Premier jour à Volterra

Dring !

Ça y est, le premier jour d'école venait de se terminer. Orlin venait de découvrir ses nouveau camarades de classes. Il était le seul étranger du lycée. Beaucoup d'entre-eux venaient, naturellement, de la région. Ça première journée ne l'avait pas plus emballé que ça. Au moins ça ne sera pas pire que chez nous...Il rassembla ses affaires et se prépara à rentré chez lui. Durant ça visite quelque jours auparavant, il n'avait pas repéré de bars ou d'autres endroits pour sortir le soir. Il y a de fortes chances que je sois plus studieux que d'habitude cette année...

Il prit son sac, le mit sur son épaule et commença à marcher dans les rues pavés en direction de son appartement. Déjà des devoirs ! Ils perdent pas de temps les profs ici ! Il avait déjà pris ses repères dans la ville, la carte dans sa tête se dessinait peu à peu. Tourner à gauche, puis deux rue plus loin à droite, le parcours était devenue presque naturel.

Il finit par s'engager dans une ruelle sombre, obscurité due au crépuscule et à l'étroitesse particulièrement prononcé du passage. Au bout de la rue, il aperçut une jeune fille en plein milieu du croisement, elle tournait en rond comme si elle semblait chercher son chemin. Elle devait avoir 12 ou 13 ans. Elle était blonde et avait un visage angélique. Il était un peu perturbé par cette enfant. Que faisait-elle ici en plein milieu de ce carrefour ?

Il continua d'avancer en l'ignorant. Quand il arriva à ça hauteur il l'entendit lui parler

La jeune fille
- Excuse-moi ? Je me suis perdue... Tu peux m'aider ?

Des quelques mots d'Italien qu'il avait compris, il vit que la jeune fille semblait s'être perdu dans la ville. Ce n'est pas étonnant avec toutes ces rues qui s'entrecroisent...
Il s'accroupit à la hauteur de l'enfant

-Dis moi petite, où est-ce que tu habites ?

Avant qu'elle n'eut le temps de répondre, Orlin entendait qu'on l'appelait au loin. Il se releva et chercha qui l'appelait. C'était un élève du lycée avec qui il avait fais connaissance.

Un élève du lycée
-Orlin ! Orlin ! On se voit demain à 8h ! Bonne soirée !

Il lui fit quelques signes et se remit à la hauteur de la petite. Il ajouta d'une voix rassurante.
Orlin
-Je vais te raccompagner chez toi, il ne faudrait pas qu'un vampire ou je ne sais quel autre, créature monstrueuse te fasse du mal.

Ils se mirent en route.

Le garçon s'était arrêtée à sa hauteur en l'entendant. elle tâcha de lui dédier un timide sourire peu rassurée, ce qui n'était pas trop difficile au vu de la situation. Elle craignait réellement de ne pas réussir à le transformer sans le tuer. Il s'accroupit à sa hauteur, sans sembler remarquer, à cette distance, ses yeux qui n'avaient strictement rien d'humains. Et encore moins ses multiples cicatrices, qui n'étaient visibles que pour les membres de son espèce.

Garçon - Dis moi petite, où est-ce que tu habites ?

Il avait un Italien assez hésitant, mâtiné d'un accent Américain. Forcément, s'il venait de Forks. Elle allait répondre lorsqu'un garçon de son âge cria son nom. Orlin, c'était ça ! Orlin Evans, seize ans, originaire des Etats-Unis, et qui aurait bien mieux fait de rester tranquillement chez lui. L'adolescent tâcha de prendre un air rassurant avec elle, croyant réellement qu'elle était une fillette bien humaine perdue dans l’entrelacement des ruelles de la ville basse.

Orlin - Je vais te raccompagner chez toi, il ne faudrait pas qu'un vampire ou je ne sais quel autre, créature monstrueuse te fasse du mal.

Elle sourit malgré elle, et le suivit. Trop aimable, ce garçon. Voilà déjà bien longtemps qu'elle était tombée entre les mains de "créatures monstrueuses". Créatures qu'elle ne voulait plus provoquer... Elle désigna le château du doigt, qui se dessinait dans le crépuscule, haut, fier et menaçant.

- J'habite là-bas, avec mes parents.

