sa dernière pensée aura été pour lui. Edward. Edward. Edward…

Edward – COMMENT OSES-TU LA TOUCHER ?! TU VAS PAYER POUR LUI AVOIR FAIT DU MAL !

Edward ? Il était là ? Il l’avait retrouvée ? Si elle avait pu, elle lui aurait sauté au cou pour le remercier, mais Bella ne pouvait même plus se relever. Elle grelottait, elle était blessée, se sentait salie et avait un bras cassé. L’odeur du sang lui donnant l’envie de vomir, les choses étaient encore moins faciles. Mais… Justement, Bella savait qu’elle représentait une tentation trop forte pour Edward. Elle devait se déplacer, s’éloigner de lui pour le protéger. Essayant de se relever, de se hisser sur un bras, elle planta les ongles de sa main valide dans le sol pour se tirer. Mais plus elle se hissait, plus elle se blessait aux jambes. Et Bella n’irait pas loin à ce rythme, de nouvelles blessures augmenteraient la quantité de sang et cela n’allait rien arranger… Que du contraire. Elle abandonna donc son idée et resta à sa place, même si elle avait avancée de quelques mètres. Elle n’en pouvait plus et avait l’impression d’être un poids pour Edward, un vrai boulet qu’il devait se trainer encore et encore. Mais soudain, quelqu’un fut à côté d’elle et lui prit la main. Bella commença à imaginer le pire et à penser que la vampire revenait à la charge, s’étant débarrassée d’Edward bien plus vite que prévu. Qu’elle l’achève… Elle ne voulait pas vivre dans un monde où Edward n’était plus.

Carlisle – Je suis là, n'aie pas peur, je vais te sortir d'ici. Les autres arrivent, ils vont aider Edward.

Carlisle ?! Si Bella avait pu, elle aurait poussé un soupir de soulagement. Mais elle était exténuée et vidée, elle n’arrivait plus à bouger. Pour l’instant, elle était surtout soulagée de voir Carlisle qui, lui, allait pouvoir la sortir de là et l’éloigner d’Edward. Surtout, l’éloigner d’Edward et éviter de lui imposer une tentation grandissante. Elle savait que ce n’était pas facile tous les jours pour lui, que le sang qui coulait dans ses veines était une tentation de tout instant et qu’il devait lutter à chaque moment pour ne pas aller trop loin. Mais lorsqu’elle vit Carlisle approcher un engin infernal avec une pointe, elle l’aima tout à coup beaucoup moins. Lui ? Approcher ce… Truc d’elle ? Un truc aussi dangereux que cela ? Il était malade ?! Il avait remarqué son regard horrifié, elle ne voulait absolument pas de cette piqûre, préférant mille fois souffrir. Mais Carlisle semblait ne vouloir rien entendre et la lui fit tout de même, lui appliquant une attèle et la couvrant avant de la prendre dans ses bras. Mais, même recouverte et sous morphine, Bella avait froid et mal. Elle ne dit rien à Carlisle car elle ne voulait pas d’une nouvelle piqûre, se contentant de « parler avec ses yeux ». Ils étaient, à présent, dans la voiture.

Carlisle – Ne t'inquiètes pas, je t'emmène à l'hôpital. Ne dis rien et laisse-moi parler, j'inventerais une histoire. Je vous soignerais tous les deux là-bas. Edward et les autres vont s'occuper de cette fille. La bataille est terminée, tout le monde va bien. Tu n'as plus rien à craindre.

Bella lui fit un léger sourire pour lui montrer qu’elle avait compris, mais ce sourire devait plutôt ressembler à une grimace. Elle vit Charlie dans la voiture aussi, il semblait en meilleur état qu’elle et, sûrement, son regard avait tout dit à Carlisle : elle voulait savoir comment ils allaient justifier sa présence à l’hôpital. D’un côté… Ce n’était pas la première fois, mais vu toutes les blessures qu’elle avait, et le choc moral que cette attaque représentait, Bella savait que cela laisserait des marques, même si elle ne le montrait pas pour ne pas inquiéter Carlisle. Tandis qu’elle ressassait encore et encore les scènes qui venaient de se dérouler devant ses yeux, ils filaient vers l’hôpital de Forks. Elle serrait les dents à chaque secousse provoquée par la route sans rien dire car Carlisle n’y pouvait rien. Puis… Ils ralentirent. Bella vit le bâtiment de l’hôpital, grand, se dessiner devant elle et ils trouvèrent une place non loin de l’entrée. Carlisle sortit de la voiture et alla chercher de l’aide – du moins, c’est ce qu’elle supposait – puis revint vers la voiture. On la plaça sur un brancard en même temps que Charlie et, tandis qu’ils conduisaient Charlie elle ne savait où, Carlisle la suivit et lui dit, après avoir ordonné de préparer le bloc opératoire :

Bella * Le bloc ? Le bloc ?!

Carlisle – Fais-moi confiance, tout va bien se passer.

Bella était terrorisée. Mais, malgré son envie de fuir à toutes jambes, elle fut emmenée dans le bloc et écoutait à peine les paroles de Carlisle qui tentait de la rassurer. Puis… Plus rien.


Une lumière éclatante, des ombres indistinctes autour de son lit. Une couverture chaude, un poids lourd sur son bras, des pansements un peu partout sur le corps, des tuyaux… Des tuyaux, des aiguilles. Une soudaine envie de vomir, mais le courage lui manquant cruellement. Bella était dans une chambre d’hôpital, entourée de personnes qu’elle ne distinguait pas encore. Elle clignait des yeux de plus en plus vite mais ne voyait pas encore très bien. Combien de temps avait-elle dormi ? Combien de temps ces personnes – qu’elle supposait être les Cullen – étaient-elles restées ici à attendre son réveil ? Leur jeune humaine, maladroite et complètement folle, émergeait tout doucement de son sommeil et s’apprêtait déjà à subir les foudres d’Edward. Peu à peu, les contours devenaient de plus en plus nets… Mais elle ne parvenait pas encore à distinguer combien de personnes étaient dans la pièce, elle savait seulement qu’Edward était sûrement là. Et la première question qu’elle posa, sachant qu’elle allait encore exaspérer Edward, fut :

Bella – Mais il ne fallait pas rester… Vous n’avez rien ? Et où est Charlie ?

Pour éviter les représailles : lancer le sujet soi-même.

Carlisle – Tout le monde va bien, Bella... Ton père va aussi rester quelques jours ici, il est dans une chambre près de la tienne. Il a eu une commotion cérébrale, mais s'en sortira, ce n'est rien de grave. Je sais que tu n'aimes pas ce genre d'endroits, mais tu vas devoir y rester quelques temps.

Bella fit une grimace en entendant le verdict de Carlisle. Elle détestait les hôpitaux plus que tout et l’idée de devoir rester longtemps ne lui plaisait pas du tout. Avoir tous ces fils dans le corps, devoir faire des prises de sang régulièrement pour voir si aucune infection ne se déclarait… Elle allait finir par être plus malade à sa sortie de l’hôpital qu’à son entrée ! Mais la jeune humaine savait qu’elle n’était pas la seule à souffrir ici. Les Cullen devaient éprouver beaucoup de difficulté à rester dans cet endroit, avec tant de malades autour d’eux et surtout, les blessés, le sang visible… Mais, à première vue, ils avaient tous chassé car leurs pupilles étaient d’une couleur dorée, excepté Edward qui semblait exaspéré par la réaction de Bella à son réveil. Mais elle ne voulait pas encore lui parler, elle préférait faire trainer le moment de l’engueulade pour trouver des raisons à son comportement. Seulement… Carlisle n’était pas du même avis qu’elle et fit signe à toute sa famille – sauf Edward – de vider la chambre pour laisser le couple ensemble. Mais non ! Ils pouvaient rester, ne pas la laisser seule avec lui… Elle lança un regard noir à Carlisle alors qu’il finissait de faire les derniers contrôles pour sa « santé ».

Les Cullen quittèrent alors la chambre de Bella dans leur souplesse habituelle. Ils laissèrent Edward et leur protégée dans la chambre, dans le calme. Le calme avant la tempête, sans aucun doute… Mais Bella n’avait pas la force de les rappeler, ni même de protester contre cette décision. Elle se sentait pâle, sentait le regard d’Edward sur elle et savait pertinemment qu’il devait se contrôler pour ne pas l’engueuler « tout de suite ». Il avait glissé sa main dans la sienne, en lui massant le dos de sa main comme s’il pensait rêver, comme s’il avait eu… Peur ? Lançant un dernier regard vers Carlisle tandis qu’il fermait la porte, Edward reporta son attention sur Bella, portant une main vers sa joue pour y déposer une caresse. De la douceur… Après l’épreuve de « tout à l’heure », la jeune humaine en fut presque déstabilisée et se borna à ne pas tressaillir pour ne pas qu’Edward s’éloigne. Malgré sa peur d’être engueulée, elle n’avait pas envie de rester seule… Pas maintenant. Le prix d’une compagnie était une explication, une engueulade ? Tant pis, elle assumerait.  Mais, même avec la volonté de Bella, Edward se crispa soudainement. Il avait senti son léger sursaut ? Mais non ! Ne pars pas !

Edward – Comment as-tu pu, Bella ? Si tu m'en avais parlé, tu sais très bien que j'aurais pu sauver ton père sans que tu mettes en danger ! Et là... Là !

Sa voix s’était formée dans un murmure prononcé en la fixant dans les yeux. Mais… Murmure ou pas, Bella avait parfaitement entendu. Elle baissa les yeux, quelque peu honteuse, comme un enfant que l’on gronde. Cependant, elle ne savait pas si elle devait répondre, elle ne savait pas si ses raisons étaient suffisantes. Surtout que… Oui, il était là. Mais si cette vampire s’en était pris à Charlie ? Si elle surveillait, effectivement, le jardin près de la villa et qu’elle avait attaqué Charlie sans même lui laisser la moindre chance de s’en sortir ? S’il était arrivé quelque chose à Charlie à cause d’elle-même ? Et, pire, s’il était arrivé quelque chose à Edward ? Elle ne connaissait pas la force de la vampire, elle ignorait même encore son nom… Et s’il s’était agi d’un vampire aussi fort qu’Aro ? Jamais Bella ne se serait pardonné la mort d’Edward, surtout que cela aurait entrainé une tristesse insupportable aux Cullen. Elle, en revanche… Ils l’auraient oubliée en une dizaine d’années. Dix ans, pour un vampire, ce n’est rien. Mais, cela, elle allait bien sûr ne rien dire et le garder précieusement pour elle. Quel bonheur, qu’il ne puisse pas lire dans ses pensées. Le « massage » que lui faisait Edward sur le dos de sa main se faisait plus nerveux, il avait vraiment l’air… Mal. Là, Bella ne pouvait nier qu’elle s’en voulait…

Edward – Qu'est-ce qu'on aurait fait, si tu étais morte ? J'aurais fait QUOI, à ton avis ?! Mon seul et unique soucis, c'est de protéger, et toi, tu ne trouves rien de mieux à faire que de t'enfuir, alors que tu savais que j'aurais pu sauver ton père ! Pourquoi es-tu encore tombée dans le piège ? Bella, bon sang ! Tu ne nous fais pas confiance pour régler ce genre de problèmes ? Est-ce que tu te rends compte au moins...

