A l'ombre de Volterra

Elle était appuyée contre un mur, dans le noir le plus complet. Un bandeau sur les yeux. Les mains et les poignets liés par des sortes de chaînes avec des pointes imprégnées de venin, et qui la brûlaient dès qu'elle avait le malheur de faire le moindre mouvement. Démétri resserra tout de même les liens, avant de se redresser. Il la prévint qu'il y avait, pour la surveiller, deux gardes dans le couloir, plus un qui restait avec elle dans la cellule. Ils avaient l'air habitués à recevoir du monde ici, ces braves gens ! Elle retint un grognement, et l'entendit partir. Parfait. Vraiment parfait ! Brillant, même ! Jetée au fond d'un trou du château des Volturi, interdite du moindre mouvement, condamnée à attendre le bon vouloir de ces foutus maîtres de leur monde, de ces chiens !

Quelqu'un entra, mais elle ne dit rien. Elle se concentrait surtout pour oublier sa position, penser à des choses agréables. Comme à la fois où elle avait coincé ce vieux vampire acariâtre qui aimait sucer le sang des gosses de moins de dix ans. Il savait à peine se battre, elle avait pu le mettre au sol en un seul coup ! Comme elle s'était amusée à lui arracher lentement ses doigts, ses pieds, tout son corps petit bout par petit bout. Ah, les craquements produits, les hurlements qu'il avait poussé comme un cochon qu'on égorgeait. Elle lui avait écrasé la tête comme une vieille pomme pourrie, puis avait mis le feu.

Doux souvenirs... Tant de proies à son tableau de chasse ! Le Roumain y était comme une marque de prestige. Elle s'était tant entraînée à la traque et au combat. Bien sûr, elle n'égalait pas le niveau de Démétri, qui s'était fait sa petite réputation, mais elle se débrouillait. Tous ces combats, ces pérégrinations, tout cela pour parvenir à un seul et unique but, voir la tête de Aro Volturi arrachée et brûlée. Se venger. Le massacrer. Et la seule raison pour laquelle elle n'avait encore rien tenté était simple : elle n'en avait pas les moyens. Il était trop bien protégé, et Volterra lui état inaccessible. Sauf qu'aujourd'hui...

Elle ne prenait même plus garde au temps qui s'écoulait. Peu importe combien de temps ils la laisseront ici, ligotée, privée de la vue, sous surveillance, ils ne l'entendront pas supplier, pas une seule fois ! Elle savait se montrer forte lorsque la situation l'exigeait, et aussi terriblement bornée. le garde qui la surveillait changea à nouveau. Tiens, elle connaissait cette odeur... Un de ceux qui étaient présents lors de son arrivée au château. le garde qui lui avait fait boire du sang humain.

Elle sourit malgré elle, analysant ce qu'elle pouvait avoir. Il était jeune, et visiblement peu habitué à devoir surveiller des prisonniers car il s'agitait bien plus que les autres. Si caractéristique des jeunes vampires, encore plus ici dans ce monde glacial.

- Tu es nouveau, toi, ça s'entend, marmonna-t-elle. Un an, deux ans ? Bienvenue dans ce monde pourri !

Elle eut un rire amer et sadique, où perçait sa haine, son envie de vengeance, son envie de faire souffrir. Oui, c'était lui, le gamin qui se tenait derrière Caïus Volturi, ce jour-là. Curieuse place pour un tout jeune garde, après tout. Il devait lui aussi avoir un don qui intéressait fortement le collectionneur, et s'était laissé prendre au piège.

- Et un de plus, dit-elle plus pour elle-même que pour le garde. Un de plus pour servir le pire collectionneur que cette terre ait jamais porté. Un esclave de plus, bien dévoué !

Elle tourna la tête plus spécifiquement sur Orlin, ses yeux luisants sous son bandeau.

- Et toi, avec quoi ils t'ont eu ? L'attrait du pouvoir ? En jouant avec tes émotions ? Toi aussi, tu t'es fait enlever puis mordre ? Beau destin, mieux vaut crever...