Elle le suivit silencieusement, dans ces ruelles qu'elle connaissait si bien. Et appréhendait la suite. Elle n'avait JAMAIS transformé qui que se soit, et ignorait même si elle était apte à le faire ! Elle tenta de se rasséréner en se disant que son frère l'attendait, et que lui croyait à sa réussite. Elle marchait au rythme de l'humain, qui n'allait bientôt plus l'être, et tripotant l'insigne des Volturi accroché à son cou. C'était pour bientôt, ils approchaient du château, et le stress grimpait en flèche. Elle connaissait parfaitement la théorie, mais pour ce qui était de la pratique... Lorsqu'ils arrivèrent au château, elle se décida.

D'un geste vif, elle faucha les jambes d'Orlin pour le faire tomber, puis le saisit au col et le plaqua contre un des murs épais du vieux château. Elle le fixait droit dans les yeux, et il ne pouvait, cette fois, manquer de louper leur couleur. Elle le maintenait collé d'une main contre le mur, appuyant assez fort pour qu'il reste immobile et en donnant assez de mou pour qu'il puisse respirer. Elle posa son autre main sur sa bouche pour l'empêcher de crier, sans se soucier du frisson que lui procura la température glaciale de sa peau.

- Ce n'est pas très prudent, lui dit-elle avec un sourire dévoilant tous ses crocs, de suivre comme ça les gens qu'on ne connaît pas, même les petites filles. J'ai quelque chose à faire... Ne t'en fais pas, tu ne va pas mourir, enfin, pas dans le sens où tu l'entends. Mais on va aller dans un coin plus tranquille.

Elle l'entraîna à vitesse vampirique à l'intérieur du château en le portant, puis le reposa sur ses pieds, et le plaqua à nouveau contre un mur. Elle entendait son coeur battre à une vitesse folle, et il tremblait. Il avait sans doute peur. Se penchant, elle se plaça dans le creux de son cou puis y planta un peu brusquement les dents. Le jeune humain hurla alors que le venin pénétrait son organisme. Curieusement, il lui fut plus facile que prévu de s'arrêter et de se détacher de lui. Il était tombé au sol, et criait à s'en arracher les poumons. personne, dans le château, n'avait dû louper le début de la transformation du jeune humain... Elle se saisit de lui puis le porta dans une chambre près de la sienne et l'allongea sur le lit. Alec vint la rejoindre et elle lui prit la main.

- Il n'y a plus qu'à attendre.

La route jusqu'au château n'était pas très longue. Orlin avis déjà réussi à planifier l'itinéraire à partir de ses souvenirs. Il avançait, la petite fille le suivait. Le château est au centre de la ville, étonnant qu'elle n'ait pas réussi à le retrouver seule. Au fur et à mesure qu'il approchait, il remarquait que la jeune fille était de plus en plus mal. Est-ce que ses parents la battaient ? Il remarquait également qu'elle faisait n'arrêtait pas de jouer avec une sorte de pendentif. Il l'avait déjà vu ce motif, sur le tympan de la porte d'entré du château. Il se dit que ça devait être le blason de la famille.

Ils arrivèrent au château et pénétrèrent à l’intérieur de son enceinte. Chic ! Je vais peut-être avoir droit à une visite du château ce soir ! D'un coup, le comportement de la gamine changea ! En une fraction de seconde, elle faucha les jambes d'Orlin. Il eut juste le temps de mettre ses mains pour ne pas se cogner violemment la tête. Ensuite à la vitesse de l'éclair elle le saisit par le col et le plaqua contre un mur du château. Le choc était tellement violent qu'il se cassa le coccyx et se fêla les deux omoplates. Il était à moitié tombé dans le coma à cause de la douleur. Les mains glaciales de Jane lui donnèrent des frissons.

La jeune fille
- Ce n'est pas très prudent, lui dit-elle avec un sourire dévoilant tous ses crocs, de suivre comme ça les gens qu'on ne connaît pas, même les petites filles. J'ai quelque chose à faire... Ne t'en fais pas, tu ne va pas mourir, enfin, pas dans le sens où tu l'entends. Mais on va aller dans un coin plus tranquille.