La confiance ? Mais la confiance n’avait rien à voir là-dedans ! Si Bella avait agi comme cela, c’était simplement pour éviter qu’ils ne soient encore blessés ou assoiffés comme la dernière fois. C’était pour qu’ils ne se démènent pas pour elle, pour qu’ils ne se mettent pas en danger pour deux simples humains. Et, de toute manière, elle savait qu’Edward n’était pas loin et qu’il l’entendrait si jamais elle murmurait ou criait. Donc, elle n’avait pas pris de si gros risques que cela… Elle n’avait qu’un bras cassé et quelques blessures. Ce n’était pas grand-chose, comparé au lot quotidien de blessures qu’elle se faisait. C’est sûr, qu’avec elle, Edward n’était pas tombé sur la bonne personne s’il espérait être tranquille et ne pas devoir la protéger. Mais il le savait déjà, non ?

Edward – Le danger ne venait pas seulement de Mya. Je... J'aurais moi aussi pu te faire du mal ! Tu étais... Ton sang... Bella, ça n'aurait jamais dû arriver ! JAMAIS ! Je t'aime, je ne supporterais pas qu'il t'arrive quelque chose ! Tu as fait comme la dernière fois, avec James... Et si ça c'était mal terminé ? Bella...

Mais c’était exactement pour cette raison que Bella avait tenté de fuir ! C’était pour cela qu’elle se hissait, quitte à se blesser ou à se tordre de douleur à cause de son bras ! C’était pour cela aussi qu’elle n’avait pas voulu qu’Edward vienne la secourir, elle espérait qu’Alice préviendrait Carlisle et qu’il viendrait lui ! Certes, Bella s’était fourrée dans un piège jusqu’au cou… Mais elle n’avait pas non plus agi sans spécialement réfléchir – bon, si en réalité – et savait qu’ils arriveraient assez rapidement. Elle ignorait si Edward attendait sa réponse, s’il tentait de se calmer ou s’il comptait l’abandonner de nouveau… Cette seule pensée serra la gorge de Bella. Mais il était calme, la regardant intensément, la couvant du regard, tout en lui caressant la joue. Cette Mya – nom qu’elle entendait pour la première fois et qui la fit tressaillir – avait réussi son coup, en fin de compte : torturer Bella, même moralement. Mais il était, à présent, temps de répondre aux « accusations » que lui portait Edward… En tachant de ne pas faire trop trembler sa voix.

Bella – Je… Désolée… Mais je pensais bien faire. Je savais que tu n’étais pas loin, que tu réaliserais assez rapidement que ce n’était pas normal. Mais je pensais que Carlisle serait rentré un peu plus tôt, qu’Alice l’aurait prévenu ou… Enfin…

Bella n’osait plus parler. Entre ce qu’elle pensait, ce qu’elle pouvait dire, et ce qu’elle disait, il y avait un fameux tri à faire. Et son esprit embrumé ne lui permettait pas encore d’être rapide et de trier ses idées sans faire trop d’efforts, c’est qu’ils lui avaient mis la dose de morphine, et une grosse ! De plus, toutes ces aiguilles… Mais ne pas penser à cela. Bella se focalisa sur Edward, reprenant où elle s’était interrompue, cherchant ses mots :

Bella – Voyant qu’il n’arrivait pas, j’ai essayé de me trainer jusqu’à la villa. Mais, avec un bras en moins et le sol plein de cailloux, j’avais peur de me blesser davantage et de te rendre la tache plus difficile… Donc j’ai fini par abandonner, non loin de la villa, en espérant que tu tiendrais et Carlisle est arrivé. Mais tu n’as pas vu cette partie, je crois…

Bella n’était pas sûre des mots qu’elle avait choisis, elle avait peur de l’impact de ceux qu’elle prononçait en cet instant précis. Mais comment être claire dans ce qu’elle disait en étant aussi embrumée mentalement ? Elle y arrivait, oui, mais elle savait que le moindre mot placé de travers, le moindre mot ambigu, risquait d’énerver Edward ou de dévoiler ses vraies pensées. Pour être sûre que ses mots soient bien compris, Bella répéta, sans pour autant oser regarder Edward dans les yeux :

Bella – Ce que je veux dire… C’est que ce n’est pas une question de confiance. Bien sûr que si, je vous fais confiance. Mais, vu le mess… Enfin, la menace, je ne savais pas si Mya surveillait, j’ignorais si elle était plus forte que toi et je ne voulais pas mettre la vie de Charlie en danger… Ni la vôtre…

Bella avait réalisé qu’elle avait mentionné le message… Chose que les Cullen ne savaient peut-être pas, donc Edward non plus. Seulement, ce détail allait renforcer le côté « piège » dont Edward faisait mention précédemment et elle préférait éviter de partir sur ce sujet, d’où sa reformulation in extremis qui n’allait sûrement pas passer inaperçu. Mais tant pis… Elle assumait, elle était encore trop dans les vapes pour tenter une énième reformulation qu’elle savait ratée d’avance.

La vision d'Alice était courte. Elle voyait une sadique perverse s'attaquer à Bella et son père. Aussitôt vu Alice avait prévenue son père et le reste du clan, ils revenaient tous du combat contre les nouveaux-nés. Heureusement ils étaient arrivés à temps, assez tôt pour éviter la catastrophe bien que Bella soit blessé ainsi que son père. L'état physique de Bella n'inquiètait pas tant que ça Alice sachant très bien qu'elle allait s'en remettre vu que ce n'était pas la première ni la dernière fois qu'elle se blessait. C'était plutôt sa santé morale qui l'inquiétait. La folle l'avait quand même attaquer physiquement très intimement.

Une fois que Bella c'était réveillé elle avait encore fait l'idiote à dire qu'ils n'auraient pas du tous rester à son chevet. Comme si attendre à la villa aurait changé quelque chose ! pensa Alice. Parfois Bella l'agaçait à dire tant de futilité. Maintenant qu'elle était réveillé, l'inquiétude laissa la place à l'agacement chez Alice. Sa belle-soeur était encore une fois tombé dans un piège futile. Alice n'était pas la seule à penser comme ca. Elle entendait parfaitement (comme le reste de la famille) ce qu'il se disait dans "la chambre" de Bella. Edward était hors de lui.

Edward - Comment as-tu pu, Bella ? murmura Edward en fixant Bella droit dans les yeux. Si tu m'en avais parlé, tu sais très bien que j'aurais pu sauver ton père sans que tu mettes en danger ! Et là... Là ! Qu'est-ce qu'on aurait fait, si tu étais morte ? balbutia-t-il. J'aurais fait QUOI, à ton avis ?! Mon seul et unique soucis, c'est de protéger, et toi, tu ne trouves rien de mieux à faire que de t'enfuir, alors que tu savais que j'aurais pu sauver ton père ! Pourquoi es-tu encore tombée dans le piège ? Bella, bon sang ! Tu ne nous fait pas confiance pour régler ce genre de problèmes ? Est-ce que tu te rends compte au moins...

Le danger ne venait pas seulement de Mya. Je... J'aurais moi aussi pu te faire du mal ! Tu étais... Ton sang... Bella, ça n'aurait jamais dû arriver ! JAMAIS ! Je t'aime, je ne supporterais pas qu'il t'arrive quelque chose ! Tu as fait comme la dernière fois, avec James... Et si ça c'était mal terminé ? Bella...

La réponse de Bella ne ce fit pas attendre. Elle était ridicule.

Bella – Je… Désolée… Mais je pensais bien faire. Je savais que tu n’étais pas loin, que tu réaliserais assez rapidement que ce n’était pas normal. Mais je pensais que Carlisle serait rentré un peu plus tôt, qu’Alice l’aurait prévenu ou… Enfin…
Voyant qu’il n’arrivait pas, j’ai essayé de me trainer jusqu’à la villa. Mais, avec un bras en moins et le sol plein de cailloux, j’avais peur de me blesser davantage et de te rendre la tache plus difficile… Donc j’ai fini par abandonner, non loin de la villa, en espérant que tu tiendrais et Carlisle est arrivé. Mais tu n’as pas vu cette partie, je crois…
Ce que je veux dire… C’est que ce n’est pas une question de confiance. Bien sûr que si, je vous fais confiance. Mais, vu le mess… Enfin, la menace, je ne savais pas si Mya surveillait, j’ignorais si elle était plus forte que toi et je ne voulais pas mettre la vie de Charlie en danger… Ni la vôtre…

Ce n'est pas un seul vampire qui peut nous détruire ! C'est ridicule de penser qu'en faisant ça elle nous protégerait ! pensa Alice. La colère prenait le dessus sur elle. Alice avait repéré un passage que Bella avait essayé tant bien que mal de cacher. Biensur il ne fallait pas en avertir Edward sinon avec le manque de sang, la peur... Il allait exploser. Alice cacha ses pensées en ce concentra sur autre chose. Il était temps qu'elle intervienne.Alice ce leva et frappa à la porte de la chambre pour ce manifester bien que Edward l'avait déjà entendue.

Alice - Edward. Il faudrait te calmer. Ce n'est pas bon que tu t'énerve alors que tu es en manque. Alice dit cette phrase en murmurant pour que personne d'autre à part son frère ne puisse l'entendre, pour protéger leur secret des humains. Il faudrait que tu aille chasser dit-elle sur le même ton, une voix calme, apaisante. Il faut que tu y aille vraiment. Je vais m'occuper de veiller sur Bella. Et puis moi je n'ai pas besoin d'aller chasser je l'ai déjà fait tout à l'heure. Et toute la famille en a besoin...

Edward allait-il accepter ? Alice espérit pour pouvoir parler tranquillement à Bella. Celle-ci devait à l'instant voir son intervention comme une bénédiction mais bientôt elle regretterait cette pensée. Bien sur elle cacha aussi cette pensée à Edward.

