[Hors-chrono] Suite Bond dans le futur, bis

Ils prirent l'avion pour aller plus vite. Pour tuer le temps et se divertir, Caïus ne cessait de faire peur aux jumeaux, jusqu'au moment où Aro lui dit froidement d'arrêter, que ça suffisait comme ça. Il fit la moue puis se tint tranquille. La gamine était sur le point de hurler, de toute façon, et il avait horreur des cris d'enfant. Cela explosait les tympans, rendait tout le monde nerveux, et tapait sur le système. Combien d'enfants avait-il étranglé, lors des repas communs, juste pour ne plus les entendre chouiner ? Difficile à dire.

La petite était resté sur les genoux d'Aro, blottie contre lui. Et lui la tenait tendrement, délicatement, avec une expression tranquille. Il était particulièrement étrange de le voir ainsi, se comportant comme si Jane était véritablement sa fille. Alec était assis juste à côté, pâle et silencieux. Les voir à cet âge-là était définitivement perturbant. Il croisa les mains, regardant un instant le plafonnier de leur jet privé. Ils ne tardèrent guère à atterrir à Rome, où un escadron de voitures noires les attendaient. Le coucher de soleil éblouissant de l'Italie les accueillit alors qu'ils grimpaient dans les voitures. Les trois Cullen étaient pires que méfiants et restaient sur leurs gardes.

Lorsqu'ils parvinrent à Volterra, la nuit était déjà tombée. La ville se dressait fièrement sous les étoiles, et ils ne croisèrent que très peu de monde dans les rues endormies. Le château, en revanche, bruissait d'activité. Laissant les gardes, ils montèrent avec les Cullen et les deux enfants. Caïus poussa la porte d'une chambre. La Jane de leur époque était à moitié allongée dans un fauteuil. Affreusement pâle, elle avait les yeux fermés, la tête posée sur le haut du canapé. Il alla près d'elle et lui tapota l'épaule.

- Réveille-toi, ta petite sœur est arrivée.

Il se tourna ensuite vers Alec, qui semblait encore plus mal en point. Il poussa un long soupir qui se voulait compatissant mais où on sentait l'ironie.

- Bien, on a des recherches à faire. On vous laisse.

Il abandonna les trois Cullen dans la pièce, avec les jumeaux. C'était une scène bizarre, mais elle avait le mérite d'être drôle.

[Ecrit avec 'Alec pour ses réacs/paroles]

PV Jane, enfant

Yeux rouges - Pourquoi on te poursuit, mon petit chou ? Parce qu'on veut planter nos crocs dans ta gorge, à toi et ta sœur. Tu comprends ?

Jane eut un hoquet de terreur et recula avec elle. La seconde d'après, Bella était devant eux, allant trop vite pour qu'ils aient eu le temps de suivre son parcours. Jane s'accrocha à la main de son jumeau, tentant de calmer les battements frénétiques de son cœur. Elle savait que ce n'était plus la mort qui les menaçait, enfin, plus vraiment. Ces types voulaient les voir devenir comme eux. La peau pâle et glacée. Les yeux carmins. Forts et rapides, d'une beauté sauvage. Des monstres. Un cœur glacé et inerte dans un corps tout aussi glacial et dépourvu de la plus petite étincelle de vie. De chaleur. Le blond trop pâle souleva tout à coup Bella par le coup. Elle ouvrit grand la bouche, effrayée de voir la force qu'il avait.

Yeux rouges - Ce n'est pas toi que nous sommes venus voir, fillette. Vois-tu, nos jumeaux du présent sont... Un peu malades, on va dire, depuis cet incident. Donc, nous permets-tu ?

Les... Jumeaux du présent... ? La compréhension se frayait lentement un chemin dans son esprit... Elle se serra contre Alec, tête baissée. Cela voulait dire que c'était fini. Malgré tout ce que Bella avait pu dire, c'était fini, perdu d'avance. Ils ne grandiront pas. Ils deviendront comme ces êtres froids et violents eux aussi. Dans beaucoup d'histoires, on parlait de la vie éternelle. C'était une perspective tentante, mais à quel prix ? Du fin fond de son cœur d'enfant, Jane était sûre de vouloir mourir humaine que de vivre à jamais en étant comme ces êtres.

Bella - Même pas en rêve ! On n'a qu'à les ramener chez eux et les jumeaux actuels iront bien mieux, c'est tout. Mais on y arrivera pas si vous venez vous mêler de nos affaires, alors fichez le camp d'ici.

Il la jeta derrière lui, comme si elle ne pesait rien. Et il s'avança vers eux. ils reculèrent en vitesse, et le don de son frère s'enclencha malgré lui. Yeux rouge le frappa alors, comme on veut écraser un moustique. Bella revint sur eux pour les éloigner. Au même moment, une main grande, dure et glacée s'empara de la sienne. Elle sursauta et voulut se dégager, terrorisée.

Yeux rouges - Quand on songe à ce que tu vas devenir...

Mais non, elle refusait de devenir comme lui ! Elle lui frappa le poignet pour se dégager mais ne réussit qu'à se faire mal. Il la souleva dans ses bras et elle se débattit comme elle put. Cet homme la terrifiait, il avait un regard affolant, elle voulait s'éloigner de lui à tout pris. Elle pouvait sentir qu'il ne lui voulait que du mal. Elle jeta un regard désespéré à son frère.

Yeux rouges - Je ne pense pas que tu pourras rentrer chez toi, ma puce. Sauf à souhaiter que ta maman et ton papa meurt à cause de ce que vous savez... Ce serait dommage, non ? Ah, j'oubliais, dans cette époque, ils sont déjà morts depuis des dizaines d'années.

Ses yeux se remplirent de larmes, et elle trembla doucement. Maman... papa... Il la laissa dans les bras d'un autre homme, alors qu'elle était désormais trop choquée pour se débattre. Elle ne suivait plus ce qui se passait, se contentant de pleurer, la main crispée sur ce qui semblait être le pan d'une veste, et la tête posée contre celui qui la tenait. Ils ne reverront jamais leurs parents... Ils quittèrent le chalet, sans qu'elle ne bouge pour autant. Au moins, l'homme qui la tenait prenait garde à ne pas lui faire de mal.

Lorsqu'ils arrivèrent devant un énorme machin en ferraille avec des ailes de chaque côté, elle s'accrocha fermement à lui et garda les yeux fermés jusqu'à ce qu'ils soient de nouveaux assis à l'intérieur. Encore un nouveau voyage ! Épuisée, elle se laissa presque aller à dormir. On les amena dans une grande ville, et ils furent laissés dans un salon. Elle prit la main d'Alec, sonnée.



PV Jane, vampire

Jane tenait à souligner que, pour une fois, ni elle ni Alec n'étaient responsables. Ils se nourrissaient normalement et tout, mais depuis peu, une inexplicable fatigue leur était tombée dessus. Au début, elle n'y avait pas pris vraiment garde. Elle pensait qu'il s'agissait encore de séquelles, des mois qu'Alec avait passé enfermé au fond d'un placard, attaché, bâillonné et à peine nourri, et des mois qu'elle avait passé alitée au fond d'un lit chez les Cullen en croyant son frère mort. Ils n'avaient donc rien dit, poursuivant leur vie comme si de rien n'était.

