[Hors Chrono] Je ne comprends plus rien.

C’était tôt dans la matinée, il n’y avait aucun bruit, et surtout personnes. Alice ouvra doucement les yeux, et se vit dans une autre chambre que la sienne ! Celle-ci était fade et tout en blanc. C’était d’un triste ! D’un coup, elle sauta du lit ! Depuis quand un vampire dormait ? Ou était-elle ? Que s’était-il passé ? Pourquoi n'était elle pas chez elle avec sa famille ? Sa famille… Une vague de panique s’installa en elle, cherchant les souvenirs de ses derniers jours… Mais rien, sa mémoire fut vide. Comme si elle avait été effacé, ou qu’elle avait été dans le coma ! Alice tournoya sur elle, scrutant la pièce cherchant … Jasper ! 

Elle se mit à hurler de toutes ses forces, en s’agenouillant sur le sol. Non seulement, elle avait été séparé de son mari et de sa famille, mais en plus elle était seule, dans une chambre d’hôpital, ne comprenant même pas ce qu’elle faisait là. Un médecin déboula dans la chambre, puis prit Alice par les épaules pour la relever, mais elle ne bougeait pas, elle était devenu sombre, renfermée, et n’avait qu’une envie… pleurée, une larme perla sur sa joue. Le médecin ne sachant pas quoi faire, il s’assit à coté d’Alice.

Alice – Qu’est-ce que je fais là ? Je vivais une vie la plus parfaite, avec ma famille et mon mari…

Médecin – Alice, vous n’avez pas de mari, ni de famille, vous êtes là depuis des années, vous avez subi un gros choc crânien, ce qui vous créez des troubles de la mémoire. Tout ce que vous croyez réel ne l’est pas. Comme cette histoire de famille et de mari.

Elle ne le croyait pas, toute cette histoire de Cullen, de vampire, Bella n’existait pas. C’était imaginable ! Alice ne pouvait le croire mais en même temps cela paraissait tellement vrai. Avant toute cette histoire de transformation et de vampire, elle était dans un hôpital. Peut-être n'avait-elle jamais bougé ? Peut-être que c'était bien des hallucinations dues à la solitude... Elle regarda le médecin et lui hocha la tête pour qu'il comprenne qu'elle le croyait. Elle retourna dans son lit tandis que l'homme à la blouse blanche quitta la pièce.

La voilà de nouveau seule, elle croyait de plus en plus à la version de ce spécialiste. C'était logique. Elle se blottit sous sa couette et attendit. Au bout de quelques longues heures, quelqu'un entra dans la chambre. Alice se tourna pour voir qui c'était, quand elle vit le visage de cet infirmier ! C'était... C'était... mais c'était Jasper ! Elle se leva et se précipita dans ses bras.

Alice – Jasper ? C'est bien toi ? Fait moi sortir de la ! Je ne suis pas folle, tu es le mieux placer pour le savoir !

Le soleil inondait la ville, s'infiltrant dans la salle d'attente de l'hôpital. Jasper prit la tension d'un petit garçon, rassurant sa mère d'un sourire. Il remplit son bloc-notes avec les informations nécessaires, puis leur dit que le docteur n'allait pas tarder à passer. Si tout allait bien, le petit allait pouvoir sortir très bientôt. Il était venu pour une semaine, pour de légers troubles psychiatriques dû à un accident de la route.

Il ressortit de la chambre, souriant d'un air attendri alors que la mère serrait son fils dans ses bras en pleurant de bonheur. En chemin, il croisa le Docteur Hans, un célèbre psychologue qui travaillait ici depuis maintenant deux ans. Il consultait quelques documents, un pli soucieux barrant son front. Il salua Jasper en arrivant à sa hauteur. Il avait toujours été poli avec ses infirmiers et infirmières. Il faut dire que cet endroit n'était pas un lieu "facile". Cet hôpital psychiatrique était l'un des plus importants de Floride, et même si le travail était dur, Jasper ne regrettait pas d'y travailler.

Docteur - Il faudra que vous passiez voir la jeune Miss Brandon.

- Elle n'est pas en phase d'aphasie ?

Docteur - Plus depuis ce matin. Je vais la revoir rapidement. Ses troubles psychiques sont encore très présents, vous savez.

- Vous m'en aviez parlé, se souvint Jasper. Depuis qu'elle est enfant, elle vit dans son propre monde, sans arriver à se connecter à la réalité.

Docteur - C'est exact. Je n'ai pas encore déterminé d'où vient le traumatisme, mais j'espère pouvoir le découvrir un jour. Sur ce, je vous souhaite une bonne journée.

- A vous aussi, docteur.

Il rendit son rapport, puis se dirigea vers la chambre de Miss Brandon. Elle faisait parti de la vingtaine de patients à vivre ici depuis leur petite enfance. Une poignée d'hommes et de femmes ayant subis un important traumatisme quasiment dès le berceau, et qui depuis ne pouvaient vivre dans le monde réel. C'était son secteur... Il travaillait avec ces gens la plus grande partie de son temps, depuis son arrivée ici. Il déverrouilla la porte, pourvu d'un sourire aimable. Il était à peine entré que sa patiente se précipita dans ses bras. Il la réceptionna en douceur, sentant aisément sa peur et sa panique.

Alice – Jasper ? C'est bien toi ? Fais-moi sortir de là ! Je ne suis pas folle, tu es le mieux placé pour le savoir !

Il lui sourit, puis la ramena doucement à son lit, s'asseyant près d'elle. au passage, il ouvrit les rideaux pour laisser entrer le soleil. Cela restait une chambre d'hôpital, mais au vu de la durée de séjour, elle était plus vaste et spacieuse, et pourvu de bien plus d'effets personnels.

- Je ne vous considère pas comme "folle", Alice, lui dit-il. Je crois simplement que quelque chose vous a choquée et dégoûtée de ce monde. Vous vivez dans le vôtre, et je ne doute pas qu'il soit plus agréable que celui-ci.

Ce qui l'avait poussé à travailler avec des gens comme Alice Brandon était sûrement la fascination. Ils étaient dans des univers totalement à part, inaccessibles au commun des mortels. Jasper était persuadé qu'ils pouvaient voir certaines choses invisibles aux autres. Il fit les examens habituels, tension, température, etc, puis l'incita à se lever et s'habiller, glissant son bras sous le sien.

- En tout cas, il est inutile de rester sous sa couette quand il fait si beau, n'est-ce pas ?

Ces vingts personnes étaient comme ses petits protégés. C'était ainsi que tous ses collègues voyaient la situation. Il les nourrissait, les veillait, leur parlait, les rassurait, les faisait sortir dans le grand parc. Il passait pour un drogué du boulot, mais peu importe. Il voulait juste montrer à ces personnes qu'elles n'étaient pas seules, qu'il y avait toujours une personne du monde réel pour leur tendre la main et es amener à la lumière. Il sortit avec Alice et l'emmena dans le parc. Il faisait assez chaud, et le soleil se reflétait sur ses boucles brunes. Elle paraissait si petite et fragile à côté de lui !

Lorsqu'il avait été engagé à l'hôpital psychiatrique, Alice Brandon avait été la première patiente qu'il avait vu. Enfermée ici depuis ses quatre ans, à moitié droguée par les médicaments, presque sans cesse en aphasie. Personne ne s'occupait vraiment d'elle. On la considérait comme une incurable. Il l'avait prise en affection tout en la soignant, et avait obtenu qu'elle ne soit plus attachée ni droguée ainsi par les médicaments. Elle n'était pas dangereuse, après tout. C'était une jeune fille bloquée dans un monde lointain, enfermée dans un rêve. Sa chambre restait verrouillée, bien entendu. Elle n'était dangereuse que pour elle-même, elle pourrait se perdre ou se blesser.

- Le soleil vous va tout de même mieux, dit-il. Vous avez repensé à ce que je vous avais proposé ? Je peux vous donner des posters, ou de quoi décorer un peu mieux votre chambre, si vous voulez.

Il la réceptionna en douceur, lui sourit puis la ramena dans son lit, s'asseyant près d'elle. Au passage, il ouvrit les rideaux pour laisser entrer le soleil. Alice se cacha sous sa chouette, ne voulant pas recevoir un rayon de soleil.

Jasper - Je ne vous considère pas comme "folle", Alice, lui dit-il. Je crois simplement que quelque chose vous a choquée et dégoûtée de ce monde. Vous vivez dans le vôtre, et je ne doute pas qu'il soit plus agréable que celui-ci.

Alice - Tu ne sais même pas à quel point il paraissait tellement vrai, et je suis convaincue que ce ne sont pas des hallucinations. Je vivais dans une grande villa blanche dans une petite ville appelée Forks, vivant avec la famille Cullen, puis … Toi, mon mari.