Bella – Je… Désolée… Mais je pensais bien faire. Je savais que tu n’étais pas loin, que tu réaliserais assez rapidement que ce n’était pas normal. Mais je pensais que Carlisle serait rentré un peu plus tôt, qu’Alice l’aurait prévenu ou… Enfin…

Elle pensait bien faire ? ELLE PENSAIT BIEN FAIRE ?! S'il avait été humain, il en serait mort d'une crise cardiaque. Comment pouvait-elle penser bien faire ?! Elle se fichait de lui ou quoi ? Il dû accomplir un effort incroyable pour garder son calme, même si son regard était plus noir que jamais. Voilà des explications qui débutaient vraiment, mais vraiment, très mal !

Bella – Voyant qu’il n’arrivait pas, j’ai essayé de me traîner jusqu’à la villa. Mais, avec un bras en moins et le sol plein de cailloux, j’avais peur de me blesser davantage et de te rendre la tache plus difficile… Donc j’ai fini par abandonner, non loin de la villa, en espérant que tu tiendrais et Carlisle est arrivé. Mais tu n’as pas vu cette partie, je crois…

Non. Non, effectivement, il n'avait pas vu cette partie. Sa mâchoire se décrocha, alors qu'il l'imaginait se traîner sur des cailloux pour s'éloigner. Blessée, à moitié nue, avec un bras cassé ! A quoi pensait-elle bon sang ?! Il n'en revenait pas. Elle aurait dû rester immobile, pour ne pas souffrir encore plus, mais non ! Il était encore plus en colère, et agacé qu'elle ne le regarde pas alors qu'elle débitait ses âneries.

Bella – Ce que je veux dire… C’est que ce n’est pas une question de confiance. Bien sûr que si, je vous fais confiance. Mais, vu le mess… Enfin, la menace, je ne savais pas si Mya surveillait, j’ignorais si elle était plus forte que toi et je ne voulais pas mettre la vie de Charlie en danger… Ni la vôtre…

Il fronça encore plus les sourcils. Et voilà, il en était sûr. Elle s'était vendue elle-même ! Elle avait encore foncé tout droit dans un piège, comme une idiote, sans même prendre la peine de réfléchir au moins un minimum, en croyant pouvoir régler la situation toute seule ! Leur vie en danger ? Ils étaient sept, bon sang ! Et depuis l'entraînement de jasper, encore plus aptes à se défendre ! Il allait grogner et répliquer vertement lorsque sa sœur les interrompit. Il lui jeta un coup d'oeil clairement agacé, puis il s'adressa à lui de façon à ce qu'une oreille humaine ne puisse les entendre.

Alice - Edward. Il faudrait te calmer. Ce n'est pas bon que tu t'énerve alors que tu es en manque.  Il faudrait que tu aille chasser.  Il faut que tu y aille vraiment. Je vais m'occuper de veiller sur Bella. Et puis moi je n'ai pas besoin d'aller chasser je l'ai déjà fait tout à l'heure. Et toute la famille en a besoin...

Il ferma les yeux et eut un profond soupir. Il voulait rester près de Bella mais Alice avait raison, hélas. Il la mettait en danger en restant dans la même pièce qu'elle dans un état pareil. Il se leva donc et embrassa sa chérie sur le front avant de se redresser.

- Tu as raison, Alice, je repasserais plus tard.

Il serra la main de Bella une dernière fois puis partit retrouver et sa famille et chasser.

Bella avait donné sa version, s’était défendue tant bien que mal. Mais, plus elle parlait, plus elle sentait qu’Edward s’énervait et qu’elle allait passer un sale quart d’heure. Pourquoi ? Pourquoi, diable, avait-elle dit tout cela ?! Bella sentait qu’il était de plus en plus tendu, la prise de sa main sur la sienne se faisant d’ailleurs légèrement plus forte – mais contrôlée et non douloureuse. Elle savait qu’il ne se maîtrisait pas bien lorsqu’il n’avait pas chassé, ses iris étaient d’ailleurs d’un noir d’encre. Il ressemblait presque… A une bête sauvage. Certes, ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait comme cela, mais il avait été si calme tout l’après-midi, toute la journée lors de l’attaque, et ses yeux étaient mordorés… Ce calme semblait si lointain. Seulement, attendant anxieusement la réponse d’Edward, quelqu’un frappa à la porte de la chambre. Alice. Cette dernière s’approcha d’Edward pour lui dire quelques mots que Bella ne comprit pas car trop faible encore, et ces mots étaient murmurés. Mais, peu importe ce qu’elle avait dit, la jeune humaine savait qu’elle en connaitrait le contenu dans peu de temps. Ce qui ne fut pas peu dire car Edward répondit, à volume « normal » :

Edward – Tu as raison, Alice, je repasserais plus tard.

Edward quitta la pièce après avoir brièvement serré la main de Bella et après l'avoir embrassée sur le front. Quant à elle, elle lança un regard interrogatif à Alice, ne comprenant définitivement pas ce qu’elle avait pu dire à Edward pour qu’il accepte de sortir en pleine discussion. Elle ne savait pas non plus si cela était de bonne augure ou pas pour elle, si sa meilleure amie comptait l’engueuler à la façon « Alice » ou si elle allait la réconforter. En fait, tous les cas étaient possibles car Bella n’arrivait pas à déceler l’état d’Alice, elle ne savait pas non plus si cette dernière était intervenue uniquement à cause de l’instabilité actuelle d’Edward ou à cause d’autre chose. Mais elle ne lui répondit pas pour autant, marchant dans la pièce de long en large. Était-elle énervée ou… ? Bella se redressa un petit peu, tournant la tête vers Alice et interrogea plus explicitement :

Bella – Alice ?

Mais aucune réponse ne se fit entendre, la seule réaction fut le regard qu’Alice lui lança. Elle semblait énervée, Bella en avait la confirmation à présent. Mais elle avait tout dit à Edward, elle n’allait pas répéter le même monologue à Alice, si ? Oh… Mais quelle idiote !

Bella – Oh… Tu as tout entendu…

Ce n’était pas une question. Bella connaissait déjà la réponse mais craignait de devoir parler à Alice.  Elle savait qu’elle n’allait pas tenir aussi longtemps devant elle et qu’elle risquait de se laisser aller très rapidement, ayant en tête le regard inquiet d’Edward et tout ce que cela avait entraîné comme conséquences. Mais elle ne voulait pas parler à Alice, elle ne voulait pas subir ses reproches ou son regard qui en disait long sur ses pensées. Seulement… Comme d’habitude, elle ne lui résistait pas. Et Edward le savait pertinemment en sortant de cette chambre, il allait sûrement lui demander un compte-rendu. Autrement dit, Bella était foutue… Surtout qu’Alice ne s’asseyait toujours pas, marchant dans la chambre encore et encore. A bout, Bella dit :

Bella – Alice, je t’en prie, assieds-toi ! Je n’ai rien fait et j’ai tout dit à Edward !

Mais Alice ne s’installa pas pour autant, s’interrompant pour porter son regard vers Bella. Un regard exaspéré mais pas un mot. La jeune humaine se mordit les lèvres, ne sachant quoi répondre aux accusations silencieuses d’Alice et réalisant qu’elle venait de dire une énorme bêtise. Pour se rattraper rapidement, et aussi pour interrompre ce silence qu’elle ne supportait plus, elle dit :

Bella – Je… Je ne savais pas quoi faire ! Puis j’étais sûre que tu avais tout vu, mais je pensais que tu serais arrivée trop tard. Et puis… Elle avait Charlie ! Et si elle lui avait fait du mal en vous voyant arriver ? Elle savait que j’avais reçu son message, elle m’avait vue et m’attendait à quelques pas d’ici. Je savais que, si je criais, Edward m’entendrait. Mais j’avais trop peur pour Charlie et, si elle avait été trop forte, peut-être que vous… ‘fin, ou Edward… Il valait mieux que ce soit moi que lui, ou vous… Et je vais bien.

Bella laissa la fin de sa phrase en suspend, n’osant rien dire de plus. Le fait d’évoquer la disparition d’Edward lui nouait la gorge et elle n’arrivait plus à parler pour le moment, sentant les larmes monter sans qu’elle ne sache pourquoi. Enfin, elle le savait très bien : Mya l’avait profondément choquée et elle ne s’en remettrait probablement que très difficilement.  Mais pourquoi l’avouer à sa meilleure amie et à Edward qui allaient s’inquiéter davantage et ne plus la quitter d’une semelle ? Elle devait être forte. Si elle ne l’était pas, si elle montrait qu’elle était fragile… Comment allaient-ils la voir ? Ils n’allaient pas être sur son dos à chaque fois, elle devait se débrouiller seule. Et elle ne leur apportait que des problèmes… Alors tôt ou tard, ils allaient en avoir marre et l’abandonner, une nouvelle fois. Il fallait bien qu’elle apprenne à se défendre, non ?

Edward capitula pour partir. Alice s'attendait à plus de résistance mais ce ne fus pas le cas pour une fois. La jeune femme était en colère. Son regard devait en dire long surs ses pensées et Bella devait penser que cette colère était dirigé contre elle alors que non. Enfin un tout petit peu.  Alice tournait en rond dans la chambre de Bella essayant de se calmer un peu. Bella tenta une première fois d'essayer d'engager la conversation avec Alice. Celle-ci lui lança un long regard énervé. Un peu trop méchant en vue de la situation. Alice tourna la tête et ce radoucit. Ce n'était pas la bonne tactique Edward lui avait déjà crié deçu ce n'était pas comme ca qu'elle allait avoir des aveux.

Bella - Oh... Tu as tout entendu...

Il semblait que Bella oubliait trop souvent leur condition de vampire. Alice continua de marcher. Attendant que Bella reprenne la parole pour enfin vider son sac.

Bella - Alice, je t'en prie, assieds toi ! Je n'ai rien fait et j'ai tout dit à Edward !

Rien fait ? Elle semblait peut-être oublié le fait d'être parti sans en parler à personne pour affronter une vampire sadique et perverse ! Cela provoqua un regard exaspéré de la part d'Alice pour Bella. Celle-ci continua encore et encore de marcher.