Puis, lors d'un entraînement, elle s'était effondrée juste sous le nez d'Orlin. Et pire, celui d'Aro. Quelques heures plus tard, alors qu'elle essayait tant bien que mal de persuader Aro et Sulpicia qu'elle se sentait très bien, on était venu les prévenir qu'Alec avait eu un problème lui aussi. Pour le coup, ils étaient grillés tous les deux. Sulpicia était inquiète, presque choquée, et ne cessait de les couver. Rapidement, ils s'affaiblirent encore plus... Elle ne comprenait pas ce qui se passait... Et ne réagit même pas lorsqu'Aro et ses frères partirent précipitamment du château. Une guerre aurait pu éclater à Volterra qu'elle ne s'en serait même pas soucier.

Encore plus tard, bien qu'elle ne sut combien de temps il s'était passé exactement, elle entendit la porte de la pièce où ils étaient s'ouvrir, et plusieurs odeurs s'entremêlées dans l'air. Le bruit de cœurs qui bat. Des... Des humain ? Ici ? Une main vint lui tapoter l'épaule et elle entrouvrit les yeux. Caïus. Mais elle n'avait pas le courage de le repousser. A quoi bon de toute façon.

Caïus - Réveille-toi, ta petite sœur est arrivée.

...

Hein ?

Alec ne s'était même pas redressé, jusqu'au moment où il se rendit compte de la présence de Edward, Jasper et Isabella Cullen dans la pièce, juste au moment où Caïus partait. Il poussa un grognement et se leva, les dévisageant. Jane allait lui dire ne pas crier lorsqu'elle vit, en même temps que son frère, les deux enfants humains restés dans la pièce. Elle ouvrit la bouche, légèrement, puis se frotta les yeux en soupirant.

- J'ai des hallucinations, je crois, marmonna-t-elle à son frère.

Alec - On a la même.

Elle pâlit un peu plus, puis observa les enfants. C'était impossible... Carrément impossible ! Et si ce n'était pas une hallucination, qu'est-ce que c'était ? Ils étaient devenus fou ? Elle se redressa, appuyant des deux mains de chaque côté du fauteuil pour se tenir. Elle ne prêtait plus aucune attention aux trois Cullen, totalement choquée.

- C'est nous, murmura-t-elle à voix basse. Qu'est-ce que...

Alec regarda Bella aussitôt, et on voyait à son regard qu'il la tenait pour entièrement responsable de la situation. Et il attendait clairement une explication. De toute façon, si elle n'était pas impliquée, que ficherait-elle ici ? Jane n'avait pas la force de se lever, ou le courage, et attendit donc.

Alec - Qu'as-tu encore fait ?

Bella - Je n'ai rien fait ! Je voulais juste vous sauver, et je ne l'ai pas fait exprès... Je suis tombée sur une machine bizarre et, l'instant d'après, je vous ai retrouvés en face de moi à... Cet âge-là. Puis on est tombé sur Démétri et... Je n'avais pas le choix, je ne voulais pas les laisser vous coincer à 6 ans !

Jane la fixa, puis échangea un regard avec Alec, perplexe. Là, elle n'avait rien compris du tout. Quelle machine bizarre ? Et que venait faire Démétri dans cette histoire ? Bella finit par daigner leur raconter l'histoire. Jane resta ensuite silencieuse un très long moment, tout comme son frère. Et finit enfin par récupérer des brides de souvenirs. Des souvenirs anciens, et qu'elle avait toujours cru avoir rêvé. D'accord... Elle prit une petite inspiration, fermant les yeux quelques secondes.

- Et donc, dit-elle d'une voix blanche, au lieu de nous laisser en 1709...

Bella - Je vous ai ramenés... Pour demander de l'aide parce que je ne m'en sortais pas. Mais je pensais quand même vous ramener à votre époque, la preuve !

Jane préféra ne pas répondre. Elle regarda plutôt les deux enfants. C'était eux... Eux à six ans... C'était on ne peut plus perturbant ! Elle tendit la main vers son... Son double, ou elle ignorait comment dire.

- Viens, murmura-t-elle.

Elle attira la fillette à elle, en douceur. Le "petit" Alec s'était rapproché aussi. Seul avantage que Jane trouvait à la situation, c'était que comme il s'agissait d'eux, elle savait très exactement quoi faire pour les apaiser. Elle fit grimper la petite sur ses genoux, l'incitant à se laisser aller contre elle. On aurait dit qu'elle était sa petite sœur. Alec s'installa aussi dans ses bras, le plus jeune. Le plus vieux, lui, regardait très fixement les trois Cullen. Elle savait ce qui le rendait malade : que Bella les ait vu à cet âge, et surtout qu'elle se soit immiscé encore dans leur vie, pour en arriver à un résultat catastrophique.

Alec - Je ne sais même plus, Bella, qui je déteste le plus, entre toi et Caïus.

- T'exagères, marmonna Jane. Entre elle et Caïus, je choisis elle.

Alec - Mouais, entre la peste et le choléra.

Jane ne répondit pas tout de suite, berçant les enfants, qui finirent par s'endormir contre elle. Elle redressa ensuite la tête.

- Bella, pourquoi les as-tu aidés dans le passé, après ce que tu as fait dans le présent ?

Les Volturi. Encore. Bella en avait franchement marre, ils venaient toujours lorsque l’on cherchait à les éviter. Elle avait fui le passé avec les jumeaux, ce n’était pas pour qu’Aro vienne les emmerder ici ! Mais non… Il aura fallu qu’il se ramène avec Caïus, Orlin et quelques gardes. Les ennuyer était donc son passe-temps ? A cause de tout cela, ils volaient vers Volterra, ayant pris le premier vol disponible pour « aller plus vite ». Bon, d’accord, Bella avait accepté de les accompagner contre toute attente – apparemment –, mais elle ne comptait pas abandonner les jumeaux comme cela. C’était elle qui les avait ramenés dans le présent, uniquement pour échapper à Aro, il était hors de question qu’elle les laisse entre ses mains sans être sûre qu’il n’allait pas les maltraiter. Evidemment, la décision de Bella n’avait pas du tout réjoui les Cullen, surtout Carlisle qui avait ordonné que Jasper et Edward l’accompagne, mais tant pis. Ils ne pouvaient rien dire tant que les Volturi étaient là et la nouvelle-née comptait bien les éviter autant que possible.

Arrivés à Volterra, ils furent « escortés » jusqu’aux appartements, salle où se trouvaient apparemment les jumeaux. C’était la première fois que Bella voyait cet endroit, raffiné et tout ce que l’on pourrait souhaiter dans une vie si l’on sort d’un état de pauvreté accablant. Mais la situation empêchait toute contemplation, tant elle était sur ses gardes, tant elle était inquiète. Plus le temps passait, plus elle avait l’impression d’avoir fait une autre bêtise en disant qu’elle les suivait jusque Volterra. Et, il faut dire que les regards de Jasper et d’Edward n’aidaient en rien… Bella avait l’étrange impression qu’elle allait en prendre pour son grade dès qu’ils en auraient l’occasion. Elle n’aurait qu’à rester avec les jumeaux et, si tout cela se terminait bien, ils n’allaient rien lui dire. N’est-ce pas ? Cependant, ce n’était pas la chose la plus inquiétante pour l’instant. Ils entrèrent dans une chambre où se trouvaient Jane et Alec, allongés, visiblement très mal en point. Bella se mordit les lèvres, tandis que Caïus les annonça d’une manière très… délicate, allons-nous dire :

Caïus – Réveille-toi, ta petite sœur est arrivée.