Alice réfléchissait et comprit qu’elle n’aurait pas dû lui raconter, il ne la prenait peut-être pas pour une folle, mais surement pour une fille complètement décalée et en plus de tout cela, une fille dingue de lui ! Bon c’est vrai qu’il aurait raison, c’est ce qu’elle transmettait comme image quand on la voyait. Il commença les examens quotidiens, tension, température, etc, puis l'incita à se lever et s'habiller, glissant son bras sous le sien.

Jasper - En tout cas, il est inutile de rester sous sa couette quand il fait si beau, n'est-ce pas ?

Elle se laissa faire, elle n’avait plus rien à perdre, et acquiesça en entendant Jasper. Elle était redevenue humaine, alors elle n’avait plus à craindre les rayons du soleil. Et puis si elle brillerait cela prouverais qu’elle n’hallucinait pas. Il l’emmena dans le grand parc de l’hôpital, elle s’en souvenait vaguement, mais avant de franchir la porte pour rentrer dans la lumière. Alice ralentit et se stoppa, retissante à l’idée de s’exposer comme ça, mais le suivit tout de même. Elle s’accrocha un peu plus fort à son bras, et fixait sa main. Déçut, elle vit que sa peau ne s’instillait pas, puis soupira se demandant elle-même si elle n’était pas réellement folle.

Jasper - Le soleil vous va tout de même mieux, dit-il. Vous avez repensé à ce que je vous avais proposé ? Je peux vous donner des posters, ou de quoi décorer un peu mieux votre chambre, si vous voulez.

Alice - Merci, répondit-elle timidement, je suis désolé mais je ne m’en souviens pas. Mais c’est vrai que j’aimerais bien quelque chose pour décorer cette chambre.

Elle s’arrêta de marcher, le regardant droit dans les yeux pour qu’il ressente ce sentiment de désarroi, elle savait qu’il pouvait le ressentir ! Elle connaissait le Jasper de ses souvenirs par cœur, alors si celui-ci la était le même, elle devait tenter !

Alice – Par contre, je voudrais juste une photo que j’ai oubliée dans cette maison blanche. Il faudrait que tu m’aides juste pour aller la chercher, s'il te plaît. Elle compte beaucoup pour moi...

Alice - Merci, répondit-elle timidement, je suis désolée mais je ne m’en souviens pas. Mais c’est vrai que j’aimerais bien quelque chose pour décorer cette chambre.

Il lui sourit. Il était ravi qu'elle s'ouvre enfin aux autres, chose qu'il tentait de faire depuis des années. Quoi que, c'était sans doute un peu plus facile avec lui vu qu'elle l'avait "intégré" à ses rêves. Dans son monde, ils étaient même mariés. Un ancien médecin le lui avait avoué avant de partir en retraite, révélation qui avait choqué Jasper. D'accord, en un sens, c'était plutôt flatteur... Que quelqu'un l'apprécie à ce point. Mais il savait qu'il ne s'agissait que d'un mirage, et avait même craint que cela ne l'empêche de travailler avec Alice. Cependant, ses craintes s'étaient révélées injustifiées. Même s'il était toujours très gêné lorsqu'elle évoquait ce point précis.

Elle s'était arrêtée et le regardait droit dans les yeux. Et une fois de plus, il put lire sans aucune difficulté ce qu'elle ressentait, juste en se concentrant sur elle. C'était une aptitude étrange, d'ailleurs. Il avait toujours su, depuis longtemps, comment décrypter facilement les émotions des gens qu'il côtoyait... En les observant, en s'ouvrant à eux, en quelque sorte, il sentait s'ils allaient bien, étaient en colère, tristes ou inquiets. Ses parents appelaient ça de l'empathie, et soutenaient qu'il s'agissait d'un plus important dans son métier. Bon, pourquoi pas, même si lui était persuadé qu'il y avait plus que ça. Les émotions, d'ordinaire, sont l'une des choses les plus difficiles à comprendre et analyser.

Alice – Par contre, je voudrais juste une photo que j’ai oubliée dans cette maison blanche. Il faudrait que tu m’aides juste pour aller la chercher, s'il te plaît. Elle compte beaucoup pour moi...

Il réfléchit un moment. Cette "maison blanche", comme elle disait, n'existait pas. En revanche, sortir dans un endroit qu'elle semblait apprécier pourrait-il l'aider ? Elle pourra au moins prendre l'air, et prendre conscience que ce n'était qu'un rêve. Il aurait tant voulu qu'elle comprenne que la réalité aussi avait de superbes choses à offrir. Et qu'ils avaient tous tant à espérer.

- Pourquoi pas, dit-il en lui souriant. Je vais organiser ça.

Il la ramena à sa chambre, puis alla voir le directeur. Celui-ci fut d'abord extrêmement réticent à l'idée de laisser partir un infirmier avec l'une de leurs pensionnaires dans la nature, comme ça. Jasper argua sur le fait qu'elle n'était pas un danger pour qui que se soit, qu'il la connaissait étant donné qu'il s'occupait d'elle depuis plusieurs années, et que cela pourrait l'aider.

Au fil de son argumentation, il put cependant voir le visage du directeur passer de la désapprobation pure à une compréhension très claire. Et il accepta, sous certaines conditions, néanmoins. Comme le port d'un bracelet électronique à la cheville, un rapport journalier à l'hôpital, etc. Il alla annoncer la nouvelle à Alice, lui annonçant qu'ils partaient dans une semaine, le temps de s'organiser, puis lui demanda si elle pourra faire office de copilote. Elle parut très heureuse, malgré une forte grimace lorsqu'il lui dit pour le bracelet.

Il la quitta avec un sourire navré. Elle avait accepté, bien entendu. Il prépara leur sortie, puis, une semaine plus tard, l'installa sur le siège passager de la voiture avant de se mettre au volant et démarrer. Ils avaient pas mal de temps, et il se référa aux instructions de sa jeune patiente pour se guider. Il put lui parler un peu durant le voyage, meublant le silence. Il finit par mettre de la musique.


Après plusieurs heures de route, ils arrivèrent à destination. Forks était une toute petite ville, dont il n'avait jamais entendue parler, littéralement noyée sous de lourds nuages, et de la pluie. Il ralentit, histoire de ne pas louper le chemin, qu'il aurait sûrement raté si on ne le lui avait pas indiqué.

Ils remontèrent une longue route de terre, et arrivèrent à une immense villa. Il était très surpris de la voir "en vraie". Serait-ce ici qu'Alice avait eu son traumatisme ? Il se gara derrière une grosse mercedes noire, sur laquelle un autocollant et un badge hospitalier étaient collés. Il avait vu assez de badge de ce genre pour les reconnaître. C'était un docteur, qui vivaient ici, voir un chirurgien. Un ponte, dans tous les cas. Ils risquaient d'être mal accueillis... Un infirmier d'hôpital psychiatrique, accompagné de sa patiente, venant déranger un médecin soignant le corps plutôt que l'esprit.

Il sortit de la voiture, observant les lieux. Tout était calme. On voyait du linge sécher sur un fil non loin, sur la pelouse, des plantes vertes au balcon, et le léger bruit d'une télé filtrant par une fenêtre ouverte. Alice était littéralement émerveillée.

Alice – Tu me crois, maintenant ?

Il hocha la tête, ce qui ne l'engageait pas vraiment, et lui prit galamment le bras avant d'aller sonner à la porte. Entre-temps, il s'assura d'être présentable. Il ne portait pas sa blouse de travail, mais avait un pull frappé du logo de l'hôpital, pourvu d'une étiquette indiquant son nom, son poste, et le nom de l'hôpital. Il craignait qu'Alice n'ait froid, tant le temps était humide. Il entendit un bruit de pas, puis une femme vint leur ouvrir. Elle semblait à peine plus âgée que lui, mais était très belle. Son visage inspirait confiance et douceur. Il lui dédia un sourire poli.

- Bonjour madame. Pardon de vous déranger, il s'agit d'une affaire un peu particulière. Voici Alice Brandon, une résidente de la maison de repos où je travaille. Je m'appelle Jasper Withlock, et je suis infirmier à l'hôpital psychiatrique de Miami.

Il lui expliqua ce qui les amenait ici, et détailla un peu plus la situation, pour que cette femme comprenne bien la situation. Du coin de l'œil, il put aussi lire rapidement son nom et celui de son époux sur la boîte aux lettres. Carlisle et Esmée Cullen.

- Pardon encore de vous déranger, j'espère que vous comprenez ce qui nous amène...