Bella - Je… Je ne savais pas quoi faire ! Puis j’étais sûre que tu avais tout vu, mais je pensais que tu serais arrivée trop tard. Et puis… Elle avait Charlie ! Et si elle lui avait fait du mal en vous voyant arriver ? Elle savait que j’avais reçu son message, elle m’avait vue et m’attendait à quelques pas d’ici. Je savais que, si je criais, Edward m’entendrait. Mais j’avais trop peur pour Charlie et, si elle avait été trop forte, peut-être que vous… ‘fin, ou Edward… Il valait mieux que ce soit moi que lui, ou vous… Et je vais bien.

Bella avouait enfin. Elle avouait pour le message qu'elle avait caché à Edward. Alice sut qu'à ce moment c'était à elle d'intervenir. Elle arrêta de marcher et ce planta en face de Bella. Celle-ci avait les larmes aux yeux.

Alice - Ne pas savoir que faire n'est pas une raison pour partir sans prévenir personne. Tu aurais du en parler à Edward. Il nous aurait appeler et nous aurions monté un plan pour sauver ton père. Elle n'aurait rien pu faire contre nous ! Nous étions sept et elle, était seule. Elle n'aurait pas été trop forte ! Que veux-tu quelle fasse contre nous ? Si on l'avait attaqué de tout les bords sa préoccupation la plus grande n'aurait pas été de s'occuper de toi ou ton père mais plutôt de sauver sa propre vie. Et crier ne t'aurai pas protéger. Peut-être que quand elle t'aurait entendu crier elle se serait sauver et toi avec ! Qu'aurais-tu fais dans ce cas la ? Tu aurais encore crier ? A moitié nue et blessé tu n'aurais pas survécu une journée avec elle ! Si tu nous avais prévenu personne ne serait blessé ou mort. Jusqu'à preuve du contraire les personnes les plus résistantes c'est nous ! Et tu dis que tu vas bien ? Mais à quel prix ? Tu as un bras cassé. Et psychologiquement, hein ? Tu peux m'affirmer en étant sincère que tu vas bien ? Elle t'a quasiment violé ? Je sais très bien que de ce remettre de ce genre de traumatisme est long. C'est en nous disant rien du tout que tu nous inquiète.

Le discours d'Alice était assez long mais est ce qu'il allait suffir pour convaincre Bella de parler. Elle avait endossé le rôle de meilleure amie et pas de celui de belle sœur en colère en espérant que Bella se confie plus naturellement à elle.

[justify]

Alice – Ne pas savoir que faire n'est pas une raison pour partir sans prévenir personne. Tu aurais du en parler à Edward. Il nous aurait appeler et nous aurions monté un plan pour sauver ton père. Elle n'aurait rien pu faire contre nous ! Nous étions sept et elle, était seule. Elle n'aurait pas été trop forte ! Que veux-tu quelle fasse contre nous ? Si on l'avait attaqué de tous les bords sa préoccupation la plus grande n'aurait pas été de s'occuper de toi ou ton père mais plutôt de sauver sa propre vie. Et crier ne t'aurait pas protégée. Peut-être que quand elle t'aurait entendu crier elle se serait sauver et toi avec ! Qu'aurais-tu fais dans ce cas la ? Tu aurais encore crié ? A moitié nue et blessé tu n'aurais pas survécu une journée avec elle ! Si tu nous avais prévenus personne ne serait blessé ou mort. Jusqu'à preuve du contraire les personnes les plus résistantes c'est nous ! Et tu dis que tu vas bien ? Mais à quel prix ? Tu as un bras cassé. Et psychologiquement, hein ? Tu peux m'affirmer en étant sincère que tu vas bien ? Elle t'a quasiment violé ? Je sais très bien que de ce remettre de ce genre de traumatisme est long. C'est en nous disant rien du tout que tu nous inquiète.

Bella ne savait pas quoi répondre, elle refusait d’avouer à Alice qu’elle ne se sentait pas bien, qu’elle avait envie de hurler ou de pleurer. Pourquoi ? Parce que, si elle s’avouait aussi faible, aussi fragile, ils risquaient de partir de nouveau. Certes, Edward lui avait dit que cela ne se reproduirait plus… Mais elle avait tout de même peur. Pour l’instant, sa plus grande peur, et sa plus grande force, était Edward. C’était paradoxal, et elle le savait, mais il fallait bien qu’elle se l’avoue. Ce n’était pas un manque de confiance… C’était de la peur et un mauvais souvenir. Mais elle l’aimait et elle en était sûre, sa dépression lors de son départ et son souhait d’en finir l’avait bien montré. Seulement, Bella n’avait pas envie d’avouer tout cela aux Cullen. Elle n’avait pas envie de provoquer leur pitié, leur inquiétude, ou, pire encore, leur lassitude. Ils passaient leur temps à la sauver, au moins une fois par semaine… Mais durant combien de temps encore cela durerait-il ? Bella ne savait pas ce qu’il fallait dire, elle ignorait si elle devait être franche envers sa meilleure amie, ou si elle devait la préserver. D’un autre côté, Alice allait-elle la laisser s’en tirer si elle maintenait que tout allait bien et qu’elle avait eu tort d’agir comme cela ? Oh non… Jamais. Sa meilleure amie la connaissait très bien et se doutait sûrement de son état.

Donc… Que faire ? Bella se pinçait les lèvres, sentant sa gorge se serrer de plus en plus. Elle ne voulait pas pleurer. Elle voulait tenir le coup, ne pas montrer à Edward à quel point cela n’allait pas. Oui, en effet, elle parlait à Alice… Mais elle savait que cette dernière ferait un compte-rendu à son frère dès qu’elle le verrait. Et, à partir de ce moment, Bella n’aurait plus qu’à subir les foudres d’Edward et se verrait accompagnée de gardes du corps jour et nuit pendant un bon moment. Ce serait invivable ! Quoique, se retrouver avec Edward sans arrêt n’était pas une véritable plaie… Sauf qu’il finirait par connaitre le moindre de ses gestes, la moindre de ses mimiques, et il saurait comment elle allait réagir dans telle ou telle situation. Bon, d’accord, c’était déjà le cas. Mais elle s’améliorait et parvenait à lui cacher des choses que seule Alice voyait. D’ailleurs, il faudrait qu’elle règle ce dernier détail un jour ou l’autre car c’était cela qui l’avait mise dans le pétrin aujourd’hui… Mais passons. Pour l’instant, Bella avait d’autres préoccupations plus importantes : Alice et Edward. Comment ne pas parler, comment résister encore ? Elle sentait sa capacité à tout garder pour elle diminuer à vue d’œil, elle ne tiendrait plus très longtemps. Elle n’arrivait pas à garder son calme, sentant ses larmes forcer les barrières que formaient ses paupières suite à la tirade de sa meilleure amie. Peu importe la conviction avec laquelle Bella se battait pour faire croire que tout allait bien, la dernière parole d’Alice avait touché le point sensible… Et voilà qu’elle pleurait. Tant pis… Elle n’y arrivait plus.

Bella – Et si j’avoue que ça ne va pas ? Et si je dis que oui, je ne tiens que par miracle, que parce que je vous aime et que je n’ai pas envie que vous m’abandonniez ? Si je te dis que j’ai agi comme ça pour ne pas être un poids pour vous ?

Bella parlait sans réussir à s’arrêter, sans être en mesure de contrôler ce qu’elle disait. Alice avait « ouvert la vanne », elle avait touché le point sensible et avait réussi à faire parler sa meilleure amie. Mais, au fur et à mesure qu’elle parlait, les larmes doublaient et elle se sentait stupide et laide. Alice était si belle… Et elle, à côté, devait être hideuse avec tous ces tuyaux, ses yeux rouges et son teint blafard de malade. Mais Bella préférait éviter de penser à cela, elle savait qu’elle serait incapable de continuer à parler si elle se focalisait sur autre chose. Tant pis si Alice comptait lui passer un savon après, tant pis si elle comptait tout raconter à Edward… Bella assumerait. Mais, quoi qu’il en soit, elle se montrerait forte dès qu’elle serait sortie de cet hôpital. Et cela, elle se le jura en cet instant précis car elle ne voulait pas se montrer faible et, encore moins, attirer la pitié des Cullen sur elle.

Bella – Vous n’arrêtez pas de me sauver depuis  que vous me connaissez. La première action d’Edward a été de me sauver, Alice ! Je ne le connaissais pas, seulement son nom, et il m’a sauvée. Avant même de me connaitre, c’était le cas. Alors je pensais pouvoir m’en tirer seule cette fois ou, qu’au pire, si je me sacrifiais, Charlie serait sain et sauf et vous… Tranquilles.

Voilà… Elle l’avait dit. Maintenant, place au sermon… Et aux regrets.

La réaction de Bella ne ce fit pas attendre après le petit discours d'Alice. La "blessée" commença par pincée ses lèvres signe de réflexion puis elle ferma les yeux et des larmes se mirent à couler. Alice avait touché un point sensible donc avait réussi à la faire avouer. Un bon début pour la guérison de Bella même si cette dernière ne devait pas penser pareil. Alice connaissait trop Bella pour savoir que celle-ci devait penser que pleurer devant elle était un signe de faiblesse, que les Cullen la voyait comme un boulet... Ces pensées ce confirmèrent très vite quand Bella prit la parole.

Bella - Et si j'avoue que ca ne vas pas ? Et si je dis que oui, je ne tiens que par miracle, que parce que je vous aime et que je n'ai pas envi que vous m'abandonniez ? Si je te dis que j'ai agis comme ca pour ne pas être un poids pour vous ?

C'était donc cela qui tracassait Bella. Le fait que les Cullen l'abandonnent encore. Cette annonce fut un peu un choque pour Alice, ne s'attendant pas à cette réponse. A tout sauf à ca. Le fait d'entendre ça de la bouche de Bella, ramena en Alice une once de colère contre Edward. Elle avait toujours pensé que le fait de partir de Forks n'aurait rien apporté de bon à Bella. Au contraire. Son départ et celui de Jasper aurait été suffisant pour protéger Bella. Au moins pour un temps. Mais Edward en avait décidé autrement et rien n'avait pu lui faire changer d'avis. Au final Bella en était ressorti plus affaiblie, pleine de doutes et menacé de mort de nombreuses fois. Et le traumatisme de ce départ refaisait surface.