Il entendit à peine, il sentit qu'on le déplaçait, qu'on le hissait sur quelque chose. Quelques secondes plus tard, il sentit qu'on le plaquait de nouveau contre un mur. Son cœur battait à une vitesse folle et la douleur le faisait trembler, il était trop étourdit pour se rendre compte de ce qu'il lui arrivait et avoir peur. Il sentit sa tête se pencher et tout d'un coup il fut foudroyé de douleur au niveau de la carotide. Il hurla. Il avait l'impression qu'on lui avait injecté de la lave en fusion dans les artères. La douleur se répandit petit à petit, très lentement à travers tout son corps, d'abords le cou, puis la tête, puis la poitrine. Il s’époumona tellement qu'il en avait du mal à respirer. Chaque inspiration était devenue un calvaire, chaque battement de cœur était pareil à un nouveau coup de couteau dans la poitrine. À chaque instant la douleur gagnait du terrain.

À ce moment là, il pensa très fort : Que ça s'arrête ! Que ça s'arrête

Il sentit tout d'un coup qu'on avait dégagé son cou. La douleur du venin l'ayant sorti de son état comateux, il vit qu'on le déplaçait à une vitesse hallucinante. Ensuite il cru reconnaitre dans cette océan de douleur la douce caresse d'un matelas sur son dos.

Combien de temps ce calvaire allait-il durer ?

Deux jours, voila maintenant deux jours que la douleur avait envahi Orlin, il n'en pouvait plus. Comment pouvait-on supporter une telle douleur pendant si longtemps. Il se dit qu'il n'avait plus rien à faire sur terre. Il voulait en finir, peu importe comment, mais il fallait que sa s'arrête. Elle lui faisait avoir des hallucinations, des flashs sans aucune cohérence, il s'imaginait que le monde qui s'effondrait autour de lui. Il espérait que la mort le prendrait, il l'attendait, encore et encore, mais elle ne vint pas.

Il sentit d'un coup la douleur s'arrêter, c'était en totale opposition avec ce qu'il avait vécu jusqu'à présent, il ne ressentait strictement plus rien. Comme si son corps était complètement engourdi, il était toujours incapable de bouger. Maintenant que son esprit n'était plus accaparé par ses maux, il était comme une coquille vide, il ne voyait rien, n'entendait rien. Il n'y avait juste rien autour de lui, il était tout seul emprisonné dans un immense espace noir et mort. Il avait perdu toute notion du temps et de la réalité. Une seconde semblait être une éternité.

Puis se monde obscur et vide commençait à se remplir, une tache blanche ici, une tache rouge par là, et ainsi de suite, une image se formait devant ses yeux. Il retrouva progressivement ses cinq sens. Il commença à regarder autour de lui. Immédiatement il reconnut la jeune fille qui était responsable de son calvaire. Il bondit aussitôt hors du lit...et avec quelle vitesse ! Il en fut étonné. Que lui était-il arrivé, que lui avait-elle fait ? Il était très impressionné mais aussi très effrayé.

Jane
- Bonsoir, Orlin. Tu te souviens de moi ? Je m'appelle Jane Volturi.

Il la regarda d'un air apeuré :

Orlin
Qu'est-ce que tu m'as fais, et où suis-je !?

Il sentit ensuite que ça gorge le brulait, il l'a saisit avec sa main en essayant en vain de soulager la douleur.

Orlin : "- Qu'est-ce que tu m'as fais, et où suis-je !?"

Il avait posé une main sur sa gorge et semblait complètement paniqué. Quoi de plus normal après tout... Il avait débarqué dans un pays étranger, passé quelques jours à tenter de se familiariser dans une ville qui était tout sauf rassurante, bien qu'elle soit belle, avait été attaqué par une fillette qui ne semblait pas avoir plus de treize ans ans, puis avait passé trois jours entiers à souffrir le martyr, avant de se réveiller dans un endroit inconnu avec ladite fillette, un garçon qu'il ne connaissait, et pourvu d'une brûlure intense à la gorge. Il y avait de quoi avoir peur en effet. De toute façon, les nouveaux-nés avaient toujours des réactions extrêmes. Le contrôle ne venait qu'avec le temps.

Jane : "- Tu te trouves à l'intérieur du château de Volterra, Orlin, dit-elle en Anglais, avec un léger accent Italien, afin qu'il comprenne bien tout. Au premier étage si tu veux de la précision. Quand à ce que je t'ai fait... C'est très simple. Vois-tu, les humains ne sont pas les seules créatures à arpenter ce monde. Toi qui voulais me raccompagner pour m'éviter de mauvaises rencontres... Orlin, je t'ai mordu afin de faire de toi, l'un des nôtres, un vampire."