Merci Caïus… Il annonça ensuite qu’ils partaient, qu’ils avaient des recherches à faire. Bon… Courage. Se retrouver ici, avec les jumeaux de « leur époque » et ceux du passé était très étrange. D’un côté, des jumeaux qui ne la supportaient pas, de l’autre, des jumeaux qui étaient innocents, qu’ils devaient protéger, et qui ne savaient rien… Autant dire que Bella était très, très mal à l’aise. Elle ne savait pas si elle avait vraiment bien fait de venir, d’accompagner les jumeaux de six ans ou si elle aurait dû rester sagement au Népal. Les jumeaux « actuels » réalisèrent leur présence, ce qui provoqua une réaction instantanée chez Alec mais… Il ne cria pas, remarquant les enfants.

Jane – J'ai des hallucinations, je crois.

Alec – On a la même.

Aïe… Bella le sentait de plus en plus mal. Elle retenait sa respiration, ne faisait même plus aucun mouvement, voulant disparaitre en cet instant précis. Elle voulait même sortir de la pièce, à vrai dire, mais savait qu’elle ne pouvait pas. De un, parce qu’Edward et Jasper allaient sûrement lui tomber dessus, de deux, parce qu’elle ignorait ce qu’elle pourrait faire une fois sortie d’ici. La nouvelle-née se tut donc, on entendait presque une mouche voler alors que les jumeaux découvraient leur « double ».

Jane – C'est nous. Qu’est-ce que…

Alec se tourna aussitôt vers Bella, lui jetant un regard plus accusateur qu’autre chose. Mais pourquoi elle ?! Cela aurait pu être Edward ou Jasper, pas spécialement elle… Ils faisaient de grosses conneries eux aussi et Carlisle aurait très bien pu envoyer Bella s’excuser ou parler avec les jumeaux. Non ? La présence d’Edward et Jasper avait été requise au cas où cela dégénérait, oui, mais cela ne signifiait pas que tout était de sa faute !

Alec – Qu'as-tu encore fait ?

Bella – Je n'ai rien fait ! Je voulais juste vous sauver, et je ne l'ai pas fait exprès... Je suis tombée sur une machine bizarre et, l'instant d'après, je vous ai retrouvés en face de moi à... Cet âge-là. Puis on est tombé sur Démétri et... Je n'avais pas le choix, je ne voulais pas les laisser vous coincer à 6 ans !

Jane ne semblait pas la croire du tout, ni comprendre. Alec non plus… Bon. Mais Bella ne voulait pas tout raconter, comme cela, surtout à eux ! Elle ne s’était pas attendue à se retrouver face aux jumeaux du présent, elle ne s’était pas attendue à devoir tout leur expliquer comme cela. Et maintenant, pourtant, elle était face à Jane et Alec, furieux, baignant dans l’incompréhension la plus totale, alors qu’ils étaient toujours en froid avec elle. Bon… Eh bien, puisqu’il le faut. Bella leur raconta toute l’histoire, évitant certains passages qui l’incriminaient du moins, relatant les détails nécessaires à leur compréhension. Jane ferma les yeux, prenant une inspiration. Verdict ?

Jane – Et donc, au lieu de nous laisser en 1709...

Bella – Je vous ai ramenés... Pour demander de l'aide parce que je ne m'en sortais pas. Mais je pensais quand même vous ramener à votre époque, la preuve !

Jane ne répondit rien, Bella ne rajouta rien. Elle préférait se taire, ne pas s’enfoncer davantage… Elle n’avait pas envie de se faire frapper une nouvelle fois ici, quoi que les jumeaux ne semblent pas en avoir la force. Et puis, Edward et Jasper la protégeraient, non ? Mais soit, pour l’instant, se taire et attendre. Jane tendit sa main vers la Jane plus jeune, lui murmurant de venir avec elle. Au moins, avec elle, la petite n’aurait plus peur vu qu’elle était avec quelqu’un qui lui ressemblait – c’est le moins que l’on puisse dire. Elle s’installa sur les genoux de la Jane de douze ans, tout comme le « jeune » Alec qui vint s’installer contre sa sœur. Le grand Alec, lui, ne cessait de les fixer, Edward, Jasper et elle. Heum… Bella le sentait de moins en moins.  Il ne pouvait rien faire, de toute façon ! Il n’allait pas l’engueuler comme cela, là, devant tout le monde. Si ? Il ne pouvait pas, puis Jasper et Edward allaient sans doute s’en charger dès qu’ils en auraient l’occasion.

Alec – Je ne sais même plus, Bella, qui je déteste le plus, entre toi et Caïus.

Jane – T'exagères. Entre elle et Caïus, je choisis elle.

Alec – Mouais, entre la peste et le choléra.

Bella sentit sa gorge se serrer, de plus en plus mal à l’aise. Peut-être n’aurait-elle pas dû venir ici, peut-être aurait-elle dû laisser ces enfants seuls, peut-être n’aurait-elle pas dû intervenir, en fin de compte. Elle n’avait pas fait exprès, elle n’avait voulu que les aider et rien d’autre, mais il fallait croire qu’elle était tout sauf douée pour cela. Bah… Elle avait compris la leçon, maintenant. Même s’il était sans doute trop tard, même si les jumeaux n’allaient plus jamais lui pardonner, à présent. Bella avait plus envie de partir qu’autre chose, sortir d’ici et laisser les jumeaux régler tout cela. Jane redressa la tête alors que les enfants s’endormaient, puis rajouta à son égard :

Jane – Bella, pourquoi les as-tu aidés dans le passé, après ce que tu as fait dans le présent ?

Pourquoi Bella les avait-elle aidés ? Mais parce qu’elle s’en voulait, parce qu’elle voulait leur donner une chance de s’en tirer en les sauvant des Volturi ! Bon, à la base, elle ne l’avait pas du tout prévu mais… Elle n’avait pas envie de les abandonner, pas une nouvelle fois. Lorsqu’elle était tombée sur eux, perdus dans la forêt, cela lui avait semblé être une évidence. Elle ne pouvait pas laisser tomber ces enfants et devait les aider au maximum. Même si les choses s’étaient compliquées indépendamment de sa volonté… Hésitante, Bella leur répondit presque dans un murmure, baissant la tête :

Bella – Parce que je ne voulais pas vous laisser tomber une nouvelle fois…

Bella s’interrompit, posant le regard sur les enfants qui dormaient – enfin. Oui, elle avait voulu les aider, mais oui, elle avait échoué. Seulement, comment répondre, que dire aux jumeaux du présent lorsque l’on constate cela ? L’intention était bonne, non ? Oui, mais cela n’allait sûrement pas suffire à leurs yeux…

Bella – Je sais que vous m’en voulez, et vous avez le droit. Je voulais simplement vous aider et, quand j’ai vu que j’en avais l’occasion, quand je l’ai réalisé… Eh bien, j’ai voulu vous raccompagner à vos parents, je ne pensais pas du tout que ça allait tourner comme… maintenant. Je pensais pouvoir changer les choses…

Alec avait envie de hurler, d'autant plus que cela le soulagerait énormément. Mais le cri salutaire restait coincé dans sa gorge, tant la fureur l'oppressait. Il y avait dans cette pièce la dernière personne au monde qu'il avait envie de voir, et surtout, leurs "doubles", plus jeunes, surgis tout droit du passé ! N'importe qui deviendrait fou face à ça. Il restait debout au milieu de la pièce, essayant de ne pas craquer.