Alice - Si tu m'avoue que ca ne va pas je te dis que je suis la pour te consoler, t'aider, te soutenir... Si tu me dis que oui tu ne tiens que par miracle parce que tu nous aime je te répond que nous aussi même si tu en doute. Et pour finir si tu me dis que tu as fait ca parce que tu ne veux pas être considéré comme un poids pour nous et qu'on t'abandonne et bien je te répond que jamais nous ne t'avons considéré comme tel. Que nous avons déjà fait l'expérience de t'abandonner une fois et que nous le referons jamais car ca nous as rendu presque aussi malheureux que toi, que le résultat fut désastreux... Nous ne t'abandonnerons pas. De toute façon Edward va... Alice se rattrapa à la dernière minute, Edward serait incapable de le faire une deuxième fois. Comme on dit "c'est en quittant la personne qu'on aime qu'on se rend compte de l'importance qu'elle a". C'est exactement le cas d'Edward et de toute façon il ne le refera jamais car je serais la pour l'empêcher. Et puis tu sais bien que si il est parti c'est parce qu'il croyait te protéger pas parce qu'il ne t'aimait pas.

Quand Alice finit de prendre la parole elle alla s'asseoir à côté de Bella sur une chaise puis l'écouta parler. Il semblait que Alice avait allumer un moulin à paroles. Plus Bella parlait plus elle pleurait, ses yeux étaient de plus en plus rouge...

Bella - Vous n'arrêtez pas de ma sauver la vie depuis que vous me connaissez. La première action d'Edward à été de me sauver, Alice ! Je ne le connaissais pas, seulement son nom, et il m'a sauvé. Avant même de me connaitre c'était le cas. Alors je pensais pouvoir m'en tirer seule cette fois ou, qu'au pire, si je me sacrifiais, Charlie serait sain et sauf et vous... Tranquilles.

Alice - Ce n'est pas vrai Bella. Nous ne te sauvons pas tout le temps la vie. Et je pense que c'est une bonne chose qu'Edward t'ait sauvé. Car sinon tu ne serais peut-être plus des nôtres et donc tu ne l'aurais pas "connu", vous ne seriez pas tombé amoureux.... Tu regrette peut être qu'il t'ait sauvé ? On ne serait jamais devenues meilleures amies... Alice laissa sa phrase en suspend puis elle reprit la parole. Mais le fait qu'on ait besoin de te sauver vient de nous. Car tu ne peux pas dire le contraire, c'est à cause de nous que tu ai autant de problèmes avec les vampires. En fait si tu vas me dire le contraire malgré que je t'ai demandé de ne pas le faire je sais. Alors on va dire que c'est en partie de notre faute. Et ce n'était pas en te sacrifiant que ca sauverait Charlie. Je pense qu'il préférerait mourir plutôt que de te perdre. Tout comme Edward. Et l'idée que sans toi nous serions tranquille est stupide. Nous serons tranquille quand tu seras transformée. Jasper n'aura pu de problème pour ce contrôler, Edward sera certains que vous serez ensemble pour l'éternité... Bella on t'aime. On ne veut pas te perdre alors pendant les moments ou tu seras encore humaine essaye de rester en vie dit Alice tout en lui faisant un clin d'œil.

Alice – Si tu m'avoue que ca ne va pas je te dis que je suis la pour te consoler, t'aider, te soutenir... Si tu me dis que oui tu ne tiens que par miracle parce que tu nous aime je te réponds que nous aussi même si tu en doute. Et pour finir si tu me dis que tu as fait ca parce que tu ne veux pas être considéré comme un poids pour nous et qu'on t'abandonne et bien je te réponds que jamais nous ne t'avons considéré comme tel. Que nous avons déjà fait l'expérience de t'abandonner une fois et que nous le referons jamais car ca nous as rendu presque aussi malheureux que toi, que le résultat fut désastreux... Nous ne t'abandonnerons pas. De toute façon Edward va...

Va ? L’abandonner de nouveau ? Mais Bella s’en doutait.  Quoique, il lui avait promis, il lui avait juré de ne plus jamais recommencer. Mais pour l’instant, elle se sentait nulle et affaiblie, comme salie par ce qu’il s’était passé. Comment Alice pouvait-elle lui dire qu’ils ne la considéraient pas comme un poids ? Et s’ils étaient tous aussi malheureux, pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de revenir ? Certes, Edward leur avait formellement interdit de revenir à Forks et ils devaient sauver les apparences, montrer qu’ils étaient partis définitivement. Mais Bella ne comprenait toujours pas pourquoi ils n’étaient pas venus plus tôt. Ils la pensaient vraiment solide ? Ils croyaient qu’elle tiendrait le coup sans problème ? Mais d’après ce qu’Alice disait, ils ne repartiraient pas. Seulement, ce « Edward va » l’inquiétait. Qu’avait-elle derrière la tête ?

Alice – Edward serait incapable de le faire une deuxième fois. Comme on dit "c'est en quittant la personne qu'on aime qu'on se rend compte de l'importance qu'elle a". C'est exactement le cas d'Edward et de toute façon il ne le refera jamais car je serais la pour l'empêcher. Et puis tu sais bien que s’il est parti c'est parce qu'il croyait te protéger pas parce qu'il ne t'aimait pas.

Là-dessus, Alice marquait un point. Bella ne pouvait pas leur en vouloir, ils ne pouvaient pas prédire les réactions de la lycéenne, ils ne pensaient sûrement pas qu’elle était attachée à la famille Cullen à ce point-là. Mais… Si Alice avait eu cette vision concernant sa meilleure amie, si elle l’avait vue sauter de la falaise, pourquoi ne l’avait-elle pas vue plus tôt en train de déprimer ? Pourquoi, au début, n’avait-elle pas vu que Bella ne se remettrait pas de cette séparation brutale ? Si elle avait fait attention, tout cela ne serait pas arrivé… Mais ce n’était pas sa faute, après tout. Et puis, elle avait peut-être raison… La jeune humaine n’était pas un poids pour eux, sinon ils ne la défendraient pas. Et ils comptaient la transformer dans peu de temps, après son bac, donc elle ne serait plus un poids pour eux. Encore moins pour Jasper, d’ailleurs. Alice s’était assise à côté d’elle, Bella tendit le bras vers elle, serra légèrement sa main comme pour reprendre consistance, se calmer. Il lui fallait un contact « réel » pour pouvoir arrêter de pleurer et parler sans avoir peur de ce qu’elle dirait. Alice était si calme, si sereine… Et si gentille. Bella avait de la chance de l’avoir, et elle le savait.

Bella – Je… Tu as raison. Mais, juste une question… Pourquoi n’es-tu pas revenue plus tôt, si je ne suis réellement pas un poids pour vous ? J’y ai cru. Je pensais que vous alliez revenir, mais vu que tu ne répondais pas aux mails, que tu n’as pas donné d’explication, même après… J’ai toujours peur que vous décidiez de partir du jour au lendemain.

Peu à peu, Bella parvenait à se calmer, à moins pleurer et elle se disait qu’elle réussirait sûrement à traverser cette « épreuve » grâce aux Cullen. Ils allaient l’aider, mais elle ne voulait pas qu’ils mettent Charlie au courant pour cette histoire de « presque viol ». C’était son seul souhait, son père n’avait pas besoin de connaitre les détails de cette histoire sordide et horrible, la version d’une simple agression avant l’arrivée d’Edward était parfaite. Et puis, comment réagirait Charlie s’il apprenait que quelqu’un avait presque violé sa petite fille chérie ? Il chercherait celui qui lui avait fait cela jusqu’à sa mort et… C’était chose impossible, vu qu’il s’agissait d’un vampire qui était sûrement déjà loin. D’ailleurs, réaliser cela ne rassurait pas du tout Bella. Si jamais Mya voulait se venger d’avoir été interrompue ? Si jamais elle comptait revenir à Forks pour s’en prendre à nouveau à sa victime… Mais passons. Y penser n’était pas une bonne idée, cela ne ferait qu’aggraver l’état de la jeune humaine et elle sortirait de cet hôpital beaucoup plus tard que prévu. Et elle ne voulait absolument pas rester ici des semaines, il en était hors de question ! Voir toutes ces seringues, toutes ces poches, tous ces fils… C’était horrible, insupportable.

Alice – Ce n'est pas vrai Bella. Nous ne te sauvons pas tout le temps la vie. Et je pense que c'est une bonne chose qu'Edward t'ait sauvé. Car sinon tu ne serais peut-être plus des nôtres et donc tu ne l'aurais pas "connu", vous ne seriez pas tombé amoureux.... Tu regrettes peut-être qu'il t'ait sauvée ? On ne serait jamais devenues meilleures amies...

Coup bas ! Mais… Alice marquait un point. Bella ne regrettait pas d’avoir fait sa rencontre, d’avoir fait leur rencontre. Cela lui avait changé la vie, en bien comme en mal. Et, au fond, elle savait qu’en trainant avec des vampires et le fait d’avoir un petit-ami aussi parfait serait à payer très cher. Elle le savait depuis le début mais refusait de se l’avouer car, pour une fois, elle était heureuse. A Forks… Si on lui avait dit une telle chose deux ans auparavant, jamais Bella ne l’aurait cru ! Après tout, c’était Forks. Autrement dit, la ville où il pleut tout le temps, où des nuages sont présents constamment au-dessus de la bourgade et où la température ne dépasse que très rarement les quinze degrés. Comparé à Phoenix, c’était une horreur, l’autre bout du monde. Là-bas, il pleuvait cinq jours sur l’année tout au plus et il faisait étouffant. Mais Bella adorait étouffer sous cette chaleur, elle adorait passer des heures sous le Soleil – même si elle ne bronzait pas du tout. D’ailleurs… Avaient-ils mis Renée au courant ? Peut-être pas, mais elle le serait dès que Charlie serait réveillé… Cependant, cela aussi, était le prix à payer. Mais Bella ne le regrettait pas le moins du monde. Elle était heureuse d’être ici, à Forks, et d’avoir rencontré les Cullen.

Alice – Mais le fait qu'on ait besoin de te sauver vient de nous. Car tu ne peux pas dire le contraire, c'est à cause de nous que tu as autant de problèmes avec les vampires. En fait si tu vas me dire le contraire malgré que je t'ai demandé de ne pas le faire je sais. Alors on va dire que c'est en partie de notre faute. Et ce n'était pas en te sacrifiant que ca sauverait Charlie. Je pense qu'il préférerait mourir plutôt que de te perdre. Tout comme Edward. Et l'idée que sans toi nous serions tranquilles est stupide. Nous serons tranquilles quand tu seras transformée. Jasper n'aura plus de problème pour se contrôler, Edward sera certain que vous serez ensemble pour l'éternité... Bella on t'aime. On ne veut pas te perdre alors, pendant les moments ou tu seras encore humaine, essaye de rester en vie.