Elle laissa passer une ou deux minutes pour lui laisser le temps de digérer l'information, puis reprit :

Jane : "- Ta gorge te brûle à cause de la soif, Orlin. Tu es un "nouveau-né", c'est à dire un vampire qui n'a même pas un an. Cette première année est la plus terrible, mais on s'y fait. Sache que tu ne peux plus mourir, ou en tout cas, plus de manière naturelle, même si on peut toujours te tuer. Tu es coincé pour l'éternité à ton âge actuel, seize ans, et tu garderas à jamais cette apparence. Pour les humains, tu es mort. Tu ne reverras jamais ta famille ou tes amis. Personne ne doit connaître notre existence."

Elle savait qu'elle n'avait absolument aucun tact, mais n'avait pas envie de perdre du temps. Et encore moins envie d'être le mentor du tout jeune vampire. Elle soupira, puis entendit tout à coup la porte s'ouvrir. Elle tourna brièvement la tête, voyant Corin qui venait aux nouvelles, encore... Agacée, elle lui envoya brutalement son don. Il s'effondra au sol en hurlant. Elle le maintint ainsi deux bonnes minutes avant de le relâcher.

Jane : "- Va-t-en, siffla-t-elle."

Elle se tourna à nouveau vers Orlin et lui annonça qu'il allait rencontrer le chef de leur clan. Elle désigna la porte d'un signe de tête, et lui dit de la suivre. Alec n'avait toujours rien dit mais surveillait le nouveau-né de très près, méfiant.

Il guetta la réponse de Jane. Il était impatient de satisfaire sa curiosité. Il observa la pièce où il se trouvait, il remarqua alors un jeune garçon, l'air impassible. Qui était-il encore celui-là !?

Jane
- Tu te trouves à l'intérieur du château de Volterra, Orlin, dit-elle en Anglais, avec un léger accent Italien, afin qu'il comprenne bien tout. Au premier étage si tu veux de la précision. Quand à ce que je t'ai fait... C'est très simple. Vois-tu, les humains ne sont pas les seules créatures à arpenter ce monde. Toi qui voulais me raccompagner pour m'éviter de mauvaises rencontres... Orlin, je t'ai mordu afin de faire de toi, l'un des nôtres, un vampire."

Un vampire, il ne pouvait pas en croire ses oreilles. Il venait de passer 3 jours à se tordre de douleur et à avoir des hallucinations, il ne pouvait pas avoir été transformé en vampire, c'était impensable pour lui. Elle avait dû lui injecter une drogue ou je ne sais quel autre produit hallucinogène. Et puis sa gorge le brulait, il chercha dans ses vagues souvenir de cours de biologie ce qui pourrait en être la cause...

Jane
"- Ta gorge te brûle à cause de la soif, Orlin. Tu es un "nouveau-né", c'est à dire un vampire qui n'a même pas un an. Cette première année est la plus terrible, mais on s'y fait. Sache que tu ne peux plus mourir, ou en tout cas, plus de manière naturelle, même si on peut toujours te tuer. Tu es coincé pour l'éternité à ton âge actuel, seize ans, et tu garderas à jamais cette apparence. Pour les humains, tu es mort. Tu ne reverras jamais ta famille ou tes amis. Personne ne doit connaître notre existence."

Coincé pour l'éternité, emprisonné dans son propre corps, Orlin n'était pas sûr que cette idée lui plaisait. Qu'allait-il faire de tout ce temps, tout d'un coup la vie lui paraissait longue, sans limite aucune. Combien de génération allait-il voir avant d'être détruit, soit par des humains, soit par des vampires, soit par il ne savait quoi d'autre ? Il n'allait regretter qu'une chose de sa vie humaine, son meilleur ami Charles-Edward, resté dans le Connecticut. Il se parlait régulièrement, comment allait-il lui dire ? Fallait-il qu'il le lui dise ? Comment sa disparition allait-elle être expliquée ?

Il vit que quelqu'un d'autre entrait. Soudain l'inconnu fut frappé d'une douleur insoutenable et s'effondra au sol. Ce manège dura plusieurs minutes. L'autre garçon restait impassible à observer Orlin.