Orlin était tout juste rentré de la mission d'Argentine, il était en train de se remettre de la démonstration des jumeaux, de tous ces cris de souffrance qu'il avait entendus et qui lui avait secoué les tripes. Il n'eut même pas le temps de retourner dans sa chambre que Santiago lui demanda d'aller prendre la relève à la surveillance de la prisonnière, Jade Wilke. Qui l’eût cru que cette gamine était la cousine biologique de Jane et Alec, qu'elle ne les avait pas vu depuis trois siècles et que du jour au lendemain elle réapparaissait, comme sorti des souvenirs et incarnée pour tourmenter encore un peu plus les jumeaux et elle-même au passage. Car oui, il ne fallait pas oublier qu'elle était végétarienne et chasseuse de vampires en plus; * Il y en a qui cumule *

Il n'était pas spécialement ravi de retourner voir cette gamine, il craignait qu'elle trouve une ouverture pour utiliser son don sur lui, surtout qu'il n'y aurait probablement personne pour l'aider. Mais les ordres étaient les ordres, il suivit Santiago sans broncher jusqu'au cachot. Il en profita pour jauger un petit peu la sécurité mise en place. * Deux gardes dans le couloir, un garde dans la cellule, ça me rassure un peu... *. Santiago, l’amena à la porte et lui indiqua qu'il allait prendre la place du garde dans la cellule. Il lui ouvrit la porte et Orlin prit la place de Démétri. Le cachot était noir, humide. Grâce à ses yeux de vampire, il arrivait cependant à distinguer les objets de la pièce. Au milieu, il y avait une chaise avec quelqu'un dessus. Orlin, se plaça contre le mur et commença à faire la surveillance. * Super, de longues heures d'amusements en perspective à faire le chien de garde... *

Le temps s’écoula, lentement, une heure, puis deux...

Jade brisa, alors le silence

Jade
Tu es nouveau, toi, ça s'entend, marmonna-t-elle. Un an, deux ans ? Bienvenue dans ce monde pourri !

Elle lâcha alors un rire cruel et sadique, qui était loin d'égaler ceux de sa cousine. Ça lui fit perdre toute l'attention d'Orlin. Pour lui elle était juste, purement simplement folle. À croire d’ailleurs que c'était de famille chez les Wilke...

Jade
Et un de plus. Un de plus pour servir le pire collectionneur que cette terre ait jamais porté. Un esclave de plus, bien dévoué !

Orlin lui relança un regard puis continua à l'ignorer. Il n'avait pas du tout l'impression d'être un esclave. Au contraire même ! Il préférait sa vie actuelle à sa vie humaine. On lui avait donné ce qu'il désirait le plus, une famille ainsi que le sentiment d'être utile. Le reste passait presque au second plan.

Jade
Et toi, avec quoi ils t'ont eu ? L'attrait du pouvoir ? En jouant avec tes émotions ? Toi aussi, tu t'es fait enlever puis mordre ? Beau destin, mieux vaut crever...

C'est vrai qu'il s'était fais avoir, il devait l'avouer. La pitié qu'il a eu pour cette petite fille rencontrée au détour de la rue avait bien failli lui couter cher, très cher. Il hésita à répondre avant de s'y risquer, se disant que ça ne coutait pas grand-chose.

Orlin
Disons que j'ai eu la chance de croiser Jane au détour d'une rue. Demande lui les détails quand elle sera obligée de te torturer.

Jade poussa un très profond soupir. Joli destin, en effet. Se faire capturer, puis forcé à travailler pour un monstre. Ce mioche n'était même pas vieux... Quoi, quinze ans ? Seize ans ? Un adolescent, en tout cas. Elle doutait fort qu'il lui réponde. Il était comme tous les autres gardes, abruti et servile, sans aucune volonté propre.

Orlin - Disons que j'ai eu la chance de croiser Jane au détour d'une rue. Demande lui les détails quand elle sera obligée de te torturer.

Tiens donc, alors comme ça, sa cousine transformait les gens, à présent ! Elle en était arrivée là... A croire qu'elle ne se souvenait plus de sa propre douleur, à croire qu'elle n'éprouvait plus de sentiments, plus de scrupules à arracher la vie des gens comme on lui avait arraché la sienne. Aro avait fait d'elle une garde sans âme ni une once d'humanité. C'était... Elle grogna et serra les dents. Alec était sans doute pareil, pas de doute là-dessus. Elle secoua la tête, dépitée.

- Ils sont redevenus fidèles à eux-mêmes, donc, maugréa-t-elle. Comme la fois où je les avais vu exterminant des enfants de la lune ou des gosses immortels. Le psychopathe peut être fier de lui ! Quand je pense que je voulais les aider... Mais ça ne sert sans doute plus à rien. Tout cela à cause du fou ! Ce kidnappeur, ce... Bah, il ne reste plus rien !