Bella fit un mince sourire suite à cette dernière remarque. Rester en vie ? C’était un défi de tous les jours, pour elle ! Elle réussissait à se blesser ou à manquer de se faire écraser par une voiture à chaque pas qu’elle faisait dans la rue. Alors, non, ce n’était pas uniquement de leur faute. En partie… Oui et non. Les vampires passaient par Forks, ils ne pouvaient pas les en empêcher. De plus, tous les vampires le disaient : le sang de Bella était irrésistible et dégageait une odeur incroyablement bonne, apparemment. Donc, justement, ce n’était pas de la faute des Cullen si Bella avait tous ces problèmes, ils la protégeaient et elle serait sûrement déjà morte sans eux. Néanmoins… Elle ne pouvait pas nier que la majorité de ses problèmes étaient dû au fait de côtoyer les Cullen et d’être en couple avec l’un d’eux. En conclusion… Alice avait vu juste sur ce dernier point. Et elle avait plus ou moins réussi à convaincre sa meilleure amie, y compris pour Jasper vu qu’elle y avait pensé avant qu’elle n’en parle.

Bella – Je ne regrette pas votre rencontre, Alice. Vous êtes la meilleure chose qui me soit arrivée depuis que je suis à Forks, surtout que je ne suis venue ici que pour laisser Renée tranquille avec son « copain ». Mais je ne vous regrette pas du tout, je ne suis plus rien sans vous, comme tu l’as vu quand… Bref. Je veux seulement dire que, oui, vous m’avez apporté des problèmes mais… Ces problèmes, je les connaissais dès le début en « m’engageant » avec Edward. Donc vous n’y êtes pour rien, ou pour presque rien. Je crois que je suis assez maladroite pour m’attirer des problèmes toute seule… Mais c’est promis, je ferai attention. Ou… J’essaierai du moins.

Bella  fit un mince sourire à Alice, avec les forces dont elle disposait actuellement. La fatigue se faisait sentir après toutes ces émotions en si peu de temps, surtout qu’elles avaient bien parlé une heure. Mais elle ne voulait pas dormir, elle voulait profiter de sa présence. Dormir alors qu’ils avaient veillé des heures à son chevet ? Non mais, ça va pas ?! Hors de question ! Les effets de la morphine se dissipaient, pas besoin d’en avoir de nouveau.

Jasper – Navré de déranger, Bella, mais je pense qu'il vaut mieux parler franchement de tout ça dès à présent. Alice t'en voudra encore plus si elle n'apprend que plus tard que tu lui as menti.

TRAITRE ! Balance ! Son futur beau-frère – qu’elle considérait déjà comme un frère même s’il était encore distant envers elle – venait de la balancer à sa meilleure amie ! Et Alice n’avait rien remarqué avant qu’il ne le lui dise, sinon il n’aurait pas débarqué dans la chambre en disant cela. D’ailleurs, il avait fait sursauter Bella qui ne s’attendait pas à une intrusion maintenant, elle pensait même être « libérée » de tout sermon supplémentaire aujourd’hui… Et puis, Alice lui avait déjà dit ce qu’elle pensait, et c’était amplement suffisant pour elle. Ce qui l’avait rassurée ? Voir Edward partir, et ne pas voir Jasper entrer. Après tout, Bella avait recommencé le coup de l’aéroport qui n’était pas encore oublié dans la mémoire de chacun et ils lui en voulaient beaucoup, à coups sûrs. Mais ce n’était pas sa faute, elle voulait sauver ses parents ! Et si Renée avait bel et bien était enlevée, qu’auraient-ils fait ? Bon d’accord, elle savait que James était seul lorsqu’il l’avait contactée mais… Pour ce qui est de Mya, elle pensait qu’il y aurait plusieurs vampires avec elle vu qu’elle savait sûrement que Bella était protégée par les Cullen. C’était pour cela, et uniquement pour cela – ou presque –, qu’elle avait décidé d’agir seule et de ne pas mêler davantage les Cullen à cette histoire. Que dire, à présent, pour se défendre face à Jasper et Alice ? Elle avait bien une idée… Mais c’était très risqué. Seulement, avant qu’elle ne réalise vraiment les conséquences de ce qu’elle allait dire, les paroles traversèrent ses lèvres bien malgré elle :

Bella – Mais je n’ai pas menti !

Mais Bella regretta presque aussitôt ses paroles. Jasper s’était approché du lit, tenant la barre, fixant sa future belle-sœur droit dans les yeux. Elle sut qu’elle avait dit une bêtise, qu’elle aurait immédiatement dû retirer ce qu’elle venait de dire. Mais… Pourquoi ? Pour s’enfoncer davantage ? Cela n’aurait servi à rien, sinon à énerver Alice. Alice qui, d’ailleurs, semblait plus qu’énervée du mensonge annoncé par Jasper à propos de Bella. Mais… Elle devait bien comprendre, non ? Ce n’était pas un si gros mensonge que cela, elle n’avait pas menti sur tous les points énoncés par sa meilleure amie ! Elle était heureuse de les avoir rencontrés, tous autant qu’ils étaient – même Rosalie –, et ne regrettait donc rien de tout cela même si le coût était élevé. Seulement, que pouvait-elle dire à présent ? Corriger tout ce qu’elle avait dit à Alice ? Rectifier ses paroles pour leur faire « plaisir » ? Ou… Les croire ? Mais elle n’y pouvait rien si le doute persistait et si la peur d’être un vrai boulet à transporter la côtoyait jour et nuit. Mais… Voilà que Jasper « attaquait » :

Jasper – Bella, je crois qu'il y a plusieurs choses que tu ne comprends pas. Tu crois, tu es persuadée qu'on serait capable de t'abandonner une nouvelle fois. Même si tu ne vas sans doute toujours pas me croire, je te garantis qu'on te ne te laissera plus jamais. Tu fais partie de la famille, et tu n'as pas à en douter !

Ce coup-ci… Bella avait du mal à réaliser ce que Jasper avait dit. Lui ? Lui, le seul Cullen qui était distant avec elle, la considérait comme « membre de la famille » ? Vraiment ? Il ne regrettait pas la rencontre d’Edward et de Bella ? Elle écarquilla légèrement les yeux, visiblement surprise par une telle réaction de la part de Jasper, et il dut le remarquer. Chose qui provoqua quelques rougeurs à la jeune humaine mais ces rougeurs ne firent, en fin de compte, que lui donner un teint normal étant donné la pâleur de la blessée en cet instant précis. Elle se mordit ensuite les lèvres, comme « touchée » par ce qu’il lui avait dit. Mais ne disait-il pas cela juste pour la convaincre ? Pensait-il vraiment ce qu’il disait ? Mais oui… Il n’allait pas la mentir pour la mener en bateau. Après tout, il n’avait pas cherché à lui cacher la vérité lors de la préparation de l’attaque avec Ludwig –cette simple évocation la fit frissonner – et avait « contré le choc » en la calmant grâce à son don. Néanmoins, il restait Alice… Il n’allait pas dire ce qu’il pensait vraiment devant elle si cela était négatif, si ? Non, Bella n’était pas paranoïaque… Mais elle n’était pas encore totalement « guérie » de leur absence prolongée et ses cauchemars revenaient encore parfois. Certes, elle ne l’avait pas dit à Edward, mais cela ne servait à rien. Elle lui avait dit pour les hallucinations, pour les « excursions », il n’avait pas besoin de connaitre l’existence des cauchemars. C’était peut-être pour cela qu’elle hésitait encore à répondre sincèrement… Mais, il faut l’avouer, elle était un peu plus rassurée à présent.

Jasper – Et puis, s'il te plaît, ne nous mens pas ! Cacher ce que tu ressens, cacher que tu as peur ou que tu souffres ne t'aidera en rien et tu le sais ! Si on passe notre temps à te sauver, comme tu dis, ce n'est pas de ta faute, même si tu penses le contraire. Tout se passera bien lorsque tu seras devenue comme nous.

La transformation… En effet, cela réglerait tout. Mais justement, d’ici-là, Bella pouvait cacher ce qu’elle ressentait, non ? Il ne restait que quelques mois, après le bac, après elle serait plus solide. Ou… Peut-être plus fragile ? Ses sens seraient décuplés, ses sentiments aussi ? Comme dans les séries de vampires que les gens ordinaires et ignorants regardent toutes les semaines ? Pour la soif, elle le savait déjà, il lui faudrait un moment pour se maîtriser. Mais pour ce qui est de ses sentiments, de son ressenti et de sa capacité à gérer ses émotions… Serait-elle la même, après sa transformation ? Bella réussissait à gérer ses émotions, à les dissimuler aux autres humains. Mais, entourée de vampires, c’est… Légèrement plus compliqué. Oh, la poisse ! Quelle idée, aussi, de vouloir tout cacher à des vampires qui entendent tout et qui connaissent les battements de son cœur par cœur (sans mauvais jeu de mots) ! Et puis, comment cacher de telles émotions, comment… Paf. Sans rien comprendre, Bella se sentit beaucoup plus calme et ne stressait plus. Elle n’y pouvait rien, c’était totalement involontaire et elle se demanda même de quoi elle avait peur si elle disait la vérité. Mais… Non ? Il n’avait pas fait cela ? Tricheur ! Dès qu’elle comprit, Bella lança un regard qu’elle voulait noir à Jasper puis, voyant qu’il avait enlacé Alice, décida de répondre – après tout, elle n’avait plus peur… :

Bella – Mais je vous crois quand vous affirmez que vous ne m’abandonnerez plus. Il y a juste… Heu…

Bella * Flûte ! Comment dire cela ? Bella, très mauvaise idée de s’être engagée là-dedans ! Tu ne voulais pas parler des rêves ? Eh bah, rattrape-toi !

Bella – … Certains souvenirs qui m’empêchent de tourner complètement la page. Mais je vous fais confiance, ça ira. Je sais que « je fais partie de la famille »…

Maigre rattrapage, mais cela conviendrait. Bella le croyait, ce n’était pas un mensonge. Seulement, les Cullen s’occupaient déjà de ses « démons extérieurs », il lui revenait donc la tâche de traiter les « démons intérieurs ». Elle pouvait au moins faire cela, non ? Ils n’allaient pas jouer aux psychologues avec elle, ils l’avaient déjà récupérée en lambeaux lors de leur retour à Forks.  Pour ce qui est des cauchemars… Elle pouvait sûrement se débrouiller seule. Enfin, peut-être. Quoi qu’il en soit, inutile de les alarmer pour si peu ! D’ailleurs, cette « alarme » faisait parfaitement le lien avec la suite de la réponse que Bella devait donner quant à son état moral et au fait de ne pas le leur cacher. Bon, d’accord, ce n’était pas tout à fait le même sujet et il était légitime qu’elle soit choquée après ce qu’il s’était passé avec Mya. Mais eux ? Ils n’avaient rien alors qu’ils s’étaient battus avec Ludwig ! Ce serait plutôt à elle de les aider, de leur remonter le moral, d’être aux petits soins pour eux… Eh flûte, voilà qu’elle commençait à culpabiliser… Vite le dissimuler en répondant, histoire que cela passe inaperçu :

Bella – Je ne cache pas que j’ai peur… Mais sinon, ça va, je t’assure. Je dois juste… Réaliser. Et, c’est prioritairement de ma faute, comme… Enfin, admettons, c’est de notre faute, si vous y tenez.