Jane
"- Va-t-en, siffla-t-elle."

Orlin comprit alors que c'était Jane qui avait provoqué la douleur de l'inconnu. Il ne pouvait en croire ses yeux ! Il se mit à trembler de peur quand elle se retourna vers lui. Jane lui annonça qu'il allait rencontrer le chef de son clan. Orlin était très stressé. Qui était tous ces gens, ou plutôt tous ces vampires ? Il suivit Jane méfiant, la gorge toujours en feu. Le jeune garçon les suivis et ferma la colonne.

Il vit Jane partir chercher sa proie dans Volterra et eut un maigre sourire. Qui aurait cru que le gamin de Forks allait débarquer ici, tout droit dans la gueule du loup ? Il en riait encore, sidéré de ce hasard de la vie. Être mentor d'un nouveau-né allait bien occuper Jane, tout comme Alec, qui allait sûrement l'aider. Il croisa les bras, appuyé contre la fenêtre, pensif. Il se trouvait dans le salon de ses appartements, seulement accompagné de ses frères, et la nuit tombait doucement sur Volterra.

Aro - Tout ce que j'espère, dit-il plus pour lui-même que pour ses frères, c'est que les jumeaux vont enfin cesser de se rebeller. Jane a compris sa leçon, mais Alec...

Il eut un sourire de pure sadisme puis se redressa, retournant s'asseoir avec ses frères. Un peu plus tard, ils entendirent un hurlement de douleur retentissant qui ne pouvait signifier qu'une seule chose. Jane avait mordu Orlin Evans, le petit humain des États-Unis. D'autres cris suivirent, signe que la transformation commençait. Un deuxième nouveau-né allait bientôt courir dans le château. Cet état de fait lui fit repenser à Ceallagh, qui donnait bien du mal à Démétri. Bah, il finira par s'y faire...

Trois jours passèrent, trois jours durant lesquels Jane traumatisa une bonne moitié de la Garde en foudroyant de douleur tous ceux qui osaient s'approcher à moins de trois mètres d'elle. Il laissait couler, souhaitant qu'elle redevienne au plus vite le fer de lance de la garde, avec Alec. Assis dans la salle des trois trônes, il attendait en regardant le plafond, l'air rêveur. Caïus avait l'air énervé, à sa bonne habitude, et Marcus avait l'air complètement endormi. Mais si au moins il pouvait éviter de glisser de son siège... Il siffla d'un air agacé, de façon à ce que seuls ses frères l'entendent, et Marcus se redressa. Cela était pratiquement devenu un jeu entre eux trois, ce genre de petits signes.

Jane finit par arriver, le nouveau-né derrière elle, et Alec un peu en retrait. Il se leva et adressa un grand sourire à Orlin, qui avait l'air mais vraiment très effrayé. Il s'avança jusqu'à lui.

- Bienvenue, mon jeune ami ! Bienvenue à Volterra !

Il avait retrouvé son enthousiasme et son entrain habituel, détendu maintenant que les jumeaux étaient à nouveau entre leurs mains. Il tendit la sienne vers le tout jeune vampire.

- Me permets-tu ?

Sans attendre la réponse à ce qui n'était de toute façon pas une question, il s'empara de la main du jeune homme et y appuya les siennes, plongeant de ce fait dans son esprit. Il ressentit son agonie lors de sa transformation. Cette douleur habituelle, souvenir marquant dans la vie de chaque vampire. Et son incompréhension. Il avait beaucoup de mal à croire à ce que lui avait dit Jane à son réveil. Jane envers qui, d'ailleurs, il éprouvait une grande crainte. Comme une fillette aussi frêle avait-elle put envoyer Corin au tapis et la faire hurler de douleur juste en la regardant. Il eut un petit rire puis relâcha le jeune vampire avant de reculer d'un pas.

- Ce que t'a dit Jane est la pure vérité, mon cher... Les nouveaux-nés ont toujours un peu de mal au début.

Il lui expliqua patiemment tout ce qu'il y avait à savoir : l'apparence physique, la couleur des yeux liée au régime alimentaire, la soif qui provoquait la brûlure dans la gorge, les aptitudes physiques et mentales, tout. Pour conclure sur le plus important, la loi. Et ce qu'était le clan Volturi.