Esmée était assise sur le canapé, cherchant une occupation diverse, elle alluma la télé mais n’y prêtait pas attention… Elle pensait à Alice, mais aussi à Jasper. Elle ne savait pas ou elle était, où ils étaient. Et… Cela l’inquiétait. Beaucoup. Esmée essaya de penser à quelque chose d'autres, mais n’y parvint pas. Elle songeait encore à tout cela, quand elle entendit qu’on sonnait à la porte. Elle entendit deux cœurs, battre à l’unisson. Elle marcha à vitesse humaine jusqu’à la porte. Jasper ?! Alice ? Mais… Elle ouvrit la porte. S’interrogeant sur le fait qu’elle entendait leurs cœurs battre… Comment était-ce possible ? Ils étaient…

-Jasper- « Bonjour madame. Pardon de vous déranger, il s'agit d'une affaire un peu particulière. Voici Alice Brandon, une résidente de la maison de repos où je travaille. Je m'appelle Jasper Withlock, et je suis infirmier à l'hôpital psychiatrique de Miami. »

Esmée n’en revint pas, n’en cru pas ce qu’elle entendait. Miami ? Bradon et Withlock… Premièrement, ils étaient humains, deuxièmement… Jasper lui raconta qu’Alice, en ce qu’Esmée comprit, se souvenait de tout cela. Mais… Lui non. Esmée ne comprit pas comment cela se faisait qu’ils étaient humain… Plus il avançait dans ses explications, plus elle avait du mal à masquer sa surprise. S’ils étaient humains, comment cela se faisait qu’Alice se souvenait ? Comment cela se faisait que Jasper non ?

-Jasper- « Pardon encore de vous déranger, j'espère que vous comprenez ce qui nous amène… »

Elle fixa Alice, puis Jasper. Que s’était-il passé ? Esmée se dit, qu’elle devrait penser à demander à Carlisle s’il était possible de redevenir humain…

-« Oui, je comprends... »

Son regard maternel se posa sur Alice, puis elle fixa Jasper.

-Alice- «Esmée!! Je suis heureuse de te savoir vivante, j'ai cru que je devenais folle!!»

Alice avait dit ça tout en criant et en lui sautant au cou, pour la prendre dans ses bras. Esmée sentit son inquiétude qui la quittait. Elle savait qu’Alice se souvenait. Cela se voyait. Mais… Comment cela se faisait-il qu’ils soient humains… ?

-« Comment cela ce fait que tu sois humaine ? »

Elle lui avait demandé ça en lui chuchotant à l’oreille.

-Alice- « Je n'en sais rien, c'est pour cela que je suis venue consulter Carlisle... »

Alice lui chuchotait aussi, tout en gardant Esmée encore un peu dans ses bras avant de la relâcher délicatement. Esmée ne savait pas quoi faire.

-« Je vous en prie, entrez, installez-vous.»

Elle s’effaça finalement pour les laisser passer, plus perdue qu’autre chose. Elle réfléchissait. Rapidement, très rapidement. Esmée ne voulait pas déranger Carlisle qui travaillait.

-« Deux petites secondes, je reviens. »

Esmée se dirigea seule vers le bureau de Carlisle. Elle lui expliqua ce qu’elle savait, puis après une brève discussion elle redescendit auprès de leurs invités, avec un album photo. Elle le tendit à Jasper.

Madame Cullen -« Oui, je comprends... »

Mots qui le soulagèrent quelque peu. Ce n'était jamais très facile, dans ce genre de situations, et il en était conscient. La plupart de ses amis lui avait dit bien des fois qu'eux ne pourraient pas travailler dans de telles structures. Les nerfs devaient suivre, et ce n'était pas un métier très simple. Tout à coup, Alice sauta au coup de la jeune femme avec un cri de joie.

Alice - « Esmée!! Je suis heureuse de te savoir vivante, j'ai cru que je devenais folle!! »

Il tendit à moitié les bras pour la retenir, éberlué, puis laissa faire en voyant la maîtresse de maison lui rendre son étreinte. Elles se connaissaient ? Il était tout à fait perdu, pour le coup ! D'après le dossier d'Alice, elle était arrivée à l'hôpital à ses sept ans. On l'avait retrouvée sur une route de campagne, perdue et amnésique, puis était tombée dans un profond coma. En se réveillant, et lors des périodes où elle leur parlait, elle avait décrite toute une vie... Il se mordilla les lèvres pour ne pas paniquer, mais ne comprenait pas. Comment aurait-elle pu connaître cette femme ? Elle était bien trop jeune pour être sa mère.

Madame Cullen - « Je vous en prie, entrez, installez-vous.»

Perplexe, il hésita quelques secondes, puis suivit Alice. Leur hôte s'éclipsa quelques instants, alors que lui restait debout au milieu de la pièce. C'était un endroit spacieux et lumineux, dans des couleurs sobres, le tout dans un bel environnement. La maison était cernée par la forêt. Alice semblait tout à fait à l'aise, et heureuse, ce qui l'amenait à se poser deux fois plus de questions. Que lui était-il vraiment arrivé ? Ce qui était inscrit dans son dossier était-il vrai ? Et comment le savoir, de toute façon ? Il ne travaillait à l'hôpital que depuis trois ans. Esmée Cullen finit par redescendre, puis lui tendit un album photo. Mmh ?

- Heu, merci.

Il était de plus en plus perdu. Il sentait qu'on attendait quelque chose de lui, mais sans comprendre quoi. Il ouvrit presque sans réfléchir l'album et y jeta un coup d'œil. La première photo représentait Esmée, en robe de mariée, au bras d'un homme qui devait sans doute être le docteur Cullen. Voilà qui était très mignon, mais il ne voyait pas en quoi il était concerné. Les photos suivantes représentaient des personnes de son âge, entre 18 et 24 ans, selon lui. Tout à coup, il tomba sur une autre photo, qui lui arracha un hoquet de stupeur. C'était lui, assis dans un canapé, avec les personnes vues précédemment. Lui, mais bien plus pâle, les traits plus... Plus... Et surtout, avec les yeux jaunes. Il eut un grand temps d'arrêt, puis tourna lentement les pages. Alice était là également, plus pâle, plus belle, et visiblement très heureuse. Il reposa l'album sur la table, retenant un immense soupir.

- Si c'est une blague, vous...

Il s'interrompit, ne trouvant pas ses mots. Comment avaient-ils pu faire ça, il n'en savait rien, mais ne voulait pas non plus le savoir. Cela les amusait tant, ce genre de petits jeux ? Il était déçu. Déçu et vexé. Il avait accepté d'amener Alice jusqu'ici pour essayer de l'aider, et au lieu de ça, il se retrouvait pris dans un piège, une conspiration de cinglés. Qu'y avait-il de drôle là-dedans ?! Bon. Alice ne craignait visiblement rien ici. Il pouvait aller prendre l'air.

- Je passerais vous voir plus tard, dit-il à Alice.

Tournant les talons, il partit vivement, sans même prendre la peine de saluer Esmée, puis se fourra dans sa voiture et démarrer. Il quitta la villa, reprit le long chemin de terre, puis partit en direction de Forks. Il se gara n'importe où, un peu en-dehors de la ville, puis s'assit sur le capot, allumant une cigarette en soupirant. Que foutait-il ici... ?

Esmée - Je vous en prie, entrez, installez-vous.

Entendant Esmée, elle n’hésita pas une seconde. Revoir sa mère adoptive et cette villa la comblait de bonheur, elle s’assit sur le canapé en attendant Esmée revenir. Alice observait Jasper. Il était pensif, et mon Dieu qu’il était craquant quand il pensait. Elle se mordit la lèvre, puis détourna le regard de cet homme avant qu’il ne la remarque. Il restait debout au milieu de la pièce attendant que la jeune femme redescende. C’est ce qu’elle fit et tendit un album photo à Jasper.

Jasper - Heu, merci.

Surprit, il ouvrit quand même l’album. Alice le scrutait pour voir sa réaction. Les premières photos ne le concernaient pas trop, mais quand il tomba sur une photo de « famille », qui lui arracha un hoquet de stupeur. Il eut un grand temps d'arrêt, puis tourna lentement les pages. Après avoir vu quelques autres photo, puis il reposa l'album sur la table, retenant un immense soupir.

Jasper - Si c'est une blague, vous...

Il s’était tu, et avait visiblement l’air vexé. Alice secouant la tête, ne comprenait pas sa réaction. Elle ne voulait pas le mètre dans un état pareil, mais juste prouver qu’elle n’était pas folle. Au début elle était venue pour elle, mais au fil du temps, ce voyage a été fait pour convaincre ce jeune infirmier de la vérité. Il se leva et regarda Alice.

Jasper - Je passerais vous voir plus tard.