Chut ! Ne plus rien dire, s’enfoncer, c’est suffisant pour aujourd’hui ! Bella avait essayé de répondre du mieux qu’elle pouvait sans spécialement tout dévoiler, en nuançant un maximum ses propos. Mais reste à savoir si cela allait passer à travers les mailles du filet… Ou non.

Tenant fermement Alice contre lui, il la berçait doucement, amplement satisfait de l'avoir dans les bras, et maintenant son don sur Bella. C'était parfaitement déloyal, oui, et alors ? Si Edward avait pu lire ses pensées, il ne s'en serait certainement pas privé non plus. Chacun se battait avec ses armes, et si son don pouvait aider sa future belle-soeur à aller mieux, il n'allait pas se gêner. Quitte à la faire avouer de force ce qui n'allait pas, s'il le fallait. Elle lui jeta, ou plutôt tenta de lui jeter, un regard noir. Il savait très bien qu'elle détestait quand il faisait ça.

Bella – Mais je vous crois quand vous affirmez que vous ne m’abandonnerez plus. Il y a juste… Heu…

Il y a juste quoi ? Qu'allait-elle encore trouver comme argument bidon pour essayer de leur faire comprendre que tout était sa faute, qu'elle n'avait plus peur qu'ils l'abandonnent du jour au lendemain, et tout ce qu'elle avait essayé de leur cacher depuis le début, particulièrement à Edward. Il fronça les sourcils, agacé.

Bella – … Certains souvenirs qui m’empêchent de tourner complètement la page. Mais je vous fais confiance, ça ira. Je sais que « je fais partie de la famille »…

Certains souvenirs, qui la travaillaient encore. Bon. elle ne leur faisait pas encore assez confiance pour se confier jusqu'au bout. Pour lui, il pouvait comprendre. Mais Alice ? Elles n'étaient pas meilleures amies ? Ou c'était lui qui avait cru ça ? Il se demandait comment la forcer à parler... Méthode douce ou méthode bourrin ? Qu'est-ce qui était le mieux ? Il pouvait aussi faire un petit mélange des deux, pourquoi pas. Mais si elle n'avouait pas tout, de toute façon, ils ne pourraient pas l'aider, et cela la détruirait de l'intérieur ! N'en était-elle pas consciente ?! Il sentit tout à coup sa culpabilité monter en flèche, malgré l'aura d'apaisement dont il l'entourait.

Bella – Je ne cache pas que j’ai peur… Mais sinon, ça va, je t’assure. Je dois juste… Réaliser. Et, c’est prioritairement de ma faute, comme… Enfin, admettons, c’est de notre faute, si vous y tenez.

Il secoua la tête, agacé. Bon sang, pourquoi n'avouait-elle rien d'elle-même ? Il soupira, et entendit tout à coup son portable vibrer dans sa poche. Il le sortit presque distraitement, et vit un message d'Edward. Il revenait à l'hôpital, ayant chassé ce qu'il fallait. Il eut un mince sourire et le montra vite fait à Alice. Il regarda Bella dans les yeux et lui sourit doucement. Un sourire très peu rassurant, il le savait. Il ne dit rien durant quelques minutes, simplement tranquille à attendre. Puis, au bout d'un moment, Edward revint dans la chambre. Il se planta face à Bella, les yeux beaucoup plus clairs, mais l'air exaspéré.

Jasper fit un signe discret à l'adresse de son frère, puis se concentra à nouveau sur Bella. Il commença à manipuler ses émotions. Il fit en sorte qu'elle éprouve une sensation de manque, qu'elle ait tout à coup terriblement de se confier, qu'elle ne puisse plus être tranquille tant qu'elle n'aura pas confié tout ce qu'elle avait sur le coeur. Il força ses sentiments à suivre la trame qui leur imposait, sous l'oeil attentif d'Edward, qui attendait. Quand il sentit que Bella était sur le point de craquer, il rajouta une petite touche pour qu'elle se sente heureuse si elle se décidait enfin...

Bella avait l’impression de s’enfoncer encore et encore, mais elle ne pouvait définitivement pas dire tout ce qu’elle avait sur le cœur, consciente que ce n’étaient que des choses futiles et sans le moindre intérêt. Après tout, elle devait régler elle-même ses propres problèmes et, avec le temps, elle n’aurait plus du tout cette peur d’être abandonnée. Mais cela, ils n’étaient pas obligés de le savoir, Bella leur avait dit qu’elle leur faisait confiance et qu’elle n’avait plus peur. Le seul détail… Était qu’elle avait mentionné ses cauchemars – ou plutôt « souvenirs » pour reprendre ses termes – dans ses dernières paroles. Et… Apparemment, Jasper avait bloqué dessus et ne comptait pas en rester là. Elle avait essayé de changer de sujet du mieux qu’elle le pouvait, orientant alors la discussion sur sa peur de Mya et le choc qu’elle avait subi et qui passait décidément très difficilement. Seulement, ici encore, elle s’enfonçait… Jasper n’allait sûrement pas la rater.

Ou si ? Bella n’avait plus rien ajouté, préférant se taire plutôt que de s’enfoncer davantage. Mais  Jasper n’avait pas réagi, il n’avait même pas répondu à ce qu’elle venait de dire alors qu’il avait sûrement une tonne de remarques à lui faire. Au lieu de cela, il glissa sa main dans sa poche pour en tirer son téléphone et, après avoir montré ce qu’il regardait à Alice, fit un sourire à Bella. Sourire qui n’avait rien, mais vraiment, rien de rassurant. Pourquoi ? Qu’avait-il encore préparé comme coup pour lui passer le savon auquel elle s’était attendue ? Il l’avait déjà assez cuisinée, non ?! Décidée à ne rien dire de plus, elle s’enfonça dans son matelas pour leur montrer qu’elle ne dirait rien de plus, pas après sa réaction en tout cas.

Peine perdue… Bella manqua la crise cardiaque lorsqu’elle le vit rentrer. Edward était revenu, ses yeux ayant récupéré une couleur dorée. Il avait chassé et allait sans doute reprendre relais, à présent. Mais… Non. Alice et Jasper restèrent dans la pièce tandis qu’Edward s’était planté devant Bella, l’air clairement exaspéré. Donc, il avait tout vu… Alice et Jasper lui avaient dit qu’elle refusait de se confier complètement et qu’elle cachait encore des choses. Lorsqu’elle comprit cela, elle sentit son pouls s’affoler et tout le monde pouvait le constater à cause de la machine impitoyable qui indiquait sa fréquence cardiaque – mais dont elle ignorait le nom. Foutue machine, comme s’ils avaient besoin de cela pour montrer qu’elle stressait ! Mais bientôt, le stress céda la place à un sentiment de manque et de bien-être, un sentiment qui lui chuchotait que tout raconter, tout dire serait tellement mieux. Bella en avait soudainement horriblement besoin, ce qui ne lui ressemblait pas du tout… En effet, cela ne lui ressemblait pas. JASPER !  Ce tricheur… Il avait osé la pousser à faire cela ? Mais… Il était horrible ! Seulement, elle ne se sentait pas « furieuse » contre lui extérieurement, elle était heureuse à tel point qu’elle voulait tout dire. Et Edward la regardait toujours… Ils étaient horribles et impitoyables. Jasper n’avait pas intérêt à s’approcher de Bella dans les jours qui allaient suivre, elle n’allait pas le rater, à son tour. Cependant, consciente de ce qu’elle allait faire, mais incapable de résister, Bella lança d’un ton suppliant :

Bella – Edward… Je… Désolée. Je ne voulais vraiment pas faire ça, enfin, c’était à moitié volontaire mais je pensais être capable de me débrouiller seule pour une fois. Vous vous êtes battus contre Ludwig à cause de moi, vous avez même risqué votre « vie » si je peux dire ça comme ça. Alors que moi, je suis presque un boulet que vous devez vous trainer depuis… Un peu plus d’un an.

Bella s’enfonçait littéralement et elle le savait. Mais elle était incapable de se taire, pensant, naturellement, à tout ce qu’elle cachait à Edward à cause du don de Jasper. Seulement, tourner un peu la vérité à sa sauce en parlant de tout grâce à de larges sous-entendus était toujours possible, même si cela ne la libérait pas à cent pourcents. Enfin, elle n’avait pas le choix, maudit don ! De plus, elle devait même aborder le thème de ses cauchemars qui revenaient encore et encore malgré la « mauvaise période » passée. Mais pourquoi Edward n’avait-il rien dit alors qu’il était sûrement au courant ? Bella parlait en dormant et elle savait qu’il l’entendait, qu’il l’écoutait tous les soirs, même. Alors, il était au courant, non ? A moins qu’elle n’avait rien dit d’explicite lorsqu’il l’écoutait ? Ou alors, avait-il arrêté de la regarder dormir parce qu’il savait qu’elle détestait cela ? Soit. De toute manière, Bella n’avait pas le choix à cause de ses sentiments et de cette impression de manque qu’elle ressentait. A vrai dire, en cet instant précis, elle n’avait même pas peur de confier, ayant l’impression qu’elle pouvait tout dire sans prendre de risque. Mais… Intérieurement, elle savait qu’elle risquait gros et qu’Edward n’allait pas rater la moindre information, qu’il trouverait les mots justes en un rien de temps, avec une facilité déconcertante, alors qu’elle-même les trouvait difficilement.