Jane – Bella, pourquoi les as-tu aidés dans le passé, après ce que tu as fait dans le présent ?

Excellente question ! Il remercia sa jumelle d'un coup d'œil. Elle était assise, les deux enfants contre elle, sur ses genoux, et endormis. Il n'arrivait pas à y croire. se voir ainsi, en plus jeune, était plus que perturbant. Cet enfant, c'était lui ! Et pourtant... Ce petit garçon était mort depuis très longtemps déjà. Il était mort sur le bûcher, il y avait des centaines d'années. Et il restait plus rien de lui aujourd'hui. Il était mort, et n'avait plus rien à faire dans cette époque. Alec retint un soupir, se sentant malgré lui mélancolique. Pourtant, il n'y avait pas de raisons. A six ans, leurs dons s'étaient déjà déclarés depuis deux ou trois ans. A six ans, ils étaient d'ores et déjà condamnés. Il aurait sans doute mieux valut qu'ils ne viennent pas au monde. Bella finit par lâcher un murmure, presque inaudible.

Bella – Parce que je ne voulais pas vous laisser tomber une nouvelle fois…

Il retint un ricanement ironique. Certains faisaient bien plus de mal en voulant soutenir les gens qu'en les laissant tomber ! Et elle ne les avait pas laissé tomber, techniquement. Elle s'était simplement conduite comme une cruche, pire, comme Caïus ! Elle s'était comportée comme une idiote, sans réfléchir aux conséquences, bien évidemment. Mais aujourd'hui, elle avait battu tous ses records !

Bella – Je sais que vous m’en voulez, et vous avez le droit. Je voulais simplement vous aider et, quand j’ai vu que j’en avais l’occasion, quand je l’ai réalisé… Eh bien, j’ai voulu vous raccompagner à vos parents, je ne pensais pas du tout que ça allait tourner comme… maintenant. Je pensais pouvoir changer les choses…

- Mais arrête ça ! s'exclama-t-il.

Les enfants bougèrent dans leur sommeil mais n'ouvrirent pas les yeux. Alec poussa un soupir exaspéré avant de poursuivre.

- Arrête de vouloir nous "aider" ! s'écria-t-il. Tu voix bien que ça ne sert strictement à rien ! On ne veut pas d'aide, ni de vous ni de personne, c'est complètement inutile ! Ceux qui essayent de nous aider meurent, ou ne font que s'enfoncer, et nous avec. Alors arrête, laisse tomber. Qu'est-ce que tu peux espérer changer de toute façon ?!

Il s'interrompit lorsque Jane lui prit la main. Elle s'était levée, après avoir déposé les enfants. Il l'attira contre lui et la serra dans ses bras, fermant les yeux un instant. Lorsqu'il les rouvrit, il avait repris un visage glacial et impassible. Celui qu'il présentait à tous les membres de la garde, afin qu'on lui foute la paix. Il jeta un coup d'œil à leurs doubles, profondément endormis, serrés l'un contre l'autre, puis se tourna vers Bella.

- Tu les vois ? dit-il d'une voix ferme mais glaciale. A six ans, on pouvait déjà se considérer comme morts. Même si les Volturi ne nous étaient pas tombés dessus, l'Inquisition les aurait remplacés. Il ne faisait pas bon avoir un don à cette époque. Alors quoi que tu aurais pu faire, ça n'aurait rien changé.

Il pinça les lèvres à l'évocation de l'Inquisition. Il les revoyait, avec leurs bures noires et rouges, levant d'immenses croix en bois, lançant des imprécations, condamnant à mort sans trêve ni repos. Il soupira et se rassit avec Jane, ignorant les trois Cullen. Ils n'avaient rien à faire ici de toute façon. Ils dénotaient bien trop par rapport au reste du décor.

- Enfin bref. Vous allez pouvoir rentrer chez vous, et merci.

Bella – Tu rêves, je reste ici tant que je ne suis pas assurée qu'ils... Enfin, vous rentrez à votre époque.

- C'est sûr, dit-il d'une voix où suintait l'ironie. Tu vas pouvoir faire beaucoup de choses contre Caïus avec tes petits bras et ton bouclier qui ne te protège pas des attaques physiques. Je t'ai déjà dit combien de personnes comptait ce clan ?

Bella – En tout cas, je serai déjà plus utile que vous qui savez à peine vous déplacer pour le moment. Je veux juste m'assurer qu'ils les renvoient à leur époque.

- Tu ne crois pas que tu as déjà commis assez de dégâts, non ?

Il avait à peine terminé sa phrase qu'Aro entra dans la pièce. Il écarta les Cullen d'un geste, puis s'accroupit près du canapé où dormaient les petits. Il souleva la manche de son "double", regardant son bras. Alec détourna le regard, sachant ce qu'il cherchait... Il se mordilla les lèvres, hésitant, puis soupira.

- Ce n'est pas encore arrivé, marmonna-t-il. J'avais huit ans.

Aro – Je n'étais pas sûr, dit-il en se relevant. Et même ce genre de détails peut compter... Démétri est déjà parti, ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'ils ne repartent en 1709.

Alec hocha la tête lentement, n'étant pas sûr de devoir le remercier. Il quitta la pièce à nouveau, alors qu'Alec remettait vite fait la manche en place. Il marmonna ensuite à Edward qu'ils n'avaient qu'à prendre la chambre d'à côté s'ils ne voulaient pas partir.

Depuis le mariage de Jane et Démétri, ils s'étaient retrouvés de plus en plus mêlés aux histoires des Volturi, et en particulier à celle des jumeaux... Edward réfléchissait à cela alors qu'ils entraient dans le château, suivant les deux frères, qui tenaient les petits humains. C'était assez curieux. Autrefois, il haïssait Jane, et la considérait, comme son frère, comme un bon chien fidèle à son maître. Jamais il ne s'était demandé comment elle était entrée chez les Volturi, pourquoi ils avaient été mordus si jeunes. Il en avait beaucoup appris, en l'espace de quelques mois... Et notamment qu'eux aussi avaient un passé.

Ils passèrent dans les étages, dans des endroits bien moins fréquenté, assez luxueux. Il observait pensivement les deux enfants. Yeux bleus qui allaient devenir rouges. Innocence enfantine qui allait disparaître, si ce n'était déjà fait. Quelle tristesse. Il retint un soupir alors qu'ils entraient dans une chambre, tout en haut de la tour. Les jumeaux du présent s'y trouvaient, allongés, et comateux. Ce n'était pas la grande forme.

Caïus – Réveille-toi, ta petite sœur est arrivée.

Il y avait d'autres façon de s'annoncer... Jane eut du mal à se lever, mais Alec, lui, se redressa d'un bond en les voyant, comme si le simple fait de les apercevoir lui collait une décharge. Vive l'amour. Il leur en voulait à ce point-là ? Cependant, ni l'un ni l'autre n'eurent le temps de découvrir quoi que ce soit, découvrant la situation. Edward se sentit assez gêné, et eut un peu pitié, pour le coup. Comment aurait-il réagi, lui, à leur place ?