Elle leva essayant de rattraper ce garçon qui lui faisait chavirer le cœur.

Alice - Jasper ! Non, attends !

Il ne l’avait même pas entendu, il monta dans la voiture, la démarra et partit. Alice profondément confuse, regardant sa mère.

Alice - Je peux prendre la voiture ?

N’attendant même pas la réponse d’Esmée, elle prit les clefs qui traînaient sur la table du salon et cliqua sur le bip d’ouverture. Ne regardant même pas la tête de voiture, elle se glissa à l’intérieur et démarra. Elle réfléchit de quel coté il a pu partir. Sur la droite est une longue route, où il faut bien faire 2h avant de croiser la prochaine ville. Forks ! Elle prit le chemin de terre et partit direction de Forks, scrutant les moindres détails jusqu'à l’apercevoir en dehors de la ville, assit sur son capot de la voiture une clope a la bouche. Alice ce gara et descendit de la voiture. Elle avançait dans sa direction, gêné et confuse.

Alice - Je peux en avoir une aussi ? demanda-t-elle en lui montrant la cigarette.

Elle soupira et regarda ses pieds telle une petite fille, elle était vraiment embarrassée de la situation dans laquelle elle l’avait mis.

Alice - Je te pris de m’excuser. Je n’avais rien prémédité, je voulais avoir la preuve que je n’étais pas folle. Je ne voulais pas te faire de mal, te décevoir ou même te vexé ! Je suis autant perdue que toi, mais j’ai cru que venir ici m’aiderait à comprendre des choses et te faire voir la vérité… si tu savais à quel point je m’en veux de t’avoir mis dans cette situation.

Des larmes commençaient à monter aux yeux d’Alice. Elle garda tête baisser pour pas qu’il s’en aperçoive.

Jasper remonta la fermeture de son blason, tirant une bouffée de cigarette. Il détestait ce temps humide, qui vous collerait une bronchite par mois. Il avait passé sa vie toute entière en Floride, alors le climat de Forks, ce n'était définitivement pas fait pour lui. Cependant, il reconnaissait le paysage magnifique. Son regard se perdit sur les vallées, les montagnes, les immenses forêts qui recouvraient tout. Il aimerait en découvrir les chemins et les sentiers, explorer cette masse verte qui semblait à priori impénétrable.

Il entendit le bruit d'une voiture, et tourna la tête. La mercedes du docteur qui venait de se garer. Alice qui en sortie. Il haussa les sourcils. quand avait-elle appris à conduire ? Le directeur de l'hôpital ne se souciait pas de faire passer le permis à ses pensionnaires de longue durée ! Ou alors il avait loupé un épisode. Encore. Ou il était devenu dingue à son tour. Il allait revenir à l'hôpital, mais de l'autre côté de la barrière, cette fois. Alice s'approcha.

Alice - Je peux en avoir une aussi ?

Il haussa les épaules et lui donna une cigarette. Il ne savait même pas qu'elle fumait. Un autre résident de longue durée avait l'habitude d'aller dans le parc, une ou deux fois par jour, pour griller une cigarette. A un infirmier qui avait voulu lui faire comprendre que c'était mauvais pour sa santé, il avait rétorqué que puisque son esprit ne marchait plus continuellement, qu'on "ne l'emmerde pas au moins avec des préceptes à la con sur la santé physique". C'était un homme très particulier. Il avait une parfaite conscience de la réalité plusieurs heures d'affilée, avant de retomber en aphasie. Il sentit la gêne immense d'Alice, sans même avoir besoin de la regarder.

Alice - Je te pris de m’excuser. Je n’avais rien prémédité, je voulais avoir la preuve que je n’étais pas folle. Je ne voulais pas te faire de mal, te décevoir ou même te vexé ! Je suis autant perdue que toi, mais j’ai cru que venir ici m’aiderait à comprendre des choses et te faire voir la vérité… si tu savais à quel point je m’en veux de t’avoir mis dans cette situation.

Il ne répondit pas tout de suite, tête baissée. Il connaissait Alice, savait qu'elle n'avait strictement rien d'une dangereuse criminelle, mais... Tout cela... Ces photos ? Il tira une taffe un peu forte et faillit s'étouffer avec, toussant, la gorge brûlante. Il jeta sa cigarette et descendit du capot, regardant enfin Alice. Elle était triste, il le savait... Il se mordit les lèvres puis tira un mouchoir de sa poche.

- Ne pleure pas, je t'en prie.

Il lui essuya ses larmes, faisant l'effort de sourire pour l'apaiser. Il prit en même temps conscience qu'il l'avait tutoyé pour la première fois de sa vie. Celui lui avait semblé si naturel ! Il recula d'un pas, un peu gêné, et complètement dépassé par la situation. Tout ce qu'elle avait raconté à l'hôpital serait donc vrai ? Les photos venaient appuyer cet état de fait, mais la situation restait impossible. Enfin, quoi ! Comment aurait-il pu vivre avec Alice, être marié à elle, et ne pas s'en souvenir ? L'idée d'un sosie l'effleura mais il l'écarta aussitôt. Trop ridicule.

- Bon, dit-il en tâchant de garder son calme. On va prendre les choses dans l'ordre. Quelle est la dernière chose dont tu te souviennes avant ton entrée à l'hôpital psychiatrique, à Miami ?

Au même moment, son portable sonna, le faisant sursauter. Il regarda rapidement l'identité de son correspondant. Sa mère. Oh non, pitié, pas maintenant ! Il déclina l'appel, sachant qu'il faudra l'expliquer ensuite, mais ce n'était pas son principal souci pour le moment. Il regarda plutôt Alice, attendant une réponse.

Elle était en train de s’excuser auprès de ce jeune infirmier. Le voyant autant vexé à cause d’elle, la culpabilisait. Une larme perla sur sa joue, mais elle baissa la tête pour que Jasper ne la perçoive pas. Son mari imaginaire était pensif, puis descendit de son capot en jetant sa cigarette. Par la même occasion elle regarda celle qu’il lui avait donnée, elle était dans sa petite main, intacte. Il tira un mouchoir de sa poche et lui essuya les larmes qui coulaient.

Jasper - Ne pleure pas, je t’en prie.

Puis subitement il recula d’un pas, un peu gêné. Alice releva la tête et le regarda d’un air interrogateur. Et très vite elle se remémora de ce moment, cherchant une explication à ce mouvement si distant. Quand subitement elle comprit. Il avait des gestes plutôt intimes envers elle, sans parler du changement de pronom. Elle écarquilla les yeux, et ouvrit la bouche, allant pour parler mais il la devança.

Jasper - Bon, dit-il en tâchant de garder son calme. On va prendre les choses dans l'ordre. Quelle est la dernière chose dont tu te souviennes avant ton entrée à l'hôpital psychiatrique, à Miami ?

Le portable de Jasper sonna, il jeta un coup d’œil et errona l’appel. Il la regarda attendant surement une réponse de ça part. Elle lui souria brièvement.

Alice - Je me souviens de vivre à Forks dans la maison que tu viens de voir, avec cette femme Esmée, toi et les autres qui étaient sur les photos de l’album. Que je voulais chasser, donc je suis partie, seule. J’ai mordu un animal et la plus rien gros trou noir, et après tu connais la suite…

Le regard vide, elle fixa l’horizon. Comment était ce possible qu’elle soit redevenue humaine ? Et qu’il ne se souvienne pas de leurs vies? Pourquoi ? Voila les questions qu’Alice se posait depuis qu’elle avait ouvert les yeux dans ce lit d’hôpital. Alice se tourna vers Jasper.

Alice - Mais où est ce que tout cela va nous mener ? Nous n’avons pas de pistes, aucuns indices. De plus qu’il y a un truc que je ne comprends toujours pas !! Je n’arrive pas à trouver une raison ou une solution. Je suis complètement paumé !!

Elle s’assit en tailleur sur le sol et alluma la cigarette. Se renfermant un peu dans sa bulle, elle s’imaginait retrouver sa vie d’avant, au côté de son mari et de sa famille. Pendant un bref instant aucun des deux ne bougea. Alice avait pu finir sa cigarette. Elle se releva et se posta à coté de Jasper, regardant dans la même direction que lui. Une bouffée de panique l’envahi. Elle prit la main de cet homme, et la serra fort.

Alice - Jasper, j’ai peur, peur de découvrir la vérité, peur que tout change, surtout peur de te perdre à nouveau.