Elle replongeait dans un océan de colère et de haine. Que le jeune vampire soit là ou non n'avait plus aucune importance pour elle. Le vieux vampire, créateur des Roumains et des Volturi, l'avait privé d'une possibilité de vengeance. Elle était là, recluse au fin fond des cahots de Volterra, et peinait à accepter la dure réalité. Jane... Alec... Ils étaient des Volturi depuis leur création. Non, avant même leur création ! Qu'est-ce qui les sauvera, désormais ? Ils ne la considéraient même plus comme membre de leur famille. Elle était quasiment certaine que le nom Wilke ne valait plus rien à leurs yeux. Seul comptait leur clan, leur nouvelle famille.

Cependant, il restait une lueur d'espoir. Tout n'était sans doute pas perdu en eux, non ?

- C'est lui... marmonna-t-elle à voix encore plus basse. Il a kidnappés, des années avant de les mordre. Il les a changés, faits d'eux de parfaits Volturi. Tous ça pour leurs dons... Comme toi, en fait. Comme tous les gardes ici ! J'aimerais mieux mourir que d'être esclave... Mais même ce choix, ils ne l'ont plus.

Félix resta silencieux, sous le regard perçant et inquiet de Démétri. Depuis qu'ils étaient revenus, il ne pensait qu'à une seule et unique chose. Vérifier si la fille blonde n'était pas un mirage ! Si elle n'était pas un pure produit de son imagination, un fantasme. Il fixait la lourde porte menant aux cachots, indécis. Il voulait la revoir. Elle avait allumé une sorte de flamme en lui, une flamme qui refusait de s'éteindre.

Démétri lui avait dit en quelques mots de qui il s'agissait. Et c'était incroyable... La cousine des jumeaux, surgissant en chasseuse de vampires, comme un fantôme venant tout droit de leur passé pour les tourmenter. C'était si drôle ! Voilà pourquoi elle ressemblait tant à Jane... Et voilà pourquoi son don était si similaire aux leurs. Une famille peu ordinaire, et si puissante. Mais cette fille... Il descendit presque malgré lui jusqu'aux cachots, et s'arrêta à la porte.

Orlin parut surpris de le voir, mais le géant le rassura d'un geste. Il observait Jade. Ce bandeau ne masquait point toute la grâce de son visage, et laissait deviner toute la beauté de ses yeux d'or. Jusqu'ici, Félix ne s'était jamais vraiment intéressé à la gente féminine. Les femmes n'avaient qu'un vague intérêt à ses yeux, comme un divertissement passager et qui s'effaçait très vite. Il avait autrefois flirté avec Renata, la garde du corps personnelle d'Aro, mais malgré les douceurs et les charmes de la jeune femme, il s'était vite lassé. Ses loisirs se trouvaient ailleurs. Le combat. L'amitié franche. La découverte du monde. Tout cela avait, jusqu'alors, plus de valeur à ses yeux que la plus agréable des compagnies féminine.

Mais aujourd'hui... Aujourd'hui, qu'en était-il ? Il y avait cette fille, devant lui. Cette beauté blonde aux yeux d'ors. Elle paraissait fragile, mais elle avait tué un des deux Roumains survivants. Et telle qu'elle était ainsi, enchaînée, aveuglée, elle n'en dégageait pas moins une aura de force. Elle était courageuse. Elle avait de la volonté. Elle était puissante. Elle savait se battre. Tout ce qu'il aimait, tout ce qui l'attirait chez une femme. Il sourit, franchement.

- Jade Wilke ?

Elle releva la tête de quelques centimètres. Oui, décidément, elle lui plaisait beaucoup !

- Jade, je m'appelle Félix. Je n'aime pas tourner autour du pot, alors je vais te parler honnêtement. Tu me plais beaucoup, et j'adorerais mieux te connaître ! Veux-tu m'épouser ?

[Après un harcèlement de DEUX heures de Félix, j'accepte de rajouter ce qu'il a dit dans mon Rp, mais je le haiiiiis !]

Vivre ou mourir. Voilà les choix qui lui restaient. Vivre en acceptant de se soumettre, obéir au psychopathe, intégrer cette troupe de malades et buveurs de sang humain. Se laisser faire. oublier sa volonté, piétiner son amour-propre, baisser la tête et subir en silence. Était-elle prête à ça ? NON. Non, mille fois non ! Bien sûr que non. Elle ne s'était pas battue toute sa vie pour en arriver là, pour devenir un chien-chien bien docile, qui aboie quand on lui demande.