De plus, un point non négligeable, dont il ignorait si Bella y avait pensé, était que Jane et Alec détestaient parler de leur passé. Et là, elle avait vu, côtoyé un long moment les deux enfants. Pour les jumeaux, c'était comme une violation de leur vie privée. Il le ressentait tout particulièrement dans l'esprit d'Alec, qui était le plus touché à ce niveau-là. Il ne supportait tout simplement pas l'idée que quelqu'un s'introduise dans la vie qui avait été la leur. Cette vie leur avait été déjà tant volée qu'il ne supportait pas qu'un autre, des centaines d'années plus tard, s'en empare encore. Protéger ce passé était la dernière liberté qu'il lui restait.

Jane – J'ai des hallucinations, je crois.

Alec – On a la même.

Ambiance ambiance. Mais, là, il admirait la capacité d'Alec à ne pas hurler tout de suite. Il se contenait, avec des efforts mémorables, mais il se contenait. Cependant, pour lui, Bella était automatiquement responsable de tout ça. Bon, il n'avait pas tord, mais elle ne l'avait pas fait exprès. Elle n'avait jamais eu l'intention de faire le moindre mal ! Il était persuadé de cela.

Alec - Qu'as-tu encore fait ?

Bella - Je n'ai rien fait ! Je voulais juste vous sauver, et je ne l'ai pas fait exprès... Je suis tombée sur une machine bizarre et, l'instant d'après, je vous ai retrouvés en face de moi à... Cet âge-là. Puis on est tombé sur Démétri et... Je n'avais pas le choix, je ne voulais pas les laisser vous coincer à 6 ans !

Il détourna légèrement la tête, un instant, avant de soupirer. Le fait était que Bella attirait les ennuis même en ayant la meilleure volonté du monde. C'était comme ça, on ne pourra pas la changer. Elle finit par bredouiller une partie de l'histoire, alors que lui sondait les esprits de tout le monde. Il appréhendait toujours la réaction d'Alec, en vérité. Il était moins fragile que sa sœur, sans doute plus déterminé, et donc plus dangereux.

Bella – Je vous ai ramenés... Pour demander de l'aide parce que je ne m'en sortais pas. Mais je pensais quand même vous ramener à votre époque, la preuve !

Mauvaise idée de dire ça. Là, les jumeaux avaient surtout la preuve qu'elle les avait ramenés dans les bras d'Aro. Jane attira les petits contre elle, faisant preuve d'une douceur maternelle qu'on lui avait très rarement vu. Son frère, lui, restait debout à les fixer. Ça sentait mauvaiiiis. Mais il n'allait tout de même pas les attaquer, si ? Il savait parfaitement que nombre de vampires étaient morts pour les avoir sous-estimés, l'un comme l'autre. On pensait souvent qu'Alec était le plus gentil, mais c'était faux. Edward avait lu dans le fond de leur âme, à tous les deux, et était forcé d'admettre que Jane était la plus abordable, même après avoir cru à l'inverse, comme beaucoup de monde, durant des années.

Alec – Je ne sais même plus, Bella, qui je déteste le plus, entre toi et Caïus.

Jane – T'exagères. Entre elle et Caïus, je choisis elle.

Alec – Mouais, entre la peste et le choléra.

Il grimaça. Voilà qui était dit. Mais la comparaison était très dure, et il ne pensait pas que sa femme avait quoi que ce soit en commun avec Caïus ! Il bénit le ciel qu'elle soit protégé mentalement par son bouclier. Sans cela, elle aurait sans doute déjà subi les pires horreurs. Subir le don de l'un ou de l'autre était déjà terrible, mais lorsqu'ils se mettaient à deux en même temps sur une personne... Il frémissait rien qu'à l'imaginer.

Jane – Bella, pourquoi les as-tu aidés dans le passé, après ce que tu as fait dans le présent ?

Bella – Parce que je ne voulais pas vous laisser tomber une nouvelle fois…

Le tout dans un murmure. Jane était calme. Alec furieux. Et sa colère entièrement dirigée contre Bella. Il se rapprocha d'elle, instinctivement, comme s'il pouvait la protéger des ondes de fureur dégagés par le garde Volturi. Jasper devait en prendre un maximum, en cet instant précis, bien de quoi en devenir dingue. Edward plaignait sincèrement son frère. Avoir un tel don dans de pareilles circonstances devait être atroce. Il était déjà arrivé à Jasper d'avoir des "malaises" lorsqu'il recevait un trop-plein d'émotions d'un seul coup.

Bella – Je sais que vous m’en voulez, et vous avez le droit. Je voulais simplement vous aider et, quand j’ai vu que j’en avais l’occasion, quand je l’ai réalisé… Eh bien, j’ai voulu vous raccompagner à vos parents, je ne pensais pas du tout que ça allait tourner comme… maintenant. Je pensais pouvoir changer les choses…

Alec – Mais arrête ça ! Arrête de vouloir nous "aider" ! Tu voix bien que ça ne sert strictement à rien ! On ne veut pas d'aide, ni de vous ni de personne, c'est complètement inutile ! Ceux qui essayent de nous aider meurent, ou ne font que s'enfoncer, et nous avec. Alors arrête, laisse tomber. Qu'est-ce que tu peux espérer changer de toute façon ?!

Du calme ! Du caaalme ! Surtout que là, Bella n'avait pas tord du tout ! Il n'avait pas à s'énerver contre elle parce qu'elle avait souhaité changer les choses ! Peu importe ses raisons, elle n'avait pas mal agi, non ? Bon, elle avait échoué, d'accord, mais l'intention était louable ! Jane déposa les enfants puis vint près de son frère. Il l'enlaça fermement, pour se calmer, s'apaiser, retrouver confiance. Il était fou de voir à quel point la présence de sa sœur pouvait le calmer.

Alec – Tu les vois ? dit-il d'une voix ferme mais glaciale. A six ans, on pouvait déjà se considérer comme morts. Même si les Volturi ne nous étaient pas tombés dessus, l'Inquisition les aurait remplacés. Il ne faisait pas bon avoir un don à cette époque. Alors quoi que tu aurais pu faire, ça n'aurait rien changé.

Bella s'était fait toute petite, se rapprochant de lui, détournant le regard. Edward la prit dans ses bras, emporté malgré lui par une vague de souvenirs qui n'étaient pas les sien,s. Une nuit troublée par la lueur vive des flammes, des cris en latin, des prêtres et Inquisiteurs écrasant les graviers de leurs pas, condamnant, tuant, les cages et les chaînes, les pleurs. Il frémit et se sortit de là, constatant que les jumeaux s'étaient rassis.

Alec – Enfin bref. Vous allez pouvoir rentrer chez vous, et merci.

Bella – Tu rêves, je reste ici tant que je ne suis pas assurée qu'ils... Enfin, vous rentrez à votre époque.

Alec – C'est sûr. Tu vas pouvoir faire beaucoup de choses contre Caïus avec tes petits bras et ton bouclier qui ne te protège pas des attaques physiques. Je t'ai déjà dit combien de personnes comptait ce clan ?