Alice - Je me souviens de vivre à Forks dans la maison que tu viens de voir, avec cette femme Esmée, toi et les autres qui étaient sur les photos de l’album. Que je voulais chasser, donc je suis partie, seule. J’ai mordu un animal et la plus rien gros trou noir, et après tu connais la suite…

Chasser... Chasser... Mordu un animal... Hein ? Il cligna des yeux, plus que surpris, et fouilla presque désespérément ses souvenirs pour trouver une explication logique, un truc qui confirmait qu'elle n'était pas folle. Il avait vu les photos et tout, voyait la sincérité dans les yeux d'Alice, et était toujours aussi perdu. Il eut un flash lorsqu'il se souvint enfin pourquoi elle parlait de mordre un animal. Ah, oui, d'accord. Il avait légèrement occulté ce passage-là, en vérité, tant il trouvait ça irréaliste. Mais il y avait les photos... Alice se retourna vers lui, prête à rajouter quelque chose. Il était troublé, une partie de lui tentée de croire ce qu'elle disait, l'autre niant tout en bloc.

Alice - Mais où est ce que tout cela va nous mener ? Nous n’avons pas de pistes, aucuns indices. De plus qu’il y a un truc que je ne comprends toujours pas !! Je n’arrive pas à trouver une raison ou une solution. Je suis complètement paumée !!

Elle s'assit brusquement en tailleur, et se mit à fumer la cigarette qu'il lui avait donné. Il retint un soupir, et regarda vaguement le paysage, plongé dans ses pensées. Il ignorait quoi répondre, à vrai dire, et craignait d'envenimer la situation avec une parole malheureuse. Croire ou ne pas croire à tout cela ? Quel choix devait-il faire ? Il sentait qu'il y avait une certaine part de vérité dans tout ce fatras. Nouveau soupir. Il avait peur de se retrouver impliqué dans une histoire qui le dépassera totalement, et au final se retrouver plongé dans une masse d'ennuis trop gros pour lui. Alice se leva tout à coup, ayant fini sa cigarette, et se posta près de lui. Troublé, il sursauta légèrement lorsqu'elle s'agrippa à sa main et la serra avec force.

Alice - Jasper, j’ai peur, peur de découvrir la vérité, peur que tout change, surtout peur de te perdre à nouveau.

- Alice, je...

Il s'interrompit, de nouveau. Croire ou non ? Et si tout était vrai... Comment la situation avait-elle pu tourner ainsi ? Comment en étaient-ils arrivés là ?! Il... Était-il vraiment son mari ? Il ne comprenait plus rien, était perdu. Avait-il été marié à elle, oui ou non ? Comment oublier une chose pareille ? Est-ce qu'il l'aimait... Il se pencha presque malgré lui puis l'embrassa à pleine bouche, sans crier gare. Le contact de ses lèvres douces l'électrisa, ramenant une foule de sensations incroyables. Il ferma les yeux avec un léger frisson, lorsque la réalité lui tomba sur la tête avec la force d'un marteau sur un clou. Il était. En train. D'embrasser. Une. De. Ses. Patientes.

Il mit fin au baiser à toute vitesse, puis bafouilla des excuses. Il ignorait ce qu'il lui avait pris, et était certain qu'elle devait lui en vouloir à mort, à présent. Il tâtonna pour ouvrir la voiture et s'assit sur la banquette arrière, porte ouverte, les jambes au-dehors.

- Encore désolé...

Pendant qu’Alice parlait, Jasper se décomposait. Qu’avait elle dit pour le surprendre autant ? Elle finie sa phrase et réalisa qu’elle avait prononcé « mordue un animal ». Elle restait paisible, pour qu’il ne s’inquiète pas davantage. Elle se confiait à lui, lui disait qu’elle avait peur de découvrir la vérité, peur de le perdre une seconde fois

Jasper - Alice, je...

Elle tourna la tête pour le regarder de face, mais il ne parlait plus, laissant sa phrase en suspens. Que voulait-il dire ? À quoi pensait-il ? Elle ne savait plus trop quoi penser dans toute cette histoire. Elle était perdue, oui c'était le mot ! Lui aussi devait l’être ! Elle le remarquait à l'expression de son visage.

Au bout de quelques minutes elle comprit qu'il ne finira pas la phrase. Elle soupira. Où est-ce que cette situation allait- elle les emmener ? Elle sortit de sa réflexion par le contact des lèvres de Jasper contre les siennes. Elle resta immobile un fragment de seconde, réalisant ce qui se passait. Puis quand elle comprit, elle se laissa emporter par la vague d'envie et de plaisir. Elle en mourrait d'envie depuis ce fameux jour où elle s'était réveillé dans cet hôpital. Et voilà que maintenant c'était en train de se passer ! Son cœur battait la chamade à presses. À ce moment-là, elle avait l'impression de faire plus qu'un avec lui.

Quand subitement, Il mit fin au baiser à toute vitesse, puis bafouilla des excuses. Elle resta dans ce magnifique moment. Il tâtonna pour ouvrir la voiture et s'assit sur la banquette arrière, porte ouverte, les jambes au-dehors.

Jasper - Encore désolé...

Elle se tourna vers lui, légèrement choqué avec une pointe de déception. Ne sachant pas quoi faire. Si elle retentait quelque chose, il la repousserait. C'était sur et certain. 

Alice - Euh... ce n'est pas grave....

Elle se mordit la lèvre, gênée par l’idée qui venait de lui traverser l'esprit, et secoua la tête s'approchant doucement vers Jasper. Mais sans réfléchir, elle vint s’asseoir à cheval sur les jambes de Jasper ! Tête face à face . Elle passa une de ses mains derrière la nuque du beau blond, et posa l'autre sur son torse. Et après un petit sourire malicieux, le plaqua sur la banquette et l'embrassa passionnément,... à son tour.

Jasper tenta de faire un peu d'ordre dans ses pensées, qui en avaient un besoin urgent, voir vital. Pourquoi diable s'était-il laissé emporter ?! Ses amis se ficheraient bien de sa pomme s'ils avaient pu le voir ! Lui qui était surtout connu pour toujours rester calme, maître de lui, posé, aimable avec son entourage. Il n'était jamais resté en couple très longtemps, ses partenaires préférant des hommes un peu plus aventureux. Et là... là, pourtant, il s'était laissé allé, s'était autorisé à embrasser à pleine bouche Alice. Une de ses patientes, qui plus est, ce qui aggravait considérablement la situation.

Il la regarda. A nouveau, ce sentiment étrange, qui lui permis de comprendre ce qu'elle ressentait. Une trace de choc. Logique. Et de la... de la... Déception ? Compréhensible également. Il avait dû trahir sa confiance, et comprendrait qu'elle s'enfuit à toutes jambes. Il s'en voulait mortellement, en cet instant précis, se sentant tout à fait indigne. Mais, en même temps... cela lui avait semblé si naturel !

Alice - Euh... ce n'est pas grave....

Elle s'approcha doucement. Le regard de Jasper glissa sur son visage rieur et enfantin. Il prit alors conscience qu'il ne connaissait pas son âge exact, même s'il ne devait pas être éloigné du sien. troublé, il ouvrit la bouche de stupeur lorsqu'elle vint s'asseoir sur ses genoux, une main derrière sa nuque, l'autre sur son torse. Elle sourit, et cela lui réchauffa le cœur. Il détestait de voir cette lueur de tristesse dans ses yeux. Pour la première fois, il tenta de lui-même à chercher à décrypter ce qu'elle ressentait. Il fut brusquement envahi par des émotions étrangères, des sentiments qui n'étaient pas les siens, mais qui, bizarrement, il parvenait à comprendre.

Alice interrompit brusquement sa concentration en le faisant basculer sur le dos sur la banquette et en capturant ses lèvres. Il retint un gémissement, fermant instinctivement les yeux. Une foule de sensations monta en lui, alors que la brève pensée qu'il n'avait jamais ressenti ça avec une autre fille passa brièvement en lui. Alice avait les lèvres douces. Elle était à la fois fougueuse et délicate, l'enveloppant de son parfum si particulier. Un parfum délicat, comme celui d'une fleur... Il aurait mettre fin à ça de suite, mais n'en avait pas le courage.

Tout en lui rendant son baiser avec de plus en plus de passion, il glissa lentement une main sous sa chemise. Elle avait la peau douce comme de la soie, chaude et sensible. Il avait beau avoir conscience qu'il était en tord et se ferait virer, voir enfermé pour abus de faiblesse ou un truc du style si ses supérieurs apprenaient ça, il s'en fichait royalement. Il remonta lentement, effleurant sa poitrine, sentant sous sa main le cœur de sa belle battre vite et fort. Malgré le temps humide, il commençait à avoir très chaud.