- Je sais que tu vas mettre du temps à accepter tout cela... Mais tu vas très vite comprendre. Heidi va bientôt revenir.

Il se replaça près de ses frères, et regarda la porte d'entrée. Les autres membres du clan arrivaient peu à peu, et les jumeaux étaient collés l'un à l'autre, le tout jeune Orlin près d'eux. Il repéra Démétri, qui surveillait Ceallagh du coin de l'oeil, affichant une expression clairement exaspérée. Si cet Irlandais ne se calmait pas un peu, il allait avoir quelques ennuis. Il s'en détourna pour le moment et fixa la porte. Un peu plus tard, Heidi revint en amenant le groupe de touristes, assez conséquent ce jour-là. Il leur souhaita la bienvenue au château, puis claqua des doigts.

Il surveilla Orlin du coin de l'oeil, alors que Jane le poussait à se nourrir. Il hésita un petit moment, visiblement horriblement répugné à l'idée de boire du sang humain, puis craqua, cédant à ses instincts. Parfait. Le massacre ne dura que très peu de temps et le calme revint. Aussitôt, on se débarrassa des corps et la salle fut nettoyée. Il se retourna vers Orlin et lui sourit.

- Acceptes-tu la vérité, à présent ?

Orlin et les jumeaux entrèrent dans une grande salle, qui ressemblait à une sorte de salle du trône. Au fond, perché sur une estrade de marbre, il vit trois grands trônes sur lesquels siégeaient trois hommes. Le premier était grand, brun et avait de longs cheveux, il semblait content de les voir arriver. Le second était blond, et avait l'air très énervé, il dévisagea Orlin, sans rien dire. Le troisième semblait plus âgé que ses deux compères, il semblait ne prêter aucune attention à ce qui se passait, il avait l'air plutôt endormi. Le premier des trois hommes s'avança vers eux et commença à interpeler Orlin.

Aro
- Bienvenue, mon jeune ami ! Bienvenue à Volterra !

Il n'inspirait pas vraiment confiance à Orlin qui avait tendance à se méfier des gens qui lui montraient spontanément de la sympathie. L'homme continua à s'avancer et lui saisit la main.

Aro
- Me permets-tu ?

Pouvait-il vraiment refusé vu que sa main était déjà prisonnière de la sienne ? Peu de temps après il la relâcha et recula d'un pas, l'air songeur comme si il réfléchissait à ce qu'il allait dire pour que la pilule passe sans trop de difficultés.

Aro
- Ce que t'a dit Jane est la pure vérité, mon cher... Les nouveaux-nés ont toujours un peu de mal au début.

L'homme lui expliqua alors tous ce qu'il avait à savoir sur sa nouvelle condition. Il apprit qu'il avait acquis de nouvelles capacité physiques et mentales, qu'il avait besoin de boire du sang, que des lois existaient chez les vampires et qu'il était auprès des Volturis, la famille royale. Aro lui expliqua également qui était tout les gens qui était présent dans la salle, les dons que certains d'entre-eux avaient. Orlin se demanda alors pourquoi Aro c'était intéressé à lui.

- Je sais que tu vas mettre du temps à accepter tout cela... Mais tu vas très vite comprendre. Heidi va bientôt revenir.

D'après ce qu'Aro lui avait dit d'Heidi, il devina qu'il allait bientôt prendre son premier repas. Il était perplexe, sa gorge lui faisait souffrir le martyre, mais l'idée que boire du sang lui permettrait de la soulager le rendait malade.

Soudain la porte s'ouvrit et une femme, qui devait sûrement être Heidi entra dans la salle accompagné d'une centaine de touristes. En voyant les prospectus qu'ils avaient dans leur main il devina qu'ils faisaient la visite du château de la ville, visite à laquelle il aurait dû participer aujourd'hui même. Il s'estima alors chanceux de ne pas faire parti de ce groupe d'humains. Le feu dans sa gorge avait doublé d'intensité. Il fixait les humains et il tremblait, mais il réussissait toujours à refouler l'idée de boire du sang. Aro souhaita la bienvenue aux touristes et claqua des doigts. Aussitôt les vampires se jetèrent sur leurs pauvres proies totalement pris de cours. Orlin n'avait pas bougé toujours répugné. Mais plus il voyait le sang coulé plus le feu dans sa gorge s'intensifiait. Jane savait qu'il allait avoir dû mal à se décider, elle fit donc sorte de préserver un ou deux humain de la voracité de ses congénère pour lui.