Bella – En tout cas, je serai déjà plus utile que vous qui savez à peine vous déplacer pour le moment. Je veux juste m'assurer qu'ils les renvoient à leur époque.

Ouille. Bella, par pitié, doucement ! Inutile de déclencher une autre bagarre ! Il allait intervenir lorsqu'Aro entra, le coupant net. Il s'agenouilla et souleva la manche du jeune Alec. Il cherchait apparemment une marque qu'il aurait, une cicatrice. Il échangea un mot au Alec vampire, puis quitta la pièce. Edward entendit à peine qu'on leur dit qu'ils pouvaient prendre la chambre d'à côté s'ils restaient. Il secoua la tête, lâchant un rire nerveux et exaspéré.

Edward – Alec, Bella n'a pas fait ça pour s'introduire dans votre vie, ni rien de ce genre. Et elle ne pensait pas à mal !

Il jeta un coup d'œil à sa femme, pour qu'elle confirme ce qu'il venait de dire, puis s'avança de quelques pas. Il n'avait même pas besoin du don de son frère pour sentir qu'ils étaient tendus, sur les nerfs et méfiants.

Edward – De plus, il serait largement temps que tu comprennes qu'elle ne vous veut pas de mal, et nous non plus. Tu penses que ce petit garçon est mort depuis des centaines d'années, et c'est peut-être le cas, mais il y avait bel et bien eu une chance de tout changer.

Il força Alec à se lever et le tint durement par les épaules pour l'empêcher de se défiler. De toute façon, vu son état, il aurait eu à peine à le faire. Quoique... La colère pouvait donner beaucoup de forces, cela avait déjà été prouvé plus d'une fois. Bella ne semblait que très peu emballée par son geste, et méfiante.

Edward – Je sais très bien que tu as toujours lutté... Que tu n'as plus confiance en qui que ce soit à part Jane... Mais quitte à haïr quelqu'un, trouve de bonnes raisons de le faire. Et Bella n'est pas comme Caïus.

Il avait désormais toutes les chances de se faire frapper mais peu importe. Il fixait Alec droit dans les yeux, conscient qu'il pouvait aussi bien lui parler calmement que l'envoyer balder à la'utre bout de la pièce, voir du château.

Edward – Alec, Bella n'a pas fait ça pour s'introduire dans votre vie, ni rien de ce genre. Et elle ne pensait pas à mal !

Non, il n'allait tout de même pas s'y mettre à son tour ?! Il lui jeta un regard exaspéré, essayant de lui faire comprendre qu'il n'avait du tout envie de poursuivre la discussion. Déjà, cette situation sapait leurs forces, à lui et Jane, alors même qu'ils peinaient à en reprendre, leurs "doubles" dormaient et il préférait ne pas les réveiller, et de plus, voir la tête de Bella juste en face de lui ne l'aidait pas du tout à se calmer. Edward s'avança, très tranquillement. Il ne pouvait pas leur foutre la paix ? Ils en avaient assez faits... Bien assez, quoi qu'on en dise.

Edward – De plus, il serait largement temps que tu comprennes qu'elle ne vous veut pas de mal, et nous non plus. Tu penses que ce petit garçon est mort depuis des centaines d'années, et c'est peut-être le cas, mais il y avait bel et bien eu une chance de tout changer.

Ou pas ! Quelle chance pouvait-on avoir de gagner contre les Volturi ?! Ils avaient tout essayé, s'étaient battus, révoltés, et pour en arriver à quoi ? Enfermés à nouveau, le moindre de leurs faits et gestes épiés, leurs conversations écoutées. Peut-être que non, les Cullen ne leur voulait pas véritablement de mal, mais il s'y prenaient d'une telle façon que ça ne pouvait que dégénérer. Tout à coup, Edward le força à se lever puis l'attrapa par les épaules. Oh là ! On se calme !

Edward – Je sais très bien que tu as toujours lutté... Que tu n'as plus confiance en qui que ce soit à part Jane... Mais quitte à haïr quelqu'un, trouve de bonnes raisons de le faire. Et Bella n'est pas comme Caïus.

De bonnes raisons ? Il grogna, ulcéré, et parfaitement indigné.

- Je déteste ceux qui blessent ma sœur, ça te suffira, comme raison ?! Et lâche-moi !

Il le frappa pour le repousser, se dégager, mais ça ne servit pas à grand-chose, étant donné la situation. Ce qui l'exaspéra encore plus. En temps normal, il aurait pu le renvoyer balader jusqu'à la place de Volterra. Bella avait fait mine d'avancer vers eux, puis était finalement resté à sa place. Il ferma les yeux quelques secondes, exaspéré.

- Comment peux-tu de permettre de me faire la morale, de toute façon ? siffla-t-il. Ce n'est pas en regardant nos souvenirs comme un voyeur que tu pourras tout saisir ! On ne comprends peut-être pas que vous ne nous voulez pas de mal, mais vous, vous ne comprenez décidément rien aux règles qui régissent ce monde.

Il regarda alternativement Bella et Edward, agité. Il aurait bien voulu couper tous les liens, oublier tout cela. Oublier sa vie humaine, et ces derniers mois en tant que vampire. Oublier ce petit garçon. Il était mort, de toute façon, depuis très longtemps. Et quoi qu'en dise les Cullen, non, il n'y avait aucune chance de modifier le passé.

Bella – Aux règles qui régissent ce monde ? demanda-t-elle tout à coup, très timidement.

- La volonté d'Aro, pour commencer, marmonna-t-il, en réessayant de repousser Edward.

Elle ne répondit rien, se contentant de grimacer. Brillante argumentation, Mrs Cullen.

- Lâche-moi, répéta-t-il, plus calmement.

[Accord d'Alec pour ses paroles, écrit avec lui sur ce passage^^]

Aro jeta un coup d'œil vers la fenêtre, regardant la silhouette de Démétri qui disparaissait au loin. Le chef du clan savait très bien qu'il ne mettra pas longtemps à accomplir sa mission. Il ne mettait jamais longtemps. Il eut un sourire qu'on pouvait qualifier de fier. Démétri était un excellent combattant, et un garde fidèle. Il ne regrettait vraiment pas de lui avoir laissé la vie sauve, cette nuit-là, et encore moins de l'avoir intégré au clan. Surtout depuis le jour où il avait sauvé la vie de Caïus... Aro aurait écrasé lui-même tous les EDL un par un, sans l'aide de personne, que cela lui prenne des millénaires ou non, si son petit frère était mort.

Caïus marmonnait dans son coin, sans se douter le moins du monde des pensées qui habitaient Aro. Ce dernier ne put s'empêcher de sourire, puis repartit à nouveau vers la pièce où se trouvait ses petits protégés. Il était assez ému, il fallait bien l'avouer, de les revoir à cet âge. Aussi jeunes et vulnérables. Il arrivait à la chambre lorsqu'il entendit les échos d'une dispute. Déjà ? Remarque, il n'en fallait que peu à Alec pour qu'il s'énerve, ces jours-ci.

Edward – Je sais très bien que tu as toujours lutté... Que tu n'as plus confiance en qui que ce soit à part Jane... Mais quitte à haïr quelqu'un, trouve de bonnes raisons de le faire. Et Bella n'est pas comme Caïus.