Reprenant les rênes, il fit se retourner Alice, l'allongeant sur la banquette à sa place. Il fourra son nez dans son cou, y déposant une série de baisers, respirant son parfum, puis fit jouer une main baladeuse, sur ses cuisses, son ventre, sa poitrine, puis entre ses cuisses. Et il la trouvait belle, avec sa petite moue, ses cheveux noirs hérissés qui partaient dans tous les sens, ses dents blanches dévoilées par son rire. Un instant, il se prit à rêver qu'ils soient tous les deux dans son monde. Mariés, vampires, et surtout libres.

Il enleva son pull de l'hôpital, se retrouvant en chemise, et reprit avec plus d'ardeur baisers et caresses. Il se contentait de suivre son désir, sans plus se poser de question. Ils étaient seuls, au beau milieu du plus bel endroit paumé de tous les Etats-Unis, dans une voiture garée au bord d'une route qui ne voyait passer qu'une personne par mois. Ces petits jeux commençaient à faire monter une grosse vague de désir, mais il ne voulait pas aller trop loin, de crainte d'effrayer Alice. Il la regarda un instant, puis se pencha et effleura sa joue du bout des lèvres.

- Je voudrais être dans le monde que tu décrivais, tu sais...

Après l’avoir fait basculer sur la banquette, Alice embrassa passionnément Jasper. Elle le sentit légèrement frustré. La seule réaction qu’il avait eue, était de fermer ses yeux. Alice s’arrêta doucement par peur de le forcer. Mais à peine ses lèvres firent séparer des siennes, Jasper rendit son baiser avec de plus en plus de passion, tout en glissant lentement une main sous sa chemise en effleurant sa peau. Une vague de frisson s’empara du corps d'Alice, elle trouvait cela très agréable, sa main était douce et … tiède. Alice se souvenait par cœur de la froideur de leurs peau dans son ancienne vie. Mais le faite d’être redevenue humaine, ne la dérangea pas la moindre du monde dans ce moment-là. Pouvoir partager un moment aussi intime avec l'homme qu'elle aimait en étant humaine, fut l'une de ses plus grandes envies étant vampire !
Jasper remonta sa main lentement pour effleurer sa poitrine, le cœur d'Alice battait à la chamade.  

Alice souria tout en m'étant fin au baiser de son infirmier. Elle put voir qu'il commençait à avoir chaud et elle se mit à rigoler timidement. Quand d'un coup, elle se trouva elle-même allonger sur la banquette. Le jeune garçon se mit à déposer une série à baiser dans le cou d'Alice, tout en respirant son parfum. Puis il continua à promener sa main sur le corps de la petite lutine, sur ses cuisses, son ventre, sa poitrine, puis entre ses cuisses. A certain endroit elle fut très chatouilleuse, elle se tortillait, tout en s’esclaffant de rire. Alice le trouvait de plus en plus séduisant, attirant....

Il enleva son pull d’hôpital, se retrouvant en chemise, et reprit avec plus d'ardeur ses baisers et caresses. Alice ferma les yeux pour ressentir le plus de sensations, profitant pleinement de ce moment d'humanité et privilégier avec son infirmier. 

Jasper - Je voudrais être dans le monde que tu décrivais, tu sais...

Déposant un baiser sur les lèvres pulpeuses de son homme, elle commença à lui déboutonner les boutons de sa chemise. Ayant fini le dernier bouton, elle posa ses petites mains sous la chemise et sur les épaules et la lui retira délicatement. Elle vint se coller à lui et lui déposa des baisers sur son torse, puis dans son cou pour venir finir sur sa bouche.

Alice - Tu as toujours fait partie de ce monde... reste plus qu'à trouver comment y retourner, mais ce n'est pas le moment adéquat pour en parler. J'ai une autre idée là tout de suite ! Lui murmura-t-elle avec un sourire malicieux, et un regard de plein d'envie.

Cette fois elle n'hésita pas à l'embrasser amoureusement, et elle continua à lui déposer plein de petits bisous partout sur son corps dévêtu, attendant d'une chose....

Jasper avait de plus en plus chaud. Le désir était là, fortement présent, envahissant tout, électrifiant leurs deux corps. Il avait envie d'elle, envie de la serrer contre lui, de toucher sa peau, capturer ses lèvres, entendre à jamais son rire, sentir son délicieux parfum, savoir qu'elle était là, tout simplement. C'était comme s'il ne l'avait jamais vue auparavant, comme s'il ne l'avait jamais connu. Et pourtant, ces gestes intimes lui semblaient si familiers, comme répétés tant de fois. Comme s'ils avaient toujours été unis, mariés... Une partie de lui lui criait que c'était impossible, l'autre le suppliait d'y croire, de se laisser aller, juste un instant.

Elle déboutonna les boutons de sa chemise, de sa petite main blanche et fine. Il sentit un frisson lui parcourir tout le corps, alors qu'il se laissait faire en fermant les yeux. S'ils avaient été dans son monde, ils auraient été entièrement libres, offerts l'un à l'autre, sans que personne trouve à y redire quoi que ce soit. Une vie où on ne les retrouverait pas. Où ils seraient juste tous les deux.

Alice - Tu as toujours fait partie de ce monde... reste plus qu'à trouver comment y retourner, mais ce n'est pas le moment adéquat pour en parler. J'ai une autre idée là tout de suite !

Il croisa son regard, aussi empli de désir que le sien. Il la trouvait belle et désirable, la regardant comme jamais il ne s'était autorisé à le faire. Son monde... Le leur ? Cette idée était si folle qu'il craignait d'y croire. Un baiser d'Alice l'arracha à ses réflexions et il se laissa emporter dans un autre monde encore, celui du désir et de la passion. De l'amour.

Les deux heures suivantes se mêlèrent dans la passion, l'amour, de multiples sensations fortes et délicieuses. Sensations très fortes... Il fit l'amour à sa jeune patiente, sans plus se poser de questions. Elle était là, tout simplement, blottie contre lui dans leur voiture, à l'abri du monde et des regards. Ils étaient là, ensemble. Et même après s'être offerts l'un à l'autre, ils restèrent enlacés, accrochés à l'autre. Il gardait les yeux fermés, comblés et heureux, jusqu'à ce que le froid et l'humidité viennent se rappeler à ses bons souvenirs. Craignant qu'Alice ne prenne froid, il la recouvrit de sa veste, lui volant un baiser au passage.

- Il faudrait rentrer à... Cette maison blanche, là. Puisque tu les connais, je te fais confiance, et à eux aussi.

Bon, il n'était pas vraiment sûr de lui mais peu importe. Ils se rhabillèrent et retournèrent à la villa, ramenant aussi la voiture du docteur. Jasper hésitait à entrer mais comme Alice le fit sans s'arrêter, il l'imita. D'autres personnes avaient rejoints la femme de toute à l'heure. Les personnes qu'il avait vu plus tôt sur les photos, elles étaient toutes là. Il reconnut le docteur, et ses enfants. Un peu mal à l'aise, il s'arrêta à l'entrée du salon.

- Bonjour...

Et il se tut. Il ignorait totalement quoi dire, et était de plus en plus convaincu que toute cette histoire de folie était bien réelle. Nerveux, il s'appuya contre un mur proche, évitant le regard de tout le monde. Il serait incapable d'imiter Alice, là, être aussi à l'aise qu'elle. Il lui attrapa la main par réflexe et la serra, pâlissant un peu, lui qui n'était déjà pas très bronzé par nature.

- Désolé, je ne voulais pas vous déranger, dit-il dans un murmure.

Emmett jouait avec Renesmée depuis une bonne heure aux jeux vidéo. Bon, au moins, il lui changeait les idées, pas comme les autres qui n’arrêtaient pas de stresser et de s’inquiéter un peu plus jour après jour. Oui, bon, Alice et Jasper avaient disparu, et alors ? Ils pouvaient bien avoir un peu d’intimité, s’échapper de ce cocon familial pour pouvoir pratiquer d’autres sports auxquels ils avaient moins le droit ces derniers temps. Alors, oui, ils avaient le droit de partir. Emmett ne souhaitait que du bon temps à son cher frère, pour une fois qu’il s’amusait vraiment ! Seulement, sans Alice et Jasper, il s’ennuyait un peu… Il n’y avait rien de croustillant à se mettre sous la dent, personne ne souffrait du don de Jasper vu qu’il n’emmerdait personne. En conclusion ? Jouer avec Renesmée avait été l’excuse en or pour ne pas sombrer dans la folie, un peu comme les autres à force de s’inquiéter et de tourner en rond dans cette Villa.