La douleur était trop forte, Il se jeta alors sur un humain et le mordit au cou. Il gouta son sang. Il avait un gout sucré et était doux et chaud, un peu comme du miel. Sans qu'il ne s'en rende compte Orlin avait déjà vidé sa première victime. Il avait apprécié, s'en était même enivrant, il n'avait qu'une hâte : recommencer. Justement, un second humain était là, caché derrière un poteau. Orlin ne se fit pas prier, il saisit l'humain et le vida en quelque instant, c'était toujours aussi agréable...Le feu dans sa gorge c'était éteint. Enfin, il était rassasié.

Il s'adossa, contre un pilier de la salle. Il repensa à ce qu'il venait de faire. Il venait de tuer deux personnes, cependant il ne culpabilisa pas le moins du monde. Ça lui avait permis de se soulager, bref il était bien. Quand les vampires eurent nettoyé la salle, Aro lui demanda

Aro
- Acceptes-tu la vérité, à présent ?

Son regard sur ce qu'il était avait radicalement changé : il était devenu un monstre, un meurtrier, un prédateur, bref un tueur. Malgré cela, ça ne le dérangeait pas du tout.

Il répondit à Aro, les yeux dans le vague, encore sur le coup de cette extase qu'il l'avait en empli au contact du sang humain.

Orlin
Oui...Comment pourrais-je la rejeter maintenant...Je suis devenu un vampire...

Il fit une pause de quelques secondes pour se ressaisir et il ajouta

Orlin
Mais une question me trotte dans la tête...La plupart des vampires ici ont soit un don spécial, soit un caractère bien, et encore le mot est faible, trempé. Je pense n'avoir ni l'un ni l'autre. Alors pourquoi moi ?

Orlin : - Oui... Comment pourrais-je la rejeter maintenant... Je suis devenu un vampire...

Cette petite démonstration, enfin ce repas collectif, avait visiblement convaincu Orlin. Parfait, il détestait se répétait, et n'avait pas énormément de patience à accorder aux nouveaux-nés. Il en avait détruit tellement... Il eut un mince sourire, et adressa un regard explicite à Jane, histoire de bien lui rappeler qu'elle était à présent responsable du nouveau-né.

Orlin : - Mais une question me trotte dans la tête... La plupart des vampires ici ont soit un don spécial, soit un caractère bien, et encore le mot est faible, trempé. Je pense n'avoir ni l'un ni l'autre. Alors pourquoi moi ?

Aro éclata franchement de rire pendant une bonne minute, puis joignit les mains contre lui.

Aro : - Mon cher enfant, tous les membres de la garde ne sont pas pourvus d'un don, loin de là. Mais toi, si... Tu possèdes une caractéristique intéressante, un don oui, qui te permet d'influencer les autres. Nous t'avons remarqués lors de notre passage à Forks, pour régler une affaire. Que tu sois venu de toi-même en cette ville arrange bien des choses ! Mais tu n'es pas le seul nouveau-né, il y a également Ceallagh...

Son regard se fit pensif. Ceallagh leur causait du souci, et il serait temps qu'il en discute avec ses frères. Pourquoi ne pas le faire tout de suite après tout ? Il était d'humeur, et savait que Caïus adorait ce genre de divertissement. Quand à Marcus... Il aurait pu dormir qu'il serait en train de ronfler depuis longtemps, se moquant royalement de ce qui pouvait se passer autour de lui. Il eut un maigre sourire affectueux, puis chercha Démétri du regard.

Aro : - Démétri ? Viens ici avec Ceallagh.

Ses frères semblaient avoir compris ce qui allait se passer. Les autres étaient sortis, sauf ceux qui étaient près de la porte. Il observa l'Irlandais, qui vraiment ne savait pas se tenir tranquille. Quand il fut devant eux, il fit signe aux jumeaux de se rapprocher. Orlin semblait à la fois curieux et effrayé.

Aro : - Ceallagh, puisque tu ne comprends toujours pas que tu n'es plus humain et que tu fais trop d'agitation...