De toute façon, cette vie n'était pas faite pour elle. Elle avait toujours vécu seule, jamais avec un groupe si important. Elle avait toujours été libre et indépendante, et n'avait jamais dû obéir à quelqu'un. Elle avait toujours suivi ses propres convictions, ses propres principes, suivant sa ligne de vie, qu'elle s'était elle-même fixée, sans songer à rien d'autre. Elle n'était pas faite pour être garde ! D'accord, elle savait se battre, elle avait son don, mais tout de même...

Un autre entra dans le cachot. Ah, ça y est enfin ? Ils allaient lui faire un simulacre de jugement puis la tuer ? Ce n'était pas trop tôt ! Voilà des jours qu'elle était bouclée ici, et elle détestait rester inactive. allez, qu'on en finisse. Ses possibilités de vengeance réduites à néant, elle n'avait plus de perspectives d'avenir. Pratiquement plus. Mais elle allait mourir la tête haute ! Mourir en montrant bien toute la haine qui l'habitait.

Garde - Jade Wilke ?

Elle releva la tête. Voilà, il allait lui annoncer qu'on l'attendait là-haut, et qu'elle allait être exécutée. Clan de barbares, clan de tarés, clan de kidnappeurs ! Méthodes si infectes. Elle au moins se battait à la loyale ! Un combat à un contre un, l'autre avait toujours toutes ses chances de défendre sa vie. Elle avait failli mourir de nombreuses fois, mais s'en était toujours tirée. Dans un combat loyal. Son don était une arme comme une autre, et certains de ses adversaires en avait un également.

Garde - Jade, je m'appelle Félix. Je n'aime pas tourner autour du pot, alors je vais te parler honnêtement. Tu me plais beaucoup, et j'adorerais mieux te connaître ! Veux-tu m'épouser ?

Elle eut un temps d'arrêt, puis cligna des yeux sous son bandeau. De... Que...

Hein ?

Elle était folle ? Ou elle avait mal entendu. Mal compris. Impossible qu'un parfait inconnu, un Volturi qui plus est, lui sorte ça comme ça ! Il se fichait d'elle ?! Il voulait se moquer, tenter de la piéger ?! Ce crétin ! Un grognement sourd lui échappa, et elle montra les crocs. Abruti ! L'épouser ? Elle préférerait épouser une larve ! Un insecte ! L'épouser... Pour qui se prenait-il ?!

- Vraiment très drôle ! Je ne savais pas que les Volturi avaient le sens de l'humour ! Comment peux-tu...

Elle s'interrompit brutalement lorsque des lèvres douces et chaudes se collèrent tout à coup sur les siennes. Elle eut un long frémissement, complètement prise par surprise, alors qu'il prenait son visage entre ses mains. Piégée, incapable de se dégager, elle tira sur ses liens, se brûlant du même coup, puis se résigna à attendre qu'il daigne la relâcher. Il s'y prenait doucement, mais... Il la relâcha et recula d'un pas. Elle grogna à nouveau en serrant les dents, puis hurla qu'il n'était qu'un sale pervers.

La porte du cachot s'ouvrit tout à coup laissant entrer Félix. Que faisait-il ici ? Orlin, qui n'avait pris la relève que depuis deux heures environ, était étonné de le voir revenir de sitôt. Il fixa le géant, se demandant ce qu'il pouvait bien faire ici. Celui-ci lui fit un geste lui indiquant de ne pas s'inquiéter. Il resta dans son coin et observa les évènements. Félix dévisageait la prisonnière, d'une façon un peu particulière, pas d'un regard de garde, noir et glacial, comme il avait déjà pu le voir, mais d'un regard bienveillant, chaleureux, passionné. Il n'était quand même pas...Orlin ne pouvait même pas envisager cette possibilité tellement la situation était insolite.

Félix
Jade Wilke ?

Il prêta une attention toute particulière à ce qui allait se dire...

Félix
Jade, je m'appelle Félix. Je n'aime pas tourner autour du pot, alors je vais te parler honnêtement. Tu me plais beaucoup, et j'adorerais mieux te connaître ! Veux-tu m'épouser ?