Soudain, un bruit de moteur et deux cœurs qui battaient. Heum ? Depuis quand des humains venaient leur rendre visite ? C’était bizarre… Depuis leur humaine maladroite, personne n’avait osé franchir le pas de la porte des Cullen. Ils étaient bizarres, étranges et mystérieux. Mais bon, c’était comme ça ! Ses frères et sœurs étaient un peu coincés, que voulez-vous ? On ne les changera pas. Surtout Edward et Jasper, qui étaient beaucoup trop réservés à son goût. Au moins, lui, il avait gardé son âme d’enfant ! Il arrivait à occuper ses journées, à prévoir des plans incroyablement géniaux pour ne pas rester les bras croisés. Bruit de sonnette. Edward semblait étonné. Eh bah ? C’était qui ? Esmée alla ouvrir à leurs invités mais ce qui suivit laissa Emmett sans voix. Carlisle leur avait demandé de rester dans le salon pour ne pas effrayer, histoire d’en savoir un peu plus.

Jasper – Bonjour madame. Pardon de vous déranger, il s'agit d'une affaire un peu particulière. Voici Alice Brandon, une résidente de la maison de repos où je travaille. Je m'appelle Jasper Withlock, et je suis infirmier à l'hôpital psychiatrique de Miami.

Hein ? Pardon ? C’était possible, ça ? Redevenir humains ? Emmett n’en croyait pas ses oreilles, et pourtant, cette voix était bien celle de Jasper. Mais elle sonnait différemment, moins belle, moins… Plus humaine. Emmett avait franchement du mal à tenir en place, il voulait aller le voir, lui ! Surtout que ce qu’il détaillait… C’était surréaliste.

Jasper – Pardon encore de vous déranger, j'espère que vous comprenez ce qui nous amène...

Suivirent les présentations pompeuses, ennuyantes et inutiles. Donc, si on récapitule, Alice et Jasper n’étaient pas du tout en train de s’amuser ensemble mais ils étaient redevenus humains, avec leurs souvenirs humains, sauf Alice qui avait les souvenirs de deux vies qu’elle avait vécue ? La pauvre, Emmett n’osait même pas imaginer le mal de crâne qu’elle devait se payer ! Pas étonnant qu’elle ait fini dans un hôpital psychiatrique, en fait. Il fallait bien que ça arrive un jour, non ? Si cela n’avait pas été elle, Jasper n’y aurait pas échappé…

Esmée – Je vous en prie, entrez, installez-vous.

Jasper répondit d’un air gêné, comme s’il était embarrassé. Eh bah ? Il ne reconnaissait même plus sa propre maison ? C’est grave Docteur ? Emmett et les autres étaient dans une autre pièce, retenant leur respiration, évitant de faire le moindre bruit. Ne pas trop brusquer les choses, seul Carlisle pouvait trouver une solution, c’était lui le médecin. Elle redescendit quelques minutes après et les pensées de Jasper semblaient déstabiliser Edward, le rendre presque fou en fait. Et bien ? Que se passait-il ? Que lui avait donc apporté Esmée ? Lui le savait, mais il pouvait partager, au moins ! C’était quoi, cet égoïsme ? On entendait du mouvement, dans la pièce voisine, quelque chose que l’on déposait sur la table. Puis la voix de Jasper.

Jasper – Si c'est une blague, vous...

Une blague ? Bon, d’accord, c’était bel et bien leur Jasper, plus aucun doute. Il ne les croyait pas, était plus terre à terre que les chaussures qu’Emmett avait aux pieds et ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Bah, au moins, ils avaient la confirmation que c’était bien lui. Le seul problème, maintenant, était qu’il était humain. Oui, humain ! Avec un cœur qui bat, des yeux de couleur, la peau chaude, il pouvait même manger des trucs sans que cela ne goûte la terre ! Et en plus, il avait sûrement pu l’expérimenter avec Alice…

Jasper – Je passerais vous voir plus tard, dit-il à Alice.

Alice – Jasper ! Non, attends !

Eh bah voilà, il avait de nouveau tout cassé ! Pour une fois que l’ambiance était meilleure, pour une fois que la tension était retombée… Eh bien non, il fallait qu’il joue le rabat-joie. Bah, Emmett avait confiance, Alice allait pouvoir le raisonner. Qu’ils soient vampires ou humains ne changeait rien à cela, elle avait les bons mots et saurait le ramener à la raison sans aucun problème, quitte à utiliser certains arguments. Emmett se détendit donc en entendant les tourtereaux quitter la Villa et prendre une voiture pour s’en aller un peu plus loin. Pas la peine de s’inquiéter, il fallait attendre ! Le grand enfant qu’il était proposa à Renesmée de jouer encore un peu en attendant leur retour, qu’ils n’allaient sûrement pas tarder et qu’elle allait donc pouvoir leur sauter dessus directement. A peine eut-il terminé sa phrase que la petite s’empara d’un oreiller et commença à l’attaquer. Ah, elle voulait jouer à ça ?

Emmett – A l’attaaaaaaque ! cria-t-il en s’emparant de sa nièce, la faisant voler dans les airs avant de l’attaquer à coups d’oreillers.

Renesmée le poursuivit sur le canapé, le terrassant – plus ou moins – et le poussant à s’asseoir. Il se mit alors à la chatouiller partout, partout, partout, ses rires raisonnant dans toute la Villa, des larmes coulant sur ses joues tant elle riait. Des rires d’enfants qui redonnaient le sourire à Emmett, le poussaient à continuer à se démener pour amuser Renesmée le temps que son oncle et sa tante reviennent. Cela continua durant un bon moment jusqu’à ce que, plus tard, quelqu’un sonna. Ah, bah quand même ! Esmée alla ouvrir et fit entrer Jasper et Alice, cette fois, dans la même pièce que les autres de la famille. Emmett le détailla un long moment, remarquant qu’il était vraiment mal à l’aise.

Jasper – Bonjour… Désolé, je ne voulais pas vous déranger, dit-il dans un murmure.

Et là, il serra la main d’Alice, plus pâle qu’un cachet d’aspirine. Oh, bah, il a peur le frérot ? Un peu d’entrain et quelque chose pour le mettre à l’aise ! Emmett allait balancer une blague pour le faire mais Renesmée courut vers Jasper, lui sautant littéralement dessus.

Renesmée – Tonton, t’es revenu ! cria-t-elle.

Emmett – Pas de doute là-dessus, c’est bien lui, dit-il en le détaillant toujours plus, un grand sourire aux lèvres. Mon vieux, t’as une sale mine ! Détends-toi, on va pas te manger !

Sur ces mots, Emmett l’entraina dans le canapé avec Renesmée, elle étant toujours sur son oncle. Evidemment, dans la précipitation, elle était retombée pile à côté de lui, Jasper se retrouvant donc entre les deux grands enfants des Cullen. Ni une ni deux, pour détendre un peu son frère qui semblait plus mal à l’aise que jamais, Emmett fit un clin d’œil complice à Renesmée et attrapa un oreiller discrètement tandis que sa nièce faisait le même geste. Trois… Deux… Un… Attaque d’oreillers ! Encore, encore, encore ! Et encore un petit coup, pas trop gros, il était fragile le frangin. Après quoi, Emmett passa son bras par-dessus les épaules de Jasper et lui frotta la tête, mélangeant encore un peu plus ses cheveux.

Emmett – Alors, frangin ? Il s’est passé quoi ? Raconte ! Il paraît que tu as tout oublié ? Enfin, presque… dit-il en faisant un clin d’œil à Jasper, jetant un regard à Alice en biais.

Il se tenait debout contre le mur, évitant tout le monde, et songeant très sérieusement à fuir. A la limite, il pouvait laisser Alice là et aller dans un hôtel, rester tranquille, non ? Cette pensée lui avait à peine traversé l'esprit qu'une fillette à moitié rouquine, pas plus de dix ans à son avis, sauta du canapé, courut à travers la pièce, et se jeta littéralement dans ses bras en hurlant :

Renesmée – Tonton, t’es revenu ! cria-t-elle.

T... Tonton ? Tonton ?! Non, non, du calme, ça allait trop vite, là, il ne la connaissait pas, cette enfant ! Enfin, si, il était visiblement censé la connaître... Ça allait trop vite, il ne comprenait plus rien. Il n'était pas de cette famille, il... Ou si ? La jeune femme plutôt brune qui avait eu l'air choquée plus tôt souriait à présent. Heu, il avait loupé un épisode ? Un autre de la famille, le géant, le regarda tout à coup, avec un air qu'il n'aimait pas trop. Qu'est-ce qu'il avait fait ? Pourquoi il le regardait comme ça ?

Géant – Pas de doute là-dessus, c’est bien lui, dit-il en le détaillant toujours plus, un grand sourire aux lèvres. Mon vieux, t’as une sale mine ! Détends-toi, on va pas te manger !