Alec – Je déteste ceux qui blessent ma sœur, ça te suffira, comme raison ?! Et lâche-moi !

Aro jeta un œil par la porte restée ouverture. Le télépathe suicidaire des Cullen tenait Alec par les épaules, et ce dernier n'avait l'air que de très peu apprécier. Pourquoi fallait-il toujours que les enfants de Carlisle viennent se mêler de ce qui ne les regardait pas ?

Alec – Comment peux-tu de permettre de me faire la morale, de toute façon ? siffla-t-il. Ce n'est pas en regardant nos souvenirs comme un voyeur que tu pourras tout saisir ! On ne comprends peut-être pas que vous ne nous voulez pas de mal, mais vous, vous ne comprenez décidément rien aux règles qui régissent ce monde.

Bella – Aux règles qui régissent ce monde ?

Alec – La volonté d'Aro, pour commencer.

Il ne put s'empêcher de sourire. Voilà qui était dit ! On dirait bien qu'Alec commençait à comprendre les règles et les enjeux, ce qui n'était vraiment pas trop tôt. Surtout qu'il avait parfaitement raison, et c'était d'autant plus vrai pour les jumeaux. On n'abandonnait pas aussi aisément des dons aussi précieux et rares que les leurs. Si utiles en temps de guerre. Si intéressants. Et puis, il avait bien fini par s'attacher véritablement à ces deux gamins. Il les aimait bien, oui, avec leur caractère emporté et rebelle, leurs tics, leurs manies, leurs rêves et leurs espoirs, leurs doutes et leurs peurs. Il les connaissait si bien, mieux que personne ne pourra jamais les connaître.

Il poussa la porte, puis tira Edward en arrière pour lui faire lâcher prise. Il lui semblait bien que Jane et Bella avaient toutes deux esquissé un mouvement, mais elles s'interrompirent. Il passa son bras autour des épaules d'Alec pour le tranquilliser, sentant qu'il était prêt à céder. Chose qu'il n'avouera sûrement jamais de son plein gré. Comme il y a quelques jours, où il s'était à moitié évanoui, et avait tenté de les convaincre que tout allait bien.

- Je t'ai déjà expliqué pourquoi je vous ai toujours laissé la vie sauve, Alec, et ça n'avait rien à voir avec ma volonté.

Bella semblait perdue, tout comme les deux autres Cullen. Alec interrompit brusquement le mouvement qu'il avait esquissé pour se dégager et détourna la tête, comme gêné. Mais Aro savait qu'il avait compris ce qu'il avait voulu lui faire passer. Et même s'il doutait encore, il commençait également à admettre l'idée. Il murmura qu'il ignorait toujours s'il devait y croire. Aro secoua légèrement la tête.

- Quelle autre explication trouves-tu, sinon ?

Alec – Je n'en ai pas...

- N'importe qui d'autre serait mort depuis bien longtemps, à votre place, et vos dons n'y aurait rien changés. Tu le sais très bien, alors cesse de te voiler la face.

Alec – Et c'est sans doute inutile de vous demander de nous laisser mourir.

- J'avoue qu'il y a eu une période où je m'y étais quasiment résigné. Mais bon. Tu sais ce qui m'a retenu, Alec...

Il ne répliqua pas, et se laissa faire lorsqu'Aro l'incita à se rasseoir. Il observa un moment ses petits protégés. Un jour, ils redeviendront comme avant. Un jour, ils comprendront qu'ils ont tord de chercher ailleurs leur bonheur, alors qu'il se trouve ici-même, à Volterra.


Il fallut encore plusieurs jours pour qu'ils découvrent le moyen de renvoyer définitivement les jeunes jumeaux dans leur époque. Il était temps, d'ailleurs. Le jour où on allait les faire partir, il vint les chercher. Les Cullen et les jumeaux du présent étaient restés dans la même pièce, dans une ambiance pour le moins glaciale et très gênée.

- A plus tard, dit-il en s'en allant.

[Ecrit avec Bella. rp de clôture.^^]

Alec allait à nouveau tenter de repousser son assaillant lorsqu'Aro revint et le tira en arrière lui-même. Alec n'aurait pu le jurer, mais il avait cru voir une lueur amusée dans le regard du chef du clan. Jane interrompit son mouvement du même coup, retombant assise sur le canapé. Il tressaillit lorsqu'Aro passa un bras autour de ses épaules, comme pour l'empêcher de tomber. Il se mordilla les lèvres mais ne dit rien, veillant à ne pas s'enfoncer pour une fois. Et oui, il devenait sage. Ou prudent, pour la première fois de son existence. Dans les deux cas, il veillait à ne pas imposer encore plus de pression à Jane.

Aro - Je t'ai déjà expliqué pourquoi je vous ai toujours laissé la vie sauve, Alec, et ça n'avait rien à voir avec ma volonté.

Il se figea, laissant tomber instantanément toute tentative pour se dégager ou au moins s'écarter un peu. Comme si cette simple phrase avait réussit à anesthésier ses résistances. Il détourna les yeux, pour ne croiser ni ceux d'Aro ni ceux des Cullen. Il ne savait toujours pas s'il devait croire cette version des faits, même s'il admettait que c'était troublant. Il finit par le murmurer, les dents serrées, dans un souffle presque inaudible, même pour des vampires. Il n'était sûr de rien, de toute façon, et surtout pas de ça.

Aro - Quelle autre explication trouves-tu, sinon ?

– Je n'en ai pas...

Aro - N'importe qui d'autre serait mort depuis bien longtemps, à votre place, et vos dons n'y aurait rien changés. Tu le sais très bien, alors cesse de te voiler la face.

Oui, il le savait, il le savait même parfaitement, alors inutile de le lui rappeler sans cesse ! Il savait que bien d'autres étaient morts pour beaucoup moins que ça. Eux avaient défiés leur clan plusieurs fois, attaqué les trois frères, surtout Caïus, détail très agréable, les avait provoqués... Et pourtant ils vivaient toujours. Le fait qu'ils étaient des gardes d'élite avait sans doute aggravé la situation. Et pourtant. Ils avaient été punis de la plus atroce façon qui soit, mais ils vivaient toujours.

– Et c'est sans doute inutile de vous demander de nous laisser mourir.

Aro - J'avoue qu'il y a eu une période où je m'y étais quasiment résigné. Mais bon. Tu sais ce qui m'a retenu, Alec...

Inutile de répliquer. Alec n'avait envie de se casser la tête maintenant à tenter de distinguer le vrai du faux. Il était si perdu qu'il n'était même plus gêné par la présence des trois Cullen, qu'ils entendent chaque mot prononcés dans cette pièce, et chacune des pensées, dans le cas d'Edward. Aro le fit rasseoir puis repartit, et il glissa sa main dans celle de sa sœur, fermant un instant les yeux.

Quelques jours plus tard, leurs doubles du passé partirent enfin avec le clan. Durant ces quelques jours, Alec était resté tout à fait silencieux, tout comme Jane, songeant à tout ce qui s'était passé. Et jetant un regard noir à Edward chaque fois qu'il s'avisait de réagir à une de ses pensées. Déjà qu'il était tout sauf le bienvenu, qu'il ne se permette pas le moindre commentaire ! Alec était déjà sur les nerfs, et certainement pas d'humeur à entrer dans un débat sur ce qu'il devait penser ou non avec le télépathe suicidaire végétarien des Cullen. Sa femme, elle, restait en retrait, demandait très souvent à sortir. Aller respirer, en ville ou ailleurs, sans doute. L'air était lourd, terriblement, et presque étouffant.