Bella – Pour les souvenirs… Ou cauchemars, je suppose que tu es déjà au courant, si tu m’écoutes toujours en dormant…

L’imaginer l’observer pendant qu’elle dormait suffisait à la faire rougir, bien que son teint très pâle lui permettait de dissimuler cette rougeur visible habituellement. Au contraire, pour l’instant, Bella avait un teint normal – pour elle – et ils ne pouvaient donc pas l’accuser d’être mal à l’aise. Bon, si, elle l’était un peu mais ce sentiment de « bien-être » éloignait au maximum cette impression. Maudit Jasper…

Avant qu’Edward n’ait le temps de riposter, de répondre à ce que venait de dire Bella, Carlisle entra dans la chambre pour vérifier une énième fois les appareils monstrueux qui lui étaient reliés et déposer les affaires de la blessée sur une chaise. Sans doute avait-il remarqué la tension, ou la trace des soubresauts de son cœur qu’avait détecté un appareil, elle n’en savait rien… Quoi qu’il en soit, le médecin lança un regard courroucé à Alice, Jasper et Edward. Il comptait les faire sortir ? Tous ? Non mais… Non ! Bon, d’accord, Bella lui en était reconnaissante parce qu’elle allait se faire engueuler et elle le savait pertinemment bien. Mais elle ne voulait pas rester seule ici. Et puis, de toute manière, quitte à se faire engueuler pour ce qu’elle avait fait, autant que cela soit vite réglé… Repousser éternellement l’échéance ne lui servirait à rien, même si Carlisle avait bien fait de rappeler ses enfants à l’ordre. Et ils ne pouvaient pas dire ne pas avoir compris car il ajouta :

Carlisle – A moins que je ne perde la mémoire, j'avais cru vous avoir demandé d'attendre avant de lui crier dessus ! Alors maintenant, ça suffit. Dehors. Vous reviendrez quand vous serez capables de discuter calmement.

L’avertissement donné, ils sortirent tous de la pièce. Bella sentit instantanément la différence parce que Jasper n’était plus là pour maintenir son don sur elle. Une bonne chose ? En temps normal, oui, parce qu’elle détestait qu’il fasse cela mais… Ici… Enfin, elle n’allait pas le rappeler pour son don, hors de question de lui donner une nouvelle occasion de la faire parler sur autre chose que ce qu’il s’était passé avec Mya. Pour l’instant, elle n’avait pas besoin de Jasper, s’en tirant plus ou moins bien. Seulement, elle savait que la peur n’allait pas tarder à prendre le dessus sitôt Carlisle sorti de la pièce. La seule solution ? Lui demander de rappeler Edward. Lui, il arriverait à la calmer sans vraiment tricher. Elle avait besoin de lui, quitte à se faire engueuler… Mais c’est alors que Bella réalisa que Carlisle lui avait déposé quelque chose dans la main. Son téléphone. Avec le message que Mya lui avait envoyé… Entre-temps, il avait vérifié les appareils restant et lui avait pris sa tension, mais elle n’y avait presque pas fait attention. Dieu, qu’elle détestait cet endroit.

Carlisle – Tu devrais effacer le message que tu as reçu. J'imagine que la leçon a été assez dure…

Le message ? Carlisle l’avait donc lu ? C’était pour cette raison qu’il était revenu dans la chambre… Et non pas pour mettre ses enfants dehors, comme elle l’avait pensé. Enfin, Bella pouvait s’estimer heureuse, Carlisle n’avait pas montré ce message à Edward, il l’avait seulement lu. Lu… Mais flûte ! S’il l’avait lu, Edward l’avait vu dans son esprit, non ? C’était comme cela que les choses marchaient, non ? Si Carlisle y pensait en entrant, son fils avait tout vu. Heum. Était-ce une bonne idée de le réclamer, finalement ? Non… ?

Bella – Oui… Je… n’y avais plus pensé. Merci.

Mais, tandis qu’elle voulut effacer le message reçu, Bella remarqua que ses mains tremblaient. Elle était incapable de l’effacer, la peur et tout ce qu’elle avait pensé en lisant une première fois ce message revenant à la surface. Elle avait l’impression d’être comme paralysée, de la même manière que lorsqu’Edward ou Jacob évoquaient Victoria qu’ils n’avaient pas encore réussi à attraper. Bon… D’accord. Bella ne pouvait nier l’évidence, elle ne pouvait décidément pas rester seule dans cette pièce pour le moment. Quant au message… Comment faire ? Edward l’avait vu dans l’esprit de Carlisle, à coups sûrs. Elle n’y échapperait donc pas, sauf si son futur beau-père savait dissimuler ses pensées aussi bien qu’Alice à Edward. Peser le pour et le contre. Pour : Edward serait à côté d’elle, sa seule présence suffirait à la calmer même s’il verrait qu’elle était encore terrorisée. Contre : il allait sûrement lui toucher un mot sur le message qu’il avait vu. Pour : après cette discussion, elle serait tranquille et Edward n’en parlerait plus. Contre : sentir sur elles des prunelles accusatrices… Elle n’en avait pas envie. Flûte ! Que faire ?! Bella jeta un coup d’œil à ses mains, comme si ces dernières allaient trancher. Elles tremblaient toujours. Bon, tant pis ! Se mordant les lèvres, Bella adressa à Carlisle une toute petite voix où l’on sentait légèrement sa peur, malgré elle. Comme si les appareils ne suffisaient pas, on entendait clairement les battements plus rapides de son pouls…

Bella – Carlisle… ? Je… Serait-il possible de rappeler Edward ? J’ai…

Impossible de terminer sa phrase. Comme pour conclure, Bella montra ses mains au médecin, tremblantes, pour lui expliquer.

Bella – Je crois  que j’ai besoin de lui…

Edward attrapa un puma, le crocheta pour le faire tomber dans la terre et les feuilles, puis plongea ses crocs dans le corps souple et puissant de l'animal. Le sang lourd et chaud, d'une odeur sauvage et violente, lui coula dans la gorge, apaisant la brûlure sans toutefois le satisfaire pleinement. Il se releva, vérifiant où se trouvait les autres membres de sa famille. Il avait hâte de retrouver Bella, de lui parler de nouveau, de la rassurer. Il se remit à courir, dénichant un autre puma, et le tuant avec rapidité. La bête grogna sous ses crocs lorsqu'il aspira son sang. Il se sentait mieux maintenant qu'il avait chassé, ses yeux quittant le noir orageux pour l'or.

Il sortit son portable de sa poche et composa rapidement le numéro de Jasper. Il revenait à l'hôpital. Il avait assez chassé pour l'instant et il était très pressé de revenir auprès de Bella, et surtout, de lui parler de certains détails dans ses explications et sur lesquels il n'avait pu revenir. Mais peut-être Alice aurait-elle plus d'informations ? Retrouvant sa voiture, il enfonça l'accélérateur et retrouva rapidement l'hôpital. Il grimpa jusqu'à la chambre de Bella. Alice et Jasper étaient là tous les deux, juste en face du lit. Et ce qu'il lut dans leurs esprits fit remonter son agacement en flèche. Bella, bon sang !

Le plan de son frère se déroula dans son esprit, juste avant qu'il ne le mette en place. D'accord, ce n'était pas très loyal, mais de bonne guerre. Il n'en revenait pas que Bella tente de lui cacher des trucs pareils ! Lui qui pensait qu'elle lui avait déjà tout dit, lorsqu'ils s'étaient parlés dans sa chambre, chez elle, mais apparemment non... C'est pour ça qu'il ne tenta pas d'arrêter son frère, se contentant d'attendre. Et de fixer sa chérie. Elle allait finir par craquer, c'était certain. Le pouvoir de l'ancien soldat était assez terrifiant, en un sens, et il ne connaissait encore personne qui soit capable de lui résister.

Bella – Edward… Je… Désolée. Je ne voulais vraiment pas faire ça, enfin, c’était à moitié volontaire mais je pensais être capable de me débrouiller seule pour une fois. Vous vous êtes battus contre Ludwig à cause de moi, vous avez même risqué votre « vie » si je peux dire ça comme ça. Alors que moi, je suis presque un boulet que vous devez vous traîner depuis… Un peu plus d’un an.

A moitié volontaire seulement ? Oh non. Non, non, non. C'était entièrement volontaire, et elle le savait aussi bien que lui ! Comment avait-elle pu espérer se débrouiller face à un vampire ? Elle était humaine, enfin ! Une humaine, maladroite qui plus est, et extrêmement fragile. Ça aussi elle le savait. Mais il ne voulait plus lui crier dessus. Elle avait assez souffert entre les mains de l'autre cinglée. Par contre, ce qui l'agaçait prodigieusement, c'est qu'elle pense être un "boulet" !

Bella – Pour les souvenirs… Ou cauchemars, je suppose que tu es déjà au courant, si tu m’écoutes toujours en dormant…

Il hocha la tête sans même s'en rendre compte. Oui, il était au courant. Il ne s'était toujours pas lassé de rester près d'elle la nuit entière et de l'observer dormir, écoutant les paroles qu'elle prononçait malgré elle dans son sommeil. Un sommeil très souvent agité. Maintes fois, il avait fredonné en pleine nuit pour tenter d'apaiser ses songes. Parfois, ça fonctionnait. Mais elle n'avait tout dit. Elle n'avait pas mentionné le plus important et ce qui le travaillait depuis qu'il l'avait quitté pour aller chasser. Il ouvrait la bouche lorsque Carlisle revint à son tour, déposa les affaires de Bella, et vérifia les appareils de contrôle. Il leur jeta alors un coup d'oeil explicite, et Edward lut son agacement dans ses pensées. Oups.

Carlisle – A moins que je ne perde la mémoire, j'avais cru vous avoir demandé d'attendre avant de lui crier dessus ! Alors maintenant, ça suffit. Dehors. Vous reviendrez quand vous serez capables de discuter calmement.

Il aurait bien voulu protester, rester près de Bella, mais il devinait qu'il ne gagnerait pas cette bataille là. Dépité, il sortit avec son frère et sa soeur. Il en voulait un peu à son père de les avoir jeté dehors alors que sa chérie se trouvait dans cet état. Il retourna à sa Volvo alors qu'Alice et Jasper quittaient déjà les lieux, main dans la main. S'appuyant contre sa voiture, il regarda l'hôpital. Tant pis, il pouvait aussi attendre là, espérer que Bella allait guérir vite. Il ne sut combien de temps après mais un appel le tira de ses pensées. Bella souhaitait qu'il revienne auprès d'elle. Il ne se le fit pas dire deux fois et revint en courant. Carlisle venait de repartir. l s'assit près du lit et lui prit les mains.

- Ça va aller, murmura-t-il.

Il ne dit rien de plus, l'embrassant délicatement sur les lèvres et sourit en entendant son coeur s'emballer. Plus question de crier. Elle était là, avec lui. C'était l'essentiel.