Jasper commençait à avoir un sérieux mal de crâne. Il était touché par des émotions fortes qui n'étaient même pas les siennes. On le tira tout à coup par le bras et il faillit se casser la figure, se faisant entraîner sur le canapé, entre le géant et la fillette. La peur le prenait petit à petit. Dans quoi était-il tombé ?! C'était quoi, cette famille de tarés ?! Il n'eut pas le temps de réfléchir plus avant qu'il se prit un oreiller en pleine figure. Eh ! Qu'est-ce qui leur prenait, tout à coup ?! Il se protégea tant bien que mal, de plus en plus déstabilisé. Et sursauta violemment lorsque le géant l'attrapa et lui ébouriffa les cheveux. Son cœur avait pris une brusque accélération. Il ne connaissait même pas le nom de ce type.

Géant – Alors, frangin ? Il s’est passé quoi ? Raconte ! Il paraît que tu as tout oublié ? Enfin, presque…

Frangin... Il l'appelait frangin maintenant... Au secours. Il ne répondit même pas, troublé et perdu.

- Je ne suis pas votre fr...

Il s'interrompit, se sentant un peu mal pour le coup. Trop d'émotions d'un seul coup... Ce n'étaient pas les siennes... Il se mordit les lèvres, tâchant de cacher que ça n'allait pas, complètement submergé. Son cœur battait très vite, peut-être trop. Mais ne rien dire, tout allait bien se passer. Il fallait juste qu'il se calme,

Géant – Eh frérot, reste avec nous ! Un peu d'eau, peut-être ?

- Non, murmura-t-il. Ça va... C'est juste...

Mais il ne pouvait pas leur expliquer ça ! Ils allaient le prendre pour le pire des cinglés s'il disait qu'il ressentait parfois les émotions des autres. Surtout qu'il n'en était même sûr ! C'était trop dingue pour être vrai de toute façon, il délirait sûrement.

Géant – Je sais, toutes ces émotions d'un coup, ça doit te coller la migraine. Désolé, mais on est choqué de te voir... Enfin, comme ça quoi, avec un cœur qui bat et tout !

- Tout va bien, répéta-t-il, les larmes aux yeux sous l'effet de la douleur, en se cachant le visage pour que personne ne le remarque. Et il s'est passé que... Que... Je ne sais pas, je ne comprend plus rien !

Le géant ne dit rien, puis le prit tout à coup dans ses bras, et Jasper se crispa automatiquement. Il lui donna un verre d'eau, puis reprit :

Géant – Il s'est passé quoi ? Explique, on va pas te manger !

- Je ne sais pas, justement ! Je ne me souviens pas de vous, ni de tout ça. Qu'est-ce qui me prouves que je ne suis pas devenu complètement fou, d'ailleurs ? Et lâche-moi.

Il se dégagea un peu sèchement, puis se leva, et marcha d'un pas peu assuré vers la porte d'entrée, à moitié dans les vapes. Il n'en pouvait franchement plus, et recommençait à douter. Il n'aurait jamais dû venir ici... Laisser Alice partir au loin, retrouver sa famille, et rester à Miami, en essayant d'oublier. La femme brune se leva tout à coup et le tira par le bras pour le faire se retourner. Qu'est-ce qu'il y avait, encore ?

Femme – Jaz', on veut comprendre nous aussi. Tu n'es pas fou, il y a sûrement une explication à tout ça. Moi, je suis folle, je me suis mariée volontairement avec l'un deux ! Mais pas toi...

- Super...

Il essuya rapidement ses yeux, le souffle saccadé. Il ne sentait franchement pas bien, là. D'autant plus qu'il n'arrivait à rien bloquer.

- Je ne devrais pas ressentir vos émotions, ce n'est pas normal, balbutia-t-il.

Femme – Si... Enfin, non mais... C'est un don que tu possèdes. Tu ressens les émotions des autres... Et peux les influencer si tu le souhaites.

- Ah...

Il s'appuya contre le mur, et ferma les yeux quelques secondes. Il serrait les dents pour ne pas se mettre à hurler comme un dingue. Il se laissa glisser contre le mur et s'assit par terre, la tête entre les mains. Il avait l'impression qu'il n'allait pas tarder à s'évanouir et préférait ne pas s'étaler devant tout le monde. Il prit une petite inspiration, perdu. Le médecin de la famille arriva tout à coup, s'agenouillant près de lui, puis le poussa à s'allonger complètement. Il gémit puis marmonna :

- Mais ça va.

Ce qui ne changea rien. Le docteur demanda un verre de jus d'orange puis lui suréleva les jambes. Il ne dit rien et se laissa ausculter, assez mal. Où était passée Alice ? Il leva lentement une main dans sa direction, cherchant à la voir, savoir q'elle était là.

Géant – Et donc frangin, tu voudrais pas qu'on te morde pour que tu redeviennes comme nous ? C'est pas drôle sans toi !

- Bah oui, bien sûr, dit-il d'un ton ironique. Je suis tout à fait prêt, vous avez raison.

Le médecin hocha la tête, tout à fait sérieux. Et les autres aussi approuvaient. Heu... Hein ? Qu'est-ce qu'il avait dit, là ? Il croisa le regard de la fille brune, qui semblait paniquée.

Femme – Mais vous êtes fous ! Il vient seulement de tout découvrir !

Ouais, ouais, ouais, elle avait raison ! Sauf que le médecin rétorqua qu'il était trop dangereux de les laisser humains comme cela. Il eut un sursaut et se protégea à moitié du vampire, sentant deux secondes plus tard des crocs s'enfoncer dans sa gorge. Une immense douleur, un feu terrible rugit dans ses veines et il hurla.

Ils étaient de retour à la villa Blanche. Comme la première fois c’était Esmée qui était venue leur ouvrir .Ils entrèrent sans vraiment d’hésitations. Cette fois, ils étaient tous là. Cela faisait un bien fou à Alice de voir sa famille au complet ! Ils étaient tous là, sain et sauf. Elle venait de retrouver son mari, et maintenant sa famille. Peut-être pourra-t-elle reprendre une vie normale ?

Jasper - Bonjour...

Alice sourit à sa mère tandis que Jasper lui serra sa main très mal à l’aise. Elle caressa l’épaule de son amant de sa main libre et lui murmura que tout se passera bien, et qu’ils allaient trouver une solution.

Jasper - Désolé, je ne voulais pas vous déranger, dit-il dans un murmure.

Alice lâcha sa main et se tourna vers Esmée puisque c’était la seule qui savait l’histoire depuis le début. Elle lui raconta qu’elle avait réussi à raisonner Jasper, et qu’ils étaient moins perdus. Les deux filles tenaient une conversation très hypnotisante, qu’elles n’en remarquèrent même pas que Jasper fut massacré par le reste de la famille Elles avaient fini par essayer de trouver une solution pour redevenir un vampire. Elles cherchaient déjà la solution au lieu de chercher le pourquoi du comment. Jusqu’au moment où Alice entendu ce que Bella dit paniquée.

Bella - Mais vous êtes fous ! Il vient seulement de tout découvrir !

Ce qui fut sortir Alice de la conversation. Pourquoi disait-elle cela ? Que c’était-il passer ? Elle se retourna et vit Jasper par terre, entouré de Bella, Carlsile et Emmett. Elle s’approcha d’eux, choquée ! Mais sont ils devenus fou ?? Alice poussa tout le monde et s’agenouilla près de son compagnon. Elle prit la tête de Jasper sur les genoux et la serra contre elle. Il hurla. Il était en pleine transformation.

Alice - Ne t'en fais pas, je suis la... je suis avec toi. Tiens bon. Puis elle regarda le reste de sa famille et leur lança un regard noir. De quel droit avez vous fait ça ?? il ne se souvenait pas de vous, ni même de ce monde de vampire… ni même de moi. Et si cela ne marchera pas ? Si ce n’était pas la solution ? Qu’allons-nous faire maintenant ?

Des larmes lui vinrent aux yeux. Elle sentait trahie par les siens. Elle était venu ici pour trouver une explication et une solution, pas pour souffrir à nouveau. Elle voyait son amant sur elle qui hurlait, qui se tortillait de douleur, qui souffrait. Le voir comme ça lui arrachait le cœur, elle avait mal pour lui et savait que ça allait être à son tour. Ce qui ne manqua pas. Carlisle lui mordit dans son cou. Elle se laissait faire, il n’y avait plus d’autre choix de toute façon. Il trouvait que c’était trop dangereux de les laisser humains. En espérant que l’hôpital de Miami ne viendra pas les chercher ici. Elle sentit les crocs de son père adoptif perforer sa peau pour y laissez du venin. Elle tomba en arrière ne pouvant plus rester maître d’elle-même. Puis hurla à son tour sentant la douleur envahir son corps.