Appuyé contre un mur, alors qu'ils étaient tous à l'intérieur, il contemplait pensivement le soleil se coucher, par la large fenêtre de la chambre. Bientôt, tout sera rentré dans l'ordre, si on pouvait dire les choses ainsi. Jane lisait vaguement, tendue. Les Cullen étaient assis plus loin. Il soupira, alors que sa sœur reposait son livre.

- Le pire, c'est qu'Aro a raison.

Bella - Raison pour quel sujet ? lança-t-elle d'une voix hésitante.

- Il aurait dû nous tuer il y a deux ans, dit-il d'une voix résignée. Ou plus tard, mais il aurait dû. Nos dons ne suffisent pas à expliquer qu'on vive encore, pas après ce qui s'est passé. D'autres sont morts pour beaucoup moins que ça.

Bella - Il y aurait... Une autre raison ? J'ai du mal à croire que ça tiendrait de l'affectif ou... Un truc du genre, avec lui.

- J'ai du mal à y croire aussi, mais les faits sont là. Et il y a des preuves... Il n'y a pas d'autre explication.

Bella - Ou il a encore besoin de vous.

- Il s'est bien passé de nous très longtemps.

Bella - Mais... Vous apprécier ? C'est impossible, venant de lui.

- Je n'en sais rien, justement. Que ferais-tu, toi ?

Bella - Je me méfierais.

- Ce qui ne changera rien non plus, mais peu importe. Je me méfie lui depuis le jour où on l'a rencontré...

Bella - On est beaucoup dans ce cas-là, je crois.

Il eut un rire nerveux, la tête baissée sur ses mains. Se méfier d'Aro... Jamais, de sa vie entière, il ne lui avait accordé la moindre confiance, contrairement à Jane. Aujourd'hui plus que jamais. Il perdit son sourire, d'autre éléments revenant dans sa mémoire. Et la mélancolie avec. Ce qu'il regrettait le plus, c'est de ne pas avoir eu la possibilité de vieillir. Voir à quoi ils auraient ressemblés adolescents, si ce n'est adultes. Il repensa, sans comprendre pourquoi, à ce vieil homme, dans les cachots, qui leur avait crié d'avaler la fumée, de mourir asphyxié avant d'être brûlés vifs. Il releva la tête, fixant de nouveau la fenêtre. D'où venaient vraiment leurs dons ? Il avait l'impression qu'ils s'étaient développés sur le bûcher. La douleur, et le besoin de ne plus rien ressentir.

- Heureusement qu'on va bientôt repartir avec Démétri et Félix, dit-il avec un sourire sinistre. Pour se défouler un peu.

Bella fit une drôle de tête, comme si elle voulait vomir, et serra la main de son mari. Elle avait les nerfs fragiles, la petite Cullen ? Tant pis pour elle, elle verra bien le jour où elle devra participer à une véritable bataille.

- Ça ne te gênera plus lorsque tu devras te battre pour défendre ta propre famille, grinça-t-il.

Bella - Ce n'est pas une question de... gêne, ni de dégoût.

- Alors quoi ? Tu as peur pour les crétins qui vont y passer, cette fois-ci ?

Bella - Non, je suppose qu'ils l'auront cherché... Même si d'autres solutions que celle-ci seraient sans doute meilleures.

- Si tu as d'autres solutions, je t'en prie. Mais sans vouloir être désobligeant, tu as les nerfs trop fragiles pour le supporter, si la seule mention d'un massacre te fiche la trouille.

Bella - Des procès, des... Je sais pas, quelque chose de plus équitable. Et ce n'est pas une question de fragilité ou pas, je n'ai pas peur.

- Ah non ? railla-t-il. Alors si ce n'est ni du dégoût, ni de la peur, qu'est-ce que c'est ?

Bella - Des regrets.

- Des... Qu'est-ce que tu regrettes ? Qu'est-ce que tu peux seulement regretter là-dedans ? Dans tout ça ?

Bella - Que vous soyez de nouveau enrôlés dans tout ça.

Il resta silencieux. Un long moment. Fixant Bella durement, les yeux noirs, et livide. Décidément, elle ne comprenait strictement rien ! Après tout ce qu'on lui avait dit, qu'on ait essayé de lui faire comprendre que NON, elle ne pouvait rien, elle n'avait jamais pu rien faire, elle s'obstinait tout de même ?! Il continuait de la fixer droit dans les yeux, toujours sans rien dire, mais l'ambiance avait perdu une bonne dizaine de degrés.

- La seule chose que tu devrais regretter, c'est d'avoir essayé, dit-il d'une voix glaciale, mais néanmoins impassible.

Bella - Peut-être, oui... dit-elle d'une voix bien moins assurée.

- Génial, on avance enfin. Tu ferais mieux d'oublier tout ça.

Bella - Je ne pourrais pas.

- Avec le temps, si. C'est dans ton intérêt, de toute façon. Et dans le nôtre aussi.

Bella - Peu importe, que j'oublie ou non, pour vous. Ça ne changera rien à votre vie.

- Qu'est-ce que tu en sais ? A ton avis, pourquoi je vous avais dessi...

Bella - Sauf que tu me détestes au plus haut point, maintenant. Les autres n'ont rien à se reprocher.

- Je ne peux pas te détester autant que Caïus. C'est toi qui t'es occupée de Jane pendant qu'on me croyait mort.

Bella - Alors que tu hésitais entre lui et moi il y a quelques jours ?

- Il a fallu digérer ton coup au chalet, ma chère. Je suis rancunier. Et j'ai du mal à me laisser faire gentiment, aussi, j'ai déjà insulté Caïus plusieurs fois devant lui.

Bella s'était enfoncée dans son fauteuil, puis s'était crispée. Il eut un sourire amer, dépourvu de la plus petite trace d'amusement.

- Quand les autres ont vu ce que je me suis pris après, ça les a refroidis de tenter l'expérience, il faut l'avouer.

Bella - J'ai vu ce qu'il était capable de faire, ou eu un bref échantillon, avec Jane quand il... venait lui rendre visite. Donc j'imagine sans problème...

- Mais je n'ai l'ai jamais frappé, moi, dit-il en allant rejoindre Jane et en la serrant dans ses bras, alors qu'elle avait l'air brusquement gênée.

Bella eut un sourire très mince, mais qui s'effaça vite. Serrant sa sœur contre lui, il l'embrassa sur la joue, puis posa son front contre le sien. Ce qu'elle avait fait aux frères n'avait pas été volontaire, en plus... Elle serait morte, sinon, et peu importe les scrupules d'Aro. Il lui sourit, les yeux à demi-fermé.

- Le moment où tu les a torturés restera l'un des plus beaux jours de mon existence, Jany.

Ils restèrent blottis l'un contre l'autre, jusqu'au moment où les Cullen purent partir. Alec les regarda se lever, sans bouger, gardant sa jumelle contre lui. Il ne savait plus trop quoi penser d'eux, à présent. Ils disparurent, puis eux purent reprendre le cours de leurs vies.