Il jeta un coup d'oeil aux jumeaux et fit un léger signe de tête. Ils avaient chacun un don intéressant. Mais lorsqu'ils se mettaient tous les deux à la fois sur une seule personne, le résultat était très divertissant.

Les vampires du clan se réunissaient dans la "salle des trônes", pour il ne savait trop quoi. Ceallagh restait droit et fier, regardant autour de lui. Il les détestait, tous ! Des monstres, des horreurs, des... Des abominations de la nature ! Voilà ce qu'ils étaient ! Et sa pauvre femme, sa malheureuse femme qui avait succombé sous les coups de ces monstres ! Et ses enfants ! Son fils, sa fille ! Ses tous-petits ! Ses chers anges ! Il se consola en se répétant que sa famille était là-haut, au ciel ! Alors que lui était devenu une horreur, un être damné ! Mais ça ne se passera pas comme ça ! Jamais ! Il peut se révolter ! Il peut faire face ! Peu importe sa nature ! Il se battra ! Il en faisait le serment !

Lorsque la foule entra, il se colla à un poteau, résolu à ne pas noircir encore plus son âme damnée ! Sauf que son très cher "mentor", Démétri, le força à se nourrir. Bien que la brûlure de sa gorge fut apaisée, il en fut affreusement dégoûté. Il regarda autour de lui d'un air morne. C'était horrible ! Intolérable ! Il fallait absolument trouver un moyen d'anéantir tous ces monstres ! Il entendit tout à coup le grand Manitou de cette clique de monstres les appeler, lui et Démétri.

Aro : - Ceallagh, puisque tu ne comprends toujours pas que tu n'es plus humain et que tu fais trop d'agitation...

Il le regarda d'un air fier, et ignora les deux enfants qui s'étaient approchés. Il sentit tout à coup une douleur terrible, brutale, inimaginable, intolérable lui foncer dessus. Il s'écrasa au sol, hurlant sans même s'en rendre compte. Il se tordait inconsciemment, criant. La douleur s'arrêta d'un seul coup, peu de temps, si peu de temps, et recommença de plus belle. Cela recommença plusieurs fois, plus il y eut des phases où il ne pouvait plus bouger ni crier mais où la brûlure le dévorait de l'intérieur. Il avait si mal... Vint un moment où il n'eut même plus la force de hurler, où même sa voix semblait le trahir. Puis tout stoppa d'un seul coup. Il grogna malgré lui, affalé au sol, tremblant de tous ses membres.

Il releva lentement la tête vers Aro et le fixa d'un air noir.

- Monstre ! articula-t-il. Allez donc pourrir en enfer !

Orlin vit sa mère et son oncle avancer vers l'homme d'affaire. Celui-ci les regarda la tête haute. Il jeta des regards rapides sur les jumeaux et Ceallagh, guettant la moindre réaction des deux côtés.

Cet homme défiait les Volturis, la famille royale, était-il inconscient ou juste fou ? Ou alors est-ce intentionnel et calculé ?

Jane commença à utiliser son don sur le pauvre irlandais, il se mit à s'écrouler au sol en se tordant et hurlant de douleur. Cette vision horrifia le jeune vampire. Comment pouvaient-ils être aussi cruels ? Il détourna les yeux un instant avant de les refixer sur la scène de torture. Il n'en était pas sûr mais Aro avait dû le remarquer...

Jane, stoppa son don. Alec entra en scène et utilisa le sien. Un nuage de vapeur noir enveloppa alors le croyant qui arrêta de bouger aussitôt comme pétrifié. Cette réaction lui rappela sa transformation, était-ce ça qui a permis à la douleur de s'arrêter peu avant la fin de sa mutation ? Quand le nuage se retira, Ceallagh se releva difficilement en fixant Aro d'un regard noir et assassin.

Ceallagh
- Monstre ! articula-t-il. Allez donc pourrir en enfer !

Ça a eu sur Orlin l'effet d'un électrochoc. Cet homme était bel et bien fou !! Il se retourna et guetta la réaction d'Aro et des deux autres. Selon lui ils n’apprécieraient pas. Il comprit alors une chose voila ce qui l'attendait s'il causait des problèmes. S'il voulait survivre dans ce nouveau monde qu'il ne connaissait pas, il avait tout intérêt à obéir aux Volturis sans faire d'histoire. La question qu'il lui reste à éclaircir maintenant est : Que peut-il se permettre ?