Orlin en resta bouche bée. Cette phrase résonnant encore dans sa tête, comme si elle tentait de s'y ranger mais rebondissant à chaque fois ne pouvant y trouver une place appropriée. Il rêvait, c'était incroyable, il se frotta les yeux se demandant si tout ça était bien réel. Au moins c'était direct, même si le colosse n'avait aucun tact. Il allait surement se prendre un énorme râteau.

Jade
Vraiment très drôle ! Je ne savais pas que les Volturi avaient le sens de l'humour ! Comment peux-tu...

Félix l'embrassa alors pendant plusieurs minutes. Absolument aucun tact... La situation était tellement insolite qu'Orlin avait l'impression de se retrouver dans une scène de vidéo pornographique, avec la jeune fille attachée et le grand colosse musclé. Quand il relâcha son étreinte la jeune prisonnière lui lança tout un tas de jurons des plus gratinés. Orlin n'arrivait vraiment pas à croire ce qui venait de se passer, c'était irréel, ça détruisait complètement l'image qu'il c'était faite des gardes d'élites: impassibles, sérieux.

Il réfléchit alors à ce qu'il allait faire...le dénoncer, ou garder le secret. Il aimait bien Félix mais il ne voulait pas prendre le risque de décevoir Caïus, ou de passer sur le billard de la salle de torture. Il sortit discrètement du cachot et alla trouver Aro. Il se repassait ce qu'il venait de voir essayant de trouver l'élément qui lui prouverait que c'était irréel, juste un rêve. Il finit par se rendre à l'évidence quand il arriva à l'appartement.

Orlin
Mon oncle, si je vous dis ce que je viens de voir, vous ne me croiriez surement pas ; alors regardez.

Il tendit sa main à Aro.

[Rp de clôture, désolé, je l'avais oublié !]

Aro était seul dans la grande pièce avec sa femme. Il lui prit le visage dans ses mains et posa ses lèvres sur les siennes, tendrement, puis plus passionnément. Elle frémit, s'accrochant à ses épaules, alors qu'il descendait une main sur sa taille fine, serrée dans une chemise qui dissimulait mal ses formes. Leurs moments d'intimité étaient plutôt rares, mais le chef du clan savait en profiter. il savait aussi ce qui excitait les sens de son épouse, ce qui la faisait frémir. Il joua ainsi avec elle plus d'une heure, rentrant dans des divertissements que l'on ne peut rapporter ici sous peine de censure, puis la réalité le rattrapa à regret. Il fallait travailler.

Il fit un sourire d'excuse à Sulpicia qui lui répondit par une moue boudeuse mais résignée. Elle aurait voulu aller plus loin mais savait que son mari pensait d'abord à son devoir en tant que chef du clan. Elle se blottit une dernière fois contre et le laissa. Aro s'intéressa ensuite aux affaires en cours, et au rapport que lui avait fait Démétri pour la mission en Argentine.

Le traqueur avait précisé que les jumeaux avaient détruits, ou plutôt massacrés, les deux armées à eux seuls et que le petit Orlin avait eu un peu de mal à digérer. Décidément, cet enfant était fragile. Ou alors, pas encore habitué à ce genre de scènes. Pourtant, il serait temps pour lui de s'y faire, et de s'y plonger. Qu'il ne fasse pas honte à Caïus, au moins ! Il soupira légèrement. Il faudra qu'il en touche deux mots à Démétri pour qu'il augmente le niveau durant les entraînements.

Il était passé à un tout autre sujet lorsqu'Orlin, justement, entra, l'air un peu perdu. Allons bon, que s'était-il passé ? Il avait l'air ébahi et choqué. Il n'y avait pas eu d'attaque, pourtant. Un problème avec un autre garde ? A moins qu'il n'ait croisé Jane alors qu'elle était de mauvaise humeur.

Orlin - Mon oncle, si je vous dis ce que je viens de voir, vous ne me croiriez surement pas ; alors regardez.

Rendu curieux par cette entrée en matière, Aro attrapa la main tendue, plongeant dans l'esprit de son neveu. et découvrit la raison de sa stupeur. Jade, ligotée sur sa chaise. Félix, la demandant en mariage et l'embrassant dans la foulée. Le râteau monumental qu'il s'était pris ensuite. Aro se retint à grande-peine d'éclater de rire, mais ce fut dur, très dur. Il relâcha Orlin puis lui tapota l'épaule, un sourire aux lèvres.

- Ça n'a aucune importance, laisse donc faire. Va plutôt chercher Chelsea et Corin, j'ai un travail pour elles.